UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L'ASTHME - Fièrement soutenu par: Ontario Lung Association

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UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L'ASTHME - Fièrement soutenu par: Ontario Lung Association
UN PAS EN AVANT
  DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L’ASTHME

Fièrement soutenu par:                     Janvier 2019
UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L'ASTHME - Fièrement soutenu par: Ontario Lung Association
À PROPOS   L’Association pulmonaire est un organisme sans but lucratif
           voué à aider tous les Canadiens et Canadiennes à respirer.
           Notre communauté de donneurs, de patients, de chercheurs, de
           bénévoles et d’employés professionnels travaille pour s’assurer
           que les Canadiens et Canadiennes possèdent des poumons, un
           corps et de l’air pur nécessaires pour respirer. Une respiration
           saine alimente le corps et l’esprit. C’est quelque chose que nous
           ne devrions pas tenir pour acquis.

           Nous aidons les Canadiens et Canadiennes à respirer en :

           FAISANT LA PROMOTION D’UNE RESPIRATION SAINE
           Nous faisons la promotion d’une respiration saine en luttant
           pour des politiques qui protègent notre air et en éduquant les
           Canadiens et Canadiennes sur ce qu’ils sont en mesure de faire
           pour promouvoir leur propre santé pulmonaire.

           SOUTENANT LES PERSONNES ATTEINTES D’UNE MALDIE
           PULMONAIRE
           Nous soutenons et défendons ceux qui vivent avec des conditions
           qui affectent les poumons et la capacité de respirer, et nous luttons
           pour combattre la stigmatisation et l’ignorance qui peuvent être
           associées aux maladies pulmonaires.

           TROUVANT DES SOLUTIONS D’AVENIR
           Grâce à l’éducation et à la recherche, nous travaillons à
           transformer les connaissances en actions et à trouver des
           remèdes qui assureront, dans le futur, une meilleure respiration
           pour tous.

           Nous aimerions remercier les membres de notre comité consultatif pour leur temps et leur
           expertise :

           Le Dr Mark FitzGerald, directeur, Centre for Heart and Lung Health, Vancouver Coastal Health
           Research Institute et codirecteur, UBC Institute for Heart and Lung Health

           Le Dr Paul Hernandez, chef, département de pneumologie du QEII Health Sciences Centre et
           professeur de médecine à la Dalhousie University

           Le Dr Paul O’Byrne, professeur de médecine, doyen et vice-président, Faculté des
           sciences de la santé, McMaster University

           La Dre Erika Penz, pneumologue, chercheuse et professeure adjointe, département de
           pneumologie, soins intensifs et médecine du sommeil, Université of Saskatchewan
UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L'ASTHME - Fièrement soutenu par: Ontario Lung Association
TABLE DES MATIÈRES
     SOMMAIRE................................................................................................................................................................ 4

     PRÉSENTATION........................................................................................................................................................ 5

     LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMETN DE L’ASTHME AU CANADA – UN APERÇU......................................... 6

     ACCÈS AUX PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ..................................................................................................14
         Accès à un médecin de famille......................................................................................................................... 14
         Accès à des médecins cliniciens en immunologie/allergie et en pneumologie
         (pédiatrie et adultes).............................................................................................................................................15

     DIAGNOSTIC............................................................................................................................................................15
         Importance des tests de spirométrie..............................................................................................................15
         Pourcentage des patients ayant reçu un diagnostic d’asthme qui ont subi une spirométrie.. 16
         Temps d’attente pour la spirométrie.............................................................................................................. 16
         Qualité des tests de spirométrie et de l’interprétation............................................................................17
         Nombre de centres offrant des tests de provocation à la méthacholine..........................................17

     TRAITEMENT............................................................................................................................................................18
         Dépendance excessive à l’égard des bêta-agonistes à courte durée d’action...............................18
         Utilisation de corticostéroïdes oraux dans le traitement de l’asthme grave ................................. 19
         Traitement à l’aide de produits biologiques ............................................................................................... 19

     COUVERTURE.........................................................................................................................................................20

     SOUTIEN AU PATIENTS..........................................................................................................................................21
         Plans d’action contre l’asthme...........................................................................................................................21
         ECR et ECA certifiés.............................................................................................................................................22

     PROTOCOLE DE SOINS D’URGENCE.................................................................................................................. 22

