SIFUD 2018 RESUMES SOUMIS POUR UNE COMMUNICATION ORALE - Triés par numéro de résumé - sifud-pp

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SIFUD 2018

             RESUMES SOUMIS
                     POUR UNE
     COMMUNICATION ORALE
Triés par numéro de résumé
00011
COMPARAISON, CHEZ LA FEMME, DES MESURES DE PRESSIONS URETRALES REALISEES PAR DES
MICROCAPTEURS ELECTRONIQUES A USAGE UNIQUE AUX MESURES REALISEES AVEC DES
CATHETERS PERFUSES

Explorations fonctionnelles

Hôpital bichat-claude bernard - Paris (France)

Votre résumé

Titre : Comparaison, chez la femme, des mesures de pressions urétrales réalisées par des
microcapteurs électroniques à usage unique aux mesures réalisées avec des cathéters
perfusés.

Objectif: Comparer les pressions de clôture urétrales mesurées avec des micro capteurs
électroniques à usage unique à celles obtenues avec des cathéters perfusés à eau, chez la
femme.
Mots-clés : Profilométrie, urodynamique, pressions urétrales, capteurs électroniques,
cathéters à eau.

Introduction :
Selon l’ICS et l’AFU, les différents capteurs pouvant être utilisés pour effectuer une
profilométrie urétrale sont les capteurs perfusés à eau, les microcapteurs électroniques(CE)
montés sur le cathéter et les cathéters à ballonnet ; chaque méthode ayant ses avantages et
ses inconvénients. (1) (2)
Les cathéters perfusés à eau sont aujourd'hui les plus utilisés mais nécessitent une voie de
perfusion à débit constant avec les risques inhérents à la présence de coude ou de bulles d'air
et aux variations de lot. Les cathéters à ballonnets ont une bonne précision dans une enceinte
manométrique de pression telle que la vessie, mais semblent sur-estimer la pression dans
l’urètre (3).
Les microcapteurs électroniques initialement développés par Asmussen et Ulmsten (4) ont une
bonne précision mais ne permettent pas une mesure circonférentielle des pressions urétrales,
en raison de l'orientation latérale du capteur. Ils étaient initialement réutilisables avec des
difficultés de décontamination et de stérilisation itératives. Leur prix et leur fragilité étaient
aussi des freins à leur diffusion. Plus récemment, les évolutions techniques ont permis la
commercialisation de microcapteurs électroniques montés sur des cathéters à usage unique à
un coût abordable.
Le but de cette étude est de comparer des mesures de pressions de clôture urétrales réalisées
avec des cathéters perfusés à eau multiperforés, à des mesures réalisées avec des
microcapteurs à usage unique avec différentes orientations du capteur.

Matériel et méthode :
Il s’agit d’une étude interventionnelle comparative monocentrique, visant à comparer, chez la
femme, les mesures des pressions urétrales par cathéters multi perforés perfusés à eau type
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Bohler 8CH (Peters Surgical, France) utilisés en routine dans notre laboratoire d’urodynamique,
à des mesures réalisées par des microcapteurs électroniques 7CH (Laborie, France) en quatre
points de la circonférence de l’urètre : 12h, 3h, 6h et 9h.
La profilométrie était d’abord réalisée à l'aide du capteur de Bohler perfusé à un débit de
2ml/min avec retrait manuel. Trois profils étaient réalisés, la valeur prise en compte
correspondant à la moyenne des trois mesures. Une deuxième profilométrie était alors
effectuée avec un cathéter à micro capteurs électroniques à usage unique avec quatre
orientations différentes du capteur : 12h, 3h, 6h et 9h. Certaines de ces mesures ont été
effectuées à 2 reprises avec la même orientation du capteur afin de vérifier la reproductibilité
des mesures.
Toutes les mesures ont été réalisées par le même opérateur, ayant une expérience avancée en
matière d’urodynamique. Un consentement éclairé a été systématiquement obtenu.
Les pressions de clôture mesurées par le micro capteur électronique positionné sur les quatre
points cardinaux de l’urètre ont été comparées entre elles pour chaque patiente (test
statistique de Friedman avec seuil de significativité < 0.001).
Une deuxième comparaison a été faite entre la pression urétrale mesurée par un capteur
perfusé et les 4 mesures obtenues par le capteur électronique (test de Wilcoxon avec seuil de
significativité < 0.05).
Enfin, pour étudier la reproductibilité des mesures réalisées par le capteur électronique, les
mesures réalisées deux fois dans la même position ont été comparées.
Les patientes ont été informées du risque d’infection urinaire suite à ce bilan urodynamique.
Elles ont eu les consignes d’appeler pour signaler tout symptôme survenant dans le mois
suivant l’examen.

Résultats :
21 patientes âgées entre 35 et 77 ans, adressées pour bilan urodynamique pour bilan
d’incontinence urinaire, en dehors de tout contexte neurologique, ont été incluses sur une
période de deux mois (octobre à novembre 2017).
 La moyenne des pressions de clôture mesurée avec les cathéters à eau était de 57.6 cmH2O.
Celle des pressions de clôture avec les capteurs électroniques (CE) étaient de 55.5, 51.7, 47.7
et 46.4 cmH2O a 12h, 3h, 6h et 9h respectivement.
Pour les microcapteurs électroniques, l’écart moyen entre les mesures répétées à 2 reprises
dans la même position du capteur était de 5cmH2O, témoignant d’une bonne reproductibilité
des mesures chez le même sujet.
La comparaison des pressions de clôture du CE entre elles pour les quatre positions dans
l'urètre, n’a pas retrouvé de différence statistiquement significative (p-value = 0.0225).
La comparaison des pressions de clôture mesurées à l'eau à chacune des mesures de
pressions mesurées avec le capteur électronique (12h, 3h, 6h et 9h) n’a pas retrouvé de
différence significative (p-value= 0.8 à 12h, p = 0.29 à 3h, p= 0.17 à 6h et p= 0.12 à 9h).

