L'Etude prospective du secteur forestier en Afrique - (FOSA)
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
L’Etude prospective du secteur forestier en Afrique (FOSA) République De Madagascar Ministère des Eaux et Forêts Philibert Rarivomanana Novembre 2000 Les points de vue exprimés sont ceux des auteurs et ne peuvent être attribués ni à la CE, ni aux institutions. Le document est présenté dans une édition simple, pour un unique souci de style et de clarté.
RESUME A l'heure actuelle, le reboisement entrepris n'arrive à compenser la dégradation forestière due à l'action de l'homme : défrichement, feux de végétation, exploitation forestière et prélèvement. Cette situation est encore aggravée par la pression démographique galopante et la pauvreté de la majorité de la population. Si ce rythme de dégradation se poursuit, le capital forestier, reconnu par son niveau élevé d'endémicité et de diversité, risque de disparaître d'ici quelques années. Face à ces problèmes, des actions seront entreprises par l'état, à savoir : • La promotion de reboisement par l’application du nouveau décret (N° 2000/383 du 7 juin 2000) qui consiste à instaurer un cadre incitatif au reboisement (incitations foncières, financières, techniques) et à en déterminer le mode de gestion conformément au principe du désengagement de l'état du secteur productif. • La poursuite de l’aménagement des forêts existantes et la délivrance des permis d’exploiter seulement dans des lots forestiers aménagés et aux exploitants ayant acquis un minimum de formation professionnelle. • L’intensification du recouvrement des redevances forestières qui alimentent le Fonds Forestier National, seule source pérenne permettant de financer les activités forestières préconisées dans le Plan Directeur Forestier National. • Le renforcement des contrôles forestiers pour une meilleure maîtrise de la filière bois à travers la création des brigades de contrôle. • Le renforcement de suivi et contrôle de l’origine des produits, l’étude sur la normalisation et sur la fiscalité des pour une répartition équitable des recettes. Pour améliorer la situation du secteur forestier, ces actions devraient être renforcées par : • La mise en œuvre de la politique sectorielle du développement rural. • La mise en œuvre de la politique énergétique. • La mise en œuvre de la politique environnementale. • La promotion de la recherche forestière. Une limite importante dans le secteur forestier à Madagascar consiste en le niveau d’insuffisant fiabilité des données qui a restreint l’analyse à un seul scénario. Il est donc évident que la poursuite des actions pour l’amélioration du système de collecte des informations devra pouvoir, non seulement contribuer à la fiabilité des données, mais également à leur utilisation. INTRODUCTION Le principal objectif du document national de prospective est d'examiner la situation future du secteur forestier dans le pays. A partir de la situation actuelle, l'étude tentera de visualiser l'évolution la plus probable des forêts, des industries forestières et des institutions dans les 20 - - 2
années à venir et d'évaluer les conséquences probables, économiques, sociales, environnementales ou des faits nouveaux intéressant le secteur dans le pays. C'est ainsi que le document identifiera les principaux facteurs du changement (moteurs du changement) en fera une analyse critique pour prévoir l'influence probable sur le secteur. Le document précisera les hypothèses qui ont été formulées en ce qui concerne les changements politiques, institutionnelles et technologiques et tiendra compte particulièrement des liaisons intersectorielles. 2. ETAT ACTUEL DU SECTEUR FORESTIER 2.1 Le contexte forestier Le contexte favorise pas le développement des activités forestières. La poussée environnementaliste a permis de garder l'importance des surfaces constituant le Domaine Forestier National. Les forêts sont composées de Réserves Naturelles intégrales (RNI), de Réserves Spéciales (RS), de Parcs Nationaux (PN), de Stations Forestières (SF), de Forêts Classées (FC), de Réserves Forestières (RF), de Périmètres de Reboisement et de Restauration (PRR), des forêts domaniales, et de Mangroves. Ces catégories de forêts forment le Domaine forestier National. Les Réserves Naturelles Intégrales (RNI) sont au nombre de 8 et d'une superficie totale de 328 822 ha soit 4,6 % des ressources forestières. Les Parcs Nationaux (PN) sont au nombre de 15 et d'une superficie totale de 1 006 548 ha, soit 14,2 % des ressources forestières. Les Réserves Spéciales (RS) sont au nombre de 23 d'une superficie totale de 382 099 ha et représentent 5,4 % des ressources forestières. Les Forêts Classées (FC) qui sont au nombre de 166 et ayant une superficie totale de 2735836 ha dominent à 38,6 % des ressources forestières. 89 Réserves Forestières (RF) existent à Madagascar ayant une superficie totale de 1 494 939 ha soit 21 % des ressources forestières. Les Périmètres de Reboisement et de Restauration (PRR) sont au nombre de 151 pour une superficie totale 1 129 372 ha soit 15,9 % des ressources forestières. 2 stations forestières occupant une superficie de 17 244 ha existent à Madagascar soit 0,3% des ressources forestières. Mais malgré cela la répartition du couvert forestier reste insuffisant pour qu'il puisse jouer à la fois le rôle de régulateur dans le système agraire et satisfaire aux besoins quotidiens. 2.1.1 Le couvert forestier Le couvert forestier constitue moins du quart de la superficie nationale. Les résultats de l'Inventaire Ecologique Forestier National (IEFN) ont permis d'élucider et de mieux cerner la situation actuelle des ressources forestières qui donne une couverture forestière de moins de 23 % pour l'ensemble du pays bien que plus de 70% soit constitué de végétation. Tab.1: Occupation du sol sur le territoire malgache Occupation du sol Superficie (%) (Ha) Formations forestières 22,6 13 260 000 Végétation 72,7 42 631.000 Autres occupations du sol 4,2 2 460.000 Non classifié 0,5 307.000 - - 3
