Lombalgie chronique commune - Profession Santé

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Lombalgie chronique commune - Profession Santé
Québec

                                                                                                    Juin 2013 vol. 60 n˚ 3
                                                                               Pharmacie
                                                                               la référence en
                                                                               formation continue

              Lombalgie
              chronique
              commune
                                           15

              Pneumonie à Pneumocystis jirovecii
                  chez le patient séropositif
                                             6

                Syndrome de l’intestin irritable
                                            11

                              4 UFC de l’OPQ

PP 40070230   1200, avenue McGill College, bureau 800, Montréal (QC) H3B 4G7
Lombalgie chronique commune - Profession Santé
Québec
                                                               Pharmacie                                    sommaire
                                                                                                                               Juin 2013
                                                                                                                               vol. 60 | n° 3
                                                                                                                                                                    60A N S
                                                                                                                                                                   Fondée en 1953

                                          ÉDITRICE GROUPE SANTÉ
                      Caroline Bélisle, 514 843-2569, caroline.belisle@rci.rogers.com
                               DIRECTEUR DES RÉDACTIONS, GROUPE SANTÉ
                                                                                                            Éditorial
                         Rick Campbell, 416 764-3891, rick.campbell@rci.rogers.com
                                                                                                            Expérience patient
                                        DIRECTRICE DE LA RÉDACTION
                          Caroline Baril, 514 843-2573, caroline.baril@rci.rogers.com

ÉQUIPE ÉDITORIALE                                       PUBLICITÉ

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RÉDACTEUR EN CHEF                                       DIRECTEURS DE COMPTES
Jean-François Guévin, B. Pharm., M.B.A., Pharm. D.      MONTRÉAL
                                                        Josée Plante, 514 843-2953
RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE                             Pauline Shanks, 514 843-2558
Céline Léveillé-Imbeault, B. Pharm., M. Sc.             Nancy Dumont, 514 843-2132
ADJOINTE À LA DIRECTRICE DE LA RÉDACTION                TORONTO
Mélanie Alain                                           Teresa Tsuji, 416 764-3905
DIRECTION ARTISTIQUE                                    Norman Cook, 416 764-3918
Dino Peressini                                          Sara Mills, 416 764-4150
                                                        Stephen Kranabetter, 416 764-3822
                                                                                                            À vos soins                         Place aux questions
GRAPHISTE
Jocelyne Demers
                                                        Scott Tweed, 1 800 668-8151
                                                        Joe Sawaged, 1 800 262-5135
                                                                                                            Pneumonie à                         Syndrome de
INTÉGRATEUR WEB                                         COORDONNATRICE DE LA PRODUCTION
                                                                                                            Pneumocystis                        l’intestin irritable
Jonathan Favreau                                        Rosalina Lento, 514 843-2557                        jirovecii chez un
GESTIONNAIRE DES PROJETS SPÉCIAUX
                                                                                                            patient séropositif

                                                                                                                               6                                   11
Chantal Benhamron
                                                                                                            allergique aux
COMITÉ DE RÉDACTION
Avez-vous entendu parler de...
                                                        LES ÉDITIONS ROGERS MEDIA                           sulfamides
                                                        Kenneth Whyte, Président
Mélanie Caouette, B. Pharm., M. Sc.
Caroline Sirois, B. Pharm., M. Sc., Ph. D.              Patrick Renard, Vice-président, Finances
À vos soins                                             Janet Smith, Éditrice exécutive, Groupe Santé
Sarah Saudrais Janecek, B. Pharm., M. Sc.
Sophie Grondin, B. Pharm., M. Sc.                       David Carmichael, Directeur général
À votre service sans ordonnance
                                                        des activités en ligne                              Les pages bleues
                                                        Tricia Benn, Directrice principale,
Nancy Desmarais, B. Pharm.
Julie Martineau, B. Pharm.                              Études de marché, Rogers connecte                   Lombalgie
D’une page à l’autre                                                                                        chronique
Nicolas Paquette-Lamontagne, B. Pharm., M. Sc., M.B.A. Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec,
                                                       Bibliothèque nationale du Canada ISSN 0826-9874.
                                                                                                            commune
Place aux questions

                                                                                                                          15
Noura A. Shahid, B. Pharm.                             Toutes les annonces de produits pharmaceu-
                                                       tiques sur ordonnance ont été approuvées par le
Les pages bleues                                       Conseil consultatif de publicité pharmaceutique.
Stéphanie Biron, B. Pharm.                             Envoi de poste – publications,
Sarah Girard, Pharm. D.                                convention nº 40070230.
Caroline Morin, B. Pharm., M. Sc.
Pharmacovigilance
Christine Hamel, B. Pharm., M. Sc.
Santé publique
Marie-Jahelle Desjardins, B. Pharm.                                                                                                        supplément

                                                                                                                                           DIABÈTE
Technologies
Jean-François Bussières, B. Pharm., M. Sc., M.B.A.

POUR NOUS JOINDRE
Québec Pharmacie, 1200 avenue McGill College, bureau 800, Montréal (Québec) H3B 4G7
Tél. : 514 845-5141, Téléc. : 514 843-2184, courriel : quebecpharmacie@rci.rogers.com

ABONNEMENT OU CHANGEMENT D’ADRESSE
1200, McGill College, bureau 800, Montréal (Québec) H3B 4G7

COORDONNATRICE DE LA DIFFUSION
Francine Beauchamp, 514 843-2594, téléc. : 514 843-2182, francine.beauchamp@rci.rogers.com
                                                                                                                                                                       23
Tarifs : Canada : 76 $ par année, 113 $ pour 2 ans, 8 $ l’exemplaire. Tarif de groupe/vrac : 61 $
(min. 6 exemplaires). États-Unis et international (abonnement individuel seul.) : 110 $ par année.
Taxes en vigueur non comprises.

Québec Pharmacie est imprimée par Imprimeries Transcontinental

                                                                                                          FC
et est publié 8 fois l’an par Rogers Media.                                                               QUESTIONS DE                                Répondez en ligne sur
                                                                                                                                                   www.professionsante.ca,
Vous pouvez consulter notre politique environnementale à :
www.leseditionsrogers.ca/propos_nous/politique_environnement.shtml
                                                                                                                                                       section Ma FC en ligne;
                                                                                                                                                rechercher Québec Pharmacie,
                                                                                                                                                              avril – mai 2013.
                                                                                                                                                     Date limite : 22 avril 2014.
                                                                                                                                                               Donne 4 UFC.

