Thousands of light years from here - JONATHAN SULLAM - Irene Laub
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(FR) Thousands of light years from here JONATHAN SULLAM 11.01.19 > 22.02.19 VERNISSAGE en présence de l’artiste 10.01.19, 18h > 21h Jonathan Sullam, Pranahuti, 2019, Black aluminium coated disc and holographic powder (detail) www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
JONATHAN SULLAM À PROPOS DE L’EXPOSITION Le corps de travail du plasticien Jonathan Sullam (Bruxelles, 1979) suit une logique protéiforme en constante évolution. Il y développe une analyse incisive des mécanismes de fonctionnement des systèmes d’oppression et de la révolte qui en est le miroir. L’artiste, qui s’emploie à observer et décortiquer les aspirations humaines, interrogeant la valeur allégorique d’objets quotidiens et se penchant sur l’ascension ou la subversion de symboles contemporains, prend ici une toute autre direction. Mais que se passe-t-il quand l’anthropologue de terrain tourne son regard vers le ciel ? Bien avant l’échappée, tout commence de façon intime, tactile, presque corporelle. Les formes exposées ici naissent du papier. A la genèse de son processus créatif, Jonathan Sullam déploie de grandes surfaces de papier épais qui allient souplesse et mouvance à une pesante plasticité. Cette surface primitive parfaite est ensuite éprouvée de deux manières. La première, illustrée dans Ring of fire concerne la découpe et l’ablation – ce cercle noir est le débordement d’une forme pleine, peinte sur papier puis découpée de l’intérieur, à distance du bord. Et c’est à la fois le résidu et la frontière qui sont ici mis en valeur, en tant que traces de la découpe. Il en est de même pour WTC, une grille géométrique au rythme ascendant, matrice de formes rectangulaires qui lui ont été enlevées. Le second type de mise à l’épreuve est la torsion, présente dans Velvet Underground ou Expansion. Une courbure de l’espace faisant danser la feuille de papier qui roule, se tord, se replie sur elle-même et engendre des dialogues alternés entre plein et vide, entre présence et absence. www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
JONATHAN SULLAM Ensuite vient la transmutation de ce premier matériau mouvant et malléable. Les chorégraphies que l’artiste a pu y faire surgir sont mises à l’épreuve des techniques industrielles et du métal lourd et froid, qui menace de geler la forme dans une écrasante immobilité. Pourtant, au-delà du changement de densité et de matière, c’est une impression de légèreté, une vibration lumineuse qui ressortent de ces structures. En effet, malgré leur valeur sculpturale intrinsèque, celles-ci sont également des supports destinés à accueillir une peinture radieuse et atmosphérique. Jonathan Sullam transforme ses courbes, ses cercles et ses grilles en paysages célestes – crépuscules, aurores boréales ou nuits étoilées. Les aplats de couleurs, en apparence désincarnés, puisent une inspiration avouée dans les recherches du groupe Supports/Surfaces, tout en s’en distinguant de façon significative. Si pour ceux-ci, la surface est libre de tout référent externe, de tout message ou de toute émotion et « interdit les projections mentales ou les divagations oniriques du spectateur » (La peinture en question, 1969), les œuvres de Jonathan Sullam, au-delà de leur fascination pour le support et ses transformations, dégagent une expressivité sobre mais presque lyrique. La surface, uniforme au premier regard, révèle également un aspect stratigraphique inattendu. En effet, qu’elles soient marquées par un noir intense ou un fondu de couleurs, la profondeur picturale de ces structures est obtenue par une superposition minutieuse de couches de préparation, de peinture et de