Télétravail: les DRH plébiscitent le recours modéré au télétravail. AFP, le vendredi 19 juin - Force Ouvrière
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Télétravail: les DRH plébiscitent le recours modéré au télétravail. AFP, le vendredi 19 juin 2020 Huit DRH sur dix souhaitent voir pérennisé le travail à distance, qui a connu un essor fulgurant avec la crise sanitaire, même s'ils "plébiscitent un modèle hybride mêlant présentiel et télétravail", selon un sondage réalisé par l'ANDRH et BCG publié vendredi. "Le confinement a fait bouger les lignes" en terme d'organisation du travail, a affirmé Vinciane Beauchene, directrice associée au cabinet de conseil BCG, lors d'une visioconférence présentant les résultats de ce sondage réalisé en partenariat avec l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) du 2 au 17 juin. Sur les 458 DRH français ayant répondu (plutôt 300 pour certaines questions), plus de la moitié travaillent dans des entreprises de plus de 300 salariés. En matière de télétravail, "on est passé sur l'autre rive et on ne pourra pas revenir en arrière", a estimé Audrey Richard, présidente de l'ANDRH. Selon le sondage, 85% des DRH interrogés jugent souhaitable le développement pérenne du télétravail dans leur entreprise. Toutefois, ils ne plébiscitent pas le télétravail à 100%, qui a été expérimenté de manière contrainte par de nombreux salariés lors du confinement et est une source de risques psychosociaux. Une majorité d'entre eux préfère au contraire un "modèle hybride". Ainsi, "60% envisagent d'avoir plus d'un quart de leurs salariés en télétravail avec une moyenne de 2 jours par semaine", soulignent les auteurs du sondage. "Seules 10% des entreprises envisagent un modèle où plus de 75% des salariés travailleraient plus d'un jour par semaine en télétravail", précisent-ils. Si 93% des interrogés considèrent que le recours au télétravail permet de mieux répondre aux attentes des collaborateurs en termes de bien-être, de temps de transport ou d'équilibre, et d'accroître l'attractivité de leur entreprise, ils en attendent aussi plusieurs bénéfices : une productivité en hausse (pour 64% d'entre eux), une réduction de l'empreinte carbone de l'entreprise (61%) et pour un tiers, des gains immobiliers potentiels. Huit DRH interrogés sur dix identifient également des risques concernant le sentiment d'appartenance et la cohésion entre salariés en présentiel et salariés en télétravail. "Il ne faudrait pas qu'apparaisse une nouvelle fracture entre les cols bleus et les cols blancs", met en garde Benoît Serre, vice- président de l'ANDRH, qui souligne le "besoin d'équité et de cohérence dans l'entreprise". 1
Le sondage pointe également le besoin de refonte des pratiques managériales (pour 93% des interrogés), le manager étant appelé à donner plus de sens au travail, à motiver et à fixer des objectifs clairs à ses équipes. Les petits patrons plutôt favorables au partage des bénéfices Etendre la participation à toutes les entreprises ? La proposition est bien accueillie par les dirigeants de TPE-PME croisés à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. Mais certains craignent que cette «nouvelle contrainte» les empêche d’investir et d’embaucher. « Sur le principe, je suis évidemment d’accord », lâche Michel, 62 ans. J’ai toujours été frappé par les avantages des salariés des grands groupes par rapport à ceux des toutes petites entreprises, poursuit le propriétaire de la Maison de la presse, rue de Maurepas. Inscrire cette tentative d’équité dans la loi me semble une bonne chose. » Sa société emploie trois salariés et un coursier. « Je ne peux pas faire autrement que de les payer au smic, poursuit-il. Cette loi me permettrait de leur offrir un complément de salaire. Et de les impliquer davantage ! » « Une forme de récompense » Rue du Docteur-Zamenhof, le salon de coiffure d’Edouard est une institution de cette artère semi- piétonne. Tee-shirt-jean-baskets, le jovial patron emploie trois salariés en CDI. Leur offrir de la participation ? « C’est une très bonne chose si la situation financière le permet, acquiesce-t-il. C’est motivant, c’est une forme de récompense et du pouvoir d’achat pour les employés. » Le coiffeur redoute quand même l’usine à gaz, alors qu’il y a déjà « beaucoup de complexité administrative pour les TPE ». Et si l’administration de Bercy s’occupait de tout ? Moue sceptique de l’intéressé : « Une mesure pareille sans surcoût, ça serait idéal, mais c’est du rêve ! » « Les TPE ont des bénéfices très bas » A deux pas de là, le jeune patron du restaurant les Ecuries de Richelieu n’a pas la langue dans sa poche. « Pangolins acceptés, assureurs- déserteurs interdits », a-t-il inscrit sur l’ardoise à l’entrée de son établissement, dont la belle cave voûtée fut jadis un passage emprunté par le cardinal qui a donné son nom au lieu. « J’ai déjà du mal à boucler mes fins de mois et l’Etat me demanderait encore une forme de générosité ? Alors que, en plus, la France a déjà l’une des fiscalités sur les entreprises parmi les plus lourdes du monde ? » tacle le trentenaire barbu. « Le dirigeant d’une TPE, c’est : Je termine le mois, mission accomplie ! enchaîne-il. Les TPE ont des trésoreries et des bénéfices très bas. Avant de parler partage de la richesse, je préférerais qu’on réfléchisse à créer un système où les petits pourront grandir dans de bonnes conditions. » Et de conclure par une contre- proposition : « Je suis plutôt favorable à des dispositifs pour que les salariés deviennent actionnaires, ou entrent au capital. » Cyrille Vue, lui, préfère la prime optionnelle, si possible défiscalisée. « Quand nous faisons une bonne année, j’en verse à mes salariés, assure ce patron d’une PME spécialisée dans