Soins aux personnes âgées - Intégrer la spiritualité ? - Resspir

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Soins aux personnes âgées
                   Intégrer la spiritualité ?

Monod.indb 1                                    27-10-16 12h25
Dans la même collection

               Eckhard Frick, Se laisser guérir. Réflexion spirituelle et psychanalytique,
                  Bruxelles, Lumen Vitae, 2011, 92 p.
               Stéfanie Monod-Zorzi, Soins aux personnes âgées. Intégrer la spiritualité ?,
                  Bruxelles, Lumen Vitae, 2012, 104 p.
               Guy Jobin, Des religions à la spiritualité. Une appropriation biomédicale du
                  religieux dans l’hôpital, Bruxelles, Lumen Vitae, 2012, 106 p.
               Thierry Collaud, Démence et résilience. Mobiliser la dimension spirituelle,
                  Bruxelles, Lumen Vitae, 2013, 104 p.
               Karlijn Demasure (Dir.), Se relever après l’abus sexuel. Accompagnement
                  psycho-spirituel des survivants, Bruxelles, Lumen Vitae, 2014, 104 p.
               Marc Desmet, Vivre la gestion hospitalière. Une question spirituelle ?, Namur,
                  Lumen Vitae, 2015, 104 p.
               Dominique Jacquemin (Dir.), Besoins spirituels. Soins, désirs, responsabilité,
                  2016, 84 p.

               © Éditions jésuites
               Belgique : 7 rue Blondeau B-5000 Namur
               France : 14 rue d’Assas, F-75006 Paris
               editions@editionsjesuites.com
               www.editionsjesuites.com

               Illustration et conception de couverture : Olivier Cravatte

               Tous droits de traduction et de reproduction
               réservés pour tous les pays
               © Éditions Lumen Vitae, 2012

               Troisième édition, 2016

               ISBN : 978-2-87324-431-6
               Dépôt légal : D/2012/0026/01

               Imprimé en Belgique

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Collection Soins et Spiritualités
                                 n° 2

                   Stéfanie Monod-Zorzi

               Soins aux personnes âgées
                   Intégrer la spiritualité ?

                     lumen vitae

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Comité scientifique « Soins et Spiritualités »

               Mme Cosette Odier, pasteure, superviseure CPT (Formation pastorale
                  à l’écoute et à la communication), coordinatrice et formatrice au
                  CHUV Lausanne, Suisse
               Prof. Dr. med. Eckhard Frick s.j., co-titulaire du professorat « Spiritual
                  Care », Université de Munich, Faculté de médecine, Allemagne
               Mme Serena Buchter, secrétaire de rédaction de la collection, Louvain-
                  la-Neuve, Belgique

               Prof. Pierre-Yves Brandt, professeur de psychologie de la religion,
                  Université de Lausanne, Suisse
               Père Bruno Cazin, vice-recteur de l’Université catholique de Lille,
                  médecin hématologue, Lille, France
               Prof. Thierry Collaud, médecin et théologien, professeur de théologie à
                  l’Université de Fribourg, Suisse
               Dr Marc Desmet s.j., enseignant invité au Centre Sèvres à Paris, médecin
                  en soins palliatifs à l’hôpital Jessa d’Hasselt, Belgique
               Dr Michel Fontaine op, infirmier, professeur, Haute École de la Santé
                  de la Source et Université de Lausanne, Suisse
               Prof. Dominique Jacquemin, professeur et éthicien, TECO-HELESI
                  Université catholique de Louvain et Centre d’éthique médicale,
                  Université catholique de Lille, France
               Prof. Guy Jobin, titulaire de la Chaire Religion, Spiritualité et Santé,
                  Faculté de théologie et de sciences religieuses, Université Laval,
                  Québec, Canada
               Prof. Alain Legault, inf., Ph. D., Faculté des sciences infirmières,
                  Univer­sité de Montral, Canada
               Sœur Marie-Pierre diaconesse de Reuilly, Coordinatrice des aumô­
                  neries de la Fondation Diaconesses de Reuilly, France
               Dr Stéfanie Monod-Zorzi, médecin gériatre, service de Gériatrie et
                  Réadaptation gériatrique, CHUV Lausanne, Suisse
               Pasteur Étienne Rochat-Meylan, aumônier, CHUV, Lausanne, Suisse
               Prof. John-Paul Vader, médecin de santé publique, Institut universitaire
                  de médecine sociale et préventive, CHUV, Lausanne, Suisse

