SEARCH FOR COMMON GROUND - VISION PLURIANNUELLE 2013 2018

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SEARCH FOR COMMON GROUND - VISION PLURIANNUELLE 2013 2018
VISION PLURIANNUELLE
              2013 – 2018

SEARCH FOR COMMON GROUND
République démocratique du Congo

 www.sfcg.org
 rdc@sfcg.org

 5 Avenue Bandoma, Commune de Nagliema BP 9543 Kinshasa 1
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SEARCH FOR COMMON GROUND EN RDC
Fondée en 1982, Search for Common Ground vise à transformer la manière dont le monde gère les
conflits, pour s’éloigner des approches de confrontation et rechercher des solutions à travers la
collaboration. Nous utilisons une approche à plusieurs facettes, utilisant le dialogue et les médias, et en
travaillant avec les communautés, le gouvernement local et la société civile, pour trouver des moyens
appropriés de renforcer les capacités de la société à gérer les conflits de manière constructive: il s’agît de
comprendre les différences et agir sur les points communs. SFCG rassemble près de 500 employés
travaillant dans 33 pays à travers le monde.

SFCG est présente en République démocratique du Congo (RDC) depuis 2001 et a maintenant des
bureaux à Kinshasa, Bukavu, Goma, Kalémie, Kananga et Dongo, avec plus de 100 employés
travaillant dans six provinces.

L’approche de SFCG consiste à intervenir à différents niveaux de la société dans le but de transformer le
comportement à la fois des acteurs clés du conflit et de celui des masses. En vue d’atteindre ses objectifs
de manière durable, SFCG œuvre donc plus particulièrement à trois niveaux: 1) celui des dirigeants et des
personnes d’influence au niveau national, 2) celui des dirigeants et des personnes d’influence et au niveau
provincial et 3) au niveau des communautés.

Tout en préservant son
impartialité, SFCG travaille
avec toutes les parties
pour     les   orienter   et
renforcer leurs capacités à
transformer elles-mêmes
les conflits de manière
collaborative     et    non
violente. SFCG entretient
également                des
partenariats    avec     des
organisations locales, dont
85 partenaires médias qui
diffusent des émissions
radiophoniques            et
télévisées      éducatives,
divertissantes            et
appréciées de millions
d’auditeurs. Au-delà de la
production d’émissions, SFCG utilise des outils innovants de transformation des conflits, tels que des
activités de rapprochement sportives et culturelles, le théâtre participatif, le cinéma mobile, des bandes
dessinées et des formations sur la transformation de conflits. Ces outils répondent aux facteurs principaux
qui menacent la stabilité de la RDC sur le long terme et visent à prévenir la violence.

Les outils de SFCG ont été développés pour permettre la flexibilité et le repositionnement stratégique selon
les obstacles et opportunités émergentes. SFCG vise à contribuer à la consolidation de la démocratie en
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améliorant les connaissances sur la redevabilité et la participation citoyenne sous les nouvelles
dispositions démocratiques, en encourageant le dialogue et la prise de décisions participative entre la
population et leurs leaders élus. Face à l’insécurité constante et aux violations des droits de l’homme,
particulièrement à l’est du pays, ainsi qu’aux tensions liées au retour des réfugiés et aux déplacements
internes, les activités de SFCG visent à renouer des relations brisées au cours des années de guerre, à
travers la communication et la collaboration.

ANALYSE DU CONTEXTE
La République démocratique du Congo entre en ce moment dans une phase critique de son histoire. Le
pays a connu de grandes avancées au cours de la dernière décennie, une croissance de 5% du PIB
pendant neuf des dix dernières années, et une expansion constante de l’autorité de l’état depuis les
négociations de paix de Sun City en 2002.

Au cours des cinq prochaines années, le pays devra faire face à des questions politiques, économiques et
sociales importantes, centrales à la consolidation des avancées qui demeurent fragiles dans la paix et la
sécurité, et pour encourager la gouvernance démocratique, renforcer les bases de l’économie et permettre
ainsi la croissance sur le long terme.