vernis, interrompue par de longues périodes de séchage et par le polissage répété des plans ainsi obtenus. Ce procédé confère une dimension temporelle à l’œuvre, ainsi qu’une profondeur physique évoquant les minces couches de glacis employées par les Primitifs flamands pour faire entrer la lumière à l’intérieur même de leurs peintures. Grâce aux vernis, l’œuvre transcende sa propre surface, d’une part en permettant au regard de plonger dans la matière, et d’autre part en créant une impression de dilatation vers l’extérieur. Sous l’effet combiné de la courbure des formes et de l’étendue miroitante, les reflets s’animent ; des colonnes lumineuses semblent émaner de la matière, déformant l’espace environnant et prolongeant l’œuvre au-delà de ses frontières physiques. La même alchimie opère au cœur de la photographie Delight and Glory, dans laquelle le spectre chromatique semble vibrer. L’éphémère résultat de la division d’un faiceau lumineux, capturé et aplani, mais offrant pourtant l’illusion parfaite du chatoiement d’un arc-en-ciel. Il y a donc de la vie sous ces surfaces lisses. Quelque chose d’insondable y est tapi, aguichant notre œil et excitant notre curiosité – astres scintillants, univers se repliant sur eux-mêmes, mondes lointains contenus dans un cercle imparfait… La vibration et le rythme y sont omniprésents. Et, au-delà des évocations cosmiques, l’humain se réaffirme comme référent absolu. Cette primauté du rapport humain est établie par la dimension des œuvres, auxquelles les corps sont instinctivement invités à se rapprocher et se comparer. La vibrance des courbes et du spectre lumineux trouble autant les frontières entre l’objet et son environnement que celles qui séparent la forme et l’humain qui s’y confronte. Le corps, pris comme échelle de mesure, terrain d’expérience et moyen d’appréhender l’œuvre, se laisse alors lui-même entraîner dans le double mouvement qu’elle opère – une immersion dans la matière et une constante expansion à travers l’univers. www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
JONATHAN SULLAM Joathan Sullam, Talking loud saying nothing, 2018, Bronze microphones and stands, 184 x 50 x 50 cm each Jonathan Sullam, It’s all going south from now on, 2014, Polished and broken glass, 110 x 7 cm www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
JONATHAN SULLAM Jonathan Sullam, Knocking on heaven’s door, 2017, Metal structure and neons, 200 x 230 cm Politics of discontent at Irène Laub Gallery Brussels (BE) 2018 Jonathan Sullam, Sing a Song, 2014, Guitar amplifier, fan and piezzo microphone, 90 x 120 x 45 cm www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
JONATHAN SULLAM Jonathan Sullam, Board of bills - upward stance, 2015, Mirror polished aluminium structure and led system, 420 x 850 x 150 cm, Fluide-Mons 2015, Thuin (BE) Jonathan Sullam, Not so distant, 2014, 8 Framed Multimedia silkscreen print, 300 x 220 cm (each) www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
JONATHAN SULLAM L OEIL Magazine 10.03.16 Par Claude Lorent 2 L'actu SEMAINE DU 18 AU 24 MARS 2016 ARTS LIBRE Commentaire l Expo en vue Gratuit et financements Le monde en balan alternatifs Par Claude Lorent Une vente aux ench res vient d avoir lieu pour soutenir les activit s d une institution mus ale d pendant des pouvoirs publics. Une telle initiative n est ni neuve, ni unique, ni exclusive ment belge. Dans le cas pr sent qui fut comment dans nos colonnes, cette pratique pr sent e comme un one shot rappelle une fois de plus les caren ces de nos gouvernants (on ne fera pas le d tail des responsabilit s) et les choix politiques frileux en mati re de culture, notamment dans le domaine des beaux arts. On ne compte plus aujourd hui le nombre d actions de ce type pour