Traitement de la pathologie hémorroïdaire : les nouvelles recommandations

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POST’U ( 2014 ) > 1-11

Traitement de la pathologie hémorroïdaire :
les nouvelles recommandations
;;Thierry Higuero
(u) 11, boulevard Général Leclerc, 06240 Beausoleil - Tél : 04 92 15 20 45
E-mail : docteur@higuero-gastro.com

                                                                                                  fice de 90 % chez des patients avec
Objectifs pédagogiques                                Introduction                                symptômes hémorroïdaires traités par
                                                                                                  topiques locaux [3]. L’absence de béné-
–– Connaître les indications et la place              La pathologie hémorroïdaire est une         fice à long terme et d’action préventive
   des traitements médicaux                           affection bénigne qui s’exprime par         démontrée sur de nouvelles poussées
–– Connaître les différents types de                  des manifestations fonctionnelles           ne permet pas de conseiller leur utili-
   traitements instrumentaux de la                    intermittentes. Comme elles ne sont         sation prolongée.
   maladie hémorroïdaire et leurs indi-               pas spécifiques, elles ne doivent être      On dispose de peu de données dans la
   cations                                            traitées comme telles que si elles sont     littérature mais les topiques [3] semblent
–– Savoir quand recourir à un geste                   clairement en rapport avec une mala-        bien tolérés
   chirurgical pour le traitement de la               die hémorroïdaire. L’examen clinique
                                                      est donc nécessaire au diagnostic.          Les traitements topiques sont recom-
   maladie hémorroïdaire et quel type
                                                                                                  mandés en cas de manifestation aiguë
   de chirurgie proposer                              La pathologie hémorroïdaire externe         de la maladie hémorroïdaire (grade B)
–– Pouvoir proposer des algorithmes                   se manifeste sous forme de throm-           [2]. Il n’y a pas d’étude étayant claire-
   simples de prise en charge thérapeu-               boses qui peuvent laisser place à des       ment l’intérêt respectif des différents
   tique en fonction de la nature des                 marisques lorsque le caillot disparaît.     composants. Il semble cependant utile
   plaintes et de l’aspect anatomique                 Les hémorroïdes internes se mani-           de prescrire des produits avec corti-
   des hémorroïdes                                    festent par des rectorragies et/ou un       coïdes en cas d’œdème et d’inflamma-
                                                      prolapsus, plus rarement par une            tion (thrombose hémorroïdaire) et ceux
                                                      thrombose.                                  avec anesthésique en cas de douleur.
                                                      L’objectif du traitement est de soulager
                                                      les symptômes. Il ne peut être appliqué     Traitements par voie générale
                                                      qu’avec l’accord du patient qui doit être
                                                                                                  Les modificateurs du transit visent à
                                                      informé du risque d’échec et des pos-
                                                                                                  réguler la consistance ou la fréquence
                                                      sibles effets secondaires. Les dernières
                                                                                                  des selles. Ils associent selon les recom-
                                                      recommandations pour la pratique
                                                                                                  mandations habituelles [4, 5] un apport
                                                      clinique du traitement de la maladie
                                                                                                  suffisant en fibres alimentaires parfois
                                                      hémorroïdaire complètent celles de
                                                                                                  aidé par un ajout de mucilages, de laxa-
                                                      2001 [1] et font le point sur la prise en
                                                                                                  tifs osmotiques ou de freinateurs du
                                                      charge [2]. Elles précisent les grades de
                                                                                                  transit en fonction du trouble du tran-
                                                      recommandation, A (preuve scienti-
                                                                                                  sit.
                                                      fique établie), B (présomption scienti-
                                                      fique) et C (faible niveau de preuve).      L’apport de fibres alimentaires par l’ali-
                                                                                                  mentation ou par des laxatifs de type
                                                                                                  mucilage diminue de moitié le saigne-
                                                      Traitements médical                         ment et la récidive des symptômes de
                                                                                                  la maladie hémorroïdaire avec un
                                                      de la maladie hémorroïdaire
                                                                                                  bénéfice qui persiste au minimum trois
                                                                                                  mois [4, 5].
                                                      Traitements locaux                          La régularisation du transit est recom-
                                                                                                  mandée en cas de symptômes liés à la
                                                      Les traitements topiques sont dispo-
                                                                                                  maladie hémorroïdaire interne et
                                                      nibles sous forme de suppositoires, de
                                                                                                  externe, en curatif mais aussi en pré-
                                                      crèmes ou de pommades. Ils contiennent
                                                                                                  ventif (grade B) [2]. L’objectif est la
                                                      des corticoïdes locaux, un anesthé-
                                                                                                  régularisation du transit. C’est la seule
                                                      sique, un phlébotrope, un lubrifiant et/
                                                                                                  mesure préventive au long cours ayant
                                                      ou un protecteur mécanique.
                                                                                                  une efficacité démontrée sur les symp-
                                                      Une étude contrôlée a permis de mon-        tômes hémorroïdaires. La constipation
                                                      trer l’absence de nocivité et un béné-      étant le trouble du transit le plus fré-

                                                                                                                                           1
quemment en cause, son traitement           transit et des topiques, les phlébo-
est une priorité sur le long terme. La      tropes sont autorisés (accord profes-        Traitement instrumental
prise en charge d’une diarrhée pour         sionnel) [2].                                de la maladie hémorroïdaire
diminuer le nombre d’évacuations irri-
tantes semble tout aussi importante.        Cas particuliers
                                                                                         On appelle traitement instrumental les
L’utilisation des phlébotropes est basée    En cas de fissure anale, le traitement       méthodes appliquant un procédé
sur le concept physiopathologique           associant laxatifs et topiques locaux        chimique ou physique qui permettent
impliquant la composante vasculaire         peut traiter les deux pathologies. En cas    de traiter la maladie hémorroïdaire
des hémorroïdes. Ce sont la diosmine,       de suppuration anale et de colite            interne responsable de rectorragies ou
la troxérutine, les dérivés du Ginkgo       inflammatoire, leur traitement prime         d’un prolapsus de grades 2 ou 3 [10].
biloba, l’hydroxyl-éthylrutoside.           sur celui des hémorroïdes.
