REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Vendredi 28 septembre 2018 Outre-mer - Les services de l'État à ...
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Service de presse REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX ˂˂ Outre-mer ˃˃ Vendredi 28 septembre 2018 1
A LA UNE VOYAGE PRESIDENTIEL; Pages, 6 à 26, 36 à 41, 52 à 64. Antilles, chlordécone: Macron veut que l'État prenne ses responsabilités. Le plafond de l'abattement fiscal va diminuer, annonce Macron. SANTE; Pages, 28, 73 à 74. Nouvelle-Calédonie, la crise dans les cantines scolaires prend de l'ampleur. Faute de cantine c’est la cohue aux portes des écoles. LEGISLATIVE PARTIELLE; Pages, 81 à 86. La Réunion, l’illisible jeu des alliances. La campagne s’emballe. 2
Après le chlordécone en Martinique, Macron attendu sur les sargasses en Guadeloupe Papier Général Pointe-à-Pitre, France | AFP | vendredi 28/09/2018 - 06:23 UTC+3 | par Cécile AZZARO Emmanuel Macron, qui a souhaité jeudi en Martinique, que l'Etat prenne sa part de responsabilité sur la pollution au chlordécone, pesticide cancérogène longtemps utilisé aux Antilles, est attendu vendredi en Guadeloupe sur la problématique des algues sargasses qui prolifèrent sur les rivages, et sur les problèmes d'alimentation en eau. Le chef de l'Etat, qui terminera en fin de semaine son déplacement aux Antilles en revenant un an après l'ouragan Irma dans les deux îles sinistrées de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, a dénoncé jeudi, à travers le chlordécone qui était utilisé dans les bananeraies de Martinique et Guadeloupe, "le fruit d'un aveuglement collectif". Pour Emmanuel Macron, "l'état des connaissances scientifiques (...) ne permet pas de certifier" la dangerosité de la molécule pour la santé humaine. "Il ne serait pas responsable de dire qu'il y a une réparation individuelle pour tous", a-t-il souligné. Il est en revanche "possible d'avancer davantage sur la question des maladies professionnelles pour les personnes particulièrement exposées à la molécule", selon lui. Alors que la tempête Kirk, qui passe actuellement sur les Antilles, a obligé le président en Martinique à modifier son programme, ce n'est pas le cas en Guadeloupe, même si une vigilance orange, notamment pour fortes pluies et vents violents est maintenue. Le chef de l'Etat doit s'exprimer sur un autre sujet sensible pour la santé, celui des sargasses, ces algues brunes aux émanations toxiques, qui envahissent régulièrement le littoral antillais, avec un impact sur le tourisme et le quotidien des riverains. Une plainte pour mise en danger d'autrui a été déposée jeudi à Paris par un collectif guadeloupéen pour dénoncer les "insuffisances criantes" de l'État "face à l'envahissement des côtes antillaises" par ces algues brunes nauséabondes. Depuis février, ces algues, dont l'origine reste incertaine mais que certains scientifiques pensent liée au dérèglement climatique, arrivent en masse sur les côtes de Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Saint-Barth. Elles s'amoncellent sur les rivages, salissent plages et ports, bloquent parfois l'accès des bateaux, mais surtout dégagent, en séchant, de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniac, qui peuvent provoquer maux de tête, nausées et vomissements. Ce n'est pas la première fois que ces algues envahissent le littoral antillais depuis leur apparition massive en 2011. Mais le phénomène particulièrement important cette année a poussé l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot à se rendre sur place en juin, avec la ministre des Outre-mer Annick Girardin. -capteurs- Ils avaient alors annoncé un plan de lutte de 10 millions d'euros sur deux ans, avec pour objectif de réduire, pour les prochaines saisons, le delai de ramassage à 48h après les échouages. Récemment, c'est le site de la porte d'Enfer, à Anse Bertrand, qui a été envahi sur plusieurs centaines de mètres. Le chef de l'Etat est attendu à Goyave (est de Basse-terre), pour voir comment se décline ce plan. En baisse dans les sondages de popularité, il devrait en profiter une nouvelle fois pour aller au contact de la population, pour répondre à ceux qui l'interpellent sur ses réformes. Jeudi, il a affirmé avoir "dans le ventre l'impatience de 66 millions de Français". Auparavant, le président doit se rendre chez un habitant des Grands Fonds, aux Abymes, pour évoquer la question également délicate de la distribution d'eau potable. Une grande majorité des Guadeloupéens n'ont pas d'eau tous les jours à cause d'un défaut d'entretien des canalisations - le réseau perd 60% de son rendement avant que l'eau n'arrive au robinet. Pour pallier ce réseau de distribution hors service, des coupures sont organisées en "tour d'eau", un calendrier censé alimenter les communes en alternance et permettre aux habitants d'organiser leur vie en fonction de l'heure des coupures, qui durent de 12 à 24 heures. "Cette crise n'est pas le fruit d'une insuffisance de la ressource en eau, mais la conséquence d'une situation globalement dégradée", a indiqué en juillet un rapport d'audit du ministère de l'Environnement, pointant des équipements obsolètes, la multiplicité des "propriétaires du réseau" et surtout le flou autour des responsabilités de gestion. En janvier, un plan d'urgence de l'Etat et des collectivités de 71 millions d'euros a été voté, pour aboutir à la fin des tours d'eau d'ici deux ans. caz/ao © Agence France-Presse 6
