Revue morphopathologique des myopathies équines - Respe

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Manuscrit déposé le 23/07/2007                                                                          Ann. Méd. Vét., 2008, 152, 1-16

                                                      Formation continue - Article de synthèse

                         Revue morphopathologique des myopathies équines

                                      Cassart D., Coignoul F., Desmecht D.

Département de Morphologie et Pathologie, Secteur Pathologie, Faculté de Médecine vétérinaire, Université de Liège,
Boulevard de Colonster, 20, bâtiment B43, 4000 Liège

Correspondance : Dr. Dominique Cassart, Email : Dominique.Cassart@ulg.ac.be

RESUME : Dans cette revue morphopathologique des myopathies du cheval, plus particulièrement
de celles qui atteignent la musculature striée squelettique, l’accent est mis délibérément sur le fil
conducteur histopathologique et, plus particulièrement, sur les éléments morphologiques qui per-
mettent de classer les lésions observées dans un groupe d’entités connues. Le mot myopathie est,
dans cet article, pris au sens le plus large, c’est-à-dire au sens étymologique du terme, signifiant
toute affection du système musculaire.
Sur base des lésions histologiques, on distingue quatre groupes d’affections musculaires ou myo-
pathies : (i) celles qui se caractérisent par une modification de la taille des fibres musculaires, (ii)
celles qui se caractérisent par une modification de l’aspect des fibres musculaires, (iii) celles qui se
caractérisent par un infiltrat cellulaire de l’interstitium et (iv) celles sans expression morphologique
typique avec soit absence de lésions, soit présence concomitante de plusieurs types de lésions
sans qu’une lésion domine le tableau. Pour chaque entité décrite dans ces différentes classes, les
conditions d’apparition, un tableau clinique succinct, le mécanisme et l’étiologie lorsqu’ils sont
connus ainsi que les lésions macroscopiques sont également exposés.

1. Introduction                            ment, sur les éléments morphologiques        Pour que la revue conserve un carac-
                                           qui permettent de classer les lésions        tère pratique, des informations addi-
L’identification de la cause d’une myo-    observées dans un groupe d’entités           tionnelles concernant le tableau cli-
pathie est une vraie gageure dans tou-     connues. Le mot myopathie est, dans          nique et l’aspect macroscopique du
tes les espèces en raison de la grande     cet article, pris au sens le plus large,     muscle sur le cadavre complètent les
diversité des étiologies, des manifesta-   c’est-à-dire au sens étymologique du         descriptions. Certaines entités qui se
tions cliniques et des lésions. Tant aux   terme, signifiant toute affection du
                                                                                        distinguent par des lésions relevant de
yeux du clinicien qu’à ceux de l’ana-      système musculaire.
                                                                                        plusieurs catégories ont été, pour la
tomo-pathologiste, le fil conducteur       En se donnant un tel cadre de réflexion,     clarté du texte, associées à une seule,
qui mène au diagnostic causal d’une        on distingue 4 groupes d’affections
myopathie particulière, a fortiori celui                                                tout en soulignant la mixité de l’image
                                           musculaires ou myopathies : (i) celles       morphologique.
qui conduit à la caractérisation d’une     qui se caractérisent par une modifica-
entité nouvelle, exige que soient iden-    tion substantielle de la taille des fibres   Dans un travail fondé sur la morpho-
tifiées des balises sûres, permettant      musculaires, (ii) celles qui se caracté-     logie du muscle squelettique, il a été
d’intégrer un cas individuel ou une        risent par une modification évidente         jugé nécessaire de présenter un rappel
série cohérente d’observations succes-     de l’aspect des fibres musculaires,          de l’histologie normale du muscle et,
sives à une entité particulière. Dans      (iii) celles qui se caractérisent par un     en raison du lien étroit qui existe, tout
cette revue morphopathologique des         infiltrat cellulaire de l’interstitium et    particulièrement dans le muscle, entre
myopathies du cheval, plus particuliè-     (iv) celles sans expression morpho-          structure et fonction, d’y associer un
rement de celles qui atteignent la mus-    logique typique avec soit absence de
                                                                                        rappel fonctionnel.
culature striée squelettique, l’accent     lésions, soit présence concomitante de
est mis délibérément sur le diagnostic     plusieurs types de lésions sans qu’une
histopathologique et, plus particulière-   lésion domine le tableau.

