Soins aux personnes âgées - Intégrer la spiritualité ? - Resspir
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Soins aux personnes âgées Intégrer la spiritualité ? Monod.indb 1 27-10-16 12h25
Dans la même collection Eckhard Frick, Se laisser guérir. Réflexion spirituelle et psychanalytique, Bruxelles, Lumen Vitae, 2011, 92 p. Stéfanie Monod-Zorzi, Soins aux personnes âgées. Intégrer la spiritualité ?, Bruxelles, Lumen Vitae, 2012, 104 p. Guy Jobin, Des religions à la spiritualité. Une appropriation biomédicale du religieux dans l’hôpital, Bruxelles, Lumen Vitae, 2012, 106 p. Thierry Collaud, Démence et résilience. Mobiliser la dimension spirituelle, Bruxelles, Lumen Vitae, 2013, 104 p. Karlijn Demasure (Dir.), Se relever après l’abus sexuel. Accompagnement psycho-spirituel des survivants, Bruxelles, Lumen Vitae, 2014, 104 p. Marc Desmet, Vivre la gestion hospitalière. Une question spirituelle ?, Namur, Lumen Vitae, 2015, 104 p. Dominique Jacquemin (Dir.), Besoins spirituels. Soins, désirs, responsabilité, 2016, 84 p. © Éditions jésuites Belgique : 7 rue Blondeau B-5000 Namur France : 14 rue d’Assas, F-75006 Paris editions@editionsjesuites.com www.editionsjesuites.com Illustration et conception de couverture : Olivier Cravatte Tous droits de traduction et de reproduction réservés pour tous les pays © Éditions Lumen Vitae, 2012 Troisième édition, 2016 ISBN : 978-2-87324-431-6 Dépôt légal : D/2012/0026/01 Imprimé en Belgique Monod.indb 2 27-10-16 12h25
Collection Soins et Spiritualités n° 2 Stéfanie Monod-Zorzi Soins aux personnes âgées Intégrer la spiritualité ? lumen vitae Monod.indb 3 27-10-16 12h25
Comité scientifique « Soins et Spiritualités » Mme Cosette Odier, pasteure, superviseure CPT (Formation pastorale à l’écoute et à la communication), coordinatrice et formatrice au CHUV Lausanne, Suisse Prof. Dr. med. Eckhard Frick s.j., co-titulaire du professorat « Spiritual Care », Université de Munich, Faculté de médecine, Allemagne Mme Serena Buchter, secrétaire de rédaction de la collection, Louvain- la-Neuve, Belgique Prof. Pierre-Yves Brandt, professeur de psychologie de la religion, Université de Lausanne, Suisse Père Bruno Cazin, vice-recteur de l’Université catholique de Lille, médecin hématologue, Lille, France Prof. Thierry Collaud, médecin et théologien, professeur de théologie à l’Université de Fribourg, Suisse Dr Marc Desmet s.j., enseignant invité au Centre Sèvres à Paris, médecin en soins palliatifs à l’hôpital Jessa d’Hasselt, Belgique Dr Michel Fontaine op, infirmier, professeur, Haute École de la Santé de la Source et Université de Lausanne, Suisse Prof. Dominique Jacquemin, professeur et éthicien, TECO-HELESI Université catholique de Louvain et Centre d’éthique médicale, Université catholique de Lille, France Prof. Guy Jobin, titulaire de la Chaire Religion, Spiritualité et Santé, Faculté de théologie et de sciences religieuses, Université Laval, Québec, Canada Prof. Alain Legault, inf., Ph. D., Faculté des sciences infirmières, Université de Montral, Canada Sœur Marie-Pierre diaconesse de Reuilly, Coordinatrice des aumô neries de la Fondation Diaconesses de Reuilly, France Dr Stéfanie Monod-Zorzi, médecin gériatre, service de Gériatrie et Réadaptation gériatrique, CHUV Lausanne, Suisse Pasteur Étienne Rochat-Meylan, aumônier, CHUV, Lausanne, Suisse Prof. John-Paul Vader, médecin de santé publique, Institut universitaire de médecine sociale et préventive, CHUV, Lausanne, Suisse Monod.indb 4 27-10-16 12h25