Chlordécone: Macron en Martinique veut que l'État prenne ses responsabilités Papier Général Fort-de-France, France | AFP | jeudi 28/09/2018 - 01:29 UTC+3 | par Cécile AZZARO Emmanuel Macron a annoncé jeudi, au premier jour d'un déplacement aux Antilles, que l'État devait "prendre sa part de responsabilité" dans la pollution au chlordécone et "avancer sur le chemin de la réparation" de ses ravages. Alors que son programme a été quelque peu modifié par l'approche de la tempête tropicale Kirk - finalement très discrète toute la journée, mais surtout attendue dans la soirée et la nuit-, le chef de l'Etat a pu se rendre dans une exploitation agricole du nord, à Morne rouge, à la rencontre d'un agriculteur concerné par la pollution de ses terres par cet insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien. Le chlordécone, interdit dès 1977 aux États-Unis mais utilisé jusqu'en 1993 aux Antilles par les producteurs de bananes, est toujours présent dans les sols où il peut persister environ 600 ans et se retrouver dans certaines denrées végétales ou animales et certains captages d'eau. "La pollution à la chlordécone est un scandale environnemental dont souffrent la Martinique et la Guadeloupe depuis 40 ans. (...) Ce fut Le fruit d'un aveuglement collectif", a déclaré le chef de l'Etat. "Nous avons continué à utiliser le chlordécone (....), parce que l'état, les élus locaux ont accepté cette situation, pour ne pas dire l'ont accompagnée, en considerant qu'arrêter le chlordécone c'était menacer une partie des exploitations", a-t-il poursuivi. Selon l'agence Santé publique France, "plus de 90% de la population adulte" en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone. Le produit est soupçonné notamment d'être responsable d'une explosion des cancers de la prostate aux Antilles. Pour Emmanuel Macron, "l'état des connaissances scientifiques (...) ne permet pas de certifier" la dangerosité de la molécule pour la santé humaine, bien que l'on "présume le lien avec les naissances prématurées, les retards de développement cérébral et d'autres pathologies". Il en conclut qu'il "ne serait pas responsable de dire qu'il y a une réparation individuelle pour tous", mais qu'il est en revanche "possible d'avancer davantage sur la question des maladies professionnelles pour les personnes particulièrement exposées à la molécule." En conséquence, a-t-il annoncé, "la procédure d'ouverture du registre des maladies professionnelles sera engagée par le gouvernement dès le 2 octobre pour le régime général (de la Sécurité sociale) et le 9 octobre pour le régime agricole". Un peu plus tôt, Emmanuel Macron, arrivé à Fort-de-France la veille au soir, a défendu la réforme de l'abattement fiscal dont bénéficient les personnes domiciliées dans les Outre-mer. La modification de cet abattement fiscal, qui a permis de "compenser la vie chère" sur ces territoires, est "juste", a-t-il estimé. Mais elle passe difficilement dans l'opinion publique. Elle ne concernera que "les 4% les plus riches", et les 70 millions d'euros qu'elle permettra de dégager "seront intégralement réinvestis dans des projets en Outre-mer", a-t-il assuré. Il a également annoncé le déblocage de 40 millions d'euros pour l'hôpital de Martinique, tout en insistant sur la nécessité d'une mutualisation de certaines spécialités avec la Guadeloupe. Lors d'un déplacement sur le thème du patrimoine culturel à Saint-Pierre (4.000 habitants), ancienne capitale de la Martinique détruite par l'éruption de la Montagne Pelée le 8 mai 1902, le président a rencontré la population et répondu à ses questions sur le pouvoir d'achat ou la jeunesse, malgré l'alerte orange cyclonique due à la tempête Kirk, qui interdisant tout rassemblement de plein air. Cette interdiction a été bravée par une centaine de personnes qui ont manifesté à Fort-de-France, à l'appel d'un collectif qui rassemblait sept syndicats et quatre associations. "Rien ne va, la population est en colère, des services importants de l'hôpital ferment, les personnes âgées sont dans une détresse énorme", a expliqué un porte-parole, Philippe Pierre-Charles. "Mr Macron dit qu'il suffit de traverser la rue (pour trouver du travail, ndlr), ça voudrait dire qu'il y a 58.000 personnes qui ne savent pas traverser la rue, en Martinique". "J'ai dans le ventre l'impatience de 66 millions de Français", a repondu Emmanuel Macron à la presse qui l'interrogeait sur sa rentrée compliquée, assurant vouloir "aller encore plus vite et encore plus loin". Son déplacement se poursuit vendredi en Guadeloupe, où il doit aborder notamment l'alimentation difficile en eau potable et les algues sargasses. Il s'achèvera par un retour à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, un an après le passage dévastateur de l'ouragan Irma. caz/cs/cam/ao © Agence France-Presse 7
Antilles: le plafond de l'abattement fiscal va diminuer, annonce Macron Fort-de-France, France | AFP | jeudi 27/09/2018 - 21:30 UTC+3 | 415 mots Le président de la République, Emmanuel Macron, en déplacement aux Antilles, a annoncé jeudi à Fort-de- France (Martinique) que "l'abattement fiscal en vigueur continuera d'exister dans les territoires d'Outre-mer", mais que le gouvernement allait "un peu diminuer le plafond". La modification de cet abattement fiscal, qui a permis de "compenser la vie chère" sur ces territoires, est "juste", a-t-il estimé, saluant le résultat d'"un travail de plusieurs mois préparé par la ministre Girardin", chargée des Outre-mer. Cette réforme touchera "les 4% les plus riches", ce qui représente, selon les estimations avancées par le président, "70 millions d'euros (qui) seront intégralement et en toute transparence réinvestis dans les projets en Outre-mer", s'est-il engagé. En outre, le chef de l'État a rappelé l'engagement du gouvernement sur un "vrai plan d'investissement dans les territoires ultra-marins sur les contrats dits +de convergence+", soit "2,1 milliards d'euros investis entre 2019 et 2020". L'abattement