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2. Histophysiologie de                     cellules (fibres) de type I, (ii) les cel-   2.3. Régénération de la fibre
la musculature striée                      lules à métabolisme intermédiaire II A       musculaire
                                           et (iii) les cellules de type II B. Les
2.1. Histologie de la fibre                fibres de type I sont des fibres lentes à    Lors de dégénérescence de la fibre
musculaire striée de type                  métabolisme oxydatif, riches en myo-         musculaire striée, si la lésion est exclu-
squelettique                               globine et en mitochondries et entou-        sivement cellulaire avec conservation
                                           rées par de nombreux capillaires. Les        de l’intégrité de la membrane basale,
Les muscles striés squelettiques sont                                                   la régénération sera complète à partir
                                           fibres de type II B sont des fibres
responsables des mouvements volon-                                                      des cellules satellites situées entre la
                                           rapides à métabolisme glycolytique,
taires et du maintien de la posture.                                                    membrane plasmique et la lame basale
                                           pâles, pauvres en myoglobine, conte-
L’élément fondamental qui les consti-                                                   externe.
                                           nant moins de mitochondries et des-
tue est la cellule — ou fibre — mus-
                                           servies par moins de capillaires que         Par contre, si la lésion entreprend les
culaire squelettique, aussi appelée
                                           les fibres de type I de même taille (Van     fibres et le tissu conjonctif et/ou si la
myocyte. Il s’agit d’une cellule pluri-
                                           Vleet et Valentine, 2007). Les fibres        lame basale a perdu son intégrité, une
nucléée, allongée, dont les dimensions
                                           de type II A peuvent utiliser les deux       cicatrisation par fibrose sera obser-
peuvent aller jusqu’à 100 microns de
                                           processus pour la production d’éner-         vée.
diamètre et plusieurs centimètres de
                                           gie (MacEwen et Hulland, 1986). Bien
longueur. Le sarcolemne enveloppe
                                           que tous les muscles soient constitués
la cellule ; il est composé de la mem-                                                  3. Les myopathies
                                           d’un mélange des différents types de
brane plasmique, du glycocalyxe et de                                                   équines
la lame basale. Les noyaux multiples       fibres, les muscles respiratoires et de
sont périphériques, situés dans le cyto-   posture sont particulièrement riches
                                           en fibres de type I alors que les mus-       3.1. Les lésions musculaires
plasme, appelé sarcoplasme, adossés
à la face interne de la membrane plas-     cles locomoteurs sont plus riches en         caractérisées par une modifica-
mique. Dans le sarcoplasme se trou-        fibres de type II.                           tion de la taille des fibres
vent les éléments contractiles qui sont
constitués par les myofilaments d’ac-      2.2. Physiologie de la contrac-              3.1.1. L’atrophie musculaire
tine et de myosine organisés en fais-      tion musculaire
ceaux appelés myofibrilles et disposés                                                  L’atrophie musculaire se définit mor-
longitudinalement. C’est la superposi-     Suite à un stimulus nerveux, il y a          phologiquement comme une diminu-
tion régulière de ces myofilaments qui     libération au niveau de la synapse           tion du diamètre des fibres musculaires
est responsable de la striation trans-     neuromotrice d’acétylcholine qui se          avec déplétion en éléments contracti-
versale de la fibre musculaire visible     lie et modifie la conformation des           les (Van Vleet, 1996). Les fibres atro-
au microscope optique. La contraction      récepteurs nicotiniques au niveau de         phiées sont anguleuses avec, parfois,
musculaire est la conséquence de l’in-     la fibre musculaire. Il en résulte une       épaississement du tissu interstitiel
teraction entre les filaments d’actine     ouverture des canaux à ions entrai-          endomysial et prolifération de cellu-
et de myosine. Entre les myofibrilles,     nant une dépolarisation membranaire          les adipeuses (Van Vleet et Valentine,
le sarcoplasme contient des organites      et la génération d’un potentiel d’ac-        2007). Dans les stades avancés d’atro-
tels que les mitochondries mais aussi      tion. L’entrée de Na+ dans la cellule        phie, les cellules peuvent être le siège
un système d’extensions tubulaires de      induit un changement de polarité de la       d’une dégénérescence hyaline (Van
la membrane plasmique disposé trans-       membrane et l’onde de dépolarisation         Vleet, 1996). Les causes d’atrophie
versalement à l’intérieur de la cellule.   se propage par les tubes T vers les          musculaire sont variées ; elles servent
Ce système tubulaire, représenté par       citernes du réticulum sarcoplasmique.        traditionnellement de base à leur clas-
les tubes T, présente donc une lumière     Il en résulte une activation des canaux      sification.
en continuité avec l’espace extracel-      à Ca++ et la libération de Ca++ dans le      L’atrophie neurogénique, ou atrophie
lulaire. Ce réseau tubulaire permet un     sarcoplasme. Le calcium se lie à la          de dénervation, s’observe lorsque
contact étroit entre la membrane plas-     troponine C, induisant un changement         l’innervation des fibres musculaires
mique et les unités contractiles, ce qui   de conformation de la molécule de tro-       par le nerf moteur est interrompue. Si
favorise la propagation de l’onde de       pomyosine qui initie la contraction. La      la dénervation est complète, ce type
dépolarisation et le passage du calcium    relaxation musculaire est liée au recap-     d’atrophie peut entreprendre toutes les
du réticulum sarcoplasmique vers le        tage du calcium par le réticulum sarco-      fibres d’un territoire musculaire. Si la
sarcoplasme et plus particulièrement       plasmique. C’est cette phase de relâ-        dénervation est incomplète, seules cer-
vers les myofibrilles. Ceci entraîne       chement du muscle qui nécessite un           taines fibres sont atteintes, selon une
une contraction synchronisée au sein       apport énergétique sous forme d’ATP          distribution multifocale. Dans ce cas,
de la cellule. Le muscle est entouré de    produite par les mitochondries. Ce           les fibres voisines sont augmentées de
tissu conjonctif : l’épimysium, d’où       sont donc spécifiquement le calcium          volume par hypertrophie compensa-
partent les travées conjonctives for-      et l’ATP qui régulent la contraction et      toire. Ce cas de figure est illustré chez
mant le périmysium qui entoure les         la relaxation musculaire (Valberg et         le cheval par l’equine motor neuron
faisceaux. Chaque fibre est également      Hodgson, 2002). Lors de contraction          disease (EMND), maladie sporadique
encerclée par l’endomysium provenant       prolongée du muscle, le déficit d’ATP        affectant des chevaux de tous âges et
du périmysium (Banks, 1993).               et l’excès de calcium peuvent entraî-        de toutes races (Valberg et Hodgson,
L’étude de l’activité enzymatique          ner une dégénérescence hyaline des           2002). L’EMND est une maladie dont
ATPasique myofibrillaire a permis de       fibres musculaires par coagulation des       l’incidence augmente avec l’âge ;
classer les fibres musculaires striées     protéines (Guis et al., 2005).               l’âge moyen d’apparition étant de
squelettiques en trois groupes : (i) les                                                16 ans. Elle se caractérise par une