TOTAL 100 58 658.000 Une formation dominée par les forêts denses sempervirentes de l'Est et les forêts décidues de l'Ouest sont en constante dégradation. Les formations forestières couvrent au total 13 260 000 ha du territoire national correspondant à un taux de boisement de 22,6%, le taux est assez faible pour permettre à la formation forestière de jouer le rôle de protection et de régulation de l'écosystème terrestre. Tab.2: Importance des ressources forestières à Madagascar en 1996 Type de forêts Superficie (%) (Ha) Forêts denses humides sempervirentes (Est, Sambirano et Centre) 43 5 721.000 Forets sclérophylles des pentes occidentales (centre) 2 260.000 Forêts et fourrés sclérophylles de montagne (centre) 1 81.000 Forêts denses sèches décidues de l'Ouest 30 3 987.000 Forêts denses sèches décidues du Sud 8 1 003.000 Forêts xérophiles du Sud 11 1 444.000 Mangroves 2 327.000 Forêt ripicole et / ou alluvions 1 121.000 Peuplements forestiers artificiels 2 316.000 TOTAL 100 13 260.000 L'ensemble des 12,155 millions d'ha de ressources productives pourrait produire près de 2,037 milliards de m3 (MEF, 2000). Mais, plus de la moitié de ces ressources auraient déjà subi une dégradation avoisinant le quart de celles-ci (24 % pour les forêts denses décidues de l'Ouest, 23 % des forêts denses décidues du Sud et 32 % des forêts xérophiles du Sud). 2.1.2 Les contraintes au développement du secteur forestier Les contraintes au dévéloppement du secteur forestier sont encore liées à des problèmes économiques souvent exogènes. Les contraintes socio-économiques exogènes au secteur forestier se manifestent souvent par la nécessité de recourir à l'exploitation, sous diverses formes, des ressources forestières. Madagascar présente une topographie particulièrement accidentée et les surfaces cultivées ne représentent que 4% de la surface totale alors que l'agriculture emploie 77% de la population. Ceci génère des conflits fonciers au niveau du monde rural et provoque la pauvreté d'une partie importante de la population de façon relative. D'autant plus que le métayage est encore une pratique courante qui prend de l'ampleur dans le système agraire. Les paysans acculés par ces contraintes sont alors incités à la recherche de revenus supplémentaires à travers une exploitation accrue, de caractère anarchique et souvent illégale, des ressources forestières. Par ailleurs, la pression due au facteur démographique entraîne un décalage croissant entre d'une part les besoins économiques et sociaux de la population et d'autre part les ressources forestières susceptibles d'y faire face : • Le défrichement est l'une des principales causes de la dégradation des Ressources Forestières. Autorisé, il atteint en moyenne 350.000 ha/an mais le chiffre est peut-être beaucoup plus important puisqu'une grande partie des pratiques réelles de "tavy" ne sont pas toutes répertoriées.. - - 4
• Parallèlement, les feux de brousse contribuent à accélérer le phénomène d'érosion et à limiter les initiatives de reboisement. Outre, le renouvellement du pâturage, les feux peuvent être dus à des opérations de nettoiement incontrôlées et d'extraction minière, au mécontentement populaire, à la lutte anti-acridienne ou à brouiller les pistes des voleurs de bœufs. Les feux de brousse atteignent en moyenne 650.000 ha/an • La migration populaire est également une contrainte majeure dont les besoins énergétiques et de construction menacent les Ressources Forestières environnantes. Cette migration populaire pourrait entraîner l'envahissement des Aires Protégées et des Forêts Classées avoisinantes. En somme, la forêt constitue un champ de manifestation idéal de dérégulation des systèmes politique, social ou économique ; quand l'un de ces systèmes fonctionne mal, c'est la Ressource Forestière qui en subit les conséquences. Cependant, des contraintes techniques et financières persistent et peuvent bloquer les initiatives de rationalisation de la gestion de la ressource forestière : • Devant l'insuffisance des moyens humains et matériels propres à l'administration forestière, le suivi et le contrôle de l'exploitation des forêts par le service forestier ne sont pas toujours satisfaisants. Ce qui favorise le développement des prélèvements illicites des Ressources Forestières ; • Les données de base sur l'importance, le fonctionnement et la croissance des Ressources Forestières ne sont pas toujours disponibles pour permettre l'élaboration et la mise en œuvre de plans d'aménagement forestier précis ; • Le Reboisement, une des alternatives pour le maintien de la couverture forestière, est confronté à des problèmes d'investissements. Le reboisement ne compense pas encore la dégradation puisqu'en général il ne permet de recouvrir que près de 0.40 % de la surface totale annuelle détruite ou endommagée par les feux, les exploitations ou les défrichements. Mais, par rapport au défrichement et à l'exploitation, le reboisement arrive quand même à compenser près de la moitié des forêts dégradées dans le Faritany d'Antananarivo et un peu moins de 10% dans le Faritany de Fianarantsoa, bien qu'il ne compense que près de 4% pour l'ensemble de Madagascar. Tab.3: Importance de la surface totale détruite par les feux, les exploitations et les défrichements et le reboisement par Faritany Faritany Superficie moyenne en (Ha) Exploitée Incendiée Défrichée Reboisée Taux de Taux de reboisement reboisement par rapport à la par rapport à la surface exploitée et surface totale défrichée détruite Antananarivo 1645 314 349 328 1 100 0.35 55.75 Antsiranana 3698 15 534 9 816 276 0.95 2.04 Fianarantsoa 7457 93 474 2 099 891 0.86 9.32 Mahajanga 8425 167 842 2 697 234 0.13 2.10 Toamasina 25 120 8 298 9 214 370 0.87 1.08 Toliara 11 054 66 214 1 511 115 0.15 0.92 Total 57 399 66 5711 25 665 2 986 0.40 3.59 • Les exploitants forestiers sont rarement des professionnels et se comportent comme des opérateurs soucieux avant tout du profit à court terme. C'est pourquoi les moyens - - 5
