TABLEAUX ANCIENS ET DU XIXe SIÈCLE - MERCREDI 22 UIN 2022 - ESPACE TAJAN - Gazette Drouot
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TAB L E AUX A N CI E NS ET D U XIX e S IÈCL E Mercredi 22 juin 2022 à 18h30 VENTE N°1402 ESPACE TAJAN 37 rue des Mathurins 75008 Paris EXPOSITION PUBLIQUE DIRECTEUR DU DÉPARTEMENT Samedi 18 et dimanche 19 juin 11h-18h Thaddée Prate Lundi 20 et mardi 21 juin 10h-18h T. +33 1 53 30 30 47 Mercredi 22 juin 10h-15h prate-t@tajan.com SPÉCIALISTE SENIOR Astrid de Benoist T. +33 1 53 30 30 84 debenoist-a@tajan.com CONSULTEZ LE CATALOGUE ENREGISTREZ-VOUS ET ENCHÉRISSEZ SUR WWW.TAJAN.COM GESTION ADMINISTRATIVE Chloé Karmi PARTICIPEZ À NOS VENTES AUX ENCHÈRES T. +33 1 53 30 30 16 ET ENCHÉRISSEZ EN DIRECT karmi-c@tajan.com Tous les lots sont reproduits sur notre site internet www.tajan.com EXPERT TABLEAUX ANCIENS Cabinet Turquin La vente est soumise aux conditions générales imprimées 69 rue Sainte Anne 75002 Paris en fin de catalogue. Les photographies du catalogue T. +33 1 47 03 48 78 n’ont pas de valeur contractuelle philippine.motais@turquin.fr TAJAN S.A. Société de Ventes Volontaires de meubles aux enchères COMMISSAIRE-PRISEUR HABILITÉE publiques - Société Anonyme agréée en date du 7 Astrid de Benoist novembre 2001 sous le n°2001-006. N° RCS Paris B 398 182 295 MAGASIN Patrick d’Harcourt T. +33 1 53 30 30 03 CAISSE T. +33 1 53 30 30 27
1 ÉCOLE ANVERSOISE VERS 1560, SUIVEUR D’ADRIEN ISENBRANT CHRIST EN CROIX ENTRE LA VIERGE ET SAINT JEAN Panneau de chêne, une planche non parquetée Petits manques Antwerp school c. 1560, foll. of A. Isenbrant, oak panel, one board non-craddled, small losses pieces 22,80 x 17,40 cm - 9 x 6,9 in. 3 000/4 000 € 2 ÉCOLE FLAMANDE VERS 1600, SUIVEUR DE JOOS VAN CLEVE SAINT JÉRÔME DANS SON ATELIER Panneau Flemish school c. 1600, foll. of J. van Cleve, Saint Jerome in his studio, panel 42,50 x 27 cm - 16,7 x 10,6 in. 4 000/6 000 € TA J A N - 4
3 ATTRIBUÉ À BERTHOLET FLEMAL (1614-1675) LA DÉPLORATION SUR LE CORPS DU CHRIST Cuivre Au revers un numéro à la peinture blanche : 14 Attr. to B. Flemal, The Deploration over the Body of Christ, copper, former collection of the duke of Arenberg according to an inscription on the back, on the back a white painted number «14» 42 x 30 cm - 16,5 x 11,8 in. 12 000/15 000 € PROVENANCE Ancienne collection du Duc d’Arenberg selon une inscription au revers TA J A N - 5
4 ATTRIBUÉ À HERRI MET DE BLES (1510-1550) PAYSAGE AVEC L’ENTRÉE DU CHRIST À JÉRUSALEM Panneau de chêne parqueté Restaurations anciennes Attr. to H. Met de Bles, Landscape with the Entry of Christ into Jerusalem, craddled oak panel, old restorations 84 x 113 cm - 33,1 x 44,5 in. 15 000/20 000 € PROVENANCE Cher Dr. Nemerl, Vienne en 1922 (selon Faggin, 1968) ; Chez Gustave Rochlitz, Berlin, Paris, Cologne, Füssen (d’après la mention « Rochlitz » de la main de M.J. Friedländer au dos d’une photographie) ; Vente anonyme, Münich, Rudolf Neumeister, 9-10 décembre 1981, n° 1182, reproduit (Herri met de Bles) ; Vente anonyme, Lucerne, Galerie Fischer, 20 novembre 2003, n°1001 (Herri met de Bles) ; Vente anonyme, Londres, Christie’s, 27 octobre 2004, n° 17 (Maître de Brunswick). BIBLIOGRAPHIE G. T. Faggin, La Pittura ad Anversa nel Cinquecento, Florence, 1968, p. 40 (note 40, n.5), fig. 75 (Herri met de Bles) ; M. Ubl, Der Braunschweiger Monogrammist, Petersberg, 2014, cité p. 132, reproduit n° 3.49 et cité p. 152 sous la note 110 (Herri met de Bles Umkreis). Nous retrouvons notre tableau dans la documentation RKD sous la fiche n°43569 (attribué à Herri met de Bles). Les figures sont probablement d’un autre artiste, peut être Lambert Lombard (Faggin, 1968). Le nom de Rochlitz apparaît au dos d’une photographie de l’œuvre possédée par Friedländer. Dans la fiche RKD, Rochlitz est placée avant Nemerl 1922. Mais en 1921, Rochlitz commence tout juste son activité de marchand d’art à Berlin. Il ouvre sa première galerie à Berlin en 1923. Il est possible, mais peu probable, qu’il ait eu le tableau en main avant que le Dr. Nemerl de Vienne ne le possède en 1922. Nous remercions Elisabeth Royer de sa précieuse aide dans les recherches de provenance et les informations contenues dans la notice. TA J A N - 6
5 ÉCOLE ANVERSOISE VERS 1520, ENTOURAGE DE PETER COECKE D’ALOST LE PORTEMENT DE CROIX Panneau de chêne, parqueté Restaurations anciennes Antwerp school c. 1530, circle of P. Coecke d’Alost, The carrying of the Cross, craddled oak panel, old restorations 65,50 x 88 cm - 25,8 x 34,6 in. 20 000/30 000 € PROVENANCE Sir Peter Wilson Collection, 1950 ; Hilda Slowack Collection, Montevideo circa 1960 ; Collection privée en Allemagne ; Vente anonyme, Cologne, Van Ham Auctions, 12 avril 2002, n°1159 ; Vente anonyme, Londres, Bonhams, 4 juillet 2007, n°10 (cercle de Cornelis Engelbrechtsz). On connait d’autres représentations de cet épisode de la Passion par Pieter Coecke d’Alost (1502-1550), au Kunstmuseum de Bâle, ou de son entourage (par le maître de l’Adoration van Groote, Philadelphia Museum of Art), avec la porte de Jérusalem à gauche et le Golgotha à droite, où l’on prépare la crucifixion. Notre composition originale met l’accent sur la rencontre avec Véronique qui essuie le visage du Christ avec son voile. Elle se base sur un grand X central, redoublé par la pose du soldat en cuirasse à gauche qui marque une parallèle avec le montant supérieur de la croix. Notre panneau est caractéristique des «maniéristes anversois», artistes qui mêlent des éléments de la Renaissance italienne à la tradition flamande nordique, par exemple, ici, le beau paysage panoramique à la Patinier ou les visages des protagonistes qui sont individualisés et sont presque des portraits. Ils se caractérisent par l’importance donnée au mouvement, à l’exubérance de la décoration et des drapés, aux expressions outrées des personnages opposées à d’autres plus élégants (ici la Véronique). Bien que certaines tentatives d’identification de personnalités artistiques indépendantes aient été avancées, ces peintures restent pour la plupart anonymes ou attribuées à des maîtres à nom de convention. Ce style marque le passage de la peinture traditionnelle de Bruges à la prédominance des créations plus inventives à Anvers (voir le catalogue de l’exposition Extravagants !, Anvers, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen, 2005, Maastricht, Bonnefantemuseum, 2006). Nous sommes ici au début de ce mouvement, vers 1520, et l’on perçoit l’influence de Jan Gossaert (1478-1532) et de Jan de Beer (vers 1475 -1528). TA J A N - 7
