DOSSIER PÉDAGOGIQUE L'EXPOSITION IMMERSIVE - Réalisation Annabelle Mauger & Julien Baron

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE L'EXPOSITION IMMERSIVE - Réalisation Annabelle Mauger & Julien Baron
Réalisation Annabelle Mauger & Julien Baron

L’EXPOSITION IMMERSIVE

DOSSIER PÉDAGOGIQUE
DOSSIER PÉDAGOGIQUE L'EXPOSITION IMMERSIVE - Réalisation Annabelle Mauger & Julien Baron
Avant-propos
L’exposition est adaptée à la visite de groupes d’enfants dès 3 ans.

Ce livret est conçu pour les enseignants et les personnels encadrants des structures
socioculturelles. Il constitue un guide d’accompagnement destiné à vous aider à la
préparation de votre visite et propose des prolongements pédagogiques.

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE L'EXPOSITION IMMERSIVE - Réalisation Annabelle Mauger & Julien Baron
SOMMAIRE

1. L’événement IMAGINE PICASSO – L’exposition immersive ….    p.3
   Le concept de l’exposition immersive ………………………………          p.4
   La technologie au service de l’art ……………………………………          p.5
   Le lieu : la Sucrière à Lyon ….…………………………………………            p.7
   L’équipe………………………………………………………………….                         p.8
   Le propos général de l’exposition…………………………………….           p.10

2. Présentation de l’exposition et de son parcours ………………..   p.12
   Le parcours pédagogique ……………………………………………                  p.13
   L’exposition immersive ……………………………………………….                 p.14
   La scénographie ……………………………………………………….                     p.15
   Plan de la visite ……………………………………………………….                   p.16

3. La vie et l’œuvre de Picasso ………………………………………..             p.17
   Biographie ……………………………………………………………..                       p.18
   Morceaux choisis ………………………………………………………                     p.23

4. Poursuivre après la visite ……………………………………………               p.24
   Voir des Picasso …………………………………………………….....                 p.25
   Pistes pédagogiques …..……..……………………………………….                p.26
   Bibliographie et filmographie ………………………………………..            p.32

5. Informations pratiques ………………………………………………                  p.33
   Dates et horaires d’ouverture ……………………………………….             p.34
   Durée et outils de visite ………………………………………………               p.34
   Tarifs et réservations…………………………………………………..                p.34
   Réserver un atelier …………………………………………………….                  p.35
   Lieu et accès ……………………………………………………………                      p.36
   Visite de découverte pour les enseignants …………………………       p.36

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE L'EXPOSITION IMMERSIVE - Réalisation Annabelle Mauger & Julien Baron
,

    1.
    L’événement
        IMAGINE PICASSO
    L’exposition immersive

                             3
DOSSIER PÉDAGOGIQUE L'EXPOSITION IMMERSIVE - Réalisation Annabelle Mauger & Julien Baron
LE CONCEPT DE L’EXPOSITION IMMERSIVE

Une exposition didactique sur le fond et émouvante sur la forme, à contempler
avec des yeux neufs.

L'œuvre, disait Picasso, est destinée à faire naître des émotions dans l'âme de celui
qui la regarde. Ouvrir l'espace de l'émotion, du rêve et de la contemplation à tous
les publics, y compris les plus jeunes, telle est l'ambition de l'exposition immersive
« Imagine Picasso ».

Cette exposition d’un nouveau genre présente une rétrospective exceptionnelle
de la vie et de l’œuvre de Pablo Picasso grâce au multimédia : après une première
partie « pédagogique » où le visiteur pourra appréhender et comprendre le parcours
de l’artiste, ses thèmes de prédilection et les grands courants auxquels son œuvre
s’est rattachée, il pénétrera ensuite dans un immense espace de projection pour
admirer les images en grand dans un environnement sonore subtile. L’accent ainsi
mis sur des détails significatifs de l’œuvre de Picasso révèlera toute la beauté de ses
œuvres. Ainsi sortie de son cadre, le travail de Picasso gagne l’espace et devient une
image projetée sur le volume « hors norme » de l’architecte qui offre une autre vision
de l’artiste.

« Imagine Picasso » est une exposition d’art immersive, accessible à toute personne
quel que soit son âge, sa langue, sa culture. Grâce à la vidéo-projection multiple
utilisée sur des support immenses, l’image ainsi élargie permet au visiteur d’avoir une
réelle proximité avec les œuvres, ce qui facilite la découverte du peintre, la rend plus
accessible et décuple les émotions que l’on peut ressentir devant les toiles du
peintre.

Dans un cadre inhabituel, totalement différent de celui de l'espace silencieux et
sacralisé du musée, l’exposition en « image totale » invite le spectateur à sortir de
ses repères habituels pour devenir acteur de son propre parcours.

Imagine Picasso peut se découvrir en famille ou en classe, dans une exposition
sensorielle mais aussi didactique et pédagogique construite comme une aire de jeux.
Les sens et l’imagination en éveil, les enfants découvriront Picasso autrement et
vivront des émotions dans une symphonie de lumière, de sons et de couleurs.

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LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DE L’ART
Pour décupler l’émotion, les technologies les plus performantes se mettent au
service de l’art et animent les œuvres sur des modules de près de 4 m de hauteur.

Des techniques de pointe
« Imagine Picasso » utilise les techniques avancées de la multiprojection et de l’audio
immersif afin de plonger le visiteur au cœur des œuvres. Environ 80 vidéo-projecteurs
HD illuminent majestueusement l’architecture de la Sucrière. Les spectateurs peuvent
donc déambuler librement au milieu des images et découvrir autrement les œuvres
du peintre. L’ambiance sonore qui renforce l’impression d’immersion et décuple les
sensations, permet au visiteur de faire partie intégrante de cet environnement
spectaculaire.

