Thousands of light years from here - JONATHAN SULLAM - Irene Laub

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Thousands of light years from here - JONATHAN SULLAM - Irene Laub
(FR)

Thousands of light years from here
JONATHAN SULLAM

11.01.19 > 22.02.19

VERNISSAGE en présence de l’artiste
10.01.19, 18h > 21h

                          Jonathan Sullam, Pranahuti, 2019, Black aluminium coated disc and holographic powder (detail)

               www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
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JONATHAN SULLAM

À PROPOS DE L’EXPOSITION

Le corps de travail du plasticien Jonathan Sullam (Bruxelles, 1979) suit une logique protéiforme en constante
évolution. Il y développe une analyse incisive des mécanismes de fonctionnement des systèmes d’oppression
et de la révolte qui en est le miroir. L’artiste, qui s’emploie à observer et décortiquer les aspirations humaines,
interrogeant la valeur allégorique d’objets quotidiens et se penchant sur l’ascension ou la subversion de symboles
contemporains, prend ici une toute autre direction. Mais que se passe-t-il quand l’anthropologue de terrain
tourne son regard vers le ciel ?

Bien avant l’échappée, tout commence de façon intime, tactile, presque corporelle. Les formes exposées ici
naissent du papier. A la genèse de son processus créatif, Jonathan Sullam déploie de grandes surfaces de papier
épais qui allient souplesse et mouvance à une pesante plasticité. Cette surface primitive parfaite est ensuite
éprouvée de deux manières. La première, illustrée dans Ring of fire concerne la découpe et l’ablation – ce cercle
noir est le débordement d’une forme pleine, peinte sur papier puis découpée de l’intérieur, à distance du bord.
Et c’est à la fois le résidu et la frontière qui sont ici mis en valeur, en tant que traces de la découpe. Il en est de
même pour WTC, une grille géométrique au rythme ascendant, matrice de formes rectangulaires qui lui ont été
enlevées. Le second type de mise à l’épreuve est la torsion, présente dans Velvet Underground ou Expansion. Une
courbure de l’espace faisant danser la feuille de papier qui roule, se tord, se replie sur elle-même et engendre
des dialogues alternés entre plein et vide, entre présence et absence.

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Ensuite vient la transmutation de ce premier matériau mouvant et malléable. Les chorégraphies que l’artiste
a pu y faire surgir sont mises à l’épreuve des techniques industrielles et du métal lourd et froid, qui menace
de geler la forme dans une écrasante immobilité. Pourtant, au-delà du changement de densité et de matière,
c’est une impression de légèreté, une vibration lumineuse qui ressortent de ces structures. En effet, malgré leur
valeur sculpturale intrinsèque, celles-ci sont également des supports destinés à accueillir une peinture radieuse
et atmosphérique. Jonathan Sullam transforme ses courbes, ses cercles et ses grilles en paysages célestes
– crépuscules, aurores boréales ou nuits étoilées. Les aplats de couleurs, en apparence désincarnés, puisent
une inspiration avouée dans les recherches du groupe Supports/Surfaces, tout en s’en distinguant de façon
significative. Si pour ceux-ci, la surface est libre de tout référent externe, de tout message ou de toute émotion
et « interdit les projections mentales ou les divagations oniriques du spectateur » (La peinture en question, 1969),
les œuvres de Jonathan Sullam, au-delà de leur fascination pour le support et ses transformations, dégagent une
expressivité sobre mais presque lyrique.

La surface, uniforme au premier regard, révèle également un aspect stratigraphique inattendu. En effet, qu’elles
soient marquées par un noir intense ou un fondu de couleurs, la profondeur picturale de ces structures est
obtenue par une superposition minutieuse de couches de préparation, de peinture et de vernis, interrompue
par de longues périodes de séchage et par le polissage répété des plans ainsi obtenus. Ce procédé confère
une dimension temporelle à l’œuvre, ainsi qu’une profondeur physique évoquant les minces couches de glacis
employées par les Primitifs flamands pour faire entrer la lumière à l’intérieur même de leurs peintures. Grâce
aux vernis, l’œuvre transcende sa propre surface, d’une part en permettant au regard de plonger dans la matière,
et d’autre part en créant une impression de dilatation vers l’extérieur. Sous l’effet combiné de la courbure des
formes et de l’étendue miroitante, les reflets s’animent ; des colonnes lumineuses semblent émaner de la
matière, déformant l’espace environnant et prolongeant l’œuvre au-delà de ses frontières physiques. La même
alchimie opère au cœur de la photographie Delight and Glory, dans laquelle le spectre chromatique semble
vibrer. L’éphémère résultat de la division d’un faiceau lumineux, capturé et aplani, mais offrant pourtant l’illusion
parfaite du chatoiement d’un arc-en-ciel.