     FARDEAU DE LA MALADIE................................................................................................................................... 23
         Coûts directs de l’asthme....................................................................................................................................23
         Coûts indirects de l’asthme................................................................................................................................23
         Fardeau relatif à la santé mentale.................................................................................................................. 24

     ALLÈGEMENT DU FARDEAU DE LA MALADIE.................................................................................................. 24
         Influence socioéconomique sur le fardeau de l’asthme......................................................................... 24
         Qualité de l’air intérieur...................................................................................................................................... 24
         Données sur la qualité de l’air intérieur ........................................................................................................25
         Le vaccin contre la grippe et les personnes atteintes d’asthme.........................................................25

     RECOMMANDATIONS............................................................................................................................................ 26

     LA VOIE À SUIVRE................................................................................................................................................. 29

     NOTES DE FIN.........................................................................................................................................................30
UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L'ASTHME - Fièrement soutenu par: Ontario Lung Association
SOMMAIRE
                 Un pas en avant dans le diagnostic et le             et Canadiennes souffrant d’asthme d’être en
                 traitement de l’asthme étudie les obstacles          mesure de gérer leur maladie et de réduire
                 et les défis auxquels un patient fait face           les coûts et les exigences des soins de santé.
                 tout au long de son cheminement avec
                 l’asthme. En cours de route, de nombreuses           La voie qui mène à cette situation idéale
                 lacunes et de nombreux défis peuvent surgir          consiste à accroître l’accès à des tests de
                 concernant la façon et le moment de leur             spirométrie agréés et de haute qualité, y
                 diagnostic et de leur traitement. Cette étude        compris la formation des fournisseurs de tests
                 aidera l’Association pulmonaire et d’autres          et de ceux qui interprètent les résultats, ainsi
                 intervenants à créer un environnement qui            que l’instauration d’une réglementation des
                 favorisera un diagnostic et un traitement plus       sites de tests. Une meilleure éducation est
                 efficaces et plus opportuns, et fournira une         également nécessaire afin d’aider les patients
                 base solide pour les efforts d’éducation, de         et les médecins à comprendre la gestion de
                 sensibilisation et de défense des droits.            l’asthme. Les patients doivent savoir comment
                                                                      gérer leur asthme, incluant la compréhension
                 Afin d’améliorer la vie de millions de               du type d’asthme dont ils souffrent, et doivent
                 Canadiens et de Canadiennes atteints                 s’assurer de suivre le bon plan de traitement.
                 d’asthme, il est impératif d’accroître l’accès
                 au diagnostic, au traitement, au soutien             Il a été démontré que l’utilisation de plans
                 et à l’éducation à chaque étape de leur              d’action contre l’asthme entraîne des
                 parcours. Cela commence lorsque leurs                comportements qui améliorent la gestion
                 premiers symptômes apparaissent, par                 de l’asthme et accroissent l’autonomie des
                 exemple, avec l’accès à un médecin de                patients dans la défense de leurs droits.
                 famille qui peut effectuer une investigation et      En informant les prestataires de soins de
                 poser un diagnostic approprié. Les tests de          santé et les patients sur les avantages d’un
                 spirométrie, considérés comme la référence           plan d’action contre l’asthme et sur la façon
                 en matière de diagnostic par la Société              d’utiliser cet outil, on pourrait optimiser la
                 canadienne de thoracologie, permettent               gestion de l’asthme et la qualité de vie des
                 un diagnostic précis, ce qui est primordial          patients, réduire les coûts des soins de santé
                 pour un traitement adéquat. L’accès et la            et permettre aux patients de se sentir plus
                 disponibilité des traitements, y compris les         autonomes dans la gestion de leur maladie.
                 produits biologiques respiratoires, ont tous         Ces facettes peuvent mener à un traitement
                 une influence sur la capacité des patients à         adéquat pour toutes les personnes atteintes
                 mener une vie active et bien remplie. Le fait        d’asthme. L’asthme n’est pas le même pour
                 d’informer les patients et les prestataires          tous les patients et un seul type de traitement
                 de soins de santé au sujet de l’utilisation          ne convient pas à tous. Un diagnostic
                 appropriée des médicaments et des                    approprié, associé à l’éducation des patients
                 appareils, ainsi que des outils de prise en          et des prestataires de soins de santé, mènera
                 charge des patients comme les plans d’action         à un traitement individualisé et efficace.
                 contre l’asthme, permettra aux Canadiens

                Ce projet a été rendu possible grâce
                au soutien financier d’AstraZeneca
                Canada.