l’injection de plastique, joint par téléphone. Mais, parfois, j’investis également dans l’outil de production pour rester compétitif. C’est capital pour une PME, mais pourra-t-on encore le faire s’il faut verser de la participation ? » Johan Luparello est du même avis. Investir, embaucher, consolider sont essentiels pour cette start-up immobilière. « Pour motiver nos meilleurs salariés, nous distribuons des BSPCE (NDLR : bons de souscription de parts de créateur d’entreprise), des sortes de parts de l’entreprise. Mais je ne crois pas que verser une participation à tous, peu importe le mérite ou le travail de chacun, soit une bonne chose. On a des gens impliqués et d’autres moins : il faut que ce soit récompensé différemment. » Romain, le serveur pressé, plateau au bras, a la solution : « Moi, je serais ravi de toucher une participation, mais cela ne doit pas empêcher les hausses de salaire. » 2
"Trou" de la Sécu et amorce d'une cinquième branche, votés à l'Assemblée AFP le mardi 16 juin 2020 à 00h53 Une dette qui s'aggrave et une "première pierre" pour la réforme de la dépendance: l'Assemblée nationale a voté dans la nuit de lundi à mardi un texte qui creuse fortement le "trou de la Sécu" après le coronavirus, et prévoit une nouvelle branche consacrée à la perte d'autonomie. Dans la soirée, le ministre de la Santé Olivier Véran a promis "au moins un milliard d'euros" supplémentaires pour financer la perte d'autonomie des personnes âgées et handicapées, dès le prochain budget de la Sécurité sociale cet automne. Examinés en première lecture, ces deux projets de loi (organique et ordinaire) sur la dette sociale et l'autonomie sont maintenant attendus au Sénat. Malgré leur abord "aride", ils portent des enjeux colossaux, à commencer par l'ajout de 136 milliards d'euros de dettes au "trou de la Sécu", que les Français rembourseront ainsi jusqu'en 2033, soit neuf années de plus que prévu. Cette somme englobe les déficits passés (31 milliards), mais aussi ceux attendus pour l'année en cours (52 milliards) et les trois suivantes (40 milliards), ainsi qu'un tiers du passif des hôpitaux (13 milliards), dont la reprise avait été annoncée en novembre. En ouverture des débats dans l'hémicycle, le secrétaire d'Etat Adrien Taquet a revendiqué "un acte de responsabilité" après le "choc sans précédent" du coronavirus. Mais à l'instar des communistes ou Insoumis, des groupes d'opposition jugent "injustifié" et "absurde" de transférer les dettes du Covid-19 sur les comptes sociaux, estimant que c'est à l'État de porter ce "fardeau". Et plusieurs députés ont fustigé une augmentation d'impôt, avec la prolongation jusqu'en 2033 de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS), la jugeant contraire à l'engagement du président Emmanuel Macron de ne pas alourdir la fiscalité. "On pourrait passer beaucoup de temps" à débattre si "la dette Covid revient à l'Etat ou à la Sécu", mais il "y a un peu le feu", a répondu le ministre de la Santé Olivier Véran, alors que la trésorerie de la Sécurité Sociale fait face à "de très fortes tensions", après le coronavirus. Olivier Véran a donc défendu le "cantonnement de la dette créée par la crise du Covid" dans une caisse dédiée (la Cades) afin de garantir que la Sécu "puisse payer les prestations sociales en temps et en heure". - "Coquille vide" - Dans la nuit, l'Assemblée a voté le principe de la création d'une cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, "première pierre de la réforme tant attendue et maintes fois annoncée de la perte d'autonomie", selon le gouvernement. "En 2040, près de 15% des Français, 10,6 millions auront 75 ans ou plus. C'est deux fois plus qu'aujourd'hui", a souligné le secrétaire d'Etat Adrien Taquet. Mais pour l'heure, modalités et financement précis sont renvoyés à un rapport mi-septembre. Si elle était instaurée, cette cinquième branche viendrait couvrir les risques de la vie liées à la perte d'autonomie et au handicap et s'ajouter aux quatre existantes (maladie, vieillesse, famille, accidents du travail). Et les "marcheurs" veulent confier son pilotage à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA). L'opposition, à l'image de la socialiste Christine Pires Beaune, a dénoncé tout au long de la journée une "coquille vide", un "affichage" sans piste de financement. Il n'y a pas "un euro prévu avant 2024", a d'abord fustigé le LR Xavier Breton, alors que 2,3 milliards d'euros par an sont prévus à partir de 2024 pour financer la perte d'autonomie. "Personne n'a jamais dit" que les 2,3 milliards prévus (à partir de 2024) "étaient pour solde de tout compte", a répondu Olivier Véran. "Il faudra mettre plus d'argent. Le Premier ministre a dit qu'il y aurait une conférence de financement pour identifier dès 2021 des premières solutions de financement", a poursuivi le ministre, avant d'évoquer la somme "d'au moins un milliard" dès cet automne. 3