Des moyens exceptionnels
Pour une installation de cette envergure, la totalité combinée des surfaces de
projection est énorme. La Sucrière a permis de mettre en place une scénographie
taillée sur mesure comprenant plus de 2 000 m2 de projection. Les serveurs
multimédia bénéficient des dernières technologies en terme de processeur, disques
durs et évidemment cartes graphiques. Techniquement, il faut assurer la
synchronisation de la musique multicanale avec 80 vidéo-projecteurs gérant du
contenu HD. Une autre complexité vient de la taille d’une salle comme Sucrière. Afin
de pouvoir transporter les signaux vidéo et audio, le recours à un réseau fibre optique
complet est nécéssaire.

Et des défis à relever !
Une fois la technologie choisie sur le papier, il reste deux défis techniques qui
nécessitent à la fois un savoir-faire que les réalisateurs maîtrisent et du matériel de
pointe. Pour les réalisateurs, il faut garder en tête la scénographie et imaginer
comment chaque passage se concrétisera dans les lieux. Ensuite, lors de l’installation,
il y a des réglages très fins à opérer. Afin d’avoir des surfaces projetées continues et
homogènes illuminées par plusieurs projecteurs, il faut non seulement placer les
appareils à des positions précises mais il est également nécessaire d’opérer des
réglages logiciels pour contrôler l’influence de chaque projecteur sur les autres. C’est
un long processus…

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Picasso © CATHEDRALE D’IMAGES 2009

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LE LIEU : LA SUCRIERE A LYON
Les expositions immersives trouvent tout leur sens dans des lieux d’exception. Après
Imagine Van Gogh dans la Grande Halle de la Villette, l’opportunité de présenter
Imagine Picasso en 2019 en commençant par le public lyonnais grâce à un lieu unique
comme La Sucrière, fut une réponse parfaite. Tous les éléments nécessaires à la
création d’une telle exposition sont réunis : la hauteur, l’espace, l’obscurité qui feront
naître la lumière sur cette peinture si précieuse !

La Sucrière est le lieu emblématique des Docks au cœur du quartier Lyon Confluence.
Construit dans les années 1930, cet ancien entrepôt connaît une deuxième vie
culturelle entamée en 2003 avec l’arrivée de la Biennale d’Art Contemporain de Lyon,
une des plus importantes d’Europe. Entièrement rénové en 2011, ce lieu chargé
d’histoire démontre qu’il est possible de conserver un patrimoine industriel et de lui
donner une nouvelle vocation culturelle.

Le site accueille chaque année une cinquantaine de manifestations et, tout au long
de l’année, au deuxième étage du bâtiment, des expositions artistiques et culturelles
de renommée nationale et internationale.

Après la Sucrière à Lyon, première implantation d’Imagine Picasso, l’exposition
entamera une tournée dans d’autres grandes villes de France et du monde.

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L’ÉQUIPE
Pour réussir cette prouesse, le producteur Pascal Bernardin met tout en œuvre avec
enthousiasme et réunit les énergies de personnes passionnées : la réalisatrice
Annabelle Mauger, âme et initiatrice du projet ; Julien Baron, son co-réalisateur
depuis toujours, qui apporte sa sensibilité artistique et son indispensable savoir-faire
technique ; Rudy Ricciotti, l'architecte de renommée mondiale, qui crée un décor en
relief sur-mesure dans lequel seront projetées les œuvres ; ainsi qu’Androula Michael,
historienne de l'art spécialiste de Picasso, qui envisage l'œuvre de l'artiste de façon
neuve et plurielle.

Annabelle MAUGER – Lililillilil – Conception et réalisation de l’exposition

                         En 2000, Annabelle Mauger découvre CATHEDRALE
                         D’IMAGES aux Baux-de-Provence grâce à son compagnon,
                         Timothée Polad, petits-fils du fondateur Albert Plécy, et
                         ensemble ils en reprennent très rapidement la gérance.
                         Premier lieu historique de création audiovisuelle en « image
                         totale » reconnu dans le monde entier, il proposait chaque
                         année de nouveaux spectacles immersifs.
                         Depuis 2011, avec son co-réalisateur Julien Baron,
Annabelle a répliqué le concept et a voyagé avec ses expositions de Singapour à Las
Vegas sans jamais cesser de chercher des lieux pour recréer une nouvelle Cathédrale
d’Images. En 2018, Imagine Van Gogh a pris place dans la Grande Halle de Villette
et a rencontré un vif succès. En 2019 ce sera à Lyon et en collaboration avec
l’architecte Rudy Ricciotti, qu’elle nous offre de découvrir sous un nouvel angle
l’œuvre de Picasso.

Julien BARON - Lililillilil – Conception et réalisation de l’exposition

                           Passionné d’audiovisuel depuis toujours et après avoir
                           étudié les techniques du cinéma, Julien a réalisé plusieurs
                           courts-métrages animés, clips, vidéos, avant de rejoindre
                           lui aussi l’équipe de CATHEDRALE D’IMAGES. Pendant 3
                           ans, il participe à la conception des spectacles audiovisuels
                           immersifs sur Venise, Cézanne, Picasso puis Leonard de
                           Vinci. Avec Annabelle Mauger en 2011, ils adaptent Van
                           Gogh dans le prestigieux Art Science Museum de
Singapour. De la scénarisation d’ Imagine Van Gogh et Imagine Picasso à sa
réalisation, le respect de l’œuvre peinte est présent dans tout le travail d’Annabelle
et Julien. Les années passent, la technologie évolue et veille à ce que restitue l’œuvre
immobile plus que tout.

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Pascal BERNARDIN – Encore Production SAS

Après avoir présenté les plus grands artistes anglo-saxons (Bob Marley, The Police,
Michael Jackson, The Rolling Stones, Madonna, Supertramp, Sting…), Pascal
Bernardin créé en 1987 Encore Productions pour se diversifier dans les spectacles
familiaux (Disney sur Glace, Mamma Mia!, la Marche des dinosaures…). Depuis plus
de 10 ans, Encore Productions présente en France et en Europe les plus belles
expositions itinérantes internationales comme Titanic, Toutankhamon, Jurassic World
ou encore Harry Potter et Art of the Bricks (Lego)… Le succès de ces expositions tient
autant des sujets, des artistes, des partenaires et de la qualité de la réalisation, pour
apporter aux visiteurs une expérience unique et une émotion mémorable.