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dégénérescence des neurones moteurs         interstitiel. Elles sont généralement la    de cette maladie a été décrite chez
des cornes ventrales de la moelle épi-      conséquence d’agressions extérieures        des poulains de moins d’un an sans
nière. L’étiologie est inconnue mais        mécaniques telles que, par exemple,         antécédent de traumatisme (Valberg
la maladie s’accompagne systémati-          les injections intramusculaires (Turner     et Hodgson, 2002). Les lésions histo-
quement de taux sériques très bas en        et Trotter, 1984) ou relèvent de cau-       logiques sont une atrophie sévère des
vitamine E, ce qui laisserait suppo-        ses physiques, comme c’est le cas           fibres musculaires, des regroupements
ser une cause carentielle (Valentine        lors d’exercices violents (Van Vleet,       de fibres d’un même type, une infil-
et al., 1994). Dans l’EMND, ce sont         1996). Les myopathies traumatiques          tration du tissu interstitiel par du tissu
surtout les fibres de type I qui sont       les plus souvent rencontrées chez le        adipeux et une fibrose périmysiale
atrophiées.                                 cheval sont les suivantes.                  et épimysiale sévère. Les lésions des
L’atrophie de non usage s’observe           La rupture/hernie diaphragmatique du        fibres musculaires caractéristiques de
dans un territoire musculaire, souvent      poulain fait suite à une compression        la myopathie fibrosante sont similai-
un membre, lors d’immobilisation            abdominale au moment du poulinage.          res à celles décrites dans les atrophies
prolongée. Elle peut également faire        Cette hernie acquise doit être différen-    de dénervation, ce qui suggère des
suite à une ténotomie. Ce processus         ciée d’une hernie congénitale.              altérations nerveuses concomitantes.
d’atrophie est plus lent que dans l’atro-                                               Cette neuropathie périphérique pour-
                                            L’élongation, avec ou sans rupture, des     rait par exemple être consécutive à une
phie neurogénique (Van Vleet, 1996).
L’atrophie de non usage se caractérise      muscles tels que ceux de la région lom-     lésion du nerf sciatique (Valentine et
par une atteinte des deux types de          baire, les fessiers, les adducteurs, les    al., 1994).
fibres.                                     gastrocnémiens, le dentelé ventral, les
                                            semi-membraneux et les semi-tendi-
L’atrophie associée à la cachexie est       neux. Ces lésions sont la conséquence       3.2.3. Les lésions musculaires dégé-
une atrophie visible tant sur l’animal      d’exercices violents ou inadaptés et        nératives ou myopathies au sens
vivant que sur le cadavre. Elle s’ob-       présentent différents degrés selon la       strict
serve tout d’abord au niveau des mus-       sévérité de la cause initiale : l’élonga-
cles du dos et des cuisses. Au micros-      tion, la rupture partielle et la rupture    3.2.3.1. généralités
cope, l’atrophie touche surtout les         totale du muscle. Au microscope, les
fibres musculaires de type II. Ce sont      lésions traumatiques se caractérisent       Il en existe de plusieurs types. Leur
les muscles non posturaux qui sont les      par des modifications des fibres mus-       dénominateur physiopathologique
plus sévèrement atteints (Van Vleet et      culaires et de l’interstitium. Au niveau    commun consiste en une surcharge
Valentine, 2007).                           des myocytes, on observe une perte          calcique du sarcoplasme qui ne permet
L’atrophie associée à la maladie de         de continuité des fibres. Dans l’in-        pas le relâchement musculaire. Cette
Cushing est une atrophie des fibres         terstitium, la zone lésée présente des      surcharge peut, selon le cas, être la
de type II avec perte de fibres de          hémorragies, de l’œdème et parfois          conséquence soit d’une lésion mem-
type II B et accumulation de graisse        un infiltrat inflammatoire riche en         branaire qui permet l’entrée sans frein
périmysiale, endomysiale et intrasar-       neutrophiles. Lors du passage à l’état      du calcium dans la cellule, soit d’un
coplasmique (Aleman et al., 2006).          chronique, la lésion se cicatrise avec      déficit énergétique qui empêche le
                                            formation de tissu fibreux (Van Vleet,      recaptage du calcium par le réticulum
                                            1996).                                      sarcoplasmique. La surcharge calcique
3.1.2. L’ hypertrophie musculaire                                                       entraîne donc une hypercontraction
                                                                                        soutenue des fibres d’abord, laquelle
L’hypertrophie musculaire se définit,       3.2.2. La myopathie fibrosante (par-        évolue, ensuite, vers une coagulation
morphologiquement, comme une aug-                                                       des protéines contractiles par activa-
                                            fois appelée myopathie ossifiante)
mentation du diamètre de la fibre en                                                    tion des protéases et des phospholipa-
coupe transversale avec un accrois-         Cette maladie, souvent décrite chez         ses (Warren et al., 2002 ; Guis et al.,
sement du nombre de myofibrilles            le Quarter Horse, peut être observée        2005 ; Singh et al., 2005). Les dégéné-
dans les fibres (Van Vleet et Valentine,    chez n’importe quel cheval effec-           rescences musculaires sont pratique-
2007). Ce processus est physiologique       tuant un travail à vive allure avec des     ment toujours segmentaires et présen-
chez les chevaux sportifs bien entraî-      changements de direction secs et des        tent des sévérités différentes. Certains
nés mais peut également accompa-            arrêts instantanés. Ces mouvements          auteurs ont défini quatre niveaux de
gner un phénomène pathologique dans         provoquent des traumatismes répétés,        sévérité (Van Vleet et Valentine, 2007)
les cas d’hypertrophie compensatoire        particulièrement au niveau des mus-         en fonction des structures cellulaires
(Van Vleet, 1996).                          cles semi-tendineux mais aussi des          atteintes : myofibrilles, noyaux, cel-
                                            semi-membraneux, des biceps fémo-           lules satellites et/ou membranes. La
3.2. Les lésions musculaires                raux et des muscles graciles et gastro-     capacité de régénération de la fibre
caractérisées par une modifica-             cnémiens (Valberg et Hodgson, 2002 ;        dépend exclusivement de l’intégrité de
tion de l’aspect des fibres                 MacLeay, 2004). Ces agressions              la membrane basale.
                                            récurrentes entraînent une réaction
                                            inflammatoire chronique qui évolue          Pour l’anatomo-pathologiste, les dégé-
                                            vers la fibrose avec perte de l’élasti-     nérescences musculaires sont classées
3.2.1. Les lésions musculaires d’ori-                                                   selon l’aspect microscopique des cel-
gine traumatique                            cité musculaire et adhérences avec les
                                            muscles voisins. Dans certains cas, ces     lules.
Les lésions traumatiques ont la dou-        lésions fibreuses sont accompagnées         La dégénérescence hyaline, fréquente,
ble caractéristique d’entreprendre à la     d’ossification (Gomez-Villamandos           typique du muscle, se reconnaît par la
fois les fibres musculaires et le tissu     et al., 1995). Une forme congénitale        présence de segments de fibres dila-