                                                                                         Les thromboses hémorroïdaires, externes
                                             Il n’y a pas lieu de modifier les traite-   et/ou internes, ne sont pas des indica-
Deux méta-analyses récentes [6, 7]
                                             ments locaux ou généraux de la mala-        tions au traitement instrumental.
montrent un bénéfice à l’utilisation
                                            die hémorroïdaire en cas de prise
des phlébotropes pour le prurit, les rec-
                                            ­d’antiagrégants plaquettaires, d’anti-      Le principe commun à ces traitements
torragies et le suintement liés à la
                                             coagulants, ou d’immunodépression.          instrumentaux consiste à provoquer
maladie hémorroïdaire. La diosmine à
                                            La pathologie hémorroïdaire touche           au sommet des plexus hémorroïdaires
fortes doses dans sa forme micronisée
                                            une femme sur 5 après l’accouchement         internes une fibrose cicatricielle dont
abrège et atténue les symptômes aigus
                                            et une sur dix durant la grossesse [9].      les conséquences sont doubles : fixa-
de la maladie hémorroïdaire interne et
                                            Il s’agit essentiellement de thromboses      tion de la muqueuse anale au plan
le risque de récurrence à moyen terme
                                            hémorroïdaires externes plus ou moins        musculaire sous-jacent et obturation
(6 mois) [6]. D’autres substances (troxé-
                                            œdémateuses relevant en général d’un         du réseau vasculaire sous-muqueux
rutine, dérivés du Ginkgo biloba,
                                            traitement médical. Seule la régulari-       issu de l’artère rectale supérieure. Les
hydroxyl-éthylrutosides) ont été com-
                                            sation du transit est légitime pour          moyens rapportés dans la littérature
parées à la diosmine sans différence
                                            espérer diminuer le risque de poussée.       sont soit chimiques (injections scléro-
significative d’efficacité sur les symp-
                                                                                         santes), soit thermiques (photocoagu-
tômes.                                      Le Centre de Référence sur les Agents        lation infrarouge, électrocoagulation
Il persiste un doute sur l’absence de       Tératogènes (www.lecrat.org) permet          bipolaire ou monopolaire, cryothérapie,
biais de publication (carence de publi-     l’utilisation des traitements locaux, du     thermosonde), soit mécaniques (liga-
cation des essais négatifs) et une défi-    paracétamol, des laxatifs et des phlé-       ture élastique). Cette dernière ajoute
nition parfois imprécise du type de         botropes dans la pathologie hémorroï-        de fait une réduction du prolapsus
pathologie hémorroïdaire étudiée.           daire chez la femme enceinte ou allai-       muco-hémorroïdaire.
                                            tante. Les AINS sont à éviter dès le
S’il n’est pas rapporté d’effet secon-      début de la grossesse et sont formelle-      Quelle que soit la technique utilisée, et
daire notable [6, 7], des cas de colites    ment contre-indiqués à partir du début       sauf emploi d’un dispositif à usage
lymphocytaires ont été décrits.             du 6e mois (24SA) et jusqu’à l’accouche-     unique toujours préférable, le matériel
                                            ment. Ils peuvent être utilisés pendant      doit être stérilisé après chaque utilisa-
Les phlébotropes sont recommandés           l’allaitement. En période de gestation       tion selon les normes en vigueur. Tout
en cas de manifestation aiguë de la         et après l’accouchement, les corticoïdes     matériel à usage unique ne doit jamais
maladie hémorroïdaire (excepté le pro-      per os peuvent être utilisés en cure         être réutilisé.
lapsus) à court terme (grade A) [2].        courte à toutes les périodes en cas de
Les anti-inflammatoires non stéroï-         thrombose hémorroïdaire œdéma-               Photocoagulation infrarouge
diens (AINS) agissent sur la douleur et     teuse. Si un antalgique est nécessaire
l’inflammation, les antalgiques péri-       on privilégie le paracétamol, quel que       Elle nécessite un photocoagulateur à
phériques et centraux (éventuellement       soit le terme de la grossesse. La mor-       rayons infrarouges qui transforme en
associés aux AINS) peuvent être pres-       phine ne doit être prescrite qu’en cure      chaleur le rayonnement émis par une
crits en cas de douleur insuffisamment      courte et pas plus de trois jours en         ampoule de tungstène focalisé sur une
contrôlée, les corticoïdes per os en cas    période d’allaitement. Pendant l’allai-      tige en quartz au point d’application.
de thrombose externe œdémateuse             tement, on utilise en première inten-        Deux à trois points de photocoagula-
avec contre-indication aux AINS (accord     tion le paracétamol ou le tramadol           tion sont appliqués à la base de chacun
professionnel) [2].                         pendant les 72 premières heures puis         des pédicules hémorroïdaires. La cica-
                                            la codéine en cas de besoin. Ces don-        trisation obtenue en 3 semaines induit
                                            nées doivent impérativement être             une coagulation des capillaires et une
En pratique                                                                              fibrose cicatricielle. Le nombre de
                                            actualisées avant prescription en se
                                            référant au site du CRAT.                    séance est de 2 à 4, l’intervalle admis
Malgré l’absence de données publiées,
                                                                                         entre deux séances est de 4 semaines
la co-prescription est fréquente dans la    La pathologie hémorroïdaire est très
                                                                                         [2].
pratique [8]. En cas de thrombose           rare chez l’enfant. Il importe surtout de
hémorroïdaire, il est recommandé de         faire le diagnostic différentiel, en pre-
                                                                                         Indications
proposer un traitement comportant           mier lieu la fissure anale. Il semble que
des AINS, des antalgiques, des régula-      les traitements locaux et les laxatifs       La photocoagulation infrarouge est
teurs du transit et des topiques. En cas    peuvent être prescrits. En cas de throm-     recommandée en cas de saignements
de pathologie hémorroïdaire interne,        bose hémorroïdaire (exceptionnelle),         expliqués par une maladie hémorroï-
il est recommandé de proposer un trai-      les AINS peuvent être utilisés pour trai-    daire grades 1 et 2 après échec du trai-
tement comportant des régulateurs du        ter la douleur.                              tement médical (grade A) [2].