                                                                                                              WWW.PROFESSIONSANTE.CA   |   JUIN 2013   |   QUÉBEC PHARMACIE    |    3
Lombalgie chronique commune - Profession Santé
éditorial               Jean-François Guévin, B. Pharm., M.B.A., Pharm. D.
                             Rédacteur en chef

Expérience patient
J’ai assisté récemment à des formations orga nisées       une cible à atteindre, la nécessité que le privé soit
par le programme Forces-Extra de la Fondation             partenaire, et l’augmentation de l’étendue de la
canadienne pour l’amélioration des services de            pratique de tous les professionnels chez qui ce
santé (@cfhi_fcass). Cette organisation, dont la          serait approprié (incluant les pharmaciens). Jeffrey
mission est d’accélérer l’amélioration et la trans-       Simpson souligne l’importance de se benchmarker.
formation des services de santé, est un intervenant       Il dit aussi qu’il est temps d’agir et d’arrêter de par-     J’ai moi-même amené des étudiants de première
de premier plan dans la réflexion qu’on doit faire        ler. Vrai ! Croyez-vous que notre société pourra           année en pharmacie à rencontrer une « vraie
sur nos systèmes de santé.                                subvenir à tous nos besoins en santé, à long terme,        patiente »3 qui a transmis son expérience. J’ai éga-
   On croit notre système de santé supérieur à ce qui     si la croissance de la demande en soins et services        lement beaucoup appris. Cette présence rappro-
existe ailleurs, mais c’est loin d’être le cas. Un son-   ne cesse d’augmenter (incluant les coûts en médi-          chée des patients permettra au système de santé
dage Ipsos Reid1 (@ipsosreid) publié en janvier fait      caments) et que les revenus plafonnent ?                   d’être centré sur eux plutôt que sur ses profession-
état d’une expérience patient différente de ce qu’on         Je suis quand même optimiste. Des passionnés            nels, sur des processus, des valeurs économiques
peut penser politiquement. On a évalué l’accessibi-       ont une vision très axée sur le patient. On com-           ou la seule performance non rationnelle. Parlons
lité, l’expérience patient proprement dite, la com-       mence à le voir, à en parler et à vouloir l’intégrer       qualité ! Soyons attentifs aux changements que
passion et les soins, la coordination et la communi-      dans celle des établissements de santé. On parle de        cela pourrait engendrer. En tant que pharma-
cation, et l’efficience. Ces patients, dont 23 % n’ont    performance qualité, pas seulement de perfor-              ciens, nous pouvons contribuer à cette réflexion
pas de médecin de famille, ne constatent pas d’amé-       mance d’indicateurs abstraits sans valeur pour le          et, pour ma part, je m’engage à le faire.
lioration de leur accès à des services de santé. Au       patient. C’est une avancée timide, après qu’on a             Enfin, je tiens à souligner mon admiration pour
Québec, dans ce sondage, la perception est plus           défini la multidisciplinarité sans patient, l’inter-       ces gens qui collaborent, innovent et vivent pour les
négative avec une baisse de l’accès global. On y voit     disciplinarité autour de lui, les soins centrés sur        patients. Chapeau à Michèle de Guise, à Vincent
par contre une certaine amélioration dans les soins,      lui, le patient partenaire et maintenant, à un             Dumez, à Paul Brunet du Conseil pour la protec-
l’information transmise et les options de traitement      niveau philosophique plus élevé, l’expérience              tion des malades, et à tous ces gens qui veulent vivre
proposées, et on fait un peu mieux dans la sensibilité    patient. Certains suggèrent que des nouveaux               avec le patient une expérience positive de soins, qui
envers le patient.                                        résidents rencontrent un patient en se mettant du          veulent la sécurité des soins et autre chose que sim-
   Lors du forum des pdg (#forumpdg), Jeffrey             même côté de la barrière, dès la première journée          plement traiter un système. ■
Simpson, chroniqueur, a présenté en 10 points sa          de stage, que les conseils d’administration ren-
vision de ce qui pourra améliorer notre système de        contrent des patients de leur établissement et s’ap-       RéféRences : 1. www.ipsos-na.com/download/pr.aspx?
                                                                                                                     id=12453 2. Simpson J. Chronic Condition, why Canada’s
santé2. Je retiens l’absence suffisante de valeur pour    prochent de leur véritable lieu de soins, que la gou-      health-care system needs to be dragged into the 21st century.
le patient dans notre système comparativement             vernance soit révisée pour vraiment parler de              Allen Lane ed. 2012. 3. Idée initiale de Judith Choquette,
                                                                                                                     pharmacienne.
aux coûts qu’il engendre, le fait que cette valeur soit   l’expérience patient et la faire vivre.

                                                          Améliorez la fidélité au
                                                          traitement grâce à
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                                                          Marc St-Aubin, directeur développement des ventes au
                                                          1 800 363-3345 poste 4616 ou au mstaubin@metro.ca.

   80938_PUB_Quebec PharmacieC 1                                                                      www.Professionsante.ca        |   juin 2013   |   Québec Pharmacie
                                                                                                                                                             12-10-01      | 5
                                                                                                                                                                      3:52 PM
Lombalgie chronique commune - Profession Santé
Texte rédigé par Olga Domkem                     Texte original soumis                 Révision: Annie Blouin, B. Pharm., M.Sc.,
                                   Nkemaigni et Bamba René Camara,                  le 7 mars 2013.                       CSSS-IUGS Sherbrooke.
        à vos soins                étudiants au programme de qualification
                                   en pharmacie (QeP).                              Texte final remis
                                                                                    le 6 mai 2013.

                                                                                          Les auteures et la réviseure scientifique ne déclarent aucun conflit d’intérêts lié à la rédaction de cet article.

Prévention de la pneumonie à Pneumocystis jirovecii
chez un patient séropositif allergique aux sulfamides
Objectifs d’apprentissage:
1. Déterminer les conditions cliniques requises pour instaurer une prophylaxie afin de prévenir la pneumonie à Pneumocystis
   jirovecii (PPJ) chez un patient atteint du VIH.
2. Définir les différentes options possibles en prophylaxie pour prévenir la PPJ et adapter leur choix en fonction des différents
   contextes cliniques.

Discussion                                                     quents chez les personnes infectées ayant déjà                       En prévention, l’association triméthoprime-
Les patients infectés par le virus de l’immunodé-              connu au moins un épisode de PPJ. Les recom-                       sulfaméthoxazole (TMP-SMX) est actuelle-
ficience humaine (VIH) sont à haut risque de                   mandations actuelles proposent l’arrêt de ces pro-                 ment considérée comme étant le traitement le
contracter des maladies dites « opportunistes »,               phylaxies lorsque le patient infecté par le VIH                    plus efficace et le plus économique. Le schéma
notamment avec la chute du décompte des CD4                    reçoit une thérapie antirétrovirale efficace et pré-               posologique TMP-SMX DS (160/800 mg) à rai-
en dessous de 200 cellules/μL. La pneumonie à                  sente un décompte des CD4 ≥ 200 cellules/μL                        son d’un comprimé une fois par jour est admi-
Pneumocystis jirovecii (PPJ) reste l’infection                 durant au moins trois mois. La prophylaxie devrait                 nistré en première intention. Le schéma d’un
opportuniste grave la plus courante1. Pneumo-                  être réintroduite si le décompte des CD4 repasse en                comprimé trois jours par semaine est égale-
cystis jirovecii (anciennement Pneumocystis cari-              dessous des 200 cellules/μL. Si la PPJ récidive avec               ment très utilisé. De plus, l’association TMP-
nii) est un champignon pouvant adhérer spécifi-                un décompte de CD4 > 200 cellules/μl, une pro-                     SMX permet la double prophylaxie contre la
quement aux cellules épithéliales alvéolaires et               phylaxie à long terme devrait être envisagée1,2.                   PPJ et l’encéphalite à toxoplasme (ET), une
proliférer, provoquant des pneumonies1. Sa