et méthodes d'exploitation qu'ils mettent en œuvre n'intègrent aucun souci de pérennisation des Ressources associées souvent à des pratiques de corruption. Le problème serait moins complexe si les contraintes institutionnelles n'existaient pas. Mais, le secteur forestier est encore caractérisé par des problèmes : • Liés à l'insuffisance des moyens humains, matériels et financiers et reste dépendant des bailleurs de fonds (70% constituent la contribution des Bailleurs de fonds et 30% proviennent de l'Etat dans le cas de la mise en œuvre des programmes ESFUM et Bassin versant) ; • Relatifs à la coordination de la gestion des Ressources Forestières à cause de l'existence de multitude de programmes et d'institutions intégrées dans cette gestion ; • De la non-effectivité de la décentralisation du pouvoir et la déconcentration des services qui fait que les décisions sont encore très centralisées alors que les moyens de communication font défaut ; De compétence à cause de la situation démotivante du service forestier et l'absence d'une politique de recyclage de ses agents. 2.1.3 Le Plan d'Action Environnemental Heureusement des efforts n cours constituent des atouts à valoriser. Des mesures ont été prises par les autorités malgaches en vue de la préservation des ressources naturelles et plus particulièrement des ressources forestièr. Madagascar a été le premier pays Africain à avoir défini un Plan d'Action Environnemental et une stratégie nationale de conservation. Le secteur forestier malagasy1 dispose : • D'une base juridique et réglementaire cohérente avec les objectifs définis pour ce secteur : la législation forestière et ses décrets d'application ; • D'un document d'orientation stratégique qui constitue la nouvelle politique forestière depuis 1997 ; • D'un Plan Directeur Forestier National (PDFN) et de plusieurs Plans Directeurs Forestiers Régionaux (PDFRs) : Antsiranana, Toamasina, Mahajanga, Toliara, Antananarivo et Fianarantsoa ; • D'un Fonds Forestier National (FFN) et des Fonds Forestiers Régionaux (FFR) qui restent toutefois à réorganiser. Dans le cadre de l’amélioration de la gestion des informations, différentes actions ont été entreprises. Un système d’informations élaboré constitue un instrument de base utile d’une part, pour entreprendre convenablement tous travaux de recherche, de planification et du suivi-évaluation des activités courantes et d’autre part, pour prendre des décisions bien 1 La politique forestière, reconnue par tous, oriente la voie à suivre pour le développement du secteur forestier. La politique forestière s'articule autour de 4 grandes orientations : - Enrayer le processus de dégradation forestière - Mieux gérer les ressources forestières - Augmenter la superficie et le potentiel forestiers - Accroître la performance économique du secteur forestier Sur la base de la politique forestière, le Plan Directeur Forestier National (PDFN) a été élaboré pour mettre en œuvre les objectifs définis dans cette politique. Les Plans Directeurs Forestiers Régionaux (PDFRs) existent dans six faritany. Le Fonds Forestier National (FFN) est considéré comme un outil qui doit servir de support à la mise en œuvre des approches stratégiques. Il présente des avantages dans la mesure où l'on espère qu'il pourrait permettre de générer les fonds qui contribueront à l'accroissement de la performance du secteur forestier et du service forestier. Il devra améliorer la répartition des bénéfices au niveau des ressources et des acteurs et ainsi contribuer à relancer les actions pour la régénération de la ressource. - - 6
fondées à partir des informations fiables. C’est dans ce sens que les actions suivantes ont été initiées avec différents partenaires : • L'élaboration du « Charte de gestion des informations environnementales » par l’ARSIE, Association Réseau du Système d’Informations sur l’Environnement, dont l’objectif est de mettre en réseau ses institutions membres et d’enrichir les bases de données environnementales nationales afin de faciliter la fluidité, l’accès et la disponibilité des informations sur l’environnement ; • L’étude sur la mise en place d’une base de données permanente sur les espèces de flore et de faune malagasy sujettes au commerce international dont l’objectif principal est de capitaliser les informations afin d’établir une liste de ces espèces malagasy ; • L’analyse « coût bénéfice » d’une étude devrait être menée du point de vue économique, social et surtout environnemental avant de s’engager à différents niveaux d’investissement. Tels ont été les cas de la création des Aires Protégées de Mantadia au niveau de la population environnante et de l’analyse des impacts du système ferroviaire FCE sur l’économie régionale… ; • L’étude pilote sur le bois énergie et sur les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) dont l’objectif consiste à instaurer et à gérer les bases de données nationales y afférentes ; • La création d’un Groupe National de Travail (GNT) « élaboration des normes nationales pour la bonne gestion des forêts malgaches, plate-forme constituée de compatriotes bénévoles issus d’entités professionnelles diverses qui sont disponibles pour réfléchir ensemble sur un mode consensuel