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Chapitre 1

                                       Introduction

                      Prendre en compte la spiritualité des patients et intégrer
               cette dimension spirituelle dans la prise en charge des malades,
               voilà une idée qui fait son chemin depuis quelques années. Refait
               son chemin, devrions-nous plutôt dire, puisqu’il y a longtemps,
               médecine et religion ne formaient qu’une seule entité. Mais c’était
               il y a longtemps. Aujourd’hui, face à une médecine « déshuma­
               nisante », il faut redonner toute sa dimension au patient, favoriser
               une vision holistique de la personne malade et promouvoir la prise
               en compte de la spiritualité des patients. De très nombreux auteurs
               se sont bousculés ces dernières années pour clamer ce nouvel
               évangile. Mais peu d’entre eux ont répondu au « comment »
               prendre en compte cette spiritualité des patients.
                      Mais reprenons depuis le début.

                                                   La médecine actuelle,
                                              ses gloires et ses faiblesses

                      Notre médecine contemporaine est d’origine hippocratique.
               Avec Hippocrate1, la médecine est passée d’une pratique centrée
               sur la médiation entre le monde sensible et celui des esprits, à une

               1 Hippocrate le Grand ou Hippocrate de Cos, né vers 460 av. J.-C. dans
                 l’île de Cos et mort vers 370 av. J.-C. à Larissa, est un médecin grec
                 considéré comme le « père de la médecine ». Il est l’auteur du serment
                 d’Hippocrate.

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médecine rationnelle. Hippocrate a dissocié médecine et religion.
               L’acte de soigner a pris deux orientations, le soin du corps d’un
               côté et le soin de l’âme de l’autre, en distinguant claire­ment l’un
               et l’autre.
                      Cette médecine du corps a connu, au cours du siècle dernier,
               des avancées technologiques des plus spectaculaires. Ces progrès
               ont permis de révolutionner l’évolution de nombreuses maladies
               (maladies infectieuses !) et ont largement amélioré l’existence de
               nombreux malades, nul ne peut en disconvenir. Les progrès de ces
               dernières décennies, par exemple en ce qui concerne le traitement
               et la prise en charge des pathologies cardio-vasculaires, ont fait
               diminuer de manière spectaculaire la mortalité, ce qui a été une
               raison majeure du gain en espérance de vie, en particulier entre
               65 et 80 ans. Ces progrès technologiques nous ont aussi per­
               mis d’améliorer encore plus notre connaissance biologique de
               l’humain. Aujourd’hui, des technologies hyperpointues, comme
               la résonance magnétique, suscitent énormément d’espoir, non
               seulement pour notre compréhension du fonctionnement cognitif
               et émotionnel du cerveau humain, mais aussi pour le traitement
               des maladies dégénératives. Cette connaissance est grisante et
               nous fait aller jusqu’au fantasme de pouvoir maîtriser un jour notre
               propre cerveau, notre propre biologie, notre propre création.
                      Toutefois, sauf dans quelques cas particuliers, la courbe
               expo­nentielle de l’avancée technologique contribue de moins en
               moins à l’amélioration clinique et se traduit de moins en moins
               en bénéfices fonctionnels ou de qualité de vie pour les patients.
               Ce constat est d’autant plus probant dans le cadre des soins aux
               personnes âgées. Les progrès technologiques ont repoussé spec­
               taculairement les décès liés aux maladies cardio-vasculaires, mais
               en contre partie, sont à l’origine directe de l’augmentation extra­
               ordinaire des pathologies chroniques invalidantes, de la dépen­
               dance fonctionnelle et donc d’une autre forme de souffrance.

