SURVEILLANCE 2018 EN FRANCE DE L'EXPOSITION AUX POLLENS ET AUX MOISISSURES - RAPPORT D'ÉTUDE - Ademe
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SURVEILLANCE 2018 EN FRANCE DE L’EXPOSITION AUX POLLENS ET AUX MOISISSURES Réseau national de surveillance aérobiologique RAPPORT D’ÉTUDE En partenariat avec :
REMERCIEMENTS Jean-Pierre BESANCENOT (RNSA/Conseil Scientifique) Michel THIBAUDON (RNSA/Conseil Scientifique) CITATION DE CE RAPPORT Charlotte SINDT, ADEME. 2018. Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures – Réseau national de surveillance aérobiologique. Rapport, 34 pages. Cet ouvrage est disponible en ligne www.ademe.fr/mediatheque Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite selon le Code de la propriété intellectuelle (art. L 122-4) et constitue une contrefaçon réprimée par le Code pénal. Seules sont autorisées (art. 122-5) les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé de copiste et non destinées à une utilisation collective, ainsi que les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, pédagogique ou d’information de l’œuvre à laquelle elles sont incorporées, sous réserve, toutefois, du respect des dispositions des articles L 122-10 à L 122-12 du même Code, relatives à la reproduction par reprographie. Ce document est diffusé par l’ADEME 20, avenue du Grésillé BP 90406 | 49004 Angers Cedex 01 Numéro de contrat : 1762c0012 Étude réalisée par Charlotte SINDT représentant le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) pour ce projet cofinancé par l'ADEME Coordination technique - ADEME : Laurence GALSOMIÈS Direction/Service : Direction Villes et Territoires Durables (DVTD) / Service de la Qualité de l'Air (SEQA) PAGE 2 | Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures
SOMMAIRE RÉSUMÉ ......................................................................................................................... 4 ABSTRACT ..................................................................................................................... 5 1. Contexte ................................................................................................................. 6 1.1. Principales activités du RNSA ............................................................................................... 6 1.2. Principaux objectifs ............................................................................................................... 6 2. Méthodologie ......................................................................................................... 7 2.1. Matériels de mesure ............................................................................................................... 7 2.1.1. Fonctionnement du capteur ................................................................................................................. 7 2.1.2. Nombre et localisation des capteurs.................................................................................................... 7 2.2. Collectes et analyses ............................................................................................................. 7 2.2.1. Méthodologie ....................................................................................................................................... 7 2.2.2. Analyse des pollens ............................................................................................................................. 8 2.2.3. Analyse des moisissures ..................................................................................................................... 8 2.3. Données et valorisation ......................................................................................................... 8 2.4. Données d’impact sanitaire ................................................................................................... 9 2.5. Données phénologiques ........................................................................................................ 9 3. Bilan / Principaux résultats obtenus ................................................................... 9 3.1. Résultats des « comptes polliniques » ................................................................................. 9 3.2. Résultats des « comptes de moisissures » ........................................................................ 11 3.3. Résultats cliniques ............................................................................................................... 11 3.4. Résultats phénologiques ..................................................................................................... 12 3.5. Valorisation et communications du RNSA ......................................................................... 12 3.5.1. Bulletins d’information ........................................................................................................................ 12 3.5.2. Site Internet ........................................................................................................................................ 13 3.5.2.1. Accès à la surveillance des pollens ............................................................................................ 13 3.5.2.2. Site Internet sur la végétation en ville ........................................................................................ 13 3.5.3. Autres valorisations (smartphones, presse, brochures) .................................................................... 13 3.5.4. Communications et activités scientifiques ......................................................................................... 13 3.5.4.1. Communication ........................................................................................................................... 13 3.5.4.2. Activités scientifiques ................................................................................................................. 