ÉTUDE COMPARATIVE DE MODÈLES MUNICIPAUX INNOVANTS EN LOISIR CULTUREL - LOISIR CULTUREL ET PRATIQUE ARTISTIQUE AMATEUR (LCPAA)
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ÉTUDE COMPARATIVE DE
MODÈLES MUNICIPAUX
INNOVANTS EN LOISIR
CULTUREL
LOISIR CULTUREL ET PRATIQUE ARTISTIQUE AMATEUR (LCPAA)
Ville de Montréal
Décembre 2021ÉTUDE RÉALISÉE PAR ARTENSO POUR LA DIVISION ACTION CULTURELLE ET PARTENARIATS DU SERVICE DE LA CULTURE Supervision Eva Quintas, directrice générale, ARTENSO Marie-Odile Melançon, cheffe de division – Action culturelle et partenariats, Ville de Montréal Coordination Marie-Ève Courchesne, commissaire à la culture – Loisir culturel et pratique artistique amateur, Ville de Montréal Recherche et rédaction Jonathan Rouleau, professionnel de recherche, ARTENSO Avec le soutien de Marie-Ève Courchesne Comité de suivi Les données du portrait sont le fruit d’un travail collaboratif avec les arrondissements et les services centraux de la Ville de Montréal ainsi que d’un comité de suivi composé de : Élodie Choqueux, régisseuse, Service des grands parcs, du Mont-Royal et des sports, Ville de Montréal Antonio Cicchino, gestionnaire immobilier, Service de la gestion et de la planification immobilière, Ville de Montréal Maya El Kheir, architecte – Planification, Service de la culture, Ville de Montréal Julie Fournier, conseillère en développement culturel, Direction des services à la clientèle de l’Île de Montréal, minis- tère de la Culture et des Communications Jean-Marc Labelle, chef de division – Développement social et expertise, Arrondissement Villeray–Saint-Michel– Parc-Extension Geneviève Locas, conseillère en planification, Service de la diversité et de l’inclusion sociale, Ville de Montréal Estelle Ouellette, agente de développement d’activités culturelles, physiques et sportives, Arrondissement Ahunt- sic-Cartierville Simon Rinfret, chef de section – Exploitation des bâtiments, Service de la gestion et de la planification immobilière, Ville de Montréal Santiago Risso, chargé de projets en loisir culturel, Sport et Loisir de l’île de Montréal Frédérik Vachon, chef de division – Sports, loisirs et développement social, Arrondissement Rivière-des-Prairies– Pointe-aux-Trembles Marie-Odile Melançon Marie-Ève Courchesne Révision Amélie Hamel Graphisme Fernando Calderón Étude financée dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal conclue entre la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec.
À PROPOS D’ARTENSO
ARTENSO est un centre collégial de Le territoire de recherche et d’interven-
transfert en pratiques sociales nova- tion du centre est celui de la médiation
trices (CCT-PSN) affilié au cégep de culturelle, entendue comme un champ
Saint-Laurent, à Montréal. Sa mission professionnel de l’action culturelle où
est de promouvoir les intérêts généraux s’élaborent des stratégies, des disposi-
et les enjeux propres à la recherche et à tifs et des outils pour améliorer l’accès
l’innovation en art et engagement social aux productions culturelles et favoriser
dans le domaine de la médiation cultu- l’expression culturelle des citoyen.ne.s.
relle. Ses activités se déploient sous À la jonction des sphères de la culture
trois volets : et du social, les pratiques de médiation
culturelle s’affirment comme un proces-
t La recherche appliquée (enquête,
sus de transmission et d’appropriation
évaluation, recherche-création,
du sens, à travers un rapport person-
recherche-action) ;
nalisé et vivant entre les références
t La formation et le transfert (ate- culturelles et les individus. Ultimement,
liers, séminaires, publications) ; elles visent à faire de chaque personne,
participant.e, visiteur.euse ou specta-
t Le service-conseil (analyse stra-
teur,trice, un.e véritable acteur.trice et
tégique, plans de développement
citoyen.ne culturel.le.
culturel, ressources numériques).
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ÉTUDE COMPARATIVE DE MODÈLES MUNICIPAUX INNOVANTS EN LOISIR CULTUREL
Décembre 2021RAPPEL DE LA DÉMARCHE
Le Service de la culture de la Ville de l’analyse des politiques et des pratiques
Montréal souhaite actualiser l’information dans dix villes – Barcelone (Espagne),
relative aux diverses composantes du Bogota (Colombie), Brasilia (Brésil),
loisir culturel et de la pratique artistique Copenhague (Danemark), Manchester
amateur (LCPAA) sur l’ensemble de (Royaume-Uni), San Francisco (États-
son territoire. Le Service de la culture Unis), Séoul (Corée du Sud), Sydney
a mandaté le centre de recherche (Australie), Trois-Rivières (Canada)
ARTENSO pour réaliser un diagnostic et Vancouver (Canada) –, et des
des lieux et une étude comparative de pratiques inspirantes en matière
modèles municipaux innovants LCPAA d’intervention municipale en LCPAA
de différentes villes québécoises, ont été dégagées relevées. L’analyse
canadiennes et internationales. Le but du rôle des municipalités en matière
de ces deux analyses est de poser de développement du LCPAA servira à
les jalons des prochaines grandes mettre en relief les facteurs de réussite et
orientations municipales en matière de de risque de ces modèles, à émettre des
loisir culturel qui répondront à la Politique pistes de travail et à soulever des enjeux
de développement culturel 2017-2022 relatifs à Montréal. Mis ensemble dans
Conjuguer la créativité et l’expérience un deuxième temps, l’Étude comparative
culturelle citoyenne à l’ère du numérique de modèles municipaux innovants en
et de la diversité, et qui se déploieront loisir culturel et le Diagnostic des lieux
pleinement dans la vision 2030 de en pratique artistique amateur serviront
la Ville de Montréal, afin de favoriser autant à nourrir la réflexion qu’à planifier
la participation culturelle citoyenne, et à concevoir les mesures, les actions
notamment au sein des quartiers. Ainsi, et les objectifs de développement du
la présente étude permet le relevé et loisir culturel.