Déjà promise puis abandonnée par Nicolas Sarkozy, à nouveau citée par Emmanuel Macron en juin 2018, cette réforme est freinée par son coût. De 30 milliards d'euros par an (dont 6 milliards de "reste à charge" pour les ménages) les dépenses liées au grand âge pourraient augmenter de plus de 9 milliards d'ici 2030 à cause du "papy-boom", selon le rapport Libault remis l'an dernier. Macron dans le piège des retraites, saison 2. 15 juin 2020 Les échos Alors qu'Emmanuel Macron ne veut pas mettre une croix sur la réforme, les premières projections financières post-pandémie montrent l'ampleur du défi qui sera à relever ces prochaines années. Et la question de la mise à contribution des retraités pourrait se poser. Décidément, le Conseil d'orientation des retraites joue des tours à Emmanuel Macron. En 2018, il avait pris à revers le chef de l'Etat en assombrissant nettement les prévisions financières. Alors que ce dernier affirmait au moment de son arrivée au pouvoir que la future réforme (régime universel) serait différente des autres car ne nécessitant pas de mesures d'économie, la perspective d'un retour rapide des déficits changeait la donne. Et allait empoisonner l'atmosphère autour de ce chantier. 30 milliards de déficit Rebelote aujourd'hui. Alors que la réforme a été suspendue sine die en raison de la crise du coronavirus, Emmanuel Macron a fait savoir ces derniers jours , à la surprise générale, qu'il n'entendait pas la mettre aux oubliettes. Mais à nouveau, le COR (sans intention maligne de sa part) vient tempérer ses ardeurs en publiant des premières évaluations des conséquences de la crise actuelle sur les régimes de retraite. Les résultats sont tout sauf surprenants, mais l'ampleur des besoins de financement - quelque 30 milliards cette année - vient rappeler que la priorité va d'abord être de garantir l'avenir du système ces prochaines années. Mettre en place un régime universel en faisant le moins de perdants possible relevait déjà de la gageure. Dans un contexte budgétaire contraint (le mot est faible), c'est mission impossible. Et cela ne va pas s'arranger avec la tentation des élus de tous bords au Parlement de voter tout de suite les mesures favorables aux petites pensions (agriculteurs notamment). Les conséquences durables de la crise Les évaluations du COR, encore sommaires, présentent un double intérêt par ailleurs. D'abord, elles montrent à quel point l'ampleur de la reprise sera décisive. Dans un scénario où la perte d'activité de 2020 serait rattrapée assez rapidement, la trajectoire des retraites se rétablirait à long terme - il y aurait néanmoins des besoins financiers supplémentaires à combler sur une dizaine d'années. Dans le cas d'une perte de terrain plus durable, l'équation serait chamboulée pour les 20 ans à venir… De quoi conforter les discours de mobilisation générale pour la reprise. Et renvoyer à plus tard, quand on y verra plus clair, une nouvelle saison de la réforme des retraites. Les retraités plus riches que les actifs Autre enseignement : cette crise va accroître, au moins temporairement, les écarts de richesse entre actifs et retraités. Les pensions n'étant pas affectées (en principe) par la récession, les retraités vont voir leur niveau de vie augmenter relativement à celui des actifs qui vont perdre, en moyenne, en pouvoir d'achat (chômage, gels de salaires, etc.). La question de la mise à contribution des retraités pourrait dès lors se poser, comme c'est déjà le cas dans d'autres Etats (Royaume-Uni, Suède). Une nouvelle chausse-trappe pour le chef de l'Etat. Macron annonce un accord avec Sanofi, qui va investir 610 millions d'euros dans les vaccins. 16 juin 2020 Le Progrès Le président de la République a visité le site de production de vaccins de Sanofi à Marcy l'Étoile ce mardi. Le groupe pharmaceutique a annoncé qu'il allait investir dans la recherche et la production de vaccins en France avec la création d'une nouvelle usine à Neuville-sur-Saône. Le président de la République était en visite ce mardi matin sur le site du groupe pharmaceutique Sanofi à Marcy-l’Etoile, près de Lyon. Emmanuel Macron a annoncé lors de cette visite la mise en mise en place d’un "mécanisme de place dès jeudi de mesures pour relocaliser certaines planification" de la production productions dans le secteur sanitaire et du médicament, citant française dans le domaine de la l’exemple du paracétamol. Le chef de l'Etat a aussi annoncé la santé, ainsi qu’une enveloppe de 200 4
millions d’euros pour financer des infrastructures de production. Une nouvelle usine Sanofi à Neuville-sur-Saône, 200 emplois à la clé Le laboratoire français Sanofi va investir 610 millions d’euros en France, notamment pour créer un nouveau site de production de vaccins, a-t-il annoncé mardi à l’occasion de la visite du président Emmanuel Macron, au siège du groupe à Marcy-L'Etoile. Dans cette nouvelle usine, basée à Neuville-sur-Saône, Sanofi veut créer son «Evolutive Vaccine Facility» (un projet de culture de cellules, d'antigènes et d'anticorps monoclonaux pour vaccins). Ce nouveau site «fera appel aux technologies les plus innovantes dans le domaine de la production de vaccins», a précisé le laboratoire, qui ajoute que cet investissement de 490 millions d’euros sur cinq ans devrait créer 200 nouveaux emplois. Cette usine permettra à Sanofi de «sécuriser les approvisionnements en vaccins de la France et de l’Europe en cas de nouvelles pandémies», précise le groupe, alors que les Etats à travers le monde se sont lancés dans une course pour sécuriser un accès à un vaccin contre le coronavirus. Cette nouvelle usine permettra de produire trois à quatre vaccins simultanément, contre un seul dans les sites industriels actuels. «L’investissement que vous venez d’annoncer, c’est un formidable trait d’union entre les deux actes de la bataille que nous avons à conduire », a déclaré Emmanuel Macron mardi lors d’une conférence de presse sur le site de Sanofi Marcy-L’Etoile, évoquant la crise sanitaire qui s’éloigne et la crise économique qui a débuté. 120 millions d'euros investis à Marcy-L'Etoile «Le projet annoncé aujourd’hui, c’est mettre Sanofi et la France à l’excellence de la lutte contre le virus», a-t-il ajouté. Viendront s’ajouter à cet investissement 120 millions d’euros pour créer un nouveau centre de recherche et développement sur le site Sanofi Pasteur à Marcy-l’Etoile. Ce complexe sera notamment consacré au développement de vaccins contre les maladies émergentes et les risques pandémiques. Sanofi, qui est l’un des principaux acteurs mondiaux dans la production de vaccins, travaille actuellement au développement de deux vaccins contre le Covid-19, attendus courant 2021. Le groupe avait créé la polémique le mois dernier, lorsque son directeur général Paul Hudson avait évoqué la possibilité de favoriser les Etats-Unis, lesquels ont investi dans sa recherche de vaccins contre le coronavirus. Une proposition de loi pour rendre obligatoire la participation des salariés aux bénéfices. 