2
Résultats                                    Lorsque le symptôme dominant est le            rarement rétention aiguë d’urines,
À court terme, à six et douze semaines,      prolapsus, la ligature peut être d’em-         algies majeures, abcès péri anal [14, 22].
il n’existe pas de différence significa-     blée proposée en raison de sa supério-         Une hémorragie sévère jusque 15 jours
tive entre les différents traitements        rité démontrée, en particulier sur le          après la ligature nécessitant un geste
instrumentaux, que les symptômes             long terme [12]. En l’absence de contre-       d’hémostase est rapportée dans 0,2 à
soient les rectorragies ou le prolapsus      indication, les ligatures élastiques           1,2 % des cas [22]. Plus de vingt cas de
modéré. Les résultats sont comparables,      peuvent être proposées avant la chirur-        complications infectieuses très graves,
avec une disparition ou une améliora-        gie mais elles sont moins efficaces sur        essentiellement des cellulites pel-
tion des symptômes dans 70 à 90 % des        le prolapsus de grade 3 circulaire et          viennes, ont été publiées dans la litté-
cas [11, 12]. À un an, l’efficacité de la    inefficaces sur le prolapsus de grade 4        rature [23]. Le patient doit être averti
photocoagulation infrarouge tombe à          [12, 17, 18].                                  des signes précoces associant douleurs
40 % [13].                                                                                  anorectales et troubles urinaires entre
                                             Résultats                                      le 2e et le 7e jour après la ligature. Il n’y
Complications et séquelles                   À court terme, on note une disparition         a pas de consensus sur l’intérêt d’une
                                             ou une amélioration des symptômes              antibioprophylaxie systématique en
Seuls des effets secondaires mineurs
                                             dans 70 à 90 % des cas [11, 12]. À un an       cas de ligatures élastiques. Il est cepen-
ont été rapportés, à type de gêne tran-
                                             et surtout trois ans, l’efficacité des liga-   dant licite de la faire, notamment chez
sitoire dans 20 à 35 % des cas, de dou-
                                             tures élastiques est significativement         les sujets à risque infectieux tels dia-
leurs modérées ne dépassant pas 48
                                             supérieure à celle de la photocoagula-         bétiques et en immunodépression
heures dans 4 à 8 % des cas, et de rec-
                                             tion infrarouge, 40 % à un an [13] et          (accord professionnel AP3) [2].
torragies minimes ou de suintement
séro-hémorragique pendant une                aux injections sclérosantes, 28 % à            Ces effets indésirables très fréquents
dizaine de jours dans 5 à 25 % des cas       2 ans [12], avec un bénéfice toujours          et ces complications potentiellement
[13]. Des saignements plus abondants         présent dans 70 % à 90 % des cas               graves justifient la remise au patient
par chute d’escarre ont pu être excep-       (hémorroïdes hémorragiques non pro-            d’une fiche d’information écrite avant
tionnellement constatés aux alentours        labées ou prolapsus modérés). La supé-         toute ligature élastique qui ne doit pas
du 10e jour après la procédure. La pres-     riorité des ligatures est plus nette en        être réalisée lors d’une première
cription pendant quelques jours d’un         cas prolapsus, en moins de séances que         consultation.
mucilage associé à des suppositoires         pour les autres techniques [12, 13, 16].
anti-hémorroïdaire peut être conseillée.     En cas de prolapsus de grade 2, la liga-       Injections sclérosantes
                                             ture élastique peut être proposée avant
                                                                                            La technique nécessite une seringue à
Ligature élastique                           une hémorroïdectomie pédiculaire car
                                                                                            usage unique couplée à une allonge de
                                             aussi efficace sur les rectorragies, la
Elle nécessite un ligateur et un système                                                    10 cm. L’injection est indolore et ne doit
                                             douleur, le prurit et le suintement [19].
à aspiration. Elle doit être réalisée à au                                                  être ni trop superficielle (œdème blan-
                                             Cependant, à quatre ans, la satisfaction
moins un centimètre au-dessus de la                                                         châtre), ni trop profonde (douleurs).
                                             des patients traités par ligature élas-
ligne pectinée. Les tissus ligaturés                                                        Deux injections par séance sont
                                             tique se dégrade. L’hémorroïdopéxie est
conduisent à la formation d’une escarre                                                     conseillées, en des sites diamétrale-
                                             plus efficace que la ligature élastique
dont la cicatrisation se fait en 2 à                                                        ment opposés, dirigées vers la base des
                                             dans les prolapsus de grade 2 [20].
3 semaines. Le rythme entre deux liga-                                                      pédicules hémorroïdaires internes. Le
tures successives est d’une séance           En cas de prolapsus de grade 3, l’hé-          rythme entre deux séances successives
toutes les 4 semaines, en se limitant à      morroïdectomie pédiculaire et l’hé-            le plus souvent retenu est de 2 à
un total de 3 ou 4 séances. Les résultats    morroïdopexie sont plus efficaces que          4 semaines, en se limitant à un total de
après une triple ligature en une seule       la ligature élastique et doivent lui être      2 ou 4 séances [2]. Actuellement seul le
séance [14] sont comparables à ceux de       préférées [17-19].                             chlorhydrate double de quinine et
trois ligatures en trois séances succes-                                                    d’urée (Kinuréa H®) a l’AMM, l’huile
                                             Complications et séquelles                     phéniquée à 5 % utilisée par les auteurs
sives (grade A) [2].