4 | UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L’ASTHME
PRÉSENTATION
     L’asthme est une maladie inflammatoire            prescrits, créent des obstacles au diagnostic
     chronique qui peut rendre la respiration          et à la prise en charge qui peuvent assurer
     ardue. Elle touche 2 428 600 Canadiens et         aux patients une meilleure qualité de vie.
     Canadiennes de 12 ans et plus1 et environ
     850 000 enfants de moins de 14 ans2.              Ces questions promettent de devenir de plus
     L’asthme rend les voies respiratoires très        en plus urgentes. On estime que d’ici 2030,
     sensibles. Elles peuvent se serrer ou se          le nombre de Canadiens et Canadiennes
     gonfler et se remplir de mucus, ce qui rend       souffrant d’asthme atteindra 3,9 millions et
     le passage de l’air difficile. Les symptômes et   que les coûts directs et indirects atteindront
     les crises d’asthme peuvent être déclenchés       4 milliards de dollars par année3. Un pas en
     par des facteurs tels que l’exercice              avant dans le diagnostic et le traitement
     physique, l’exposition à des allergènes ou        de l’asthme vise à éliminer les barrières
     des irritants, des changements climatiques        et à améliorer l’accès au diagnostic et
     ou des infections respiratoires virales. Les      au traitement. Il est impératif de relever
     symptômes comprennent une respiration             ces défis et de déterminer les possibilités
     sifflante, un essoufflement, une toux et une      de renforcement de l’éducation et de la
     oppression thoracique. Les voies respiratoires    sensibilisation, ainsi que de modifier les
     peuvent devenir obstruées au point où il          politiques.
     devient impossible de respirer.                   Ce rapport comprend un aperçu des
     Bien qu’il n’existe aucun remède contre           indicateurs importants concernant le
     l’asthme, les personnes qui en sont               diagnostic et le traitement de l’asthme et
     atteintes peuvent mener une vie normale           établit les lacunes et les défis existants. Il
     et active avec un traitement et une gestion       partage également les expériences et les
     appropriés. Le manque d’accès aux tests           points de vue de spécialistes de l’asthme
     diagnostiques, aux traitements et au soutien      et de personnes atteintes d’asthme, en
     pour les patients, ainsi que le manque de         fournissant des recommandations politiques
     compréhension de la maladie ou le fait que        afin d’aider à réduire l’impact physique, social
     les patients ne prennent pas les médicaments      et financier de l’asthme.

                                     UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L’ASTHME | 5
LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT
 DE L’ASTHME AU CANADA
 —UN APERÇU
                 L’objectif de cet aperçu est de révéler les          L’information pour cet aperçu a été compilée
                 forces et les lacunes dans le diagnostic et la       grâce à des recherches dans des bases
                 prise en charge de l’asthme, en soulignant les       de données, des rapports et des études
                 domaines qui nécessitent plus d’attention et         scientifiques, ainsi qu’à des consultations
                 d’action, et en suscitant des discussions et         avec des spécialistes de l’asthme, des
                 des changements de politiques afin de mieux          patients et des organismes de santé
                 servir les Canadiens et Canadiennes atteints         provinciaux et régionaux. On y trouve
                 d’asthme.                                            également les données recueillies dans le
                                                                      cadre de notre enquête sur l’asthme de 2018,
                                                                      qui a été mené par Léger du 15 octobre au 2
                                                                      novembre 2018.

6 | UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L’ASTHME
Nombre de personnes asthmatiques au Canada, âgées de 12 ans et plus (2017)
2 428 600 people (7,8 % de la population)4

Nombre d’enfants de moins de 14 ans souffrant d’asthme au Canada
Environ 850 000 enfants de moins de 14 ans souffrent d’asthme au Canada.5

Accès au professionnels de la santé
Accès à un médecin de famille
En 2016, le Canada comptait 42 522 médecins de famille. Le nombre de médecins de famille pour 100 000 habitants était
de 1166. Le Yukon a le ratio le plus élevé de médecins pour 100 000 habitants, soit 180. Le Nunavut en compte 19. Parmi
les provinces, la Colombie-Britannique en compte 130, tandis que l’Île-du-Prince-Édouard en compte 102. Mais les chiffres
ne disent pas tout. La répartition géographique influe également sur l’accès à un médecin de famille. Dans certaines
provinces, les patients doivent parcourir de nombreux kilomètres pour consulter un médecin.