Chapitre 1 Introduction Prendre en compte la spiritualité des patients et intégrer cette dimension spirituelle dans la prise en charge des malades, voilà une idée qui fait son chemin depuis quelques années. Refait son chemin, devrions-nous plutôt dire, puisqu’il y a longtemps, médecine et religion ne formaient qu’une seule entité. Mais c’était il y a longtemps. Aujourd’hui, face à une médecine « déshuma nisante », il faut redonner toute sa dimension au patient, favoriser une vision holistique de la personne malade et promouvoir la prise en compte de la spiritualité des patients. De très nombreux auteurs se sont bousculés ces dernières années pour clamer ce nouvel évangile. Mais peu d’entre eux ont répondu au « comment » prendre en compte cette spiritualité des patients. Mais reprenons depuis le début. La médecine actuelle, ses gloires et ses faiblesses Notre médecine contemporaine est d’origine hippocratique. Avec Hippocrate1, la médecine est passée d’une pratique centrée sur la médiation entre le monde sensible et celui des esprits, à une 1 Hippocrate le Grand ou Hippocrate de Cos, né vers 460 av. J.-C. dans l’île de Cos et mort vers 370 av. J.-C. à Larissa, est un médecin grec considéré comme le « père de la médecine ». Il est l’auteur du serment d’Hippocrate. 5 Monod.indb 5 27-10-16 12h25
médecine rationnelle. Hippocrate a dissocié médecine et religion. L’acte de soigner a pris deux orientations, le soin du corps d’un côté et le soin de l’âme de l’autre, en distinguant clairement l’un et l’autre. Cette médecine du corps a connu, au cours du siècle dernier, des avancées technologiques des plus spectaculaires. Ces progrès ont permis de révolutionner l’évolution de nombreuses maladies (maladies infectieuses !) et ont largement amélioré l’existence de nombreux malades, nul ne peut en disconvenir. Les progrès de ces dernières décennies, par exemple en ce qui concerne le traitement et la prise en charge des pathologies cardio-vasculaires, ont fait diminuer de manière spectaculaire la mortalité, ce qui a été une raison majeure du gain en espérance de vie, en particulier entre 65 et 80 ans. Ces progrès technologiques nous ont aussi per mis d’améliorer encore plus notre connaissance biologique de l’humain. Aujourd’hui, des technologies hyperpointues, comme la résonance magnétique, suscitent énormément d’espoir, non seulement pour notre compréhension du fonctionnement cognitif et émotionnel du cerveau humain, mais aussi pour le traitement des maladies dégénératives. Cette connaissance est grisante et nous fait aller jusqu’au fantasme de pouvoir maîtriser un jour notre propre cerveau, notre propre biologie, notre propre création. Toutefois, sauf dans quelques cas particuliers, la courbe exponentielle de l’avancée technologique contribue de moins en moins à l’amélioration clinique et se traduit de moins en moins en bénéfices fonctionnels ou de qualité de vie pour les patients. Ce constat est d’autant plus probant dans le cadre des soins aux personnes âgées. Les progrès technologiques ont repoussé spec taculairement les décès liés aux maladies cardio-vasculaires, mais en contre partie, sont à l’origine directe de l’augmentation extra ordinaire des pathologies chroniques invalidantes, de la dépen dance fonctionnelle et donc d’une autre forme de souffrance. 6 Monod.indb 6 27-10-16 12h25
Aujourd’hui, l’allongement de l’espérance de vie, directe ment lié aux progrès de cette médecine rationnelle, et le vieillisse ment de la population, posent de nombreuses questions éthiques. Les personnes du grand âge ont-elles droit aux mêmes prestations techniques que les patients plus jeunes ? Doit-on admettre aux soins intensifs des patients très âgés alors que les places sont rares ? Doit-on autoriser que des patients âgés soient mis sur des listes de greffes (rein, cœur, poumon…) et puissent bénéficier d’une greffe avant un patient plus jeune ? Peut-on accepter qu’un patient, en l’absence de souffrances intolérables, meure par suicide assisté à l’hôpital ? Quels sont les lieux de soins les plus adaptés pour prendre en charge des personnes âgées avec des troubles cognitifs ? L’hôpital, avec son morcellement en ser vices et spécialités, sa discontinuité (changement de personnel tous les jours) et son stress, est-il adapté à la prise en charge de ces personnes qui cherchent des repères ? Comment permettre le maintien à domicile dans de bonnes conditions des personnes très âgées ? Peut-on laisser rentrer seule à domicile une personne qui est à haut risque de se mettre en danger (chutes, oublis de plaques allumées…) et qui ne peut admettre l’idée d’une entrée en institution ? La liste pourrait être longue et témoigne de nombreux enjeux