14 3.5.4.2.1. Capteurs en temps réel .......................................................................................................... 14 3.5.4.2.2. Etude sur l’exposition au pollen allergisant en zone urbaine ................................................. 14 3.6. Formations et contrôle qualité ............................................................................................ 15 3.6.1. Formations ......................................................................................................................................... 15 3.6.2. Contrôle qualité .................................................................................................................................. 15 4. Recommandations .............................................................................................. 17 5. Conclusion / Perspectives ................................................................................. 17 Index des tableaux et figures ..................................................................................... 18 Sigles et acronymes .................................................................................................... 19 Annexes ........................................................................................................................ 20 Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures | PAGE 3
RÉSUMÉ Chaque année, les allergies liées aux pollens provoquent des symptômes invalidants chez 20 à 30 % de la population française. Cette gêne respiratoire entraine d’importantes dépenses de santé. Pour que les allergiques prennent au mieux leur traitement, le réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) transmet chaque semaine des informations au grand public, aux autorités sanitaires et au corps médical, sur les pollens et les spores de moisissures présents dans l’air et sur le risque d’allergie lié à l’exposition à chaque pollen (RAEP). Le RNSA est une association loi 1901 à but non lucratif et d‘intérêt général. L’association, travaillant avec un réseau d’allergologues, dans le cadre d’un Conseil Scientifique, établit le potentiel allergisant des plantes. Grâce à un réseau de capteurs et d’observations phénologiques, les résultats des mesures d’exposition aux pollens sont également communiqués au grand public. Les capteurs, situés sur l’ensemble du territoire, aspirent les particules présentes dans l’air. Les échantillons obtenus sont ensuite analysés par du personnel qualifié. Les observations phénologiques permettent de connaitre la floraison des plantes allergisantes. Afin d’améliorer ses informations, le RNSA maintient ou améliore le réseau de capteurs sur le territoire français, en essayant de couvrir l’exposition de la population française avec un plus grand nombre de capteurs mais aussi en testant de nouveaux appareils à comptage automatique. Le RNSA a travaillé en 2018 avec un réseau de 85 capteurs de pollens, et aussi avec cinq capteurs de nouvelle génération pour la validation. Après un début d’hiver 2018 doux, les conditions météorologiques pluvieuses puis froides qui ont suivi ont limité la dispersion des pollens de noisetier, aulne, frêne. Seuls les pollens de Cupressacées en Méditerranée ont bien résisté. Un épisode de chaleur exceptionnel en avril a permis aux bouleaux de fleurir dans des conditions très favorables. Les quantités de ce pollen ont battu tous les records, et ont été accompagnées par le pollen de chêne présent à la même période. Une fin du mois d’avril plus froide a retardé l’arrivée des pollens de graminées qui se sont réellement imposés à partir de la mi-mai. Leur pollinisation s’est prolongée jusqu’au mois de Juillet. La saison pollinique de l’ambroisie a été longue, mais les concentrations sont restées dans la moyenne des années précédentes sur la plupart des sites de mesures. PAGE 4 | Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures
ABSTRACT Every year, allergies related to pollens cause disabling symptoms to 20 or 30 % of the French population. This respiratory discomfort leads to important healthcare costs. To ensure that allergy sufferers take their treatment at the right time, the French Network of Aerobiology (RNSA) informs every week people, health authorities and doctors about pollens and molds present in the air, and about the allergy risk related to the exposure to every pollen (RAEP). The RNSA is a non-profit association working on a real public issue. The association works with a network of allergists (which, with a scientific council, establish the allergenic potential of plants). Thanks to a network of pollen traps and botanical observers, the results from the pollen exposition’s measures are communicated to the general public. The pollen traps, located on the whole territory, suck the particles present in the air. The samples are then analyzed by a trained staff. The phenological observations allow to know the blooming of the allergenic plants. In order to improve this information, the RNSA maintains or improves pollen traps' network in France by trying to cover the exposition of the French population with an increasing amount of trap, but also by testing new devices with automatic counting. In 2018, the RNSA worked with a network of 85 pollen traps and with five new generation of devices, currently for validation. After a mild winter beginning in 2018, the humid then cold weather limited the dispersal of pollen from hazel, alder, and ash. Only Cupressaceae pollens in the Mediterranean have held up well. An exceptional heat episode in April allowed the birches to bloom under very favorable conditions. The quantities of this pollen are very high, and they were accompanied by oak pollen present at the same time. A cooler end of April delayed the arrival of grass pollens. Quantities of this pollen are significant from mid-May. Their pollination lasted until July. The pollen season of ragweed has been long, but concentrations have remained in the average of previous years at most measurement sites. Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures | PAGE 5