et proposer des solutions pertinentes concourant à la gestion durable des ressources forestières à travers le développement des normes nationales et la certification ; • L’étude sur la définition du cadre global du Système d’Information dont l’objectif est de déterminer une stratégie qui devrait permettre, grâce à une gestion efficace et efficiente des informations techniques, administratives et opérationnelles, d’ améliorer le processus de prise de décision et de faciliter les communications interne et externe. Si tels ont été les atouts et les faiblesses du secteur forestier, ce dernier ne constitue pas toutefois un système indépendant. L’évolution et le développement de ce secteur dépendent en effet non seulement des facteurs endogènes mais également des facteurs exogènes (situation socio-économique du pays). L'ensemble de ces facteurs exogènes constitue ici ce qu'on entend par les moteurs du changement. 3. LES MOTEURS DU CHANGEMENT 3.1 Les facteurs socio-économiqes La réussite de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté peut améliorer le cadrage du secteur forestier. Madagascar met en œuvre depuis 1986 une politique économique orientée vers le libéralisme qui a commencé à porter ses fruits depuis quelques années notamment en 1997 où le taux de croissance économique a dépassé celui de la croissance démographique. Tab.4 : Evolution du taux de croissance du PIB en % entre 1994 et 1998 - - 7
1994 1995 1996 1997 1998 PIB Constant 0,0 1,7 2,1 3,7 3,9 PIB constant/hab - 2,6 - 1,3 - 0,7 + 0,5 + 0,8 Source : D'après la SNLP, janvier 2000 Cependant, cette croissance est encore jugée insuffisante pour réduire les contraintes dues à la pauvreté. Ainsi, l'Etat au début de cette année a décidé de mettre en œuvre une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté qui peut avoir une incidence importante sur l'amélioration globale du cadre exogène du secteur forestier. Cette stratégie tourne autour de la mise en œuvre de 3 grands axes : • La mise en place d'un cadre économique, institutionnel et réglementaire favorable à la croissance économique et la réduction de la pauvreté, (volet gouvernance) ; • L'accélération de la croissance économique en faisant participer les pauvres, (volet croissance économique) ; • Le développement des capacités humaines et la réduction des inégalités au sein de la société. (volet développement des capacités humaines). 3.1.1 Les volets Le volet gouvernance est une réponse aux contraintes institutionnelles du secteur forestier. L'axe stratégique correspondant au volet gouvernance s'articule autour de trois actions stratégiques : • La poursuite du rétablissement de l'équilibre macroéconomique, • La redéfinition des missions de l'Etat pour rendre ses institutions efficaces, et • L'incitation du privé pour constituer le moteur de la croissance. La mise en œuvre de cette stratégie devrait donc permettre de lever dans le futur à la fois les contraintes de l'investissement, des arrangements institutionnelles et faciliter le désengagement de l'Etat des secteurs productifs. Le volet croissance économique est constitué pour lever les contraintes liées aux facteurs et aux moyens de production. La mise en œuvre de cet axe stratégique est prévu d'être réalisée par : • L'accroissement de la productivité du secteur agricole, • La promotion des micro entreprises et les activités du secteur non structuré, • La promotion de l'industrialisation à forte intensité de main d'œuvre, • Le développement des infrastructures économiques de base (routes, transport, énergie, eau, communication), • La sauvegarde de l'environnement. Le volet développement des capacités humaines est constitué pour atténuer les effets négatifs de la croissance démographique galopante liés aux contraintes d'accès à l'éducation et à la santé. Ce volet comporte trois actions stratégiques qui consistent à : • Garantir l'accès des pauvres à l'éducation, • Assurer la fourniture des services de santé et d'approvisionnement en eau potable aux pauvres, • Et maîtriser la croissance démographique. - - 8
La mise en place des provinces autonomes pour accélérer le processus de décentralisation et de déconcentration des services techniques pourraient constituer à la fois un frein et un encouragement pour lever les contraintes énoncées dans les paragraphes précédents. La décentralisation du pouvoir de décision et la déconcentration des services techniques pourraient avoir : - des effets positifs notamment : • En permettant un allègement des procédures tant au niveau de la mise en concession des exploitations que dans l'effectivité de la responsabilisation des acteurs, • En donnant les moyens aux techniciens de sortir de la pression des politiciens au niveau central, • En conférant plus d'autonomie aux provinces autonomes et donc plus de marge de manœuvre par rapport à la mise en œuvre de la politique forestière et des plans directeurs forestiers régionaux. - et des effets négatifs sur les enjeux financiers du fait que l’autonomisation institutionnelle nécessite beaucoup de moyens que le processus n'a pas défini par avance. L'exploitation non contrôlée des ressources naturelles notamment forestières risquerait d'être la première conséquence de l'expression de ces enjeux dans le pire des cas. PADR Le PADR en appui au SNLP pour améliorer le secteur agricole et indirectement le secteur forestier. Trois projets en cours de mise en œuvre peuvent avoir des conséquences non négligeables sur le secteur forestier : • La formulation et la mise en œuvre d'un référentiel national du développement rural qui inclue le domaine de l'agriculture, de l'élevage et des forêts : Le Plan d'action pour le Développement Rural (PADR) ; • La sécurisation foncière, et ; • La mise en