fiscal, créé en 1960, permettait aux contribuables en outre-mer de réduire leur impôt sur le revenu, selon les territoires, de 30% à 40% dans la limite de 5.100 euros à 6.700 euros. D'un coût total de 400 millions d'euros, cet avantage fiscal "n'est pas supprimé, c'est le plafond qui est modifié" et réduit à une limite comprise entre 2.300 euros et 3.900 euros, avait assuré lundi Mme Girardin, en précisant que 96% des foyers fiscaux ne sont pas impactés par la réforme. "La réforme ne passe pas" dans les territoires ultramarins, avait pour sa part récemment affirmé le député LREM de Guadeloupe et président de la délégation des Outre-mer de l'Assemblée nationale, Olivier Serva. Jeudi, le chef de l'État a affirmé qu'il avait "eu une longue discussion avec les élus du territoire sur les sujets institutionnels". Emmanuel Macron a entamé jeudi en Martinique un déplacement de quatre jours aux Antilles, quelque peu perturbé par la tempête tropicale Kirk, et qui s'achèvera par un retour à Saint-Martin et Saint- Barthélemy, un an après le passage dévastateur de l'ouragan Irma. Il est accompagné, outre Mme Girardin, des ministres de la Santé Agnès Buzyn, de la Transition écologique et solidaire François de Rugy et son secrétaire d'État Sébastien Lecornu, ainsi que du ministre de la Cohésion des Territoires, Jacques Mézard. Lors de son séjour martiniquais, Emmanuel Macron doit notamment aborder la question délicate de la pollution au chlordécone. caz-bat/pab/cca © Agence France-Presse 8
Macron en Martinique: "J'ai dans le ventre l'impatience de 66 millions de Français" Saint-Pierre, France | AFP | jeudi 27/09/2018 - 23:41 UTC+3 | 265 mots "J'ai dans le ventre l'impatience de 66 millions de Français", a déclaré Emmanuel Macron, lors d'une rencontre avec la foule à Saint-Pierre, au nord de la Martinique, où il est arrivé mercredi soir. Interrogé par la presse sur sa rentrée difficile alors qu'il rencontrait quelques dizaines d'habitants rassemblés dans la rue principale de Saint-Pierre, le chef de l'État a assuré: "Je veux qu'on aille encore plus vite et plus loin, c'est pour cela que je me bats tous les jours sans relâche". Interpellé par la population sur le coût des lunettes, le pouvoir d'achat ou les attentes de la jeunesse, il a pris le temps d'évoquer sa politique du zéro reste à charge, a défendu une meilleure orientation pour les étudiants et la suppression de la cotisation pour la Sécurité sociale étudiante. Interrogé sur un été "catastrophique" pour son image, il a répondu: "Pas pour moi. Tout va bien". "On a besoin d'être au contact, d'être naturel. Je vais continuer à l'être et à répondre aux gens de manière très directe, comme vous me voyez faire là. Je ne me cache pas", a-t-il ajouté. Emmanuel Macron a par ailleurs critiqué à demi mot la presse: "Parfois on sort de son contexte une phrase, un mot. Cela crée une forme de distance. Si j'étais quelqu'un qui avait de la distance, je ne répondrais pas aux gens, je ferais ce qu'on a fait jusqu'ici tant de fois: +Bonjour, vous allez bien?+". "Moi, je prends le temps d'aller au contact, d'expliquer ce qu'on fait, parce que c'est moins facile, mais c'est la clé d'une transformation", a-t-il ajouté. caz/pab/cam © Agence France-Presse 9
28/09/2018 Après le chlordécone en Martinique, Macron attendu sur les sargasses en Guadeloupe Le président Emmanuel Macron à Morne-Rouge, en Martinique, lors de son déplacement aux Antilles ©Thomas Samson / AFP Emmanuel Macron, qui a souhaité jeudi en Martinique, que l’État prenne sa part de responsabilité sur la pollution au chlordécone, pesticide cancérogène longtemps utilisé aux Antilles, est attendu vendredi en Guadeloupe sur la problématique des algues sargasses qui prolifèrent sur les rivages, et sur les problèmes d’alimentation en eau. Le chef de l’État, qui terminera en fin de semaine son déplacement aux Antilles en revenant un an après l’ouragan Irma dans les deux îles sinistrées de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, a dénoncé jeudi, à travers le chlordécone qui était utilisé dans les bananeraies de Martinique et Guadeloupe, « le fruit d’un aveuglement collectif ». Pour Emmanuel Macron, « l’état des connaissances scientifiques (…) ne permet pas de certifier » la dangerosité de la molécule pour la santé humaine. « Il ne serait pas responsable de dire qu’il y a une réparation individuelle pour tous », a-t-il souligné. Il est en revanche « possible d’avancer davantage sur la question des maladies professionnelles pour les personnes particulièrement exposées à la molécule », selon lui. Alors que la tempête Kirk, qui passe actuellement sur les Antilles, a obligé le président en Martinique à modifier son programme, ce n’est pas le cas en Guadeloupe, même si une vigilance orange, notamment pour fortes pluies et vents violents est maintenue. Le chef de l’État doit s’exprimer sur un autre sujet sensible pour la santé, celui des sargasses, ces algues brunes aux émanations toxiques, qui envahissent régulièrement le littoral antillais, avec un impact sur le tourisme et le quotidien des riverains. Une plainte pour mise en danger d’autrui a été déposée jeudi à Paris par un collectif guadeloupéen pour dénoncer les « insuffisances criantes » de l’État « face à l’envahissement des côtes antillaises » par ces algues brunes nauséabondes. Depuis février, ces algues, dont l’origine reste incertaine mais que certains scientifiques pensent liée au dérèglement climatique, arrivent en masse sur les côtes de Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Saint-Barth. 10