19 juin 2020 Les échos/le parisien/AFP Ce dispositif de redistribution des bénéfices aux salariés des grandes entreprises pourrait devenir obligatoire aussi dans les TPE-PME. Une proposition de loi LREM, que nous dévoilons, doit être déposée dans la semaine du 22 juin. Si la proposition de loi est votée, quatre millions de salariés des TPE-PME pourraient recevoir une part des bénéfices de leur entreprise. « Je participe. Tu participes. […] Vous participez. Ils profitent ». Ce slogan emblématique de mai 1968 décrit encore la réalité de nombreuses entreprises. Et tout particulièrement des plus petites, celles de moins de 50 salariés, où le partage des bons résultats n'est presque jamais la norme. La preuve : seuls 4 % des effectifs des PME (petites et moyennes entreprises) de 10 à 49 salariés et 1,2 % de ceux des TPE (très petites entreprises) d'une à neuf personnes bénéficient d'une participation. Pourtant, cet outil d’épargne salariale − sorti, en 1959, du képi du général de Gaulle ! − permet chaque année à environ 5 millions de salariés de profiter des bénéfices de leur entreprise en gonflant leurs revenus annuels. Avec, en moyenne, un gain de 1400 euros. 5
Les députées En Marche Olivia Grégoire et Cendra Motin vont déposer un texte la semaine prochaine pour étendre aux PME de moins de 50 salariés le dispositif obligatoire de partage des bénéfices. Comment faire en sorte que tous les salariés partagent les fruits de leur entreprise ? Généraliser la participation - ce dispositif de partage des bénéfices né en 1959 - à toutes les entreprises puisqu'il n'est obligatoire que dans celles de plus de 50 salariés, propose Olivia Grégoire, députée LREM et vice-présidente de la commission des Finances de l'Assemblée nationale. Une proposition de loi dans ce sens, portée avec sa collègue de la majorité Cendra Motin, sera déposée la semaine prochaine. Elles rebondissent sur les propos notamment de Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics, qui s'était récemment prononcé pour une relance de l'épargne-salariale comme piste de sortie de crise du Covid-19. Formule complexe « Mon objectif est de réduire les inégalités entre les salariés. Ceux-ci, en fonction de la taille ou du secteur de leur entreprise, n'ont pas les mêmes avantages », explique Olivia Grégoire. Les chiffres sont sans appel : seuls 1,2 % des salariés employés dans des entreprises de moins de 10 salariés bénéficient d'un accord de participation et 4 % dans celles de 10 à 49 salariés. A l'autre extrémité du spectre, on frôle les 70 % au-delà de 1.000 salariés. Le texte de loi en gestation ambitionne aussi de revoir la formule de calcul de la participation, jugée « trop complexe » pour les TPE. « L'administration, notamment la Direction générale des finances publiques, pourrait automatiser le calcul de la participation. Ensuite, l'employeur n'aura plus qu'à la distribuer à ses salariés », propose la députée de Paris. Via un accord collectif Pour rappel, la mise en place de la participation se fait via un accord collectif qui doit mentionner, entre autres, les règles de calcul, d'affectation et de durée. Le salarié peut demander à toucher la somme immédiatement et être alors fiscalisé dessus ou son placement, l'argent restant alors indisponible pendant cinq ans, sauf activation d'un cas de déblocage et échappant à l'impôt. La réserve spéciale constituée par l'entreprise obéit à une formule fixée par la loi et qui se base sur le bénéfice net, les capitaux propres ou encore les salaires. Toute autre formule doit être au moins aussi favorable. Dans tous les cas, précise l’administration, le montant de la prime versée aux salariés (de manière uniforme ou non) ne peut pas dépasser un plafond revalorisé chaque année (30.852 euros en 2020). Récompenser les salariés de première ligne Encourager le partage de la valeur ajoutée, c'est aussi un objectif de Bercy qui, avant la crise, avait lié le versement de la prime Macron (jusqu'à 1.000 euros sans charge) cette année à la signature 6
d'accords de participation ou d'intéressement (basé sur d'autres agrégats que le bénéfice). Quitte pour les TPE à en passer par des accords « clefs en main ». La loi Pacte de 2019 a aussi supprimé le forfait social sur les sommes versées au titre de l'intéressement pour les entreprises de moins de 250 salariés et au titre de l'ensemble de l'épargne salariale pour les PME. L'urgence sanitaire, et avec elle la nécessité de récompenser les salariés en première ligne, a conduit le gouvernement à revoir ses cartes. Les entreprises ayant déjà signé des accords d'intéressement ont la possibilité de moduler la prime selon les conditions de travail en poussant jusqu'à 2.000 euros. Les autres auront toujours le droit de verser jusqu'à 1.000 euros sans être obligées de signer un tel accord. Les paiements pourront se faire en plusieurs fois et jusqu'à la fin de l'année. Après le « travailler plus », le « produire davantage » . 