Rudy RICCIOTTI – Architecte et scénographe

Grand Prix National d’Architecture, médaille d’Or de la Fondation de l’Académie
d’Architecture, Rudy Ricciotti est un des plus grands architectes contemporains à qui
l’on doit notamment le MUCEM à Marseille et le Département des Arts de l’Islam du
Louvre. Imagine Picasso est le 3ème projet pensé en collaboration entre Rudy Ricciotti
et Annabelle Mauger. Cette collaboration n’est pas due au hasard. L’architecte
combine mieux que quiconque et avec audace la brutalité des formes à la sensualité
des matériaux. C’est avec cet esprit qu’il créa déjà en collaboration avec Annabelle
Mauger le projet de CATHEDRALE D’IMAGES Saint-Priest, puis quelques années
plus tard, le projet de rénovation de la Chaufferie de l’Antiquaille.

Androula MICHAEL – Commissaire de l’exposition

Androula Michael est historienne de l’Art, professeur, auteur et commissaire
d’expositions. Grande spécialiste de Picasso, elle a entre autre coédité avec Marie-
Laure Bernadac le livre intitulé Picasso. Propos sur l’art (Gallimard, 1998), publié
Picasso poète (ENSBA, 2008) et codirigé avec Laurence Bertrand-Dorléac, Picasso :
L’objet du mythe (ENSBA, 2005). En collaboration avec Laurent Wolf, elle a publié le
volume sur Picasso des Cahiers de l’Herne (2014) avant de mener des recherches sur
la réception critique comparative des travaux de Pablo Picasso et de Marcel
Duchamp.

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LE PROPOS GÉNÉRAL DE L’EXPOSITION
Quand j'étais enfant, ma mère me disait : "Si tu deviens soldat, tu seras général. Si tu
deviens moine, tu finiras "pape." Je voulus être peintre, et je suis devenu Picasso !
Mais quel est donc cet artiste dont l'œuvre est reconnaissable parmi tant d'autres et
qui a provoqué à la fois admiration et rejet ?

Au-delà de ses grandes œuvres iconiques, telles que les Demoiselles d'Avignon
(1907) ou Guernica (1937), qui connaît Picasso à sa juste mesure en dehors d'une
image toute faite et souvent déformée de sa vie privée et de son œuvre ? « Il y a peu
de gens qui comprennent, disait-il, et quand tout le monde vous admire, il y en a
encore si peu qui comprennent... presque aussi peu qu’auparavant ». L'artiste
rebondit là où on ne s'y attend pas, capable aussi bien de faire des œuvres réalistes
d'une infinie beauté que d'autres plus déconcertantes.

Picasso est l'artiste qui a scruté profondément l'être humain et son environnement,
les choses les plus essentielles tels que l'amour, la vie, la mort, mais aussi les plus
humbles et les plus quotidiennes : "Les tableaux, disait-il, on les fait toujours comme
les princes font leurs enfants : avec des bergères. On ne fait jamais le portrait du
Parthénon ; on ne peint jamais un fauteuil Louis XV. On fait des tableaux avec une
bicoque du Midi, avec un paquet de tabac, avec une vieille chaise".

Cet artiste méconnu malgré son immense notoriété, il est grand temps de le
découvrir.

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      Pablo Picasso dans son Studio © Herbert List
2.
Présentation de
      l’EXPOSITION
et de son parcours

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Pour appréhender l’œuvre de Picasso, l’exposition s’articule en 2 parties :

LE PARCOURS PÉDAGOGIQUE
En préambule de l’exposition, un espace didactique et pédagogique fournira aux
visiteurs toutes les informations nécessaires sur la vie de Picasso, ainsi que des clés
de lecture pour une meilleure compréhension de son œuvre, avant d’entrer dans la
seconde partie immersive et sensorielle.

Dans une scénographie soignée, les grandes orientations de l'exposition seront
clairement présentées suivant deux parcours : l'un destiné aux adultes et l'autre aux
enfants.

En visitant cette exposition, le spectateur connaîtra mieux l'œuvre de l'artiste mais il
aura également une meilleure représentation des mouvements les plus
révolutionnaires du XXème siècle que Picasso avait inventés ou avec lesquels il avait
dialogué.

Ce parcours se décompose en 2 sections :

Section 1 : La vie et l ‘œuvre de Picasso
La première section retracera la vie de Picasso et les principaux éléments de sa
biographie de son enfance en Espagne à la fin de sa vie dans le sud de la France. Elle
présentera également les différentes grandes périodes de l’œuvre de Picasso, en
commençant par ses périodes de jeunesse bleues et roses, puis la rupture que
représente Les Demoiselles d’Avignon, le cubisme, la période dite néo-classique, le
surréalisme, l’avant-guerre et les années sordides de la guerre, l’après-guerre ainsi
que la période tardive.

Section 2 : L’image totale en héritage et l’architecture de Rudy Ricciotti
Cette 2ème section rappellera l’héritage de CATHEDRALE D’IMAGES et des
expositions en image totale imaginées par Albert Plécy aux Baux-de-Provence. Cette
section se penchera aussi sur le travail de l’architecte Rudy Ricciotti. Cette mise en
perspective illustrée de son travail qui renvoie à une architecture puisant autant dans
la matérialité que dans le lyrisme, dans la technicité que dans la plasticité, dans le
brutalisme que dans la sophistication, permet de comprendre l’apport de l’architecte
dans l’impression et la grande émotion qui se dégagent de la partie immersive
suivante, que le visiteur s’apprête à découvrir.

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L’EXPOSITION IMMERSIVE
Suite à cela, un programme d’une durée d’environ 30 minutes propose une
immersion dans les images de l’œuvre prolifique de Picasso. Cette exposition en
« image totale » est diffusée en boucle en continu de façon à ce que les visiteurs
puissent entrer à tout moment, la prendre en cours, la visionner plusieurs fois sous
différents angles en déambulant librement.