En comparant les écarts entre les Pc eau avec la moyenne des Pc CE pour chaque patiente, on
retrouve un écart important dépassant les 20 cmH2O chez deux patientes, sans que cela
n’influence le diagnostic d’insuffisance sphinctérienne. Chez les autres, les écarts ont variés
entre 2 et 16 cmH2O avec un écart moyen de 9.37 cmH2O. Les plus grands écarts ont étaient
retrouvés surtout avec les mesures à 9h et à 6h.

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Chez deux patientes, le diagnostic d’insuffisance sphinctérienne, fixé à un seuil de pression de
clôture inférieure ou égale à 30, a été posée avec les deux techniques, y compris avec les 4
mesures réalisées pour chaque patiente avec le capteur électronique (12h, 3h, 9h et 6h).
 Chez trois autres patientes, les mesures des pressions de clôture à 9h et 6h avec le CE étaient
inférieures à 30 cmH2O, alors que les autres mesures chez les même patientes avec les
capteurs à eau et le CE à 12h et 3h étaient normale pour l’âge.
Aucune des patientes incluses dans cette étude n’a signalé dans le mois qui a suivi l’examen,
une infection urinaire ou autre gêne pouvant être liée au bilan urodynamique.

Conclusion :
Les microcapteurs électroniques permettent des mesures de pressions urétrales comparables
aux mesures par les cathéters perfusés à eau, quelque soit l’orientation du cathéter.
Nous avons retrouvé une tendance à des pressions plus basses avec les mesures à 9h et 6h
mais sans écart statistiquement significatif.
Les mesures de ces microcapteurs sont reproductibles chez le même sujet.
Dans notre étude, la taille de l’échantillon n’est pas suffisante pour généraliser les résultats.
Une étude à plus grande échelle devrait être réalisée pour valider ces résultats.

Référence :
1.       Homma Y, Batista J, Griffiths D, Hilton P. Urodynamics. In: ICS publications [Internet].
p. 319–67. Available from: www.ics.org
2.        Hermieu J-F. Recommandations pour la pratique de l’examen urodynamique dans
l’exploration d’une incontinence urinaire féminine non neurologique. Pelvi-Périnéologie. 2008
Dec 1;3(4):321–43.
3.       Le Normand L, Rigaud J, Battisti S, Glemain P, Buzelin JM, Bouchot O. Exactitude des
mesures de pressions effectuées par un système de capteurs et sonde à ballonnets chargés à
air TDoc pour la pratique des examens urodynamiques. Pelv Perineol. 2006;(1):232–6.
4.        Asmussen M, Ulmsten U. Simultaneous Urethro-Cystometry with a New Technique.
Scand J Urol Nephrol. 1976 Jan 1;10(1):7–11.

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00013
ETUDE MULTICENTRIQUE DES COMPLICATIONS APRES INJECTIONS DE TOXINE BOTULIQUE DE
TYPE A DANS LE CADRE D’UNE HYPERACTIVITE VESICALE IDIOPATHIQUE. ETUDE DES FACTEURS
DE RISQUE DE RETENTION ET D’AUTO-SONDAGE POST-OPERATOIRE

Autre

CHU DIJON - Dijon (France)

INTRODUCTION
Depuis 2014, les injections de toxine botulique de type A représentent une nouvelle option
thérapeutique dans le traitement de deuxième ligne de l’hyperactivité vésicale idiopathique.
Les effets secondaires les plus frequemment observés dans les études de phase III étaient la
rétention urinaire et les infections urinaires basses.
L’objectif de cette étude était d’étudier les complications post opératoire et de rechercher des
facteurs de risques de dysurie, rétention, auto-sondage post opératoire dans cette indication.

MATERIELS ET METHODES
Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique.
Tous les centres d’uro-gynécologie de la région ont été contactés afin de répertorier l’ensemble
des patients traités dans notre région depuis l’autorisation de mise sur le marché (AMM).
La période d’inclusion allait de juin 2014 (date de l’extension de l’AMM de la toxine botulique
de type A Botox (Allergan, Inc., Irvine, USA)) à mars 2017.
Tous les dossiers des patients ayant eu au moins une injection de BoNTA pendant cette période
ont été analysés dans le but d’inclure uniquement les patients traités pour une hyperactivité
vésicale idiopathique.
Seules les complications des premières injections ont été étudiées.
Les antécédents des patients, les valeurs du résidu post-mictionnel (RPM) pré opératoire, les
données du bilan urodynamique, les caractéristiques opératoires, ainsi que les complications
post opératoire ont été recueillis et analysés.
Le taux d’auto-sondage post-opératoire était notre critère de jugement principal.

RESULTATS
Cinq centres ont participé à cette étude permettant de recenser 97 patients.
Les patients étaient à 87% des femmes (n=84) et à 13% des hommes (n=13).
L’âge médian au moment de la première injection était de 66 ± 16,6 ans.
Huit patients ont présenté une rétention aigue d’urine(RAU) (9%) et 13 patients (8 RAU et 5
RPM> 150cc) ont eu recours aux auto-sondages (14%) dans le mois suivant l’opération.
Un RPM supérieur à 100 était significativement prédictif d’une dysurie post opératoire
(p=0,015) et d’un recours aux auto-sondages (p=0,001).
Une faible pression intra-vésicale de base était un facteur urodynamique de risque de rétention
post opératoire (16 vs 23cmH2O ; p=0,04).
Un seul patient (1%) a présenté une hématurie nécessitant des lavages vésicaux.
Huit patients (8%) ont présenté une infection urinaire basse symptomatique.

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CONCLUSION
Les résultats de notre série concordent avec ceux des plus grandes cohortes de la littérature.
Le recours aux auto-sondages représente le principal risque après injection de toxine botulique
dans cette indication. Un RPM préopératoire supérieur à 100cc devrait alerter le praticien sur
la nécessité de proposer une consultation dédiée à l’apprentissage des auto-sondages. Une
étude urodynamique (pression-débit) semble essentielle afin d’identifier d’éventuelles
données prédictives de rétention post-opératoire. La gestion des examens cytobactériologique
d'urine pré opératoire ainsi qu'une antibioprophylaxie adaptée devraient permettre de
diminuer le taux d'infection urinaire post opératoire.