venir en aide aux infrastruc tures existantes, voire aux projets innovants. Soir es Vip, d ners s lects chic et chers, ventes diverses, associa tions de g n reux amis, aides la restauration ou la cr ation, appels et souscriptions pour des ditions et sollicitations aux dons d artistes se multiplient tout va. Souvent avec succ s car on a le sentiment qu il faut sauver la culture face des choix poli tiques contestables. Dans ce processus, les priv s, bien logiquement, embo tent le pas aux officiels politiques qui sont en principe les garants d une saine gestion de la culture. Nombreux sont d ailleurs les priv s qui ont pris le relais indispensable pour assurer le soutien et le rayonnement de la cr a tion, m me si d aucuns ont d r duire la voilure pr vue face, g n ralement, aux co ts trop lev s d un fonctionne ment optimal. Personne ne leur jettera h Chez Feizi, premi re exposition monographique en galerie pour le jeune le moindre petit caillou car on sait que la culture a un prix si on veut respecter plasticien bruxellois Jonathan Sullam. nos artistes qui savent, et bien souvent davantage que d autres, se montrer APR S PLUSIEURS ANN ES con percevoir le fil d Ariane qui les re nement de l an 2000 ! D o les di g n reux. Mais est ce bien eux sacrÈes exclusivement la prÈsen lie malgrÈleur diversitÈtant de su manches sans voiture ! soutenir les institutions cr es pour les tation d artistes chinois contem jet que de technique. Le titre de Aujourd hui, le discours est diffÈ accueillir ? Pendant ce temps il en est porains, la galerie bruxelloise Feizi l expo, Relics&Contemplationî rent, il est Ècologique. On joue sur qui r clament la gratuit des activit s qui dispose toujours d un lieu offre dÈj une indication qui con une autre peur. A quand l obsoles artistiques mettant en p ril un bon Shangha et maintient son contact voque la fois le passÈ, peut tre cence ? Autre relique, le moteur de fonctionnement. La situation le per avec les artistes montrÈs antÈrieu m me quelque chose d iconique, cet engin peint en couleur pÈtrole met elle ? Ne faudrait il pas mieux rement, a dÈcidÈ de modifier sa de prÈcieux ou d emblÈmatique, brillante, posÈ sur un socle. Une tenir compte des vraies situations trajectoire. La directrice fran aise la fois le regard sur un motif qui uvre d archÈologie contempo sociales des visiteurs ? Et puisque l on Ir ne Laub ouvre dÈsormais son peut interloquer. Objet, photo, raine transformÈe en sculpture. se penche sur la question du finance espace aux artistes de toutes origi nÈon, sÈrigraphie, sculpture et Superbe par ailleurs ! ment, ne serait il pas plus sage de nes engagÈs dans un art bien ac peinture, chaque proposition en soutenir les lieux existants avant de tuel et accro t de la sorte un poten gendre sa propre technique en Future or no ? songer creuser le trou en cr ant de tiel de diffusion internationale. fonction de l intention. La pre Les pi ces de l exposition fonc nouvelles structures ? Mons 2015 en mi re pi ce, visible d ailleurs de tionnent de mani re dichotomi est un funeste exemple ! Et tant qu Objets symboliques l extÈrieur, est un moulage d une que avec quand m me une cer parler de gratuit , rappelez vous, ces Dans cette nouvelle orientation, pompe essence ancien mod le. taine prÈdilection pour la phase au lieux que l on appelle galeries d art, elle a invitÈ pour une premi re RÈalisÈe en cire (produit pÈtrolier), cours de laquelle la contemplation sont gratuits et la programmation est expo monographique en galerie, elle est forcÈment inutilisable. annoncÈe serait dÈceptive et fixe en perp tuel renouvellement ! un jeune artiste belge, Jonathan Voil la relique d un objet qui ca rait plut t le passÈ que l avenir, la Visitez les ! Sullam, dont on a eu l occasion de