StratØgies et dØcisions 1 Introduction - CEMOI
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Stratégies et décisions 1
Introduction
Armel JACQUES
Première mise en ligne : 1 septembre 2020
Cette version : 24 août 2021
1 Thèmes abordés
Le module "stratégies et décisions" (composé de trois cours) a pour objectif principal d’apporter aux étudiants
des outils théoriques qui pourront être utilisés dans les autres modules du master. Ce premier cours est dédié
à la théorie des jeux, il se décompose en deux parties : une consacrée à la théorie des jeux non coopératifs,
l’autre à la théorie des jeux coopératifs.
La partie portant sur les jeux non coopératifs a un double objectif : présenter les concepts de base de la
théorie des jeux non coopératifs et introduire les modèles de base de l’économie industrielle.
Théorie des jeux non coopératifs : La théorie des jeux fournit des outils d’analyse des interactions
stratégiques. Elle s’intéresse à des situations dans lesquelles un petit nombre d’agents (qui peuvent être des
individus, des entreprises, des Etats, etc) interagissent et ont conscience que leurs actions sont susceptibles
d’in‡uencer les comportements des autres agents.
Les étudiants passés par la L3 d’économie ont déjà suivi un cours d’introduction à la théorie des jeux.
Ce n’est, en revanche, pas le cas des étudiants provenant venant de l’UCM. Les étudiants de L3 AES sont
dans une situation intermédiaire. Ils ont déjà béné…cié d’une introduction à la théorie des jeux, mais limitée
à une dizaine d’heures.
On va donc présenter les principaux concepts de la théorie des jeux non coopératifs a…n d’uniformiser vos
connaissances. A priori, on se limitera aux jeux avec information complète. Cependant, s’il se révélait que
tous les étudiants maîtrisent déjà les jeux avec information complète, il est envisageable d’aborder les jeux
à information incomplète en …n de cours. On va adopter une démarche "d’utilisateurs". On va présenter
les concepts d’équilibre et on va les mettre en pratique à travers des applications. On ne cherchera pas à
démontrer les principaux théorèmes de la théorie des jeux.
CEMOI TEPP-CNRS (FR2042), Université de La Réunion, Faculté de Droit et d’Economie, 15, avenue René Cassin, 97715
Saint-Denis messag cedex 9. Email : Armel.Jacques@univ-reunion.fr.
1Économie industrielle : L’économie industrielle, que les anglo-saxons appellent parfois organisation in-
dustrielle, étudie les marchés en concurrence imparfaite. Elle s’intéresse aux …rmes ayant un pouvoir de
marché et aux industries en situation de monopole ou d’oligopole. On sort donc du cadre de la concurrence
pure et parfaite, qui a constitué l’essentiel des cours de microéconomie de licence, pour s’intéresser aux
marchés sur lesquels les …rmes sont en petit nombre et peuvent avoir une in‡uence sur les prix.
Sortir du cadre de la concurrence pure et parfaite permet de s’intéresser à de nombreux aspects de la
stratégie des …rmes qui n’ont pas de sens en concurrence pure et parfaite.
Dès qu’on dispose d’une théorie de la …xation des prix dans un oligopole, il devient possible d’abandonner
l’hypothèse d’homogénéité des produits. On peut alors étudier le choix de la gamme des produits que les
…rmes souhaitent proposer, ainsi que le choix de localisation des …rmes dans l’espace. Il devient aussi possible
d’analyser le choix de qualité des produits. On peut aussi introduire les e¤orts de R&D des …rmes pour
améliorer les produits existants ou en créer de nouveaux.
On peut de même abandonner l’hypothèse d’information parfaite des consommateurs. Les …rmes peuvent
alors avoir intérêt à faire de la publicité pour informer les consommateurs de l’existence des produits, de leur
qualité, de leur prix de vente et des lieux où il est possible de les trouver. Les marques, les propositions de
garanties, le choix des prix, la certi…cation des produits, etc peuvent aussi être utilisés par les …rmes comme
un signal de qualité de leurs produits.
L’ensemble des stratégies des …rmes en concurrence imparfaite constitue le cœur de l’économie industrielle.
Cependant, les équilibres obtenus dans des oligopoles n’étant généralement pas optimaux au sens de Pareto,
l’économie industrielle étudie aussi les mesures correctives pouvant être prises par l’Etat.
La politique de la concurrence, notamment, s’appuie sur les modèles développés par l’économie indus-
trielle. Cet aspect des politiques économiques fera l’objet d’une partie de cours au second semestre. Elle
fera largement appel aux connaissances acquises dans le cadre de ce premier cours.
2 Plan
Introduction
Chapitre 1 : Jeux statiques et oligopoles
A. Jeux statiques et équilibre de Nash
B. Applications : Oligopoles
Chapitre 2 : Jeux dynamiques en information complète
A. Jeux dynamiques et équilibre de Nash parfait
B. Applications à l’économie industrielle
2Chapitre 3 : Jeux répétés et coopération
A. Jeux répétés
B. Application : les ententes
Chapitre 4 : Jeux statiques en information incomplète
Remarque 1 : J’ai organisé le plan en fonction des outils de théorie des jeux utilisés. Un même sujet
d’économie industrielle sera donc parfois réparti sur plusieurs chapitres. On va surtout insister sur les
méthodes de résolution des di¤érents modèles d’économie d’industrielle. Si les étudiants le souhaitent, et en
fonction du temps disponible, il est possible de passer un peu de temps à discuter littérairement des résultats
obtenus dans des variantes des modèles de base.
Remarque 2 : Des modi…cations du plan sont possibles. Le plan décrit ci-dessus est celui que j’ai
prévu, mais il est possible que l’on s’en écarte légèrement.