                                                                 S
transmission se fait par voie aérienne respira-
toire et une perturbation profonde de l’immu-                                  E.X. reçoit une nouvelle ordonnance de TMP/SMX DS po DIE pour une prévention
nité cellulaire est nécessaire à sa prolifération1,2.                          primaire de la PPJ. Dans son dossier, on note une allergie aux sulfamides de type
  La prophylaxie primaire en matière de PPJ est                                anaphylactique (difficultés respiratoires et enflure au visage). Il ne présente pas de
généralement recommandée chez les personnes                                    symptôme infectieux.
infectées par le VIH présentant un nombre de CD4

                                                                 O
< 200 cellules/μL, une fraction de CD4 < 14 %, un
historique de candidose oropharyngée, ou encore                                Homme de 33 ans, VIH positif de découverte récente à la suite d’un dépistage en
chez les patients ayant des CD4 entre 200 et 250                               début de relation avec un nouveau conjoint. Décompte des CD4 + à 160 cellules/µL
cellules/µL et dont il est difficile de doser les CD4                          et charge virale à 70 000 copies/mL. Commence ce jour une trithérapie par Atripla
tous les trois mois. Quant à la prophylaxie secon-                             1 comprimé po HS.
daire, elle permet de prévenir les épisodes subsé-

                                                                 A
                                                                               En présence d’une allergie sévère à un sulfonamide, il faut envisager le risque
                                                                               d’allergie croisée important chez le patient séropositif. Compte tenu de leur structure
                  Présentation du patient                                      apparentée, le TMP-SMX et la dapsone sont à éviter. L’atovaquone serait une option
                                                                               possible, mais son coût élevé et le goût de la suspension sont généralement mal
        M. E.X., 33 ans, vient d’être diagnostiqué                             acceptés, ce qui peut mener à une mauvaise observance du traitement. La pentami-
        séropositif. Il se présente à la pharmacie avec                        dine 1 fois par mois serait une option privilégiée, car elle présente un bon profil
        une nouvelle ordonnance d’Atripla MD, un                               d’innocuité et favorise l’observance. Une prophylaxie pour prévenir la toxoplasmose
        comprimé au coucher, et de triméthoprime/                              n’est pas indiquée pour le moment chez ce patient.
        sulfaméthoxazole (TMP/SMX), un comprimé

                                                                 P
        DS une fois par jour. Ses valeurs de labora-
        toire sont les suivantes : CD4+, 160 cellules/                         Communiquer avec le médecin pour lui faire part de l’allergie et suggérer la
        µL; charge virale, 70 000 copies/mL. Dans                              substitution du TMP-SMX par la pentamidine 1 fois par mois au moyen du nébuliseur
        son dossier, on note une allergie aux sulfo-                           Respirgard II, qui sera utilisé à l’hôpital. Souligner son propre engagement de suivi
        namides (difficultés respiratoires et enflure                          auprès du patient. Expliquer à ce dernier les raisons du changement. Lui donner des
        au visage). La discussion du cas concerne                              conseils sur la pentamidine et l’Atripla. Effectuer du renforcement positif sur
        uniquement la gestion de la prophylaxie des                            l’observance (de la prophylaxie et du traitement antirétroviral). Lui donner toute la
        pneumonies à Pneumocystis chez les                                     documentation nécessaire et l’orienter au besoin vers des ressources de soutien pour
        patients allergiques aux sulfamides.                                   le VIH. Faire un suivi lors du renouvellement des médicaments.

6   |    Québec Pharmacie     |   juin 2013   |   www.Professionsante.ca
Lombalgie chronique commune - Profession Santé
infection opportuniste causée par le proto-                       d’autres médicaments dotés d’un groupement                                    200/µL1,2. Elle est moins coûteuse que l’atova-
zoaire Toxoplasma gondii1,2.                                      sulfonamide.                                                                  quone, bien que que la nébulisation soit faite en
  La monographie de l’association TMP-SMX                           Dans les autres options de prévention des PPJ,                              milieu hospitalier. Généralement bien tolérée,
fait mention d’une contre-indication chez les                     la dapsone – en monothérapie ou avec pyrimé-                                  une prophylaxie par inhalation de pentamidine
patients ayant une hypersensibilité aux sulfona-                  thamine et leucovorine – est utilisée chez des                                a déjà provoqué des manifestations extrapulmo-
mides3,4. Les réactions d’hypersensibilité dues                   patients intolérants à l’association TMP/SMX.                                 naires (foie, rate, moelle osseuse, etc.) de PPJ chez
aux sulfonamides sont de plusieurs types, dont la                 Cependant, la littérature médicale rapporte une                               des patients10. ■
plus grave peut mener à une anaphylaxie4,5.                       possibilité d’allergie croisée entre les sulfonami-
  L’associationTMP-SMX étant le traitement                        des et la dapsone, sulfone antibactérienne7. Le                               Acte pharmaceutique facturable
médicamenteux de choix dans la prévention                         risque est souvent considéré comme plus théori-                               Opinion pharmaceutique : empêcher la prise
de la PPJ, il faut, en premier lieu, considérer la                que que pratique; cependant, une étude a mon-                                 d’un médicament pour cause d’allergie (DIN
désensibilisation. Elle peut être effectuée deux                  tré un taux de réactions croisées de 21,7 %8.                                 00999001).
semaines après une réaction indésirable au                          L’atovaquone 1500 mg/jour, en suspension
cotrimoxazole sans gravité, qui a motivé l’arrêt                  orale, a une efficacité similaire pour la double                              Opinion pharmaceutique
temporaire du traitement. Elle réussit chez la                    prévention de la PPJ et de l’ET chez les patients                             Docteur Z,
plupart des personnes ayant auparavant pré-                       qui sont intolérants ou allergiques au cotri-                                 Je vous fais parvenir des informations concer-
senté une hypersensibilité et n’entraîne que                      moxazole et au dapsone. Malgré les données de                                 nant M. E.X. et son traitement préventif de la
rarement des réactions graves. Il faut com-                       la monographie rassurante concernant la tolé-                                 pneumonie à Pneumocystis jirovecii. M. E.X. a
mencer un traitement antihistaminique la                          rance (étude faite à partir de comprimés), le goût                            des antécédents de réaction anaphylactique (dif-
veille de la mise en route du protocole. Les                      de la suspension est généralement mal accepté,                                ficultés respiratoires et enflure au visage à la suite
doses sont administrées quotidiennement par                       ce qui nuit à l’observance. De plus, son coût est                             de la prise de sulfaméthoxazole). Parmi les solu-
paliers croissants, jusqu’à ce que la dose dési-                  élevé (~ 8763 $/an)9.                                                         tions de rechange possibles, je vous suggère la
rée soit atteinte. En cas de réaction mineure,                      La pentamidine 300 mg, administrée une fois                                 pentamidine 300 mg en nébulisation une fois
on redonne la même dose le lendemain. Si la                       par mois au moyen du nébuliseur Respirgard II,                                par mois, car elle présente un profil plus sécuri-
réaction disparaît, on peut passer au palier sui-                 est une solution de rechange en matière de pro-                               taire et favorise l’observance du traitement. Si
vant, sinon, il faut arrêter la désensibilisation6.               phylaxie chez les patients qui ne tolèrent pas le                             vous désirez plus d’informations, n’hésitez pas à
Toutefois, la désensibilisation est contre-indi-                  cotrimoxazole, mais elle ne protège pas contre                                me contacter.
quée chez les personnes ayant des antécédents                     les ET. Elle n’est donc utilisée que chez les                                   Cordialement,
de réaction grave au cotrimoxazole ou à                           patients ayant un décompte de CD4 entre 100 et                                  La pharmacienne.