                                             Les effets indésirables mineurs sont           anglo-saxons ayant été retirée de la
Indications                                  très fréquents (douleurs et/ou de rec-         commercialisation en France.
Les ligatures élastiques sont recom-         torragies de faible abondance) et peuvent
                                             persister pendant une semaine [21]. La         Indications
mandées en cas de rectorragies (grade
A) [2] et de prolapsus hémorroïdaire         prescription d’un antalgique de classe         Les injections sclérosantes sont recom-
modéré, ou limité à un seul paquet en        OMS 1 ou 2 est recommandée, associée           mandées en cas de saignements expli-
cas d’hémorroïdes internes grades 2 et       si nécessaire à un régulateur du transit       qués par une maladie hémorroïdaire
3 (grade B) [2].                             [2]. La survenue d’une douleur immé-           grades 1 et 2 après échec du traitement
En cas de rectorragies sans prolapsus,       diate très intense peut être la consé-         médical (grade A) [2].
la ligature élastique ne doit être propo-    quence d’une ligature posée trop près
sée qu’en seconde intention, après           de la ligne pectinée, imposant l’abla-         Résultats
échec du traitement normalisant le           tion de l’élastique. Des symptômes             À court terme, on note une disparition
transit intestinal dont l’efficacité à       vagaux sont décrits jusqu’à 30 % des           ou une amélioration des symptômes
3 mois est similaire [15] et probable-       patients au décours immédiat de la             dans 70 à 90 % des cas [11, 12]. À un an
ment après échec de la photocoagula-         procédure [21].                                et surtout trois ans, l’efficacité des liga-
tion infrarouge, aux résultats compa-        Des complications sont possibles (1 à          tures élastiques est significativement
rables avec moins d’effets secondaires       5 % des cas) : thrombose hémorroïdaire         supérieure aux injections sclérosantes
et de complications [11, 16].                interne ou externe, dysurie ou plus            qui est de 28 % à 2 ans [12].

                                                                                                                                       3
Complications et séquelles                   hémorroïdaire [25]. Elle a été décrite        L’hémorroïdectomie pédiculaire
                                             selon différentes modalités. La cryothé-
Les complications sévères et les séquelles    rapie dirigée se fait en association à       Elle consiste à réséquer le tissu hémor-
sont rares [11] : douleurs modérées ou        une ligature élastique pour accélérer le     roïdaire selon les 3 axes anatomiques
pesanteurs transitoires (9 à 70 %), rec-      processus de nécrose. La cryothérapie        artériels en préservant des ponts cuta-
torragies minimes (2 à 10 %) et rares         directe brève (cryosclérose) se fait par     néo-muqueux entre les plaies opéra-
suintements [11, 13]. La prescription         application sus hémorroïdaire de la          toires. Il existe des variantes techniques
d’un antalgique de classe OMS 1 ou 2          cryode pendant 2 à 3 minutes. L’appli-       selon le traitement des ponts, l’ajout
peut être conseillée, associée si néces-      cation plus longue (cryochirurgie),          d’une anoplastie muqueuse posté-
saire à un régulateur du transit [2].         ayant pour objectif une nécrose plus         rieure, le mode de traitement des plaies
Plusieurs cas de complications infec-         profonde, semble progressivement             opératoires qui peuvent être fermées
tieuses graves ont été rapportés et 3 cas     abandonnée. Aucune de ces méthodes           ou laissées ouvertes.
d’impuissance, précédée par une               n’a cependant fait l’objet d’études
                                             ­c omparatives contrôlées. Les effets         Indications
hémospermie ou une hématurie, ont
été décrits après injection en zone pros-    secondaires sont fréquents liés au            L’hémorroïdectomie pédiculaire est
tatique. D’après ces éléments, une anti-     mode d’action imprécis sur l’extension        recommandée quel que soit le grade de
bioprophylaxie poursuivie durant             en profondeur des lésions induites :          la maladie hémorroïdaire (grade A) [2].
3 jours peut être conseillée (avis d’ex-     suintement anal quasi constant, dou-          Elle peut être indiquée d’emblée en cas
pert) [2].                                   leurs dans 30 %, rectorragies impor-          de complication aiguë (poly thrombose
                                             tantes dans 5 % des cas. La cryothérapie      hyperalgique et/ou nécrotique résis-
Cas particuliers                             est de moins en moins utilisée [1, 2].        tant au traitement médical), d’une ané-
                                                                                           mie sévère, et de maladie hémorroï-
Une maladie inflammatoire intesti-           Électrocoagulation bipolaire                  daire grade 4.
nale active et une suppuration ano-          L’électrocoagulation bipolaire, ou dia-
périnéale sont des contre-indications        thermie bipolaire de contact, utilise un      Résultats
aux traitements instrumentaux. En cas        appareil en forme de pistolet (Bicap®).       L’hémorroïdectomie est efficace sur
de grossesse et d’immunodépression           Deux à six impulsions sont délivrées,         tous les types de manifestations liés à
sévère, les ligatures élastiques et les      entraînant une zone de coagulation            la maladie hémorroïdaire (thromboses,
injections sclérosantes sont contre-         souvent large. L’ensemble des paquets         prolapsus, hémorragie). Le traitement
indiquées (accord professionnel) [2]. Le     hémorroïdaires peut être traité en une        chirurgical est supérieur à la ligature
traitement instrumental est considéré        seule séance, qui peut être renouvelée        élastique sur la résolution des symp-
comme à risque hémorragique faible           3 à 4 semaines après [26].                    tômes (RR 1,68 (1 à 2,83)) [17]. La tech-
selon les recommandations de bonne
                                             L’efficacité de l’électrocoagulation          nique fermée permet une cicatrisation
pratique [24]. De ce fait, l’aspirine n’a
                                             bipolaire sur les saignements est             plus rapide (différence moyenne :
pas besoin d’être interrompue même
                                             ­comparable à celle de la photocoagu-         1,2 semaine) sans différence en terme
si un sur-risque hémorragique ne peut
                                              lation infrarouge mais moins bonne           d’efficacité, de durée d’hospitalisation,
être exclu [22]. Les anticoagulants, les
                                              que celle des ligatures élastiques [27,      de douleur postopératoire ni de taux
autres antiagrégants plaquettaires et
                                              28] et au prix d’effets indésirables et de   de complications comparativement à
une coagulopathie sévère augmentent
                                             complications plus importants : gêne          la technique ouverte [27]. L’utilisation
le risque de saignement.