                                                                                                                                3
tés, hyperéosinophiliques, avec perte       hydropique, est associée à un déséqui-      cette maladie reste imprévisible (Van
des striations transversales. L’intérieur   libre électrolytique comme l’hyperka-       Vleet et Valentine, 2007), les poulains
des cellules peut apparaître fragmenté,     liémie chez le cheval.                      carencés ne présentant pas toujours
floconneux, mais la structure tubu-         La dégénérescence graisseuse s’ob-          des signes cliniques et les chevaux
laire de la fibre est maintenue grâce       serve occasionnellement dans les            déclarés atteints n’étant pas nécessai-
à l’intégrité de la membrane basale.        fibres musculaires d’animaux cachec-        rement carencés (Löfstedt, 1997). Il
Dans les 24 heures, des macropha-                                                       est possible qu’il faille interpréter les
                                            tiques.
ges et quelques polymorphonucléaires                                                    taux de vitamine E et de sélénium
neutrophiles affluent dans le segment       L’accumulation anormale de polysac-         en fonction du niveau de produc-
lésé. Dans quelques cas, la dégénéres-      charides est observée dans les mala-        tion des radicaux libres de l’animal
cence hyaline s’accompagne de calci-        dies de stockage et peut être confir-       concerné plutôt qu’en termes absolus.
fication précoce. La dégénérescence         mée par une coloration de Periodic          En absence de protection suffisante,
musculaire peut adopter différents          Acid Schiff (PAS).                          les membranes cellulaires, lésées par
aspects/topographies selon la cause et      Les fibres en anneaux peuvent être          les radicaux libres, sont incapables de
l’évolution. Ainsi, elle peut être mono-    observées lors de dénervation mais          maintenir divers gradients, notamment
phasique monofocale, monophasique           aussi dans les muscles de chevaux           le gradient calcique.
multifocale, polyphasique monofocale        atteints de myopathie postanesthési-        Le calcium entre alors massivement
ou polyphasique multifocale (Kakulas,       que. Il s’agit d’une image de régé-         dans la cellule, entraînant la cascade
1988). L’aspect monophasique mono-          nération anormale avec formation de         physiopathologique menant à la dégé-
focal est celui que l’on observe lors       myofibrilles qui s’enroulent autour         nérescence. La myopathie nutrition-
d’agression unique localisée, telle         de la fibre musculaire (Van Vleet et        nelle est favorisée par un climat froid et
qu’une injection intramusculaire. Les       Valentine, 2007).                           un exercice inhabituel, ce qui suggère,
myocytes présentent tous un stade
                                                                                        à son origine ou dans son mécanisme,
identique de dégénérescence dans            3.2.3.2. la myopathie nutritionnelle        la contribution d’un déficit énergétique
une zone bien définie. Une exposition
                                            La myopathie nutritionnelle est une         (Van Vleet et Valentine, 2007).
unique à des substances myotoxiques,
comme par exemple la monensine,             maladie musculaire, parfois associée        Chez les poulains, la myopathie nutri-
donne lieu à une dégénérescence             à une cardiomyopathie, consécutive          tionnelle s’observe entre la naissance
monophasique multifocale dans               à une carence en vitamine E et sélé-        et l’âge d’un an et peut se manifester
laquelle toutes les fibres lésées sont au   nium ; la carence en sélénium sem-          sous deux formes, selon qu’elle atteint
même stade de dégénérescence mais           blant plus dommageable que la carence       le muscle cardiaque ou les muscles
où la distribution est multifocale suite    en vitamine E (Valberg et Hodgson,          squelettiques (Valberg et Hodgson,
à une différence de sensibilité entre       2002). Le sélénium et la vitamine E         2002). La forme cardiaque, souvent
les divers types de fibres. Par contre,     sont des antioxydants importants pour       fatale en moins de 24 heures, entre-
des agressions répétées, telles que des     la protection des membranes biologi-        prend le myocarde mais aussi parfois
injections intramusculaires multiples       ques, particulièrement au niveau des        le diaphragme et les muscles intercos-
dans le même muscle peuvent engen-          muscles où le métabolisme oxydatif          taux ainsi que, plus rarement, les autres
drer une dégénérescence polyphasi-          produit des radicaux libres hautement       muscles striés squelettiques. Les signes
que monofocale avec des fibres à des        réactifs et en grandes quantités qui sont   cliniques traduisent les lésions muscu-
stades différents de dégénérescence         susceptibles d’entraîner une peroxyda-      laires : faiblesse, décubitus, tachycar-
dans un muscle précis. Dans le cas          tion des lipides membranaires. La vita-     die et détresse respiratoire. La forme
d’une myopathie nutritionnelle par          mine E est un antioxydant liposoluble       squelettique, dont l’évolution est plus
carence en vitamine E et sélénium           membranaire qui empêche les radicaux        progressive, entreprend généralement
(voir plus loin), la dégénérescence         libres de former des hydroperoxydes         les muscles du cou, de l’épaule ainsi
musculaire est de type polyphasique         avec les phospholipides insaturés des       que les muscles gastrocnémiens, semi-
multifocal avec des fibres à des stades     membranes (Dill et Rebhun, 1985).           tendineux, semi-membraneux et les
différents de dégénérescence : dégé-        Le sélénium sarcoplasmique intégré à        biceps fémoraux. Les muscles inter-
nérescence hyaline stricte pour certai-     l’enzyme glutathion peroxydase par-         costaux et le diaphragme peuvent être
nes, aspect fragmenté du cytoplasme         ticipe à la transformation en eau et        entrepris ainsi que les masséters et la
pour d’autres, afflux de macrophages        en alcools inoffensifs des peroxydes        langue. Le myocarde n’est que rare-
à d’autres endroits et enfin, présence      d’hydrogène et des lipoperoxydes déjà       ment atteint. Les signes cliniques sont
de fibres en voie de régénération.          formés (Valberg et Hodgson, 2002). Il       plus variables que dans la forme car-
La dégénérescence granuleuse se             faut noter que certains métaux tels que     diaque : faiblesse musculaire, raideur,
caractérise par la présence de petits       l’argent, le mercure, le cuivre, le zinc,   décubitus, détresse respiratoire, impos-
granules basophiles dans le cyto-           le cobalt et le cadmium diminuent la        sibilité de téter et dysphagie (Löfstedt,
plasme des fibres musculaires ; ce          biodisponibilité du sélénium tandis         1997). La myopathie nutritionnelle se
type de dégénérescence est souvent          que le fer, qui fixe la vitamine E, et      rencontre également chez des chevaux
observé au niveau du myocarde (Van          l’ozone prédisposent l’animal à une         adultes qui présentent, sur le plan cli-
Vleet, 1996).                               carence en vitamine E (Van Vleet,           nique, des signes musculaires (raideur,
                                            1996).                                      incapacité à se nourrir, port de tête
La dégénérescence discoïde est une                                                      bas), urinaires (myoglobinurie), circu-
lésion liée à l’hypoxie où la striation                                                 latoires (œdèmes de la tête et du cou)
transversale subsiste mais où une sépa-     La physiopathologie précise de la myo-      et généraux (dépression). Les enzymes
ration entre les bandes Z est observée.     pathie nutritionnelle n’est pas com-        musculaires (CK) sont augmentées
La dégénérescence vacuolaire, ou            plètement élucidée et l’incidence de        dans le sang.