RéféRences : 1. Centers for disease Control and Prevention. Guidelines for Prevention and treatment of opportunistic infections in HiV-infected Adults and
Adolescents. MMWR 2009; 58 (no. RR-4) April 10, 2009: 6-10. [Cité le 14 août 2012.] www.aidsinfo.nih.gov/guidelines. 2. British Columbia Centre for excellence in
HiV/Aids. therapeutic guidelines 2009 for opportunistic infections. Vancouver, C.-B: BC Centre for excellence in HiV/Aids; 2007. [Cité le 14 août 2012.] www.cfenet.
ubc.ca/our-work/initiatives/therapeutic-guidelines/opportunistic-infection-therapeutic-guidelines 3. Monographie PrSEPTRA® (triméthoprime-sulfaméthoxazole). Internet
Formats. Ottawa (ON): Santé Canada Médicaments et produits de santé; janvier 2012 [En ligne, fichier pdf. Cité le 14 août. 2012.] http://webprod3.hc-sc.gc.ca/dpd-bdpp/dispatch-
repartition.do?lang=fra 4. Martin M., Lacasse S. Allergie aux sulfonamides ? Québec Pharmacie 2008; 55(7) : 7-8. 5. Robitaille C. Anaphylaxie : traitement, prévention et allergies croisées.
Québec Pharmacie, avril 2009. 6. Directives sur la prophylaxie par le cotrimoxazole contre les infections liées au VIH chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte : recommandations pour une
approche de santé publique. Organisation mondiale de la santé 2007. [Cité le 14 août 2012.] www.who.int/hiv/pub/.../ctxguidelines_fr.pdf 7. DAPSONE tablet Label Information.
Jacobus Pharmaceutical Company, Inc. [Cité le 14 août 2012.] http://dailymed.nlm.nih.gov/dailymed/drugInfo.cfm?id=47891#nlm34069-5. 8. Holtzer CD, Flaherty JF Jr, Coleman RL.
Cross-reactivity in HIV-infected patients switched from trimethoprim-sulfamethoxazole to dapsone. Pharmacotherapy 1998; 18(4): 831-5. 9. Atovaquone (Mepron). Fact Sheet 538. [Cité
le 14 août 2012.] www.aidsinfonet.org/fact_sheet 10. Pentamidine Fact Sheet 537. [Cité le 14 août 2012.] www.aidsinfonet.org/fact_sheet
                                                    Les références portant un code de couleur indiquent au lecteur qu’il s’agit des références principales de l’article telles que choisies par le réviseur scientifique.

   FC
    Question de
                                                                                                                                         Répondez en ligne sur www.professionsante.ca,
                                                                                                                          section Ma FC en ligne; rechercher Québec Pharmacie, juin 2013.
                                                                                                                                              Date limite : 17 juin 2014. Donne 4 UFC.

    1. Selon les recommandations actuelles, à quel moment faut-il arrêter la prophylaxie primaire et secondaire pour prévenir la PPJ ?
    A Lorsque le patient infecté par le VIH reçoit un traitement antirétroviral C Lorsque le patient infecté par le VIH présente un décompte
       efficace et présente un décompte lymphocytaire CD4 de                      lymphocytaire CD4 de ≥ 200 cellules/μL et un pourcentage de CD4
       ≥ 200 cellules/μL depuis au moins trois mois.                              > 14 % depuis au moins trois mois.
    B Lorsque le patient infecté par le VIH reçoit un traitement antirétroviral D Lorsque le patient infecté par le VIH présente un décompte
       efficace et présente un décompte lymphocytaire CD4 de                      lymphocytaire CD4 de ≥ 200 cellules/μL et un pourcentage de CD4
       ≤ 200 cellules/μL depuis au moins trois mois.                              < 14 % depuis au moins trois mois.

                                                                                                                           www.Professionsante.ca                 |   juin 2013      |   Québec Pharmacie           |   7
Lombalgie chronique commune - Profession Santé
Texte rédigé par Joëlle Rhéaume-Majeau,                Texte original soumis                 Révision: Noura A. Shahid, B. Pharm.,
      place                B. Pharm., Pharmacie Vandergoten et Zaccara,           le 14 décembre 2012.                  Pharmacie Noura A. Shahid, tutrice dans les laboratoires
       aux                 Sainte-Marthe-sur-le-Lac, tutrice dans les                                                   de pratique professionnelle de Pharm. D.,
                           laboratoires de pratique professionnelle               Texte final remis                     Université de Montréal, et Geneviève Duperron, B. Pharm.,
    questions
                           de Pharm. D., Université de Montréal.                  le 5 janvier 2013.                    Pharmacie Geneviève Duperron, Blainville.

                                                                                      L’auteure et les réviseures scientifiques ne déclarent aucun conflit d’intérêts lié à la rédaction de cet article.

Quels traitements privilégier dans le cas du syndrome
de l’intestin irritable?
Objectifs d’apprentissage:
1. Reconnaître les symptômes associés au syndrome de l’intestin irritable (SII).
2. Déterminer les meilleurs choix de traitement du SII selon la prédominance des symptômes spécifiques (constipation ou diarrhée).
3. Distinguer les signaux d’alarme nécessitant une consultation médicale.