ractÈrise la civilisation de l hymne menace que la solution. Une photo voir rÈguli rement des pi ces dans la voiture et qui peut faire allu d une vitre totalement embuÈe divers ensembles dont une partici sion aux prÈdictions des annÈes qui ne laisse donc rien voir, ni de pation remarquÈe au 186 Louise, septante au cours desquelles les l extÈrieur, ni de l intÈrieur, pro ainsi qu en solo la Maison des scientifiques les plus sÈrieux et pose deux mots : eternally/tempo Arts de Schaerbeek. Les uvres bien informÈs annon aient la fin rary. Ils finiront par s effacer. Tous rassemblÈes donnent l occasion de des rÈserves pÈtroli res avec l av les deux. En face, une immense www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
JONATHAN SULLAM L OEIL Magazine 10.03.16 Par Claude Lorent SEMAINE DU 18 AU 24 MARS 2016 ARTS LIBRE L'actu 3 alan ce dans un Ètat d entre deux A gauche, Jonathan Sullam, Not so distant , 2014, 8 s rigraphies encadr es, laque sur photo, 300 x 220 cm. A droite, David , n on, 200 x 200 cm et She gives life we drain it (Elle donne la vie nous la drainons), 2015, cire et poudre de marbre, 60 x 50 x 150 cm. COURTESY GALLERY FEIZI, BRUSSELS. © PHOTO D.R. Bio express N en 1979 Bruxelles, Jonathan Sullam a poursuivi sa formation la Slade School of Fine Arts Londres. Il expose r guli re ment en groupe depuis 2005 en Belgique, en Angleterre, en France, aux Pays Bas, en Italie. Sa premi re expo personnelle en centre d art s est tenue en 2015 la Maison des Arts de Schaerbeek. La m me ann e, il a re u le Prix Marc Feullien de la Fondation Marie Louise Jacques pour la sculpture. Il a effectu des r sidences en Chine et Mexico. COURTESY GALLERY FEIZI, BRUSSELS. © PHOTO MIKA L FALKE Infos pratiques Jonathan Sullam, Relics&contempla tion . Galerie Feizi, 8b, rue de l Abbaye, 1050 Bruxelles. Jusqu au 15 avril. Du mardi au vendredi de 11h 13h et de 14h 18h30, samedi de 14h 18h30. Infos : www.gallery feizi.com Publication. Jonathan Sullam, I Killed My Mom , uvres illustr es et comment es, texte de Barbara Geraci (voir la citation), d. Maison des Arts de Schaerbeek. photo, divisÈe en huit, montre l ef poursuivre sa route ? Derri re un fondrement d une plateforme pÈ mur, dans un espace rÈduit, un roi troli re (Golfe du Mexique, 2010). de pique lumineux nommÈ David La fin d un autre symbole civilisa en allusion biblique, voit sa propre tionnel ou le signe d un renouveau image au sol, effondrÈe. Quelle est venir ? IsolÈ sur une feuille blan donc sa vÈritable situation ? DÈ che, un nuage au noir tr s renforcÈ, tient il le pouvoir ou est il dÈchu ? laissant percer peu de lumi re, est La question qui se pose en finale : en suspension. pÈe de Damocl s ? que choisir, le No Future de la pun Tombera, tombera pas ? Quelle est kitude ou Future simplement ? la menace ? Va t il simplement Claude Lorent PARTICIPATIONS En ce moment, l artiste participe plusieurs expositions collectives : Atti tudes sculpture #1 , Eduardo Secci Gallery Florence (Italie), jusqu au 30 avril; Travers es , s lection d uvres de la collection de la Province de COURTESY GALLERY FEIZI, BRUSSELS. © PHOTO MIKA L FALKE Li ge, Limburglaan 10, Maastricht (NL), jusqu au 20 mai; Semantics of numbers , Societe Art Gallery, 106 rue Vanderstichelen, 1080 Bruxelles, jusqu au 24 avril. Cristallis es entre des tats interm diaires allant de la chute l ascension, les uvres de Jonathan Sullam se r v lent travers des tensions pouvant basculer d un sens l autre. Barbara Geraci www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