28/09/2018 Les sargasses ont forcé la fermetures d’écoles en Guadeloupe Elles s’amoncellent sur les rivages, salissent plages et ports, bloquent parfois l’accès des bateaux, mais surtout dégagent, en séchant, de l’hydrogène sulfuré et de l’ammoniac, qui peuvent provoquer maux de tête, nausées et vomissements. Ce n’est pas la première fois que ces algues envahissent le littoral antillais depuis leur apparition massive en 2011. Mais le phénomène particulièrement important cette année a poussé l’ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot à se rendre sur place en juin, avec la ministre des Outre-mer Annick Girardin. Capteurs Ils avaient alors annoncé un plan de lutte de 10 millions d’euros sur deux ans, avec pour objectif de réduire, pour les prochaines saisons, le délai de ramassage à 48h après les échouages. Récemment, c’est le site de la porte d’Enfer, à Anse Bertrand, qui a été envahi sur plusieurs centaines de mètres. Le chef de l’État est attendu à Goyave (est de Basse-terre), pour voir comment se décline ce plan. En baisse dans les sondages de popularité, il devrait en profiter une nouvelle fois pour aller au contact de la population, pour répondre à ceux qui l’interpellent sur ses réformes. Jeudi, il a affirmé avoir « dans le ventre l’impatience de 66 millions de Français ». Auparavant, le président doit se rendre chez un habitant des Grands Fonds, aux Abymes, pour évoquer la question également délicate de la distribution d’eau potable. Une grande majorité des Guadeloupéens n’ont pas d’eau tous les jours à cause d’un défaut d’entretien des canalisations – le réseau perd 60% de son rendement avant que l’eau n’arrive au robinet. Pour pallier ce réseau de distribution hors service, des coupures sont organisées en « tour d’eau », un calendrier censé alimenter les communes en alternance et permettre aux habitants d’organiser leur vie en fonction de l’heure des coupures, qui durent de 12 à 24 heures. « Cette crise n’est pas le fruit d’une insuffisance de la ressource en eau, mais la conséquence d’une situation globalement dégradée », a indiqué en juillet un rapport d’audit du ministère de l’Environnement, pointant des équipements obsolètes, la multiplicité des « propriétaires du réseau » et surtout le flou autour des responsabilités de gestion. En janvier, un plan d’urgence de l’État et des collectivités de 71 millions d’euros a été voté, pour aboutir à la fin des tours d’eau d’ici deux ans. Avec AFP. 11
27/09/2018 Chlordécone aux Antilles: Emmanuel Macron « l’Etat doit prendre sa part de responsabilité dans cette pollution et avancer sur le chemin des réparations » © Préfecture de Martinique Lors de sa première journée de sa visite officielle en Martinique, le Président de la République Emmanuel Macron a reconnu que la pollution des sols antillais par le pesticide du chlordécone est « un scandale environnemental (…) fruit d’un aveuglement collectif ». Après avoir visité une exploitation bananier au Gros- Morne, le Président de la République s’est exprimé sur le dossier sensible du chlordécone, un pesticide interdit dès 1977 aux Etats-Unis et en France en 1990 mais utilisé aux Antilles jusqu’en 1993 par dérogation pour lutter contre le charançon du bananier. « Pendant des années voire des décennies, nous avons choisi collectivement de continuer à utiliser le chlordécone, là où d’autres pays avaient cessé beaucoup plus tôt. Etat, élus locaux et acteurs économiques ont accepté cette situation pour ne pas dire accompagner en considérant qu’arrêter le chlordécone reviendrait à menacer les exploitations agricoles en Martinique en Guadeloupe » a souligné Emmanuel Macron ajoutant que « l’Etat doit prendre sa part de responsabilité dans cette pollution et doit avancer sur le chemin des réparations». Pour la première fois, le chef de l’Etat prend ainsi position sur ce sujet tant décrié. Jusqu’ici, le gouvernement restait prudent et modéré, à l’instar de la Ministre des Outre-mer Annick Girardin et la Ministre de la Santé Agnès Buzin. Toutefois, si Emmanuel Macron reconnait « une certaine responsabilité de l’Etat », la question de l’indemnisation de ce préjudice – comme le réclament certaines associations écologiques – n’est pas pour l’heure à l’ordre du jour. « Si je disais qu’on va indemniser tout le monde, c’est impossible même budgétairement et ce serait irresponsable », a déclaré le président. Emmanuel Macron s’est aussi refusé à reconnaître le lien de cause à effet entre l’exposition au chlordécone et l’explosion du nombre de cancers de la prostate en Guadeloupe et en Martinique. « Il n’y a pas aujourd’hui de preuve scientifique établie », a-t-il assuré. A ce sujet, un colloque sur l’état d’avancement des recherches sur la chlordécone aura lieu du 16 au 19 octobre en Martinique et Guadeloupe. Une première avancée a été faite en faveur des ouvriers agricoles. L’exposition à ce pesticide va être reconnue comme une maladie professionnelle. « J’ai demandé que les tableaux des maladies professionnelles soient réactualisés en fonction des connaissances scientifiques en priorisant l’impact de la molécule du chlordécone. La procédure d’ouverture au registre des maladies professionnelles par le gouvernement sera engagée dès le 2 octobre pour le régime générale des maladies professionnelles et dès le 9 octobre pour le régime agricole ». l’Inserm et l’Anses devront rendre d’ici à mars 2019 un rapport permettant de dire à partir de quel niveau d’exposition les ouvriers agricoles qui furent employés dans les bananeraies pourront être pris en charge et indemnisés. Ensuite, les partenaires sociaux devront s’accorder sur les modalités et notamment le niveau de cette prise en charge. Par ailleurs, le chef de l’Etat a annoncé une augmentation du plan chlordécone à hauteur de 3 millions d’euros d’ici à 2020 contre 2,1 millions d’euros actuellement. Les effets néfastes du produit ont été dénoncés par des lanceurs d’alerte dans les années 2000, qui ont conduit à la mise en place de trois plans successifs de prévention, depuis 2008. Le dernier plan court de 2014 à 2020 (30 millions d’euros investis). Selon les résultats d’une étude de l’agence Santé publique France rendus publics en janvier, « plus de 90% de la population adulte » en Guadeloupe et Martinique, soit « la quasi totalité », est contaminée par le chlordécone. 12