Épousant 1400m2 de la Sucrière, cette nouvelle création visuelle et sonore, faite in
situ et sur mesure pour être parfaitement adaptée au lieu, vous immerge tout entier
dans l’univers de l’artiste. Elle vous éblouit avec une sélection de 300 œuvres
projetées de Picasso qui a perpétuellement cherché à inventer de nouvelles façons
de créer.

Le parcours de l'exposition immersive embrassera toutes les périodes de l'œuvre de
Picasso, avec à chaque fois un focus sur les œuvres majeures et incontournables,
telles que Les Demoiselles d'Avignon (1907), œuvre emblématique de l'art moderne,
ou Guernica, devenue un symbole politique de résistance contre la barbarie.

Parallèlement, certains sujets qui reviennent comme des leitmotivs dans son œuvre
seront traités indépendamment de la chronologie : la colombe de la paix devenue
mythique mais aussi les caricatures, les dessins en un seul trait, le jeu avec les lignes,
les calligraphies, les cocottes en papier et les pliages et les jouets qu'il fabriquait pour
ses enfants. On découvrira alors dans la jeunesse et la genèse de son œuvre un
Picasso pluriel et protéiforme qui n'a jamais cessé de nous étonner.

La bande-son qui accompagne les projections nous offre des musiques signées Erik
Satie (compositeur du ballet Parade (1917) dont Picasso a réalisé les décors, les
costumes et le rideau de scène), Igor Stravinsky ou Maurice Ravel ainsi que d’Isaac
Albeniz qui évoque si bien les origines espagnoles du peintre qui, bien qu’établi en
France et pas retourné en Espagne après 1934, est toujours resté attaché à son pays
d’origine. Elle s’accompagne aussi de certains sons évocateurs (le bruit du vent, de
l’eau…) renforçant l’émotion suscitée par la contemplation des toiles.

En image et en musique, l’exposition immersive propose de se laisser porter et de
découvrir l’artiste aux multiples facettes sous un tout nouvel angle.

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LA SCÉNOGRAPHIE

Rudy Ricciotti a imaginé une scénographie dans laquelle les modules et les
supports de projection ne sont plus des surfaces planes mais en volume, en
parfaite adéquation avec les œuvres de Picasso. Les images sont ainsi comme
sculptées sur les modules.

L’espace créé prend l’allure d’une aire de jeux dans une volonté d’ajouter à l’émotion
qui se dégage de ce spectacle immersif une expérience ludique très adaptée au
jeune public faisant aussi ressortir l’âme d’enfant des visiteurs.

Ainsi, les visiteurs observeront les tableaux offerts sous leurs yeux en déambulant
debout, marchant sur des reliefs ou en mouvement sur une balançoire ou un
tourniquet.

Le travail du scénographe a été réalisé en deux étapes : parti d’abord d’une utopie,
le décor idéal que lui inspirent les œuvres de Picasso, a ensuite été adapté à
l’architecture et l’espace de la Sucrière.

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Projet scénographique © Agence Rudy Ricciotti

PLAN DE LA VISITE

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,

    3.
    La vie
        et l’œuvre
    de PICASSO

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BIOGRAPHIE
« L'œuvre que l'on fait est une manière de tenir son journal » a dit Picasso.

Picasso est né en 1881 à Malaga, où il reste jusqu'à l'âge de huit ans, moment où
toute la famille déménage à la Coruña en 1889 et où son père est nommé professeur
de dessin à l’Instituto da Guarda. Picasso y suivra des cours de dessin.

Les débuts de Picasso

Picasso a commencé très tôt à dessiner, peut-être grâce à son père. Il dessinait des
sujets comme Hercule et sa massue ou Le petit Picador, peints à l'âge de huit ans.
Il disait avec regret qu'il n'avait pas vraiment fait des dessins d'enfants et qu'il avait
par contre mis toute une vie pour apprendre à dessiner comme eux, c'est-à-dire libre
de contraintes imposées.

Entré avec une extrême facilité dans les écoles d'art, d'abord à la Coruña et ensuite
à Barcelone où la famille s'installe en 1895, Picasso suit les cours à la Lonja, mais il
n'y restera que très peu de temps. Très tôt, quand il avait encore 15 ans, il participe
à l’Exposition des Beaux-Arts et de l’Industrie à Barcelone avec son œuvre La
première communion. en 1897, son œuvre Science et Charité reçoit une mention
d’honneur à l’Exposition générale des Beaux-Arts de Madrid puis une médaille d’or
à l’Exposition provinciale à Malaga. La même année, il fait un court séjour à Madrid
pour un bref passage à l’Académie San Fernando.

À Barcelone, où il séjourne à partir de 1895, Picasso se lie d'amitié avec les poètes,
artistes et intellectuels du cercle du cabaret Els 4 gats, lieu devenu mythique, où il
rencontre Carlos Casagemas et Jaime Sabartés. Picasso y expose les portraits qu'il
fait de ce cercle d'amis. Il est désormais un homme en possession de tous les moyens
plastiques qui lui permettront de dépasser les techniques académiques.

Du bleu au rose, au Bateau-lavoir

Il effectue depuis Barcelone de courts séjours à Paris, le premier étant en 1900 où il
expose à l’Exposition Universelle de Paris son œuvre Les Derniers Moments (qui sera
recouverte en 1903 par le tableau La Vie). Il s'installe définitivement à Paris à partir
de 1904 au Bateau-Lavoir, 13 rue Ravignan sur la butte Montmartre, et partage sa
vie de bohème avec Fernande Olivier. Il découvre le cirque Medrano et y devient un
spectateur habitué.

Picasso est en décalage avec les sujets traités par les peintres de son époque. Pour
ses périodes bleue et rose, il plonge son regard sur la destinée humaine, sur ceux

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qui sont en marge de la société, femmes seules, vieillards ou aveugles. L'univers du
cirque, les paysages de Gosol apportent des tonalités roses plus claires. Le traitement
des visages et de l'espace préparent déjà le grand moment qui se produira avec Les
Demoiselles d'Avignon (1907). Il s'agit d'un moment inaugural, celui de la création
d'un espace moderne entièrement nouveau. Cette œuvre phare conduit vers le
cubisme.