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Aujourd’hui, l’allongement de l’espérance de vie, directe­
               ment lié aux progrès de cette médecine rationnelle, et le vieillisse­
               ment de la population, posent de nombreuses questions éthiques.
               Les personnes du grand âge ont-elles droit aux mêmes prestations
               techniques que les patients plus jeunes ? Doit-on admettre aux
               soins intensifs des patients très âgés alors que les places sont
               rares ? Doit-on autoriser que des patients âgés soient mis sur des
               listes de greffes (rein, cœur, poumon…) et puissent bénéficier
               d’une greffe avant un patient plus jeune ? Peut-on accepter
               qu’un patient, en l’absence de souffrances intolérables, meure
               par suicide assisté à l’hôpital ? Quels sont les lieux de soins les
               plus adaptés pour prendre en charge des personnes âgées avec
               des troubles cognitifs ? L’hôpital, avec son morcellement en ser­
               vices et spécialités, sa discontinuité (changement de personnel
               tous les jours) et son stress, est-il adapté à la prise en charge de
               ces personnes qui cherchent des repères ? Comment permettre
               le maintien à domicile dans de bonnes conditions des personnes
               très âgées ? Peut-on laisser rentrer seule à domicile une personne
               qui est à haut risque de se mettre en danger (chutes, oublis de
               plaques allumées…) et qui ne peut admettre l’idée d’une entrée en
               institution ? La liste pourrait être longue et témoigne de nombreux
               enjeux pour lesquels la médecine moderne, avec sa biologie, sa
               technique, sa génétique ne peut donner de réponses simples. Il y a
               des enjeux humains derrière toutes ces questions.
                      La biomédecine semble ne pas pouvoir donner de réponses
               satisfaisantes pour construire ces prises en charge. Cette méde­
               cine moderne, conçue pour repousser la mort, s’essouffle dans
               sa capacité à guérir et résoudre la souffrance. La médecine, dont
               l’hypertechnisisation renvoie l’image d’une médecine « qui par­
               cellise » l’individu, est en quête d’humanité. Les patients eux-
               mêmes recherchent une médecine plus humaine, plus globale, dans
               laquelle il resterait une place pour le divin, le surnaturel. C’est le
               développement de toutes les médecines dites « parallèles ».

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Notre médecine est en quête de sens. Elle réalise aujourd’hui
               ses limites et la résolution des questions éthiques devient un enjeu
               d’avenir.

                                La quête de sens et le développement
                                                          de l’éthique

                     Face à ces questions éthiques, la médecine cherche à trou­
               ver les moins mauvaises réponses. C’est le champ de l’éthique
               biomédicale.
                     Née dans les années 1960 d’une prise de conscience
               de l’impuissance de la morale et de la toute-puissance de la
               science dans le domaine médical2, l’éthique biomédicale peut
               être définie comme l’étude interdisciplinaire de l’ensemble des
               conditions qu’exige une gestion responsable de la vie humaine
               dans le cadre des progrès rapides et complexes du savoir et des
               technologies3. Après la bioéthique classique nord-américaine
               et son « principisme »4, d’autres courants éthiques se sont
               déve­loppés. On peut citer l’éthique du « care »5 (l’éthique de

               2 H.K. Beecher, “Ethics and Clinical Research”, dans New England Journal
                 of Medecine, 274(24), 1966, pp. 1354-1360.
               3 L. Benaroyo, Éthique et responsabilité en médecine, Genève, Médecine &
                 Hygiène, 2006.
               4 Éthique qui appréhende la réflexion éthique à partir des quatre grands
                 prin­cipes de la bioéthique que sont la bienfaisance, l’autonomie, la non-
                 malfaisance et la justice. T. Beauchamp, J. Childress, Principles of
                 Biomedical Ethics, New York, Oxford University Press, 2001.
               5 F. Brugère, L’éthique du « care », coll. « Que sais-je ? », Paris, PUF,
                 2011.

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la sollicitude pour autrui), l’éthique narrative6 (qui consiste à
               redonner la parole à la personne malade, à donner une texture
               au cœur du discours scientifique) et l’éthique de la vulnérabilité7
               (reconnaissance de la fragilité d’autrui et de la responsabilité
               pour l’autre fragilisé) qui servira de cadre ci-après. Ces champs
               de l’éthique portent un grand intérêt à une meilleure connaissance
               de la personne et prônent la prise en compte de l’individu dans
               sa globalité, c’est-à-dire aussi avec sa spiritualité, sa « couche
               exis­tentielle » et ses croyances religieuses8. Ainsi, alors que la
               médecine hippocratique avait évacué totalement la question du
               spirituel, la médecine d’aujourd’hui cherche à reconstruire des
               liens avec la spiritualité.
                      C’est donc dans ce contexte d’évolution technique et du
               déve­loppement du champ de l’éthique biomédicale, qu’est rendue
               aujourd’hui possible une rencontre entre médecine et spiritualité.
               La médecine moderne cherche à développer des modèles intégratifs
               qui pourront concilier technique et modernité avec cette vision
               holistique de la personne. Ces modèles sont basés en grande partie