28/09/2018 Budget Outre-mer 2019 : Le plafond de l’abattement fiscal va diminuer, confirme Emmanuel Macron Le président de la République, Emmanuel Macron, en déplacement aux Antilles, a annoncé jeudi à Fort-de-France (Martinique) que « l’abattement fiscal en vigueur continuera d’exister dans les territoires d’Outre-mer », mais que le gouvernement allait « un peu diminuer le plafond ». La modification de cet abattement fiscal, qui a permis de « compenser la vie chère » sur ces territoires, est « juste », a-t-il estimé, saluant le résultat d' »un travail de plusieurs mois préparé par la ministre Girardin », chargée des Outre-mer. Cette réforme touchera « les 4% les plus riches », ce qui représente, selon les estimations avancées par le président, « 70 millions d’euros (qui) seront intégralement et en toute transparence réinvestis dans les projets en Outre-mer », s’est-il engagé. En outre, le chef de l’État a rappelé l’engagement du gouvernement sur un « vrai plan d’investissement dans les territoires ultra-marins sur les contrats dits de convergence », soit « 2,1 milliards d’euros investis entre 2019 et 2020″. « La réforme ne passe pas » L’abattement fiscal, créé en 1960, permettait aux contribuables en outre-mer de réduire leur impôt sur le revenu, selon les territoires, de 30% à 40% dans la limite de 5 100 euros à 6 700 euros. D’un coût total de 400 millions d’euros, cet avantage fiscal « n’est pas supprimé, c’est le plafond qui est modifié » et réduit à une limite comprise entre 2 300 euros et 3 900 euros, avait assuré lundi Annick Girardin lors de la présentation du budget Outre-mer 2019, en précisant que 96% des foyers fiscaux ne sont pas impactés par la réforme. « Actuellement, 80 % de cet avantage fiscal revient aux 10% des foyers fiscaux qui disposent des revenus les plus élevés. Ce mécanisme contribue à accroître les inégalités de revenus au sein de territoires qui figurent parmi les plus inégalitaires de France », a expliqué la ministre dans une longue publication. « La réforme ne passe pas » dans les territoires ultramarins, avait pour sa part récemment affirmé le député LREM de Guadeloupe et président de la délégation des Outre-mer de l’Assemblée nationale, Olivier Serva. Quatre parlementaires, députés et sénateurs, de Martinique avaient également dénoncé une « décision injuste ». Le député de Guyane Gabriel Serville avait, quant à lui, pointé du doigt « une attaque de plus au pouvoir d’achat ». Jeudi, le chef de l’État a affirmé qu’il avait « eu une longue discussion avec les élus du territoire sur les sujets institutionnels ». Emmanuel Macron a entamé jeudi en Martinique un déplacement de quatre jours aux Antilles, quelque peu perturbé par la tempête tropicale Kirk, et qui s’achèvera par un retour à Saint-Martin et Saint- Barthélemy, un an après le passage dévastateur de l’ouragan Irma. Il est accompagné, outre la ministre des Outre-mer Annick Girardin, des ministres de la Santé Agnès Buzyn, de la Transition écologique et solidaire François de Rugy et son secrétaire d’État Sébastien Lecornu, ainsi que du ministre de la Cohésion des Territoires, Jacques Mézard. Lors de son séjour martiniquais, Emmanuel Macron a notamment abordé la question délicate de la pollution au chlordécone. Ce vendredi, le président de la République arrivera en Guadeloupe où il évoquera la crise des sargasses et la gestion de l’eau. Avec AFP. 13
Antilles: une plainte visant l'Etat dénonce ses insuffisances face à la crise des sargasses Paris, France | AFP | jeudi 27/09/2018 - 19:12 UTC+3 | 353 mots Une plainte pour mise en danger d'autrui a été déposée jeudi à Paris afin de dénoncer les "insuffisances criantes" de l'État "face à l'envahissement des côtes antillaises par les sargasses", des algues brunes nauséabondes et toxiques, a annoncé un collectif guadeloupéen dans un communiqué. Cette action judiciaire est lancée alors qu'Emmanuel Macron entame un déplacement de quatre jours aux Antilles, au cours duquel il doit aborder la question de ces algues, ainsi que celle de la pollution au chlordécone, un pesticide dangereux utilisé pour lutter contre le charançon du bananier. La plainte, visant l'État, a été déposée auprès du procureur de la République par le "Collectif contre l'empoisonnement par les sargasses", présidé par un ancien délégué interministériel à l'outre-mer, Patrick Karam, actuellement vice-président LR d'Île-de-France. Depuis février, ces algues brunes, dont l'origine reste incertaine, s'amoncellent sur les rivages, salissent plages et ports, mais surtout dégagent, en séchant, de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniac, qui peuvent provoquer maux de tête, nausées et vomissements. Début mai, les îles de Guadeloupe (La Désirade, Marie-Galante et les Saintes) avaient été partiellement coupées du monde par des algues trop nombreuses à l'entrée du port, bloquant les hélices des bateaux. Selon Me Bernard Benaiem, avocat du collectif, "la prise en charge du problème par l'actuel gouvernement a été tardive". L'ex-ministre de l'Écologie Nicolas Hulot et sa collègue chargée des Outre-mer Annick Girardin avaient annoncé en juin un plan de 10 millions d'euros sur deux ans pour lutter contre cette invasion, lors d'une visite critiquée pour son caractère tardif. Par ailleurs, l'action de