Le cubisme

Le cubisme (cézannien, analytique, hermétique et synthétique) est une vraie
révolution du regard et des règles de l'art héritées de la Renaissance. Il opère cette
révolution avec Georges Braque, que lui a présenté Guillaume Apollinaire en 1907.
Picasso a un peu plus de trente ans quand il réalise le premier collage dans l'art du
XXème siècle, avec la Nature morte à la chaise cannée (1912), invention majeure dont
les répercussions sont encore visibles aujourd'hui dans plusieurs arts depuis la
littérature jusqu'au cinéma.

Les ballets russes et la période dite « néoclassique »

Du milieu des années dix jusqu'au milieu des années vingt, Picasso ne cesse de
combiner cubisme et réalisme, allant même jusqu'à revenir à un certain classicisme.
Sa collaboration avec les ballets russes avant-gardistes de Serge de Diaghilev le
conduit en Italie, l’un des rares pays où il a voyagé. Dans le ballet Parade (1917),
œuvre phare de cette collaboration avec la troupe la plus célèbre du moment, Picasso
mélange tous les styles qui lui tiennent à cœur sans se soucier des classifications. Son
art peut alors gagner l'espace pour devenir décor, costumes, rideau de scène. C'est
là où il rencontre une ballerine de la troupe, Olga Kohklova, qu'il épousera et dont
il fera de nombreux portraits emprunts d'un réalisme très éloigné du cubisme qu'il
continue par ailleurs à explorer sur d'autres tableaux. De même, il fera de superbes
portraits de son premier fils Paulo en Arlequin, en Pierrot, ou sur un âne.

Il s'installe rue de la Boétie dans un appartement bourgeois, non loin de son galeriste
Rosenberg, heureux de voir que le grand Picasso réalise aussi des œuvres bien plus
lisibles dans leur réalisme et qui plaisent davantage aux acheteurs. L'image d'un
artiste important et d'une situation confortable est désormais consolidée. En 1932 a
lieu sa première grande rétrospective à Zurich, que Picasso organise
personnellement. Il fait le choix des œuvres et décide de leur accrochage.

Surréalisme

Il flirte parallèlement avec le surréalisme sans jamais y adhérer. André Breton, son
fondateur, dira que « dans le château surréaliste Picasso chasse dans les environs ».
Les sujets de prédilection de l'artiste font écho à ceux des poètes et artistes

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surréalistes, comme par exemple la figure du Minotaure. Picasso fait la couverture
pour la revue éponyme en 1933.

Figures au bord de la plage, nouvelles anatomies pour le corps, constellations et
arabesques peuplent son univers. Malgré un certain démembrement des corps, une
déstructuration des formes, Picasso reste toujours attaché au réel, aux choses de son
quotidien le plus immédiat. Certaines de ses œuvres, qui d'habitude sont rangées
dans le sillage des surréalistes, pourraient avoir bien d'autres sources. Des nouvelles
recherches montrent en effet l'intérêt très vif de Picasso pour l'antiquité et la
préhistoire.

Picasso poète

Au milieu des années 1935, Picasso commence une activité poétique intense qui se
poursuivra avec quelques interruptions jusqu'en 1959. Il écrit plus de 350 poèmes en
divers états et variantes, ainsi que trois pièces de théâtre. Picasso affirmait en
s'amusant qu'il était « un poète qui a mal tourné ». Il déploie les multiples brouillons
de son écriture en calligraphies et arabesques où le plus noble côtoie le plus trivial :
les torchons de la cuisine avec l'amour, la guerre et son épouvante exprimée par des
aliments immangeables, les animaux, les plantes, les horloges, la corrida, les odeurs.

C'est le moment où il traverse une réorientation dans son travail et une crise familiale
qui le conduira à la séparation d’avec sa femme Olga. Il entretient parallèlement une
liaison secrète avec la jeune femme Marie-Thérèse Walter qui lui donnera une petite
fille, Maya. Les deux figures féminines entrent naturellement dans son œuvre.

La sculpture

Pendant cette période, Picasso redonne à son désir de faire de la sculpture un
nouveau souffle. Dans la grande demeure-atelier qu'il acquiert à Boisgeloup, près
de Gisors en Normandie, il peut enfin s'adonner sans contrainte à la sculpture que
magnifie Brassaï avec ses photographies.

Guernica et la Guerre

La guerre civile et le drame de Guernica, les années sordides de la Guerre,
provoquent chez Picasso un mélange de mélancolie et de rage : ses couleurs
s'assombrissent, les chats dévorent les oiseaux, les crânes de taureau combinés aux
bougies et aux livres font appel à une méditation sur la mort. Dora Maar, avec qui il
entretient également une relation de complicité amoureuse, a laissé une série de
photos précieuses de Guernica en cours d'élaboration.

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Picasso trouve souvent des ressources pour conjurer le mal et peut ainsi faire un
détour par l'humour. Il écrit en pleine occupation une pièce de théâtre, Le désir
attrapé par la queue (1941), où sont convoqués la faim, le froid, l'amour et la vie. La
lecture de cette pièce chez ses amis Zette et Michel Leiris, en 1944, réunit comme
metteurs en scène et acteurs, Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir,
Raymond Queneau, Dora Maar…

L’après-guerre

Juste après la Deuxième Guerre mondiale, Picasso adhère au parti communiste et
se laisse aller au jeu de l'utilisation de son image par le parti auquel il ne cède rien
de son indépendance d'artiste. Picasso dit dans une déclaration qu'il avait trouvé là
ses amis et une famille. Faudrait-il rappeler que l'État français - pendant l'occupation
certes - refuse à cet immense artiste la nationalité française sous prétexte d'une
sympathie anarchiste, le considérant même comme dangereux du point de vue
national ? Picasso ne l'oubliera jamais, mais ne le révèle pas pour autant. On
l'apprendra il y a à peine deux décennies, à l'apparition en Russie d'archives de la
police française.

Picasso incarne l'artiste engagé contre la guerre et la barbarie mais toujours à sa
façon. Après la guerre, sa colombe de la paix devient un symbole.