JONATHAN SULLAM INTRAMUROS 2015 Par Laurence Pen Djos Janssens, L'ombre n'a pas encore étendu son emprise sur nos espérances, Fluide 2015 © photo : Simon Paque -./,%#) Fluide - arts actuels en terre médiévale est la quatrième édition du parcours d’art actuel de Thuin1. Organisé cette année en partena- riat avec Mons 2015, il devient désormais une biennale qui a pour particularité de conserver un certain nombre d’œuvres d’une édition à l’autre pour devenir un musée à ciel ouvert. Dorothée Duvivier, attachée au BPS 22, est la !"#$%&'#() première commissaire de cette nouvelle for- mule. Elle a invité 18 artistes à produire une œuvre en dialogue avec la cité, sa configura- #') tion et son patrimoine architectural. *+$,'( Jonathan Sullam, Board of Bills (Upward Stance), 2015 Structure en aluminium poli miroir, système LED plus de Osram (840x420x200 cm) Commande de la ville de Thuin pour le parcours Fluide - Mons 2015 Remerciements Dorothée Duvivier, BPS22, Paul Furlan, André Louis, Matelek. Fluide IntraMuros M66 / 40 www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
JONATHAN SULLAM INTRAMUROS 2015 Par Laurence Pen Les œuvres que JONATHAN SULLAM (°1979 ; Jonathan Sullam, Sing a Song, 2014 Ampli guitare électrique, ventilateur et microphone vit et travaille à Bruxelles) expose à Thuin piezzo (90x120x45cm) Photographie Mikael Falke dans le cadre du parcours Fluide – Mons 2015 et prochainement à la Maison des Arts de Schaerbeek, proposent un dialogue avec le lieu qui les accueille, révélant tantôt la pré- gnance du paysage, tantôt l’imaginaire qui peut naître de l’occupation d’une architecture, témoin d’une époque révolue. Située sur le site de l’ancien Collège des Oratoriens, précisé- ment sur la partie transformée en parking, Board of Bills joue elle-même sur l’idée d’une ambiguïté entre son intégration dans le paysage et la vision d’une certaine modernité. Il s’agit d’un panneau de plus de huit mètres sur quatre, en métal poli, réflé- chissant ainsi sur toute sa surface la vue sur la vallée que l’on peut observer depuis ce point culminant. La fonction actuelle du lieu amène à envisager l’ensemble comme un drive-in, ce panneau se présentant à l’échelle d’un écran de cinéma, voire à celle des panneaux publicitaires implantés sur le bord de certaines routes. C’est d’ailleurs sur cette signification que le titre joue. Transformant par inversion le mot Billboard (panneau d’affichage) en Board of Bills (panneau des dettes), Jonathan Sullam fait référence à l’affichage public tel qu’il est apparu dans !"#$ l’Antiquité. Dans l’Egypte ancienne, le code civique est gravé sur des obélisques afin de s’assurer de sa connaissance par le plus grand nombre. L’espace public en tant qu’espace régi par des %&'("#$ règles communes semble ainsi être une des préoccupations de l’artiste. Le paysage y apparaît ici en tant qu’espace construit dans son rapport au pictural. En d’autres contextes, ce rapport à la réalité reste distendu (&)*'+,'"# comme, par exemple, dans les impressions sérigraphiques sur lesquelles l’artiste intervient. Ainsi, Jonathan Sullam procède à Jonathan Sullam fait le choix de conférer à l’ensemble une JONATHAN SULLAM l’agrandissement d’une photographie publiée dans la presse, ambiance sombre et ironique, portée par le titre : I Killed My I KILLED MY MOM montrant l’effondrement d’une plateforme pétrolière dans le MAISON DES ARTS DE SCHAERBEEK Mom. L’ensemble des pièces, toutes en lien avec cette période 147 CHAUSSÉE DE HAECHT Golfe du Mexique en 2010 (Not so distant, 2014). Divisée en de transition, s’articulent, en des états paradoxaux, entre rêve 1030 BRUXELLES huit parties encadrées séparément, l’image est aussi travaillée et désillusion. Ainsi l’usage des paillettes et de la dorure, déjà WWW.1030CULTURE.BE par la sérigraphie, qui met en évidence les différentes couches présent dans les phrases écrites avec une chaîne dorée main- DU 14.09 AU 31.10.15 la composant. Cette perspective est accentuée