                                             anale presque constante [26], douleurs        du Ligasure permet un gain en ce qui
                                             modérées à intenses dans 10 à 28 % des        concerne le temps opératoire, la dou-
Autres traitement instrumentaux              cas [26, 27] et rectorragies nécessitant      leur postopératoire, et la reprise des
                                             une hémostase chirurgicale dans 8 %           activités avec un taux global de com-
La faible diffusion et la pauvreté des
                                             des cas [26]. L’utilisation de cette tech-    plications similaires [28, 29].
données de la littérature ne permettent
pas d’apprécier correctement l’effica-        nique à une forte intensité doit donc
                                              rester prudente et la douleur être pré-      Complications et séquelles
cité sur les symptômes ni l’importance
des effets indésirables [1, 2].              venue.                                        La douleur postopératoire (DPO) doit
                                                                                           être distinguée de celle survenant à la
Par ailleurs, l’absence d’études spéci-                                                    première selle. Elle n’est pas différente
fiques entraîne de fait une contre-indi-     Traitement chirurgical                        selon que les plaies sont fermées ou
cation à leur application en cas de                                                        non [27]. Elle est surtout diminuée
pathologie proctologique associée, de
                                             de la maladie hémorroïdaire
                                                                                           jusqu’à la 24e heure grâce aux infiltra-
grossesse, de déficit immunitaire, de                                                      tions ou blocs pudendaux pratiqués en
maladie inflammatoire chronique de           Le traitement chirurgical est indiqué
                                                                                           début d’intervention avec des agents à
l’intestin et de prise d’anticoagulants,     en cas d’échec du traitement médical
                                                                                           demi-vie longue [30]. L’utilisation de
d’antiagrégants plaquettaires ou de          et/ou instrumental. Il peut parfois être
                                                                                           ciseaux, d’un bistouri froid ou de l’élec-
trouble de la coagulation. Seules la         indiqué d’emblée.
                                                                                           trocoagulation n’influence pas la DPO
cryothérapie et l’électrocoagulation         Les trois principales méthodes sont           [2]. La DPO précoce est moins impor-
bipolaire (Bicap®) peuvent être réali-       l’hémorroïdectomie pédiculaire, tech-         tante avec le Ligasure [28, 29].
sées sous aspirine [24].                     nique de référence, l’hémorroïdopexie
                                                                                           La fréquence du fécalome après hémor-
                                             circulaire ou technique de Longo et la
Cryothérapie                                                                               roïdectomie est évaluée à 2 % [1].
                                             ligature artérielle guidée par Doppler
La cryothérapie utilise le froid pour        (DGHAL) associée ou non à une                 La rétention urinaire est définie de
obtenir une nécrose du tissu muco-           mucopexie, alternative mini invasive.         façon variable selon les auteurs :

4
simple dysurie ou rétention nécessi-        2 et 12 % [28, 39]. La méta-analyse de       Le risque hémorragique après chirur-
tant un sondage. Dans tous les cas, elle    Laughlan rapporte une fréquence de           gie anale sous anticoagulants et anti-
augmente la durée d’hospitalisation         l’incontinence anale temporaire à            agrégants est peu évalué dans la litté-
[31]. Un sondage urinaire est néces-        5,5 % [37] : le plus souvent, il s’agit      rature. Dans une série prospective, le
saire dans 0,5 % à 53 % des cas.            d’une incontinence passive aux gaz,          risque relatif hémorragique était de
                                            parfois aux selles liquides, ou d’un suin-   2,08 (0,33-3,82), P = 0,02 [34]. Ce risque
Les suppurations locales compliquent
                                            tement. Dans une série de 633 malades        est toujours à mettre en balance avec
0,5 % des hémorroïdectomies [32].
                                            suivis prospectivement pendant 1 an,         celui cardiovasculaire lié à l’arrêt des
Les marisques sont des séquelles d’une      le score médian d’incontinence de            anticoagulants.
maladie hémorroïdaire externe ou            Jorge et Wexner n’était pas modifié          L’hémorroïdectomie est un geste à
conséquence d’une réaction inflamma-        (2/20), une incontinence anale de novo       risque modéré pouvant « être réalisé
toire postopératoire du tissu hémorroï-     était observée chez 8,5 % des patients       avec poursuite du traitement par aspi-
daire résiduel sous les ponts cutanéo-      mais 16,7 % des malades ayant des            rine lorsque l’état cardiologique l’im-
muqueux. Leur fréquence après               troubles de la continence en préopéra-       pose. Les données manquant pour le
hémorroïdectomie varie de 1 à 21 %          toire avaient vu ce symptôme dispa-          clopidogrel, il est proposé de remplacer
[33]. Bien qu’aucune donnée objective       raître après la chirurgie [40].              après accord cardiologique le clopido-
ne soit disponible, il est recommandé                                                    grel par de l’acide acétyle salicylique
par certains l’épluchage des ponts          Les facteurs de risque d’incontinence
                                            anale liés au geste chirurgical sont la      cinq jours avant le geste chirurgical. La
cutanéo-muqueux permettant l’abla-                                                       reprise éventuelle du clopidogrel sera
tion du maximum de tissu hémorroï-          dilatation anale et la sphinctérotomie
                                            interne latérale ; les lésions occultes du   à discuter à J30 (dès que possible en cas
daire.                                                                                   de bithérapie), de manière à couvrir la
                                            sphincter interne et/ou externe (plus
Un retard de cicatrisation peut surve-      fréquentes chez les patients hémorroï-       période d’hémorragie par chute d’es-
nir sans que la fréquence ne soit appré-    dectomisés se plaignant d’inconti-           carre. Pour le prasugrel, l’arrêt pourrait
ciée dans la littérature.                   nence) ; l’utilisation d’un écarteur de      être discuté après accord cardiologique
                                            Parks, ouvert de 4 cm (qui abaisse signi-    selon les mêmes modalités que pour le
En cas d’hémorragie, un geste d’hémo­                                                    clopidogrel mais à J-7, la chirurgie se
                                            ficativement la pression de repos à 6 et
stase n’est nécessaire que dans moins                                                    faisant alors sous acide acétyle salicy-
                                            12 semaines) [2].