               6 D. Caenepeel, G. Jobin, “Discursivité et co-autorité en éthique clinique :
                 regard critique sur le rôle et les fonctions de la délibération éthique
                 en comité”, dans Journal international de Bioéthique, (3) 16, 2005,
                 pp. 105-133.
               7 C. Pelluchon, L’autonomie brisée. Bioéthique et philosophie, coll.
                 Léviathan, Paris, PUF, 2009. Cette éthique donne une conception de
                 l’homme qui s’appuie sur la valorisation des individus qui ne sont pas
                 pensés à partir de leurs privations, mais à partir de leur mode d’être. Elle
                 parle de la fragilité et de la responsabilité pour l’autre fragilisé. Cette
                 éthique se distancie clairement du principisme et notamment de l’éthique de
                 l’autonomie (D. Vidal, “Corine Pelluchon, L’autonomie brisée. Bioéthique
                 et philosophie”, dans Archives de sciences sociales des religions, 148
                 octobre-décembre 2009, document 148-102, mis en ligne le 3 juin 2009).
               8 D. Jacquemin, “Spiritualité : il est question de soigner”, dans Revue éthica
                 clinica, 2006, p. 44.

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sur celui d’Engel9 qui déjà à la fin des années 1970, avait fait
            la promotion d’un modèle de prise en compte de l’individu qui
            ne se limiterait pas au biologique mais inclurait les dimensions
            psychologique et sociale de la personne. Il y a quelques années,
            dans le contexte de la prise en charge des patients en fin de vie,
            D. Sulmasy a proposé l’extension du modèle d’Engel en y ajoutant
            la dimension spirituelle10. Il a ainsi plaidé pour le développement
            d’un modèle bio-psycho-social et spirituel de prise en charge des
            patients. Dans ce type de modèle, toutes les dimensions sont en
            interdépendances et aucune ne peut être considérée de manière
            isolée, car le tout constitue quelque chose de plus grand. Ainsi une
            attention égale devrait être portée à chacune de ces dimensions
            pour favoriser une vision globale de la personne malade. Il paraît
            donc essentiel d’explorer cette sphère spirituelle.
                   La question cruciale reste de savoir comment mettre en œuvre
            un véritable modèle bio-psycho-social et spirituel qui pourrait
            contribuer à une éthique du soin. Pour cela, il est donc nécessaire
            de répondre au comment prendre en compte la spiritualité des
            patients pour permettre une véritable intégration de cette dimen­
            sion spirituelle avec les autres dimensions traditionnelles biolo­
            gique, psychologique et sociale.
                   L’enjeu de ce livre n’est pas de répondre simplement à
            la question de la faisabilité d’une évaluation et d’une prise en
            compte de la spiritualité des patients âgés. L’enjeu est de savoir si
            l’intégration de la dimension spirituelle est réalisable dans notre
            manière de pratiquer la médecine aujourd’hui et comment la mise

            9 G.L. Engel, “The Need for a New Medical Model: A Challenge for
               Biomedicine”, dans Science, 196(4286), 1977, pp. 129-136.
            10 D.P. Sulmasy, “A Biopsychosocial-Spiritual Model for the Care of
               Patients at the End of Life”, dans Gerontologist, 42, Special Issue 3, 2002,
               pp. 24-33.

            10

Monod.indb 10                                                                                 27-10-16 12h25
en œuvre d’un modèle intégratif peut contribuer au développement
                d’une éthique de soin aux personnes âgées, en particulier chez
                celles séjournant en institution de soins.
                      Après avoir redéfini le contexte des soins aux personnes
                âgées vulnérables, ce texte décrira les risques et bénéfices à attendre
                de la prise en compte de la dimension spirituelle des patients âgés
                en institution de soin et présentera un modèle d’intégration de la
                dimension spirituelle dans les soins.