1. Contexte Classée au 4ème rang mondial des maladies chroniques par l’organisation mondiale de la santé (OMS), l’allergie respiratoire concerne environ 25 % de la population française. Une personne respire 15 000 litres d’air en moyenne par jour. Il est donc essentiel de surveiller au plus près la dispersion des particules dans l’air, notamment celles d’origine biologique, afin que chaque personne allergique puisse adapter ses déplacements et adopter un traitement préventif. Le projet a pour objectif de surveiller en France les particules biologiques dans l’air (pollens et moisissures) sur l’ensemble du territoire métropolitain durant la période de pollinisation des plantes, c’est-à-dire du 1er janvier au 30 septembre 2018. Pour cela, le réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) déploie sur toute la France un ensemble de capteurs et d’inventaires pour réaliser divers types de surveillance (métrologique, phénologique, sanitaire). Le réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), constitué en association depuis 1996, a repris et développé le réseau « pollen » mis en place à partir de 1985 au sein du laboratoire d'aérobiologie de l'Institut Pasteur (ce laboratoire avait dû fermer fin 1995). 1.1. Principales activités du RNSA Les principales activités du RNSA concernent : Le recueil de données métrologiques (pollen, clinique, phénologie) ; L’élaboration et la diffusion de bulletins allergo-polliniques ; La participation à des travaux de R&D (Recherche et Développement) dans le domaine de la métrologie des allergènes et dans celui de la mesure de l'impact sanitaire ; La participation au comité Européen de normalisation (CEN) pour le recueil et l'analyse des pollens. L'analyse du contenu pollinique de l'air est réalisée, soit par le personnel du RNSA, soit par celui de ses partenaires dont huit associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA) font partie depuis le début des années 2000. 1.2. Principaux objectifs Les objectifs principaux consistent à : Assurer la continuité de l'analyse pollinique dans l'air des sites cités en référence ; Améliorer la qualité métrologique des données sur le territoire national ; Favoriser les actions de formation et d'assurance qualité ; Mettre en place une spécification technique de normalisation de la procédure de recueil et d'analyse des pollens auprès du CEN. Le RNSA organise chaque année des journées d'études scientifiques (JES) dans des régions différentes : En 2018, les journées ont eu lieu à Bordeaux ; En 2017, les journées se sont déroulées à Paris ; En 2016, les journées se tenaient à Strasbourg. C’est l'occasion de réunir l'ensemble des acteurs du réseau sur une journée et demie et de leur présenter les résultats récents de surveillance (pollens, moisissures) et d'impacts sanitaires. PAGE 6 | Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures
2. Méthodologie Le travail du RNSA consiste à rassembler les informations sur les concentrations de pollens mesurées grâce à des capteurs spécifiques, puis de croiser ces informations concernant des concentrations de pollens dans l’air avec des données cliniques et phénologiques renseignant sur les impacts sanitaires et la floraison des plantes. 2.1. Matériels de mesure 2.1.1. Fonctionnement du capteur La mesure des particules biologiques dans l'air, réalisée par le RNSA, se fait grâce à un capteur de pollens de type HIRST. Ce type de capteur, également utilisé dans la presque totalité des autres pays européens, se compose d'une tête munie d’une girouette aspirant dix litres d'air par minute grâce à une buse d'aspiration continuellement orientée face au vent. Dix litres par minute, c'est le volume moyen d’une respiration humaine. Le système d'aspiration du capteur permet d'impacter des particules de toute nature sur un support transparent enduit selon des procédures internationales, qui est une bande transparente adhésive défilant devant la buse à raison de 2 mm par heure grâce à un mouvement d'horlogerie. 2.1.2. Nombre et localisation des capteurs Au total, 85 capteurs de pollen de type HIRST ont fonctionné au cours de la saison 2018 (Tableau 1) : 73 capteurs ont été utilisés pour les informations notées dans le bulletin allergo-pollinique ; 11 capteurs ont fonctionné dans 11 villes (Ambérieu, Bagnols/Cèze, Bletterans, Bourgoin-Jallieu, Dôle, Gleizé, Mâcon, Mareuil, Roanne, Saint Alban Auriolles, Valence) pour la saison pollinique de l’ambroisie et ont été utilisés pour la réalisation du bulletin allergo-pollinique ; 1 capteur a fonctionné à Brussieu pour des études de validation. CAPTEURS 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Sur l'ensemble de la saison pollinique (en métropole) 71 72 69 72 73 73 Sur la saison pollinique de l'ambroisie (en métropole) 8 10 12 11 11 11 Validation (études ou changement d'emplacement) 4 1 1 1 1 1 TOTAL 83 83 82 84 85 85 Tableau 1 : Évolution du nombre de capteurs polliniques entre 2013 et 2018 en France Le RNSA essaie de développer chaque année son réseau de capteurs, afin de mieux adapter les données transmises. La carte nationale en 2018 du réseau de surveillance des pollens en France est présentée en Annexe 1. Les capteurs sont répartis sur l'ensemble du territoire national métropolitain en respectant les principes de représentativité géographique, orographique et climatique. Il s’agit de sites « de fond », et non de proximité de la végétation, placés en zone urbaine sur des toits d’immeubles. Il n’y a pas eu de changement entre 2017 et 2018 2.2. Collectes et analyses 2.2.1. Méthodologie Un technicien de maintenance locale récupère, une à deux fois par semaine, les bandes impactées par les pollens, puis les achemine par transporteur auprès du centre d'analyse chargé de les analyser. Il y a en tout 25 laboratoires d'analyses au sein desquels un opérateur spécialisé et formé par le RNSA procède à l'examen et à l'analyse qualitative et quantitative des différentes particules biologiques impactées. Au centre d'analyses, la bande est découpée en segments de 48 mm correspondant chacun à 24 heures d'impaction. Des lames de microscope sont ensuite préparées en respectant une procédure de coloration, de montage et de fixation. Les bandes enregistrées sont analysées par microscopie optique x 400 grâce à la clé de détermination mise au point par le RNSA. Les analystes sont des salariés permanents du RNSA, des vacataires du RNSA ou des salariés Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures | PAGE 7