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ÉTUDE COMPARATIVE DE MODÈLES MUNICIPAUX INNOVANTS EN LOISIR CULTUREL
Décembre 2021FAITS SAILLANTS
L’Étude comparative a recensé les Le caractère transversal du LCPAA une approche où les services publics
meilleures pratiques locales, natio- est à la fois un atout et un obstacle à gèrent principalement des espaces et
nales et internationales en matière son appréhension, ce dernier n’étant des infrastructures et font appel à la
de modèles municipaux innovants pas conceptualisé de la même communauté plus qu’ils ne l’orientent
en loisir culturel et pratique artistique manière par les villes présentées ou la soutiennent, au Canada (hors
amateur (LCPAA). La Ville a confié dans le corpus : on parle tantôt Québec) s’ajoute l’expression de
ce mandat au centre ARTENSO afin d’arts communautaires ou d’arts valeurs et d’orientations collectives
de contribuer à alimenter les orienta- volontaires, tantôt de participation beaucoup plus sociales. En nous
tions futures et d’appuyer les actions créative ou d’art socialement engagé. inspirant de la typologie développée
en matière de loisir culturel. Cette nomenclature s’enracine dans par Thibault, nous qualifions de
des politiques culturelles et des « municipalité-partenaire » les
Par le relevé et l’analyse des plans de développement culturel de approches de Manchester, San
politiques et des pratiques dans manière plus ou moins formelle, en Francisco, Sydney et Vancouver
dix villes – Barcelone (Espagne), fonction des modes d’intervention de (modèle 1).
Bogota (Colombie), Brasilia la municipalité et de ses priorités. Les
(Brésil), Copenhague (Danemark), différents termes utilisés renvoient Dans les pays de tradition latine, l’État
Manchester (Royaume-Uni), San presque toujours à la production – est au cœur des politiques et il perçoit
Francisco (États-Unis), Séoul (Corée moins souvent à la circulation – des les communautés comme des béné-
du Sud), Sydney (Australie), Trois- expressions culturelles citoyennes et ficiaires. On y trouve peu de services
Rivières (Canada) et Vancouver à des visées d’émancipation culturelle dits de loisir, mais plutôt des services
(Canada) –, nous avons dégagé et sociale à travers la collaboration sectoriels de sport, de plein air, de jeu-
des pratiques inspirantes en matière entre populations, organisations et nesse, etc. Le bénévolat y est peu ré-
d’intervention municipale en LCPAA. administrations. pandu. Dans le cadre de cette étude,
Les critères de sélection des villes nous qualifions de « municipalité-pro-
sont basés sur leur comparabilité Suivant la typologie développée par vidence » les orientations de Bogota,
avec Montréal (transversalité du André Thibault (2020), on constate Barcelone et Séoul (modèle 2).
LCPAA, composition de l’écosystème, que dans les pays anglo-saxons,
utilisation du LCPAA comme levier comme le Canada et le Royaume- Enfin, les pays d’influence politique
de développement, enjeux liés à Uni, la municipalité agit comme mixte sont, quant à eux, caractérisés
l’infrastructure et aux équipements), partenaire des communautés, et par la recherche d’un équilibre entre
la diversité et la qualité des initiatives non en intervenant directement. Le une société civile forte et un gou-
(politiques culturelles, plans de champ des services municipaux vernement « providence » de type
développement, programmes) et la en matière de loisir inclut toujours social-démocrate. Le modèle québé-
variété de modèles d’intervention en les parcs, d’où l’appellation « Parks cois emprunte aux visées de ce troi-
LCPAA (partenariats public-privé, and Recreation ». Les dépenses en sième type, que nous qualifions de
niveaux et échelles d’intervention de loisir sont majoritairement affectées « modèle hybride », et qui comprend
la municipalité, approches centralisée aux espaces et aux infrastructures. les villes de Brasilia, Copenhague et
et décentralisée). Alors que les États-Unis privilégient Trois-Rivières (modèle 3).
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ÉTUDE COMPARATIVE DE MODÈLES MUNICIPAUX INNOVANTS EN LOISIR CULTUREL
Décembre 2021MODÈLE 1
LA MUNICIPALITÉ-PARTENAIRE
MANCHESTER, SAN FRANCISCO, SYDNEY, VANCOUVER
CARACTÉRISTIQUES DU MODÈLE 1 :
t L’approche « parks and recreation » est adoptée;
t Les dépenses sont majoritairement affectées aux espaces et aux infrastructures ;
t La préséance, l’autonomie et l’autosuffisance des communautés caractérisent les relations avec la municipalité.