Il y a donc de la vie sous ces surfaces lisses. Quelque chose d’insondable y est tapi, aguichant notre œil et
excitant notre curiosité – astres scintillants, univers se repliant sur eux-mêmes, mondes lointains contenus
dans un cercle imparfait… La vibration et le rythme y sont omniprésents. Et, au-delà des évocations cosmiques,
l’humain se réaffirme comme référent absolu. Cette primauté du rapport humain est établie par la dimension
des œuvres, auxquelles les corps sont instinctivement invités à se rapprocher et se comparer. La vibrance des
courbes et du spectre lumineux trouble autant les frontières entre l’objet et son environnement que celles qui
séparent la forme et l’humain qui s’y confronte. Le corps, pris comme échelle de mesure, terrain d’expérience et
moyen d’appréhender l’œuvre, se laisse alors lui-même entraîner dans le double mouvement qu’elle opère – une
immersion dans la matière et une constante expansion à travers l’univers.

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       Joathan Sullam, Talking loud saying nothing, 2018, Bronze microphones and stands, 184 x 50 x 50 cm each

            Jonathan Sullam, It’s all going south from now on, 2014, Polished and broken glass, 110 x 7 cm

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             Jonathan Sullam, Knocking on heaven’s door, 2017, Metal structure and neons, 200 x 230 cm
                           Politics of discontent at Irène Laub Gallery Brussels (BE) 2018

          Jonathan Sullam, Sing a Song, 2014, Guitar amplifier, fan and piezzo microphone, 90 x 120 x 45 cm

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Jonathan Sullam, Board of bills - upward stance, 2015, Mirror polished aluminium structure and led system, 420 x 850 x 150 cm, Fluide-Mons 2015, Thuin (BE)

                             Jonathan Sullam, Not so distant, 2014, 8 Framed Multimedia silkscreen print, 300 x 220 cm (each)

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L OEIL Magazine
10.03.16
Par Claude Lorent
          2                            L'actu                                                                         SEMAINE DU 18 AU 24 MARS 2016 ARTS LIBRE

              Commentaire                                 l Expo en vue
              Gratuit et
              financements                                Le monde en balan
              alternatifs