d'organismes prestataires du RNSA. Avec l’évolution des technologies, un nouveau logiciel est installé pour les ordinateurs les plus récents. Le changement de logiciel sera progressif en même temps que l’évolution du parc d’ordinateurs des centres d’analyses. En 2018, dix centres d’analyses ont utilisé ce nouveau logiciel. Les données d'exposition ainsi obtenues sont ensuite transférées par voie électronique au centre de coordination du RNSA, qui les vérifie et les valide avant de les intégrer dans la base de données. 2.2.2. Analyse des pollens Au total, plus de 2 500 semaines de surveillance réalisées par les capteurs de pollens ont été analysées, soit plus de 20 000 heures d’analyses environ du 1er janvier au 30 novembre 2018. La liste des sites en charge des analyses polliniques en 2018 est présentée en Annexe 2 pour chacun des 85 capteurs. Le personnel permanent du RNSA (2 personnes) a réalisé les analyses d’un site sur six (soit 15 sites). Les vacataires du RNSA (3 personnes) ont pris en charge les analyses de 23 sites, tandis que huit associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA), collaborant avec le RNSA, gèrent 17 autres sites. Sept autres partenaires, hospitaliers ou para-médicaux (LABM, SPSE), se sont partagés les analyses pour neuf sites. Enfin, les analyses des 21 derniers sites ont été confiées à cinq structures diverses. 2.2.3. Analyse des moisissures Quinze capteurs ont aussi été utilisés pour la lecture des spores fongiques (moisissures atmosphériques) (Tableau 2). Deux nouveaux sites ont effectué l’analyse des moisissures, ce sont le site de Dinan et Lille. L'Annexe 3 permet de localiser les sites du réseau de surveillance des moisissures en France, qui compte sept sites pour les analyses de toutes les moisissures, et huit sites pour les analyses des moisissures d'Alternaria et Cladosporium. Les relevés sont valorisés par la rédaction des bulletins hebdomadaires et de la brochure annuelle électronique 2018. Ils sont aussi recensés dans la base de données "moisissures". Pour des raisons méthodologiques, le comptage et l'identification des spores fongiques ne peuvent pas être faits en même temps que les analyses de pollens. VILLES SITES D’ANALYSE AIX-EN-PROVENCE Aix-en-Provence Alternaria - Cladosporium ANDORRE Andorra Alternaria - Cladosporium BORDEAUX Bordeaux Toutes moisissures CLERMONT FERRAND Brussieu Toutes moisissures DINAN Brussieu Toutes moisissures LILLE Lille Alternaria - Cladosporium LYON Brussieu Toutes moisissures MELUN Vert Saint Denis Toutes moisissures (en fin d’année) MONTLUCON Brussieu Alternaria - Cladosporium NANTES Rouen Alternaria - Cladosporium NICE Brussieu Toutes moisissures PARIS Paris Toutes moisissures SACLAY Brussieu Toutes moisissures STRASBOURG Strasbourg Alternaria - Cladosporium TOULOUSE Toulouse Alternaria - Cladosporium Tableau 2 : Liste des centres d’analyse des moisissures 2018 PAGE 8 | Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures
2.3. Données et valorisation Les prélèvements et les analyses sont réalisés au sein du RNSA en respectant les recommandations de l'association internationale d’aérobiologie « International Association for Aerobiology », selon des procédures qui font l'objet d'une mise en conformité avec la norme ISO 9001. Le RNSA a d'ailleurs travaillé à la mise en place auprès du CEN d'une norme spécifique pour le recueil et l'analyse pollinique. Les données sont ensuite valorisées dans des bulletins d'information hebdomadaires, qui présentent également les impacts sanitaires et les caractéristiques phénologiques. 2.4. Données d’impact sanitaire Un bulletin clinique électronique, dont le modèle est présenté en Annexe 4, a été transmis chaque mercredi matin aux membres du réseau des médecins sentinelles, tout au long de la saison 2018 (38 semaines). La liste des participants au bulletin clinique compte 85 médecins en fin de saison 2018, sur 130 inscrits. Au cours de l’année 2018, le RNSA a reçu environ 1 400 bulletins cliniques remplis. Ces bulletins cliniques ont fait l'objet d'une compilation hebdomadaire facilitant le travail de rédaction des bulletins allergo-polliniques sur la partie de l'impact sanitaire de l'exposition aux pollens. L'index clinique s'établit directement sur le bulletin électronique rempli par chaque médecin. À la fin de la saison pollinique, chaque médecin ayant répondu régulièrement au bulletin clinique reçoit un graphique correspondant à ses relevés cliniques et qui présente une courbe d'index clinique couplée à un histogramme d'exposition aux principaux pollens allergisants. Les résultats obtenus à Lyon sont présentés à l'Annexe 5. 2.5. Données phénologiques Selon le même principe que le bulletin clinique, un bulletin phénologique électronique est complété, dont le modèle est présenté en Annexe 6. Il est adressé chaque semaine à nos correspondants (35 semaines). Les bulletins phénologiques permettent d'établir l'évolution de la floraison pour les principales espèces allergisantes avec l'aide des responsables des polliniers et/ou jardins botaniques locaux. Ils constituent un élément important pour informer sur les dates de production de pollen par les plantes et pour donner un caractère prévisionnel aux informations données dans les bulletins. 