Depuis notre enquête sur l’asthme de 2018, qui a démontré que c’est habituellement le médecin de famille qui
diagnostique l’asthme chez les répondants (66 %) et que le médecin de famille constitue aussi la première étape vers
la consultation d’un spécialiste, il est particulièrement important que les Canadiens et les Canadiennes aient accès à
un médecin de famille. Au-delà du diagnostic, une enquête de 2011 sur la vie avec des maladies chroniques au Canada
a révélé que pour 83,8 % des patients asthmatiques, un médecin de famille ou un omnipraticien était le principal
responsable de leurs soins7.

Accès à des médecins cliniciens en immunologie/allergie (adultes)
Il existe 128 médecins cliniciens en immunologie/allergie au Canada8. La différence dans le nombre de médecins cliniciens
en immunologie/allergie varie considérablement. Par exemple, l’Ontario en compte 47, alors que quelques provinces n’en
ont qu’un seul. Il n’y en a aucun à l’Île-du-Prince-Édouard.

Accès à des médecins cliniciens en immunologie/allergie et en pneumologie (pédiatrie et adultes)
Le Canada compte 94 médecins pédiatriques spécialisés en immunologie clinique et en allergologie.9

On dénombre 35 médecins cliniciens pédiatriques en immunologie/allergie en Ontario et 25 au Québec, tandis que la
plupart des provinces en comptent moins de 10.

Nombre de pneumologues adultes pour 100 000 personnes au Canada
Le Canada compte deux pneumologues pour adultes pour 100 000 habitants, soit 699 au total. On en recense 249 en
Ontario, 91 en Alberta et 410 à Terre-Neuve-et-Labrador. Selon les données de 2017 de l’Association médicale canadienne,
le Québec compte trois pneumologues (pour adultes et enfants) pour 100 000 habitants, tandis que la Nouvelle-Écosse
en compte 0,911. Mais au-delà des chiffres par habitant, il y a la répartition géographique. Par exemple, au Manitoba, les
12 pneumologues pour adultes exercent tous au sein de l’Office régional de la santé de Winnipeg. Pour quelqu’un de
Thompson, au Manitoba, c’est à plus de 760 kilomètres.

Nombre de pneumologues pédiatriques au Canada
Soixante-quatorze pneumologues pédiatriques au Canada.12

Nombre de pneumologues pour 10 000 personnes souffrant d’asthme au Canada
On trouve 2,36 pneumologues pour adultes et pédiatriques pour 10 000 personnes asthmatiques (calcul basé sur le
nombre de personnes asthmatiques au Canada et sur le nombre déclaré de pneumologues pédiatriques et pour adultes).

Un nombre adéquat de pneumologues pratiquant au Canada réduirait les temps d’attente pour les patients dans le
besoin. Dans plusieurs collectivités, les malades n’ont pas accès à un pneumologue ou doivent parcourir une grande
distance pour en consulter un. Les pneumologues sont également plus susceptibles de diagnostiquer l’asthme à l’aide
d’un test de spirométrie, qui est la référence en matière de diagnostic (contrairement à un diagnostic clinique seul).

                                                   UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L’ASTHME | 7
Diagnostic
                                        Spirométrie
                                        La disponibilité des centres offrant la spirométrie varie d’une province à l’autre
                                        et même d’une région sanitaire à l’autre. Par exemple, au Québec, la région
                                        de l’Outaouais compte 1,27 laboratoire pour 100 000 habitants, alors qu’on
                                        en dénombre 21 pour 100 000 habitants dans le Nord-du-Québec. On trouve
                                        en général entre trois et sept laboratoires pour 100 000 habitants dans de
                                        nombreuses régions du Canada, alors que certaines autres n’en comptent qu’un
                                        ou deux. L’accès aux centres de spirométrie est extrêmement important, car
                                        c’est le meilleur outil de diagnostic de l’asthme.