par l’artiste qui tenue en suspension (Unchain my heart, 2012), revêt ici une rehausse les parties les plus sombres à la laque noire, forçant les nouvelle signification, celle de la considération de l’enfance BOARD OF BILLS IN FLUIDE 2015, ARTS ACTUELS EN contrastes et créant une profondeur dans l’image. Ce parti pris en tant que période idyllique révolue. Et à l’artiste d’avancer : TERRE MÉDIÉVALE vient souligner la dualité sur laquelle celle-ci repose : d’une part “cette période singulière propre à l’adolescence est à la fois le SOUS COMMISSARIAT DE DOROTHÉE la pesanteur de la structure est renforcée et sa chute accentuée, lieu fondateur d’une attitude révoltée et d’un penchant pour le DUVIVIER – B.P.S.22 d’autre part l’effondrement trouve un contrepoint visuel dans politique… N’est-il pas, après tout, le bassin collectif du monde WWW.FLUIDE-THUIN.BE l’échappée d’une épaisse fumée. Toute l’œuvre repose ainsi sur des adultes ?”. WWW.JONATHANSULLAM.COM JUSQU’AU 20.09.15 des points d’équilibre entre la chute et l’ascension. Laurence Pen La vision de l’œuvre comme coexistence de deux forces oppo- IN LOUISE 186 sées est particulièrement explicite dans David (2014), le person- Avec les interventions de Jean-Baptiste nage biblique apparaissant sous les traits du roi de pique. La Bernadet, Marcel Berlanger, Sébastien composition de la pièce, figure en néon dédoublée selon un axe Bonin, Eric Croes, Delphine Deguislage, Damien De Lepeleire, David de Tscharner, symétrique, dont l’un des personnages au sol est dominé dans Lionel Estève, Céline Gillain, Brice un rapport de confrontation à son double, n’est pas sans rappe- Guilbert, Benoit Platéus, Stéphanie ler les représentations peintes de David et Goliath, dont celle du Roland, Axel Van Steenberghe & Dzia, Caravage a la particularité de montrer non pas le combat mais le The Darwin Sect, Sophie Whettnall et Nadjim Zoubir dans un immeuble de moment où la défaite de Goliath est confirmée. Jonathan Sullam bureaux de près de 3.000 m2 en cours de évince l’envahissante figure de Goliath, pour ne conserver que réaffectation. l’imagerie populaire du roi de pique, vu comme un homme mûr 186 AVENUE LOUISE et non sous les traits du jeune berger conforme au personnage 1000 BRUXELLES WWW.LOUISE186.BE biblique. Si combat il y a désormais, c’est celui d’un homme DU 11.09 AU 4.10.15 contre lui-même. L’exposition solo qui se tient à la Maison des Arts de Schaerbeek Jonathan Sullam, Not So Distant, 2014 8 impressions sérigraphiées à la laque noire et invite l’artiste à entrer en dialogue avec le lieu, entend propo- (300x220cm) ser une allégorie du passage de l’adolescence à l’âge adulte. Remerciements Beatrice Lortet / Photographie Mikael Falke www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
JONATHAN SULLAM INCHIESTADI BATTITO 2014 Par Luciano Marucci 48 | JULIET 169 INCHIESTA- T DIBAT TA- ATTI AT TTITO L'ARTR E DELLA 2-$'3$'4)$ 4 *.',"#%15%.'-.,16.'5%.+"*.'.++$0.#$-.'"'-1$*.7 4)$ SOPRAVVA IVENZA AVV (,10*.'.'+$%1-.$*.'1'.'8-",13.+1#%.'"0#.'6"*%$'.#'/$51'$**1'.31$9."#. 3$':" : -+$*.99$-17 :" curated by L U C I A N O M A R U C C I !"#$%&'$ %&' ("%)%&* (+),&-). %&'$ -).- -). ).-) -)$ -&/ - -")%).-0 ")%). .- ")%).-0 . (1-2&/-"&3 "&3" "&33"-0$ "-0$"- "-&%'&/"+ -&%'&/"+(-))+&4%&4 (-))+&4%&4-( ))+&4%&4-('%0'% +& ;)$*1'%1,#.,$'158-155.6$'8-.6.*10.7 % $..+2 %0 ..+ ($5)$.+&)+/"$ ..+2 .+&)+/" ..5..+&4$ .+&)+/"$ ..5..+&4 ''$ '' ($"-06$ "-06$&4%&/+'%.% "-06$ -06$&4%&/+'%.%(1- &4%&/+'%.%(1- 3+ 3 04$ 4 #-0.$ 4$ . '%2 .$ '% &"%(1 &"% %- % 4-& 4 ."$) ."$$)3 )3+"# 3+"#$6%+ $6 0%&)+(%$ % '%&"- %$ '%&"-)/+ -)/+0)0 $7%'%&(1- 8$"$0 " .%)($0+&%'&9%9-"- "$0 " (%9%'- "- %9%' $0(1-&% %9%'- $0(1-&%0&%0&) 0&)-0) -0 +& -.%( .% +: ;5..%&/ .%( ; $"'$0 "' +&4%&#%)5"- "'$0 +&4%&#%)5"-&5" -&5"8-0 &5"8-0.