Les dernières années

Picasso retrouve dans le Midi de la France, près de la mer Méditerranée, la joie de
vivre. Il s'installe à Vallauris, villa La Galloise, avec sa nouvelle compagne rencontrée
en 1943, Françoise Gilot, artiste elle-même et mère de ses deux enfants, Claude et
Paloma. Dans cette petite ville célèbre pour sa terre argileuse et sa céramique,
Picasso alors âgé de 65 ans se passionne pour cette technique ancestrale. Grâce au
couple Suzanne et Georges Ramié qui mettent à sa disposition leur atelier de
céramique, qu'ils appelaient Madoura, Picasso expérimentera la céramique et la
sculpture et produira plus de 3500 œuvres céramiques originales.

Picasso devient aussi populaire que les stars de cinéma. Les grands photographes
viennent le photographier en famille, le surprendre dans son bain, photographient
ses ateliers et diffusent largement son image. L'artiste fait la couverture des
magazines people Life aux États-Unis, Paris-Match en France. Une fois Françoise
partie avec les enfants, Picasso déménagera à Cannes, villa La Californie, en 1955,
avec sa nouvelle compagne Jacqueline Roque, qu'il avait connue chez Madoura. Elle
deviendra la deuxième femme qu'il épouse en 1961, ce qui était devenu possible
après la mort de sa première femme Olga (en 1955). C’est durant cette période qu’il
tourne avec Henri-Georges Clouzot le film Le Mystère Picasso.

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En 1958, il déménage dans une nouvelle maison, un nouvel atelier, le château de
Vauvenargues, au pied de la montagne Sainte Victoire, lieu emblématique de
Cézanne. En 1961, il déménage de nouveau avec Jacqueline à Notre-Dame-de-Vie,
à Mougins. Âgé de 80 ans, Picasso déborde d'énergie créatrice et produit gravures,
dessins et peintures qui choqueront à leur époque par la liberté totale de son
vocabulaire. En 1963, le Museu Picasso est inauguré à Barcelone, dans lequel on
trouve toutes les œuvres de jeunesse restées en Espagne, offertes au musée par
Picasso en 1970. Rappelons que Picasso, depuis 1934, n'est plus jamais retourné en
Espagne, jurant qu'il ne rentrerait pas tant que son pays était sous la dictature de
Franco. Il en était de même pour Guernica, dont il avait fait cadeau à l’Espagne, avec
tous les dessins préparatoires. Le tableau, laissé en dépôt depuis 1939 au Museum
of Modern art de New York, devait retourner dans son pays qu’une fois la démocratie
rétablie, en 1981, conformément à la volonté de l’artiste.

Ce que l’on a coutume d’appeler la « dernière période » de l'œuvre de Picasso est
empreinte d’un sentiment d’urgence. Il sait qu’il a de moins en moins de temps et
cependant de plus en plus de choses à dire. En 1970, une exposition au Palais des
Papes à Avignon montre les dernières œuvres de Picasso peuplées par les
mousquetaires, les matadors, la Famille, les Maternités, les étreintes.

Picasso meurt à l'âge de 92 ans dans sa dernière demeure, la villa Notre Dame de
Vie. Il laisse derrière lui un nombre impressionnant d’œuvres, que les experts
mettront plusieurs années à cataloguer avant qu'elles soient partagées entre les
héritiers et l’État. Grâce à une nouvelle loi, la « dation », ses héritiers pouvaient payer
en œuvres les droits de succession. C'est ainsi que naît la collection du Musée Picasso
à Paris, qui peut s'enorgueillir d'avoir comme fonds inaugural la collection
personnelle de Picasso, c’est-à-dire les œuvres qu'il n'a jamais vendues et qui l'ont
accompagné tout au long de sa vie.

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MORCEAUX CHOISIS

§    « Quand j'étais enfant, ma mère me disait : "Si tu deviens soldat, tu seras général.
Si tu deviens moine, tu finiras pape. Je voulus être peintre, et je suis devenu Picasso! »
§  « Pour moi, un tableau n'est jamais une fin, ni un aboutissement, mais plutôt un
heureux hasard et une expérience1. »
§ « Quel triste sort pour un peintre qui aime les blondes, mais qui s'interdit de les
mettre dans son tableau, parce qu'elles ne s'accordent pas avec la corbeille de fruits!
Quelle misère pour un peintre qui déteste les pommes, d'être obligé de s'en servir
tout le temps, parce qu'elles s'accordent avec le tapis !2 Je mets dans mes tableaux
tout ce que j'aime. Tant pis pour les choses, elles n'ont qu'à s'arranger entre elles. »
§ « Le public ne comprend pas toujours l'art moderne, c'est un fait, mais c'est parce
qu'on ne lui a rien appris en ce qui concerne la peinture. On lui apprend à lire et à
écrire, à dessiner ou à chanter, mais on n'a jamais pensé à lui apprendre à regarder
un tableau…3. »
§ « Les idées ne sont que de simples points de départ ... C'est rare que je puisse
les fixer telles qu'elles viennent à mon esprit. Aussitôt que je me mets à travailler,
d'autres surgissent sous ma plume... Pour savoir ce qu'on veut dessiner, il faut
commencer à le faire ... S'il surgit un homme, je fais un homme ... S'il surgit une
femme, je fais une femme... 4 »
§ « Comprendre ! Il s'agit bien de comprendre !.. Depuis quand un tableau est-il une
démonstration mathématique ? Il est destiné non pas à expliquer (à expliquer quoi,
je me le demande) mais à faire naître des émotions dans l'âme de celui qui regarde.5 »
§ Picasso a quelqu’un qui disait : Ma petite fille de huit ans pourrait peindre ça… »
répondait « Oui, mais à 60 ans ? »6
§ En peinture, on peut tout essayer. On a le droit, même. A condition de ne jamais
recommencer7.
§ Les tableaux, on les fait toujours comme les princes font leurs enfants : avec des
bergères. On ne fait jamais le portrait du Parthénon ; on ne peint jamais un fauteuil
Louis XV. On fait des tableaux avec une bicoque du Midi, avec un paquet de tabac,
avec une vieille chaise".