6 JACOBUS STORCK (AMSTERDAM 1641-C.1692) NAVIRES HOLLANDAIS ET ANGLAIS AU PORT Toile Marque au revers du châssis et cachet Restaurations anciennes Dutch and English ships in port, canvas, mark and stamp on the back of the frame, old restorations 74 x 129,50 cm - 29,1 x 51 in. 6 000/8 000 € TA J A N - 8
7 ATTRIBUÉ À WIGERUS VITRINGA (1657-1725) NAVIRES HOLLANDAIS SUR UNE MER CALME Toile Porte une ancienne attribution à Adriaen van der Velde (selon une étiquette au revers) Porte une trace de signature en bas à droite sur la proue du navire Manques et restaurations Attr. to W. Vitringa, Dutch ships on a calm sea, canvas, bears an old attribution to Adriaen van der Velde (according to a label on the back), bears a trace of signature in the lower right corner on the bow of the ship, losses and restorations 51 x 66 cm - 20,1 x 26 in. 6 000/8 000 € TA J A N - 9
8 ÉCOLE ITALIENNE VERS 1620 SAINT JÉRÔME Cuivre Inscriptions au revers du cuivre Italian school c. 1620, St. Jerome, copper, inscriptions on the back of the copper 22,50 x 28,50 CM - 8,9 x 11,2 in. 1 500/2 000 € 9 ÉCOLE FLAMANDE DU XVIIe SIÈCLE CHRIST PORTANT SA CROIX Cuivre Sans cadre 17th century Flemish school, Christ carrying his Cross, copper, without frame 22 x 16,50 cm - 8,7 x 6,5 in. 600/800 € TA J A N - 1 0
10 ATTRIBUÉ À NICOLAS MAES (1634-1693) PORTRAIT D’HOMME AU MANTEAU Toile Porte un numéro rouge au revers du châssis : J. 76 et un numéro : 48 Attr. to N. Maes, Portrait of a man wearing a coat, canvas, bears a red number on the back of the stretcher «J. 76» and the number «48» 52,50 x 42 cm - 20,7 x 16,5 in. 2 000/3 000 € Reprise du tableau signé à droite sur la base de la colonne (56,5 x 47,6 cm) dans une collection particulière. 11 ÉCOLE FLAMANDE DE LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XVIIe SIÈCLE, ENTOURAGE DE GONZALES COQUES PORTRAIT D’HOMME AU MANTEAU Panneau de chêne, une planche, non parqueté Sans cadre Restaurations anciennes First half of the 17th century Flemish school, circle of G. Coques, Portrait of a man with a coat, oak panel, one board, non craddled, without frame, old restorations 18 x 13,50 cm - 7,1 x 5,3 in. 1 500/2 000 € TA J A N - 1 1
12 BERNARD-JOSEPH WAMPS (LILLE 1689-1744) 3 000/5 000 € LA PRÉDICATION DU CHRIST Un autre version de cette composition est conservée au Musée de l’Hospice Toile Comtesse à Lille (signée et datée, 43 x 65,5 cm). Sans cadre Initialement formé à Lille par Arnould de Vuez puis à Paris par Pierre-Jacques Restaurations Cazes, Bernard-Joseph Wamps devint après 1720 le plus grand peintre Porte une ancienne attribution à Jouvenet selon une inscription d’histoire religieuse de la région lilloise au début du XVIIIe siècle. Le style de notre tableau est bien celui d’un artiste influencé par Vuez, par la gamme et le au revers du chassis type féminin gracieux de Lemoyne. Wamps ne sera marqué par Restout que The Preaching of Christ, canvas, without frame, restorations, bears an old plus tard, Restout étant son cadet de trois ans. attribution to Jouvenet according to an inscription on the back of the frame 65 x 100,50 cm - 25,6 x 39,6 in. 13 ÉCOLE FLAMANDE DU XVIIE SIÈCLE, ENTOURAGE D’ALEXANDER ADRIAENSSEN COUPE DE FRAISES DES BOIS ET GROSEILLES AVEC UN CHAT Panneau de chêne, non parqueté (marque du paneleur au revers SL) Au revers inscriptions à la craie : n°155 / 19 may 1989 Fente et restaurations 17th century Flemish school, circle of A. Adriaenssen, Cup of wild strawberries and currants with a cat, oak panel, non-craddled (on the back, the mark of the panel-maker SL), on the back, chalk inscriptions “n° 155 / 19 may 1989”, slits and restorations 34 x 50 cm - 13,4 x 19,7 in. 1 500/2 000 € PROVENANCE Vente anonyme, Londres, Christie’s, 19 mai 1989, n° 155 (suiveur d’Hendrick Anthonissen). TA J A N - 1 2
14 ATTRIBUÉ À MATTHIAS STOMER (1600-1650) COUPLE AU BRASIER Toile Attr. to M. Stomer, Couple near a brazier, canvas 121 x 105 cm - 47,6 x 41,3 in. 10 000/15 000 € TA J A N - 1 3
15 F. GRAEF (ACTIF DANS LES ANNÉES 1820) River landscape with a woman playing a tambourine ; Landscape with a young man playing the flute in front of a city with a bridge, PAYSAGE FLUVIAL AVEC UNE FEMME JOUANT DU pair of oak panels, two boards, reinforced, the first one is signed TAMBOURIN ; PAYSAGE AVEC JEUNE HOMME JOUANT DE and dated lower left «F: Gräf pinx 1820», The first one has a label LA FLÛTE DEVANT UNE VILLE AVEC UN PONT on the back, cracks to the panels Paire de panneaux de chêne, deux planches, renforcés 51,50 x 61 cm - 20,3 x 24 in. Le premier est signé et daté en bas à gauche «F : Gräf pinx 1820» 2 000/3 000 € la paire Le premier porte une étiquette au revers La ville représentée est très proche de la Vue de Francfort que F. Gräf Fentes aux panneaux représente dans son tableau daté 1827 (Christie’s, South Kensington, 30 octobre 2022, n° 71). TA J A N - 1 4
16 17 ATTRIBUÉ À PIERRE-ANTOINE PATEL LE JEUNE JAN-JACOBSZ MOLENAER (HAARLEM 1654- ?) (PARIS 1648-1707) RIXE DANS UNE AUBERGE PAYSAGE CLASSIQUE AVEC DES RUINES D’UN TEMPLE Panneau de chêne, une planche, brunaille, inachevé ROMAIN Signé et daté en bas à droite : J. Molenaer/1671 Toile Brawl in an Inn, oak panel, one board, brunaille, unfinished, signed Attr. to P.-A. Patel the younger, Classical landscape with ruins of a and dated lower right: «J. Molenaer/1671» Roman temple, canvas 32 x 46 cm - 125/8 x 181/8 in. 32 x 40 cm - 12,6 x 15,7 in. 1 500/2 000 € 3 000/5 000 € TA J A N - 1 5
18 19 AUGUSTE QUERFURT JAN BAPTIST VAN DER MEIREN (ANVERS 1664-1736) (WOLFFENBÜTTEL 1696-VIENNE 1761) SCÈNE DE BATAILLE PAR TEMPS ORAGEUX LE REPOS DES CAVALIERS Cuivre Panneau de chêne, une planche, préparé Signé en bas à droite : J Van Der M... Au dos un cachet de cire et une étiquette ancienne à la plume Battle scene in stormy weather, copper, signed lower right «J Van en brun : ?... Querfurt auf Holz... Der M...» Cavalrymen resting, oak panel, one prepared plank, without frame, 28,50 x 40,50 cm - 11,2 x 15,9 in. wax seal and old label written in brown with the inscription: 1 000/1 500 € «... Querfurt auf Holz... on the back» 34,50 x 44,50 cm - 13,6 x 17,5 in. 2 500/3 000 € TA J A N - 1 6
20 PIETER CASTEELS (ANVERS 1684-RICHMOND 1749) BOUQUET DE FLEURS DANS UN VASE DE BRONZE À TÊTES DE LION Toile, coupée Dans un cadre en bois sculpté et doré d’époque Louis XIV Usures et restaurations anciennes Anciennement attribué à Jean Baptiste Blin de Fontenay. Bouquet of flowers in a bronze vase with lion heads, canvas, cut, in a Louis XIV carved and gilded wood frame, wears and old restorations, formerly attr. to Jean Baptiste Blin de Fontenay 65 x 83,50 cm - 25,6 x 32,9 in. 4 000/6 000 € TA J A N - 1 7