œuvre de la stratégie nationale de transfert de gestion des ressources naturelles aux communautés de base. Les deux derniers projets peuvent constituer des moyens stratégiques pour la mise en œuvre du plan d'action pour le développement rural qui vise à : • Assurer une bonne gestion du monde rural par la définition et la mise en œuvre des réformes institutionnelles. Le monde rural ne sera plus vu sous une approche sectorielle mais considéré comme un système qui forme un tout ; • Inciter l'émergence des acteurs économiques, partenaires du développement rural. Même, si la mise en œuvre de cette orientation peut être considérée comme contradictoire avec la stratégie de transfert de gestion, elle peut contribuer à faciliter la responsabilisation des acteurs notamment du secteur forestier dans la gestion forestière ; • Accroître et promouvoir la production agricole avec une utilisation optimale ainsi qu'une gestion durable des ressources et des infrastructures. L'amélioration de la production agricole peut avoir des effets notables sur l'évolution des défrichements qui sont en fait un système agricole extensif ; • Assurer une disponibilité alimentaire suffisante dans toutes les régions notamment par la promotion des moyens de transport, le développement intégré et la maintenance des infrastructures, le développement et organisation des marchés. Elle devrait permettre d'augmenter la monétarisation des échanges tout en facilitant l'accès à la disponibilité monétaire aux acteurs de l'exploitation et de la gestion forestière. En effet, la relative faiblesse des marges attribuées dans les filières bois aux producteurs ne s'explique pas seulement par leur faible capacité de négociation mais aussi et surtout à leur capacité à - - 9
garder une disponibilité monétaire suffisante pour prévenir les utilisations quotidiennes ; • Développer les infrastructures sociales en vue d'améliorer l'accès aux services sociaux notamment par l'accessibilité à l'eau potable, la disponibilité des services sociaux de base et l'amélioration des conditions d'habitation. La mise en œuvre effective de ces 5 principales orientations (dont le nombre et le contenu sont évolutifs) doivent être complémentaires avec la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté pour améliorer le cadrage macroéconomique du secteur forestier. Le processus du PADR n'est pas seulement intéressant par la formulation de ses axes et de ses orientations. Il constitue vraiment un moteur du changement dans la mesure où : • Le processus de formulation du référentiel, participatif, est évolutif dans le temps, • Les orientations et axes stratégiques constituent un référentiel national qui sert non seulement à la coordination des actions liées au développement rural mais aussi à la répartition égalitaire des appuis et des financements, • Logiquement, il devrait donc constituer un outil pour les réformes institutionnelles et la mise en œuvre de la décentralisation du pouvoir et la déconcentration des services publics. Cependant, le développement de l'industrie forestière est lié à l'émergence des initiatives privées qui sont pourtant confrontés aux facteurs économiques de production. A cause, surtout, du mauvais état des routes, du problème d'accès au crédit de financement pour le renouvellement du matériel, et la faible potentialité d'absorption du marché local, le développement des industries forestières ne présente pas de perspective de développement suffisante pour accroître la performance économique du secteur forêt. L'absence de normes ou la non effectivité des normes existantes dans la filière bois en général, contribue à développer encore plus le secteur informel qui use des pratiques traditionnelles peu coûteuses et de faible rendement. Ce souci de minimisation des risques et des coûts favorise alors l'exportation légalisée de bois brut par l'abrogation de l'arrêté d'interdiction d'exportation et affaibli encore plus la compétitivité des industries forestières exportatrices. L'insuffisance de formation professionnelle sur les métiers liés à la filière bois ne contribue pas au développement de la rationalisation de l'exploitation forestière et des rendements de transformations. Une sombre perspective se profile malgré les tendances de l'investissement dans le secteur bois. En 1997, près de 0,24% seulement de la population active a été recensée comme travaillant dans la branche industrie du bois. Les projets agréés au titre du code des investissements prévoyaient un investissement de plus de 126 milliards de fmg (19,326 millions de $US). Tab.5: Importance des investissements dans le secteur industriel de 1990 à 1997 Type de projet Investissement en 106 FMG % Projet de création (1990-1997) 4 4496 35,04 Projet d'extension, de diversification, 39 481 31,09 amélioration de la qualité, réhabilitation Agréments abrogés en zone franche 1 370 1,08% (jusqu'à ce jour) Projets agréés en zones franches (1990 à ce 43 018 33,87 jour) Total 126 995 100 3.1.2 Le tourisme écologique - - 10