              Par Claude Lorent

              Une vente aux ench res vient d avoir
              lieu pour soutenir les activit s d une
              institution mus ale d pendant des
              pouvoirs publics. Une telle initiative
              n est ni neuve, ni unique, ni exclusive
              ment belge. Dans le cas pr sent qui fut
              comment dans nos colonnes, cette
              pratique pr sent e comme un one
              shot rappelle une fois de plus les caren
              ces de nos gouvernants (on ne fera pas
              le d tail des responsabilit s) et les
              choix politiques frileux en mati re de
              culture, notamment dans le domaine
              des beaux arts. On ne compte plus
              aujourd hui le nombre d actions de ce
              type pour venir en aide aux infrastruc
              tures existantes, voire aux projets
              innovants. Soir es Vip, d ners s lects
              chic et chers, ventes diverses, associa
              tions de g n reux amis, aides la
              restauration ou la cr ation, appels et
              souscriptions pour des ditions et
              sollicitations aux dons d artistes se
              multiplient tout va. Souvent avec
              succ s car on a le sentiment qu il faut
              sauver la culture face des choix poli
              tiques contestables. Dans ce processus,
              les priv s, bien logiquement, embo
              tent le pas aux officiels politiques qui
              sont en principe les garants d une saine
              gestion de la culture. Nombreux sont
              d ailleurs les priv s qui ont pris le
              relais indispensable pour assurer le
              soutien et le rayonnement de la cr a
              tion, m me si d aucuns ont d r duire
              la voilure pr vue face, g n ralement,
              aux co ts trop lev s d un fonctionne
              ment optimal. Personne ne leur jettera      h Chez Feizi, premi re exposition monographique en galerie pour le jeune
              le moindre petit caillou car on sait que
              la culture a un prix si on veut respecter   plasticien bruxellois Jonathan Sullam.
              nos artistes qui savent, et bien souvent
              davantage que d autres, se montrer          APR S PLUSIEURS ANN ES con              percevoir le fil d Ariane qui les re    nement de l an 2000 ! D o les di
              g n reux. Mais est ce bien eux              sacrÈes exclusivement la prÈsen         lie malgrÈleur diversitÈtant de su      manches         sans    voiture    !
              soutenir les institutions cr es pour les    tation d artistes chinois contem        jet que de technique. Le titre de       Aujourd hui, le discours est diffÈ
              accueillir ? Pendant ce temps il en est     porains, la galerie bruxelloise Feizi   l expo,     Relics&Contemplationî       rent, il est Ècologique. On joue sur
              qui r clament la gratuit des activit s      qui dispose toujours d un lieu          offre dÈj une indication qui con        une autre peur. A quand l obsoles
              artistiques mettant en p ril un bon         Shangha et maintient son contact        voque la fois le passÈ, peut tre        cence ? Autre relique, le moteur de
              fonctionnement. La situation le per         avec les artistes montrÈs antÈrieu      m me quelque chose d iconique,          cet engin peint en couleur pÈtrole
              met elle ? Ne faudrait il pas mieux         rement, a dÈcidÈ de modifier sa         de prÈcieux ou d emblÈmatique,          brillante, posÈ sur un socle. Une
              tenir compte des vraies situations          trajectoire. La directrice fran aise    la fois le regard sur un motif qui        uvre d archÈologie contempo
              sociales des visiteurs ? Et puisque l on    Ir ne Laub ouvre dÈsormais son          peut interloquer. Objet, photo,         raine transformÈe en sculpture.
              se penche sur la question du finance        espace aux artistes de toutes origi     nÈon, sÈrigraphie, sculpture et         Superbe par ailleurs !
              ment, ne serait il pas plus sage de         nes engagÈs dans un art bien ac         peinture, chaque proposition en
              soutenir les lieux existants avant de       tuel et accro t de la sorte un poten    gendre sa propre technique en           Future or no ?
              songer creuser le trou en cr ant de         tiel de diffusion internationale.       fonction de l intention. La pre           Les pi ces de l exposition fonc
              nouvelles structures ? Mons 2015 en                                                 mi re pi ce, visible d ailleurs de      tionnent de mani re dichotomi
              est un funeste exemple ! Et tant qu         Objets symboliques                      l extÈrieur, est un moulage d une       que avec quand m me une cer
              parler de gratuit , rappelez vous, ces        Dans cette nouvelle orientation,      pompe essence ancien mod le.            taine prÈdilection pour la phase au
              lieux que l on appelle galeries d art,      elle a invitÈ pour une premi re         RÈalisÈe en cire (produit pÈtrolier),   cours de laquelle la contemplation
              sont gratuits et la programmation est       expo monographique en galerie,          elle est forcÈment inutilisable.        annoncÈe serait dÈceptive et fixe
              en perp tuel renouvellement !               un jeune artiste belge, Jonathan        Voil la relique d un objet qui ca       rait plut t le passÈ que l avenir, la
              Visitez les !                               Sullam, dont on a eu l occasion de      ractÈrise la civilisation de l hymne    menace que la solution. Une photo
                                                          voir rÈguli rement des pi ces dans         la voiture et qui peut faire allu    d une vitre totalement embuÈe
                                                          divers ensembles dont une partici       sion aux prÈdictions des annÈes         qui ne laisse donc rien voir, ni de
                                                          pation remarquÈe au 186 Louise,         septante au cours desquelles les        l extÈrieur, ni de l intÈrieur, pro
                                                          ainsi qu en solo la Maison des          scientifiques les plus sÈrieux et       pose deux mots : eternally/tempo
                                                          Arts de Schaerbeek. Les uvres           bien informÈs annon aient la fin        rary. Ils finiront par s effacer. Tous
                                                          rassemblÈes donnent l occasion de       des rÈserves pÈtroli res avec l av      les deux. En face, une immense

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  L OEIL Magazine
  10.03.16
  Par Claude Lorent

        SEMAINE DU 18 AU 24 MARS 2016 ARTS LIBRE                                                                                                 L'actu         3

alan ce dans un Ètat d entre deux
                                                                                             A gauche, Jonathan Sullam, Not so distant ,
                                                                                             2014, 8 s rigraphies encadr es, laque sur
                                                                                             photo, 300 x 220 cm.
                                                                                             A droite, David , n on, 200 x 200 cm et She
                                                                                             gives life we drain it (Elle donne la vie nous la
                                                                                             drainons), 2015, cire et poudre de marbre,
                                                                                             60 x 50 x 150 cm.