                                                       Objectifs du traitement                                               liées. L’intervention d’une nutritionniste et la
                                                       Une relation de confiance entre le patient et                         tenue d’un rapport d’événements sont fortement
             Présentation de la patiente               l’équipe traitante est primordiale. On voudra le                      suggérées3. L’exercice physique est également une
             (1re partie)                              rassurer quant au fait qu’il s’agit d’une affection                   mesure efficace dans le traitement du SII6,7.
                                                       chronique mais bénigne, le soulager de ses
   Mme L.R., 64 ans, se présente dans l’aire de        symptômes tout en établissant avec lui des atten-                     traitements pharmacologiques
   confidentialité, visiblement découragée, car        tes réalistes, favoriser un fonctionnement nor-                       Les symptômes sont classés en trois catégories :
   elle présente des symptômes oscillant entre         mal en société et au travail et traiter les comorbi-                  prédominance de la diarrhée (SII-D), prédomi-
   la diarrhée et la constipation, ainsi que des       dités psychosociales, s’il y a lieu2.                                 nance de la constipation (SII-C) ou alternance
   ballonnements. Elle travaillait jusqu’à tout                                                                              des deux symptômes (SII-A)5.
   récemment à la maison et, par conséquent,           Traitements                                                             Pour les patients souffrant de diarrhée, le lopéra-
   pouvait adapter son emploi du temps en              Méthodes non pharmacologiques (Mnp)                                   mide (ImodiumMD) 2 à 4 mg po prn (max 16 mg/
   fonction de ses symptômes. Mais la voilà nou-       La clé du traitement des symptômes du SII repose                      jour) est le meilleur choix de traitement; il est uti-
   vellement retraitée, s’adonnant maintenant à        sur les MNP. En effet, le meilleur traitement reste                   lisé surtout si le patient craint l’incontinence
   différentes activités en dehors de chez elle,       la modification de l’alimentation. Les change-                        fécale6. Quant au sulfate d’atropine/chlorhydrate
   dont un cours d’aérobie. Elle est parfois           ments proposés visent surtout à diminuer les fla-                     de diphénoxylate (LomotilMD), il serait moins effi-
   gênée d’y participer de peur d’avoir des            tulences et les gaz, puis à maîtriser la constipation                 cace, plus souvent associé à de la somnolence et son
   symptômes comme des flatulences et aime-            et la diarrhée. Le tableau I présente la liste des                    statut de narcotique le rend moins accessible.
   rait bien connaître quelques trucs et astuces       aliments à privilégier et à éviter1,5. Même si les                      Quant aux patients avec prédominance de consti-
   pour bien profiter de sa retraite.                  données au sujet des régimes d’exclusion sont                         pation, ils peuvent intégrer le psyllium à leur alimen-
                                                       limitées et parfois contradictoires, certains                         tation à raison de deux à quatre cuillères à soupe par
                                                       patients choisiront, à titre de test, de retirer pério-               jour avec beaucoup d’eau (demander au patient
Le syndrome de l’intestin irritable (SII), aussi       diquement certaines catégories d’aliments (p. ex.,                    d’espacer la prise d’environ trois heures de celle
appelé « côlon irritable », est considéré davantage    deux semaines sans produits laitiers, suivies de                      d’autres médicaments). Le choix d’un traitement
comme un trouble fonctionnel qu’une maladie,           deux semaines sans graines ou autres aliments                         qui n’exacerbe pas les flatulences est primordial;
car il ne cause ni inflammation ni modification        laissant des résidus, puis deux semaines sans épi-                    ainsi, le lactulose sera à éviter chez cette clientèle.
de la structure de la muqueuse intestinale1. Qua-      ces), afin de déterminer si leurs symptômes y sont                    Nouveau sur le marché canadien, le prucalopride
tre femmes pour un homme en sont atteintes, et
sa prévalence est de 12 % dans la population
générale2. Ses principaux symptômes sont des             I       Aliments à privilégier et à éviter en cas de syndrome de l’intestin irritable
douleurs et des crampes au ventre qui disparais-
sent souvent avec l’évacuation de gaz ou de selles,
de la constipation ou de la diarrhée parfois en              Aliments à privilégier                                      Aliments à éviter
alternance, des ballonnements et des flatulences,
des borborygmes, un besoin impérieux d’aller à               n    Psyllium (poudre ou flocons)                           n    Aliments trop épicés
la selle, une sensation d’évacuation incomplète              n    Céréales d’avoine                                      n    Aliments très gras
des selles et du mucus dans les selles3. Son étiolo-         n    Son de riz, de maïs, d’orge et de seigle               n    Aliments causant des gaz et des ballonnements,
gie est mal définie et quelques théories sur ses             n    Certains fruits : pommes, prunes,                           tels que les légumineuses, les crucifères, le maïs,
causes ont été avancées : une hypersensibilité                    oranges, pamplemousses, fraises,                            les oignons, les pois et les boissons gazeuses
neurologique dans les nerfs gastro-intestinaux,                   framboises, bleuets, poires et bananes                 n    L’alcool et les aliments contenant de la caféine,
du stress physique ou émotionnel, des perturba-              n    Carottes et betteraves                                         du sorbitol ou du fructose
tions de la flore intestinale, des problèmes ali-            n    Hydratation adéquate                                   n    Certains produits laitiers riches en lactose
mentaires, tels qu’allergies ou intolérances ali-                                                                        n    Glutamate monosodique (GMS)
mentaires, ou encore de mauvaises habitudes                                                                              n    Fruits et légumes crus
alimentaires4.

                                                                                                       www.Professionsante.ca                 |   juin 2013      |   Québec Pharmacie            |   11
Lombalgie chronique commune - Profession Santé
valles de 6 à 12 mois6. Les ISRS à faible dose (p. ex.,
       place                                                      fluoxétine ou paroxétine à 10 mg po die, maxi-                                                  Présentation de la patiente
        aux                                                       mum de 20 mg/jour) pourraient être envisagés                                                    (2e partie)
     questions                                                    chez les patients réfractaires aux ATC6.
                                                                                                                                                    Vous expliquez à L.R. les modifications qu’elle
                                                                  Et les probiotiques dans tout ça ?                                                peut apporter à son régime afin de diminuer
                                                                  Les probiotiques ne sont pas recommandés d’emblée                                 ses symptômes et la dirigez vers une nutri-
(ResotranMD) suscite un intérêt grandissant, mais                 dans le traitement du SII, mais ils sont considérés                               tionniste si nécessaire. Vous l’encouragez à
d’autres études devront être menées chez la clientèle             comme sécuritaires. Plusieurs souches de bactéries                                poursuivre ses activités physiques et lui pro-
souffrant de SII-C. Cet agoniste 5-HT4 est actuelle-              auraient possiblement un impact positif, mais plus                                posez un laxatif, comme le PEG 3350, pour ses
ment commercialisé pour traiter la constipation                   d’études sont nécessaires afin d’évaluer leur réel                                épisodes de constipation et le lopéramide
chronique réfractaire aux laxatifs chez les femmes                impact. Certaines souches de la famille des bifido-                               pour ses diarrhées. Vous lui mentionnez
et, contrairement à son prédécesseur de la même                   bactéries (infantis, lactis, animalis) auraient comme                             qu’elle devrait tout de même faire part de sa
classe retiré en 2007, le tégasérod (ZelnormMD), il               conséquence de diminuer les ballonnements, la dis-                                situation à son omnipraticien afin qu’il assure
aurait un profil cardiovasculaire sécuritaire8.                   tension abdominale, les gaz et la difficulté de déféca-                           le suivi des symptômes au fil du temps.
   Le traitement par des antispasmodiques (p. ex.,                tion. De plus, la prise de ces probiotiques augmente-
dicyclomine 10-20 mg po tid-qid ac, trimébutine                   rait le bien-être général des personnes souffrant de
200 mg po tid ac et pinavérium 50-100 mg po tid                   cette pathologie1. Notons que le nouveau produit                             familiale de cancer de l’intestin ou des ovaires,
ac) ne fait pas l’unanimité. En effet, certaines                  AlignMD contient la bactérie Bifidobacterium infantis                        maladie inflammatoire intestinale ou maladie
sources mentionnent que, s’ils sont utilisés, un                  35624. Quel que soit le produit retenu, un traitement                        cæliaque, changement récent et persistant dans
traitement de quelques semaines à la fois est                     d’un minimum de quatre semaines est recommandé                               les habitudes de défécation, masse abdominale,
recommandé2, tandis que d’autres suggèrent                        afin de connaître son impact sur les symptômes6.                             début tardif des symptômes (après 50 ou 60 ans,
qu’ils représenteraient une première ligne de                                                                                                  selon les différentes sources)2,3,5.
traitement, conjointement aux modifications de                    Autres options thérapeutiques
l’alimentation et du style de vie6.                               Une psychothérapie (p.ex., thérapie cognitivo-                               Conclusion
   Les patients souffrant de douleur abdominale                   comportementale, hypnose) est indiquée chez les                              Vivre avec une maladie chronique demeure un
chronique, que les laxatifs, le lopéramide et les                 patients qui ne répondent pas aux traitements                                défi quotidien qui peut avoir un impact psychoso-
antispasmodiques n’ont pas aidés, pourraient                      pharmacologiques après 12 mois6. L’acupuncture                               cial important, et les patients atteints du SII n’y
prendre un antidépresseur tricyclique (ATC),                      n’est pas recommandée d’emblée, une récente                                  échappent pas. Une consultation basée sur une
comme l’amitriptyline ou la désipramine. Toute-                   méta-analyse n’ayant pas décelé d’effet positif sur                          relation de confiance, une explication détaillée de
fois, il faudra être attentif à l’exacerbation de la              la gravité des symptômes ni sur la qualité de vie                            la façon d’auto-ajuster les antidiarrhéiques, laxa-
constipation chez ces patients. Le traitement                     des patients, tout comme pour la réflexologie7,9.                            tif, ou antispasmodiques, ainsi que le renforce-
devrait être commencé à faible dosage, soit 5 à                                                                                                ment des MNP permettront au pharmacien
10 mg, et augmenté, selon l’efficacité et la tolé-                Signaux d’alarme nécessitant                                                 d’outiller le patient pour qu’il devienne autonome
rance, par incrément de 10 mg toutes les deux                     une référence à un médecin                                                   dans la gestion de son trouble fonctionnel. ■
semaines, pour un maximum de 30 mg par jour.                      Voici quelques symptômes alarmants justifiant
Les patients devraient être réévalués chaque mois                 que le patient soit dirigé vers un médecin spécia-
jusqu’à l’obtention de la dose efficace, trois mois               liste ou un omnipraticien : anémie, saignements
après l’obtention de la dose optimale puis à inter-               intestinaux, perte de poids importante, histoire