21 ÉCOLE VENITIENNE VERS 1500, SUIVEUR DE BENEDETTO CARPACCIO VIERGE À L’ENFANT DEVANT UN PAYSAGE Panneau de tilleul, une planche, non parqueté Deux cachés d’exportations vénitiens au revers Dans un cadre en bois sculpté et doré, à colonnes détachées, de style Renaisance Venetian school c. 1500, foll. of B. Carpaccio, Virgin and Child in front of a landscape, panel, one board, non craddled, two Venetian export stamps on the back 40 x 31 cm - 15,7 x 12,2 in. 10 000/15 000 € TA J A N - 1 8
22 ÉCOLE FLORENTINE VERS 1520, ENTOURAGE DE DOMENICO PULIGO LA MORT DE CLÉOPATRE Panneau de peuplier, trois planches, renforcé Manques Florentine school c.1520, circle of D. Puligo, Cleopatra’s death, poplar panel, three boards, reinforced, losses 98 x 73,50 cm - 38,6 x 28,9 in. 12 000/15 000 € A rapprocher du tableau de même sujet de Puligo conservé au Museum of Fine Arts de Budapest (Panneau, 71,5 x 55 cm ; voir G. A. Gardner, The paintings of Domenico Puligo, Ph.D, 1986, Fig. 77). TA J A N - 1 9
23 ONORIO MARINARI (FLORENCE 1627-1715) SAINTE CÉCILE Toile Sans cadre Restaurations anciennes Saint Cecilia, canvas, without frame, old restorations 67,50 x 54 cm - 26,6 x 21,3 in. 3 000/5 000 € D’autres versions de cette composition sont connues, une est conservée au Statens Museum for Kunst de Copenhague, une dans une collection privée au Japon, une autre (ou la même que la précédente) en vente à Londres en décembre 2019. 24 ATTRIBUÉ À FRANCESCO FRACANZANO (1612-1656) FIGURE D’HOMME BARBU Toile anciennement ovale Attr. to F. Fracanzano, Bearded man figure, canvas, a fragment, previously oval 62 x 49,50 cm - 24,4 x 19,5 in. 3 000/5 000 € TA J A N - 2 0
25 ÉCOLE ITALIENNE DU XVIIe SIÈCLE, ENTOURAGE D’ANDREA SCACCIATI BOUQUET DE FLEURS ET FRUITS POSÉS SUR UN ENTABLEMENT Panneau de pin, quatre planches, renforcé Restaurations anciennes et fentes 17th century Italian school, circle of A. Scacciati, Bouquet of flowers and fruits on an entablature, pine panel, four boards, reinforced, old restorations and cracks 108 x 80 cm - 42,5 x 31,5 in. 4 000/6 000 € TA J A N - 2 1
26 GIOVANNI BATTISTA BEINASCHI (FOSSANO 1636-NAPLES 1688) SAINT JÉRÔME Toile Saint Jerome, oil on canvas 73 x 60 cm – 283/4 x 235/8 In. 3 000/5 000 € PROVENANCE Vente anonyme, Neuilly-sur-Seine (Aguttes), 20 juin 2006, n° 18 (Beinaschi). Giovanni Battista Beinaschi est un artiste prolifique aussi bien en tant que peintre que comme dessinateur et graveur. Il travaille à la cour des Princes de Savoie à Turin en 1642 puis à Rome où il s’impregne de l’art de Lanfranco, visible dans la représentation de la musculature des épaules. Puis en 1664, il s’installe à Naples où s’opère un renouveau de la peinture grâce à Mattia Preti dont nous retrouvons l’influence dans la lumière. 27 ÉCOLE ROMAINE VERS 1660, ENTOURAGE DE GUILLAUME COURTOIS LE MARTYRE D’UN SAINT Toile Roman scool c. 1660, circle of G. Courtois, The martyrdom of a saint, canvas 50 x 38 cm - 19,7 x 15 in. 1 500/2 000 € TA J A N - 2 2
28 ATTRIBUÉ À GIULIO CESARE PROCACCINI (1547 ?-1623) SALOMÉ AVEC LA TÊTE DE SAINT-JEAN BAPTISTE Panneau de peuplier, renforcé Porte au revers un numéro ancien à l’encre noire : n° 88 Fente au panneau Attr. to G.C. Procaccini, Salome with the Head of Saint John the Baptist, poplar panel, reinforced, bears on the back an old number in black ink: n°88, slot to the panel 65 x 48,50 cm - 25,6 x 19,1 in. 40 000/60 000 € TA J A N - 2 3
29 FRANCESCO SOLIMENA (CANALE DI SERINO, 1657-NAPLES, 1747) LE TRIOMPHE DE LA FOI SUR L’HÉRÉSIE PAR L’INTERCESSION DES DOMINICAINS Toile The triumph of Faith over Heresy through the intercession of Dominicans, canvas 229,50 x 93 cm - 90,4 x 36,6 in. 500 000/700 000 € PROVENANCE Hôtel particulier en Bourgogne BIBLIOGRAPHIE Nicola Spinosa, Francesco Solimena (1657-1747) e le Arti a Napoli, Ugo Bozzi editore, Rome, 2018, p.385, cat. 158.2, repr. p. 386 Notre toile est le modello de mise en place de la grande fresque du plafond de la sacristie de San Domenico Maggiore, réalisée entre 1705 et 1707 et qui mesure 14 mètres de long sur 5 mètres de largeur (Fig. 1 et 2). Celle- ci est insérée dans des bordures de stuc doré. Cette esquisse a dû être validée par les pères dominicains avant le début des travaux dans leur église. Les premiers paiements à l’artiste sont documentés en 1704 et 1705, puis le solde en 1706, et il reçoit un supplément en 1709. En ce début de siècle et juste avant la mort de Luca Giordano, lequel a longtemps séjourné hors de Naples, Solimena révolutionne la peinture napolitaine avec cette composition, et la fait entrer dans le XVIIIe siècle. Il fait la synthèse entre Giordano, Preti et Pierre de Cortone, regarde l’évolution récente de la peinture romaine (Carlo Maratta) et bascule du Baroque au courant Rococo par les anges virevoltant gracieusement, les raccourcis saisissants, le mouvement ascensionnel au milieu des nuées et le tourbillon de l’ensemble. Cette synthèse de la tradition napolitaine dans une conception moderne de l’espace ouvert, non compartimenté, influencera non seulement les peintres des générations suivantes, (Nicola Maria Rossi, Paolo de Matteis, Francesco de Mura …), mais également l’architecture et la sculpture. Solimena peint le plus souvent sur une «imprimatura», une sous-couche brune (qu’on voit très bien à droite), d’où les personnages se détachent par des lumières et couleurs chaudes. Ils sortent de la pénombre par les draperies aux couleurs vives. Le mouvement circulaire de la composition est servi par un pinceau léger, qui rend particulièrement crédible la densité des nuées célestes ou la douceur des ailes de l’ange de gauche. La Trinité est vue dans un raccourci saisissant, au milieu des nuées. On note plusieurs variantes secondaires entre notre esquisse et la fresque : - l’élément d’architecture de pierre et de brique est simplifié et moins défini, - la disposition de la main du personnage, à l’extrême gauche, est plus nette et plus levée que dans la version finale, - plusieurs putti ont des visages et des expressions légèrement différentes, - la draperie du saint Michel est gris-rose ici et bleue dans la fresque. Il n’a été retrouvé aucun des dessins préparatoires1, qui ont dû exister, mais nous connaissons deux études de détails autographes avec importantes variantes (Quimper, musée des Beaux-Arts, voir catalogue de l’exposition De Véronèse à Casanova Parcours italien dans les collections de Bretagne, Quimper, Musée des Beaux-Arts, Rennes, Musée des Beaux-Arts, 2013/2014, p.188-189). Des copies d’ensemble de la fresque sont conservées au Rijksmuseum d’Amsterdam et au Musée Carolino Augustano à Vienne. Cette esquisse, d’un format exceptionnel, nous est parvenue dans un excellent état de conservation. Nous remercions le professeur Nicola Spinosa d’avoir examiné de visu l’œuvre, d’avoir confirmé son attribution et pour les informations qu’il nous a données, qui ont servi à la rédaction de cette notice. Une lettre du professeur Nicola Spinosa sera remise à l’acquéreur. 1. Le dessin autrefois mis en rapport, et conservé à Windsor Castle, est aujourd’hui considéré comme une copie avec variantes par Onofrio Avellino (Nicola Spinosa, op. cit., vol. 2, p.87-88). TA J A N - 2 4