3. Bilan / Principaux résultats obtenus L’allergie aux pollens dépend de plusieurs facteurs, de la sensibilité de l’allergique et de sa localisation, de l’espèce dont est issu le pollen, de la quantité de pollen. Dans cette optique, il est important de positionner des capteurs au plus près des allergiques, de différencier les différents types de pollens et leur quantité. 3.1. Résultats des « comptes polliniques » Durant cet hiver 2017-2018, le mois de décembre a été très doux avec un début de floraison précoce des noisetiers. Le temps a ensuite été très agité et pluvieux sur la France avec des perturbations actives et fréquentes, plusieurs tempêtes ainsi que des épisodes neigeux en plaine en janvier. En moyenne sur la France, cet hiver 2017-2018, avec une pluviométrie excédentaire de plus de 40 %, se classe au troisième rang des hivers les plus pluvieux. Ces mauvaises conditions météorologiques ont limité la dispersion des pollens de noisetiers, d’aulne, de frêne et de Cupressacées. En février 2018, les températures sont restées fraîches sur l'ensemble du pays hormis un léger redoux en milieu de mois qui a entraîné un petit réveil de la végétation notamment des noisetiers en floraison sur tout le territoire et des cyprès dans les régions méditerranéennes. Février s'est terminé par un pic de froid exceptionnellement tardif du 26 au 28 qui a apporté un coup de frein temporaire au réveil de la végétation à l’exception des cyprès qui ont très bien résisté autour de la Méditerranée. La France a connu un net radoucissement durant la première quinzaine de mars avec un pic de douceur généralisé les 10 et 11 mars et dans le même temps de nombreux symptômes ont été observés et nous ont été rapportés par nos médecins du réseau sentinelle liés à la floraison des aulnes et des cyprès. Puis le mercure a brutalement chuté et le pays a retrouvé des températures hivernales à partir du 17, accompagnées de chutes de neige en plaine sur une large moitié nord du 17 au 20 mars. Les précipitations ont été très fréquentes et abondantes sur la majeure partie du pays pour la plus grande joie des allergiques qui ont moins été gênés par ce début de printemps. Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures | PAGE 9
La douceur a dominé durant le mois d'avril avec un épisode de chaleur exceptionnel du 18 au 22 qui a coïncidé avec la floraison des bouleaux. Les concentrations récoltées sur nos capteurs ont été très fortes avec de nombreux records battus sur la majorité de nos sites de mesures. A Paris par exemple, le record de pollens de bouleaux sur une saison qui datait de 1993 a été battu cette année avec près de 10000 grains de pollens comptés. Les pollens de bouleaux ont été les principaux responsables sur une majorité du territoire des gênes allergiques jusqu’à fin avril. Mais d’autres pollens ont été présents en grande quantité en avril surtout dans le sud du pays à savoir : chêne, olivier, platane et pariétaire. Les pollens de chênes ont eux aussi battu des records et pas seulement dans le sud du pays avec des fortes quantités mesurées liées aux températures qui ont été remarquablement chaudes pour la saison notamment sur l'est du pays, avec des maximales dépassant souvent les normales de plus de 4 °C. La pluviométrie a été très déficitaire sur une grande partie du territoire favorisant la dispersion des pollens dans l’air et empêchant tout répit pour les allergiques. En revanche, comme l’an dernier, la fin du mois d’avril a été très agitée avec une baisse marquée des températures qui a limité temporairement le début de la pollinisation des graminées. Mi-mai le nord du pays a bénéficié d'un temps chaud et ensoleillé qui a favorisé la floraison des graminées avec des concentrations qui ont été très fortes à la fin du mois. Les précipitations ont été fréquentes et abondantes sur la moitié sud mais n’ont pas empêché pour autant la floraison des graminées. Les températures en moyenne sur le mois de juin sont restées supérieures aux normales sur l'ensemble du pays et ont ainsi classé juin 2018 au 5e rang des mois de juin les plus chauds depuis 1900 ce qui a entraîné un allongement de la saison des graminées et des allergies très importantes tout au long du mois. L'été 2018 a été marqué par la persistance quasi continue de températures supérieures aux valeurs saisonnières et par une vague de chaleur qui a concerné l'ensemble du pays du 24 juillet au 8 août. L’ambroisie n’a pas été gênée par cette sècheresse et a même pollinisé un peu plus tôt que les années précédentes avec des premiers symptômes dès fin juillet. Les conditions anticycloniques ont perduré sur la France durant le mois de septembre, s'accompagnant de températures chaudes, d'un ensoleillement exceptionnel et d’une pluviométrie très déficitaire. L’ambroisie en a profité pour libérer ses pollens très allergisants autour de la vallée du Rhône, en Nouvelle- Aquitaine et dans la Nièvre. La saison pollinique de l’ambroisie a été plus longue et les allergiques ont été gênés plus longtemps cette année mais les concentrations sont restés dans la moyenne des années précédentes sur la plupart des sites de mesures. Sur l’ensemble des données, l’index pollinique annuel est en augmentation et il est même à son niveau le plus haut depuis le début des années 2000. Figure 1 : Évolution de l’index pollinique (IP) annuel en France (2000 à 2018) PAGE 10 | Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures
3.2. Résultats des « comptes de moisissures » Sept sites ont fait l'objet d'une analyse "toutes moisissures" au cours de la saison de surveillance 2018. Ce sont 31 types de spores de moisissures qui ont été détectés sur ces capteurs. Sur les 31 types de spores de moisissures, dix d'entre elles représentent plus de 97 % du score total dont Cladosporium, Alternaria, Ganoderma, Didymella et les Aspergillaceæ, qui présentent un caractère allergisant reconnu. L’index moisissures de 2018 est le plus faible enregistré depuis le début. L’été étant la saison principale des moisissures, l’absence d’humidité n’a guère permis leur développement, ce qui explique pourquoi les quantités totales de spores fongiques sont restées basses. Figure 2 : Évolution de l’index moisissure (IM) annuel sur les sites toutes moisissures analysées 3.3. Résultats cliniques Sur le plan clinique, l’année 2018 est supérieure à 2017 et au même niveau que 2016. Si le début de saison a été très faible lié aux conditions météo hivernales de janvier et février, l’index a ensuite vite augmenté surtout en avril lié à la pollinisation des pollens de bouleau, avec un seuil bien supérieur aux deux dernières années sur cette période. Fin avril, l’index a chuté, chute lié aux conditions météo beaucoup plus fraiches, mais il est vite remonté vers le pic d’allergie lié aux graminées fin mai-début juin, pic similaire à celui de l’an dernier et supérieur à 2016. La diminution des symptômes courant du mois de juillet a été suivie d’un mois d’août et septembre supérieur à 2016 mais inférieur à l’an dernier lié aux symptômes dû aux pollens d’ambroisie. Figure 3 : Évolution hebdomadaire de l'index clinique moyen en France (saisons polliniques 2016 à 2018 : semaines calendaires 4 à 40) Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures | PAGE 11
Figure 4 : Évolution de l'index clinique moyen annuel en France 3.4. Résultats phénologiques Plus de 4 050 bulletins ont été reçus au cours de la saison pollinique 2018. Ils sont utilisés pour rédiger le bulletin phénologique hebdomadaire et pour compléter les bulletins allergo-polliniques. Ce sont douze villes qui ont été suivies cette année par les partenaires du RNSA, dans le but de remplir le bulletin phénologique (via des collectes d’information). Ces observations phénologiques se déroulent sur les villes de : Antibes, Avignon, Besançon, Brest, Caen, Champlan (Ile de France), Logonna-Daoulas (près de Brest), Lyon, Nancy, Saint Jean de Luz, Tours et Villeneuve d’Ascq. Les données phénologiques permettent de suivre le déroulement de la floraison de plusieurs espèces végétales (Annexe 7) et d’affiner la construction du risque potentiel pour les allergiques. 3.5. Valorisation et communications du RNSA L'information diffusée par le RNSA au niveau national et territorial est transmise d'une part aux autorités de santé, et d'autre part à divers organismes techniques impliqués dans le domaine de la surveillance de l'environnement (ARS, DGS, MTES, Santé Publique France, ADEME, ATMO-France, AASQA, collectivités territoriales, etc…). 3.5.1. Bulletins d’information En 2018, le bulletin allergo-pollinique et le bulletin moisissures ont été diffusés séparément. 41 bulletins allergo-polliniques ont été diffusés de manière hebdomadaire jusque début octobre 2018 (soit un bulletin par semaine entre la semaine 1 - bulletin édité dès le 5 janvier 2018 - et la semaine 41 - bulletin édité le 12 octobre 2018). En revanche, pour les villes de Paris et de Lyon, ces bulletins ont été diffusés deux fois par semaine. Au total, 81 bulletins hebdomadaires locaux ont été envoyés pour information à près de 300 destinataires concernés. Afin de mieux informer nos partenaires, le bulletin national a été repensé en début d’année. Après une information générale sur le risque d’allergie par exposition aux pollens (RAEP), le bulletin développe cette information au niveau de chaque région métropolitaine. Un exemple est présenté en Annexe 8. Concernant le bulletin moisissures, il s'agit davantage d'une information quantitative sur les deux moisissures les plus allergisantes présentes dans l'air. Le rôle des moisissures allergisantes dans l'air est sous-estimé par le corps médical, car elles sont souvent concomitantes avec les pollens. Il est, dès lors, très difficile de discerner si une allergie respiratoire est liée aux pollens, aux moisissures ou aux deux. PAGE 12 | Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures
3.5.2. Site Internet 3.5.2.1. Accès à la surveillance des pollens L'information du grand public se fait principalement grâce au site internet www.pollens.fr. Ce site a reçu 692 292 visites entre janvier et novembre 2018. Il est possible de consulter des informations actualisées, avec une mise à jour hebdomadaire : Le Bulletin allergo-pollinique (Annexe 9) ; Des cartes iso-risques pour 16 pollens (le RAEP prévisionnel) ; Le risque allergique d’exposition au pollen (RAEP) est présenté par pollen (16) et par ville (80), avec la possibilité de visualiser le RAEP de l'année précédente pour la période équivalente (environ 2 500 fichiers envoyés par an). Les internautes inscrits pour la rubrique « alerte » du site du RNSA reçoivent également des alertes hebdomadaires. Chaque internaute indique au départ 1 à 3 départements de domicile habituel ou de villégiature, ainsi que le ou les pollens auxquels il est sensible. En cas de prévision d'un risque allergique faible, moyen ou élevé, l'internaute reçoit un mail d'alerte personnalisé tous les vendredis après-midi. Le nouveau règlement général sur la protection des données ne nous permet pas d’avoir accès au nombre de personnes qui reçoivent les alertes. À noter que les bulletins RNSA sont repris sur les sites Internet de sept AASQA (nouvelles régions) et envoyés à chaque agence de santé régionale (ARS) intéressée. 3.5.2.2. Site Internet sur la végétation en ville Le site www.vegetation-en-ville.org a été réalisé en 2007, suite à de nombreuses interviews de botanistes, de médecins, de services déconcentrés des Ministères chargés de la Santé et de l'Environnement, des élus locaux, des pépiniéristes, des architectes, etc. Ce travail destiné à un public averti et non médical a été demandé par la D.G.S. suite à l'édition très appréciée de notre plaquette : « Arbres, Pollens et Allergie ». Ce site est en ligne depuis fin octobre 2007 avec des mises à jour en 2015 et 2017. Une version PDF imprimable a été élaborée en 2008 et l’ensemble a été corrigé en 2017. Un travail sur les « graminées ornementales » a été entrepris en 2015. Il a été mis en ligne en fin d’année 2015 et mis à jour en 2017. Ce site www.vegetation-en-ville.org a été consulté plus de 230 000 fois depuis sa création, dont plus de 35 000 visites pour l’année 2018. 