Dans le contexte actuel les besoins sont énormes et décourageants. Le développement économique et
social est entremêlé à des défis de gouvernance. La prédation, la corruption et les conflits qui ont mené à
la chute de l’Etat du Zaïre ont détruit les infrastructures publiques, limité l’accès des citoyens aux services
de base et encouragé l’anarchie à tous les niveaux. L’insécurité, les divisions sociales, une démocratie
timide, et l’incapacité du gouvernement à fournir des services sociaux de base ont compromis la légitimité
des institutions publiques. Reconstruire un Etat congolais capable de répondre aux besoins de sa
population et d’encourager la croissance
sur     le     long     terme      nécessitera
l’engagement d’acteurs de presque tous
les secteurs, et le renforcement des
capacités          institutionnelles        du
gouvernement national et local, de la
société civil et du secteur privé.

Répondre à ces besoins nécessite une
identification précise des opportunités et
des acteurs locaux clés pour soutenir la
croissance sur le long terme et la
stabilisation. Au-delà des retombés des
élections de 2011, au cours des cinq
prochaines années, de nombreuses
opportunités se présenteront, dont des progrès possibles dans le cadre de la décentralisation,1 dans
l’organisation d’élections locales2 et à travers le processus de réforme du secteur de la sécurité. La
coopération entre les acteurs de développement, humanitaires et diplomatiques, ainsi que les Nations
unies et le Gouvernement congolais et les industries privées multinationales sera nécessaire pour
promouvoir la stabilisation dans l’est où plus de quinze groupes armés opèrent encore.

L’expérience montre que l’engagement et l’assistance requièrent une approche menée par les Congolais,
qui soit inclusive et qui identifie clairement les besoins et les opportunités, tout en renforçant les capacités
existantes, en innovant et en apprenant des meilleures pratiques. Les opportunités et les défis auxquels la

1
  Les articles constitutionnels prévoyant le partage des revenus nationaux et provinciaux n’ont pas encore été entièrement appliqués et les
projets de passer de dix à vingt-six provinces, selon la constitution de 2006, ont été écartés.
2
  Les élections locales ont été régulièrement repoussées depuis 2006. Elles sont prévues pour 2014.
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RDC fait face sont extrêmement localisés. Les conflits, les crises, et l’effondrement de l’état ont eu
différents effets à travers le pays et les facteurs de violence et le sous-développement ont une
caractéristique locale très forte.3

Pendant la révision du dernier Plan d’action humanitaire, UNOCHA a observé une détérioration graduelle
de la situation humanitaire à travers le pays. Contrairement aux attentes, l’intensité des conflits locaux n’a
pas diminué. Dans ce contexte, il y a un besoin de soutenir les efforts menés par les Congolais pour
reconstruire la cohésion sociale au sein des communautés divisées, soutenir la protection des plus
vulnérables et continuer à fournir de l’assistance qui sauve des vies.

Malgré le soutien international à l’armée nationale et le déploiement de la plus grande opération de
maintien de la paix du monde,4
de grandes parties de l’est du
pays demeurent en dehors du
contrôle du gouvernement,
prolongeant le statut de crise,
exacerbant      les     tensions
locales,         avec        des
conséquences        importantes
pour les citoyens congolais.
Nombre de groupes armés
opérant dans l’est ont leur
racine dans les divisions
sociales datant de la guerre et
dans l’économie parallèle.
Ceux-ci incluent les mutins du
M23 qui opèrent au Nord-Kivu,
ainsi que les bandes Maï-Maï à
travers le Sud-Kivu, le Nord-
Kivu et le centre du Katanga.
En province orientale, l’Armée
de résistance du Seigneur
(Lord's Resistance Army, LRA)
et des groupes armés en Ituri,
continuent     de    faire   des
citoyens leurs proies.

    Au moment de la publication, les
    forces du M23 avaient été repoussées
    par les FARDC vers la frontière
    ougandaise.

3
 Une des voix les plus importantes dans l’articulation de ce point de vue dans le milieu académique est le projet de recherche Séverine
Auteserre. The Trouble With the Congo: Local Violence and the Failure of International Peace building. Cambridge Studies in International
Relations series. New York: Cambridge University Press, 2010.
4
  La MONUSCO compte plus de 19 000 soldats, près de 1 000 civils, 2 800 employés nationaux et plus de 500 volontaires. MONUSCO.
“MONUSCO Facts and Figures.” http://www.un.org/en/peacekeeping/missions/monusco/facts.shtml
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Les forces de sécurité congolaises sont mal équipées pour répondre à ces menaces. L’intégration
d’anciens rebelles, des salaires bas, et une chaîne de commandement et des structures de contrôle faibles
ont miné la cohésion interne et l’efficacité de l’armée congolaise (les FARDC) et elle est actuellement
perçue comme une menace plutôt qu’une source de stabilité. La Police nationale congolaise (PNC) n’a pas
gagné la confiance de la population et n’a pas été capable de remplir le vide sécuritaire dans les zones qui
ont été reprises par les FARDC. Les FARDC et la PNC sont tous les deux régulièrement accusés d’abus.5