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ÉTUDE COMPARATIVE DE MODÈLES MUNICIPAUX INNOVANTS EN LOISIR CULTUREL
Décembre 2021Dénomination
Données sociodémogra- municipale de la
Ville Contexte Modèle Politique Initiative
phiques pratique artistique
amateur
Manchester Population La ville est l’un des ber- Ce sont principalement Manchester Cultural « Community arts » et Le site web
553 230 ceaux des mouvements les fiducies de loisirs, Ambition (2016-2026) : « voluntary arts », Manchester
coopératifs et communau- les « leisure trusts », la priorité est d’intervenir c’est-à-dire les Community Central
PIB par habitant.e taires. qui offrent une pro- dans les quartiers où pratiques ancrées est une plateforme
75 600 $ (CA) grammation en loisir l’offre est peu déve- localement qui four- pour la mutualisa-
Les arts communautaires
culturel. loppée et de faciliter la nissent des occasions tion et le partage de
Pourcentage de la popu- constituent un élément
concertation entre orga- citoyennes de parti- connaissances. Les
lation née en dehors du essentiel de l’écologie
nisations culturelles. ciper aux arts et qui groupes commu-
pays artistique et culturelle, mais
contribuent au déve- nautaires et les
sont peu couverts par les Elle fait peu mention
25 % loppement inclusif et entreprises sociales
circuits officiels de finance- de la pratique artistique
dynamique de la ville. peuvent y obtenir du
Revenu annuel moyen ment de la culture. amateur.
soutien, que ce soit
64 370 $ (CA) pour la recherche
Taux de chômage de financement ou
pour mutualiser des
3%
ressources.
San Francisco Population La hausse du prix des Le San Francisco Le San Francisco « Community arts », Le Community Arts
874 961 loyers, due à l’afflux de Recreation and Park Recreation and Park c’est-à-dire les pra- Stabilization Trust
travailleur.euse.s du milieu Department, une Department ne s’est tiques artistiques et (CAST) propose un
PIB par habitant.e de la technologie et à la entité municipale, pas doté d’une politique communautaires qui modèle commercial
117 1140 $ (CA) faible construction de nou- gère les centres de culturelle. C’est le Strate- contribuent à transcen- de société de déve-
veaux logements, a conduit loisirs, les parcs, les gic Plan (2020-2024) qui der les barrières ra- loppement commu-
Pourcentage de la popu- à l’embourgeoisement et à infrastructures et les détaille les orientations ciales, culturelles, éco- nautaire, adapté pour
lation née en dehors du l’érosion du tissu social de équipements, particu- globales de l’action nomiques et politiques servir les organismes
pays plusieurs quartiers. lièrement ; sa division culturelle à San Francis- entre les communautés. artistiques à but non
34 % Cultural Arts veille à co, notamment : renfor- lucratif. Les inves-
Une des villes comptant le
ce que les arts soient cer la qualité et l’acces- tisseur.euse.s de
Revenu annuel moyen plus grand nombre d’ar-
accessibles à tou.te.s. sibilité des programmes CAST bénéficient de
84 990 $ (CA) tistes et d’organisations ar-
de loisirs ; augmenter déductions fiscales
tistiques par habitant.e aux
Taux de chômage annuellement le nombre : les fonds sont
États-Unis, où s’y côtoient
de participant.e.s aux utilisés pour acheter
6% autant des institutions de
programmes de loisirs ; des biens immobi-
renommée internationale
et effectuer un recense- liers, que CAST loue
que des organisations ar-
ment (portrait) dans un à des prix inférieurs
tistiques communautaires
centre de loisirs et un à ceux du marché
profondément ancrées
clubhouse (centre à des organisations
dans les quartiers.
communautaire). artistiques à but non
lucratif, selon un mo-
dèle de location avec
option d’achat.Dénomination muni-
Données sociodé-
Ville Contexte Modèle Politique cipale de la pratique Initiative
mographiques
artistique amateur
Sydney Population La population de Sydney Outre l’administration Les priorités de la « Creative participation », Pendant que cer-
5 312 163 devrait augmenter de des infrastructures et politique Creative City c’est-à-dire la valorisation taines villes entre-
20 %, soit 1 million de des espaces (14 centres Cultural Policy and Action de l’expression créative tiennent une relation
PIB par habitant.e personnes, d’ici 2031. communautaires où se Sustainable Sydney 2030 individuelle dans divers difficile avec la nuit,
73 990 $ (CA) La ville est confrontée déroulent des activités en sont notamment d’ac- lieux, officiels ou non. considérée comme un
à des défis majeurs, LCPAA), la Ville de Sydney croître la visibilité de la territoire à craindre, à
Pourcentage de la notamment le coût de la soutient les communautés créativité dans le domaine éviter et à réglemen-
population née en vie et les prix de l’immo- par quelques programmes public, d’investir dans ter, la Ville de Sydney
dehors du pays bilier élevés. de subvention, principale- la durabilité du secteur s’est dotée d’un
47,7 % ment à travers le travail du créatif, de soutenir la cadre stratégique et
Depuis 2014, la Ville de
Cultural and Community participation culturelle et d’un plan d’action
Revenu annuel Sydney a mis l’ac-
Committee en « creative d’améliorer l’accès aux pour développer son
moyen cent sur la musique
participation ». activités culturelles. économie nocturne,
66 390 $ (CA) devant public live, les
OPEN Sydney (2013-
salles de spectacles et
2030).