3 Organisation
Le cours comprend 14h de cours magistral et 8h de séances de travaux dirigés.
Notes de cours en ligne : L’intégralité des notes du cours est en ligne sur le site internet du CEMOI
(Centre d’Économie et de Management de l’Océan Indien). Chacun des chapitres traités en cours est divisé
en deux documents : une partie "concepts de théorie des jeux" et une partie "applications à l’économie
industrielle".
L’intégralité des notes étant rédigée, les étudiants ne sont pas obligés d’écrire tout ce qui est dit en cours.
L’un des avantages est que cela peut permettre aux étudiants d’être plus attentifs et de participer plus
activement. Il est notamment possible de faire des digressions, à la suite de questions, sans que les notes
de cours des étudiants deviennent brouillones. Il est aussi possible, pour les étudiants qui le souhaitent, de
faire de la "pédagogie inversée", c’est-à-dire de lire les notes du cours avant que le cours ait lieu. Des notes
écrites et en ligne permettent aussi de gagner du temps et de faire plus de choses.
Des notes intégralement rédigées permettent aussi aux étudiants qui ne peuvent pas assister aux cours
de rattraper plus facilement.
Séances de travaux dirigés : Les étudiants doivent avoir cherché à résoudre les exercices AVANT de
venir en TD. Ce sont les étudiants qui corrigent les exercices au tableau pendant les séances. L’enseignant ne
corrige lui-même que les exercices les plus di¢ ciles. Il est important de chercher régulièrement ses exercices
3avant les TD, car l’examen comprenant généralement des exercices, il est indispensable de s’y entraîner.
Modalités de contrôle des connaissances : Il est prévu un examen écrit de 2 heures portant sur les
deux parties (jeux coopératifs et jeux non coopératifs) de ce cours.
4 Bibliographie
Théorie des jeux : Il existe de nombreux manuels de théorie des jeux couvrant l’ensemble des points
abordés dans ce cours. Gibbons (1992) est très bien. Je viens de découvrir Bonanno (2018), qui semble aussi
très bien, et qui présente l’avantage d’être disponible en ligne gratuitement.
Binmore (1992) est assez di¤érent des autres manuels que je connais. Le livre ne cible pas prioritairement
les étudiants d’économie. Il adopte une démarche beaucoup plus large et cherche à s’adresser aussi à d’autres
étudiants, notamment des étudiants de mathématiques. Il aborde donc des aspects de la théorie des jeux
qui ne sont pas traités dans des manuels tournés vers les applications économiques.
Gremaq (1988) présente les principaux outils de la théorie des jeux et illustre chacun d’eux par des
exemples emprûntés à l’économie industrielle.
Eber (2018) présente de façon concise les concepts de base de la théorie des jeux. Le principal intérêt
du livre est d’être fortement orienté vers l’économie expérimentale. Ce cours n’abordera que très peu cet
aspect. Le livre d’Eber peut donc constituer une lecture complémentaire intéressante.
Economie industrielle : Les manuels de référence pour ce cours sont Tirole (1988) et Belle‡amme et Peitz
(2015). Les étudiants qui trouveraient ces livres trop techniques et préféreraient un manuel plus littéraire
peuvent opter pour Carlton et Perlo¤ (2004). A l’inverse, les étudiants qui souhaiteraient approfondir les
aspects techniques peuvent se plonger dans Vives (1999).
Jusqu’à l’an passé, j’assurais un cours d’économie industrielle en M1 à l’université de la Réunion. Je
pense laisser l’ensemble des notes de cours en ligne sur le site du CEMOI (et continuer à les mettre à jour).
Les étudiants qui souhaiteraient approfondir certains thèmes peuvent s’y reporter.
References
[1] BELLEFLAMME Paul et Martin PEITZ (2015), Industrial Organization: Markets and Strategies, Cam-
bridge University Press, seconde édition.
[2] BINMORE Ken (1992), Fun and games: A text on game theory, D.C. Heath and company, Lexing-
ton, Massachusetts, USA [Traduction française : Jeux et théorie des jeux, De Boeck Université, 1999,
Bruxelles].
4[3] BINMORE Ken (2007), Game theory: A very short introduction, Oxford University Press, Oxford.
[4] BONANNO Giacomo (2018), Game Theory, seconde édition1 .
[5] CARLTON Dennis W. et Je¤rey M. PERLOFF (2004, 4ème édition), Modern Industrial Organization,
Addison-Wesley. [Traduction française : Economie industrielle, De Boeck, 1998].
[6] EBER Nicolas (2018), Théorie des jeux, Dunod, collection Les Topos, Paris. 4ème édition (la première
édition date de 2004).
[7] GIBBONS Robert (1992), Game theory for applied economists, Princeton University Press, Princeton.
[8] GIBBONS Robert (1992), A primer in game theory, Harvester Wheatsheaf2 .
[9] GREMAQ Antoine-Augustin (1988), Dynamique, information incomplète et stratégies industrielles, Eco-
nomica.
[10] TIROLE Jean (1988), The Theory of Industrial Organization, MIT Press. [Traduction française : Théorie
de l’organisation industrielle, Economica, 2 volumes, 1993 et 1995. Nouvelle édition, en un seul volume,
en 2015].
[11] VIVES Xavier (1999), Oligopoly pricing: old ideas and new tools, MIT Press.
1 [http://faculty.econ.ucdavis.edu/faculty/bonanno/Books.html]
2 Il s’agit du même livre que le précédent. Le premier est distribué en Amérique du Nord, le second en Europe par un éditeur
di¤érent.
5Vous pouvez aussi lire