3.5.3. Autres valorisations (smartphones, presse, brochures) Des applications pour smartphones ont été mises en place depuis mai 2010. De janvier à novembre 2018, 177 404 internautes ont visité la page de téléchargement de ce module. L’association a ouvert une page FaceBook en 2017 (www.facebook.com/RNSApollens) qui comptabilise après un an d’activité plus de 2 900 abonnés. Le RNSA a également ouvert un compte Twitter (https://twitter.com/rnsa_pollen?lang=fr) avec pour l’instant un peu plus de 250 abonnés. La Presse grand public spécialisée, comme Nice Matin, Lyon Plus, Le Progrès, Métro, etc…, relaye également les informations du RNSA. Enfin, les travaux du RNSA sont aussi valorisés par la réalisation de deux brochures par an à caractère synthétique, accessibles l'une et l’autre par voie électronique sur le site du RNSA. Les versions 2018 seront prochainement accessibles. 3.5.4. Communications et activités scientifiques 3.5.4.1. Communication Le RNSA a organisé, les 22 et 23 novembre 2018 à la Maison Ecocitoyenne de Bordeaux, les 23èmes journées d'études scientifiques (JES). Le programme de ces journées est présenté en Annexe 10. Le RNSA a également participé en 2018 (actualisation jusqu’à octobre) à dix publications scientifiques (les noms des auteurs appartenant au RNSA sont indiqués en gras dans l’Annexe 11). Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures | PAGE 13
3.5.4.2. Activités scientifiques 3.5.4.2.1. Capteurs en temps réel Depuis sept ans, le RNSA travaille avec différents partenaires, tant au niveau français qu’au niveau européen sur un sujet d’actualité important puisqu’il s’agit de pouvoir de transmettre quotidiennement aux personnes sensibles une information en temps réel sur le risque allergique lié aux pollens. Quatre actions différentes ont été déployées en 2018 : Utilisation de deux compteurs Yamatronics KH 3000 sur le site Atmo Auvergne Rhône Alpes de Genas, en parallèle avec le capteur de pollen de Genas et le site Atmo Auvergne Rhône Alpes de Roussillon, en parallèle avec le capteur de pollen de Roussillon ; Utilisation d’un granulomètre Fidas 200 sur la plateforme de test de Brussieu en parallèle avec un capteur Hirst; Utilisation d’un capteur RAPID-E de la société PLAIR sur la plateforme d’expérimentation de Brussieu en parallèle avec un capteur Hirst. Les résultats pour l’année 2018 sont en cours de traitement. 3.5.4.2.2. Etude sur l’exposition au pollen allergisant en zone urbaine : étude de cas sur la ville de Lyon Une étude a été faite en 2018 sur l’apport en pollens de plusieurs parcs de la ville de Lyon : cette étude a été réalisée du mois de mars au mois de juin 2018 (correspond à la période de pollinisation de la plupart des espèces d’arbres présentes dans les différents parcs). Quatre parcs ont été sélectionnés pour la mener à bien, et pour permettre des comparaisons entre les différents parcs étudiés : parc de la Tête d’Or (surface de 117 hectares), jardin d’Erevan (1 hectare), parc de la Visitation (1,6 hectares) et le parc de Gerland (18 hectares). Le principal objectif de cette étude consiste en la création d’un index de source ainsi que d’un index d’exposition pour chaque taxon et pour chaque zone étudiée. Ces index corrélés avec les résultats d’exposition obtenus sur le capteur de fond de Lyon, permettront ainsi de conclure sur les différentes espèces dont il faudrait limiter la plantation en ville et donc de formuler des recommandations pour protéger les personnes allergiques. Ces résultats permettront de conclure sur le potentiel allergisant de chaque parc étudié, mais également au niveau des espèces présentes sur la voirie au sein de la ville de Lyon. L’index source correspond aux nombres d’arbres de chaque espèce spécifique présent sur et à proximité d’un parc, pondérés par le potentiel allergisant de ces espèces, tandis que l’index d’exposition prend en compte les quantités de pollens relevées par des capteurs présents dans le parc, toujours pondérées par le potentiel allergisant de chaque espèce des pollens présents. Les résultats obtenus ont montré qu’il existe de nombreuses espèces au pollen allergisant dans ces différents parcs de Lyon et leurs alentours tels que les bouleaux, frêne, platanes… Ces résultats varient sensiblement en fonction des différents parcs pour chaque taxon. Une utilisation historique d’espèces au pollen allergisant au sein de la ville de Lyon impacte grandement les index sur plusieurs des parcs de la ville de Lyon, mais certains résultats montrent que la composante santé n’a pas été prise en compte lors des aménagements des espaces verts et indiquent que les responsables de la végétation urbaine devraient bénéficier d’une information concernant les effets sur la santé de certaines espèces végétales. Comme il a été démontré dans certains parcs tels que le jardin d’Erevan, il est essentiel d’accentuer la diversité des espèces végétales dans les espaces verts urbains afin de minimiser le potentiel allergisant au sein d’un parc. Les index de source et d’exposition calculés et présentés dans cette étude correspondent à un outil utile afin d’évaluer le potentiel allergène des espaces verts urbains. Il a été mis en évidence que la diversité correspond à un aspect clé de la conception des espaces verts, en termes de minimisation du potentiel allergisant. De plus, la taxonomie (genre et espèce), la morphologie (taille et forme) et la diversité biologique (stratégie de pollinisation et période de pollinisation) peuvent aider à minimiser l’impact des espèces dont le pollen possède un potentiel allergisant élevé. Ces index peuvent encourager les responsables des espaces verts de la ville de Lyon à appliquer des mesures correctives pour améliorer la vie des citadins. PAGE 14 | Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures
3.6. Formations et contrôle qualité 3.6.1. Formations Depuis Janvier 2011 les stages de formation pour les analystes du RNSA sont réalisés dans la salle de formation installée au RNSA à Brussieu. Cette salle est équipée pour accueillir au maximum huit stagiaires avec microscopes, caméra, vidéo … À noter que le nombre de 4 est l’optimum pour une bonne formation. Deux types de stages de formation sont réalisés : Formation initiale : ce stage d’une durée de 70 heures sur deux semaines consécutives est obligatoire pour tout nouvel analyste du RNSA. 4 stages de formation initiale ont été réalisés en 2018 ; Formation complémentaire: ce stage d’une durée de 24 heures sur 3 jours est proposé aux analystes ayant déjà suivi le stage de formation initiale, et qui souhaitent ou ont besoin de conforter leur formation. Il n’y a pas eu de stage de formation complémentaire en 2018. Sur demande, des stages de formation sur les moisissures sont organisés. Un stage de deux jours a été effectué cette année dans les locaux du Service Parisien Santé Environnement. Formations initiales Janvier 2018 ADAM Sandrine Capt’Air ALLEXANDRE Océane APPA Haut de France DEIANA Jannick Ajaccio Janvier 2018 MAESEN Kévin Atmo Normandie PRIMAUX Matthieu Atmo Normandie Avril 2018 REYMOND Adeline AnalyzAir WALLART Lisa AnalyzAir Juin 2018 HELLUIN Emilie RNSA Formation Moisissures Octobre 2018 LEBRUCHEC John SPSE GERSON Frédérique SPSE MATHERON Marjorie SPSE Tableau 3 : Liste des participants pour les formations à la reconnaissance pollinique/spores de moisissure – RNSA 2018 3.6.2. Contrôle qualité Tous les analystes sont soumis à un contrôle qualité comme les années précédentes. Ils doivent pour cela identifier dix lames en aveugle contenant chacune un seul taxon et une lame sauvage (25 lames sont choisies à cette fin - le choix étant fait en fonction de la diversité des pollens et de la quantité de grains par lame). Les résultats des lames aveugles sont analysés par Gilles OLIVER et Charlotte SINDT Sur les 48 analystes interrogés, 46 ont répondu. Si la notation des lames sauvages n’a pas encore été faite, la note moyenne aux Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures | PAGE 15
10 lames aveugles est de 8,57 sur 10. Cette note est dans la moyenne de celles de ces dernières années (Figure 5). L'ensemble des résultats sera transmis au président du Conseil Scientifique et va être communiqué aux analystes. La Figure 6 montre l'évolution des notes moyennes depuis 2010. Il montre une amélioration globale des résultats rendus au contrôle qualité. Figure 5 : Évolution de la note moyenne annuelle sur les 10 lames aveugles Figure 6 : Évolution de la note moyenne annuelle globale PAGE 16 | Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures
4. Recommandations La participation de l'ADEME aux activités liées à l'information des autorités de santé, du corps médical et du grand public est essentielle pour faciliter le développement des méthodes permettant de répondre aux besoins de chacun. DES ELEMENTS STRUCTURANTS En 1996, l'État a défini et organisé pour la première fois, sur le plan juridique, en France, les modalités de surveillance de la qualité de l'air et de ses effets sur la santé. Cette surveillance nationale obligatoire a été appliquée aux polluants physiques et chimiques mais pas aux agents biologiques. En 2016, la législation précise que la surveillance des particules biologiques est coordonnée par des organismes désignés par un arrêté conjoint des ministères en charge de l'Écologie et de la Santé. L'arrêté du 5 août 2016 (paru dans le Journal Officiel du 11 août 2016) répond aux orientations de cette disposition législative en procédant à la désignation des organismes, dont le RNSA fait partie, qui assureront la coordination de cette surveillance grâce au recueil des données métrologiques, des données météorologiques et des données de surveillance clinique et phénologique associées. Les résultats de cette surveillance seront utilisés dans un but d'information du public, notamment les personnes à risques, et des acteurs concernés comme en particulier les professionnels de santé, leur permettant ainsi d'adapter et d'anticiper la prise en charge médicale de leurs patients allergiques. DES POINTS DE VIGILANCE L'ADEME, pour le compte de l’État, a soutenu le développement du RNSA pour assurer cette mission dans la mesure de ses moyens et des priorités. La diminution constante des subventions, pour l’instant compensé par le soutien de plusieurs ARS, ne permettra pas de maintenir sur le long terme le réseau et pourrait aboutir à la fin de la coordination de l’ensemble des données. 5. Conclusion / Perspectives La surveillance des pollens et des moisissures dans l'air réalisée par le RNSA pour la saison 2018, avec le soutien de l'ADEME, a permis de répondre pleinement aux objectifs prévus. Le Tableau 4 présente le nombre d’indicateurs au départ/théorie comparé à celui des indicateurs finaux/pratique. Pour améliorer la qualité et surtout la rapidité d’acquisition de l'information, le RNSA continue à développer et valider des instruments et des techniques d'analyses en temps réel grâce à des partenariats en France et en Europe. La mesure des particules biologiques de l’air en temps réel reste l’évolution la plus prometteuse pour les années à venir pour permettre de manière plus efficace de transmettre de l’information. Ces données couplées à une interprétation sanitaire de ces valeurs permettront pour les personnes allergiques d’avoir une information sanitaire. INDICATEURS 2018 RNSA Théorie Réel Nombre de capteurs en fonctionnement 65 73 Nombre de bulletin allergo-polliniques diffusés 35 41 Nombre de stages de formation 4 5 Opération "contrôle qualité" 1 1 Organisation des Journées d’Etudes Scientifiques (JES) 1 1 Élaboration de bilans de synthèse (brochures) 2 2 Tableau 4 : Évaluation de la réalisation des objectifs du programme 2018 du RNSA Surveillance 2018 en France de l’exposition aux pollens et aux moisissures | PAGE 17
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