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00014
ACCES AUX TOILETTES A L'ECOLE ET AU COLLEGE : UN DEFI POUR LES ENFANTS... ET POUR LES
SOIGNANTS.

Uro-gynécologie

CHU TOULOUSE HOPITAL DES ENFANTS - Toulouse (France)

Objectifs de l’étude :

Évaluer la prévalence des troubles de la continence urinaire chez les écoliers et les
collégiens. Evaluer leur perception des toilettes scolaires et leurs habitudes d’élimination
urinaire.

Matériels et méthodes :

Nous avons mené une étude descriptive transversale, prospective, avec un questionnaire de
20 questions (vocabulaire adapté pour faciliter la compréhension), distribué aux parents
d'élèves de 5 écoles : 3 écoles élémentaires (EE) et 2 collèges d'une même région en France
(établissements publics). Les directeurs des écoles et les parents d’élèves ont été invités à
signer un formulaire de consentement, garantissant l'anonymat. Nous avons obtenu
l'autorisation du Rectorat de l’Académie, du Comité de Protection des Personnes. Les résultats
ont été saisis et analysés dans un formulaire GoogleForms et l'analyse statistique a été réalisée
en utilisant un Chi-test.

Résultats :

Sur les 5 établissements, le taux moyen de réponse était de 54,6 % (68 % pour les EE, 34 % pour
les collèges), avec 943 enfants âgés de 6 à 15 ans inclus (sex-ratio 1/1). La moitié d'entre eux
étaient en EE. Dans les EE, 17 % des élèves ont indiqué ne jamais utiliser les toilettes sur le
temps           scolaire,        et         34          %         dans         les        collèges.
Les raisons pour lesquelles les enfants ont affirmé ne pas ou peu fréquenter les toilettes étaient
les suivantes : peur d'être vu (76 %), toilettes sales (64,2%). Près de 50 % des écoliers et 41,5 %
des collégiens ont signalé une indisponibilité des toilettes et/ou l’absence de papier.
Les troubles tels que l'incontinence diurne, l’énurésie, les infections urinaires (basses et
hautes), et l'existence d’une inflammation génitale étaient présents chez 7,42 % des enfants et
la constipation concernait 10,2 % des écoliers dans cette étude. Pour 40,7 % des parents, les
problèmes d'élimination urinaire ou fécale étaient liés aux conditions d'accès aux toilettes.
Conclusion :
Influencés par une perception négative des toilettes, les écoliers et collégiens ont adopté de
mauvaises habitudes d’élimination sur le temps scolaire. Il s’agit d’un véritable problème de
santé publique en raison de ses conséquences physiques, psychologiques, scolaires et sociales.
Une prise de conscience est nécessaire et des mesures préventives individuelles et collectives
doivent être prises en conséquence. D’autres études à venir aideront peut-être à cette prise de
conscience

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00016
REPRODUCTIBILITE A COURT TERME DE LA CYSTOMANOMETRIE CHEZ LES PATIENTS PORTEURS
DE SCLEROSE EN PLAQUES.

Explorations fonctionnelles

Service de neuro-urologie - Hôpital TENON (France)

Reproductibilité à court terme de la cystomanometrie chez les patients porteurs de sclérose
en plaques.

Objectifs: la reproductibilité de l'activité détrusorienne est mal documentée et peu de travaux
concernent la population neurologique. Pour autant, la cystomanométrie restant un outil de
choix dans l’évaluation et le suivi des neuro-vessies, il semble important d’en connaitre la
reproductibilité. Les rares études publiées concernent des patients atteints de lésions
médullaires. Le but de cette étude était d'évaluer la reproductibilité de l'activité du détrusor
étudiée par cystomanométrie chez les patients atteints de sclérose en plaques.

Matériels et méthodes: Etude prospective, chez des patients atteints de sclérose en plaques
et présentant une hyperactivité détrusorienne sur la cystomanométrie. Si l’hyperactivité
détrusorienne apparaissait précocement (moins de 300 ml), la cystomanométrie était
immédiatement répétée une deuxième fois. Les données recueillies étaient :la pression
maximale, le volume à l'apparition de la première contraction détrusorienne involontaire (IDC),
la capacité cystomanométrique maximale (CCM), la pression à l'apparition de la première
contraction détrusorienne involontaire, l'existence d'une hyperactivité détrusorienne et sa
typologie (phasique ou terminale). Nous avons utilisé un coefficient de corrélation intra-classe
(ICC) pour évaluer la reproductibilité de ces paramètres. Nous avons ensuite comparé patients
naïfs et non naïfs de traitement.

Résultats: nous avons inclus 31 patients (19 femmes et 12 hommes), seulement 6 patients
étaient naïfs de traitement, l'EDSS moyen était de: 5,3(+/- 1,2) et l'âge moyen était de 48,4 ans
(+/- 12,5). Tous les patients présentaient une hyperactivité détrusorienne pour chaque
cystomanométrie. La reproductibilité était bonne pour tous les paramètres (intervalle ICC
compris entre 0,7 et 0,83). En comparant les patients naïfs et non naïfs, nous avons noté que
les paramètres urodynamiques étaient systématiquement meilleurs dans le groupe de
traitement non naïf (seules les mesures de pression étaient significatives). De plus, il apparait
une amélioration non significative pour tous les paramètres urodynamiques dans la population
de traitement non naïve et une dégradation non significative dans le traitement naïf (sauf pour
la pression maximale) dans les trois cystomanométries.

Conclusion: Les données quantitatives et qualitatives ont montré une bonne reproductibilité
de la cystomanométrie chez les patients atteints de sclérose en plaques. Les données d’une
seule cystomanométrie, sans necessité de contrôle, apparaissent ainsi suffisantes dans
l’expertise et le suivi clinique des troubles urinaire de la SEP.

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00018
MICTIONS AVEC GRAND DEBIT ET BASSE PRESSION DU DETRUSOR (QP) CHEZ LA FEMME. QUEL
EST LE COUPABLE : LE DETRUSOR, UN URETRE DILATABLE OU UNE RELAXATION DU PLANCHER
PELVIEN ?