Taux de chômage l’économie nocturne,
5% après l’introduction des
lois controversées du
gouvernement de l’État
de la Nouvelle-Galles
du Sud sur le lock-out,
à la suite de bagarres et
d’agressions près des
pubs d’un haut lieu de la
vie nocturne.
Vancouver Population À Vancouver, les projets La mission du Vancouver La Vancouver Park Board « Community-engaged Le plan stratégique
675 218 artistiques communau- Board of Parks and Re- Arts Policy reconnaît que arts » et « social VanPlay est un outil
taires se déroulent dans creation est de fournir, de les arts sont un élément practice », c’est-à-dire visant à faciliter la
PIB par habitant.e des centres communau- préserver et de défendre essentiel d’une ville créa- l’art comme catalyseur prise de décisions
39 914 $ (CA) taires, des parcs, des les services de parcs et tive et équilibrée; elle vise pour la création du Vancouver Park
piscines et les rues de de loisirs au profit de tou. à faciliter la participation de communautés Board. Il fournit no-
Pourcentage de la la ville, ainsi que dans te.s les citoyen.ne.s et de et l’accès aux arts pour dynamiques et engagées, tamment des straté-
population née en des lieux artistiques l’environnement. Vancou- tou.te.s. et la création et la gies pour répondre au
dehors du pays traditionnels comme les ver est la seule municipa- valorisation d’espaces contexte de transfor-
45 % théâtres et les galeries, lité au Canada à posséder pour activer les mation des services
incarnant ainsi la vision un conseil des parcs élu processus créatifs et les des parcs et des
Revenu annuel d’une ville où les parcs (Vancouver Board of Parks expériences artistiques loisirs.
moyen et les centres commu- and Recreation). sociales, coopératives et
88 082 $ (CA) nautaires reflètent la collaboratives.
Les Community Centre As-
vitalité culturelle de la
Taux de chômage sociations (CCA) sont des
communauté.
6,6 % partenaires privilégiés dans
la prestation de services
et jouent un rôle important
dans le système de loisirs
de la Ville.QUE RETENIR ?
t Bien qu’elle varie en forme et en substance, l’intervention des villes du
modèle 1 se consacre moins à la programmation qu’à l’infrastructure
qui permet de l’activer. Ces villes comptent tout de même des priorités
stratégiques, souvent communautaristes, qu’elles font valoir dans leur
programme de soutien.
t Les administrations municipales incitent les fondations qui sollicitent
des dons (déductibles d’impôt) à soutenir les infrastructures et les pro-
grammes municipaux et communautaires.
t En couvrant le champ complet des parcs, de la participation culturelle
citoyenne et du loisir, les services municipaux du modèle 1 parviennent
à créer des synergies entre les organisations communautaires et cultu-
relles, la population et la pratique artistique amateur sur le territoire. Le
fait que Vancouver se soit dotée d’une politique culturelle pour ses parcs
en témoigne.
t Les maillages entre vie culturelle nocturne et pratique artistique ama-
teur demeurent peu étudiés, et les travaux de Sydney en la matière sont
assez innovants et inspirants.
t En plus de leur portefeuille de biens immobiliers, ces villes cherchent à
faciliter l’utilisation d’espaces pour une occupation temporaire, non plani-
fiée, ou pour des événements spéciaux dans le domaine public, notam-
ment dans les parcs et sur la route.
t Les enjeux liés à la réconciliation et à la décolonisation dans les façons
dont les arts communautaires sont gérés, produits, organisés et reçus
ont fait l’objet d’une attention soutenue à Vancouver, en raison de la
convergence des services de l’action culturelle et de la réconciliation, et
à Sydney, qui a annoncé la création d’un centre culturel et communau-
taire autochtone.
t La création de lieux destinés à des disciplines ou des pratiques spéci-
fiques est répandue au sein du modèle 1.
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ÉTUDE COMPARATIVE DE MODÈLES MUNICIPAUX INNOVANTS EN LOISIR CULTUREL
Décembre 2021MODÈLE 2
LA MUNICIPALITÉ-PROVIDENCE
BOGOTA, BARCELONE, SÉOUL
CARACTÉRISTIQUES DU MODÈLE 2 :
t L’approche adoptée est celle de la municipalité interventionniste, qui perçoit les communautés
comme des bénéficiaires ;
t Le bénévolat y est peu répandu ;
t L’État est au cœur des politiques.
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ÉTUDE COMPARATIVE DE MODÈLES MUNICIPAUX INNOVANTS EN LOISIR CULTUREL
Décembre 2021Dénomination municipale
Données sociodé-
Ville Contexte Modèle Politique de la pratique artistique Initiative
mographiques
amateur
Bogota Population Au cours des 20 der- La programmation Le Planes Estratégicos « Arts communautaires », La ville de Bogota
7 412 566 nières années, la Ville a culturelle est principa- Culturales (plans straté- c’est-à-dire la promotion de soutient des initiatives
reconnu que la culture lement offerte par six giques culturels) (2019) l’éducation artistique, de la artistiques, culturelles
PIB par habitant.e était un moyen efficace institutions administrées souhaite localiser les démocratie culturelle et du et patrimoniales grâce
9 804 $ (CA) pour favoriser l’inclusion par le Secrétariat à la actions culturelles pour droit culturel comme conditions à un appel à projets
et la participation, mais culture, aux loisirs et au renforcer le tissu social essentielles à une ville du- qui stimule l’économie
Pourcentage de la ce n’est que récemment sport, dont la mission et les relations dans les rable, dynamique et en santé. et permet d’effectuer
population née en que cela a été intégré est notamment de quartiers, les districts, les des suivis dans des
dehors du pays dans une vision à moyen garantir l’accès, l’inclu- localités et les territoires en quartiers de Bogota.