15 juin 2020 Pour son plan de reconstruction économique, Emmanuel Macron met en avant la nécessité de produire davantage, afin de reconquérir une souveraineté en partie perdue. Une notion plus large, et moins clivante, que le « travailler plus », évoqué à la suite du grand débat. Face à la crise qui s'annonce, il faudra « travailler et produire davantage ». Les critiques n'ont pas manqué de fuser à gauche sur la petite phrase prononcée par Emmanuel Macron dimanche soir , certains y voyant déjà le retour des attaques contre les 35 heures. Mais dans la volonté de « reconstruction de l'économie » martelée par le chef de l'Etat, il faut surtout retenir la deuxième idée, celle de la nécessité de « produire davantage ». Un slogan trop clivant Le « travailler plus », déjà avancé par le président de la République à l'issue du grand débat national pour sortir de la crise des gilets jaunes, n'avait pas donné grand-chose. A l'exception notable de la réforme de l'indemnisation du chômage, mais cette dernière a été suspendue depuis, crise oblige. Le « travailler plus » est par ailleurs un slogan connoté, et donc clivant, qui ramène à la question, réductrice, de la durée légale du travail. Or, s'il sera sans doute nécessaire de travailler davantage dans certaines entreprises, dans certains secteurs, pour rattraper le retard de la crise, l'économie française a plus besoin de souplesse, d'accords ad hoc. Pas d'un relèvement généralisé de la durée du travail. Elle a surtout besoin d'une augmentation de la durée travaillée sur l'ensemble d'une carrière, les jeunes entrant plus tardivement qu'ailleurs sur le marché du travail et les salariés partants plus tôt à la retraite. La notion de « produire plus » est par ailleurs une notion plus large (travailler plus est nécessaire mais pas suffisant), et plus fédératrice. L'idée qu'il est indispensable de créer davantage de richesses pour financer notre système de protection sociale et pour assurer un haut niveau de redistribution est largement partagée, y compris à gauche. L'ampleur du déficit des retraites et les besoins pour la prise en charge de la dépendance sonnent comme un rappel à l'ordre. La quête de souveraineté Elle rejoint aussi la quête d'une souveraineté économique retrouvée, qui parle davantage à la droite de l'échiquier, un axe mis en avant depuis 2017 par le chef de l'Etat. Il faut produire davantage « pour ne pas dépendre des autres », insiste Emmanuel Macron, en pensant aux masques, aux tests et aux vaccins bien sûr, mais aussi à l'industrie, aux technologies d'avenir. Et pour y parvenir, cela implique d'être plus compétitif, d'investir massivement. Augmenter les impôts serait une fausse piste. Il reste plusieurs limites à ce discours. D'abord sur la dimension écologique. Il faut « produire plus » et « mieux », devra aussitôt ajouter le chef de l'Etat pour convaincre. Ensuite sur le partage des bénéfices. Créer des emplois représente le meilleur vecteur, alors que le chômage va atteindre un niveau record. Mais concernant les salaires, le discours sur la participation sonne creux, surtout en période de crise. L’Unédic prévoit 900000 suppressions d’emplois d’ici à la fin 2020 Les prévisions de l’Unédic sont catastrophiques. L’organisme d’assurance chômage prévoit d’indemniser 630000 chômeurs de plus, alors que ses caisses connaissent un déficit abyssal lié à la crise du Covid-19. Les chiffres sont affolants. Dans ses nouvelles prévisions financières rendues le 18 juin, l'Unédic, la caisse qui gère l'argent des chômeurs prévoit que la France va détruire 900 000 emplois (équivalents temps plein) fin 2020 et comptera 630 000 chômeurs indemnisés de plus qu'un an auparavant. Mais, 7
selon la CGT, dans les faits cela représentera au total « un million de chômeurs » supplémentaires, qui ne seront pas tous indemnisés. De quoi « nous mobiliser pour l'emploi », juge le syndicat de Philippe Martinez. Ces prévisions records illustrent l'impact de la crise sanitaire du Covid-19 sur l'économie. Malgré les aides versées « quoi qu'il en coûte », selon le mantra du gouvernement pour soutenir les entreprises et éviter les licenciements, un certain nombre d'entre elles envisagent de tailler drastiquement dans l'emploi. Sur un an, le taux de chômage passerait de 8,1 % (fin 2019) à 11 %, selon la caisse d'assurance chômage. Une estimation a minima, indique-t-elle, qui ne tient pas compte des non- salariés. Ni des centaines de milliers de jeunes, attendus à la rentrée sur le marché du travail. L'Unédic enregistrera une dette cumulée de plus de 63 milliards d'euros fin 2020. La facture du Covid-19 sera de 25,7 milliards d'euros, due pour près de la moitié au financement du chômage partiel, pour un tiers à l'indemnisation des nouveaux chômeurs, et pour près de 20 % (5 milliards d'euros) au manque à gagner du report de cotisations chômage accordé aux entreprises. Syndicats et patronat veulent l'ouverture de nouvelles négociations « Il y a urgence à interpeller le gouvernement sur le financement de l'Unédic, notamment sur la partie activité partielle décidée par l'exécutif, et qui plombe les comptes », martèle Michel Beaugas de FO. « Pour savoir comment on finance, et pas seulement par des emprunts », insiste la CGT « Aujourd'hui, l'Unédic est devenu le banquier de l'Etat », résume la CFE-CGC. Syndicats et patronat espèrent obtenir du gouvernement l'ouverture d'une nouvelle négociation tenant compte des conséquences de la crise. Quelles sont les priorités du régime ? Qui doit payer le chômage partiel qui n'est pas financé par des cotisations ? L'Unédic doit-elle continuer d'être ponctionnée par l'Etat pour financer Pôle emploi ? Les règles entrées en vigueur en novembre 2019 sont-elles adaptées, sachant qu'elles pénalisent particulièrement les précaires ? « Le gouvernement a pensé et décidé sa réforme 2019 en tablant sur le beau temps de l'emploi ! Aujourd'hui, on est par gros temps ! » rappelle la CFE-CGC. La réforme de l'assurance chômage en question Depuis plusieurs semaines, l'exécutif souffle le chaud et le froid sur un possible abandon d'une partie de sa réforme. Le 15 juin, Yves Veyrier, dirigeant de FO, et Cyril Chabanier, de la CFTC, ont vendu la mèche indiquant que le gouvernement avait laissé entendre être prêt à revenir sur les conditions d'indemnisation. Cette mesure, appliquée depuis le 1er novembre, a durci les conditions d'accès au chômage. Il faut désormais avoir travaillé pendant six mois sur une période de 24 mois (et non plus quatre mois sur 28 mois) pour y avoir droit. 710 000 personnes en feront les frais la première année de son application, selon une étude de l'Unédic, notamment les plus jeunes. Insuffisant pour la plupart des syndicats qui réclament l'abandon du second étage de la réforme censée s'appliquer le 1er avril et reportée au 1er septembre. Il s'agit de la nouvelle formule de 8