%&4$ .%&4 $4+..$ 4+.. "-2 4+..$ " &#$&' $&'- $&' &'-&"% -&"%3 &"%3+"# 3+"#-&)."5..5" -&)."5..5"$ &)."5..5"$'%&0+0& 4 +''$0 4-( +'' +2 + &#-0."-."-&' ."- -&'$ &'$&)%.5 $&)%.5$6%+ $6 0-&)%& 0- $88"$ " 9$&% "$ $&%0 $&%&%0&+ 0&+80 &+80%&)-..+"-: ..+" - &'>-4%.+"%$ 4%.+"% -2&=5%0 &=5% 4%2 &=5%0 4% &'>%03 &'>%03+"# 03+"#$6%+$6 0-2&%'&)$/ $ -"- $/ "-2& "- -2& 5%.*1'1'*%/+.- &'>%/+.-)%&4%&% -)%&4%&%0 )%&4%&%09-).%" -).%"- -).%" ).%"-&% -&%0 &%0&?5'.5" 0&?5'.5"$2 &?5'.5"$2&#$ 0+0&)%&/0 0&)%&/ $ $ $0(+"$ $)) +" $''-& +"$ '' ''-& $..-06 ..-06%+ ..-06 -06%+0- $'&0+)."+&%0 +)."+&% 9%4%$7 +)."+&%0 9%4% %'- %'-&/ -&/$."%#+0%+&$".%).%( ".%).% +&(1-&/+." ".%).%( (1-&/+."-77- (1-&/+." &/+."-77- $))% $))%( ))%(5" (5"$ 5"$"-& " /),)*&$0)4*&3$,#$0/*&''!*#5 9$0.$88 . .$88 %&-(+0+#%( +#% %&-&'>% +#%( -&'>%0 -&'>% &'>%0.-8 . "%.@ "%.@&4>%## @&4>%##$8%0- %0-&4 %0- 0-&4- &4-'&A-'&B$-) B$- -: C>+/-"$ B$-) "$&4> "$$&4>$ &4>$".- ".-&4%&)+'%. -&4%&)+'%.+& &4%&)+'%.+& >1-,&.'3.',"#.)0$-1'51+8-1'*
JONATHAN SULLAM INTRAMUROS 2013 Par Colette Dubois JONATHAN SULLAM BLACK GOLD La pratique artistique de JONATHAN SULLAM GALERIE ARTECONTEMPORANEA est résolument multiple. Qu’il utilise le film, 22 RUE DES CHEVALIERS, l’installation, la sculpture ou la performance, 1050 BRUXELLES T + 32 (0) 496 67 33 16 il s’agit toujours de rencontrer le “hic et nunc” MA.-VE. DE 16H À 20H ET SUR RDV de la situation dans laquelle l’artiste est ame- DU 17.01 AU 1.03.13 né à intervenir. Son œuvre se divise en deux volets distincts: d’une part, des interventions dans l’espace public menées notamment avec la plateforme artistique mobile institute qui s’inscrivent dans la réalité socioculturelle d’un L’artiste définit cette suspension comme “une espèce de fil tendu lieu; de l’autre, des installations sculpturales entre la possibilité d’exister ou de disparaître”. On retrouve ce où il aborde des questions plus existentielles. moment d’hésitation, de balancement dans son travail d’instal- lation sculpturale. Avec Up, installation réalisée dans la vitrine de V-tro Gallery, il se présente de manière très littérale : le sol !"#$%#"&"'#( oscille entre soulèvement et affaissement, sans choisir ni l’un, ni l’autre. Le questionnement ne porte plus alors sur un lieu d’expérience collective, comme il pouvait le faire avec la ville, mais sur la position de chacun vis-à-vis de sa propre vie, du #)#$*+!)# sens que chaque décision prise va ou non lui conférer. C’est le cas de l’installation Burn or Fade qui se réfère à une chanson mythique de Neil Young Hey, Hey, My, My dans laquelle le chan- teur pop déclare “il vaut mieux brûler que s’éteindre à petit feu”. Sur le mur, les mots “Burn” et “Fade” s’allument et s’éteignent au rythme du va-et-vient d’un ventilateur. Ces mots touchent au mode de vie de tout un chacun, et surtout à l’intensité qui anime une vie, à celle que l’on place dans la pratique ou l’expression artistique. Quelque soit le choix du spectateur (ou de l’artiste) le mouvement de balancier continue, rappelant de façon inces- sante qu’un choix doit être fait. La sculpture Unchain my heart visualise un amoncellement de chaînes dorées d’où émerge la phrase “I’m gonna love you forever”. Le titre de l’œuvre est emprunté à une chanson de Ray Charles, les mots sont ceux de la déclaration d’amour, toujours exceptionnelle lorsqu’on la reçoit ou qu’on l’offre et terriblement banale lorsqu’elle est, comme c’est le cas ici, détachée de toute relation réelle. La formule s’élève du sol comme dans un dessin animé, prête à se mouvoir au rythme d’une mélodie. L’amas de chaînes marque le joug d’un amour qui se veut éternel et la question se pose de savoir si le désir porte sur la prison, sur l’or ou sur l’amour. Sommes-nous dans une étude