                                        Temps d’attente pour la spirométrie
                                        Le temps d’attente moyen pour les tests de spirométrie au Canada est de
                                        4,15 semaines. Il s’agit de l’attente pour les tests non urgents, d’après la limite
                                        inférieure de l’attente moyenne déclarée par les régions sanitaires (par exemple,
                                        si une région a déclaré deux à quatre semaines, ce calcul a utilisé le chiffre de
                                        deux semaines). Lorsqu’on examine la limite supérieure des temps d’attente
                                        moyens déclarés, la moyenne est de 9,21 semaines.

                                        Selon notre enquête sur l’asthme de 2018, 37 % des personnes asthmatiques qui
                                        ont subi un test de spirométrie ont attendu moins d’un mois, 24 % ont attendu
                                        d’un à moins de trois mois, 12 % de trois à moins de six mois, 6 % de six mois
                                        à moins d’un an et 4 % ont attendu un an ou plus. À l’échelle régionale, les
                                        résidents des provinces de l’Atlantique (47 %) étaient les moins susceptibles de
                                        subir ce test en moins de trois mois (contre 65 % dans l’Ouest, 62 % en Ontario
                                        et 59 % au Québec).

                                        Pourcentage de patients ayant reçu un diagnostic d’asthme qui ont
                                        subi une spirométrie
                                        Selon notre enquête sur l’asthme de 2018, 67 % des répondants asthmatiques
                                        ont déclaré avoir subi une spirométrie. Une étude sur l’asthme de 2016 faite
                                        par l’Association pulmonaire a révélé que 75 % des omnipraticiens traitant des
                                        patients asthmatiques ont obtenu les résultats des tests de spirométrie pour les
                                        patients de six ans et plus.13 Une étude réalisée en 2012 a révélé que 42,7 % des
                                        465 866 Ontariennes et Ontariens nouvellement diagnostiqués asthmatiques
                                        ont passé une exploration fonctionnelle respiratoire entre un an et deux ans et
                                        demi après le moment du diagnostic.14

                                        Un diagnostic d’asthme est souvent posé en fonction des symptômes et des
                                        antécédents, et les médicaments contre l’asthme sont souvent initiés sur
                                        cette base, sans spirométrie. Cependant, les résultats et les symptômes de
                                        l’examen physique, comme la toux ou la respiration sifflante, peuvent être
                                        causés par d’autres conditions. Un faux diagnostic clinique d’asthme peut
                                        retarder le diagnostic de l’affection sous-jacente réelle, ce qui peut inclure des
                                        affections graves. Les patients qui reçoivent un faux diagnostic d’asthme et
                                        qui commencent à prendre des médicaments contre l’asthme sont inutilement
                                        exposés aux effets secondaires et aux coûts de ces médicaments. L’incapacité
                                        de diagnostiquer l’asthme peut entraîner la prescription inutile d’antibiotiques,
                                        la persistance des symptômes d’asthme et le danger d’une crise grave.

8 | UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L’ASTHME
Qualité de l’interprétation : Spirométrie
Qui est autorisé à effectuer et à interpréter les tests de spirométrie?
Il y a une grande variabilité dans la réglementation concernant les personnes qui peuvent pratiquer une spirométrie. Par
exemple, l’Alberta observe des lignes directrices détaillées concernant les personnes aptes à effectuer une spirométrie,
y compris leur formation et leur expérience, selon le calibre du laboratoire. D’autres provinces, comme le Nouveau-
Brunswick et le Manitoba, ne possèdent pas de règlements concernant la spirométrie, bien que les organisations
puissent adopter leurs propres règlements. Par exemple, l’Office régional de la santé de Winnipeg n’a recours qu’à
des professionnels qui ont suivi une formation approuvée, notamment des inhalothérapeutes, des infirmières et des
pharmaciens. Les principaux groupes influents signalent que l’absence de réglementation entraîne une incidence sur
la qualité des tests. Le directeur d’un centre d’inhalothérapie au Manitoba affirme que n’importe qui peut apprendre à
utiliser l’équipement et à effectuer le test, ce qui, selon lui, a un impact sur la qualité de la spirométrie.