                                                                                    11

Monod.indb 11                                                                             27-10-16 12h25
Table des matières

                Chapitre 1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  5
                   La médecine actuelle, ses gloires et ses faiblesses. . . . . . . . . . . . . . . . . .  5
                   La quête de sens et le développement de l’éthique. . . . . . . . . . . . . . . . . .  8
                Chapitre 2. Enjeux éthiques de la prise en charge
                   des personnes âgées vulnérables. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  13
                   La vulnérabilité des personnes âgées en perte d’autonomie. . . . . . . . . .  15
                       La dépendance fonctionnelle et la dépendance à autrui . . . . . . . . . .  17
                       La perte de l’autonomie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  18
                   L’asymétrie de la relation avec le patient vulnérable . . . . . . . . . . . . . . .  21
                   La responsabilité face à la vulnérabilité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  22
                       Une responsabilité de la société. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  22
                       Une responsabilité de l’institution de soin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  23
                       Une responsabilité individuelle du soignant. . . . . . . . . . . . . . . . . . .  24
                   Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  26
                Chapitre 3. Prendre en compte la spiritualité de la personne âgée
                   en institution de soin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  29
                   La spiritualité des patients, de quoi parle-t-on ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . .  30
                       Quelques définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  30
                   Prendre en compte la spiritualité des patients :
                   les bénéfices attendus... et les risques !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  32
                       Les bénéfices attendus de la prise en compte de la spiritualité. . . . .  33
                       Les risques possibles liés à la prise en compte de la spiritualité. . . .  35
                       Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  38
                   Trois modèles théoriques de prise en compte de la spiritualité
                   des patients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  39
                       Le modèle technique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  39
                       Le modèle relationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  42
                       Le modèle intégré et interdisciplinaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  44
                       Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  46

                                                                                                                              99

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Chapitre 4. Présentation d’un modèle bio-psycho-social
               et spirituel intégré. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  47
               Le concept de prise en charge gériatrique interdisciplinaire. . . . . . . . . .  48
               Le modèle de besoins spirituels STIV. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  50
                   Définition du concept de spiritualité de la personne âgée
                   hospitalisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  51
                   L’opérationnalisation du concept de spiritualité
                   et la définition du modèle de besoins spirituels STIV. . . . . . . . . . . .  53
               Utilisation du modèle de besoins spirituels STIV
               et intégration avec les autres dimensions traditionnelles du soin . . . . . .  56
                   Étape 1 : Évaluation de la dimension spirituelle du patient . . . . . . .  57
                   Étape 2 : Intégration de la dimension spirituelle
                   avec les autres dimensions du soin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  59
                   Étape 3 : Construction d’un projet de soin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  60
               Exemple d’utilisation du modèle de besoins spirituels STIV. . . . . . . . .  61
                   L’histoire de Mr X. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  61
                   L’analyse de l’entretien sur la base du modèle de besoins
                   spirituels STIV. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  62
                   L’intégration avec les autres dimensions et la construction
                   du projet de soin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  63
               Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  65
            Chapitre 5. Les concepts de détresse spirituelle et d'intervention spirituelle
               sur la base du modèle STIV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  67
               Le concept de détresse spirituelle développé sur la base
               du modèle STIV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  68
                   Fréquence de la détresse spirituelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  70
                   Impact de la détresse spirituelle sur le devenir des patients . . . . . . .  71
                   Détresse spirituelle et dépression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  72
               Le concept d’intervention sur la détresse spirituelle. . . . . . . . . . . . . . . .  73
                   Le concept d’intervention spirituelle développé sur la base
                   du modèle STIV. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  75
               Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  80
            Chapitre 6. Quelques mots sur l'interdisciplinarité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  81
               Mise en œuvre du modèle de besoins spirituels STIV :
               enquête menée auprès des membres de l’équipe interdisciplinaire. . . . .  82
               Nouvelle interdisciplinarité : ce que cela implique pour les acteurs. . . .  83

            100

Monod.indb 100                                                                                                                 27-10-16 12h25
Pour les soignants membres de l’équipe interdisciplinaire. . . . . . . .  83
                          Pour les aumôniers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
                      Intégration et interdisciplinarité : conditions générales . . . . . . . . . . . . .  87
                      Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  90
                 Chapitre 7. Conclusion générale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  91
                    Prendre en compte ou ne pas prendre en compte la spiritualité
                    en institution de soins ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  91
                    Avantages et limites du modèle de besoins spirituels STIV. . . . . . . . . .  93
                    La suite à donner. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  95
                 Remerciements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  97
                 Table de matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  99