pour lesquels la médecine moderne, avec sa biologie, sa technique, sa génétique ne peut donner de réponses simples. Il y a des enjeux humains derrière toutes ces questions. La biomédecine semble ne pas pouvoir donner de réponses satisfaisantes pour construire ces prises en charge. Cette méde cine moderne, conçue pour repousser la mort, s’essouffle dans sa capacité à guérir et résoudre la souffrance. La médecine, dont l’hypertechnisisation renvoie l’image d’une médecine « qui par cellise » l’individu, est en quête d’humanité. Les patients eux- mêmes recherchent une médecine plus humaine, plus globale, dans laquelle il resterait une place pour le divin, le surnaturel. C’est le développement de toutes les médecines dites « parallèles ». 7 Monod.indb 7 27-10-16 12h25
Notre médecine est en quête de sens. Elle réalise aujourd’hui ses limites et la résolution des questions éthiques devient un enjeu d’avenir. La quête de sens et le développement de l’éthique Face à ces questions éthiques, la médecine cherche à trou ver les moins mauvaises réponses. C’est le champ de l’éthique biomédicale. Née dans les années 1960 d’une prise de conscience de l’impuissance de la morale et de la toute-puissance de la science dans le domaine médical2, l’éthique biomédicale peut être définie comme l’étude interdisciplinaire de l’ensemble des conditions qu’exige une gestion responsable de la vie humaine dans le cadre des progrès rapides et complexes du savoir et des technologies3. Après la bioéthique classique nord-américaine et son « principisme »4, d’autres courants éthiques se sont développés. On peut citer l’éthique du « care »5 (l’éthique de 2 H.K. Beecher, “Ethics and Clinical Research”, dans New England Journal of Medecine, 274(24), 1966, pp. 1354-1360. 3 L. Benaroyo, Éthique et responsabilité en médecine, Genève, Médecine & Hygiène, 2006. 4 Éthique qui appréhende la réflexion éthique à partir des quatre grands principes de la bioéthique que sont la bienfaisance, l’autonomie, la non- malfaisance et la justice. T. Beauchamp, J. Childress, Principles of Biomedical Ethics, New York, Oxford University Press, 2001. 5 F. Brugère, L’éthique du « care », coll. « Que sais-je ? », Paris, PUF, 2011. 8 Monod.indb 8 27-10-16 12h25
la sollicitude pour autrui), l’éthique narrative6 (qui consiste à redonner la parole à la personne malade, à donner une texture au cœur du discours scientifique) et l’éthique de la vulnérabilité7 (reconnaissance de la fragilité d’autrui et de la responsabilité pour l’autre fragilisé) qui servira de cadre ci-après. Ces champs de l’éthique portent un grand intérêt à une meilleure connaissance de la personne et prônent la prise en compte de l’individu dans sa globalité, c’est-à-dire aussi avec sa spiritualité, sa « couche existentielle » et ses croyances religieuses8. Ainsi, alors que la médecine hippocratique avait évacué totalement la question du spirituel, la médecine d’aujourd’hui cherche à reconstruire des liens avec la spiritualité. C’est donc dans ce contexte d’évolution technique et du développement du champ de l’éthique biomédicale, qu’est rendue aujourd’hui possible une rencontre entre médecine et spiritualité. La médecine moderne cherche à développer des modèles intégratifs qui pourront concilier technique et modernité avec cette vision holistique de la personne. Ces modèles sont basés en grande partie 6 D. Caenepeel, G. Jobin, “Discursivité et co-autorité en éthique clinique : regard critique sur le rôle et les fonctions de la délibération éthique en comité”, dans Journal international de Bioéthique, (3) 16, 2005, pp. 105-133. 7 C. Pelluchon, L’autonomie brisée. Bioéthique et philosophie, coll. Léviathan, Paris, PUF, 2009. Cette éthique donne une conception de l’homme qui s’appuie sur la valorisation des individus qui ne sont pas pensés à partir de leurs privations, mais à partir de leur mode d’être. Elle parle de la fragilité et de la responsabilité pour l’autre fragilisé. Cette éthique se distancie clairement du principisme et notamment de l’éthique de l’autonomie (D. Vidal, “Corine Pelluchon, L’autonomie brisée. Bioéthique et philosophie”, dans Archives de sciences sociales des religions, 148 octobre-décembre 2009, document 148-102, mis en ligne le 3 juin 2009). 8 D. Jacquemin, “Spiritualité : il est question de soigner”, dans Revue éthica clinica, 2006, p. 44. 9 Monod.indb 9 27-10-16 12h25