Les conflits et la violence armée ont mené à une crise humanitaire. A présent, environ 2.23 million de
Congolais sont déplacés, alors qu’ils étaient 1.77 millions vers la fin de 2011.6 La prolongation de la crise
humanitaire et des déplacements a détruit l’infrastructure, perturbé l’éducation, et épuisé des ressources
qui auraient pu être utilisées pour promouvoir le développement. En 2011 uniquement, les bailleurs de
fonds internationaux ont dépensé plus de 500 millions de dollars en assistance humanitaire,7 alors que le
budget annuel de la MONUSCO est de 1.4 milliards de dollars.8 Dans ce contexte, un intérêt grandissant
est porté au soutien à la transition entre l’aide d’urgence et le développement et au soutien aux efforts de
stabilisation. L’assistance humanitaire dans l’est du pays est donc alignée avec le programme STAREC qui
assure la durabilité du retour des réfugiés, en soutenant la sécurité, la gouvernance et les opportunités
économiques pour qu’une fois rentrés ils aient les besoins nécessaires à la reconstruction de leur avenir.

Au-delà des groupes armés organisés qui opèrent dans le pays, les tensions intercommunautaires
présentent un risque de déstabilisation. La faiblesse des institutions de l’État, le manque de clarté de loi
foncière, la concentration de la population autour des villes à cause du manque d’infrastructures et des
services de base ailleurs, et les politiques patrimoniales ont nourri d’avantage les conflits locaux, souvent
ethniques, entre les communautés. Les élections locales pourraient exacerber ces tensions et créer
d’autres opportunités de manipulation des différences locales à des fins politiques. En 2009 et 2010, les
conflits entre villages en Equateur à propos des droits de pêche se sont transformés en insurrection,
faisant des centaines de morts. Des disputes autour des chefferies et entre fermiers et agriculteurs dans
les plaines de la Ruzizi et sur les Hauts Plateaux au Sud-Kivu mènent fréquemment à des violences
interethniques. Les tensions entre fermiers et bergers liées aux migrations des groupes nomades Mbororro
en Province Orientale et les conflits fonciers en Ituri et au nord du Kasaï Occidental ont mené à une
augmentation de la violence et continueront probablement de grandir avec la pression démographique et
les changements climatiques qui limitent les moyens de subsistance existants.

L’effondrement de l’état, la guerre et les déplacements ont érodé les méthodes traditionnelles de
résolution de conflits et de protection des populations vulnérables. Ce contexte a permis à la criminalité,
aux violations des droits de l’homme et à la violence de se développer. Cette crise a eu des effets
particuliers sur les femmes. La RDC a un des taux les plus élevés de violence sexuelle commise par les
groupes armés, les forces de sécurité, et les civils, qui profitent du vide sécuritaire et de l’impunité. 9 Alors
qu’une attention internationale grandissante a amélioré l’assistance aux victimes de violences sexuelles,
peu de progrès a été fait dans le domaine de la prévention. Alors que la violence sexuelle est fréquente,
d’autres formes de violence et d’abus contre les populations les plus vulnérables du pays sont aussi
courantes. Cela inclue les violences conjugales, les abus physiques contre les femmes,10 le trafic d’êtres
humains, le recrutement d’enfants soldats et le travail des enfants.