Le tourisme écologique est un marché pour rentabiliser les investissements consentis sur les aires protégées et mener à terme la politique de conservation. Le tourisme écologique est l'un des services qui commence à rentabiliser les investissements consentis sur les aires protégées. Les recettes en devise qu'apportent le tourisme en général et l'écotourisme en particulier sont comparables à celles des produits d'exportations. Entre 1993 et 1997 presque 500% de taux de croissance du revenu généré par le tourisme à Madagascar a été enregistré et l'écotourisme a probablement contribué à ce rebondissement spectaculaire. Il faut noter que ces chiffres ne comprennent pas les frais de transports internationaux, mais ils incluent les recettes bénéficiées par les prescripteurs de voyages, les hôtels, les transports intérieurs et les échanges bancaires Tab.6: Evolution des recettes touristiques ( en milliards de F.M.G) Année 1993 1994 1995 1996 1997 Recettes 74 254 145 188 187 580 262 377 371 146 Source : Ministère du tourisme, 1999 Une perspective rassurante se profile à l'horizon pour le tourisme écologique à condition que les tendances actuelles soient bien maîtrisées. L'Essor actuel du tourisme dans la grande île est dû entre autre aux mesures entreprises depuis le début des années 90 par les institutions concernées. Les plus importantes de ces mesures sont les suivantes : • Création à la fin de l'année 1991 du Comité Nationale pour le Développement du Tourisme (C.N.D.T) et de la Maison du Tourisme de Madagascar • Sortie du code du tourisme ( Loi n° 95-017 du 25 août 1995), et refonte de la législation et de la réglementation applicable au secteur ( Décret n° 96-773 du 3 septembre 1996) • Libéralisation du trafic intérieur et régional achevé en 1994. Elle a permis l'arrivée de 4 nouvelles compagnies : Air Austral de la Réunion, Air Mauritius, Inter Air de l'Afrique du sud et le TAM de Madagascar qui desservent actuellement les réseaux. Tab.7 : Raison du choix de Madagascar indiquée en pourcentage Pourcentage Pour quelles raisons êtes-vous venus à Madagascar ? Ecotourisme, Environnement Tourisme balnéaire Autre TOTAL Tourisme à titre principal 66,6 24,1 9,3 100 Tourisme à titre secondaire 16,8 6,5 76,7 100 TOTAL 41,7 15,3 43 100 Source : MADIO, 1998 3.1.3 L’Energie à Madagascar Des impacts de la fluctuation des prix des produits pétroliers au niveau mondial sur les stratégies de substitution envisagées dans le cadre de la déclaration de politique du secteur de l'énergie à Madagascar. La déclaration de politique sectorielle, approuvée par le gouvernement Malgache le 21 juin 19992., définit les objectifs globaux du secteur énergie suivant les sous secteurs hydrocarbures, électricité. Ces objectifs ont trait à la libéralisation des deux sous secteurs et à l'accélération de l'accès à l'électricité (zone urbaine 15% en 2005 et zone rurale 5% en 2005). L'utilisation des produits pétroliers et de l'électricité comme produit de substitution, malgré l'amélioration attendue de l'approvisionnement (avec la libéralisation du commerce de 2 Note n°796/99-PM/SGG/CM du 16 /7/ 99 - - 11
produits pétrolier et la privatisation des entreprises d'état3) qui devrait inciter sa plus grande utilisation, reste toutefois limitée du fait de la nécessité de mobiliser une somme importante pour l'achat des réchauds. Si l'on tient compte des fluctuations des prix des produits pétroliers dans le monde et de l'ampleur des investissements à faire pour exploiter l'énergie hydraulique ou solaire, l'on devrait encore s'attendre à une plus grande utilisation du bois énergie au niveau des ménages et même de quelques secteurs. 3.1.4 La MECIE Les impacts sur les ressources forestières du développement des infrastructures fait l'objet d'un suivi dans le cadre de la MECIE4. Dans le cadre du programme du secteur des Transports, plusieurs projets sont prévus concernant la réhabilitation et l'entretien des infrastructures de transport et tous ses sous-secteurs (routier, ferroviaire, aérien, portuaire et maritime). Les composantes de la première tranche de ce programme incluent les secteurs des routes, des ports et fleuves et des aéroports. La deuxième tranche concerne l'appui aux transports terrestres, ferroviaires et transports routiers. La troisième tranche traitera des routes rurales secondaires et tertiaires, et éventuellement des pistes de desserte communales et villageoises d'une manière pilote et inclura un programme de développement des transports en milieu rural. La quatrième tranche sera une continuation de la première tranche et portera sur la poursuite de la réhabilitation du réseau principal et de la mise en œuvre de réformes de la gestion du secteur des routes, et d'éventuels investissements complémentaires dans le secteur portuaire et fluvial. Le développement de ces infrastructures devrait faciliter le transport des divers produits (forestiers, agricoles…). Ce programme a déjà fait l'objet d'une étude d'impact environnemental effectuée par le CNRE5dans le cadre du MECIE. Les mesures de sauvegarde de l'environnement par région écologique et par type d'intervention ont été définies en décembre 1999 et ne devraient pas contribuer à créer des contraintes négatives au secteur forestier. 3.1.5 La sortie de la politique forestière précurseur du principe de la planification stratégique des objectifs Sur la base d'un bilan diagnostic qui rend compte de la situation de départ, une nouvelle politique forestière fixant les orientations ou choix stratégiques et arrêtant les grands objectifs à atteindre aux fins de réguler l'usage des espaces boisés, de bien gérer les ressources forestières et de valoriser les produits extraits de la forêt a été définie. Tous ces éléments sont regroupés dans un document d'orientation de politique forestière (Décret 97 1200 du 02 octobre 1997). La promulgation de cette politique forestière peut être considérée comme le précurseur de l'adoption tacite du principe de la planification stratégique par objectif. Les plans régionaux forestiers ont été élaborés sur le même principe. Cependant, jusqu'à maintenant, les effets notables dûs à l'application de la politique forestière sur le secteur ne sont pas perceptibles. Non pas car la politique est un échec, mais faute de moyens nécessaires pour sa mise en œuvre. 3 Avec la libéralisation et la privatisation, l'approvisionnement des produits énergétique ne devrait plus être conditionné par les réserves en devises de l'Etat. 4 Mise en compatibilité des investissements avec l’environnement, programme mené dans le cadre de la mise en œuvre du plan d'action environnementale. 5 Centre National de Recherche sur l'Environnement - - 12