Explorations fonctionnelles

Hôpital Rothschild - Paris (France)

But

Des mictions avec grand débit et basse pression du detrusor (Qp) sont fréquemment observées
chez la femme, en l’absence de toute poussée abdominale. Ce phénomène reste sans
explication rigoureuse et la seule raison évoquée est une relaxation du plancher pelvien.

Pendant une miction normale, l’urètre s’ouvre et se dilate. Les forces agissant sur le débit
proviennent de l’élasticité de l’urètre, du sphincter strié, des muscles du plancher pelvien. La
zone gouvernant le débit est celle du col sonique principal et peut être déduit des études
pression-débit (EPD) [1]. Notre hypothèse était que la seule force agissante dans une miction
Qp était l’élasticité urétrale et que son amplitude était proportionnelle à la densité de fibres
élastiques.

Notre but était donc, utilisant le modèle mathématique de connaissance de miction VBN [2] de
rechercher une explication aux forces permettant d’obtenir les enregistrements observés
pendant une miction Qp.

Population, matériel et méthodes

Parmi une population de 222 femmes, non neurologiques, sans symptôme évocateur
d’obstruction et adressées pour bilan de divers troubles du bas appareil urinaire, 27 ont réalisé
des mictions Qp. Les cystomanométries étaient réalisées avec un cathéter 3 voies 7F
permettant l’enregistrement de la pression urétrale.

Dans le modèle, un urètre plus dilatable était décrit en multipliant l’élasticité standard par un
paramètre appelé « urétrale résistance à la dilatation » (URD).

Résultats

L’âge moyen de la population étudiée était 66±11 ans [42-88]. Toutes les mictions ont été
obtenues avec une pression du detrusor basse (pdet.Qmax = 7,5±4,7 cm H2O) et un débit
maximum élevé (Qmax = 27±6 mL/s) ; l’indice BVE (bladder voiding efficiency) était > 90% il
n’était pas observé de poussée abdominale pendant l’instantané mictionnel. La plainte
principale était une incontinence urinaire d’effort (9), une incontinence mixte (9), une
pollakiurie (5), une urgenturie (2) et des infections urinaires récurrentes (2). Le diagnostic
urodynamique était hyperactivité vésicale avec hypocontractilité du detrusor (5),
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incompétence sphinctérienne (11), miction par relaxation urétrale (9) et bilan normal
(2).L’introduction du paramètre URD dans les calculs permet une bonne restitution des courbes
enregistrées. A titre d’exemple, pour une miction de 522 mL sans résidu (Qmax = 20 mL/s et
pdet.Qmax = 8 cm H2O), le modèle standard (URD = 1) ne permettait pas une restitution correcte
des tracés de l’IM (avec Qmax = 13 mL/s et pdet.Qmax = 18 cm H2O) ; l’introduction d’un URD de
0,15 (dilatation urétrale augmentée) permet une bonne restitution des courbes avec les valeurs
observées lors de l’examen.

La valeur moyenne d’URD pour l’ensemble des 27 patientes était 0,36 ± 0,27.

En l’absence d’obstruction, la transition sonique, chez la femme, est située au méat (extérieur
au compartiment abdominal) [3], aussi la pression gouvernante est la pression vésicale
augmentée d’un terme d’altitude correspondant à la différence de hauteur entre vessie et
méat. Ce dernier terme ne peut pas être négligé en raison de la faible pression vésicale. Si la
transition sonique reste située au méat, les variations du débit sont dues à des changements
locaux de l’élasticité. La modélisation permet de proposer une explication impliquant un
changement de l’élasticité de l’urètre. Le detrusor peut être éliminé en raison des faibles
pressions observées. Les études à envisager sont l’imagerie du plancher pelvien pendant les
mictions Qp et des études histologiques pour évaluer la composition en fibres élastiques de
l’urètre.

Conclusion

La modélisation mathématique de la miction permet de propose une explication aux mictions
avec grand débit et basse pression du detrusor chez la femme ; ce phénomène résulterait d’une
augmentation de la dilatabilité du mur urétral.

1- BJU 1973; 45: 497-507; 2- NAU 2014; 33: 361-6; 3- ICS 26th meeting Ed GA Barbalias 39-
43.

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00019
LES EPISIOTOMIES SONT-ELLES BIEN FAITES ? : UNE ETUDE D'EVALUATION DES PRATIQUES
FRANÇAISES EN MATERNITE DE NIVEAU 3

Uro-gynécologie

Service de Gynécologie - Obstétrique, CHU Caremeau - Nîmes (France)

INTRODUCTION

L’objectif de cette étude était d’évaluer les pratiques de réalisation de l’épisiotomie
notamment l’angle post-suture et de rechercher une corrélation entre cet angle et les
déchirures périnéales sévères.

METHODE

Une étude observationnelle a été menée entre le 1e aout 2015 et le 30 avril 2016 dans une
maternité française de niveau 3 à partir de l’analyse de questionnaires remplis par les
opérateurs d’épisiotomie portant sur la mesure de l’angle post-suture et celle de l’angle auquel
ils ont eu l’impression de couper, la longueur et la distance à l’anus ainsi que la présence ou
non d’une lésion sphinctérienne pour chaque patiente incluse.

RESULTATS

Durant la période d’étude le taux d’épisiotomie dans le centre était de 15%. Les caractéristiques
des épisiotomies réalisées chez 88 femmes (par 68 obstétriciens et 20 sages-femmes) ont été
analysées. Seuls 43% des opérateurs réalisaient des angles compris entre 45 et 60° (45,6% des
obstétriciens vs 38,1% des sages-femmes, p=0,8623) alors que 91% pensaient être dans la
bonne fourchette. Les obstétriciens réalisaient des incisions plus longues que les sages-femmes
(4[4,2-5] vs 3[2,5-3,5], p=0,0006). Seuls 40,5% des opérateurs estimaient correctement les
angles de coupe. 12 femmes sur 88 (13,64%) ont eu des déchirures périnéales de stade 3. Le
risque de lésion sphinctérienne était plus important si l’angle de suture était < 45° (OR 5,46
[1,11-26,75], p=0,037). Après analyse multivariée, ce résultat n’était pas significatif (p=0,079).