Existe-t-il une évaluation formelle de la qualité des laboratoires?
Il existe également des discordances entre les provinces dans le domaine de la spirométrie. Par exemple, en Colombie-
Britannique, la spirométrie est agréée par l’entremise du Diagnostic Accreditation Program par l’intermédiaire de deux
volets, les laboratoires communautaires (habituellement les cabinets de médecins) et les laboratoires d’analyse des
fonctions pulmonaires. En Ontario, l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario effectue des évaluations d’assurance de
la qualité de tous les laboratoires d’analyse de la fonction pulmonaire indépendants. Dans d’autres provinces, comme Terre-
Neuve-et-Labrador et la Saskatchewan, il n’existe aucun règlement ni programme d’agrément.

Compte tenu de l’importance de la spirométrie dans le diagnostic de l’asthme et dans la gestion du traitement, il est
essentiel que l’équipement utilisé soit installé et entretenu correctement et que les professionnels effectuant le test soient
compétents et formés adéquatement, car ces facteurs pourraient sérieusement affecter le résultat du test.

Nombre de centres offrant des tests de provocation à la méthacholine pour 100 000 habitants
Le taux de centres offrant un test de provocation à la méthacholine pour 100 000 habitants varie d’un bout à l’autre du
pays alors que certaines régions sanitaires ne possèdent aucun centre, tandis que d’autres en comptent environ trois pour
100 000 habitants.

La provocation à la méthacholine (ou provocation bronchique) est recommandée lorsqu’un patient présente des
symptômes d’asthme, mais que l’épreuve de spirométrie n’indique pas la présence d’asthme ou dans le cas d’une
évaluation pour l’asthme professionnel. Dans une étude menée auprès d’adultes présentant des symptômes de
maladie respiratoire obstructive, 63 % d’entre eux démontraient une spirométrie normale. Les tests de provocation à la
méthacholine ont par la suite permis de déceler de l’asthme chez 47 % des personnes dont la spirométrie était normale.15
Ce type de test est un élément important du diagnostic complet de l’asthme.

Traitement
Dépendance excessive à l’égard des bêta-agonistes à courte durée d’action (SABA)
Selon les lignes directrices de la Société canadienne de thoracologie, le besoin régulier d’un médicament de soulagement
(quel qu’il soit) mérite d’être réévalué afin de déterminer la ou les raisons d’une mauvaise maîtrise de l’asthme. Dans le cas
des SABA, l’utilisation régulière est définie comme étant plus de trois doses par semaine16. Dans notre enquête de 2018
sur l’asthme, 56 % des répondants asthmatiques ont déclaré avoir utilisé leur inhalateur plus de trois fois par semaine au
cours des 12 derniers mois.

L’utilisation régulière ou excessive de SABA révèle que l’asthme n’est pas contrôlé ou n’est pas traité correctement avec
des corticostéroïdes inhalés (médicament préventif) qui génèrent une augmentation soutenue de la fonction respiratoire
et une diminution du risque d’exacerbations de l’asthme. Certaines personnes pensent qu’elles peuvent sauter le
médicament préventif et n’utiliser que le médicament de secours, ce qui peut être dangereux. Les SABA ne contrôlent
pas l’asthme à long terme.

Selon une étude, l’utilisation inappropriée des SABA pendant une année donnée était associée à une augmentation de 45
% du risque d’hospitalisations liées à l’asthme au cours des trois mois suivants et à une augmentation de 25 % des visites
à l’urgence17.

                                                     UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L’ASTHME | 9
Utilisation de corticostéroïdes oraux dans le traitement de l’asthme grave
                                        Dans notre enquête de 2018 sur l’asthme, 35 % des répondants ont déclaré
                                        qu’ils prenaient, avaient pris ou avaient une ordonnance permanente pour
                                        des corticostéroïdes oraux. Sept pour cent de tous les répondants utilisaient
                                        actuellement des corticostéroïdes oraux. La probabilité de la prise de
                                        corticostéroïdes oraux augmentait avec la gravité des symptômes. Dans notre
                                        enquête de 2018 sur l’asthme, 35 % des répondants ont déclaré qu’ils prenaient,
                                        avaient pris ou avaient une ordonnance permanente pour des corticostéroïdes
                                        oraux. Trente pour cent des répondants souffrant d’asthme grave ont dit qu’ils
                                        avaient actuellement recours à des corticostéroïdes oraux.