de 4 % des cas [1]. Le risque hémorra-                                                   lique, avec une reprise du prasugrel à
gique est de 8,5 % dans une récente         À ces facteurs opératoires s’ajoutent les    J30 » [24].
série prospective ayant inclus              facteurs liés au terrain : l’existence
375 patients [34]. Dans les méta-ana-       d’un syndrome de l’intestin irritable,       L’hémorroïdopexie agrafée
lyses, ce risque, quelle qu’en soit son     d’un antécédent de traumatisme obs-          (ou anopexie) circulaire
importance, est de 4,2 à 15 % pour l’hé-    tétrical ou d’une neuropathie sont à
morroïdectomie ouverte, semblable à         prendre en compte à l’occasion de l’éva-     Décrite par Antonio Longo, elle consiste
celui de l’hémorroïdopexie [35-37].         luation préopératoire.                       à réséquer une collerette muqueuse
La complication infectieuse redou-                                                       circulaire au sommet des hémorroïdes
table mais exceptionnelle est la gan-       Cas particuliers                             internes avec une pince mécanique qui
grène de Fournier qui impose une prise                                                   assure dans le même temps la résec-
en charge médico-chirurgicale en            La chirurgie des hémorroïdes pendant         tion et une suture muco muqueuse par
urgence [38].                               la grossesse et dans le post-partum          agrafage circulaire.
                                            immédiat est à réserver aux complica-
La sténose anale a une fréquence dans       tions sévères (thrombose hyperalgique        Indications
les grandes séries inférieure à 4 %.        et/ou nécrotique, anémie aiguë) et
                                                                                         L’hémorroïdopexie agrafée circulaire
Dans les méta-analyses, le taux de sté-     résistant au traitement médical qui
                                                                                         est une alternative à l’hémorroïdecto-
nose rapporté varie de 0 à 7,5 % [37].      reste le traitement de première inten-
                                                                                         mie pour la maladie hémorroïdaire
Les interventions réalisées en urgence      tion (avis d’expert).
                                                                                         interne symptomatique de grades 2 et
ne sont pas plus sténosantes [1]. Elle
                                            Au cours des maladies inflammatoires         3 (grade A) [2].
peut intéresser la partie haute ou la
partie basse du canal anal. Son délai       chroniques, il existe un risque élevé de     Deux essais randomisés comparant
moyen de constitution est de 6 semaines.    complications en phase active. Il est        l’hémorroïdopexie à l’hémorroïdecto-
Le plus souvent, elle est traitée médi-     proposé de n’opérer qu’en dernier            mie effectuée en urgence en cas de
calement (dilatation anale) parfois par     recours, uniquement en phase quies-          thrombose hémorroïdaire interne
plastie cutanée ou muqueuse (anoplas-       cente, en l’absence d’atteinte ano-­         montrent un léger avantage pour l’hé-
tie), pouvant être associée à une sphinc-   rectale évolutive et de suppuration, en      morroïdopexie en terme de douleur
térotomie. Le traitement préventif          privilégiant les gestes partiels mono        postopératoire [2] de récidive et de
passe par le respect des principes de       pédiculaires [2].                            satisfaction.
base de la technique (avec préservation                                                  Du fait de son mode d’action, l’hémor-
                                            Les progrès actuels réalisés en matière
de ponts larges), le maintien d’un tran-                                                 roïdopexie n’est pas indiquée en cas
                                            de traitement antirétroviraux rendent
sit intestinal normal et la surveillance                                                 d’hémorroïdes externes.
                                            possibles la chirurgie hémorroïdaire
régulière des plaies pour éviter leur
                                            lorsqu’elle est nécessaire chez les
accolement trop précoce.                                                                 Résultats
                                            malades infectés par le VIH en bon
La fréquence exacte de l’incontinence       état général. Il n’y a pas de données        Comparativement à l’hémorroïdecto-
anale postopératoire est diversement        dans la littérature concernant les           mie conventionnelle, l’hémorroïdopexie
évaluée et sujette à controverse, entre     patients immunodéprimés.                     expose globalement à plus de symp-

                                                                                                                                 5
tômes à long terme qu’après hémorroï-        tale hématome péri-rectale nécessitant       Résultats
dectomie [41, 42]. La récidive du pro-       une reprise chirurgicale en urgence.
lapsus est globalement plus fréquente                                                     La plupart des séries évaluant la
après hémorroïdopexie [35-37, 41, 42]        Cas particuliers                             DGHAL associée ou non à la mucopexie
avec pour une étude [36], une diffé-         Il faut respecter les règles usuelles de     sont prospectives observationnelles
rence qui n’apparaît qu’après 16 mois        la chirurgie hémorroïdaire quelle que        utilisant le matériel HAL-RAR® de AMI
de suivi. On constate plus de récidives      soit la technique employée concernant        et THD®.