l'État "est singulièrement insuffisante car les sargasses continuent jour après jour à asphyxier les Antilles, à porter atteinte à la santé des populations et à engendrer des pertes économiques importantes", estime Me Benaiem. "Alors que les collectivités locales, sans moyens, ne peuvent plus faire face à cette situation, le gouvernement refuse de prendre intégralement à sa charge le coût du ramassage des algues et a refusé d'instituer un fonds spécifique consacré à l'indemnisation des particuliers, des collectivités et des professionnels", poursuit- il. Pourtant, la santé publique relève du "champ de compétence exclusif" de l'État, observe le collectif. edy/nal/alh/tes Tempête Kirk: le risque cyclonique écarté en Guadeloupe Pointe-à-Pitre, France | AFP | jeudi 27/09/2018 - 21:33 UTC+3 | 128 mots La Guadeloupe n'est plus en vigilance orange cyclone, mais est passée en vigilance orange pour fortes pluies et orages, vents violents et mer dangereuse, alors que la tempête Kirk doit atteindre l'arc antillais jeudi soir, a-t-on appris de la préfecture locale. "Les prévisions météorologiques ne font plus état de vents cycloniques (supérieur à 95 km/h) sur la Guadeloupe", a indiqué le préfet de Guadeloupe dans un communiqué, qui insiste toutefois sur les consignes de sécurité à adopter en raison de "pluies violentes et de cumuls importants", ainsi que "des rafales de vents à plus de 80 km/h et une houle qui pourrait causer des débordements sur les côtes de l’archipel, notamment sur la Basse-Terre et les îles du sud". Écoles et crèches resteront fermées vendredi, indique encore la préfecture. cre/pab/cca © Agence France-Presse 14
27/09/2018 Emmanuel Macron commence un déplacement de quatre jours aux Antilles Le dossier des conséquences de la pollution au chlordécone sera au cœur de la visite du président français, qui débute par la Martinique jeudi. Emmanuel Macron commence jeudi 27 septembre en Martinique un déplacement de quatre jours aux Antilles, qui s’achèvera par un retour à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, un an après le passage dévastateur de l’ouragan Irma. Arrivé directement de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le président de la République a atterri mercredi soir à Fort-de-France (jeudi matin à Paris) où il se rend pour la première fois en tant que chef de l’Etat. Emmanuel Macron était venu à Saint-Martin et Saint-Barth une semaine après l’ouragan Irma qui fit 11 morts en septembre 2017 et causa des dégâts considérables dans les deux îles. Il s’était alors engagé auprès de la population à revenir un an plus tard. Pour son quatrième déplacement outre-mer depuis qu’il a été élu président, le chef de l’Etat est accompagné des ministres de la santé, Agnès Buzyn, des outre-mer, Annick Girardin, de la transition écologique et solidaire, François de Rugy, et son secrétaire d’Etat, Sébastien Lecornu et du ministre de la cohésion des territoires, Jacques Mézard. Le chef de l’Etat devait rencontrer la population martiniquaise dès jeudi matin, mais il a dû annuler sa déambulation dans le centre-ville de Fort-de-France, avec l’arrivée de la tempête tropicale Kirk et ses vents pouvant atteindre 110 km/h en rafales, qui ont poussé les préfectures de Martinique et de Guadeloupe à placer les deux territoires en vigilance orange cyclonique. Conséquences : les écoles et crèches sont fermées, les rassemblements de plein air interdits. Le dossier du chlordécone au cœur du déplacement Temps fort de son séjour martiniquais, Emmanuel Macron doit aborder la question délicate de la pollution au chlordécone. Il doit se rendre dans une exploitation agricole de Morne rouge, à la rencontre d’un agriculteur concerné par la pollution de ses terres par cet insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien. Le produit a été interdit dès 1977 aux Etats-Unis, mais utilisé jusqu’en 1993 aux Antilles par les producteurs de bananes pour lutter contre le charançon du bananier. Depuis, il est toujours présent dans les sols où il peut persister environ 600 ans et se retrouver dans certaines denrées végétales ou animales et certains captages d’eau. Selon l’agence Santé publique France, « plus de 90 % de la population adulte » en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone. Le produit est soupçonné notamment d’être responsable d’une explosion des cancers de la prostate aux Antilles. Elus locaux et population dénoncent régulièrement ce scandale sanitaire qui a déjà fait l’objet de trois plans de prévention (le dernier court de 2014 à 2020). « C’est un aveuglement collectif d’une période où on était moins vigilant qu’aujourd’hui », sur l’usage de ces pesticides, « qui a conduit à une situation scandaleuse qui marque durablement le territoire », a reconnu l’Elysée. Lors de la présentation de sa politique pour les territoires ultramarins, le 28 juin, Emmanuel Macron avait évoqué « les drames du passé et de nos responsabilités collectives », en citant le chlordécone. « Je serai clair pour dire que nous continuerons le travail avec lucidité et détermination car on ne peut accepter les situations dans lesquelles nous sommes ». Il poursuivra son déplacement vendredi en Guadeloupe, en abordant notamment l’alimentation difficile en eau potable et les algues sargasses. 15