4
À l’autopsie, on peut observer des          musculaire massive accompagnée de           de vue biochimique par une augmen-
lésions musculaires bilatérales avec        myoglobinurie. Les myocytes préfé-          tation des CK sériques après l’exer-
un aspect bicolore, strié ou tigré, des     rentiellement atteints sont les fibres de   cice. La prévention du stress et un
muscles lésés. Les zones décolorées         type II (MacEwen et Hulland, 1986).         exercice quotidien semblent diminuer
sont pâles, légèrement jaunâtres et         Le diagnostic clinique est confirmé         les crises chez les chevaux prédispo-
d’aspect parfois sec. Lorsque le myo-       par une augmentation des taux séri-         sés. Différents facteurs favorisant ont
carde est atteint, c’est au niveau de       ques des enzymes musculaires et parti-      été évoqués : des infections respira-
la paroi ventriculaire gauche que les       culièrement des créatine-kinases (CK)       toires même frustres (Beech, 1997),
lésions sont le plus souvent présentes      (Beech, 1997 ; Art et al., 2000).           un déséquilibre électrolytique consé-
(Löfstedt, 1997). Il s’agit de bandes       Les myopathies d’exercice compren-          cutif à une carence ou à une suda-
claires de myocarde nécrosé, calci-         nent trois entités : la rhabdomyolyse       tion excessive, une carence en vita-
fié, voire fibrosé dans les cas chroni-     sporadique, la rhabdomyolyse récur-         mine E-sélénium (Beech, 1997 ; Art
ques (Valberg et Hodgson, 2002).            rente (ou récidivante) et la myopathie      et al., 2000), des rations trop riches
Les lésions histopathologiques sont         d’épuisement.                               en hydrates de carbone (MacLeay et
de type polyphasique, multifocal avec                                                   al., 1999), un facteur hormonal (l’in-
dégénérescence hyaline, perte des           La rhabdomyolyse d’exercice sporadi-        cidence des myopathies récidivantes
striations, fragmentation du sarco-         que est une maladie aiguë qui atteint les   est plus importante chez les femelles,
plasme, nécrose, calcification, afflux      chevaux de façon sporadique pendant         les épisodes semblent, dans certains
de macrophages et figures de régé-          ou après un exercice violent, excessif      cas, liés aux chaleurs et des implants
nération (Van Vleet, 1996). Alors que       ou inadapté. Le degré d’augmenta-           de progestérone peuvent diminuer la
les fibres musculaires squelettiques        tion des CK sériques reflète l’éten-        fréquence des épisodes) (MacLeay et
abîmées régénèrent facilement, ce           due des lésions musculaires (Valberg        al., 1999), l’hypothyroïdie (Waldron-
n’est pas le cas des fibres myocardi-       et Hodgson, 2002). Cette myopathie          Mease, 1979) et des facteurs psycho-
ques qui sont remplacées par un tissu       semble liée à un déficit énergétique        géniques (MacLeay et al., 1999 ; Art
cicatriciel fibroconjonctif. Les trois      cellulaire (Art et al., 2000) et/ou à       et al., 2000). Par contre, l’ancienne
caractéristiques histopathologiques         un déséquilibre électrolytique avec         théorie fondée sur l’acidose lactique
qui permettent donc de reconnaître          hypokaliémie (Van Vleet et Valentine,       est abandonnée. Ces facteurs prédis-
une myopathie nutritionnelle sont les       2007). Bien que les mêmes facteurs          posants sont néanmoins régulièrement
suivantes : (i) un aspect polyphasique      favorisants que ceux évoqués ci-des-        mis en doute, à l’exception du désé-
et multifocal, (ii) une minéralisation      sous pour la rhabdomyolyse récidi-          quilibre électrolytique. Le mécanisme
précoce des segments nécrosés mise          vante aient été suggérés, l’élément         physiopathologique incontesté est, une
en évidence par la coloration rouge         déterminant associé à la rhabdomyo-         fois de plus, un défaut de régulation
d’Alizarine et (iii) une dégénérescence     lyse sporadique est exclusivement un        des taux intracellulaires de calcium
affectant surtout les fibres de type I      exercice excessif.                          avec, pour conséquence, hypercon-
(Van Vleet et Valentine, 2007).             La rhabdomyolyse d’exercice récidi-         traction, activation de protéases et de
                                            vante est une maladie qui se traduit par    phospholipases et coagulation de la
3.2.3.3. les myopathies d’exercice          des épisodes récurrents de myopathie        machinerie protéique contractile. Une
                                            chez des chevaux génétiquement sen-         quantité plus importante de calcium
Les myopathies d’exercice sont                                                          intracellulaire a d’ailleurs été dûment
                                            sibles suite à un dysfonctionnement
connues chez les chevaux depuis plus                                                    constatée dans des cellules musculai-
                                            sous-jacent de la cellule musculaire.
de 100 ans sous des dénominations                                                       res arrondies de chevaux concernés
                                            Deux causes héréditaires de rhabdo-
diverses telles que azoturie, tying-up et                                               par rapport aux chevaux normaux (Van
                                            myolyse d’exercice récidivante ont été
maladie du lundi. Plus adéquatement,                                                    Den Hoven et al., 1986). La muta-
                                            identifiées à ce jour : une maladie
il y a lieu de parler de rhabdomyolyses                                                 tion causale n’a pas été identifiée à ce
                                            de stockage appelée polysaccharide
associées à l’effort (Art et al., 2000 ;                                                jour, mais son mode de transmission
                                            storage myopathy (PSSM) qui sera
Van Vleet et Valentine 2007). Ces                                                       est clairement autosomal dominant
                                            détaillée dans la section consacrée aux
rhabdomyolyses s’observent chez des         maladies de stockage, et une maladie        (MacLeay et al., 1999 ; Dranchak et
chevaux de toutes races et de toutes        des pur-sang, trotteurs et arabes asso-     al., 2005). Il existe un test fonctionnel
les disciplines sportives. En dépit de      ciée à un défaut de régulation de la        fiable pour dépister ou confirmer les
signes cliniques similaires, elles sont     contraction musculaire qui s’exprime        chevaux génétiquement prédisposés.
le dénominateur commun de plusieurs         lorsqu’un jeune cheval sensible est         Ce test, in vitro sur base d’une biop-
entités fondamentalement différentes        soumis au stress que représente le tra-     sie, fait appel à une provocation à la
quant à leur pathogénie (Valberg et         vail (Ward et al., 2000). Contrairement     caféine, à l’halothane ou au potassium
al., 1999).                                 à la forme sporadique précitée, les         (Dranchak et al., 2005). La sensibilité
Les signes cliniques sont variables.        épisodes de rhabdomyolyse sont sou-         des cellules musculaires à ces substan-
Ils vont de l’intolérance à l’effort        vent liés à une surexcitation du cheval     ces pour induire une contraction est
jusqu’au refus et/ou l’impossibilité de     plutôt qu’à un exercice excessif, l’in-     augmentée chez les chevaux concernés
bouger. Dans certains cas, on observe       tensité de l’exercice qui déclenche les     par rapport aux chevaux sains. Toutes
des douleurs musculaires lombo-             symptômes étant souvent très faible.        ces données rappellent l’hyperthermie
sacrées accompagnées de sudation,           Les crises sont récurrentes mais le         maligne du porc. Néanmoins, il ne
d’une respiration superficielle et de       délai entre les crises est très varia-      s’agirait pas de la même mutation ; le
tremblements musculaires (Van Vleet,        ble. Cette myopathie est la plus fré-       récepteur de la ryanodine du canal à
1996). La lésion fondamentale obser-        quente chez les pur-sang de course.         calcium du réticulum sarcoplasmique
vée dans les rhabdomyolyses asso-           Elle se caractérise cliniquement par        est intact et fonctionnel chez le cheval
ciées à l’effort est la dégénérescence      des douleurs musculaires et d’un point      (Lentz et al., 1999 ; Ward et al., 2000).