                                                                                                                                                                    COURTESY GALLERY FEIZI, BRUSSELS. © PHOTO D.R.
                                                                                               Bio express

                                                                                              N en 1979 Bruxelles, Jonathan Sullam a
                                                                                              poursuivi sa formation la Slade School of
                                                                                              Fine Arts Londres. Il expose r guli re
                                                                                              ment en groupe depuis 2005 en Belgique,
                                                                                              en Angleterre, en France, aux Pays Bas, en
                                                                                              Italie. Sa premi re expo personnelle en
                                                                                              centre d art s est tenue en 2015 la Maison
                                                                                              des Arts de Schaerbeek. La m me ann e, il
                                                                                              a re u le Prix Marc Feullien de la Fondation
                                                                                              Marie Louise Jacques pour la sculpture. Il a
                                                                                              effectu des r sidences en Chine et
                                                                                              Mexico.
                                    COURTESY GALLERY FEIZI, BRUSSELS. © PHOTO MIKA L FALKE

                                                                                               Infos pratiques

                                                                                              Jonathan Sullam, Relics&contempla
                                                                                              tion . Galerie Feizi, 8b, rue de l Abbaye,
                                                                                              1050 Bruxelles. Jusqu au 15 avril. Du mardi
                                                                                              au vendredi de 11h 13h et de 14h
                                                                                              18h30, samedi de 14h 18h30. Infos :
                                                                                              www.gallery feizi.com
                                                                                              Publication. Jonathan Sullam, I Killed My
                                                                                              Mom , uvres illustr es et comment es,
                                                                                              texte de Barbara Geraci (voir la citation),
                                                                                                d. Maison des Arts de Schaerbeek.

        photo, divisÈe en huit, montre l ef                                                       poursuivre sa route ? Derri re un
        fondrement d une plateforme pÈ                                                            mur, dans un espace rÈduit, un roi
        troli re (Golfe du Mexique, 2010).                                                        de pique lumineux nommÈ David
        La fin d un autre symbole civilisa                                                        en allusion biblique, voit sa propre
        tionnel ou le signe d un renouveau                                                        image au sol, effondrÈe. Quelle est
          venir ? IsolÈ sur une feuille blan                                                      donc sa vÈritable situation ? DÈ
        che, un nuage au noir tr s renforcÈ,                                                      tient il le pouvoir ou est il dÈchu ?
        laissant percer peu de lumi re, est                                                       La question qui se pose en finale :
        en suspension. pÈe de Damocl s ?                                                          que choisir, le No Future de la pun
        Tombera, tombera pas ? Quelle est                                                         kitude ou Future simplement ?
        la menace ? Va t il simplement                                                            Claude Lorent

        PARTICIPATIONS
        En ce moment, l artiste participe plusieurs expositions collectives : Atti
        tudes sculpture #1 , Eduardo Secci Gallery Florence (Italie), jusqu au
        30 avril; Travers es , s lection d uvres de la collection de la Province de
                                                                                                                                                                    COURTESY GALLERY FEIZI, BRUSSELS. © PHOTO MIKA L FALKE

        Li ge, Limburglaan 10, Maastricht (NL), jusqu au 20 mai; Semantics of
        numbers , Societe Art Gallery, 106 rue Vanderstichelen, 1080 Bruxelles,
        jusqu au 24 avril.

         Cristallis es entre des tats interm diaires
        allant de la chute l ascension, les uvres de
        Jonathan Sullam se r v lent travers des
        tensions pouvant basculer d un sens l autre.
        Barbara Geraci

                   www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
Thousands of light years from here - JONATHAN SULLAM - Irene Laub
JONATHAN SULLAM

INTRAMUROS
2015
Par Laurence Pen
                                                                                           Djos Janssens,
                                                                                           L'ombre n'a pas encore étendu
                                                                                           son emprise sur nos espérances,
                                                                                           Fluide 2015
                                                                                           © photo : Simon Paque

                                                                          -./,%#)
 Fluide - arts actuels en terre médiévale est
 la quatrième édition du parcours d’art actuel
 de Thuin1. Organisé cette année en partena-
 riat avec Mons 2015, il devient désormais une
 biennale qui a pour particularité de conserver
 un certain nombre d’œuvres d’une édition à
 l’autre pour devenir un musée à ciel ouvert.
 Dorothée Duvivier, attachée au BPS 22, est la                                        !"#$%&'#()
 première commissaire de cette nouvelle for-
 mule. Elle a invité 18 artistes à produire une
 œuvre en dialogue avec la cité, sa configura-                                        #')
 tion et son patrimoine architectural.
                                                                                      *+$,'(

 Jonathan Sullam,
 Board of Bills (Upward Stance), 2015
 Structure en aluminium poli miroir,
 système LED plus de Osram (840x420x200 cm)
 Commande de la ville de Thuin pour le parcours
  Fluide - Mons 2015
 Remerciements Dorothée Duvivier, BPS22, Paul Furlan,
 André Louis, Matelek.