3.1.6 Le progrès technologique freiné par l'absence de programme de recherche claire. Aucun changement notable n'est à signaler au niveau du progrès technologique dans le secteur forestier. Les projets de recherches sont, surtout, cantonnées dans le domaine de l'amélioration des rendements de transformation du bois énergie et dans les énergies renouvelables. Cependant, aucune orientation précise sur les projets prioritaires à développer par l'Etat n'est connue. La recherche forestière est même en train de traverser une période houleuse avec la nécessité pour les institutions publiques d'améliorer leur performance pour passer progressivement à l'autonomie financière. Le problème est justement localisé à ce niveau, car la recherche nécessite beaucoup de financement que l'Etat n'a pas toujours et que malheureusement les prestations n'arrivent pas non plus à couvrir. La nécessité pour ces institutions de devoir faire des prestations contribuent à faire dépendre les thèmes à des priorités qui ne sont pas forcement celles du secteur forestier Malgache. On notera par exemple le peu d'efforts consentis pour la connaissance des qualités technologiques des innombrables espèces malgaches alors que la rareté des espèces les plus exploitées est reconnue par tous. 4. LE SECTEUR FORESTIER EN 2020 4.1 Hypothèses Trois hypothèses peuvent être formulées compte tenu de la situation actuelle et étant donnée les contraintes et les tendances énumérées dans les secteurs qui constituent les moteurs du changement : 1ère hypothèse : Hypothèse optimiste (croissance) dans le meilleur des cas les contraintes tant du développement de la ressource que sa gestion proprement dite sont partiellement ou totalement levée. Les moteurs du changement contribuent favorablement à lever ces contraintes en même temps qu'ils suscitent le développement du secteur forestier. 2ème hypothèse : Hypothèse 0 dans un contexte de statu quo où rien ne change, les paramètres restent les mêmes. 3ème hypothèse : Hypothèse pessimiste. Contrairement à ce qu'on pourrait souhaiter la mise en œuvre des différents types de stratégies nationaux contribuent à créer un phénomène qui accentue l'exploitation de la ressource. Dans cette hypothèse pessimiste la prévision repose sur l'échec de la mise en œuvre des provinces autonomes et celui de la gestion communautaire ainsi que la privatisation et la libéralisation. L'hypothèse est que compte tenu des besoins économiques mondiaux (application de l'ADPIC* qui élimine les frontières douanières), de la recherche de rentabilité (privatisation, délocalisation), de la stagnation du niveau de l'éducation au niveau national (constitue un frein au développement des techniques et technologiques et accentue les tendances dans le recours aux modes traditionnelles d'exploitation et donc à la réussite de la gestion communautaire) les performances économiques de la nation n'atteignent pas les chiffres prévus et génèrent une action en chaîne qui contribue à dégrader encore plus la ressource. Comme les chiffres disponibles ne permettent pas de mesurer les tendances pour la première et la dernière hypothèse, la prospective présentée concerne donc le contexte de statut quo c'est-à-dire que les paramètres restent les mêmes. - - 13
4.2 Etat des forêts et des plantations La plantation qui s'est développée avec la dynamique de l'état sera en perte de vitesse avec la politique de désengagement. La prospective des plantations forestières montre une tendance à la baisse du nombre de superficie reboisée par le secteur public. Ceci est normal dans un contexte de désengagement de l'Etat et compte tenu du peu d’intérêt du privé pour le reboisement. Cependant, l'on ne sait pas pour le moment l'importance de l'implication du privé pour conclure l'état des plantations d'ici 2020, étant donné que le cadre incitatif existe (décret 2000/383 du 07 juin 2000 : incitation financière, incitation technique et incitation foncière), d'autant plus que des calculs économiques ont montré la rentabilité sur les espèces exotiques. Les plantations villageoises ont atteint jusqu'à maintenant un peu plus de 16000 ha mais ces chiffres ne considèrent que les surfaces plantées qui ne peuvent pas arriver à maturité compte tenu des menaces permanentes que sont les feux de brousse et le défrichement. Fig.1 : Prospective 2020 des plantations par le secteur public à Madagascar 5 000 4 500 4 000 Superficie reboisée (ha) 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 1 985 1 990 1 995 2 000 2 005 2 010 2 015 2 020 2 025 Année S u p e r f ic ie r e b o is é e P r o s p e c t iv e 2 0 2 0 ( r e b o is e m e n t p a r s e c t e u r p u b lic ) Les ressources devront logiquement diminuer avec la persistance des contraintes actuelles. L'exploitation forestière diminuera en surface faute de ressource. Les tendances de l'exploitation montrent également une diminution notable de près de 30% des surfaces faisant l'objet de prélèvement d'ici 2020. Ceci compte tenu de la diminution de la productivité des ressources forestières et cela malgré l'augmentation des besoins en matériaux bois, conséquence de la croissance économique qui s'est amorcée et de la mise en œuvre de la politique d'incitation à la construction immobilière. La tendance serait donc une diminution progressive des surfaces à exploiter de 40 000 ha à 30 000 ha/an. Ceci suppose qu'une valorisation des espèces devra s'opérer au niveau de la demande et que la recherche devra anticiper en proposant d'autres essences autochtones capables de suppléer les Ebènes, palissandres, ocotea ou canarium. Cette valorisation est d'autant plus probable que les besoins en bois augmentant (à cause de la croissance et des différents programmes de développement - - 14