                                                                                                                               5
Incidemment, il est bon de retenir que      des ne pouvant être que difficilement       préventif, probablement en diminuant
beaucoup de pur-sang présentant cette       utilisés comme substrat énergétique         la réponse glycémique postprandiale.
rhabdomyolyse récidivante ont aussi         (Firshman et al., 2006). Rapportée          Cette mesure diététique, combinée à
développé des myopathies postanes-          ensuite chez le cheval de trait belge,      un exercice régulier, diminue la fré-
thésiques.                                  cette myopathie doit être aujourd’hui       quence d’apparition des épisodes de
Les lésions, semblables à celles signant    considérée comme une maladie com-           rhabdomyolyse (Valberg et al., 1999 ;
les rhabdomyolyses sporadiques,             mune à beaucoup de races de che-            Zeyner et al., 2006).
entreprennent les muscles lombaires         vaux et de poneys, même si l’inci-          Les lésions histopathologiques carac-
et fessiers qui apparaissent tuméfiés,      dence est plus importante chez les          téristiques de cette myopathie de stoc-
congestifs et bicolores. Si l’animal a      Quarter Horse, les croisés Quarter          kage sont la présence d’une grande
survécu deux ou trois jours, les mus-       Horse, les chevaux de trait et les croi-    quantité de glycogène et d’inclusions
cles atteints peuvent apparaître plus       sés trait (Valentine, 1999 ; Valentine et   anormales PAS-positives et amylase-
pâles et secs à l’autopsie. L’examen        Cooper, 2005 ; Larcher et al., 2008),       résistantes dans les fibres de type II
histopathologique des muscles lésés         c’est-à-dire chez des animaux dotés         (Firshman et al., 2006). Le diagnos-
permet d’observer une dégénérescence        d’un tempérament calme, ce qui dis-         tic, réalisé à partir d’une biopsie du
hyaline multifocale segmentaire avec        tingue cette entité de la rhabdomyo-        muscle semi-membraneux, est fondé
fragmentation du cytoplasme. Dans           lyse d’exercice récidivante qui affecte     sur l’observation simultanée de ces
un premier temps, ce sont les fibres        surtout les chevaux de sang (Valberg        deux caractéristiques dans de nom-
de type II qui sont lésées, mais si l’at-   et Hodgson, 2002). Les chevaux peu-         breuses fibres (Valentine et Cooper,
                                            vent être atteints à tout âge (Valentine
teinte est plus sévère, toutes les fibres                                               2005). Ces lésions pathognomoniques
                                            et Cooper, 2005) et les signes clini-
peuvent être dégénérées localement                                                      peuvent être accompagnées d’autres
                                            ques, variables, sont assez typiques
(MacEwen et Hulland, 1986).                                                             atteintes musculaires: dégénérescence,
                                            d’une atteinte musculaire : position
                                                                                        présence de vacuoles optiquement
3.2.3.4. la myopathie de capture            campée, fasciculations musculaires,
                                                                                        vides, afflux de macrophages, figures
                                            difficulté à engager les membres pos-
                                                                                        de régénération, changements dans la
Il s’agit d’une myopathie qui concerne      térieurs ou à reculer, douleur, refus
                                                                                        taille des fibres musculaires ou pré-
plutôt le zèbre et les chevaux sauvages     de bouger (Valentine, 1999). Ce sont
                                                                                        sence de noyaux centraux (Valentine et
lors d’une capture avec immobilisa-         surtout les membres postérieurs qui
                                                                                        Cooper, 2005 ; Firshman et al., 2006).
tion et/ou transport. Les signes clini-     sont lésés mais le diaphragme peut
ques comprennent de la faiblesse, des       également être atteint (Valentine et        La Glycogen branching enzyme defi-
fibrillations musculaires, de l’ataxie      al., 2002). Les enzymes musculaires         ciency (GBED), ou amylopectinose
et de la myoglobinurie. Une acidose         (CK) sont généralement augmentées           est une maladie de stockage atteignant
métabolique et de l’hyperthermie            dans le sang. Dans les myocytes des         les muscles striés, le myocarde et le
sont souvent associées. Cette maladie       chevaux atteints, les enzymes glyco-        foie décrite en 1999 chez le Quarter
est souvent fatale. À l’autopsie, les       lytiques et glycogénolytiques ont une       Horse et les croisés Quarter Horse
muscles lésés sont bicolores ; ils sont     activité normale, ce qui suggère que        (Render et al., 1999). Il s’agit d’une
parfois également œdémateux. Les            l’accumulation de glycogène ne pro-         maladie héréditaire dont le mode de
lésions histologiques se caractérisent      vient pas d’une incapacité de la cellule    transmission est autosomal et récessif
par une dégénérescence musculaire           à le métaboliser (Valberg et al., 1999).    (Sponseller et al., 2003). La maladie
monophasique et multifocale avec            L’anomalie résulte plutôt de l’entrée       se caractérise par une perte d’activité
afflux de macrophages, semblable à          de grandes quantités de glucose dans        de l’enzyme branchant responsable
celles observées dans les myopathies        les cellules musculaires avec synthèse      de la formation de glycogène. Chez
d’exercice (Van Vleet, 1996 ; Van           de beaucoup de glycogène mais aussi         les chevaux normaux, la glycogène-
Vleet et Valentine, 2007).                  de polysaccharides anormaux, moins          synthase forme la chaine linéaire du
                                            branchés (Firshman et al., 2006). Une       glycogène et la GBE est responsable
3.2.3.5. les myopathies de stockage         mutation a été identifiée au niveau         de la structure branchée du glycogène
                                            de l’enzyme glycogène-synthase              qui permet la mise à disposition de
Les myopathies de stockage (deux            (MacCue et al., 2008) La formation          résidus glucose terminaux rapidement
entités chez le cheval) se caractérisent    des polysaccharides anormaux résulte        mobilisables par la glycogène-phos-
par une accumulation de polysacchari-       d’une activation de la glycogène-syn-       phorylase (Valberg et al., 2001). La
des dans les fibres musculaires. Cette      thase mais sans augmentation paral-         perte d’activité de la GBE cause la
accumulation peut être responsable          lèle de l’activité de l’enzyme bran-        synthèse de longues chaines linéaires
d’épisodes récurrents de rhabdomyo-         chant du glycogène, qui a néanmoins         de glycogène avec seulement quel-
lyse.                                       une structure et un fonctionnement          ques points de branchement rappe-
L’equine polysaccharide storage myo-        normaux. Ce déséquilibre enzymati-          lant la structure de l’amylopectine
pathy (PSSM) est une maladie hérédi-        que a pour conséquence la formation         (Sponseller et al., 2003). Les tissus
taire dont le mode de transmission est      de grandes chaînes linéaires de gly-        des poulains porteurs de la mutation
autosomal récessif et dont la mutation      cogène mais avec moins de branche-          sont donc dépourvus d’énergie rapide-
causale a été identifiée récemment          ments que lorsque l’entrée du glucose       ment mobilisable ce qui se traduit par
(De La Corte et al., 2002 ; MacCue et       est normalement régulée (Valberg et         de la mortalité fœtale avec avortement
al., 2008). Décrite tout d’abord chez       al., 1999 ; De La Corte et al., 2002).      tardif, par une mortinatalité, ou par
le Quarter Horse, cette maladie est la      Ces formes polysaccharidiques anor-         un syndrome néonatal caractérisé par
conséquence d’une accumulation de           males ont tendance à s’accumuler. Un        de la faiblesse, un décubitus et une
polysaccharides anormaux dans les           régime pauvre en hydrates de carbone        incapacité de téter. Les manifestations
fibres musculaires, ces polysacchari-       et riche en graisses exerce un effet        cliniques peuvent néanmoins apparaî-