sur celui d’Engel9 qui déjà à la fin des années 1970, avait fait la promotion d’un modèle de prise en compte de l’individu qui ne se limiterait pas au biologique mais inclurait les dimensions psychologique et sociale de la personne. Il y a quelques années, dans le contexte de la prise en charge des patients en fin de vie, D. Sulmasy a proposé l’extension du modèle d’Engel en y ajoutant la dimension spirituelle10. Il a ainsi plaidé pour le développement d’un modèle bio-psycho-social et spirituel de prise en charge des patients. Dans ce type de modèle, toutes les dimensions sont en interdépendances et aucune ne peut être considérée de manière isolée, car le tout constitue quelque chose de plus grand. Ainsi une attention égale devrait être portée à chacune de ces dimensions pour favoriser une vision globale de la personne malade. Il paraît donc essentiel d’explorer cette sphère spirituelle. La question cruciale reste de savoir comment mettre en œuvre un véritable modèle bio-psycho-social et spirituel qui pourrait contribuer à une éthique du soin. Pour cela, il est donc nécessaire de répondre au comment prendre en compte la spiritualité des patients pour permettre une véritable intégration de cette dimen sion spirituelle avec les autres dimensions traditionnelles biolo gique, psychologique et sociale. L’enjeu de ce livre n’est pas de répondre simplement à la question de la faisabilité d’une évaluation et d’une prise en compte de la spiritualité des patients âgés. L’enjeu est de savoir si l’intégration de la dimension spirituelle est réalisable dans notre manière de pratiquer la médecine aujourd’hui et comment la mise 9 G.L. Engel, “The Need for a New Medical Model: A Challenge for Biomedicine”, dans Science, 196(4286), 1977, pp. 129-136. 10 D.P. Sulmasy, “A Biopsychosocial-Spiritual Model for the Care of Patients at the End of Life”, dans Gerontologist, 42, Special Issue 3, 2002, pp. 24-33. 10 Monod.indb 10 27-10-16 12h25
en œuvre d’un modèle intégratif peut contribuer au développement d’une éthique de soin aux personnes âgées, en particulier chez celles séjournant en institution de soins. Après avoir redéfini le contexte des soins aux personnes âgées vulnérables, ce texte décrira les risques et bénéfices à attendre de la prise en compte de la dimension spirituelle des patients âgés en institution de soin et présentera un modèle d’intégration de la dimension spirituelle dans les soins. 11 Monod.indb 11 27-10-16 12h25
Table des matières Chapitre 1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 La médecine actuelle, ses gloires et ses faiblesses. . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 La quête de sens et le développement de l’éthique. . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Chapitre 2. Enjeux éthiques de la prise en charge des personnes âgées vulnérables. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 La vulnérabilité des personnes âgées en perte d’autonomie. . . . . . . . . . 15 La dépendance fonctionnelle et la dépendance à autrui . . . . . . . . . . 17 La perte de l’autonomie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 L’asymétrie de la relation avec le patient vulnérable . . . . . . . . . . . . . . . 21 La responsabilité face à la vulnérabilité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Une responsabilité de la société. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Une responsabilité de l’institution de soin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Une responsabilité individuelle du soignant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Chapitre 3. Prendre en compte la spiritualité de la personne âgée en institution de soin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 La spiritualité des patients, de quoi parle-t-on ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Quelques définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Prendre en compte la spiritualité des patients : les bénéfices attendus... et les risques !