2% terme. sion et la participation vue de favoriser l’exercice Ces derniers sont
aux infrastructures et de la citoyenneté culturelle. définis dans le cadre
Revenu annuel La Ville a entre autres
de formuler et mettre en de la politique de la
moyen investi dans le déve-
œuvre des politiques ville pour l’amélioration
9 958 $ (CA) loppement d’espaces
en matière d’arts, de intégrale des quartiers,
culturels alternatifs pour
culture, de patrimoine et laquelle détermine
Taux de chômage le théâtre, la musique et
de loisir et sport. des zones prioritaires
18 % les événements publics.
d’intervention (API) et
propose des actions
et des projets straté-
giques pour l’adminis-
tration du district.
Barcelone Population Héritage du « modèle L’Institut de Cultura de En 2019, la Ville a lancé « Participation culturelle », Vers une politique
1 664 182 Barcelone », la ville Barcelona, connu sous Vers une politique pu- c’est-à-dire la prise en compte publique de
est marquée par de le nom d’ICUB, est un blique d’éducation et de la des nombreuses formes que l’éducation et de
PIB par habitant.e profondes inégalités organisme municipal qui culture, une mesure gou- peut prendre la participation la culture affirme
62 480 $ (CA) sociales et par des se consacre à la mise vernementale représentant culturelle et la mobilisation des que l’éducation et la
inégalités d’accès aux en œuvre des politiques un premier pas dans le compétences des personnes formation à l’enseigne-
Pourcentage de la ressources (entre les municipales en matière développement d’une afin d’en faire de véritables ment et à la pratique
population née en quartiers centraux et les de culture, agissant politique publique trans- acteur.trice.s culturel.le.s. artistique des citoyen.
dehors du pays quartiers périphériques). comme un catalyseur de versale de la culture et de ne.s doit contribuer de
21 % la culture dans la ville. l’éducation. La mesure vise manière significative à
La Ville propose donc
à permettre à la population assurer leur participa-
Revenu annuel une programmation La Ville, quant à elle,
d’exercer son droit culturel tion à la vie culturelle
moyen culturelle qui vise à unir gère l’infrastructure
en prenant part à la vie de la ville.
68 180 $ (CA) les gens et à réduire les de 52 centres com-
culturelle de la ville.
inégalités, en donnant munautaires, dont 17
Taux de chômage à tou.te.s ses citoyen. sont pilotés par des Cette politique reconnaît
16 % ne.s une voix dans sa organismes à but non la dimension pédagogique
démocratie et un accès lucratif (OBNL) et 35 par des projets culturels popu-
à l’ensemble de l’offre le privé. La Ville maîtrise laires et communautaires
culturelle. toutefois l’orientation des développés par la popula-
services offerts. tion, les projets de création
artistique communautaire
participatifs et les groupes
et collectifs informels.Dénomination municipale
Données sociodémo-
Ville Contexte Modèle Politique de la pratique artistique Initiative
graphiques
amateur
Séoul Population Après une croissance La Seoul Foundation Le plan culturel, « Arts communautaires », La Campagne
9 733 509 rapide axée sur for Arts and Culture intitulé Seoul Culture c’est-à-dire les activités pour les arts
l’industrie au cours des (SFAC) est une orga- Vision 2030, vise à culturelles et artistiques dans communautaires
PIB par habitant.e soixante dernières an- nisation publique à but promouvoir la partici- divers domaines et la création est un projet visant à
47 320 $ (CA) nées, la Ville de Séoul non lucratif créée et pation culturelle afin d’un environnement au sein encourager les clubs
se concentre désormais financée par le minis- de Çs’attaquer à des duquel la population peut artistiques et les
Pourcentage de la sur les industries ter- tère de la Culture, des problèmes sociaux. volontairement produire et festivals communau-
population née en tiaires et sur la créativi- Sports et du Tourisme Souvent par le biais apprécier les arts de façon taires locaux dans
dehors du pays té, l’engagement et du gouvernement mé- de projets communau- quotidienne. toute la ville. Organi-
2,5 % le bonheur des tropolitain de Séoul qui taires, le plan vise à sée par la municipa-
citoyen.ne.s. administre des lieux et créer un changement lité et la Division des
Revenu annuel moyen pilote des programmes culturel en faisant des arts communautaires
52 170 $ (CA) En 2013, le droit de
en arts communau- citoyen.ne.s de véri- de la Fondation de
jouir de la culture a
Taux de chômage taires. tables créateur.trice.s Séoul pour les arts et
été inscrit dans la loi
culturel.le.s. la culture, elle sou-
4% sud-coréenne comme
tient une variété d’ini-
un droit humain fonda-
tiatives artistiques
mental. La définition de
communautaires, of-
la culture a été élargie
frant des plateformes
pour couvrir toutes les
et des lieux où les
parties de la vie d’un
gens peuvent créer
individu, sans se limiter
et apprécier l’art.
aux arts.QUE RETENIR ?
t L’approche interventionniste des villes du modèle 2 autorise une grande
pénétration du LCPAA dans les différents services de la Ville (éducation,
développement social, transport et mobilité), notamment à travers des
programmes de financement qui ne distinguent pas toujours les arts
professionnels des arts communautaires.