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Carmen Bambach Cappel, Francesco Solimena, 1657-1747 in: Colton, Judith, and George L. Hersey, catalogue de l’exposition A Taste for Angels : Neapolitan Painting in North America, 1650-1750, New Haven: Yale University Art Gallery, 1987, p. 174 -177 : «La commande de ce qui s’est avéré être une des fresques qui a eu le plus d’influence de Solimena, le Triomphe de l’ordre dominicain dans la sacristie de San Domenico Maggiore, a eu lieu en 1709. Dès sa création, la fresque fut considérée comme un exploit majeur, une réponse napolitaine aux plafonds illusionnistes d’Andrea Pozzo à Rome : "Et l’ensemble de la composition est judicieusement divisé, de sorte que, trompant gentiment l’œil, la longueur disproportionnée ne se remarque pas" (Bernardo De Dominici, Vite de’ pittori, scultori ed architetti napoletani, 1742-45, vol. 3, 590).» L’artiste Francesco Solimena est le peintre majeur du XVIIIe siècle napolitain et l’un des artistes les plus importants de l’art baroque italien. Il a abordé tous les genres au cours de sa carrière : décors prestigieux monumentaux, retables d’autel, tableaux de chevalets : scènes mythologiques et historiques, portraits, natures mortes ... Tous les domaines visuels napolitains ont été influencés par Solimena, qui était aussi poète, sculpteur, précurseur de l’art de la crèche, architecte. Il est formé par son père, Angelo Solimena, peintre naturaliste, et collabore avec lui pour des fresques dans sa jeunesse. La rencontre avec Luca Giordano et Mattia Preti lui donne l’impulsion décisive, l’amenant à faire la synthèse entre la vision spatiale ouverte de la grande décoration baroque romaine (Cortone, Gaulli, Pozzo) et de l’héritage pictural napolitain, qui puise son goût du réalisme chez Ribera. C’est un artiste de stature internationale : depuis Naples, il reçoit des commandes des principales capitales européennes, pour des cours allemandes et autrichienne (Schloss Harrach, pour la Bavière, pour Mayence), pour Louis XIV, pour l’Espagne (commande de Philippe V en 1706, en 1735), pour Vienne (commandes de Charles VI et Prague, ou en Italie, pour Gênes pour le palais royal de Turin). Il a toujours su insuffler originalité et caractère aux œuvres qui lui ont été commandées, par des scènes chorégraphiques et les constructions architecturales très élaborées qui lui permettent de structurer d’immenses formats. Son influence s’étend bien au-delà de l’Italie, mais aussi en Allemagne et en Autriche. Des peintres de la seconde moitié du XVIIIe siècle, donc plusieurs décennies après sa mort, l’ont étudié et copié pour renouveler le rococo, face au néoclassicisme naissant : citons, parmi eux, Fragonard ou Goya. La Basilique de San Domenico Maggiore à Naples Eglise-mère des dominicains dans le royaume de Naples et église de la noblesse aragonaise, la vaste basilique à trois nefs, construite en style gothique au tournant du XIVe siècle, et son couvent adjacent constituent l’un des complexes religieux les plus importants de la ville, situé au cœur du centre urbain. C’est aussi un véritable musée, témoin de la création artistique, sur plusieurs siècles. L’église a abrité des œuvres d’art célèbres, telles que la Madone aux poissons de Raphaël, aujourd’hui au musée du Prado à Madrid, La Flagellation du Christ par Caravage et L’Annonciation du Titien maintenant à la Galerie nationale de Capodimonte. Elle garde des œuvres de nombreux artistes actifs dans la cité, de Pietro Cavallini jusqu’à Mattia Pretti, Luca Giordano, et du XVIIIe siècle. Elle conserve plusieurs peintures de Solimena, commandées parfois jusqu’à vingt ans plus tard après notre esquisse. Fig. 1 Plafond de la sacristie, San Dominico Maggiore, Naples. TA J A N - 2 6
Fig. 2 Vue de la sacristie, San Dominico Maggiore, Naples. Chronologie des grands plafonds baroques en Italie et en France : 1620, Pierre-Paul Rubens, Plafond de l’église des Jésuites d’Anvers 1633 à 1639, Pierre de Cortone (Pietro da Cortona, Le Triomphe de la Divine Providence plafond du palais Barberini, à Rome) 1672-1683, Giovan Battista Gaulli dit il Baciccio, Le Triomphe du nom de Jésus, plafond de l’église du Gesù de Rome. 1678 -1684, Charles Le Brun, plafond de la Galerie des Glaces, Château de Versailles 1682-1685, Luca Giordano, Apothéose de la dynastie Médicis, Florence, Palais Medicis Riccardi 1692-1702, Luca Giordano, fresques pour le monastère de l’Escurial, les palais royaux du Buen Retiro à Madrid , «Apothéose de la monarchie espagnole», d’Aranjuez et Tolède. 1691-1694, Andrea Pozzo Le Triomphe de saint Ignace et la mission des jésuites, fresque du plafond, église Saint-Ignace de Loyola, Rome 1688-1690 Francesco Solimena, Fresques de la sacristie de san Paolo Maggiore, Naples 1710-1722, Francesco Solimena : Massacre des Giustiniani à Scio, pour le sénat de Gênes, détruit, esquisses à Capodimonte à Naples 1704-1707, Notre tableau de Solimena 1714-1717, Francesco Solimena : Eliodore chassée du Temple, Naples, Gesù Novo 1715-1716 Francesco Solimena, Les différents moyens d’accéder à la Gloire, Paris, Musée Baccarat (provenant du palais Sannicandro à Naples) 1708-1710, La Fosse, Antoine Coypel, Jouvenet, plafond de la chapelle du château de Versailles. 1720, Giovanni Antonio Pellegrini : plafond de la Banque Royale à Paris (détruit) 1733 et 1736, François Lemoyne, L’Apothéose d’Hercule, Château de Versailles TA J A N - 2 7