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Les bénéfices attendus de la prise en compte de la spiritualité. . . . . 33 Les risques possibles liés à la prise en compte de la spiritualité. . . . 35 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Trois modèles théoriques de prise en compte de la spiritualité des patients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 Le modèle technique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 Le modèle relationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Le modèle intégré et interdisciplinaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 99 Monod.indb 99 27-10-16 12h25
Chapitre 4. Présentation d’un modèle bio-psycho-social et spirituel intégré. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 Le concept de prise en charge gériatrique interdisciplinaire. . . . . . . . . . 48 Le modèle de besoins spirituels STIV. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Définition du concept de spiritualité de la personne âgée hospitalisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 L’opérationnalisation du concept de spiritualité et la définition du modèle de besoins spirituels STIV. . . . . . . . . . . . 53 Utilisation du modèle de besoins spirituels STIV et intégration avec les autres dimensions traditionnelles du soin . . . . . . 56 Étape 1 : Évaluation de la dimension spirituelle du patient . . . . . . . 57 Étape 2 : Intégration de la dimension spirituelle avec les autres dimensions du soin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 Étape 3 : Construction d’un projet de soin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Exemple d’utilisation du modèle de besoins spirituels STIV. . . . . . . . . 61 L’histoire de Mr X. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 L’analyse de l’entretien sur la base du modèle de besoins spirituels STIV. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 L’intégration avec les autres dimensions et la construction du projet de soin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 Chapitre 5. Les concepts de détresse spirituelle et d'intervention spirituelle sur la base du modèle STIV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 Le concept de détresse spirituelle développé sur la base du modèle STIV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 Fréquence de la détresse spirituelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 Impact de la détresse spirituelle sur le devenir des patients . . . . . . . 71 Détresse spirituelle et dépression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Le concept d’intervention sur la détresse spirituelle. . . . . . . . . . . . . . . . 73 Le concept d’intervention spirituelle développé sur la base du modèle STIV. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Chapitre 6. Quelques mots sur l'interdisciplinarité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 Mise en œuvre du modèle de besoins spirituels STIV : enquête menée auprès des membres de l’équipe interdisciplinaire. . . . . 82 Nouvelle interdisciplinarité : ce que cela implique pour les acteurs. . . . 83 100 Monod.indb 100 27-10-16 12h25
Pour les soignants membres de l’équipe interdisciplinaire. . . . . . . . 83 Pour les aumôniers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 Intégration et interdisciplinarité : conditions générales . . . . . . . . . . . . . 87 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 Chapitre 7. Conclusion générale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91 Prendre en compte ou ne pas prendre en compte la spiritualité en institution de soins ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91 Avantages et limites du modèle de besoins spirituels STIV. . . . . . . . . . 93 La suite à donner. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 Remerciements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 Table de matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 101 Monod.indb 101 27-10-16 12h25