t Ces villes sont très impliquées dans les mécanismes intergouvernemen-
taux de gestion culturelle, comme l’Agenda 21 de la culture.
t Les activités en LCPAA se déploient dans un réseau développé et éten-
du d’infrastructures, et profitent de campagnes de promotion soutenues.
t Ces municipalités ont développé des indicateurs qui dépassent les me-
sures de rendement, notamment sur les effets des programmes artis-
tiques culturels sur le bien-être et le bonheur.
t Les dimensions éducatives de la culture sont particulièrement déve-
loppées dans le modèle, tout comme les maillages entre recherche et
développement du LCPAA.
t Les trois municipalités à l’étude privilégient les interventions culturelles
en périphérie ou dans les quartiers mal desservis en offre culturelle.
t L’approche hyperinterventionniste du modèle 2 peut inhiber la production
de projets et de programmes pensés par et pour les communautés et les
collectivités.
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ÉTUDE COMPARATIVE DE MODÈLES MUNICIPAUX INNOVANTS EN LOISIR CULTUREL
Décembre 2021MODÈLE 3
HYBRIDE
BRASILIA, COPENHAGUE, TROIS-RIVIÈRES, MONTRÉAL
CARACTÉRISTIQUES DU MODÈLE 3 :
t La recherche d’un équilibre entre une société civile forte et un gouvernement « providence »
de type social-démocrate sous-tend ce modèle ;
t Le modèle québécois emprunte aux visées de ce troisième type.
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ÉTUDE COMPARATIVE DE MODÈLES MUNICIPAUX INNOVANTS EN LOISIR CULTUREL
Décembre 2021Dénomination
Données municipale de la
Ville Contexte Modèle Politique Initiative
sociodémographiques pratique artistique
amateur
Brasilia Population La priorité du Secréta- Le Secrétariat articule La loi organique de « Participation cultu- La loi Rouanet est
2 974 703 riat de la culture et de et coordonne les orien- la culture modernise relle », c’est-à-dire une règle fédérale
l’économie créative du tations culturelles du la gestion du Dépar- la contribution des qui fixe les règles du
PIB par habitant.e district fédéral (DF) est DF, et il administre no- tement de la culture pratiques artistiques mécénat privé direct
30 920 $ (CA) le développement social, tamment une vingtaine du DF, institue un citoyennes et des par l’octroi d’avan-
notamment la mobilisation de lieux culturels, dont fonds des politiques infrastructures cultu- tages fiscaux pour la
Pourcentage de la popu- des artistes et la création des centres culturels, culturelles , renforce relles au développe- réalisation de projets
lation née en dehors du d’infrastructures culturelles des cinémas et des la participation sociale ment social, notam- culturels convenus
pays pour éradiquer la pauvre- musées où se déploie décentralisée et ap- ment pour éradiquer la avec le ministère de
0,3 % té et diffuser les biens et du LCPAA. porte des instruments pauvreté. la Culture.
services culturels produits capables d’assurer le
Revenu annuel moyen dans le DF. maintien et la pérennité
28 3675 $ (CA) des espaces culturels.
Taux de chômage
14,8 %
Copenhague Population La population de La Commission culture La politique de la « Culture et loisir La plateforme
623 404 Copenhague augmentera et loisirs, une instance culture et des loisirs culturel », c’est-à-dire Bookbyen.dk permet
de 18 % d’ici 2025, ce municipale, est com- (2020-2023) fixe le la possibilité pour la aux organisations et
PIB par habitant.e qui équivaut à 100 000 posée de 11 membres. cadre du dévelop- population de concréti- à leurs membres de
117 045 $ (CA) résident.e.s. supplé- Les membres de la pement du territoire ser ses idées créa- réserver des lieux
mentaires Maintenir des Commission sont char- pour une période de tives en collaboration et des équipements
Pourcentage de la popu- espaces accessibles et gés de l’administration quatre ans. Au cœur avec les acteur.trice.s pour le loisir culturel.
lation née en dehors du abordables pour l’activi- immédiate des tâches de cette politique se du loisir, l’adminis- Elle offre également
pays té culturelle est l’un des culturelles et des loisirs trouvent les commu- tration municipale, et la possibilité de re-
23 % enjeux auquel la Ville doit des communes ainsi nautés elles-mêmes, les acteurs privés et chercher les activités
répondre. que des services aux la possibilité pour les publics. se déployant sur le
Revenu annuel moyen citoyen.ne.s, y compris habitant.e.s de Co- territoire et de s’y
46 200 $ (CA) les tâches concernant penhague de dévelop- inscrire.
Taux de chômage les « culture houses » per leur propre ville,
(maisons de la culture) un espace pour les
5,2 %
et la coopération avec enfants et la poursuite
les institutions privées du développement des
et autonomes de la installations culturelles
zone desservie par la et de loisirs.