1
  Picasso, "Lettre sur l'art", in Ogoniok, Moscou, n° 20, 16 mai 1926.
Version française in Formes, n° 2, février 1930, traduit du Russe par C. Motchoulsky.
2
  Zervos, Christian, "Conversation avec Picasso", in Cahiers d'Art, n° spécial, 1935, p. 173-178.
3
  Jakovski, Anatole, "Midis avec Picasso", in Arts de France, n° 6 1946,
4
  Brassaï, Conversations avec Picasso, éd. Gallimard, 1964, p.70-71.
5
  Laporte, Geneviève, Si tard le soir, Paris, éd. Plon, 1973, p. 98.
6 Dora Maar, Notes et souvenirs sur Picasso, Vente Dora Maar 1998, Paris
7
  Parmelin, Hélène, Picasso dit..., éd. Gonthier, Paris, 1966, p. 140

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,

    4.
    Poursuivre après
       LA VISITE

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VOIR DES PICASSO
Cette exposition peut constituer une première approche de Picasso pour certains ou,
pour ceux qui ont déjà une certaine connaissance de l’artiste, une exposition
« idéale » réunissant des chef d’œuvres qu’il serait impossible de réunir
physiquement.

Son objectif sous-jacent est donc bien l’envie qu’elle suscite de se rendre au plus vite
confronter son œil à la réalité des toiles de Picasso que l’on peut admirer dans de
nombreux musées.

En France, vous pouvez découvrir les “vrais” tableaux et sculptures de Picasso
principalement dans les 3 musées Picasso (il y en a 9 en tout dans le monde !) : le
musée national Picasso à Paris, celui d’Antibes, et celui de Vallauris qui concentre
essentiellement son travail de céramique.

A Lyon, le musée des Beaux-Arts possède en sa collection plusieurs œuvres de
Picasso.

Les enfants peuvent ainsi aller voir le tableau Picasso Femme assise sur la plage,
exposé au musée des Beaux-Arts de Lyon (20 Place des Terreaux, 69001 Lyon)

                                    © Succession Picasso, 2007
                                    10 février 1937
                                    Huile, fusain et pastel sur toile
                                    H. 131 ; L. 163,5 cm
                                    Legs Jacqueline Delubac, 1997
                                    Inv. 1997-45

Récemment restaurée, cette œuvre sera le point de départ, en 2020, d’une
importante exposition Picasso au musée des Beaux-Arts de Lyon.

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PISTES PÉDAGOGIQUES
Voici à titre indicatif quelques idées de travaux à effectuer en classe pour poursuivre
et approfondir les découvertes faites pendant la visite. La richesse et la diversité des
thèmes se rapportant à l’œuvre de Picasso permettent d’exploiter l’exposition de la
maternelle au lycée et en lien avec différentes matières : l’art plastique, l’histoire-
géographie, le français ou l’espagnol, la philosophie etc... Des idées d’ateliers de
pratique artistique vous sont également fournies, pouvant être réalisés seuls ou avec
l’intervention de Little Beaux-Arts (voir p. 35).

Différents courants et type de productions artistiques

L’exposition retrace l’ensemble de l’œuvre de Picasso. Les élèves pourront ainsi se
rendre compte de la grande diversité des domaines auxquels Picasso, artiste total et
touche-à-tout, s’est intéressé.
& Lors de la visite de l’exposition, les élèves peuvent avoir pour consigne de repérer et répertorier
les différentes formes de production artistique de Picasso pour bien les reconnaître et les différencier :
peintures, dessins, sculptures, écriture, céramiques…

S’il s’est détaché assez jeune de l’académisme, son œuvre s’inscrit aussi dans un
certain nombre de courants artistiques dont il a pu être le fondateur (cubisme) ou
dont il s’est à un moment senti proche (surréalisme).
& Sensibiliser et apprendre à repérer l’académisme, la période classique, l’art moderne, le cubisme,
le surréalisme dans l’œuvre de Picasso.

                                                 Approfondir un courant. Ex : le surréalisme.
                                                 A partir des années 1925, Picasso se rapproche
                                                 d’un mouvement nouveau qui prend de
                                                 l’importance, le Surréalisme, et réalise des toiles
                                                 qui ressemblent un peu à des rêves étranges. Dans
                                                 ce tableau, il a brouillé les pistes en dessinant des
                                                 traits dans tous les sens. Il s’appelle Le Baiser ce
                                                 qui nous donne une indication de ce qu’il
                                                 représente !
                                                 $     Observer le tableau et essayer de repérer les 2
                                                 personnages qui s’embrassent.
                                                 & Repérer les œuvres surréalistes dans l’exposition.
                                                 Quels sont leurs points communs ? Découvrir d’autres
                                                 peintres surréalistes (Salvador Dali, René Magritte, Marcel
                                                 Duchamp, Max Ernst etc…), à quelle époque ont-ils vécu par
                                                 rapport à Picasso ?
 Le Baiser, 1925, Musée national Picasso Paris
 © Succession Picasso 2019

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Autoportraits

Une séquence de l’exposition sera consacrée aux autoportraits.