CONCLUSION

Il semble exister une difficulté d’estimation correcte de l’angle de coupe de l’épisiotomie par
les opérateurs et il semble donc nécessaire de renforcer leur formation.

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00020
RESULTATS CLINIQUES DE LA PROTHESE UPHOLD LITE POUR LE TRAITEMENT CHIRURGICAL DES
PROLAPSUS DE L'APEX : UNE ETUDE PROSPECTIVE MULTICENTRIQUE

Uro-gynécologie

CHU de Nîmes - Nîmes (France)

INTRODUCTION : La chirurgie prothétique du prolapsus par voie vaginale permet d’améliorer
les résultats anatomiques (1). La prothèse Uphold est une prothèse de seconde génération,
plus légère, qui semble diminuer la morbidité post opératoire. Deux études récentes
rapportent avec cette technique des taux de succès de 74 à 77 % et des taux de récidive de
l’ordre de 20% (2,3).

OBJECTIF : Le but de cette étude était d’évaluer l’efficacité de la prothèse Uphold Lite à 12 mois
post opératoire en utilisant un critère composite.

MATERIEL ET METHODES : Nous avons conduit une étude multicentrique prospective
observationnelle. Les patients présentant un prolapsus symptomatique de stade supérieur ou
égal à 2 selon la classification POP-Q et bénéficiant d’un traitement chirurgical par voie vaginale
par prothèse antérieure. Le critère de jugement principal était un critère composite associant
une bonne correction anatomique de l’étage antérieur et apical (stade 0 ou 1), l’absence de
gêne fonctionnelle (réponse “Non” à la question 3 du PFDI-20) et l’absence de réintervention
pour récidive de prolapsus sur l’étage antérieur ou apical après 12 mois de suivi. Le critère de
jugement secondaire était le taux de complication post opératoire. Cette étude a reçu l’accord
du Comité de Protection des Personnes Sud Méditerranée III et a été enregistré sur Clinical
Trial.gov , sous le numéro NCT01559168.

RESULTATS : Cent vingt et une patientes ont été inclues dont 103 patientes suivies pendant 12
mois. L’âge moyen était de 67,27 +/- 8,59 années, 9,1 % des patientes présentaient un
antécédent de chirurgie du prolapsus. Le point Ba moyen et le point C moyen en préopératoire
était respectivement de 1,59 +/- 1,89 (-3 ; 6) et 1,42 +/- 2,75 (-6 ; 8). Le taux de succès utilisant
le critère composite défini était de 72,4% IC 95% [62,3% ; 80,7%]. Le taux de réintervention
pour récidive de l’étage antérieur ou apical était de 3,9% (4/103). Le taux de récidive sur l’étage
antérieur (point Ba) était de 18,2 % (18/99) contre 7,2 % (7/92) pour les récidives de l’étage
apical (point C). Le taux de gêne fonctionnelle à 12 mois était de 6 % (6/100). Le taux de succès
était significativement plus élevé dans les centres ayant plus de 30 inclusions de l’ordre de 80%
vs 50 % dans les autres centres (p=0,045). Le taux de complications précoces et tardives était
respectivement de 19% (23/103) et 9% (10/103). Les complications majeures étaient un
hématome (0,8% , 1/121) ; et une obstruction urétérale (0,8% , 1/121) ; Le taux de rétention
urinaire était de 11,6 % (14/121) et le taux d’exposition prothétique était de 1,8% (2/103).

CONCLUSION : La chirurgie vaginale utilisant la prothèse Uphold Lite peut être une option pour
les femmes ayant une indication de cure de prolapsus par voie vaginale prothétique pour un

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prolapsus antérieur et apical. Cette technique entraine des taux d’effets indésirables et de
récidive faible.

REFERENCES :

1. Maher C et al. Surgery for women with anterior compartment prolapse. Cochrane Database
Syst Rev. 30 nov 2016;11:CD004014.

2. Rahkola-Soisalo P et al. for Nordic TVM Group. Pelvic Organ Prolapse Repair Using the
Uphold Vaginal Support System: 5-Year Follow-up. Female Pelvic Med Reconstr Surg. 11 déc
2017;

3. Gutman RE et al Vaginal and laparoscopic mesh hysteropexy for uterovaginal prolapse: a
parallel cohort study. Am J Obstet Gynecol. 3 sept 2016;

                                                                                         13
00021
SUIVI ECHOGRAPHIQUE DES CARACTERISTIQUES DE LA PROTHESE UPHOLD LITE DANS UNE
COHORTE DE PATIENTES APRES CHIRURGIE VAGINALE

Uro-gynécologie

CHU de Nîmes - Nîmes (France)

INTRODUCTION:

La cure de prolapsus prothétique par voie vaginale peut être responsable de complications
telles que les rétractions prothétiques (1). Ces rétractions peuvent causer des douleurs,
dyspareunies et érosions prothétiques. La prothèse Uphold Lite est une prothèse de nouvelle
génération de faible grammage, ce qui pourrait réduire l’incidence de telles complications.
L’échographie pelvienne est un excellent outil pour la visualisation des prothèses vaginales et
permet de visualiser ces phénomènes de rétraction (2,3).

OBJECTIF:

Le but de cette étude était d’évaluer les propriétés de la prothèse Uphold en utilisant
l’échographie entre 6 semaines et 12 mois post opératoire.

MATERIELS ET METHODES:

Nous avons conduit une étude multicentrique prospective observationnelle. Les patients
présentant un prolapsus symptomatique de stade POP-Q supérieur ou égal à 2 et bénéficiant
d’une cure de prolapsus par voie prothétique en utilisant la prothèse Uphold Lite étaient
inclues. Une échographie transvaginale et transpérinéale était réalisée à 6 semaines et 12 mois
en post opératoire. Le critère de jugement principal était la rétraction prothétique évaluée par
la réduction de taille de la prothèse entre 6 semaines à 12 mois. Le critère de jugement
secondaire était la surface de la cystocèle couverte par la prothèse évaluée par la distance du
col vésical à la prothèse. Nous avons étudié la corrélation entre la surface de cystocèle couverte
par la prothèse et la survenue d’une récidive.