                                            Fluide                            IntraMuros                                M66 / 40

                                      www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
Thousands of light years from here - JONATHAN SULLAM - Irene Laub
JONATHAN SULLAM

INTRAMUROS
2015
Par Laurence Pen

                    Les œuvres que JONATHAN SULLAM (°1979 ;                                                                                    Jonathan Sullam, Sing a Song, 2014
                                                                                                                                               Ampli guitare électrique, ventilateur et microphone
                    vit et travaille à Bruxelles) expose à Thuin                                                                               piezzo (90x120x45cm)
                                                                                                                                               Photographie Mikael Falke
                    dans le cadre du parcours Fluide – Mons 2015
                    et prochainement à la Maison des Arts de
                    Schaerbeek, proposent un dialogue avec le
                    lieu qui les accueille, révélant tantôt la pré-
                    gnance du paysage, tantôt l’imaginaire qui
                    peut naître de l’occupation d’une architecture,
                    témoin d’une époque révolue.

   Située sur le site de l’ancien Collège des Oratoriens, précisé-
   ment sur la partie transformée en parking, Board of Bills joue
   elle-même sur l’idée d’une ambiguïté entre son intégration dans
   le paysage et la vision d’une certaine modernité. Il s’agit d’un
   panneau de plus de huit mètres sur quatre, en métal poli, réflé-
   chissant ainsi sur toute sa surface la vue sur la vallée que l’on
   peut observer depuis ce point culminant. La fonction actuelle
   du lieu amène à envisager l’ensemble comme un drive-in, ce
   panneau se présentant à l’échelle d’un écran de cinéma, voire
   à celle des panneaux publicitaires implantés sur le bord de
   certaines routes. C’est d’ailleurs sur cette signification que le
   titre joue. Transformant par inversion le mot Billboard (panneau
   d’affichage) en Board of Bills (panneau des dettes), Jonathan
   Sullam fait référence à l’affichage public tel qu’il est apparu dans
                                                                                         !"#$
   l’Antiquité. Dans l’Egypte ancienne, le code civique est gravé sur
   des obélisques afin de s’assurer de sa connaissance par le plus
   grand nombre. L’espace public en tant qu’espace régi par des
                                                                                         %&'("#$
   règles communes semble ainsi être une des préoccupations de
   l’artiste. Le paysage y apparaît ici en tant qu’espace construit
   dans son rapport au pictural.
   En d’autres contextes, ce rapport à la réalité reste distendu
                                                                                         (&)*'+,'"#
   comme, par exemple, dans les impressions sérigraphiques sur
   lesquelles l’artiste intervient. Ainsi, Jonathan Sullam procède à      Jonathan Sullam fait le choix de conférer à l’ensemble une           JONATHAN SULLAM
   l’agrandissement d’une photographie publiée dans la presse,            ambiance sombre et ironique, portée par le titre : I Killed My       I KILLED MY MOM
   montrant l’effondrement d’une plateforme pétrolière dans le                                                                                 MAISON DES ARTS DE SCHAERBEEK
                                                                          Mom. L’ensemble des pièces, toutes en lien avec cette période
                                                                                                                                               147 CHAUSSÉE DE HAECHT
   Golfe du Mexique en 2010 (Not so distant, 2014). Divisée en            de transition, s’articulent, en des états paradoxaux, entre rêve     1030 BRUXELLES
   huit parties encadrées séparément, l’image est aussi travaillée        et désillusion. Ainsi l’usage des paillettes et de la dorure, déjà   WWW.1030CULTURE.BE
   par la sérigraphie, qui met en évidence les différentes couches        présent dans les phrases écrites avec une chaîne dorée main-         DU 14.09 AU 31.10.15
   la composant. Cette perspective est accentuée par l’artiste qui        tenue en suspension (Unchain my heart, 2012), revêt ici une
   rehausse les parties les plus sombres à la laque noire, forçant les    nouvelle signification, celle de la considération de l’enfance       BOARD OF BILLS
                                                                                                                                               IN FLUIDE 2015, ARTS ACTUELS EN