calcul du salaire journalier de référence (SJR). Les conséquences de ce changement seront particulièrement pénalisantes pour les précaires : selon l'Unédic, cela fera chuter le montant de l'indemnisation de 22 % pour 850 000 nouveaux chômeurs, et de 50 % pour les 350 000 permittents qui alternent périodes chômées et périodes travaillées. Profiteurs de guerre sanitaire. 16 juin 2020 Les échos Faut-il vraiment priver de profits le groupe pharmaceutique qui développera un vaccin anti- Covid ? Une idée simple et démagogique qui pourrait s'avérer contre-productive. On connaissait les profiteurs de guerre. Voici venu le temps des profiteurs de la guerre sanitaire. Placés en première ligne de la lutte contre le coronavirus, les géants de la pharmacie sont pointés du doigt. Pas seulement par des anticapitalistes notoires mais également, inconsciemment ou par calcul, par des politiques. En exigeant que les vaccins qui seront mis au point contre le Covid- 19 soient demain vendus sans que les groupes qui les auront inventés puissent engranger le moindre profit, ces responsables politiques vont trop loin. On peut attendre de groupes pharmaceutiques qu'ils acceptent une forme de péréquation tarifaire ; que leurs vaccins soient vendus demain plus chers dans les pays les plus riches, pour qu'ils soient accessibles au plus grand nombre dans les pays les plus pauvres. On peut exiger de groupes qui bénéficient d'aides publiques spécifiques pour financer leur R & D ou leurs investissements industriels qu'ils limitent leurs marges ou partagent une partie du retour sur investissement avec des partenaires parfois publics qui se seront associés à leur prise de risques. Mais au nom de quel principe doit-on leur imposer que développer un vaccin anti-Covid doive s'apparenter à un geste totalement désintéressé ? En évitant la propagation du virus nous nous protégeons tous et notre intérêt est bien sûr que le plus grand nombre de gens soient vaccinés mais pourquoi ceux qui mettront au point un vaccin efficace ne seraient-ils pas récompensés ? Débat éthique En plaçant le débat sur le terrain éthique qui voudrait qu'il soit immoral de gagner de l'argent en luttant contre une maladie, les politiques cèdent à une tentation démagogique. Le cancer tuant bien plus de monde que le Covid, ne devrait-on pas demain décréter l'interdiction des bénéfices sur tous les anti- cancéreux ? Surtout, cette position de principe pourrait sur la durée s'avérer contre-productive. Arrivera-t-on longtemps à motiver des entreprises et encore plus les investisseurs qui leur font confiance, si à chaque fois qu'elles gagnent de l'argent, l'opinion publique sera confortée dans l'idée que ces profits sont indus ? Bien public ? On demande beaucoup aux acteurs de la pharmacie. On attend qu'ils développent dans des temps records, des médicaments efficaces. Ne mettons pas la barre encore plus haut. En accréditant l'idée que les vaccins sont un bien public, les responsables politiques entretiennent une illusion qui risque d'être source de désillusions. L'air que l'on respire et que l'on partage est un bien public. Il ne coûte rien à produire, il est gratuit et la consommation des uns ne prive pas d'air les autres. Les vaccins n'appartiennent pas à cette famille. 9
Uruguay : Le rôle des syndicats uruguayens dans la ratification de la C190 18 juin, 2020 IndustriALL Global L’Uruguay a été le premier pays au monde à ratifier la convention n° 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) visant à mettre fin à la violence et au harcèlement dans le monde du travail. Les syndicats affiliés à IndustriALL ont joué un rôle de premier plan dans la ratification de cette convention. La nouvelle convention et la recommandation visant à mettre fin à la violence et au harcèlement dans le monde du travail ont été adoptées lors de la Conférence internationale du travail de l’OIT, en Suisse, en juin 2019. Elle reconnaît que la violence et le harcèlement constituent une menace pour l’égalité des chances et sont inacceptables et incompatibles avec le travail décent. Le gouvernement de l’ancien Président uruguayen, Tabaré Vásquez, a présenté l’initiative au Parlement en septembre et la Chambre des représentants l’a approuvée à l’unanimité le 17 décembre 2019. Lors d’une cérémonie virtuelle le 12 juin 2020, Ricardo González Arenas, Ambassadeur et Représentant permanent de l’Uruguay auprès de l’Organisation des Nations unies à Genève, a déposé l’instrument de ratification auprès du Directeur général de l’OIT, Guy Ryder. L’Uruguay est ainsi devenu le premier État membre de l’OIT à ratifier la C190. L’Uruguay dispose d’une législation qui couvre certaines des questions abordées dans la C190, ce qui a contribué à sa ratification. Par exemple la loi n° 18561 sur le harcèlement sexuel, sa prévention et ses sanctions sur le lieu de travail et concernant les relations entre étudiants et enseignants ainsi que la loi n° 19580 sur la violence sexiste à l’égard des femmes. Ana Aguilera, membre du Secrétariat pour