RESULTATS:

Nous avons inclus 50 patientes. La médiane d’âge était de 66,8 +/- 7,74 années, 4 % des
patientes ( 2/50) avaient un antécédent de chirurgie pour prolapsus. La moyenne du point Ba
et du point C en préopératoire était respectivement de 1,57 +/- 1,87 (-1 ; 6) et 0,39 +/- 2,8 (-5 ;
8).

Au repos la surface de la prothèse à 6 semaines était de 17,46 +/- 7,18 cm2 et de 15,74 +/- 5,17
cm2 à 12 mois. Il n’existait pas de variation significative de la surface prothétique entre 6
semaines et 12 mois (p=0,15). En manœuvre de Vasalva il n’existait pas non plus de variation

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significative de la surface prothétique ( 15,68 +/- 5,04 cm2 a 6 semaines vs 15,42+/- 4,78 cm2
a 12 mois, p=0,65).

Au repos la distance entre le col vésical et la prothèse à 6 semaine était de 13,51 +/-12,9 mm
en moyenne vs 11,86 +/-5,15 mm a 12 mois, (p= 0,5). En Vasalva la distance entre le col vésical
et la prothèse n’était pas significativement différent entre 6 semaines (15,07 +/-13,68 mm) et
12 mois, (12,99 +/-6,74 mm) , p= 0,58. La corrélation entre les données cliniques et
échographiques sont en cours d’analyse et seront disponibles prochainement.

CONCLUSION:

Les dimensions de la prothèse Uphold Lite semblent stables entre 6 semaines et 12 mois. Ces
résultats sont en faveur d’une réduction du risque de rétraction prothétique avec ce type de
prothèse. La surface de la cystocèle couverte par la prothèse semble également correcte même
à 12 mois post opératoire.

REFERENCES :

1.     Svabík K et al. Ultrasound appearances after mesh implantation--evidence of mesh
contraction or folding? Int Urogynecology J. mai 2011;22(5):529-33.

2.    Lapray J-F et al. The role of ultrasound in the exploration of pelvic floor disorders. Progres
En Urol J Assoc Francaise Urol Soc Francaise Urol. déc 2009;19(13):947-52.

3.      Velemir L et al. Transvaginal mesh repair of anterior and posterior vaginal wall prolapse:
a clinical and ultrasonographic study. Ultrasound Obstet Gynecol Off J Int Soc Ultrasound
Obstet Gynecol. avr 2010;35(4):474-80.

                                                                                                 15
00022
UNE POLITIQUE RESTRICTIVE DE REALISATION D’EPISIOTOMIE AU COURS D’UN
ACCOUCHEMENT INSTRUMENTAL EST-ELLE ASSOCIEE A UNE AUGMENTATION DES LESIONS
OBSTETRICALES DU SPHINCTER ANAL ?

Uro-gynécologie

CHU de Poitiers, Service de Gynécologie Obstétrique et Médecine de la Reproduction - Poitiers
(France)

Introduction

Les lésions Obstétricales du Sphincter Anal (LOSA) sont des lésions périnéales concernant au
minimum le sphincter anal externe qui surviennent dans 0,5 à 5% des accouchements. Ces
lésions correspondent à un stade >2 selon la classification du Royal College of Obstetricians and
Gynaecologists (RCOG). Plusieurs facteurs de risques sont décrits : nulliparité, distance ano-
vulvaire courte, macrosomie fœtale, présentation postérieure, deuxième phase du travail
prolongée, épisiotomie médiane et accouchement instrumental [1]. L’absence de bénéfice à
un usage systématique de l’épisiotomie médio latérale pour les accouchements par voie
vaginale en prévention des LOSA est bien décrit. Cependant les données sont plus discutées
concernant l’effet de l’épisiotomie médio latérale en cas d’accouchement instrumental.
Plusieurs travaux rapportent une augmentation du risque de LOSA en cas de non réalisation
d’une épisiotomie médio latérale mais il s’agit souvent de données issues d’équipes avec un
usage fréquente de l’épisiotomie [2]. L’impact d’un usage restrictif de l’épisiotomie médio
latérale en cas d’accouchement instrumental sur le risque de LOSA reste méconnu.

Hypothèse

Depuis les recommandations françaises de 2005, nous appliquons dans notre équipe une
politique restrictive de l’usage de l’épisiotomie médio latérale pour tous les accouchements y
compris les accouchements instrumentaux. Nous émettons l’hypothèse que ce changement de
pratique pourrait avoir une influence sur notre taux de LOSA.

Objectifs

L’objectif principal de cette étude était de mesurer si un usage restrictif de l’épisiotomie médio
latérale en cas d’accouchement instrumental était associé à une augmentation du taux de
LOSA.

Méthodologie

Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique réalisée dans une maternité universitaire de
niveau 3 française. Nous avons collecté des données sur la base des éléments renseignés dans
le dossier médical au moment de l’accouchement concernant les caractéristiques maternelles
(âge, indice de masse corporelle, parité) et le mode d’accouchement instrumental: analgésie
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péridurale, terme, durée de la seconde phase du travail, durée de la phase d’expulsion,
réalisation d’une épisiotomie médio latérale, le type d’accouchement, l’existence d’une
déchirure périnéale et son stade RCOG ainsi que le poids de naissance. Nous avons analysé tous
les accouchements instrumentaux concernant les singletons, en présentation céphalique à un
terme > 34 semaines d’aménorrhée (SA) entre janvier 2005 et décembre 2015.

Les données continues étaient comparées à l’aide d’un t test de Student et les données
catégorielles à l’aide d’un test du χ2. Nous avons réalisé une analyse multivariée en utilisant
une régression logistique dans le but de mesurer l’effet de l’épisiotomie médio latérale en cas
d’accouchement instrumental sur la survenue d’une LOSA. Pour toutes les analyses, le seuil de
significativité était fixé pour un p < 0,05. Nous avons calculé les Odd Ratio (OR) avec un
intervalle de confiance à 95% quand cela était approprié. A l’admission dans notre
établissement toutes les patientes reçoivent un document mentionnant que les données
anonymisées de leur dossier médical pourront être utilisées à des fins de recherches. S’agissant
d’une étude rétrospective non interventionnelle, en accord avec la législation française,
l’accord d’un comité d’éthique n’est pas obligatoire.