Monod.indb 102 27-10-16 12h25
Collection « Soins et spiritualités » Le moment est sans doute propice pour publier une nouvelle collection en accolant des mots qui, il y a quelques années encore, avaient de la peine à se côtoyer : Soins et Spiritualités. Quelques facteurs semblent confirmer cette actualité. ® Un fait de société. La question des spiritualités y est de plus en plus présente, et la médecine, porteuse d’un mandat social, n’y échappe pas. Beaucoup de personnes disent poursuivre une démarche spirituelle sans pour autant se réclamer d’une apparte nance religieuse. ® Le développement d’une approche soignante souhaitant avoir un regard global sur les personnes. La parole de beaucoup de patients, de soignants prônant une approche plus humaine, moins exclusivement technique des soins, s’est faite entendre. Les soins palliatifs, les soins aux personnes âgées, l’approche médico-sociale, invitent largement les professionnels de la santé à envisager la personne humaine dans toutes ses dimensions, incluant les spiritualités. Ce regard global ouvre également à une perspective plus large du « soin ». ® Le mélange de populations et la nécessité de prodiguer des soins à des personnes pour qui la pratique religieuse est indissociable de tous les actes de la vie. Les professionnels de la santé ne peuvent plus dans ces circonstances reléguer cette dimension de la personne dans sa sphère intime et si privée qu’ils ne s’en soucieraient pas. ® Le développement important, cette dernière décennie, de la litté rature sur ces thèmes. Littérature principalement anglophone analysant l’impact de la religiosité sur les soins ou décrivant la validation d’instruments de recherche pour évaluer le bien-être ou la détresse spirituelle. Littérature qui a besoin de se développer Monod.indb 103 27-10-16 12h25
dans les pays francophones dans lesquels religion, spiritualité et soins de santé n’ont traditionnellement pas les mêmes relations que dans les pays anglophones. Autant d’éléments qui incitent les éditions Lumen Vitae et une équipe de médecins, de soignants, de philosophes, de théologiens, de psychothérapeutes, impliqués dans le domaine des soins et de l’accompagnement spirituel à lancer une invitation à rassembler la réflexion existante sur le thème des spiritualités et des soins. Notre but est principalement de contribuer à développer une réflexion critique qui pourra rendre compte autant de ses choix méthodologiques que de ses présupposés spirituels ou théologiques, tout en restant une réflexion accessible aux professionnels du terrain. La maison d’édition s’inscrit dans la tradition jésuite. Ce fondement sera le moteur pour une recherche de dialogue avec les différents courants spirituels et religieux. La collection abordera principalement les courants issus des spiritualités judéo-chrétiennes. Parfois elle ne manquera pas de présenter au lecteur des facettes des spiritualités dans d’autres traditions en investiguant cette richesse et exploitant ces différences. Lancer la collection Soins et Spiritualités est certainement une aventure. Nous aimerions surtout que cette aventure devienne occasion de dialogue, non pas un dialogue idéologique pour ou contre l’intégration des spiritualités dans le discours du professionnel de la santé, mais surtout une manière de s’ouvrir à des regards différents, surprenants sur la réalité des soins, sur l’expérience de la maladie et de la santé. Nous espérons qu’un réseau de personnes prêtes à cet exercice de réflexivité, qui ne peut aller sans remise en question, se crée peu à peu et que ce réseau soit résolument multi-professionnel. Que ce numéro inspire notre réflexion et nous incite à nous risquer à une forme d’écriture qui permette un dialogue entre l’auteur-e et ses lectrices et lecteurs. Une manière de rendre compte de nos choix, de nos aprioris et de nous rendre, peut-être, nous-mêmes plus libres dans notre pratique professionnelle ! Monod.indb 104 27-10-16 12h25
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