le genre, l’égalité et la diversité de la centrale syndicale uruguayenne PIT-CNT, indique : “Notre Secrétariat travaille depuis de nombreuses années sur le harcèlement sexuel au travail et sur la violence sexiste à l’égard des femmes. Il y a 15 ou 20 ans, nous avons travaillé en coordination avec les parlementaires pour soumettre une proposition de loi sur le harcèlement sexuel au travail et au niveau de l’éducation, par l’intermédiaire d’une commission tripartite. La loi n° 18561 a été promulguée en 2009 et depuis lors, le nombre de plaintes pour harcèlement sur le lieu de travail reçues par le ministère du travail a augmenté. La loi n° 19580, promulguée en 2017, comporte un chapitre qui définit ce qui est considéré comme de la violence et y inclut les femmes qui souffrent de harcèlement au travail. Cette loi a également permis de rendre plus facile la dénonciation et le dépôt de plaintes concernant ces problèmes.” Aguilera explique que, sur base de cette législation, une campagne a été menée avec succès en Uruguay en faveur de la ratification de la Convention 190 de l’OIT. Elle a consisté en une campagne unie des syndicats qui font partie du PIT-CNT, du ministère du travail, du gouvernement, des organisations de femmes et des centrales syndicales de la région. Grâce à la ratification de la nouvelle convention, l’Uruguay devra également adopter une approche inclusive, intégrée et sensible à la dimension de genre pour prévenir et éliminer la violence et le harcèlement au travail. Cette approche s’appliquera aux secteurs public et privé, à l’économie formelle et informelle, tant en zones urbaines que rurales. En outre, cette législation doit exiger des employeurs qu’ils prennent des mesures appropriées pour prévenir la violence et le harcèlement dans le monde du travail. Les syndicats se battent pour un monde du travail sans violence ni harcèlement Par l’intermédiaire du Bureau pour le genre, l’égalité et la diversité du PIT-CNT, les affiliés d’IndustriALL en Uruguay ont participé activement aux précédents pourparlers tripartites sur la ratification de la convention. Marcelo Abdala, Secrétaire général du PIT-CNT et du Syndicat national des travailleurs de la métallurgie et des branches connexes, déclare : “Après la conférence internationale de l’OIT où la C190 a été adoptée, le gouvernement précédent a convoqué une réunion tripartite où les femmes déléguées du PIT-CNT ont agi pour qu’elle soit rapidement traduite dans la législation. Le gouvernement Vázquez a voté en sa faveur, de concert avec le mouvement syndical et les employeurs se sont abstenus. Le PIT-CNT a organisé des ateliers pour expliquer le contenu de la Convention et pourquoi il était important que les syndicats l’utilisent comme outil. Les syndicats affiliés à IndustriALL en Uruguay y ont participé activement. 10
Nous sommes heureux que l’Uruguay soit devenu le premier pays au monde à ratifier la Convention et à l’inclure dans sa réglementation nationale. Pour nous, tout ce qui peut accroître la sensibilisation et promouvoir l’éradication des différentes composantes du harcèlement, tant sexuel qu’au travail, est une victoire pour la démocratie.” Fernanda Ceballos, membre du Bureau pour le genre, l’égalité et la diversité du PIT-CNT et de l’UNTMRA, ajoute : “Nous travaillons depuis longtemps sur la question du harcèlement sexuel et de la tolérance zéro envers la violence sur le lieu de travail et nous organisons des ateliers pour sensibiliser les syndicats à cette question. Nous travaillons également sur des clauses relatives au genre au sein des conventions collectives, en collaboration avec les entreprises et le ministère du travail. Après avoir ratifié la C190, nous avons organisé des réunions avec l’UNTMRA pour informer les gens de sa portée. Un grand nombre de travailleuses ont été confrontées au harcèlement sexuel au travail, c’est pourquoi nous pensons que la ratification est très importante pour lutter pour un monde du travail sans violence.” Le Syndicat des travailleurs de la tannerie aussi bien que la Fédération des travailleurs du papier et du carton d’Uruguay comptent toutes deux peu de femmes parmi leurs adhérents, car les entreprises où ces organisations sont présentes n’ont pas de femmes parmi le personnel. Cependant, les deux syndicats soutiennent les politiques favorisant l’égalité des genres et font pression pour que les hommes et les femmes jouissent des mêmes droits dans leurs conventions collectives. Washington Cayaffa, Secrétaire général du FOPCU, a déclaré : “Notre secteur se caractérise par l’absence d’une importante main-d’œuvre féminine dans les usines de fabrication. Il y a davantage de femmes au niveau du personnel de bureau, mais nous n’avons pas réussi à en syndiquer beaucoup. Dans notre convention collective, il y a un point où nous demandons l’application de politiques visant à protéger l’égalité des droits pour les femmes sur le lieu de travail. La ratification de la convention C190 est l’une des politiques que nous soutenons. Notre Fédération encourage les syndicats affiliés à défendre les droits des femmes en matière d’égalité. Par exemple, ils doivent soutenir la même définition du salaire afin que les travailleuses gagnent le même salaire qu’un homme effectuant le même travail”. “Il n’y a pas beaucoup de femmes dans l’industrie du cuir, mais certaines d’entre elles ont assisté aux réunions du Bureau pour le genre du PIT-CNT pour discuter de la manière de soutenir la ratification de la C190”, Indique le Secrétaire général de l’UOC, Carlos Bico. “Actuellement, cinq pour cent de la main-d’œuvre de nos usines sont des femmes. Dans la convention collective des Conseils salariaux, structurée par branche d’activité, l’UOC a proposé d’intégrer