Commission.Dénomination
Données sociodé- municipale de la
Ville Contexte Modèle Politique Initiative
mographiques pratique artis-
tique amateur
Trois-Rivières Population Trois-Rivières a investi La Direction de la La culture : une question « Pratique artistique Depuis 40 ans,
138 500 notablement dans ses culture, des loisirs et de capitale place le droit de et culturelle des le programme
infrastructures cultu- la vie communautaire participer à la vie culturelle au citoyens », c’est- Découvertes
PIB par habitant.e relles depuis le début comprend six divisions, centre de sa politique : par son à-dire la pratique culturelles permet à
33 725 $ des années 2000. Tout dont le Service des programme de lutte contre artistique et culturelle des artistes-citoyen.
en conservant ses activités récréatives l’exclusion culturelle, elle favo- citoyenne sous ses ne.s, notamment des
Pourcentage de la acquis en matière de et communautaires, le rise l’accès à la culture pour formes les plus va- aîné.e.s, de se pro-
population née en diffusion de la culture et Service du développe- tou.te.s, particulièrement celles riées et la participa- duire dans des salles
dehors du pays de développement du ment social, la Corpora- et ceux qui viennent tion des citoyen.ne.s normalement réser-
3,2 % tourisme culturel, elle tion des événements de de classes défavorisées, à la vie culturelle vées aux pratiques
porte maintenant davan- Trois-Rivières et Culture qui vivent des situations de dans le respect des artistiques profes-
Revenu annuel tage ses efforts vers la Trois-Rivières. La Ville a handicap ou qui sont exclu.e.s différences liées aux sionnelles, ou d’expo-
moyen participation citoyenne. créé cette dernière, dont de la vie culturelle pour des conditions sociales ser des œuvres dans
36 808 $ le modèle s’apparente raisons sociales. et économiques des les espaces gérés
aux fiducies en loisir du individus. par Culture Trois-Ri-
Taux de chômage
Royaume-Uni, en 1997 vières.
5,9 % sous la dénomination de
Corporation de déve-
loppement culturel de
Trois-Rivières. Elle opère
la liaison entre l’adminis-
tration municipale, les
acteur.trice.s de la
scène culturelle et les
citoyen.ne.s.
Montréal Population La ville bénéficie du La Ville centre partage La Politique de développement « Loisir culturel et
2 069 849 statut de métropole des compétences, des culturel 2017-2022 mise sur pratique artistique
provinciale et a signé obligations et des pou- la participation culturelle et amateur ».
PIB par habitant.e l’entente Réflexe. voirs particuliers avec citoyenne au cœur des enga-
70 274 $ ses 19 arrondissements gements et des actions pour
Elle privilégie une dé-
en matière de culture et soutenir l’expérience citoyenne
Pourcentage de la centralisation de l’offre
de loisir. comme levier de développe-
population née en culturelle dans les quar-
ment social, économique et
dehors du pays tiers, notamment par Les engagements et les
culturel, en plus de contribuer
les bibliothèques et les responsabilités de la
19 % à favoriser la mixité et le lien
maisons de la culture, Ville centre sont articu-
social.
Revenu annuel qui visent à offrir des lés autour du soutien et
moyen milieux de vie de qualité du développement du -La priorité de la politique
39 8579 $ à l’échelle humaine et milieu sur l’ensemble du culturelle 2017-2022 pour le
qui favorisent la diversité territoire. loisir culturel est d’adapter
Taux de chômage culturelle. l’offre d’activités aux réalités
6,9 % démographiques montréa-
laises.Dénomination
Données sociodé- municipale de la
Ville Contexte Modèle Politique Initiative
mographiques pratique artistique
amateur
Montréal La Ville a son propre Les arrondissements L’Entente sur le dévelop-
conseil des arts sous le ont une responsabilité pement culturel 2021-2024
modèle anglais (at arm’s locale, notamment l’offre s’articule autour de deux axes
length). de services à la popula- de développement : l’aména-
tion de leur territoire. gement culturel du territoire,
Montréal bénéficie d’un
la participation citoyenne et
investissement impor-
l’accessibilité à la culture.
tant du gouvernement
L’entente place le.la
du Québec grâce à
citoyen.ne acteur.trice au
l’Entente sur le dévelop-
cœur de ses interventions et
pement culturel.
privilégie la mise en œuvre
de projets qui ont pour but
la participation citoyenne et
l’accessibilité à la culture, en
concertation avec les arron-
dissements, les citoyen.ne.s,
les acteur.trice.s du milieu et
les partenaires locaux.
L’étude Diagnostic et plan
d’action montréalais de la
pratique artistique amateur
2012-2017 a permis de
renouveler l’offre municipale
en pratique artistique amateur
par des programmes de sou-
tien et des projets soutenus
plus inclusifs, qui répondent
aux besoins spécifiques des
populations, particulièrement
des populations éloignées de
l’offre municipale.
Le LCPAA s’intègre également
dans différentes politiques et
des plans d’action à visées
transversales.QUE RETENIR ?
t Ce modèle est celui qui
s’apparente le plus à l’approche
montréalaise en LCPAA, le
leadership étant partagé entre
diverses instances.
t Les trois autres municipalités
à l’étude (Brasilia, Copenhague
et Trois-Rivières) ne font pas de
distinction entre les organismes
culturels et artistiques amateurs
et les professionnels dans les
critères d’admissibilité aux
programmes et pour la réalisa-
tion des activités et des projets
de LCPAA.
18
ÉTUDE COMPARATIVE DE MODÈLES MUNICIPAUX INNOVANTS EN LOISIR CULTUREL
Décembre 2021PISTES DE RÉFLEXION
Dans cette section sont présentées des pistes de réflexion qui découlent des
modèles présentés et qui pourraient nourrir l’orientation stratégique du déve-
loppement du champ du LCPAA à Montréal. Elles sont regroupées en cinq ca-
tégories : financement, infrastructures et équipements, intervention, politiques
et plans de développement, et recherche.