   contrastes et créant une profondeur dans l’image. Ce parti pris        en tant que période idyllique révolue. Et à l’artiste d’avancer :
                                                                                                                                               TERRE MÉDIÉVALE
   vient souligner la dualité sur laquelle celle-ci repose : d’une part   “cette période singulière propre à l’adolescence est à la fois le    SOUS COMMISSARIAT DE DOROTHÉE
   la pesanteur de la structure est renforcée et sa chute accentuée,      lieu fondateur d’une attitude révoltée et d’un penchant pour le      DUVIVIER – B.P.S.22
   d’autre part l’effondrement trouve un contrepoint visuel dans          politique… N’est-il pas, après tout, le bassin collectif du monde    WWW.FLUIDE-THUIN.BE
   l’échappée d’une épaisse fumée. Toute l’œuvre repose ainsi sur         des adultes ?”.                                                      WWW.JONATHANSULLAM.COM
                                                                                                                                               JUSQU’AU 20.09.15
   des points d’équilibre entre la chute et l’ascension.                  Laurence Pen
   La vision de l’œuvre comme coexistence de deux forces oppo-                                                                                 IN LOUISE 186
   sées est particulièrement explicite dans David (2014), le person-                                                                           Avec les interventions de Jean-Baptiste
   nage biblique apparaissant sous les traits du roi de pique. La                                                                              Bernadet, Marcel Berlanger, Sébastien
   composition de la pièce, figure en néon dédoublée selon un axe                                                                              Bonin, Eric Croes, Delphine Deguislage,
                                                                                                                                               Damien De Lepeleire, David de Tscharner,
   symétrique, dont l’un des personnages au sol est dominé dans                                                                                Lionel Estève, Céline Gillain, Brice
   un rapport de confrontation à son double, n’est pas sans rappe-                                                                             Guilbert, Benoit Platéus, Stéphanie
   ler les représentations peintes de David et Goliath, dont celle du                                                                          Roland, Axel Van Steenberghe & Dzia,
   Caravage a la particularité de montrer non pas le combat mais le                                                                            The Darwin Sect, Sophie Whettnall et
                                                                                                                                               Nadjim Zoubir dans un immeuble de
   moment où la défaite de Goliath est confirmée. Jonathan Sullam                                                                              bureaux de près de 3.000 m2 en cours de
   évince l’envahissante figure de Goliath, pour ne conserver que                                                                              réaffectation.
   l’imagerie populaire du roi de pique, vu comme un homme mûr                                                                                 186 AVENUE LOUISE
   et non sous les traits du jeune berger conforme au personnage                                                                               1000 BRUXELLES
                                                                                                                                               WWW.LOUISE186.BE
   biblique. Si combat il y a désormais, c’est celui d’un homme
                                                                                                                                               DU 11.09 AU 4.10.15
   contre lui-même.
   L’exposition solo qui se tient à la Maison des Arts de Schaerbeek                                                                           Jonathan Sullam, Not So Distant, 2014
                                                                                                                                               8 impressions sérigraphiées à la laque noire
   et invite l’artiste à entrer en dialogue avec le lieu, entend propo-                                                                        (300x220cm)
   ser une allégorie du passage de l’adolescence à l’âge adulte.                                                                               Remerciements Beatrice Lortet / Photographie
                                                                                                                                               Mikael Falke