5
  Par exemple, la Haute Commission aux réfugiés a rapporté dans son rapport annuel 2012 que la PNC et les FARDC commettaient des abus
‘ahurissants’, particulièrement sous la forme de violences sexuelles et basées sur le genre.
6
  UN OCHA. “République Démocratique du Congo: Revue à Mi-Parcours du PAH 2012” www.rdc-humanitaire.net.
7
  UN OCHA Service de suivi financier. “Congo (Democratic Republic of the) emergencies for 2011, List of all humanitarian pledges,
commitments & contributions in 2011” http://fts.unocha.org/reports/daily/ocha_R10c_C239_Y2011_asof___1210010204.pdf
8
  Nations unies. “Financing of the support account for peacekeeping operations and the United Nations Logistics Base at Brindisi, Italy.” June
12, 2012 http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/C.5/66/17
9
   Selon le sondage démographique et de santé 2007 (Demographic and Health Survey), 16% des femmes congolaises avaient été forcées à
avoir des relations sexuelles contre leur volonté. http://www.measuredhs.com/pubs/pdf/FR208/FR208.pdf
10
    Selon le sondage démographique et de santé 2007 (Demographic and Health Survey), 49% des femmes congolaises interrogées avaient été
victimes de violence conjugale pendant les douze derniers mois. http://www.measuredhs.com/pubs/pdf/FR208/FR208.pdf
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VISION ET STRATEGY
2013 – 2018
Vision
En 2018, les citoyens engagés agissent en confiance avec
des structures inclusives pour une RDC          pacifique,
démocratique et prospère.

Stratégie
Soutenir les citoyens et les structures dans la promotion de
modèles positifs et l’adoption de l’approche Common
Ground pour la transformation des conflits en RDC.

Gouvernance
Objectifs
Contribuer à la création d'un Etat
responsable et à une gestion
publique transparente et efficace.

1. La participation citoyenne est
renforcée au niveau local, provincial
et      national   pour    permettre
l’implication des citoyens dans la
prise de décisions.

2. La responsabilité, redevabilité
et    efficacité   des     institutions
publiques est renforcée en vue de
créer un climat propice au développement et aux droits de l’homme.

Réforme du secteur de la sécurité
Objectifs
Les       institutions      étatiques
s’approprient le processus RSS et
s’engagent auprès des populations
pour renforcer leur protection.

1. Les forces de sécurité sont
dotées de connaissances et de
capacités    pour protéger les
populations.

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2. Les institutions publiques locales et les populations collaborent pour une compréhension mutuelle
des attentes et limites de chacun en matière de RSS et de protection des civils.

3. Les institutions s’approprient la RSS et adoptent une attitude de redevabilité en matière de protection
des civils.

Médias
Objectifs
Les médias ont la capacité
professionnelle d’être des acteurs de
changement sociétal dans la
dynamique des conflits.

1. Le secteur des médias travaille
de manière professionnelle et est
responsable envers la population.

2. Le secteur des médias est
représentatif de la diversité de la
population de la RDC, de ses
cultures et de ses opinions.

3. Les médias sont conscients de la complexité du contexte politique et ethnique de la RDC et couvre ses
sujets de manière sensible aux conflits.

Genre
Objectifs
Consolider la participation politique
de la femme et les relations saines
entre homme et femme, pour plus
d'équité de cohésion sociale et pour
le développement.

1. Les communautés (hommes et
femmes) sont impliquées dans le
renforcement de la protection, le
respect des droits de la femme et
des enfants, la prévention des
violences sexuelles et basées sur le
genre et la réduction de l'impunité
dans le secteur.

2. Le leadership des femmes et leur rôle est renforcée, dans la prise de décisions en ce qui concerne
la prévention et la résolution des conflits, dans leur participation politique, et dans la sécurité et le droit des
femmes.

3. L'équité entre hommes et femmes est renforcée à travers l'analyse participative et les initiatives de
dialogue sur les relations de genre dans les communautés et les programmes de développement.
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Transformation des Conflits
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                                           Changer la façon dont le monde fait face au conflit : d’un modèle
                                           basé sur la confrontation à un modèle basé sur la
                                           coopération.

                                           1. Les capacités de médiations et de négociation sont
                                           renforcées, notamment grâce à l'intégration des notions de
                                           transformation des conflits dans les curriculums de formation
                                           publique, et des structures de non-violence sont instaurées à
                                           travers la société.

                                           2. Les interventions humanitaires et de développement sont
                                           accompagnées dans le renforcement d'une approche qui inclut
                                           l'analyse des conflits et qui est sensible aux conflits.

                                           3. Le dialogue et le plaidoyer pour la non-violence sont utilisés et
                                           promus.

 Lisez notre rapport annuel ici (en anglais). Pour plus d’information sur notre travail en RDC, visitez notre page
 web : http://sfcg.org/programmes/drcongo

                                             http://www.sfcg.org

                                                                                                                7
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