Paris-Match.fr 27/09/2018 Aux Antilles, Macron face à la tempête... et au découragement Mariana Grépinet, envoyée spéciale en Martinique Emmanuel Macron lors du One Planet Summit à New York, mercredi. Il a rejoint les Antilles après trois jours consacrés à l'Assemblée générale de l'ONU. Seth Wenig/AP/SIPA Le chef de l’Etat entame ce jeudi un déplacement de quatre jours aux Antilles qui risque d’être agité. Il vient suivre la reconstruction de Saint-Martin, dévastée par le cyclone Irma en septembre 2017 et parler écologie en Martinique et en Guadeloupe. Une visite déjà perturbée par la tempête tropicale Kirk. Emmanuel Macron est un homme de parole. C’est en tous cas le message qu’il veut faire passer lors de son déplacement de quatre jours aux Antilles qui commence ce jeudi. Le chef de l'Etat est arrivé mercredi soir, après trois jours à New York. Après l’ouragan des 5 et 6 septembre 2017 qui avait dévasté les Caraïbes et fait 11 morts à Saint-Martin, Emmanuel Macron s’était rendu sur place. Il avait alors promis : «Je reviendrai dans un an pour assurer le suivi de la reconstruction à Saint-Martin.» Le chef de l’Etat qui sera sur l’île le samedi 29 après-midi et le dimanche 30 septembre au matin vient vérifier que les engagements pris lors de sa visite du 12 septembre 2017 ont été tenus. «Le premier engagement, c’était le rétablissement de la sécurité, indique un conseiller de l’Elysée. Il a été tenu avec le déploiement de plusieurs milliers d’hommes.» Le deuxième engagement était celui du soutien aux populations sinistrées. Il s’est matérialisé par une carte prépayée pouvant aller jusqu’à 900 euros pour couvrir les dépenses de première nécessité. Deux millions d’euros ont ainsi été distribué à 4200 familles, ajoute ce même conseiller. D’autres mesures ont été mises en place pour soutenir les entreprises, notamment une majoration de 60% de la durée autorisée de recours au chômage partiel ainsi qu’un moratoire sur les charges fiscales et sociales. Six comités ministériels se sont réunis en un an pour suivre la reconstruction de l’île. Un an après le passage de l’ouragan, l’Etat a mis à disposition près de 500 millions d’euros pour soutenir les deux îles; un tiers de cette somme étant consacrée aux mesures d’urgence et deux tiers aux soutien à l’économie et à la reconstruction proprement dite, rappelle l’Elysée. Une rencontre avec la population annulée en raison de la tempête Un an après la catastrophe, sur place, l’heure est à l’impatience et au découragement. «Il s'agit pour lui d'ajuster le dispositif d'accompagnement de l'Etat en fonction des échanges qu’il va avoir avec les acteurs locaux et de voir comment les difficultés plus anciennes que connaissait ce territoire et qui ont été exacerbées par le passage d'Irma peuvent être aussi traitées», rappelle l'équipe du chef de l'Etat. Emmanuel Macron se rendra également à Saint-Barthélemy, où la reconstruction a été plus rapide. A ce stade, il n’est pas prévu qu’il aille se recueillir sur la tombe de Johnny Halliday. En plus de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, Emmanuel Macron doit profiter de ce déplacement pour se rendre, jeudi et vendredi, en Martinique (pour la première fois en tant que Président) où il devrait rester 34 heures et en Guadeloupe, où il devrait passer 27 heures. Le président souhaite rencontrer la population des quatre îles, mais ce jeudi, une déambulation prévue en Martinique a dû être annulée en raison de la tempête tropicale Kirk. Quatre semaines après la démission surprise de son ministre de la Transition écologique, il fera de l’environnement et du développement le thème principal de ce début de voyage. Il abordera ainsi, en Martinique, la question de la pollution au chlordécone, un pesticide utilisé jusqu’en 1993 par les agriculteurs pour lutter contre un parasite de la banane et, en Guadeloupe, la question du dérèglement climatique et des Sargasses, ces algues brunes qui arrivent abondamment, dégagent une odeur pestilentielle et des émanations toxiques. Dans ces quatre îles, en plus de la tempête tropicale, Emmanuel Macron risque fort de devoir affronter la colère des habitants. 16
27/09/2018 Des députés d'Outre-mer réagissent à la réforme annoncée de l'abattement fiscal Le gouvernement a annoncé une réforme de l'abattement fiscal dans les départements et régions d'Outre-mer dans le cadre du budget 2019. Des députés ultramarins réagissent à ce qu'ils considèrent être, pour la plupart, un nouveau pas vers plus d'inégalité entre leurs territoires et l'Hexagone. Les députés Josette Manin (divers gauche), Mansour Kamardine (Les Républicains) et Jean-Hugues Ratenon (France insoumise) s'opposent à la réforme de l'abattement fiscal en Outre-mer. Par Camila Giudice En quoi consiste la réforme? La mesure était annoncée dans le Livre bleu Outre-mer, elle a été précisée lundi lors de la présentation du budget 2019. Le gouvernement souhaite réformer l'abattement fiscal dans les départements et régions d'Outre-mer. Cet abattement sur le montant de l'impôt payé par les contribuables ultramarins a été mis en place en 1960 pour compenser la vie chère, et il varie selon les territoires. Il est de 30 % aux Antilles et à La Réunion, et de 40 % en Guyane et à Mayotte. La réforme consiste à réduire les plafonds de la réduction d'impôts. Selon le gouvernement, 4% des foyers d'Outre-mer - les plus aisés - seraient concernés par cette baisse de l'abattement fiscal, permettant ainsi à l'Etat de gagner 70 millions d'euros. La somme serait ensuite réinvestie dans les territoires. 17