                   www.irenelaubgallery.com | Rue Van Eyck 29 | 1050, Brussels, Belgium | +32 2 647 55 16
JONATHAN SULLAM

INCHIESTADI BATTITO
2014
Par Luciano Marucci

         48 | JULIET 169                                                                                                                                                              INCHIESTA-
                                                                                                                                                                                             T DIBAT
                                                                                                                                                                                             TA-  ATTI
                                                                                                                                                                                                  AT
                                                                                                                                                                                                   TTITO

         L'ARTR E DELLA
                                                                                                                               2-$'3$'4)$
                                                                                                                                      4 *.',"#%15%.'-.,16.'5%.+"*.'.++$0.#$-.'"'-1$*.7
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         SOPRAVVA IVENZA
                AVV
                                                                                                                               (,10*.'.'+$%1-.$*.'1'.'8-",13.+1#%.'"0#.'6"*%$'.#'/$51'$**1'.31$9."#.
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         curated by L U C I A N O M A R U C C I

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                                            $6 0-&)%&
                                                  0- $88"$      " 9$&%
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                                                                         0&+80
                                                                          &+80%&)-..+"-:
                                                                                   ..+" -
                                                            &'>-4%.+"%$
                                                                 4%.+"% -2&=5%0
                                                                             &=5% 4%2
                                                                             &=5%0 4% &'>%03
                                                                                      &'>%03+"#
                                                                                          03+"#$6%+$6 0-2&%'&)$/ $ -"-
                                                                                                                 $/    "-2&
                                                                                                                       "-
                                                                                                                        -2&    5%.*1'1'*%/+.-
                                      &'>%/+.-)%&4%&%
                                               -)%&4%&%0
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                                                                  -&%0
                                                                   &%0&?5'.5"
                                                                     0&?5'.5"$2
                                                                        &?5'.5"$2&#$ 0+0&)%&/0
                                                                                             0&)%&/ $ $ $0(+"$
                                                                                                    $))         +" $''-&
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                                                                                                                        ''-&

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                                                                       (1-&/+."
                                                                           &/+."-77- $))%
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                                                                                            (5"$
                                                                                             5"$"-&
                                                                                                  "                            /),)*&$0)4*&3$,#$0/*&''!*#5
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                                                         %0-
                                                          0-&4-
                                                             &4-'&A-'&B$-)
                                                                      B$- -: C>+/-"$
                                                                      B$-)          "$&4>
                                                                                    "$$&4>$
                                                                                        &4>$".-
                                                                                            ".-&4%&)+'%.
                                                                                              -&4%&)+'%.+&
                                                                                                &4%&)+'%.+&                    >1-,&.'3.',"#.)0$-1'51+8-1'*
JONATHAN SULLAM

INTRAMUROS
2013
Par Colette Dubois

       JONATHAN SULLAM
       BLACK GOLD
                                            La pratique artistique de JONATHAN SULLAM
       GALERIE ARTECONTEMPORANEA            est résolument multiple. Qu’il utilise le film,
       22 RUE DES CHEVALIERS,               l’installation, la sculpture ou la performance,
       1050 BRUXELLES
       T + 32 (0) 496 67 33 16
                                            il s’agit toujours de rencontrer le “hic et nunc”
       MA.-VE. DE 16H À 20H ET SUR RDV      de la situation dans laquelle l’artiste est ame-
       DU 17.01 AU 1.03.13                  né à intervenir. Son œuvre se divise en deux
                                            volets distincts: d’une part, des interventions
                                            dans l’espace public menées notamment avec
                                            la plateforme artistique mobile institute qui
                                            s’inscrivent dans la réalité socioculturelle d’un                                     L’artiste définit cette suspension comme “une espèce de fil tendu
                                            lieu; de l’autre, des installations sculpturales                                      entre la possibilité d’exister ou de disparaître”. On retrouve ce
                                            où il aborde des questions plus existentielles.                                       moment d’hésitation, de balancement dans son travail d’instal-
                                                                                                                                  lation sculpturale. Avec Up, installation réalisée dans la vitrine
                                                                                                                                  de V-tro Gallery, il se présente de manière très littérale : le sol

                       !"#$%#"&"'#(                                                                                               oscille entre soulèvement et affaissement, sans choisir ni l’un,
                                                                                                                                  ni l’autre. Le questionnement ne porte plus alors sur un lieu
                                                                                                                                  d’expérience collective, comme il pouvait le faire avec la ville,
                                                                                                                                  mais sur la position de chacun vis-à-vis de sa propre vie, du