                                                       Picasso a 20 ans au moment où il réalise cet
                                                       autoportrait, dans lequel il se donne l’air
                                                       beaucoup plus vieux ! La pauvreté dans laquelle
                                                       il vit à ce moment-là, sa tristesse liée au suicide
                                                       de son ami Casagemas sont retranscrites ici à
                                                       travers les traits creusés, l’aspect blafard du
                                                       visage, son regard fixe et vide et la teinte froide
                                                       de la couleur bleue. Reflet de sa tristesse à cette
                                                       période, la couleur bleue domine pendant 3 ans
                                                       dans ses tableaux (« période bleue » 1901-1904).
                                                       & Avez-vous        repéré d’autres autoportraits dans
                                                       l’exposition ? Que veut montrer l’artiste de lui-même ?
                                                       ! Idée atelier (dès la maternelle) : à leur tour, les élèves
                                                       réalisent leur autoportrait autour d’une couleur dominante.
                                                       Quelle émotion veulent-ils exprimer par le choix de leur
                                                       couleur, de la façon dont ils se représentent ?
Autoportrait, 1901, musée national Picasso Paris © Succession Picasso 2019

Paul en Arlequin
Picasso fut 4 fois père : de Paul en 1921, de Maya en 1934, de Claude en 1947 et de
Paloma en 1949. Il traduisit le bonheur que cela était pour lui dans de nombreux
portraits de ses enfants.
                                     Il peint ici Paul, le fils qu’il eut avec Olga
                                     Khokhlova, danseuse des Ballets russes, âgé de
                                     trois ans et déguisé en Arlequin. Ce costume
                                     témoigne de l’amour de Picasso pour le cirque et
                                     les saltimbanques que l’on retrouve beaucoup
                                     dans sa période rose. Picasso gardera cette
                                     œuvre intime et pleine de tendresse jusqu’à la fin
                                     de sa vie.
                                                       $ Observer les différentes façons dont sont traités les
                                                       éléments du tableau : certains de façon très réaliste (visage
                                                       et mains au modelé très fin), d’autres en aplat (costumes,
                                                       fauteuil), et d’autres encore qui paraissent inachevés ou
                                                       volontairement laissés à l’état de dessin (collerette,
                                                       poignets, pied du fauteuil et pieds de l’enfant). On aperçoit
                                                       une première esquisse d’une jambe finalement déplacée
                                                       vers la droite.

Paul en Arlequin, 1924, musée national Picasso Paris
© Succession Picasso 2019

                                                                                                                 27
!     Idée atelier (à partir du cycle 2) : faire réaliser un personnage en costume d’Arlequin en réalisant
des quadrillages et les colorant sans que 2 couleurs identiques se touchent par le côté. Réaliser une
collerette et le chapeau en papier crépon et la coller.

                       $      Observer aussi Maya à la poupée, portrait de sa fille Maya réalisé en 1938.
                       En quoi ces 2 œuvres de 2 de ses enfants diffèrent-elles ? Repérer le style
                       classique vs. cubiste/surréaliste.

                       Maya à la Poupée, 1938, musée national Picasso Paris
                       © Succession Picasso 2019

Les Demoiselles d’Avignon

                                                   Quand Picasso présente ce tableau qu’il a
                                                   longuement réalisé en secret dans son atelier,
                                                   c’est la consternation ! Ce tableau a
                                                   bouleversé l’histoire de la peinture car il rompt
                                                   avec toutes les règles de la peinture classique
                                                   (volume, perspective, profondeur). C’est le
                                                   point de départ de l’art moderne. Picasso ne
                                                   cherche pas à imiter la nature comme tous les
                                                   artistes avaient l’habitude de le faire depuis
                                                   l’Antiquité. Les corps des jeunes femmes
                                                   représentées      sont     déformés,      comme
                                                   découpés en formes géométriques. Tout cela
 Les Demoiselles d’Avignon, 1907, MOMA
                                                   paraît brutal, un peu terrifiant même. On
 New York © Succession Picasso 2019                aperçoit l’influence de l’art africain et de l’art
                                                   ibérique.

C’est le début du cubisme que Picasso invente avec Braque, qui consiste en
l'instauration d'un nouvel espace aux perspectives multiples. Devant les réactions
choquées de ses amis, Picasso garde le tableau caché dans son atelier pendant 10
ans. Il sera vraiment connu en 1937 quand il sera acheté par le musée d’art moderne
de New York.

$     En quoi ces 5 femmes nues sont-elles bizarres ? Elles ressemblent à des statues, leurs visages
font penser à des masques, l’une d’elle est représentée de dos pourtant sa tête nous regarde de face.
Le tableau donne l’impression d’un miroir brisé. etc…
!     Idées atelier : (à partir du cycle 2) : Représenter des personnes en constituant leur corps de
formes géométriques. Leur ajouter une tête de masques en s’inspirant de masques africains. Fabriquer
un masque en volume avec du carton inspiré des masques africains qu’affectionnait Picasso. Réaliser
un portrait en mixant les éléments de face et de profil sur le visage (yeux, nez, bouche, oreilles)…

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Cubisme et papier collé

Après cette grande découverte que constitue Les Demoiselles d’Avignon - les images
peintes n’ont pas besoin de ressembler à la réalité -, Picasso poursuit dans cette voie
et invente, avec Georges Braque, le cubisme. De toile en toile, ils brisent les lignes,
mélangent les points de vue et font à nouveau quelque chose de révolutionnaire à
cette époque en introduisant d’autres matériaux qu’ils collent dans leurs tableaux :
ficelles, journaux, papier et même morceaux de nappes en plastiques !

                                                        Cette toile célèbre, Femmes à leur toilette
                                                        (1938) reprend comme les Baigneuses un
                                                        thème classique de l’histoire de l’art, mais
                                                        comme désormais tout est permis, Picasso le
                                                        compose de peinture et de… morceaux de
                                                        papier peint !

 Femmes à leur toilette, 1938, musée national Picasso Paris
 © Succession Picasso 2019

$     L’exposition présente d’autres œuvres réalisées avec divers matériaux. Observer une sélection
de celles-ci et identifier les différents matériaux utilisés par Picasso.
& Réflexion (à partir du collège) : Amener les élèves à réfléchir et échanger sur le caractère attendu
ou inattendu au sein de productions artistiques aujourd’hui considérées comme des chefs-d’œuvre,
en regard du style d’autres œuvres de l’époque.
!     Idée atelier : (à partir du cycle 2) : Représenter des personnes ou objets (guitare, bouteille…)
en collant différents matériaux : journaux, ficelle, papier peint etc.

Guernica

Guernica, 1937, Musée Reina Sofia Madrid © Succession Picasso 2019

A partir de 1936, une guerre civile ravage son pays natal, l’Espagne. La petite ville de
Guernica est bombardée, des centaines de personnes tuées. Bouleversé, Picasso
peint en un mois seulement cet immense tableau en noir et blanc (3,5m x plus de

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