des infrastructures) la productivité par hectare doit nécessairement augmenter pour pouvoir satisfaire la demande. Fig. 2 : Prospective 2020 de l'exploitation forestière 100 000 Superficie exploitée en 80 000 60 000 40 000 20 000 ha 0 1 985 1 990 1 995 2 000 2 005 2 010 2 015 2 020 2 025 A nnée Exp loit at ion fores t ière P ros p ect ive 2020 Les feux de végétation qui font partie du système de production agricole augmenteront encore un peu plus surtout si les techniques culturales ne se modernisent pas. Dans un contexte de statu quo les surfaces susceptibles d'être parcourues par les feux augmenteraient de plus de 400 %pour passer de 12000 ha actuellement à un peu moins de 60000 ha en 2020. Fig. 3 : Prospective 2020 des surfaces incendiées 1 600 000 1 400 000 1 200 000 Surface en ha 1 000 000 800 000 600 000 400 000 200 000 0 1 989 1 991 1 993 1 995 1 997 1 999 Année Feux de végétation Prospective 2020 (feux de végétation) Le défrichement persistera également et surtout dans les zones enclavées. Le défrichement suit également cette tendance avec une augmentation probable de près de 500 % en risquant de passer de 50000 ha actuellement à plus de 300000 ha d'ici 20 ans. Mais, de fortes réserves sont à considérer au niveau du phénomène de défrichement. En effet, les chiffres actuels sont - - 15
bien en deçà de la réalité alors que les surfaces défrichées n'augmentent pas forcement d'année en année puisqu'une parcelle est utilisée au moins sur trois ans avant sa mise en jachère. Fig. 4 : Prospective 2020 de la tendance des défrichements 350 000 300 000 Surface défrichée en ha 250 000 200 000 150 000 100 000 50 000 0 1 985 1 990 1 995 2 000 2 005 2 010 2 015 2 020 2 025 A n n ée D é f r ic h e m e n t P r o s p e c t iv e 2 0 2 0 4.2.1 Etat des industries forestières La prospective du secteur industriel montre une tendance à la baisse du nombre d'entreprise et de l'emploi alors que le chiffre d'affaire et la production tendent à l'augmentation passant respectivement de 200 à 1400 milliards de fmg et de 20 à plus de 140 millions de m3 d'ici 2020. Dans ce contexte, la viabilité de l'industrie forestière passe par une mécanisation et une professionnalisation du métier que malheureusement l'environnement macro-économique actuel ne permettrait pas faute de politique de financement et de programme de développement technologique. L'effet de cette contrainte serait alors l'augmentation des activités informelles (méthode d'exploitation et de transformation traditionnelle) qui se développera compte tenu des enjeux financiers concernés par les volumes de production et des chiffres d'affaires. Fig.5 : Prospective 2020 de l'industrie du bois - - 16
1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 An née N o m bre (x 10) P ro duc tio n (x 100000 m 3 EB R ) C hiff res d'af faires (en m illiards de f m g) Em plo i( x 100) T aux de v aleur ajo utée (en %) P ro s pec tiv e 2020 (c hif fre d'af faires en m ia de f m g) P ro s pec tiv e 2020 (em plo i x 100) P ro s pec tiv e 2020 (no m bre d'entrepris e x 10) P ro s pec tiv e 2020 (t aux de v aleur ajo ut ée en %) P ro s pec tiv e 2020 (pro duc t io n x 100000 m 3 EB R ) La demande devra dépasser l'offre compte tenu de la dégradation forestière, du cantonnement d'une partie des forêts et du faible développement de la plantation. La productivité des forêts restante a été évaluée à près de 293 millions de m3 sur pied (soit l'équivalent à de près de 439,5 millions de m3 EBR) par l'ONE6. Or, la prospective de la demande montre une tendance à l'augmentation de près de 30 millions de m3 EBR par an soit près de 600 millions de m3 EBR (Equivalent Bois Rond). Malgré l'importance des reboisements d'Eucalyptus à même de se régénérer rapidement et le cantonnement d'une partie des forêts dans le domaine national, il est à craindre que la nécessité de la satisfaction des besoins en bois ne réduise à néant tous les efforts et les moyens mobilisés dans le cadre tant du programme environnemental, de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, que dans le développement industriel. En effet, la raréfaction du bois fera augmenter rapidement sa valeur et dans le cas où il n'y pas amélioration globale de l'environnement macro économique, la logique économique des acteurs qui est fondé sur la maximisation du profit devra engendrer une exploitation sauvage dégradante de la ressource forestière. 6 Voir Rapport national sur le secteur forestier Malgache. Atelier d'Andasibe, Mars 2000. - - 17
200000000 apparente m3 EBR Consommation 150000000 100000000 50000000 0 1 985 1 990 1 995 2 000 2 005 2 010 2 015 2 020 2 025 Année Consommation apparente Prospective 2020 - - 18
4.2.2 Implication sociale et économique Sans une croissance plus élevée, le revenu par tête d'habitant aura tendance à stationner au deçà des 250$ par an. Ceci est trop peu élevé et fera persister les besoins monétaires des riverains de la ressource forestière ainsi que leur dépendance vis à vis des négociants urbains. Comme au niveau national la politique de développement des infrastructures de communication ne définit pas d'une façon claire et précise les objectifs à court et à moyens termes des réfections et des nouvelles constructions ! Il est impensable que d'ici 20 ans une amélioration notable soit susceptible de désenclaver toutes les zones et permettre ainsi aux communautés gestionnaires des ressources de renverser la tendance de domination des spéculateurs urbains. Fig. 6 : Prospective 2020 de la tendance du revenu - - 19
Vous pouvez aussi lire