RéféRences : 1. Extenso : Le centre de référence sur la nutrition de l’Université de Montréal. Montréal. [En ligne. Modifié le 28 novembre 2012; cité le 14 décembre 2012.]
www.extenso.org/article/le-syndrome-de-l-intestin-irritable/. 2. Grant Thompson W. Chapter 57. Irritable Bowel Syndrome. Dans : Association des pharmaciens du Canada. Therapeutic
Choices, 5e édition. Ottawa : Jean Gray. 2007; 770-8. 3. Dalrymple J, Bullock I. Diagnosis and management of irritable bowel syndrome in adults in primary care: Summary of NICE guidance. BMJ
8 mars 2008; 336(7643): 556-8. 4. Société canadienne de recherche gastro-intestinale. Montréal. [En ligne. Cité le 14 décembre 2012.] www.mauxdeventre.org/centre-
dinformation/irritable-bowel-syndrome.html. 5. Ford AC, Talley NJ. Irritable bowel syndrome. BMJ 2012; 345: e5836. 6. National Collaboration Center for Nursing and Supportive
Care. Clinical Practice Guidelines. Irritable bowel syndrome in adults: Diagnosis and management of irritable bowel syndrome in primary care. Londres : Royal College of
Nursing; 2008. 7. Asare F, Storsrud S, Simren M. Meditation over medication for irritable bowel syndrome? On exercise and alternative treatments for irritable bowel syndrome. Curr Gastroenterol
Rep. août 2012; 14(4): 283-9. 8. Quigley EMM. Prucalopride: Safety, efficacy and potential applications.Ther Adv Gastroenterol. 2012; 5(1): 23-30. 9. Manheimer E, Wieland LS, Cheng K, Li SM, Shen
X, Berman BM, et coll. Acupuncture for irritable bowel syndrome: Systematic review and meta-analysis. Am J Gastroenterol. juin 2012; 107(6): 835-47; quiz 848.
                                                                  Les références portant un code de couleur indiquent au lecteur qu’il s’agit des références principales de l’article telles que choisies par l’auteure.

     FC
     Question de
                                                                                                                                        Répondez en ligne sur www.professionsante.ca,
                                                                                                                        section Ma FC en ligne; rechercher Québec Pharmacie, juin 2013.
                                                                                                                                             Date limite : 17 juin 2014. Donne 4 UFC.

     2. Quel énoncé est faux ?                                                                          D Les fibres insolubles sont à limiter, alors que les fibres solubles, comme
     A Plus de femmes que d’hommes sont affectées par le SII et l’étiologie de                            celles contenues dans le son d’avoine, sont à privilégier, de même que
        ce trouble fonctionnel n’est pas clairement identifiée.                                           celles présentes dans certains fruits (pommes, prunes, oranges,
                                                                                                          pamplemousses, fraises, framboises, bleuets, poires et bananes).
     B D’autres options thérapeutiques comme la psychothérapie et l’hypnose
        peuvent avoir un impact positif sur la maîtrise des symptômes de SII.                           E Certaines familles de probiotiques, comme celle des bifidobactéries,
                                                                                                          auraient un impact favorable sur les gaz et la constipation qui affectent
     C Les laxatifs, comme les agents de masse (p. ex., psyllium) et le lactulose, sont                   les individus atteints de SII.
        les traitements de choix de la constipation chez les patients atteints de SII.

12   |   Québec Pharmacie      |   juin 2013   |   www.Professionsante.ca
Lombalgie chronique commune - Profession Santé
Texte rédigé par Noura A. Shahid, B. Pharm.,                   Texte original soumis                   Révisé par : John Zannis, B. Sc., B. Pharm.,
                              Pharmacie Noura A. Shahid, tutrice pour les cours de           le 31 janvier 2013.                     pharmacien-chef, Pharmacie Sylvain Gaudreault,
    les pages                 laboratoire de pratique professionnelle de Pharm. D.,                                                  Laval, et Sarah Girard, Pharm. D. Pharmacie Morin.
      bleues                  Université de Montréal, et responsable de la chronique         Texte final remis
                              «Place aux questions» de la revue Québec Pharmacie.            le 7 avril 2013.

                                                                                         L’auteure et les réviseurs scientifiques ne déclarent aucun conflit d’intérêts lié à la rédaction de cet article.

Lombalgie chronique commune:
revue des approches de diagnostic et de traitement
objectifs d’aPPrentissage:
1. Connaître la physiopathologie et le diagnostic de la lombalgie chronique commune (LCC)
2. Connaître les différentes approches de traitement non pharmacologiques et pharmacologiques disponibles pour la LCC,
   ainsi que les objectifs du traitement.
3. Connaître les différentes options de traitement invasives (deuxième ligne)