FRANCESCO SOLIMENA None of the preparatory drawings, which must have existed, have been found, but we know of two autograph studies of details with important (CANALE DI SERINO, 1657-NAPLES, 1747) variants (Quimper, Musée des Beaux-Arts, see catalogue of the exhibition De THE TRIUMPH OF FAITH AND THE GLORY OF THE Véronèse à Casanov; a Parcours italien dans les collections de Bretagne, Quimper, DOMINICANS Musée des Beaux-Arts, Rennes, Musée des Beaux-Arts, 2013/2014, pp.188- Canvas 189). 90,4 x 36,6 in. Complete copies of the fresco can be found in the collections of the Rijksmuseum in Amsterdam and the Carolino Augustano Museum in Vienna. 500 000/700 000 € This modello, of exceptional size, has come to us in mint condition. We are grateful to Professor Nicola Spinosa for having examined the work PROVENANCE in person and for confirming its attribution. We would also like to thank him Private collection Burgundy, France for the information he has given us, which has been used in the writing of BIBLIOGRAPHY this note. Nicola Spinosa, Francesco Solimena (1657-1747) e le Arti a Napoli, Ugo Bozzi A letter from Professor Nicola Spinosa will be given to the buyer. editore, Rome, 2018, p.385, cat. 158.2, Ill. p. 386 Carmen Bambach Cappel,Francesco Solimena, 1657-1747 in:Colton, Our canvas is the modello for the large fresco on the ceiling of the sacristy Judith, and George L. Hersey, catalogue de l’exposition A Taste for Angels : of San Domenico Maggiore, painted between 1705 and 1707 and measuring Neapolitan Painting in North America, 1650-1750, New Haven: Yale University 14 metres long and 5 metres wide (Figs. 1 and 2) set within gilded stucco Art Gallery, 1987,p. 174-177. The commission for what turned out to be borders. Solimena’s influential fresco, the Triumph of the Dominican Order in the The modello was painted for validation by the Dominicans, before the work sacristy of San Domenico Maggiore, came in 1709 . From the first of the in their church could begin. Documents show that the first payments to the fresco was regarded as a major feat, a Neapolitan response to Andrea Pozzo’s artist were made in 1704 and 1705, the balance was paid in 1706, and an illusionistic ceilings in Rome: «And the whole of the composition is judiciously additional bonus was even given to the artist in 1709. divided, so that, sweetly deceiving the eye, the disproportionate length is It is in this beginning of the century just before the death of Luca Giordano, not noticeable»(Bernardo De Dominici, Vite de’ pittori, scultori ed architetti already long absent from the artistic scene of Naples, that Solimena napoletani,1742-45, vol. 3, 590). revolutionised Neapolitan painting with this composition and brought it into the 18th century. He synthesizes Giordano, Preti and Pietro di Cortona, looks The Artist at the recent evolution of Roman painting (Carlo Maratta) and shifts from Francesco Solimena was the most important painter of 18th century Naples the Baroque to the Rococo with the gracefully turning angels, the striking and one of the most important artists of the Italian Baroque. During his foreshortening, the upward movement in the midst of the clouds and the career he tackled all genres: prestigious monumental decor, altarpieces, easel entire composition’s swirling motion. This taking of the Neapolitan tradition paintings: mythological and historical scenes, portraits, still lifes... All fields and placing it in a modern conception of open, non-compartmentalized space of Neapolitan visual art were influenced by Solimena, who was also a poet, not only influenced the paintings of later generations (Nicola Maria Rossi, sculptor, precursor of the art of the nativity scene, and architect. Paolo de Matteis, Francesco de Mura...), but also architecture and sculpture. He was trained by his father, Angelo Solimena, himself a naturalist painter, and Solimena typically paints on an «imprimatura», a brown ground (which can collaborated with him on frescoes in his youth. His meeting Luca Giordano be seen on the right), from which the figures stand out by way of the light and Mattia Preti was decisive and gave him the impetus to combine the open and the warm colours. They emerge from the half-light through the brightly spatial vision of the greatest of Roman Baroque painting (Cortona, Gaulli, coloured drapery. The circular movement of the composition is rendered Pozzo) and the Neapolitan pictorial heritage, with its taste for realism taken using delicate brushwork, which makes the density of the celestial clouds or from Ribera. Solimena was an artist of international stature and it was from the softness of the wings of the angel on the left particularly tangible. The Naples that he obtained commissions from the main European capitals: for Trinity is viewed with a striking foreshortening, in the middle of the clouds. the German and Austrian courts (Schloss Harrach, for Bavaria, for Mainz), for There are several secondary variations between our modello and the fresco: Louis XIV, for Spain (commissioned by Philip V in 1706, in 1735), for Vienna - the architectural elements in stone and brick are simplified and less defined (commissioned by Charles VI and Prague), or in Italy, for Genoa’s royal palace - the placement of the figure’s hand on the far left is sharper and higher than in Turin. in the final version, Its influence extends well beyond Italy, but also in Germany and Austria. - several putti have slightly different faces and expressions, Painters of the second half of the 18th century, therefore several decades after his death, studied and copied to renew rococo, in the face of neoclassicism - the drapery of Saint Michael is grey-pink here and blue in the fresco. nascent: let us mention, among them, Fragonard or Goya He knew how to infuse originality and character into these commissioned works, through choreographed scenes and very elaborate architectural constructions that allowed him to structure very large formats. The Basilica of San Domenico Maggiore in Naples The main church of the Dominican Order in the Kingdom of Naples and church of the Aragonese nobility, the vast three-aisled basilica, was built in the Gothic style at the turn of the 14th century. With its adjacent convent it constitutes one of the most important religious complexes of the city, located in the heart of the urban centre. It is also a great museum of Neapolitan artistic creation across several centuries. The church has housed such famous works of art as Raphael’s Madonna of the Fish, today in the Prado Museum in Madrid, Caravaggio’s Flagellation of Christ and Titian’s The Annunciation, both today in the National Gallery of Capodimonte. It also houses several paintings by Solimena, some which were commissioned up to twenty years after our sketch. TA J A N - 2 8 Détail