de prolapsus et plus de nouveau geste        la femme enceinte, le patient immuno-        En cas de DGHAL seule, l’efficacité glo-
(chirurgical ou non) pour prolapsus,         déprimé, le patient atteint de maladie       bale est de 92 % à un an et 73 % à 5 ans
même si l’on élimine de l’analyse les        intestinale inflammatoire, de troubles       [47]. En cas de mucopexie associée,
études n’incluant que des malades            de la coagulation, sous traitement agis-     l’efficacité globale est de 91 % à 15 mois
avec une procidence grade 4. Le risque       sant sur la coagulation.                     [44] et 88 % à 38 mois [45]. Une revue
relatif de récidive de prolapsus après                                                    de la littérature a repris 28 études
hémorroïdopexie circulaire dans              La ligature artérielle                       (2 904 patients) : 21 séries, 5 essais ran-
toutes les méta-analyses est compris         guidée par Doppler (DGHAL)                   domisés et 2 suivis comparatifs de
entre 3 et 5 dans le suivi à long terme.                                                  cohortes. La plupart précisait le grade
                                             La ligature artérielle a pour but de         de prolapsus, essentiellement 2 et 3.
Si l’on isole les malades avec un prolap-
                                             « désartérialiser » les hémorroïdes en       Vingt-quatre concernaient la DGHAL
sus grade 3, l’efficacité de l’hémor-
                                             diminuant de façon sélective le flux         et sept la DGHAL associée à une
roïdopexie reste globalement infé-
                                             artériel des plexus hémorroïdaires tout      mucopexie. La récidive était en
rieure à celle de l’hémorroïdectomie
                                             en évitant de gêner le retour veineux.       moyenne de 17,5 % [3-60] : les rector-
[36, 42].
                                             On la distingue de la mucopexie ou           ragies 13,8 % [2,6-27], le prolapsus
Les malades avec un prolapsus de             recto anal repair (RAR®) qui fixe le         9,4 % [4-29] et les douleurs 3,3 à 10 %.
grade 4 ont un taux de récidive après        plexus hémorroïdaire prolabé. Au lieu        La récidive à 5 ans était de 12 % en cas
hémorroïdopexie tellement élevé par          d’exciser les hémorroïdes, le principe       de grade 2 et 31 % en cas de grade 3
rapport à l’hémorroïdectomie pédicu-         est donc de diminuer leur taille et de       [48]. La récidive du prolapsus est plus
laire que cette intervention n’est pas       restaurer les rapports anatomiques des       fréquente en cas de prolapsus de grade
recommandée dans cette situation             plexus hémorroïdaires dans le canal          3 (et surtout de grade 4) opérés par
[43].                                        anal.                                        DGHAL.
                                             Il existe sur le marché différent appa-      L’explication physiopathologique de la
Complications et séquelles
                                             reils : HAL RAR® de AMI, Anuphone®           récidive hémorragique serait la grande
Le taux global et le taux spécifique des     de Legrand et THD®. En cas de DGHAL,         variabilité de vascularisation des
complications qu’elles soient immé-          7 à 9 ligatures artérielles sont réalisées   plexus hémorroïdaires [49]. Le plus
diates (rétention urinaire, thrombose,       en moyenne (durée moyenne d’inter-           souvent, les récidives sont contrôlées
hémorragie) [35, 36] ou tardives (sté-       vention de 20 à 30 mn). En cas HAL-          par un traitement conservateur. Parfois
nose, incontinence, urgences) [35, 36,       RAR®, le nombre moyen de mucopexie           un geste chirurgical, identique ou autre
41-43] sont identiques avec l’hémorroï-      est de 2 à 3, à adapter à chaque patient     (hémorroïdectomie, anopexie agrafée
dectomie pédiculaire et l’hémor-             (durée moyenne d’intervention de 35          circulaire), est nécessaire.
roïdopexie circulaire.                       à 45 mn).
                                                                                          La satisfaction des patients est de 94 %
La douleur postopératoire précoce            Indications                                  à 15 mois et 89 % à 38 mois et plus de
après hémorroïdopexie est moins éle-                                                      90 % des patients opérés referaient la
vée qu’après hémorroïdectomie, deve-         La DGHAL est recommandée en cas              même intervention [44].
nant quasi nulle pour les deux tech-         maladie hémorroïdaire interne grades
                                                                                          Trois études ont comparé la DGHAL à
niques au-delà de 21 jours [35, 36].         2 et 3 symptomatique (grade B) [2]. La
                                                                                          l’hémorroïdectomie pédiculaire (suivi
                                             ligature artérielle seule est déconseil-
Le risque de sténose anale est plus                                                       de un an). Les deux premières, la com-
                                             lée en cas de grade 4 (grade C) [2].
important en cas d’agrafage circulaire                                                    parant à l’hémorroïdectomie fermée,
                                             L’association mucopexie/ligature arté-
bas situé ou prenant de façon circon-                                                     concluaient à une efficacité similaire
                                             rielle donne de meilleurs résultats que
férentielle l’épaisseur de la musculeuse                                                  avec moins de douleurs et une durée
                                             la ligature seule sur le prolapsus et les
(avis d’expert). Le plus souvent, elle est                                                d’hospitalisation plus courte [50, 51].
                                             rectorragies à court et à long terme chez
traitée médicalement (dilatation anale).                                                  La dernière étude a comparé chez
                                             les patients avec une maladie hémor-
                                                                                          114 patients l’hémorroïdectomie au
                                             roïdaire grades 3 [44] et 4 [45]. Le DGHAL
Une incontinence transitoire est                                                          Ligasure et la DGHAL avec mucopexie.
                                             associé à la mucopexie peut être pro-
décrite pour environ 4 % des malades                                                      Elle conclut à une efficacité similaire
                                             posé en alternative à l’hémorroïdopexie
quelle que soit la technique, elle est                                                    sur le contrôle de la douleur et du pro-
                                             (niveau 2) (grade B) [2].
proche de zéro lors des suivis à long                                                     lapsus (96 %) mais avec des suites plus
terme [35, 36, 41, 42]. Le patient doit      L’intérêt de la technique a été noté chez    simples [52].