6
tre plus tardivement avec un tableau       rompent, libérant de ce fait tout le       gelées. L’examen nécropsique révèle
d’intense faiblesse ou une mort subite.    calcium accumulé, ce qui provoque          un aspect pâle de certains muscles.
Généralement les poulains porteurs         une hypercontraction et l’activation       Les lésions microscopiques sont clas-
de la mutation meurent ou sont eutha-      des enzymes précitées qui conduisent       siques avec dégénérescence segmen-
nasiés avant l’âge de 18 semaines.         à la coagulation du matériel protéique     taire, multifocale et monophasique. Le
L’analyse sanguine montre une leuco-       constituant la machinerie contractile      myocarde peut être atteint également
pénie, une hypoglycémie et une aug-        (Mollenhauer et al., 1981 ; Whitlock,      (Whitlock, 1990). L’intoxication par
mentation des enzymes musculaires          1990 ; Van Vleet et Valentine, 2007).      Senna est utilisée chez les oiseaux
CK (Valberg et al., 2001).                 Les signes cliniques associés à l’in-      comme modèle expérimental de myo-
L’examen histopathologique après           toxication par les ionophores sont à       pathie mitochondriale (Calore et al.,
coloration de PAS révèle la présence       la fois généraux et moteurs : ano-         1997 ; Cavaliere et al., 1997). La toxine
d’amas denses de matériel pourpre,         rexie, myasthénie, raideur, tremble-       spécifique n’a pas été identifiée à ce
amorphe ou filamenteux, suggérant          ments, incoordination, sudation,           jour (Van Vleet et Valentine, 2007).
                                           ataxie, polypnée, dyspnée, arythmie        Les plantes du genre Eupatorium spp.
des polysaccharides anormaux avec
                                           cardiaque, décubitus et mort. De la        (particulièrement E. rugosum, éga-
absence totale de glycogène normal ;
                                           myoglobinurie et une augmentation          lement dénommée Aristoloche) sont
ces images de stockage peuvent être
                                           des CK accompagnent ce tableau cli-        également tenues pour responsables
accompagnées de nécrose avec infil-
                                           nique (Matsuoka, 1976 ; Whitlock,          d’un syndrome caractérisé par de l’as-
trat de macrophages (Sponseller et al.,
                                           1990 ; Bezerra et al., 2000). Les          thénie, des fasciculations musculaires,
2003).
                                                                                      des coliques, une obstruction oesopha-
                                           lésions macroscopiques telles qu’on
3.2.3.6. les myopathies toxiques                                                      gienne, une myoglobinurie et une aug-
                                           les observe à l’autopsie, lorsqu’elles
                                                                                      mentation des CK (Whitlock, 1990).
                                           sont visibles, se caractérisent par un
La structure et la fonction des mus-                                                  La substance toxique, le trémétol ou
                                           aspect bicolore du myocarde ventricu-
cles striés squelettiques peuvent être                                                trémétone, est un alcool de haut poids
                                           laire (Matsuoka, 1976) et la présence
altérées par de nombreuses substances                                                 moléculaire qui cause des lésions du
                                           de zones symétriques de décoloration
chez les animaux de laboratoire et, de                                                myocarde et des muscles striés sque-
                                           des muscles striés squelettiques des
façon plus sporadique, chez l’animal                                                  lettiques, principalement les muscles
                                           membres postérieurs et des épaules
domestique et chez l’homme. Chez le                                                   respiratoires et de posture (Finno et
                                           (Bezerra et al., 2000 ; Van Vleet et
cheval, les seules myopathies d’origine                                               al., 2006). Les lésions microscopi-
                                           Valentine, 2007). Certains auteurs rap-
toxique dûment décrites sont celles qui                                               ques sont classiques, quoique certains
                                           portent une atteinte préférentielle des
font suite à l’ingestion d’ionophores et                                              auteurs soulignent la présence d’une
                                           muscles respiratoires et de posture à
de phytotoxines (MacLeay, 2004).                                                      minéralisation des fibres myocar-
                                           métabolisme plutôt oxydatif (Finno
Les ionophores (monensine, salino-                                                    diques avec un infiltrat de cellules
                                           et al., 2006). Les lésions histopatho-
mycine, narasin, lasalocid) sont des                                                  mononucléées (Finno et al., 2006).
                                           logiques consistent en une dégénéres-
substances qui modifient les gradients                                                Le trémétol peut être retrouvé dans
                                           cence musculaire segmentaire, mul-
ioniques transmembranaires. Parmi                                                     d’autres plantes (Beier et al., 1993)
                                           tifocale et monophasique, lors d’une
                                                                                      et reste biologiquement actif dans
ceux-ci, la monensine, un antibioti-       exposition unique aux ionophores,
                                                                                      les fourrages (Valberg et Hodgson,
que produit par la fermentation de         avec afflux de macrophages. Les deux
                                                                                      2002).
Streptomyces cinnamonensis, est uti-       types de fibres sont atteints (Van Vleet
lisée comme coccidiostatique chez la       et Valentine, 2007). Les lésions mus-      Dans cette section relative aux myopa-
volaille et comme promoteur de crois-      culaires squelettiques peuvent régé-       thies toxiques, il ne faut pas négliger
sance chez les ruminants (Whitlock,        nérer, contrairement aux lésions myo-      certaines substances pouvant exercer
1990). Le cheval est particulièrement      cardiques qui donnent lieu à la mise       une toxicité locale lors d’injections
sensible à la monensine (dose létale       en place d’un tissu cicatriciel (Muylle    intramusculaires. Par exemple, des
50 : 2-3 mg/kg poids vif) (Whitlock,       et al., 1981). Les lésions ultrastructu-   injections intramusculaires répétées
1990 ; Bezerra et al., 2000).              rales les plus précoces montrent des       d’ivermectine (ivomec®) causent des
                                           altérations mitochondriales avec dila-     lésions de dégénérescence focale, avec
L’intoxication, généralement acci-
                                           tations et ruptures. Des gouttelettes      infiltration inflammatoire et, à terme,
dentelle, est consécutive à l’ingestion
                                           lipidiques ont également été observées     prolifération de tissu fibreux (Kilgore
d’aliments pour ruminants ou à une
                                           dans les fibres myocardiques atteintes     et al., 1983).
contamination fortuite des aliments
pour chevaux (Hall, 2001). La monen-       (Mollenhauer et al., 1981).
                                                                                      3.2.3.7. les myopathies d’origine cir-
sine est un complexe cationique lipo-      Les phytotoxines. La plante Cassia         culatoire (ischémique)
soluble qui cause l’entrée massive         Occidentalis, aussi dénommée
de sodium et d’eau dans la cellule.        Senna occidentalis, est tenue pour res-    Les séquelles d’une ischémie sur les
Comme le fonctionnement de la pompe        ponsable d’un syndrome caractérisé         fibres musculaires dépendent avant
à calcium dépend du gradient élec-         par de la diarrhée, une démarche raide,    tout de sa durée. Après une hypoxie
trolytique, le calcium entre alors en      de l’incoordination, de la faiblesse, un   tissulaire de quelques heures, on
grandes quantités dans la cellule. Les     décubitus, une myoglobinurie et une        observe une coagulation des protéines
mitochondries concentrent ce calcium       augmentation des CK ; cette intoxica-      contractiles des myofibrilles, tandis
jusqu’à saturation, ce qui entrave les     tion peut être fatale en quelques jours    que les autres structures cellulaires
phosphorylations oxydatives et, donc,      (Martin et al., 1981 ; Whitlock, 1990).    sont préservées. La régénération par
la production d’ATP, et cause leur dila-   Cette plante n’existe pas en Europe,       formation de myotubes permet de res-
tation progressive par effet osmoti-       mais bien en Amérique du Nord où           taurer une structure et une fonction
que. À terme, les mitochondries se         son appétence est augmentée par les        normales en vingt jours environ. Si