                                                           médicaments, examens de diagnostic, examens                         types de lombalgie. D’abord, la lombalgie spécifi-
                                                           requis par la CSST, perte de productivité au tra-                   que qui peut être due à un problème médical spé-
              Présentation                                 vail, etc.)1-3. Elle est également la principale cause              cifique (tumeur cancéreuse, fracture vertébrale,
              de la patiente 1                             d’invalidité au travail chez les moins de 45 ans4. La               infection, affection rhumatismale inflamma-
                                                           prise en charge de la lombalgie chronique est                       toire, etc.)3,8,9. Toutefois, la plupart des cas d’adul-
   Mme DD, 33 ans, travaille dans un CHSLD                 complexe. Elle repose sur une approche multidis-                    tes en âge de travailler sont associés à des change-
   comme préposée aux bénéficiaires. Elle s’est            ciplinaire et exige généralement de multiples                       ments dégénératifs dans les structures
   blessée au bas du dos il y a six mois en soule-         interventions pharmacologiques et non pharma-                       anatomiques de la colonne vertébrale. Ils peuvent
   vant une personne âgée. Depuis, elle éprouve            cologiques et, par conséquent, un suivi régulier.                   alors être liés aux disques intervertébraux, aux
   une douleur sourde au milieu du bas du dos,                                                                                 vertèbres, aux muscles et aux ligaments (p. ex.,
   qui irradie un peu dans la fesse gauche et              Définition et présentation clinique                                 hernie discale, discopathies dégénératives, sté-
   jusqu’à la jambe. Après l’incident, Mme DD s’est        La lombalgie est une douleur en bas du dos, au                      nose spinale, arthrose); ils sont donc qualifiés de
   absentée de son travail pendant quatre semai-           niveau des vertèbres lombaires situées dans la                      « lombalgies communes » ou « lombalgies non
   nes au cours desquelles elle s’est reposée, a fait      région de la charnière lombo-sacrée, soit en des-                   spécifiques »7,9. Dans cet article, nous traitons sur-
   des exercices d’étirement, a suivi quelques trai-       sous de la dernière vertèbre qui porte une cote                     tout de la LCC qui constitue plus de 85 % des cas
   tements de physiothérapie, mais les bienfaits           s’étendant de la charnière dorso-lombaire (D12-                     de lombalgie chronique7-9.
   ont été limités. Le médecin lui a prescrit égale-       L1). Les vertèbres L4, L5 et S1 sont souvent concer-
   ment du naproxène 375 mg bid, de la cyclo-              nées. Les douleurs portant sur les vertèbres situées                Pathophysiologie
   benzaprine 10 mg tid prn et de l’hydromor-              au-dessus de la D12 sont appelées « dorsalgies ».                   La physiopathologie des lombalgies chroniques
   phone 2 mg toutes les quatre à six heures prn           Leurs causes, mécanismes et traitements diffè-                      est mal comprise. Le canal vertébral (aussi nommé
   durant deux semaines. Elle a fait une intolé-           rent de ceux de la lombalgie et ne sont pas traités                 « rachidien » ou « lombaire ») est formé par l’empi-
   rance aux AINS (brûlures d’estomac extrêmes)            dans cet article. On peut diviser la lombalgie en                   lement des vertèbres les unes sur les autres, sépa-
   et assure que sa douleur n’a pas été soulagée           trois catégories selon sa durée : aiguë (douleur                    rées par des disques intervertébraux. Il constitue
   complètement à la fin de ce traitement. Cette           durant jusqu’à environ quatre semaines; on l’ap-                    l’étui osseux protégeant la moelle, les méninges et
   douleur nuit à son travail et l’empêche de pra-         pelle alors « lumbago »); subaiguë (douleur persis-                 les racines nerveuses rachidiennes. De nombreu-
   tiquer certains loisirs. Son sommeil est parfois        tant de 4 à 12 semaines); chronique (douleur                        ses structures anatomiques peuvent être impli-
   perturbé. Elle admet qu’elle se sent parfois            constante de plus de 12 semaines)5-7. Alors que la                  quées dans la douleur : les modifications dégéné-
   aussi un peu déprimée et découragée. Pour-              majorité des cas aigus se guérissent en trois à qua-                ratives et les lésions des disques intervertébraux
   rait-on améliorer son traitement?                       tre semaines, 10 % à 40 % de ces derniers se trans-                 sont souvent incriminées, mais il y a aussi les mus-
                                                           forment en lombalgie chronique5. La douleur                         cles et les ligaments4,10. Le processus normal du
                                                           associée à la lombalgie chronique commune                           vieillissement conduit à des changements dégéné-
La lombalgie (low back pain) est le terme médical          (LCC) est généralement décrite comme intense,                       ratifs de la colonne vertébrale. Aussi, à la suite d’un
qui désigne les douleurs dans le bas du dos. Si la         diffuse ou cuisante dans une région particulière                    traumatisme important (p. ex., fracture, chute ou
douleur persiste pendant plus de 12 semaines, on           du dos et/ou des jambes (aussi appelée « douleur                    accident de voiture violent), des changements
posera souvent un diagnostic de lombalgie chro-            radiculaire »). Le patient pourrait aussi éprouver                  importants pourront avoir lieu. Ces changements
nique. De façon générale, la lombalgie est le pro-         un engourdissement, un picotement, une sensa-                       comprennent la formation d’ostéophytes (ou
blème de santé chronique le plus fréquent au               tion de brûlure ou des fourmillements dans les                      « éperon osseux », soit la prolifération de tissus
Canada après les allergies alimentaires, suivi de          jambes (aussi appelée « sciatique »)3,6,7. Les activi-              osseux immatures aux extrémités des os appelés
près par l’arthrite-rhumatisme1. Plus précisément,         tés quotidiennes régulières peuvent devenir diffi-                  « ostéophytes »), la dégénérescence de disques
de 25 % à 33 % des Canadiens souffriraient d’une           ciles, voire impossibles.                                           intervertébraux, la formation d’une hernie discale
lombalgie modérée ou grave1. Si son évolution                                                                                  (saillie d’un disque dans le canal vertébral), un
vers la chronicité n’est observée que dans 6 % à 8 %       Étiologie                                                           amincissement des disques10. La figure I illus-
des cas, la lombalgie est à l’origine de plus de 85 %      La lombalgie est un symptôme, et non une mala-                      tre quelques-unes des discopathies dégéné-
des coûts médicaux directs ou indirects (coûts des         die. Sur le plan étiologique, on distingue deux                     ratives11. On pense que des altérations dans les