                                                                                                                              101

Monod.indb 101                                                                                                                        27-10-16 12h25
Monod.indb 102   27-10-16 12h25
Collection « Soins et spiritualités »

                        Le moment est sans doute propice pour publier une nouvelle
                 collection en accolant des mots qui, il y a quelques années encore, avaient
                 de la peine à se côtoyer : Soins et Spiritualités.
                 Quelques facteurs semblent confirmer cette actualité.
                    ®   Un fait de société. La question des spiritualités y est de plus
                        en plus présente, et la médecine, porteuse d’un mandat social,
                        n’y échappe pas. Beaucoup de personnes disent poursuivre une
                        démarche spirituelle sans pour autant se réclamer d’une apparte­
                        nance religieuse.
                    ®   Le développement d’une approche soignante souhaitant avoir
                        un regard global sur les personnes. La parole de beaucoup de
                        patients, de soignants prônant une approche plus humaine,
                        moins exclusivement technique des soins, s’est faite entendre.
                        Les soins palliatifs, les soins aux personnes âgées, l’approche
                        médico-sociale, invitent largement les professionnels de la santé
                        à envisager la personne humaine dans toutes ses dimensions,
                        incluant les spiritualités. Ce regard global ouvre également à une
                        perspective plus large du « soin ».
                    ®   Le mélange de populations et la nécessité de prodiguer des soins
                        à des personnes pour qui la pratique religieuse est indissociable
                        de tous les actes de la vie. Les professionnels de la santé ne
                        peuvent plus dans ces circonstances reléguer cette dimension
                        de la personne dans sa sphère intime et si privée qu’ils ne s’en
                        soucieraient pas.
                    ®   Le développement important, cette dernière décennie, de la litté­
                        rature sur ces thèmes. Littérature principalement anglophone
                        ana­lysant l’impact de la religiosité sur les soins ou décrivant la
                        validation d’instruments de recherche pour évaluer le bien-être ou
                        la détresse spirituelle. Littérature qui a besoin de se développer

Monod.indb 103                                                                                 27-10-16 12h25
dans les pays francophones dans lesquels religion, spiritualité et
                  soins de santé n’ont traditionnellement pas les mêmes relations
                  que dans les pays anglophones.
                    Autant d’éléments qui incitent les éditions Lumen Vitae et une
            équipe de médecins, de soignants, de philosophes, de théologiens,
            de psychothérapeutes, impliqués dans le domaine des soins et de
            l’accompagnement spirituel à lancer une invitation à rassembler la
            réflexion existante sur le thème des spiritualités et des soins. Notre but
            est principalement de contribuer à développer une réflexion critique qui
            pourra rendre compte autant de ses choix méthodologiques que de ses
            présupposés spirituels ou théologiques, tout en restant une réflexion
            accessible aux professionnels du terrain.
                    La maison d’édition s’inscrit dans la tradition jésuite. Ce fondement
            sera le moteur pour une recherche de dialogue avec les différents courants
            spirituels et religieux. La collection abordera principalement les courants
            issus des spiritualités judéo-chrétiennes. Parfois elle ne manquera pas de
            présenter au lecteur des facettes des spiritualités dans d’autres traditions
            en investiguant cette richesse et exploitant ces différences.
                    Lancer la collection Soins et Spiritualités est certaine­ment une
            aventure.
                    Nous aimerions surtout que cette aventure devienne occasion de
            dialogue, non pas un dialogue idéologique pour ou contre l’intégration
            des spiritualités dans le discours du professionnel de la santé, mais
            surtout une manière de s’ouvrir à des regards différents, surprenants sur
            la réalité des soins, sur l’expérience de la maladie et de la santé. Nous
            espérons qu’un réseau de personnes prêtes à cet exercice de réflexivité,
            qui ne peut aller sans remise en question, se crée peu à peu et que ce
            réseau soit résolument multi-professionnel.
                    Que ce numéro inspire notre réflexion et nous incite à nous risquer
            à une forme d’écriture qui permette un dialogue entre l’auteur-e et ses
            lectrices et lecteurs. Une manière de rendre compte de nos choix, de nos
            aprioris et de nous rendre, peut-être, nous-mêmes plus libres dans notre
            pratique professionnelle !

Monod.indb 104                                                                              27-10-16 12h25
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