                                                                                                                             7
l’ischémie dure entre six et vingt-qua-   tate à partir des muscles comprimés          on postule l’existence d’un excès de
tre heures, on observe une nécrose        confirme que l’oxygénation est moins         libération de calcium par le réticu-
multifocale des fibres et des noyaux      bonne chez les chevaux anesthésiés           lum sarcoplasmique, lequel induit des
des cellules satellites. La capacité de   à l’halothane (Lindsay et al., 1989).        contractures musculaires et produit
régénération ultérieure est moindre et    Le risque de myopathie post-anesthé-         de la chaleur (Valberg et Hodgson,
l’observation histologique révèle un      sique augmente si la pression arté-          2002). D’autre part, chez les chevaux,
« patchwork » de cellules normales, de    rielle descend en dessous de 60 mmHg         il existerait une association entre la
fibres régénérées et de petites zones     pendant plusieurs heures au cours            myopathie d’exercice, la myopathie
fibreuses cicatricielles. Au-delà de      d’une anesthésie gazeuse (Valberg            post-anesthésique et l’hyperthermie
vingt-quatre heures, toutes les fibres    et Hodgson, 2002). Une production            maligne. Cette association supposée
du territoire ischémié sont nécrosées ;   accrue de radicaux libres au cours de        repose sur les résultats livrés par le
les lames basales sont lésées, ce qui     la phase de reperfusion post-isché-          test fonctionnel qui utilise la provoca-
entraîne des séquelles définitives avec   mique pourrait également intervenir          tion d’une biopsie musculaire par la
une perte de fonction et une réaction     dans la genèse des lésions (Serteyn          caféine : chez les chevaux sensibles,
cicatricielle fibreuse (Van Vleet et      et al., 1994). L’examen nécropsique          les fibres musculaires se contractent
Valentine, 2007). Parmi les myopa-        révèle des muscles de couleur som-           à des concentrations plus faibles que
thies d’origine ischémique, on peut       bre. L’examen microscopique met              chez les chevaux normaux (Manley et
citer deux entités : les myoneuropa-      en évidence des fibres dégénérées,           al., 1983). Une composante génétique
thies postanesthésiques (localisées ou    des fibres régénérées, des foyers de         a été évoquée (Van Vleet, 1996).
généralisées) et les myopathies post-     cicatrisation fibreuse et la présence
                                                                                       La myopathie post-thrombotique. Lors
thrombotiques. L’incidence des myo-       occasionnelle de fibres en anneaux, ce
                                                                                       de thrombose sténosante ou occlusive
pathies postanesthésiques a augmenté      qui suggère une atteinte nerveuse. Les
                                          altérations morphologiques précoces          d’une artère importante irriguant un
très largement depuis l’utilisation des                                                membre, celui-ci devient froid, avec
anesthésies gazeuses, particulièrement    (dilatations mitochondriales, sépara-
                                          tion des myofibrilles) des fibres de         perte du pouls artériel, perte de la
à l’halothane. Elles peuvent se pré-                                                   sudation cutanée et boiterie (Reef et
senter sous deux formes : localisée ou    type II précèdent celles des fibres de
                                          type I (Hodgson, 1999). Si l’ischémie        al., 1987). Ces conséquences peuvent
généralisée, cette dernière étant assez                                                n’être que transitoires du fait du déve-
similaire à l’hyperthermie maligne        persiste, toutes les fibres exhibent de
                                          la dégénérescence hyaline et des frag-       loppement d’une circulation collaté-
décrite chez l’homme et chez le porc                                                   rale. On peut néanmoins observer de
(Manley et al., 1983). Dans les deux      mentations. L’atteinte plus précoce des
                                          fibres de type II pourrait s’expliquer       la dégénérescence musculaire mais la
formes, on note une augmentation des                                                   régénération est rapide et complète.
CK dans le sang.                          par le fait qu’elles sont irriguées par
                                          des capillaires moins nombreux que           La cause la plus fréquente d’un tel
La myopathie postanesthésique loca-       les fibres de type I de même taille          syndrome est une endartérite throm-
lisée est une maladie qui entreprend      (Van Vleet et Valentine, 2007).              bosante d’origine parasitaire, due
les muscles en contact avec des sur-                                                   à Strongylus vulgaris (Van Vleet et
faces dures ou les muscles dont la                                                     Valentine, 2007).
vascularisation est entravée à la suite   La myopathie post-anesthésique géné-
d’une position anormale. Elle affecte     ralisée, également dénommée hyper-           3.2.3.8. la myopathie atypique
plus spécifiquement les chevaux spor-     thermie maligne, se caractérise par
tifs, bien musclés, de tous âges, après                                                Décrite pour la première fois en 1939
                                          une hyperthermie et une acidose asso-        en Grande-Bretagne (Bowen et Craig,
une anesthésie à l’halothane avec un      ciées à une nécrose musculaire locali-
décubitus latéral ou dorsal prolongé.                                                  1942), c’est en 1984, suite à une série
                                          sée, plus particulièrement aux mem-          de cas survenus en Ecosse (Hosie et
Les muscles les plus fréquemment          bres postérieurs suite à une anesthésie
lésés sont le triceps, le deltoïde, le                                                 al., 1986), que cette maladie a été
                                          gazeuse à l’halothane. Les signes cli-
masséter, les extenseurs postérieurs                                                   reconnue comme une entité spécifi-
                                          niques incluent une anxiété, de la
et même les adducteurs et les fessiers                                                 que. Depuis, elle a été rapportée dans
                                          tachycardie, de la tachypnée, de la
lors de décubitus dorsal (Lindsay et                                                   de nombreux pays, sous diverses déno-
                                          sudation et une myoglobinurie (Hennig
al., 1989 ; Valberg et Hodgson, 2002).                                                 minations, dont myoglobinurie atypi-
                                          et Court, 1991). Dans certains cas,
Une atteinte concomitante des nerfs                                                    que (anonyme, 1985), myopathie sai-
                                          la température corporelle augmente
périphériques ne peut pas être écartée                                                 sonnière de pâture ou rhabdomyolyse
                                          déjà pendant l’anesthésie, de même
(Hennig et Court, 1991). Les mus-                                                      de pâture (Finno et al., 2006). Depuis
                                          qu’apparaissent des contractures mus-
cles atteints sont tuméfiés, chauds et                                                 l’automne 2000, plusieurs dizaines
                                          culaires et une acidose métabolique
douloureux à la palpation. Le cheval                                                   de cas ont été identifiés en Belgique
                                          (Manley et al., 1983). Le pronostic
évite de prendre appui sur le mem-                                                     (Delguste et al., 2002 ; Votion et al.,
                                          est réservé. Dans cette forme généra-
bre lésé et peut présenter de l’ataxie,                                                2003 ; Cassart et al., 2007).
                                          lisée, l’hypotension artérielle systé-
voire un décubitus. Le pronostic est      mique et la compression de la forme          Le terme « atypique » fait référence
généralement bon et le cheval récu-       localisée seraient accompagnées de           au caractère tout à fait inhabituel de
père en quelques heures ou quelques       perturbations systémiques consécuti-         ses conditions d’apparition. En effet,
jours. Cette myopathie post-anesthé-      ves au stress de l’anesthésie et à la sen-   elle atteint des chevaux et des poneys
sique localisée résulte de l’ischémie     sibilité des cellules musculaires aux        en prairie, peu ou pas supplémentés,
consécutive à la compression locale       agents anesthésiques ou relaxants tels       n’ayant fourni aucun exercice, et sans
des masses musculaires et à l’hypo-       que l’halothane et la succinylcholine.       carence significative en vitamine E et/
tension systémique liée à l’anesthé-      Sur un plan physiopathologique et            ou sélénium (Delguste et al., 2002).
sie. L’augmentation de l’efflux de lac-   par analogie avec le porc et l’homme,        Cette maladie présente un carac-

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