sentimentale ou face à un slogan publicitaire ? L’artiste peut aussi jouer les cyniques comme dans Shred my being, pièce présentée en novembre dernier dans le En Chine, à Chongqing – l’une des plus grandes villes du monde, cadre de l’exposition We do not Remember Berlin Wall2. Sous au développement ultra rapide -, Jonathan Sullam (°1979 ; vit un rouleau de papier noir sur lequel est imprimée une liste de et travaille à Bruxelles) se demande à quoi rêvent les habitants 25 adjectifs qualifiant idéalement l’individu (beauté, confiance, et les ouvriers face au skyline de la ville moderne. Il se rend ambition, conviction, belief, trust, …) se trouve une déchique- dans différents endroits de la ville, muni d’un nuage fait d’une teuse géante qui en broie le message le temps d’une seconde trame de métal et de coton, suspendu entre ciel et terre qui toutes les trois minutes. Si la machine semble détruire une part sert d’attrape-rêve, de catalyseur d’un imaginaire collectif, suc- des croyances de l’artiste vis-à-vis de lui-même, du monde et cessivement soumis à un habitant de la mégapole. En 2009, à de l’art, ses reliquats s’enroulent non sans une pointe humour Monterrey, au Mexique, pour Hold up, l’artiste met en place une noir comme autant de serpentins sur le sol. campagne médiatique rassemblant presse écrite, radio et télévi- sion où il annonce qu’il va déplacer la Maison de la Culture d’un Entre questionnement d’un lieu et d’un espace et interroga- centimètre. Pendant douze heures, le bâtiment sera dûment tion des choix fondamentaux de l’être au monde, le travail de sanglé suivant les plans publiés auparavant et le public sera Jonathan Sullam s’attache au contexte géographique, physique, présent pour assister à l’impossible opération. La Maison de social ou philosophique dans lequel il s’expose. Chaque nou- la Culture est restée en place, mais le public s’est déplacé 1. En velle intervention, chaque œuvre est pour lui un nouveau défi 2007, lors du festival Nuit Blanche, un écran de laser séparait de Jonathan Sullam à élaborer le dispositif le plus adéquat pour mettre en place la son volume le sol de la Grand Place de Bruxelles des étages de Unchain my heart, 2012 possibilité d’une expérience partagée. 350m de chaînes, peinture dorée ses maisons historiques. Cette frontière entre haut et bas, floue Shred my being, 2010 Colette Dubois et fluorescente, interrogeait le sens des séparations. On le voit 100 lames, structure en métal, 25 mètres de rouleau imprimé. 1 Selon l’artiste, Hold Up entendait ainsi “fonctionner comme un pèlerinage administratif, en avec ces quelques exemples, les interventions de Sullam dans mobilisant les institutions dans l’élaboration du projet et de son système médiatique. L’implication du l’espace public prennent un caractère résolument événementiel. spectateur répondait à une exigence minimale de sa croyance dans l’élévation de la maison en lui Elles sont soutenues par un dispositif apparemment simple, demandant ce “dernier centimètre de crédulité” pour compléter l’œuvre.” mais très travaillé qui permet d’englober les spectateurs et de 2 Du 8 au 25 novembre 2012 à la Quincaillerie Vander Eycken, 26 rue Van Aa, 1050 Bruxelles. les placer dans une situation d’incertitude, de balancement, de suspension dans un état de latence. Jonathan Sullam IntraMuros M57 / 46 www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
CONTACT IRÈNE LAUB GALLERY 29 Rue Van Eyck, 1050 Bruxelles Mardi au Samedi de 11h à 18h ou sur rendez-vous www.irenelaubgallery.com info@irenelaubgallery.com +32 2 647 55 16 Directeur : Irène Laub +32 473 91 85 06 irene@irenelaubgallery.com Suivez-nous www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
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