Financement Infrastructure et équipements
Objectif : Soutenir et valoriser le Objectif : Soutenir le déploiement
LCPAA sur l’ensemble du territoire plein et entier du LCPAA à travers
grâce à des mécanismes de finance- une infrastructure qui se veut un vec-
ment. teur de proximité et d’attractivité.
t 1 : Envisager la possibilité de t 5 : Étudier la possibilité de créer
créer des locaux consacrés ou de valoriser des lieux gravi-
au LCPAA dans les nouvelles tant autour de disciplines ou de
constructions résidentielles à pratiques spécifiques.
haute densité.
t 6 : Recenser et faire connaître
t 2 : Tester le microfinancement les lieux et les espaces pour la
d’interventions créatives en diffusion de la pratique artis-
LCPAA, qui vise à expérimenter tique amateur et réfléchir à des
de nouvelles pratiques à petite partenariats avec des acteurs
échelle, à l’instar de Sydney. publics ou privés afin de l’en-
courager.
t 3 : Réaliser un chantier d’étude
sur les leviers de financement t 7 : Réaliser une étude de
philanthropique en LCPAA. faisabilité pour la création d’un
centre de pratique artistique
t 4 : Examiner les mécanismes
amateur, comme le Pine Street
de financement pour offrir aux
Creative Arts Centre à Sydney.
organismes des espaces abor-
dables, notamment à travers la t 8 : Étudier la possibilité de
stabilisation du prix des loyers, fournir un accès par adhésion
les incitatifs fonciers, les projets à des espaces créatifs et à des
multipartites public-privé et équipements.
l’accompagnement dans le
t 9 : Réaliser un chantier sur les
domaine immobilier.
façons d’encourager la mutua-
lisation de matériel et d’équi-
pements spécialisés pour le
LCPAA.
19
ÉTUDE COMPARATIVE DE MODÈLES MUNICIPAUX INNOVANTS EN LOISIR CULTUREL
Décembre 2021Intervention culturelles clés, des entreprises les modèles opérationnels, ou
et/ou des partenaires de l’ensei- les aménagements nécessaires
Objectif : Encourager les expressions gnement supérieur afin de déve- pour le développement du
culturelles citoyennes sur le domaine lopper des laboratoires vivants LCPAA.
public de la ville et dans ses quar- en LCPAA.
t 19 : Soutenir des maillages
tiers, à grande et à petite échelle, de t 15 : Réfléchir aux passerelles entre LCPAA et économie
façon permanente ou temporaire, en entre les différents niveaux de culturelle nocturne, en particu-
toute saison et à toute heure du jour. compétences en LCPAA lier dans la mise en disponibilité
t 10 : Favoriser la réalisation d’ac- – débutant, intermédiaire, d’espaces et de lieux entre 18 et
tivités pilotes en LCPAA dans avancé – et les milieux profes- 22 heures.
les espaces urbains inoccupés sionnels.
ou en transition et mobiliser 16 : Envisager les façons de
t Recherche
les organisations de la société communiquer sur l’offre en
civile pour leur gestion et leur LCPAA et renforcer la coordi- Objectif : Connaître les leviers et les
coordination. nation entre les organismes et freins au développement du LCPAA
t 11 : Réfléchir à des façons de les lieux offrant des activités et produire des données probantes
réaliser des projets créatifs en complémentaires. pouvant éclairer la prise de décisions.
partenariat avec des socié-
t 20 : Entamer une réflexion sur
tés privées afin de déployer
les façons de se doter d’indica-
le LCPAA sur le territoire (par Politiques et plans
teurs pour mesurer les visées et
exemple, interventions sur des de développement
les effets du LCPAA.
terrains en friche).
Objectif : Concrétiser les orientations t 21 : Entreprendre une dé-
t 12 : Étudier le développement
du développement du LCPAA à tra- marche de réflexion sur la déno-
d’outils numériques ou d’appli-
vers des gestes politiques de recon- mination du LCPAA, notamment
cations permettant de regrouper
naissance et de valorisation. sur le système de valeurs et les
et de diffuser systématiquement
mécanismes de financement qui
les données des activités en t 17 : Approfondir les arrimages
l’encadrent.
LCPAA et entamer une réflexion entre les plans de développe-
sur les données ouvertes pour ment du LCPAA et les politiques t 22 : Réaliser une étude sur
les organisations culturelles et ou plans de développement l’écart entre l’offre et les besoins
communautaires œuvrant en municipaux, notamment en ma- des citoyen.ne.s en matière
LCPAA. tière de transport, de transition de LCPAA, et la comparer
écologique et de diversité et avec l’étude de l’offre effectuée
t 13 : Aider les organisations et
inclusion sociale. en 2012.
la population à produire des
activités et des événements en t 18 : Examiner les maillages t 23 : Organiser la tenue d’un
LCPAA sur le domaine public, entre les différents services forum, en partenariat avec le
notamment en facilitant les de la Ville dans les lieux com- World Cities Culture Forum,
processus d’approbation pour la munautaires municipaux pour avec les villes sélectionnées
tenue d’activités. évaluer les tendances de la pour l’étude afin d’échanger
demande citoyenne, l’éventail sur les bonnes pratiques et les
t 14 : Développer des parte-
des programmes de soutien, enjeux en LCPAA.
nariats avec des institutions
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ÉTUDE COMPARATIVE DE MODÈLES MUNICIPAUX INNOVANTS EN LOISIR CULTUREL
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