Résultats

Parmi les 19792 accouchements par voie vaginale de singleton en présentation céphalique à
plus de 34 SA au cours de la période étudiée, 2357 correspondaient à un accouchement
instrumental (11,9%). Ces 2357 accouchements instrumentaux étaient associés à la réalisation
d’une épisiotomie médio latérale dans 950 cas (40,3%) et une LOSA a été diagnostiquée dans
174 cas (7,4%). La moyenne d’âge des femmes était de 29 ans (+/-3,5), l’indice de masse
corporelle moyen était de 22,7 Kg.m-2(+/- 2,1) et 1870 femmes étaient primipares (79,3%). Le
terme moyen à l’accouchement était de 40 SA (+/- 2), 87% des femmes ont bénéficié d’une
analgésie péridurale, la durée moyenne de la seconde phase du travail était de 102 minutes
(+/- 109,6), la durée moyenne de la phase expulsive était de 25 minutes (+/-19). 1350 des
accouchements instrumentaux ont été réalisés par forceps (57,3%), 847 par ventouse
obstétricale (35,9%) et 160 par spatules (6,8%). Le poids moyen des enfants à la naissance était
de 3337g (+/- 587). Entre 2005 et 2015 nous rapportons une diminution significative de notre
taux d’épisiotomie médio latérale de 78,5% à 16,2% ainsi qu’une augmentation significative du
taux de LOSA de 3,1 à 12,7% (p
de l’épisiotomie en cas d’accouchement instrumental. L’augmentation du taux de LOSA que
nous décrivons pourrait avoir deux origines. La première est un potentiel effet protecteur de
l’épisiotomie médio latérale en cas d’accouchement instrumental. La seconde pourrait être liée
au fait qu’à partir de 2010, dans notre équipe, nous sommes passé d’une classification des LOSA
selon la classification française à une classification selon les recommandations du RCOG. Cela
a pu aboutir à un diagnostic plus fréquent de LOSA, en particulier pour les lésions 3A qui étaient
probablement souvent classées en déchirure simple (stade 2) dans la classification française.

L’effet potentiellement protecteur de l’épisiotomie médio latérale en cas d’accouchement
instrumental pourrait être intéressant dans les situations cumulant plusieurs facteurs de risque
(nulliparité, variété postérieure, utilisation forceps) au cours desquelles le risque de LOSA est
important. Dans ces situations, le recours à une épisiotomie médio latérale pour éviter une
LOSA pourrait être considéré.

Conclusion

Un usage restrictif de l’épisiotomie au cours d’un accouchement instrumental semble associé
à un risque augmenté de LOSA. Le recours à une épisiotomie médio latérale au cours d’un
accouchement instrumental pour éviter une LOSA devrait être discuté.

Références

1 – Gynecol Fertil Obstet Senol. 2018. DOI:10.1016/j.gofs.2018.01.004

2 – Int Urogynecol J. 2018. DOI:10/1017/s00192-017-3422-4

                                                                                               18
00025
LE BESOIN D'URINER AFFECTE LA MARCHE PARKINSONIENNE

Neuro-urologie

GREEN GRC-01 UPMC: Group of clinical REsEarch in Neurourology, Hôpital Tenon, APHP - Paris
(France)

Introduction: En sus de l'altération du contrôle moteur et du tremblement, qui sont les
symptômes Parkinsoniens classiques, les troubles de bas appareil urinaire sont très fréquents
et associés aux troubles de la marche. Aucune étude ne s'y est intéressé pour l'heure. L'objectif
de cette étude était d'évaluer l'effet du besoin d'uriner sur la vitesse de marche dans cette
population spécifique. Les objectifs secondaires étaient d'évaluer l'effet du besoin d'uriner sur
la vitesse de marche en double tâche et sur le temps de relever de sol.

Methodes: Cette étude prospective incluaient tous les syndromes parkinsoniens qui avaient un
suivi pour hyperactivité vésicale. Nous les invitions à boire jusqu'à un besoin d'uriner ou
équivalent (DV), puis ils réalisaient trois tests de marche de dix mètres, un test de marche de
dix mètres en double tâche, un timed-up-and-go test (TUG) et un relever du sol (GMT). Nous
répétions ces mêmes tests après vidange vésicale.

Resultats: Neuf hommes et deux femmes (age 69+/-6) étaient inclus dans l'étude (sept maladies
de Parkinson idiopathique, deux atrophie multi sysématisées, deux syndromes parkinsoniens
non étiquetés). Les scores moyens de l'UPDRS-III étaient 17+/-6.5, Hoehn & Yahr 1.9+/-0.7,
temps depuis le début des symtpômes 7+/-4.4 ans, équivalent levodopa quotidien 691+/-478
mg. Les patients réalisaient les tests de marche avec un besoin d'uriner pour un volume moyen
de 220+/-189 mL. Il y avait une différence significative concernant la vitesse de marche au
besoin impérieux d'uriner (1.01 m/s) comparée au post-mictionnel (1.10 m/s; p
00028
PROFIL URODYNAMIQUE DES INSUFFISANTS RENAUX

Explorations fonctionnelles

Service de Médecine Physique - Sousse (Tunisie)

Introduction :

La greffe rénale est le traitement « curatif » espéré par la plupart des patients insuffisants
rénaux. Donc pour réussir toute greffe rénale, il faut détecter à temps toute anomalie
fonctionnelle du bas appareil urinaire. Pour cela un bilan pré-greffe comporte nécessairement
un bilan urodynamique. L’objectif de notre étude est de déterminer les anomalies
urodynamiques trouvés avant la transplantation rénale.

Matériels et méthodes :

Etude rétrospective incluant des patients ayant une insuffisance rénale adressés à l’unité
d’urodynamique du service Médecine Physique, EPS Sahloul, entre janvier et décembre 2016.