être prévenu de la survenue fréquente        des patients ayant une maladie de Crohn
                                                                                          Les études randomisées comparant la
d’urgences fécales, d’évacuations frag-      sans atteinte rectale et en urgence en
                                                                                          DGHAL (associée ou pas à une
mentées et de fausses envies qui s’es-       cas d’hémorragie hémorroïdaire sévère
                                                                                          mucopexie) à l’anopexie agrafée circu-
tompent progressivement.                     non contrôlée par le traitement médical.
                                                                                          laire concluent à une efficacité simi-
Il existe des complications spécifiques      Du fait de son mode d’action, la DGHAL       laire avec une moindre morbidité et
à l’hémorroïdopexie, exceptionnelles         n’est pas indiquée en cas d’hémor-           des suites opératoires plus simples :
qu’il faut connaître : perforation rec-      roïdes externes.                             moins de douleurs, de complications

6
hémorragiques (4 % vs 11 %) et une                      Tableau I. Classification anatomique de la maladie hémorroïdaire
reprise plus rapide des activités. Une
                                                 Présentation anatomique                           Présentation clinique
méta-analyse confirme ces résultats [53].
                                                 Grade 1                     Hémorroïdes congestives non prolabées
 Récemment, 2 équipes se sont interro-
                                                 Grade 2                     Hémorroïdes se prolabant lors de la défécation (ou lors d’un effort)
 gées sur l’intérêt du Doppler. Elles ont                                    et se réintégrant spontanément après le passage de la selle
 comparé la DGHAL associée à une
                                                 Grade 3                     Hémorroïdes se prolabant lors de la défécation (ou lors d’un effort)
 mucopexie au geste de mucopexie                                             et nécessitant une réintégration manuelle
 adaptée seule [54] et la DGHAL à une
                                                 Grade 4                     Hémorroïdes prolabées en permanence ne pouvant pas –
 ligature guidée par la vue [55] : l’effica-                                 se réintégrer manuellement
 cité est similaire, avec moins de
­douleurs lorsque les ligatures et les
 mucopexies sont réalisées sous simple           [0-38) et thromboses (1,5 à 7 %) [48]. Les        cations hémorragiques chez les
 contrôle de la vue. Si la première étude        douleurs sont plus fréquentes (18,5 %)            patients avec troubles de l’hémostase
 ne comparait pas la technique de                en cas de mucopexie ou de geste com-              [57]. D’autres n’ont pas noté une aug-
 mucopexie recommandée, la deuxième              plémentaire (type exérèse de marisque)            mentation de l’incidence des accidents
 avait un suivi très court et un faible          associé. Les autres complications                 hémorragiques chez les patients pre-
 nombre de ligature, expliquant le mau-          immédiates sont la dyschésie (1,8 %),             nant des anticoagulants et antiagré-
 vais résultat dans les deux groupes. À          la rétention d’urines (5,5 %), les fistules       gants [45].
 ce jour, on ne peut remettre en cause           (0,5 %) et l’hématome sous-muqueux
 l’intérêt du Doppler d’autant qu’il a été       (3,7 %) [48, 57]. Les complications plus
 montré que réaliser des ligatures à             tardives sont les thromboses hémorroï-
                                                 daires (3 %) et la fissure anale (1,6 %).
                                                                                                   Algorithmes de prise
 l’aveugle (à 1, 3, 5, 7, 9 et 11 heures) fai-
sait manquer chez un tiers des patients
                                                                                                   en charge (Figs 1, 2 et 3)
au moins une artère hémorroïdale [56].           Cas particuliers
                                                  Il faut respecter les règles usuelles de         Si les symptômes motivent un traite-
Complications et séquelles                        la chirurgie hémorroïdaire quelle que            ment, le grade anatomique oriente le
La DGHAL et la mucopexie sont des                 soit la technique employée concernant            choix du traitement. La tendance
techniques dont la morbidité est faible,          la femme enceinte, le patient immuno-            actuelle inclus dans la décision théra-
sans mortalité rapportée à ce jour.               déprimé, le patient atteint de maladie           peutique, notamment chirurgicale, le
                                                  intestinale inflammatoire, de troubles           choix du patient entre la technique la
Les complications immédiates sont le              de la coagulation, sous traitement               plus efficace, la moins morbide ou per-
plus souvent mineures à de type sai-             ­agissant sur la coagulation. Certains            mettant une reprise rapide des activi-
gnement (5 % [0-29]), douleurs (15 %              auteurs ont mis l’accent sur les compli-         tés habituelles [2].

                                       Figure 1. Traitement de la maladie hémorroïdaire.
             La maladie hémorroïdaire est documentée par un examen clinique et les autres étiologies sont écartées

                                                                                                                                                    7
Figure 2. Traitement instrumental de la maladie hémorroïdaire.
    Il existe une maladie hémorroïdaire interne chronique et récidivante non contrôlée par le traitement médical
                                          (régulation transit et veinotoniques)

                          Figure 3. Traitement chirurgical de la maladie hémorroïdaire.
                            Il existe une maladie hémorroïdaire chronique invalidante
                pour laquelle les traitements instrumentaux sont inefficaces ou non recommandés

8
hemorrhoids: randomized controlled trial.       29. Ho YH, Buettner PG. Open compared with
Références                                                  Dis Colon Rectum 2000;43:66-9.                      closed haemorrhoidectomy: meta-analysis
                                                                                                                of randomized controlled trials. Tech
                                                        16. Gupta PJ. Infrared coagulation versus rubber
                                                                                                                Coloproctol 2007 Jun;11(2):135-43.
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                                                        17. Shanmugam V, Thaha MA, Rabindranath KS,
    Nationale Françoise de Colo-Proctologie                                                                     A meta-analysis. Int J Surg 2010;8(4):
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                                                            Systematic review of randomized trials com-
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                                                            Randomised prospective study of endosco-
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                                                            pic rubber band ligation compared with
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