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Iconographie La partie centrale de la composition est rythmée par des figures de dominicains. Pour bien se différencier des cathares vêtus de noir, cet ordre de prêcheurs tonsurés a L’iconographie du plafond de choisi une robe blanche visible de loin et une chape noire. la sacristie de San Domenico Maggiore, lieu au service de C’est un livre ouvert que tient Saint Thomas d’Aquin (vers 1225-1274) ⑥, né près de la liturgie eucharistique et à Naples, grand théologien déclaré «docteur de l’Église» en 1567. S’il se tient légèrement l’usage des frères prêcheurs en retrait derrière la Vierge ④ c’est bien lui qui fait le lien entre la Trinité et le fidèle. dominicains, trouve ses sources Passant successivement par la main de la Vierge, celles des angelots, puis celles du dans les recommandations de Christ ③ et de Dieu le Père ②, son regard nous mène vers la colombe de l’Esprit- la Contre-Réforme. L’espace Saint tandis qu’il désigne le fidèle de la main. Ce n’est pas un Christ souffrant qui est 1 est schématiquement divisé représenté, mais un Christ triomphant qui regarde et attend le fidèle. La lumière de en trois registres, unis entre l’Esprit éclaire vivement les robes blanches comme elle le fit à la Pentecôte 1206, eux par un mouvement lorsque les premiers frères réunis autour de Dominique adoptèrent la règle de Saint- 3 2 ascensionnel tourbillonnant : Augustin. Nous pouvons rappeler ici que Thomas d’Aquin fut le premier à souligner au niveau inférieur, la chute l’intérêt des images mises au service du culte, en prônant un usage autre que l’idolâtrie des damnés détail inspiré d’un simple objet. des «Jugement Dernier», au Des angelots tiennent une branche de Lys, image de la chasteté, discrètement placée centre des allégories et des derrière saint Dominique (vers 1171-1221) ⑨. On dit, en effet, que celui-ci regretta saints dominicains, au registre d’avoir confessé sa chasteté à ses frères, alors qu’il sentait sa mort proche, considérant 4 5 supérieur, la Trinité et la Croix ; qu’il avait ainsi manqué d’humilité. Incliné, il reçoit une des étoiles qui couronnent 6 la Vierge liant ces deux derniers la tête de Marie. C’est là la reprise d’un épisode relaté par Jacques de Voragine qui 7 groupes. raconte qu’après son baptême une dame qui l’avait levé des fonts baptismaux «crut 8 Perpétuant l’œuvre de saint voir sur le front du petit Dominique une étoile très brillante qui éclairait toute la terre». 9 Dominique de Guzman (vers Le lien que l’image établit ici avec la Vierge ④ rappelle son attachement au culte 1171-1221) qui a combattu marial que refusent les infidèles. Le saint, agenouillé sur le monde, répond à une sans relâche l’hérésie cathare mission universelle, envoyant des frères à Bologne, en Espagne ou à Paris. Il fonde par la prédication, ces frères de son vivant plusieurs couvents que les premiers chapitres généraux de 1220 et 11 10 prêcheurs œuvrent pour 1221 organisent déjà en provinces, posant les bases d’une expansion future jusqu’au 12 ramener au sein de l’Église les Nouveau monde. âmes égarées. C’est à eux que Saint Pierre de Vérone dit saint Pierre Martyr (1205-1252) ⑤ est reconnaissable à s’adresse cette allégorie qui son attribut, la lame qui lui fend le crâne. Issu d’une famille cathare, converti à la foi 13 couronne un espace inondé de catholique, ce dominicain qui aurait reçu l’habit des mains de saint Dominique lui- 14 lumière où dominent le blanc et même est appelé pour tenter de réconcilier les partisans de l’empereur et ceux du les ors des moulures. Dans un pape. Nommé inquisiteur, attaqué par des cathares sur la route de Côme à Milan, il tourbillon de nuées, celui qui aurait écrit les premiers mots du credo avec son sang. Repenti, l’un des meurtriers, entre dans la pièce est élevé entra chez les dominicains. vers la colombe de l’Esprit- Sainte Catherine de Sienne (1347-1380) ⑧ porte une couronne d’épines afin 15 Saint ①, rayonnante dans la de ressentir dans sa chair les souffrances du Christ. Elle a six ans quand elle vit gloire de Dieu. 17 sa première expérience mystique et seize quand elle reçoit l’habit de l’Ordre de la Tout un chemin y mène pénitence de saint Dominique. Elle est représentée ici avec l’habit dominicain. Autour depuis les corps dénudés et d’elle, se forme une communauté et elle fonde en 1377 le monastère de Sainte-Marie- 16 tourmentés ⑮ de ceux qui des-Anges. La papauté lui demande conseil et lui confie des missions diplomatiques au sont aux prises avec l’hérésie moment où elle affronte le schisme des antipapes d’Avignon. qui prend ici la forme d’un À ses côtés, une religieuse tient un bouquet de roses, c’est sainte Rose de Lima (1586- monstre à plusieurs têtes. 1617) ⑦ dont le visage se serait transformé en rose aux trois messes célébrées en Ils s’appuient sur deux livres l’honneur de l’Esprit Saint le jour de son baptême. À l’image de Catherine, elle veut partager ⑯ posés sur une pierre d’angle, mais ceux-ci sont fermés. Nous sommes tentés les souffrances du Christ en portant une couronne d’épines et connaît des expériences d’y voir l’Évangile de saint Matthieu et les Épîtres de Saint-Paul sur lesquels se base mystiques. En 1606, elle reçoit l’habit des tertiaires de l’Ordre de saint Dominique. l’enseignement des cathares, dans une version qui leur est propre. Pour leur répondre au cours de ses prédications, saint Dominique emportait ces deux livres, dans le repli Deux figures allégoriques ferment le cercle de cette réunion de grandes figures de sa tunique disent les mémorialistes. Dans la version définitive du plafond, un feuillet dominicaines : la Foi catholique et l’Église. manuscrit a été ajouté à droite, sous le chien. Saint Dominique, dit-on, avait pour La Foi Catholique ⑫, drapée de jaune, tient un calice rayonnant de la main droite habitude de noter les versets du Nouveau Testament qu’il avait choisis pour répondre conformément à l’image de la Religion dans l’Iconologia de Cesare Ripa (1611). Elle aux hérétiques dans des débats publics. Au sortir d’une controverse, il remettait est assise à côté de L’Église ⑩, vêtue de bleu qui reprend, elle, l’image de la Sapience ces écrits à ses détracteurs. Il advint que ceux-ci les ayant jetés au feu virent que, divine (Iconologia, CXLIX, 1643) que Ripa commente ainsi : «C’est vne Dame que sa miraculeusement, ils ne se consumaient pas. modestie merveilleuse & ses regards rendent venerable. Elle est vestuë de blanc, & se tient À droite, discrètement, un chien ⑰ veille. Il est semblable à celui que vit la mère de debout sur une pierre carrée. Elle a pour armes un Corcelet, & un Heaume… ; Vn Escu rond Dominique en songe alors qu’elle était enceinte. Noir et blanc, il sortait de son ventre en sa main