                                                                                                 www.Professionsante.ca                     |   juin 2013        |   Québec Pharmacie              |   15
Lombalgie chronique commune - Profession Santé
d’atteinte ou de maintien d’une lombalgie chro-            l’importance de briser ce cycle en s’aidant des
                                                            nique et d’une invalidité de longue durée6,7,9. Les        méthodes non pharmacologiques, telles qu’un
         les pages                                          deux types de drapeaux sont présentés au                   programme intensif de réadaptation, de la réédu-
           bleues                                           tableau I 2,6,7,9. Une anamnèse et un examen               cation, un programme d’exercices physiques,
                                                            physique qui ne révèlent pas de drapeaux rouges            etc.8,13,14 Les thérapies non pharmacologiques
                                                            permettent de poser un diagnostic clinique fia-            peuvent être utilisées seules ou en association
                                                            ble, sans recours nécessaire à des techniques              avec les traitements pharmacologiques.
                                                            d’imagerie médicale7. Quant au recours à l’ima-               Les traitements qui bénéficient des niveaux de
                                                            gerie par résonance magnétique (IRM) ou à la               données probantes les plus élevés sont les pro-
               Présentation                                 tomodensitométrie (TDM) pour établir le dia-               grammes d’exercices physiques, les prises en
               de la patiente 1 (suite)                     gnostic, selon les recommandations fondées sur             charge comportementales et les approches multi-
                                                            les preuves de l’American College of Physicians            disciplinaires3,7,8,14. En effet, les prises en charge
     D’abord, compte tenu de la durée de ses dou-           (ACP) et l’American Pain Society (APS), l’ima-             comportant plusieurs interventions (p. ex., éduca-
     leurs (six mois) et en l’absence de drapeaux           gerie de routine, ou basée sur des tests de dia-           tion, programmes d’exercices, approche compor-
     rouges, on peut affirmer que Mme DD souf-              gnostic, ne doit pas être faite chez les patients          tementale et relaxation) sont plus efficaces qu’une
     fre de LCC. Mme DD pourrait bénéficier d’un            souffrant de LCC ou non spécifique4. En effet,             prise en charge isolée ou classique7,8,14. Quant aux
     traitement non pharmacologique qui pour-               chez les patients souffrant de lombalgie com-              massages et à l’acupuncture, ils sont légèrement
     rait comporter un programme d’exercices vi-            mune, les résultats des tests radiologiques, tomo-         utiles pour réduire la douleur chronique dans le
     sant le renforcement musculaire et la perte            densitométriques ou d’IRM ne sont pas associés             bas du dos7,8,14. D’ailleurs, le massage semble plus
     de poids. Aussi, dans le cadre d’une approche          aux symptômes exprimés par le patient ni à sa              efficace lorsque combiné à l’exercice physique, aux
     multidisciplinaire, un psychologue pourrait            capacité fonctionnelle 6,7,12. Les médecins ne doi-        étirements et à l’éducation7,8,14. Enfin, la thérapie
     l’aider à accepter son état. Quant à la médica-        vent effectuer des tests de diagnostic et d’image-         par laser de faible niveau, les supports lombaires,
     tion, l’usage d’un AINS devrait être évité (into-      rie que dans certains cas : chez ceux qui présen-          la traction, la stimulation nerveuse électrique
     lérance et manque d’efficacité dans le cas de          tent une douleur depuis plus de 12 semaines et             transcutanée (TENS) et les ultrasons offrent des
     Mme DD). Son médecin pourrait alors envisa-            qui sont à haut risque de graves déficits neurolo-         preuves très limitées, voire contradictoires, en
     ger l’ajout d’un ATC, comme l’amitriptyline ou         giques; lors de la présence d’une affection sous-          matière d’efficacité7,8,14. Le tableau II résume les
     la nortriptyline: la dose initiale est de 10 mg à      jacente spécifique (voir drapeaux rouges); ou              principales options non pharmacologiques et leur
     20 mg, que l’on augmente chaque semaine.               chez les candidats à des interventions invasives           place dans la prise en charge de la LCC3,7,8,14.
     La dose maximale habituellement rapportée              (p. ex., chirurgie)6,7,12. Il n’existe pas suffisam-
     est de 150 mg par jour20.                              ment de données probantes pour recommander                 traitements pharmacologiques
                                                            des examens complémentaires spécifiques                    Le traitement médicamenteux de la LCC est
                                                            (p. ex., techniques d’imagerie, techniques inter-          symptomatique. Le choix d’un médicament doit
propriétés biochimiques de la structure du dis-             ventionnelles, électromyographie) chez les                 reposer sur des preuves et être adapté autant que
que, la sensibilisation des terminaisons nerveuses          patients souffrant de LCC6,7,12.                           possible à chaque patient. Il devrait aussi s’appuyer
par la libération de médiateurs chimiques et la                                                                        sur des données pharmacologiques, sur les anté-
croissance vasculo-nerveuse peuvent toutes                  Traitements                                                cédents du patient et l’expérience clinique8,15-17.
contribuer à l’apparition de la douleur dans le bas         Le traitement de la LCC devrait se concentrer sur          Les médicaments couramment prescrits pour les
du dos4,10. En outre, des cytokines, telles que les         l’atténuation des symptômes, comme l’intensité             douleurs lombaires chroniques comprennent en
métalloprotéases matricielles (MMP), la phos-               de la douleur, la restauration de la capacité fonc-        première ligne l’acétaminophène et les anti-
pholipase A2, l’oxyde nitrique et le facteur de             tionnelle et la qualité de vie. Il devrait permettre       inflammatoires non stéroïdiens (AINS)8,15-17. En
nécrose tumorale-alpha (TNF-α) jouent un rôle               au patient de reprendre ses tâches complètes au            deuxième ligne, on trouve les opioïdes, les myore-
vital dans cette apparition4,10. Toutefois, des modi-       travail et de pratiquer les activités sociales et les      laxants, les anticonvulsivants et les antidépres-
fications qualitatives et fonctionnelles des muscles        loisirs qu’il aime4,5. Il est également important de       seurs tricycliques (ATC)8,15-17. L’Organisation
paravertébraux, ainsi que des facteurs de risque de         fixer des objectifs de traitement réalistes avec lui,      mondiale de la santé (OMS) a instauré l’« échelle
chronicité d’ordre psychologique, socioprofes-              en lui mentionnant qu’il est difficile de suppri-          analgésique », une approche par étapes pour gérer
sionnel et comportemental, sont actuellement                mer totalement la douleur et que la persistance            la douleur8,17. Cette échelle fournit une ligne
intégrés dans le modèle physiopathologique dit              d’un fond douloureux (gêne) n’est pas nécessaire-          directrice générale pour la sélection des médica-
« biopsychosocial de la lombalgie chronique4,7,10 ».        ment synonyme d’échec thérapeutique. Notons                ments contre la douleur d’intensité variable. Les
                                                            que le repos est inutile et pourrait même être nui-        directives de l’OMS ont été mises au point pour le
Diagnostic                                                  sible en abaissant le seuil de la douleur7,8. Ainsi, le    traitement de la douleur cancéreuse, mais elles
L’évaluation de la lombalgie chronique consiste             repos ne doit jamais être prescrit, mais seulement         peuvent être appliquées à d’autres types de dou-
à réaliser une anamnèse complète, comprenant                autorisé si l’intensité des douleurs l’exige, et il doit   leur8. Par exemple, la douleur d’intensité faible à
les antécédents médicaux du patient, et à faire un          être le plus court possible.                               modérée est souvent gérée par des analgésiques
examen physique6,7,9. Les signaux d’alarme («red                                                                       tels que l’acétaminophène et les AINS non sélec-
flags » ou « drapeaux rouges ») sont des facteurs           options non pharmacologiques                               tifs, ou par les inhibiteurs de la cyclo-oxygénase-2
physiques, dont le but est de repérer les lombal-           Tout d’abord, la lombalgie chronique est souvent           (COX-2)8,18. Les opioïdes peuvent être utilisés
gies spécifiques d’origine néoplasique, infec-              associée au « syndrome de déconditionnement »              pour traiter la douleur faible à modérée persis-
tieuse, inflammatoire ou fracturaire7,9. Leur pré-          en raison de l’inactivité physique13,14. Parce qu’il       tante ou qui augmente malgré l’usage des traite-
sence suggère une pathologie sous-jacente et                ressent des douleurs, le patient lombalgique évite         ments non opioïdes8,15-18. Toutefois, les opioïdes
nécessite une approche spécifique selon le dia-             des activités physiques et sociales par peur de            restent le pilier du traitement pour les patients
gnostic suspecté. Les facteurs de risque psycho-            souffrir ou d’aggraver ses lésions. Le patient se          ayant des douleurs invalidantes ou d’intensité
sociaux (« yellow flags » ou « drapeaux jaunes »),          trouve ainsi enfermé dans un cercle vicieux dont           modérée à sévère8,15-20. Les traitements par asso-
eux, sont des facteurs de passage à la chronicité,          il lui devient de plus en plus difficile de sortir :       ciation, habituellement des opioïdes avec acéta-
leur présence étant liée à un risque plus élevé             douleur - inactivité - déconditionnement. D’où             minophène et/ou un AINS, sont réservés aux

16   |   Québec Pharmacie      |   juin 2013   |   www.Professionsante.ca
Lombalgie chronique commune - Profession Santé
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