davantage de femmes dans le personnel des tanneries.” Le travail dans l’unité des syndicats uruguayens L’UOC, l’UNTMRA et la FOPCU sont parmi les plus anciennes organisations syndicales d’Uruguay. Leurs origines remontent respectivement à 1904, 1953 et 1958. Ensemble, elles font partie de la centrale syndicale PIT-CNT. Comme ils appartiennent à la même centrale, ces syndicats travaillent ensemble depuis de nombreuses années pour soutenir des objectifs communs. Par exemple, ils ont mené avec succès une campagne pour que l’Uruguay se retire de l’Accord sur le commerce des services (ACS) et une autre contre un plébiscite qui visait à abaisser l’âge de la responsabilité pénale de 18 à 16 ans. Actuellement, ces trois syndicats font partie d’un projet appelé “Industrie intégrée”. Pendant deux ans, ils analyseront l’actuelle révolution scientifique et technologique et élaboreront des propositions pour stimuler l’emploi, la croissance des activités productives et la création d’une politique industrielle durable. Les syndicats travailleront aux côtés des gouvernements et des 11
entreprises pour négocier des politiques publiques et privées qui permettent une transition juste, le renforcement de l’industrie nationale et la garantie d’emplois décents. Allemagne : les droits des salariés lors d’enquêtes internes, précisés dans un projet de loi sur l’intégrité du monde économique Planet Labor, 17 juin 2020, Le conseil fédéral des ministres a adopté, mardi 16 juin, le « Projet de loi pour renforcer l’intégrité dans l’économie » . Très mal accueilli par les Fédérations patronales, mais prévu dans le contrat de coalition, il réunit une série de mesures nettement plus strictes qu’avant, applicables aux entreprises dont un ou plusieurs salariés se sont rendus coupables de malversations. Quand le texte, qui doit être soumis au vote du Bundestag avant la trêve estivale, aura force de loi, les parquets judiciaires ne devront ainsi plus se limiter à enquêter sur quelques salariés directement impliqués, comme c’est par exemple le cas chez Volkswagen pour le « dieselgate ». Ils pourront à l’avenir s’attaquer à l’ensemble de l’entreprise. Les sanctions prévues, actuellement limitées à 10 millions d’euros, vont aussi être nettement relevées et pourront désormais atteindre jusqu’à 10 % du CA annuel de l’entreprise dans le cas d’entreprise réalisant plus de 100 millions d’euros de CA annuel. La présence d’un dispositif développé de compliance et le lancement d’enquêtes internes seront aussi plus qu’avant considérées comme des circonstances atténuantes aboutissant à une réduction du niveau des sanctions. A ce propos, la nouvelle loi précise le cadre juridique des enquêtes internes qui, entre autres, devront prévoir que l’organisation d’interrogatoires de salariés devra être transparente, et notamment permettre de contrôler qu’aucune pression n’a été exercée contre le salarié. Ce dernier devra être prévenu que son témoignage pourra être utilisé contre lui et qu’il peut tout ou partiellement refuser de témoigner. Pour garantir l’absence de pressions, le salarié pourra faire appel à un avocat de son choix ou un délégué du personnel. Jusqu’à présent, les lois et le droit du travail existants ne donnaient aucune précision sur les droits du salarié face à ce type d’enquêtes internes. La nouvelle loi va enfin autoriser les parquets en charge des enquêtes à réquisitionner les résultats des enquêtes internes réalisées pour le compte de l’entreprise. L'appel à "travailler davantage" d'Emmanuel Macron inquiète les syndicats. 15 juin 2020 Média services Si l'appel du président de la République laisse les syndicats perplexes, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire assure que "travailler et produire davantage" signifie qu'il faut "travailler tous". Alors que la France est durement touchée par la crise liée au coronavirus, Emmanuel Macron a prévenu dimanche 14 juin dans son allocution que pour faire repartir l'économie française, il faudrait "travailler et produire davantage pour ne pas dépendre des autres", et ce "alors même que notre pays va connaître des faillites et des plans sociaux multiples en raison de l'arrêt de l'économie mondiale". Un discours qui inquiète les syndicats. "S'il s'agit de donner de l'emploi à tous ceux et toutes celles qui sont sans emploi aujourd'hui, tous les intérimaires, tous les CDD, qui se sont retrouvés sur le carreau, oui. S'il s'agit de faire travailler plus tous ceux qui ont du boulot aujourd'hui, leur remonter les manches, sacrifier des congés, etc. et laisser sur le carreau ceux qui n'ont pas de boulot, ça ne marcherait pas", a réagi dimanche sur RTL le secrétaire général de FO Yves Veyrier. "A cette question du travail, j'associe celle du salaire. Il ne faut pas revenir à l'antienne des dix, vingt dernières années, que le salaire est l'ennemi de l'emploi", a encore dit le leader syndical. "Il ne faut pas que l'Etat orchestre une musique de baisse de salaires", a-t-il ajouté, rappelant que "la moitié de la population salariée perçoit moins de 1.800 euros net par mois". "Si le 'travailler plus' c'est travailler tous et mieux, on peut le comprendre ainsi, tant mieux, on peut discuter (mais) si ceux qui auront gardé leur travail doivent travailler plus longtemps en terme de durée (...) ce serait totalement inepte", a de son côté commenté le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger lundi sur RTL. Des congés pas remis en cause, mais de la flexibilité réclamée Invité de France info lundi, Bruno Le Maire a tenu à rassurer. "Ça veut dire travailler tous, (...) ça veut dire qu'il faut que le plus grand nombre de Français puissent trouver un travail", a martelé le 12
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