Résultat :

Onze patients ont été inclus dans notre étude; 10 hommes (90.9%) et 1 femme (9.1%). L’âge
moyen était de 27.9 ±13 ans avec des extrêmes allants de 8 à 55 ans.

La débimétrie n’a pas été faite dans 36.4% des cas à cause de l’anurie et elle a monté une
dysurie dans 27.3% des cas.

La cystométrie a montré une sensibilité vésicale normale chez 54.5 % des patients et une
hypersensibilité dans 36.4%.

Dans la majorité des cas, on a trouvé une vessie hypocompliante (54.5%), de petite capacité
(54.5%) et une hyperactivité détrusorienne (63.6%).

La profilométrie était normale dans 36.4% des cas. Une hypertonie sphinctérienne a été notée
chez 54.5% des patients et une hypotonie sphinctérienne chez 9.1%.

Conclusion :

L’évaluation urodynamique avant la transplantation rénale permet d’identifier les patients qui
doivent bénéficier d'une chirurgie reconstructive, et donc de réaliser la transplantation en
toute sécurité.

                                                                                           20
00030
DEPISTAGE, EVALUATION ET PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE DE LA RETENTION URINAIRE
CHRONIQUE DU SUJET AGE : AVIS D'EXPERTS

Uro-gynécologie

Service de Neuro-urologie, hôpital Tenon, AP-HP - Paris (France)

Introduction :

Le vieillissement de la population depuis plusieurs années, conduit à une augmentation en
nombre et en proportion des sujets âgés. Si de nombreux algorithmes ont été proposés (1,2)
dans la prise en charge de l’incontinence urinaire de la personne âgée, aucun outil n’est
actuellement disponible dans l’évaluation et le traitement de la rétention urinaire chronique
dans cette population. Pourtant, chez le sujet âgé, la rétention urinaire chronique est une
pathologie fréquente, dont la physiopathologie peut être multiple et non encore totalement
élucidée. Sa définition n’est d’ailleurs pas claire, et aucun seuil de résidu post mictionnel n’est
validé. D’autre part, il est loin d’être admis que la présence d’un résidu significatif, même
abondant, soit cliniquement pertinente et nécessite une prise en charge (3). La
symptomatologie rencontrée est variable selon les sujets, avec des risques tant fonctionnels
que médicaux : dysurie, pollakiurie, incontinence urinaire, infections urinaires récidivantes,
insuffisance rénale… Ainsi la prise en charge thérapeutique doit être adaptée d’une part à la
gêne du patient, d’autre part aux éventuelles complications.

L’objectif de cette enquête était d’aboutir, à partir de l’avis d’experts, à une conduite à tenir
pour l’évaluation, l’exploration et la prise en charge thérapeutique de première ligne de la
rétention urinaire chronique du sujet âgé de plus de 75 ans.

Méthodes :

Une sélection d’experts potentiels parmi des médecins exerçant en France, de médecine
physique et de réadaptation, urologue, gynécologue, ou gériatre, habitués à la prise en charge
des troubles vésico sphinctériens des sujets de plus de 75 ans, membres des sociétés savantes
impliquées dans ce domaine, ont été contactés pour présentation du projet. Ceux acceptant
de participer à l’enquête ont constitué le panel de 28 experts.

Un questionnaire composé de 143 propositions écrites, précises, portant sur la définition de la
rétention chronique, les patients à explorer, les investigations à réaliser, les indications
thérapeutiques et leurs modalités était soumis au panel. Les experts devaient individuellement
coter chaque proposition entre 1 et 9, selon leur degré d’accord avec elle. Quatre tours étaient
prévus : le premier était une cotation simple ; au deuxième, les experts devaient justifier leur
réponse si leur cotation déviait de plus de 3 points de la moyenne ; au troisième les
justifications du tour précédent étaient visibles, et chacun pouvait commenter les
propositions ; le quatrième tour était le tour final. Chaque réponse était anonymisée. Les
                                                                                              21
recommandations de l’HAS pour l’acceptation des propositions étaient appliquées. L’ensemble
des propositions validées a été repris pour élaborer un texte résumé, support de la prise en
charge de la rétention chronique dans la population âgée.

Résultats :

Vingt-huit experts ont participé à l’enquête entre janvier 2017 et février 2018. Soixante-dix
propositions ont été acceptées, dont 30 avec un accord fort (cotation comprise entre 7 et 9).

Dépistage de la rétention chronique.

Concernant le dépistage de la rétention chronique, deux grands cadres étaient dégagés : le
patient asymptomatique à risque de rétention, et le patient présentant des signes fonctionnels.
Les symptômes cliniques devant conduire à la recherche d’une rétention chronique étaient :
l’incontinence urinaire (d’effort, insensible, mixte ou par urgenturies), la dysurie, les infections
urinaires basses répétées, une infection urinaire fébrile, les douleurs abdominales, la palpation
d’une masse/tumeur abdominale, la symptomatologie évocatrice de myélopathie cervico-
arthrosique, un syndrome extrapyramidal. Les situations à risque de rétention devant faire
rechercher une rétention chronique étaient : la mise en place d'un traitement potentiellement
à risque de rétention, notamment anticholinergique, tout patient prenant un médicament à
effet anticholinergique, en cas de score de charge anticholinergique (ADS) supérieur ou égal à
5, ou après une chirurgie parmi les suivantes : pelvienne, cure d’incontinence urinaire, cure de
prolapsus, proctologique, oncologique gynécologique pelvienne, orthopédique sur le fémur, ou
du rachis cervical.

Évaluation de la rétention chronique.

La rétention chronique s’évalue par la mesure du résidu post mictionnel (RPM). Aucun seuil ou
un ratio de RPM n’a été validé comme significatif, ou comme définition de la rétention
chronique. La mesure du RPM se fait préférentiellement par échographie portative type
Bladder scan. Ces mesures doivent être répétées pour être valides, idéalement plusieurs fois
dans la journée, et sur plusieurs jours.

Après découverte de rétention chronique.

L’évaluation clinique du patient doit comprendre un examen périnéal complet avec
notamment : un toucher rectal pour recherche de fécalome, la recherche d’un prolapsus chez

                                                                                                 22
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