27/09/2018 Une réforme qui va "amplifier les inégalités" Contactés par La1ère.fr, des députés ultramarins réagissent à cette annonce du gouvernement. A droite ou à gauche, ils critiquent une réforme qui va "amplifier les inégalités entre les Outre-mer et la France métropolitaine" selon les termes de Mansour Kamardine, député Les Républicains (LR) de Mayotte. L'élu déplore : En Outre-mer, tous les signaux économiques sont au rouge. L'abattement fiscal est la seule mesure qui nous permet de tenir cahin-caha. A gauche, le député France insoumise (FI) de la Réunion Jean-Hugues Ratenon partage ce constat. Dans des départements où "la vie est chère" et "les revenus sont plus bas", il dénonce "la double peine des ultramarins". Le député sonne l'alerte sur l'effet boule de neige qu'aura à ses yeux la réforme fiscale sur l'économie en Outre- mer : La réforme revient sur un acquis social ! Ca va engendrer un manque de pouvoir d'achat pour les familles, donc une baisse de la consommation. Cela aura des conséquences sur l'activité des entreprises. Le gouvernement "ouvre la boite de Pandore" Pour Josette Manin, députée divers-gauche de la Martinique, le gouvernement "ouvre la boite de Pandore" : Aujourd'hui, on annonce que la mesure ne touchera qu'une partie de la population. Mais elle va certainement toucher petit à petit un nombre croissant de personnes, jusqu'à la suppression complète de l'abattement fiscal pour les Outre-mer. Un manque de confiance partagé par Mansour Kamardine (LR), qui craint également que le gouvernement ne redistribue pas chaque année les gains tirés de la réforme dans les territoires concernés : Le gouvernement annonce aujourd'hui qu'il va réinjecter les 70 millions d'euros dans l'économie ultramarine. Mais que se passera-t-il l'année prochaine? Et à la fin du quinquennat? Soutien de Ramlati Ali Les propos de l’opposition sont nuancés par Ramlati Ali, députée La République en marche (LREM) de Mayotte. Selon elle, il ne faut pas exagérer sur la portée de la réforme : Il n’y a que 4% des foyers qui sont concernés pour l’ensemble des Outre-mer, la majorité de la population n’est pas impactée. Il faut quand même que nous participions à l’effort national. Selon Ramlati Ali, pas d'inquiétude, non plus, si la baisse des plafonds concerne de plus en plus de personnes car « ça voudrait dire que les foyers sont plus riches ». La députée admet quand même qu’il faudra être « vigilants » quant à la redistribution de la l'argent récolté grâce à la réforme. Enfin, le député LREM de Guadeloupe Olivier Serva a reposté sur Twitter une intervention faite à l'Assemblée nationale il y a quelques semaines. Il y expliquait que cette réforme annoncée "ne passe pas dans les Outre- mer." Pour les députés ultramarins appartenant à la majorité LREM, cette mesure est un vrai casse-tête. Ils sont pris en tenaille entre leur appartenance à la majorité présidentielle, et leurs électeurs hostiles à cette réforme de l'abattement fiscal. 18
huffingtonpost.fr 27/09/2018 Après Irma, Macron veut faire des Antilles le symbole de son action écolo Avant de se rendre à Saint Martin et Saint Barth, le chef de l'Etat veut mettre en lumière les ravages du dérèglement climatique. Par Anthony Berthelier AFP Après Irma, Macron veut faire des Antilles le symbole de son action écolo POLITIQUE - Des paroles aux actes? Après avoir livré un long plaidoyer à l'ONU pour la lutte contre le dérèglement climatique et la préservation de l'environnement, Emmanuel Macron se rend aux Antilles ce jeudi 27 septembre. Un an après le passage dévastateur de l'ouragan Irma sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy, le chef de l'Etat, qui vient de recevoir le titre honorifique de "Champion de la Terre", entend mettre l'accent sur son engagement écologique affiché malgré le départ tonitruant de Nicolas Hulot. En Martinique puis en Guadeloupe et à Saint-Martin, le président de la République va multiplier les rencontres (à conditions que la météo le laisse faire) et aborder des sujets très délicats, de la prolifération des sargasses aux risques accrus de catastrophes naturelles. Des problématiques locales qui trouvent désormais écho dans toute la société alors que les derniers sondages montrent une certaine prise de conscience de la population française sur la nécessité de lutter contre le dérèglement climatique. Accompagné de cinq ministres dont le nouvel homme fort de la Transition écologique et solidaire François de Rugy, Emmanuel Macron va devoir répondre aux inquiétudes de la population locale. Et elle l'attend au tournant, un an après sa promesse de revenir dans les territoires sinistrés par l'ouragan Irma. Le chlordécone, la pollution du sol sur 100 ans Mais avant de se rendre à Saint-Martin et Saint-Barth, les deux zones les plus durement touchées par la catastrophe, Emmanuel Macron fait escale en Martinique puis en Guadeloupe pour y aborder des sujets tout aussi épineux. Dès jeudi le président de la République abordera le dossier de la pollution au chlordécone depuis une exploitation agricole de Morne rouge. Le but: afficher la détermination du gouvernement à garantir une certaine "sécurité alimentaire" en luttant contre cet insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien interdit dès 1977 aux États-Unis, mais utilisé aux Antilles de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Désormais présent dans les sols pour plusieurs centaines d'années, il se retrouve dans l'eau ainsi que les denrées végétales et animales. Selon l'agence Santé publique France, "plus de 90% de la population adulte" de Guadeloupe et Martinique est contaminée. Le chlordécone est soupçonné d'être responsable d'une explosion des cancers de la prostate. Élus et population dénoncent ce scandale sanitaire qui a fait l'objet de trois plans de prévention dont le dernier court de 2014 à 2020. "C'est un aveuglement collectif d'une période où on était moins vigilant qu'aujourd'hui", reconnaît même l'Elysée. Une situation "scandaleuse" selon la présidence qui s'inscrit dans un lien direct avec les débats actuels sur le glyphosate. Le gouvernement a d'ailleurs prévu de revoir les limites autorisées de chlordécone dans les aliments et promis d'interdire le glyphosate en 2021, sans toutefois inscrire la mesure dans la loi. 19
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