                       #)#$*+!)#                                                                                                  sens que chaque décision prise va ou non lui conférer. C’est le
                                                                                                                                  cas de l’installation Burn or Fade qui se réfère à une chanson
                                                                                                                                  mythique de Neil Young Hey, Hey, My, My dans laquelle le chan-
                                                                                                                                  teur pop déclare “il vaut mieux brûler que s’éteindre à petit feu”.
                                                                                                                                  Sur le mur, les mots “Burn” et “Fade” s’allument et s’éteignent
                                                                                                                                  au rythme du va-et-vient d’un ventilateur. Ces mots touchent au
                                                                                                                                  mode de vie de tout un chacun, et surtout à l’intensité qui anime
                                                                                                                                  une vie, à celle que l’on place dans la pratique ou l’expression
                                                                                                                                  artistique. Quelque soit le choix du spectateur (ou de l’artiste) le
                                                                                                                                  mouvement de balancier continue, rappelant de façon inces-
                                                                                                                                  sante qu’un choix doit être fait. La sculpture Unchain my heart
                                                                                                                                  visualise un amoncellement de chaînes dorées d’où émerge
                                                                                                                                  la phrase “I’m gonna love you forever”. Le titre de l’œuvre est
                                                                                                                                  emprunté à une chanson de Ray Charles, les mots sont ceux
                                                                                                                                  de la déclaration d’amour, toujours exceptionnelle lorsqu’on
                                                                                                                                  la reçoit ou qu’on l’offre et terriblement banale lorsqu’elle est,
                                                                                                                                  comme c’est le cas ici, détachée de toute relation réelle. La
                                                                                                                                  formule s’élève du sol comme dans un dessin animé, prête à se
                                                                                                                                  mouvoir au rythme d’une mélodie. L’amas de chaînes marque
                                                                                                                                  le joug d’un amour qui se veut éternel et la question se pose
                                                                                                                                  de savoir si le désir porte sur la prison, sur l’or ou sur l’amour.
                                                                                                                                  Sommes-nous dans une étude sentimentale ou face à un slogan
                                                                                                                                  publicitaire ? L’artiste peut aussi jouer les cyniques comme dans
                                                                                                                                  Shred my being, pièce présentée en novembre dernier dans le
       En Chine, à Chongqing – l’une des plus grandes villes du monde,                                                            cadre de l’exposition We do not Remember Berlin Wall2. Sous
       au développement ultra rapide -, Jonathan Sullam (°1979 ; vit                                                              un rouleau de papier noir sur lequel est imprimée une liste de
       et travaille à Bruxelles) se demande à quoi rêvent les habitants                                                           25 adjectifs qualifiant idéalement l’individu (beauté, confiance,
       et les ouvriers face au skyline de la ville moderne. Il se rend                                                            ambition, conviction, belief, trust, …) se trouve une déchique-
       dans différents endroits de la ville, muni d’un nuage fait d’une                                                           teuse géante qui en broie le message le temps d’une seconde
       trame de métal et de coton, suspendu entre ciel et terre qui                                                               toutes les trois minutes. Si la machine semble détruire une part
       sert d’attrape-rêve, de catalyseur d’un imaginaire collectif, suc-                                                         des croyances de l’artiste vis-à-vis de lui-même, du monde et
       cessivement soumis à un habitant de la mégapole. En 2009, à                                                                de l’art, ses reliquats s’enroulent non sans une pointe humour
       Monterrey, au Mexique, pour Hold up, l’artiste met en place une                                                            noir comme autant de serpentins sur le sol.
       campagne médiatique rassemblant presse écrite, radio et télévi-
       sion où il annonce qu’il va déplacer la Maison de la Culture d’un                                                          Entre questionnement d’un lieu et d’un espace et interroga-
       centimètre. Pendant douze heures, le bâtiment sera dûment                                                                  tion des choix fondamentaux de l’être au monde, le travail de
       sanglé suivant les plans publiés auparavant et le public sera                                                              Jonathan Sullam s’attache au contexte géographique, physique,
       présent pour assister à l’impossible opération. La Maison de                                                               social ou philosophique dans lequel il s’expose. Chaque nou-
       la Culture est restée en place, mais le public s’est déplacé 1. En                                                         velle intervention, chaque œuvre est pour lui un nouveau défi
       2007, lors du festival Nuit Blanche, un écran de laser séparait de   Jonathan Sullam                                       à élaborer le dispositif le plus adéquat pour mettre en place la
       son volume le sol de la Grand Place de Bruxelles des étages de       Unchain my heart, 2012                                possibilité d’une expérience partagée.
                                                                            350m de chaînes, peinture dorée
       ses maisons historiques. Cette frontière entre haut et bas, floue    Shred my being, 2010                                  Colette Dubois
       et fluorescente, interrogeait le sens des séparations. On le voit    100 lames, structure en métal, 25 mètres de rouleau
                                                                            imprimé.                                              1 Selon l’artiste, Hold Up entendait ainsi “fonctionner comme un pèlerinage administratif, en
       avec ces quelques exemples, les interventions de Sullam dans
                                                                                                                                  mobilisant les institutions dans l’élaboration du projet et de son système médiatique. L’implication du
       l’espace public prennent un caractère résolument événementiel.                                                             spectateur répondait à une exigence minimale de sa croyance dans l’élévation de la maison en lui
       Elles sont soutenues par un dispositif apparemment simple,                                                                 demandant ce “dernier centimètre de crédulité” pour compléter l’œuvre.”
       mais très travaillé qui permet d’englober les spectateurs et de                                                            2 Du 8 au 25 novembre 2012 à la Quincaillerie Vander Eycken, 26 rue Van Aa, 1050 Bruxelles.

       les placer dans une situation d’incertitude, de balancement, de
       suspension dans un état de latence.

                          Jonathan Sullam                                                                     IntraMuros                                             M57 / 46

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