droite, avecque la figure du Sainct Esprit au milieu ; Et en la gauche le Liure de la portant dans sa gueule une torche enflammée qui paraissait embraser le monde. Ce Sapience, … avecque l’Agneau Paschal au dessus … présage signifiait qu’elle mettrait au monde un prédicateur qui réveillerait les âmes La colombe qui se voit peinte sur son Escu (bouclier), est le Sainct Esprit, qui comme dit Iob, endormies par les aboiements de sa connaissance et qui répandrait le feu salvateur nous apprend la Sapience : Or par cét Escu de forme ronde, s’entend l’Vnivers, où ceux qui du Christ. sont esleuez aux dignitez les plus hautes doiuent s’estudier à vne sage conduite… Le Sainct À l’extrême gauche de ce groupe, quelques personnes tentent d’échapper à l’archange Esprit est donc mis icy fort à propos dans vne figure ronde, d’autant que par luy la Sapience saint Michel ⑭, le bras armé de Dieu. Reconnaissable à sa chevelure claire et bouclée, Diuine douuerne l’Vnivers, & qu’il inspire vne vraye lumiere, & de salutaires instructions à à sa paire d’ailes largement déployées, et à la présence d’un «dragon», il adopte une ceux qui en ont la conduite. posture traditionnelle dans ses représentations : bras droit levé, arme brandie et jambe Le Livre fermé … signifie, Que les iugemens de la Sapience Diuine sont cachez aux hommes gauche tendue, d’ordinaire posée sur un dragon, symbole du mal et des païens qu’il ; Et qu’à cause qu’elle est enueloppée de plusieurs nuages, l’acquisition en est extremement s’apprête à frapper. Des archanges, il est le seul à montrer la matérialité de son «corps», difficile. Voila pourquoy le plus sage de tous les hommes la compare à vn thresor qu’on sans aller d’ordinaire jusqu’à la nudité réservée à la Vérité. Sa musculature traduit sa a caché dans la terre. Or ce qu’elle est ainsi scellée, n’est pas afin que les hommes en force physique, ne laissant aucun doute sur l’issue du combat ; son visage déterminé soient priuez, mais pour les induire à se l’acquerir par leur industrie, sans que toutefois ils exprime sa force morale. Son manteau de soldat est devenu ici un drapé souple et en deuiennent ny plus altiers, ny plus amoureux d’eux mesmes. D’ailleurs l’obscurité de la tournoyant, son épée a été remplacée par la foudre, symbole de toute puissance parole divine se peut dire vtile, en ce qu’elle fait esclatter dauantage la Verité, mesme parmy empruntée à Zeus. les broüillards.» TA J A N - 3 0
À leur gauche, en-dessous de saint Dominique, dans l’obscurité, figurent deux vertus other than the idolatry of a simple object. prônées et pratiquées par lui, représentées comme le préconise Ripa : La patience ⑪, Cherubs hold a branch of lilies, the image of chastity, discreetly placed behind Saint «invincible vertu que l’on tesmoigne à supporter les douleurs du corps, & les travaux de Dominic (c. 1171-1221) ⑨. It is said that in fact he regretted having confessed his l’esprit», porte son joug tandis qu’à ses côtés La Pénitence ⑬ «une femme … fort mal vestuë» tient vne discipline les yeux fixés au Ciel. Cette «douleur des pechez commis, chastity to his brothers, when he felt his death was near, considering that in this he explique Ripa, … contient en soy trois parties principales, qui sont la Contrition, la lacked humility. Bowing, he receives one of the stars crowning Mary’s head. This is Confession, & la Satisfaction. La première est denotée par son visage blesme & from of an episode recounted by Jacobus de Voragine, who tells us that after his melancolique. La seconde, par ses yeux esleuez au Ciel, pour vn tesmoignage du baptism a lady who had raised him from the baptismal font «thought she saw on little pardon qu’elle demande à Dieu … Pour ce qui est de la discipline… , cela signifie que la Dominic’s forehead a very bright star that lit up the whole earth». The link that the image Penitence pour estre salutaire, se doit assaisonner auec …la Contrition.» establishes here with the Virgin ④ recalls his attachment to the Marian cult that the infidels refused. The saint, kneeling over the world, responds to a universal mission, sending his brothers to Bologna, Spain or Paris. During his lifetime, he founded several convents that the first General Chapters of 1220 and 1221 already organised into provinces, laying the foundations for future expansion as far as the New World. Iconography Saint Peter of Verona, known as Saint Peter Martyr (1205-1252) ⑤ is recognisable by The iconography of the painted ceiling of the sacristy of San Domenico Maggiore, his attribute, the blade used to split his skull. Born into a Cathar family and converted a place at the service of the Eucharistic liturgy and for use by the Dominican friars to the Catholic faith, this Dominican, who is said to have received the habit from the preachers, finds its sources in the doctrine of the Counter-Reformation. The space hands of Saint Dominic himself, was called upon to reconcile the supporters of the is schematically divided into three levels, linked together by a swirling ascending emperor with those of the pope. Appointed inquisitor, he was attacked by Cathars on movement: on the lower level, the fall of the damned taken from the «Last Judgement», the road from Como to Milan and is said to have written the first words of the credo in the centre allegories and Dominican saints, in the upper portion, the Trinity and the in his own blood. One of the murderers, having repented, joined the Dominican Order. Cross, with the Virgin linking these last two groups. Continuing the work of Saint Dominic of Guzman (c. 1171-1221) who relentlessly fought the Cathar heresy through teaching, these preaching friars worked to bring Saint Catherine of Siena (1347-1380) ⑧ wears a crown of thorns, to feel in her own the souls that had gone astray back to the bosom of the Church. It is to them that flesh the sufferings of Christ. She was six years of age when she had her first mystical this allegory is intended, crowning a space flooded with light, dominated by white and experience and sixteen when she received the habit of the Order of Penance of Saint the gold of the mouldings. In a swirl of clouds, those who enter the room are lifted up Dominic. She is shown here wearing the Dominican habit. Around her, a community towards the dove of the Holy Spirit ①, radiant in the glory of God. was formed and in 1377 she founded the monastery of Santa-Maria-degli-Angeli. The An entire path leads to it; one that starts from the stripped and tormented bodies ⑮ papacy sought her advice and entrusted her with diplomatic missions at a time when of those grappling with heresy, which here takes the form of a many-headed monster. it was facing the schism of the antipopes of Avignon. They lean on two books ⑯ placed on a corner stone, but these are closed shut. One is tempted to see them as the Gospel of Saint Matthew and the Epistles of Saint Paul At her side, a nun holds a bouquet of roses; it is Saint Rose of Lima (1586-1617) ⑦ on which the teaching of the Cathars is based, in a version that is unique to them. whose face is said to have been transformed into a rose at the three masses celebrated To answer them during his sermons, according to chroniclers, Saint Dominic carried in honour of the Holy Spirit on the day of her baptism. Like Catherine, she wished these two books with him, keeping them in the folds of his tunic. In the final version to share the suffering of Christ by wearing a crown of thorns and also had mystical of the ceiling, a page from a manuscript has been added to the right, under the dog. St experiences. In 1606, she received the habit of the Dominicans of the Third Order. Dominic, it is said, used to write down the verses of the New Testament, which he had Two allegorical figures close the circle of this meeting of great Dominican figures: that chosen in order to respond to heretics in public debates. After a controversy, he would of the Catholic Faith and that of the Church. hand these writings to his critics. It seems that when they would throw them into the fire, miraculously they would not burn. The Catholic Faith ⑫, draped in yellow, holds a radiant chalice in her right hand To the right, discreetly, the dog ⑰ is keeping watch. It is similar to the one that in accordance with the image of Religion in Ripa’s Iconologia (1611). She is seated Dominique’s mother saw in a dream she had while pregnant with her son. Black and next to The Church ⑩, clothed in blue, which takes up the image of Divine Wisdom white, it emerged from her womb carrying a flaming torch in its mouth that seemed (Iconologia, CXLIX, 1643), which Ripa comments as follows: «It is a Lady whose to set the world ablaze. The significance of this omen was that she would give birth to marvellous modesty and expression makes her venerable. She is dressed in white, and stands a preacher who would awaken slumbering souls with the bark of his knowledge, and on a square stone. She has for arms a Corselet, & a great Helm... a shield in her right hand, who would spread the redeeming fire of Christ. with the figure of the Holy Spirit in the middle; and to the left the Book of Wisdom…with To the far left of this group, some figures are trying to escape from St. Michael the the Paschal lamb above… Archangel ⑭, the strong-arm of God. Recognisable by his light, curly hair, his pair The dove which is seen painted on her shield, is the Holy Spirit, who as Job says, teaches of widely spread wings, and the «dragon», he adopts a posture that is traditional in us Wisdom: Now by this shield of round form, is meant the Universe, where those who are his representations: right arm raised, weapon brandished, and left leg outstretched, elevated to the highest dignities must study to wise conduct... The Holy Spirit is thus put usually resting on a dragon, the symbol of evil and the pagans he is about to strike. here very appropriately in a round figure, inasmuch as by him the Divine Wisdom endows Of the archangels, he is the only one to show the materiality of his «body», usually without going as far as the nudity reserved for Truth. His muscular build expresses his the Universe, & that it inspires a true light, & salutary instructions to those who have the physical strength, leaving no doubt as to the outcome of the battle; his determined conduct of it. face expresses his moral one. His soldier’s cloak is here a supple, swirling drape, and The closed Book ...signifies, that the judgements of Divine Wisdom are hidden from men; his sword has been replaced by the thunderbolt, a symbol of omnipotence borrowed And that because it is lost within many clouds, the acquisition of it is extremely difficult. from Zeus. That is why the wisest of all men compares it to a treasure hidden in the earth. Now why is The central part of the composition is punctuated by the figures of the Dominicans. it thus sealed, not so that men should be deprived of it, but to induce them to acquire it by In order to differentiate themselves from the Cathars dressed in black, this order of their own industry, without however that they should become either more haughty, or more tonsured friars chose a white robe visible from afar and a black cloak. in love with themselves. Besides, the obscurity of the divine word can be said to be useful, in The book, held by Saint Thomas Aquinas (circa 1225-1274) ⑥, is open. Born near that it makes the Truth shine more brightly, even within the mists”. Naples, this great theologian was declared «Doctor of the Church» in 1567. Even To their left, below Saint Dominic, in the darkness, are two virtues advocated and though he stands slightly behind the Virgin ④ it is he who is the link between the practised by him, depicted as advocated by Ripa: Patience ⑪, «an invincible virtue Trinity and the faithful. Passing successively from the hand of the Virgin, to those which one testifies to bear the pains of the body, & the labours of the spirit», carries its yoke of the cherubs, then those of Christ ③ and of God the Father ②, his gaze leads us while at its side Penitence ⑬ «a woman ... very ill-clothed» holds a flail with her eyes towards the dove of the Holy Spirit while he points out the faithful with his hand. It is not a suffering Christ who is represented, but a triumphant one who looks on and fixed on Heaven. This «sorrow for the sins committed,» explains Ripa, «contains in itself awaits the faithful. The light of the Holy Spirit shines brightly on the white robes as it three main parts, which are Contrition, Confession, & Satisfaction. The first is denoted by did at the Pentecost of 1206, when the first friars gathered around Saint Dominic and her pallid and melancholy face. The second, by her eyes lifted up to Heaven, as a testimony adopted the Rule of St Augustine. We should remember that Thomas Aquinas was the of the forgiveness she asks of God ... As for discipline … this means that Penitence, to be first to underline the value of images placed at the service of worship, advocating a use salutary, must be seasoned with ... Contrition”. TA J A N - 3 1
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