                                        La plupart des utilisateurs actuels de corticostéroïdes oraux (définis dans notre
                                        enquête comme ceux qui prennent actuellement de la prednisone ou qui ont
                                        une ordonnance permanente) ont pris des comprimés de corticostéroïdes oraux
                                        à un moment donné au cours des 12 derniers mois (76 %), et 54 % ont indiqué
                                        de un à trois traitements. Deux sur dix (23 %) en ont pris plus souvent (c.-à-d.
                                        quatre traitements ou plus), tandis que 20 % n’ont suivi aucun traitement. Les
                                        personnes atteintes d’asthme grave sont beaucoup plus susceptibles d’avoir
                                        eu recours à des corticostéroïdes cette année (90 % contre 67 % chez les
                                        personnes souffrant d’asthme léger); elles sont également beaucoup plus
                                        susceptibles d’avoir suivi quatre traitements ou plus (45 % contre 13 % chez les
                                        personnes atteintes d’asthme léger).

                                        Un traitement de courte durée, habituellement de cinq à dix jours, appelé «
                                        cure de corticoïdes », est utilisé pour les exacerbations aiguës et graves de
                                        l’asthme. Des cures de plus de cinq jours ou plus de deux cures en 12 mois
                                        révèlent une mauvaise maîtrise de l’asthme. Les corticostéroïdes oraux peuvent
                                        causer des effets secondaires tels que la prise de poids, des ecchymoses et des
                                        changements d’humeur, et le fait de se fier aux corticostéroïdes oraux démontre
                                        que le traitement contre l’asthme ne fonctionne pas. En raison de ces facteurs,
                                        les patients qui suivent régulièrement des traitements de corticostéroïdes
                                        oraux pourraient être considérés pour un traitement à l’aide de produits
                                        biologiques respiratoires. Ces autres options de traitement pourraient améliorer
                                        considérablement leur qualité de vie.

                                        Les patients asthmatiques sont-ils traités avec des produits biologiques?
                                        Selon notre enquête de 2018 sur l’asthme, 14 % des personnes interrogées
                                        ont été déclarés candidates à un traitement biologique, mais seulement la
                                        moitié d’entre elles (7 %) en profitent actuellement. Les 7 % restants n’ont pas
                                        terminé le traitement en raison d’une couverture insuffisante de leur assurance-
                                        médicaments ou d’un manque d’accès à une clinique qui pourrait administrer le
                                        traitement. Un autre 12 % ne sont pas des candidats aux produits biologiques.
                                        Dans l’ensemble, les candidats ont tendance à provenir de toutes les provinces,
                                        mais ils sont légèrement plus susceptibles d’être des hommes (18 %) que des
                                        femmes (10 %) et d’être plus jeunes (moins de 45 ans, 20 %, contre plus de
                                        45 ans, 6 %), d’avoir reçu un diagnostic d’asthme pendant l’enfance (16 %), de
                                        souffrir d’asthme modéré ou grave et d’être fumeurs ou ex-fumeurs.

                                        Soixante-trois pour cent n’ont jamais discuté des produits biologiques comme
                                        option avec leur prestataire de soins de santé. Cela indique qu’une plus grande
                                        sensibilisation aux produits biologiques respiratoires est nécessaire, tant
                                        chez les prestataires de soins de santé que chez les patients. Ces derniers
                                        doivent connaître toutes les options qui s’offrent à eux et, lorsque d’autres
                                        traitements ne fonctionnent pas, les produits biologiques pourraient améliorer
                                        considérablement leur vie. treatments are not working, biologics could
                                        significantly improve patients’ lives.

10 | UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L’ASTHME
Couverture
Qui a une assurance gouvernementale?
Les Programmes des services de santé non assurés du gouvernement fédéral offrent une couverture aux résidents des
Premières nations et des Inuits. Chaque province offre un régime d’assurance-médicaments pour les personnes âgées et
des régimes d’aide aux familles ou aux particuliers à faible revenu. Certains

sont dotés de programmes auxquels tous les résidents peuvent adhérer, avec une couverture axée sur le revenu.
Dans certaines provinces, d’autres programmes soutiennent les enfants et les adultes handicapés ou vivant dans des
établissements de soins pour bénéficiaires internes. L’Ontario possède un régime pour les résidents âgés de 24 ans ou
moins, tandis que l’Île-du-Prince-Édouard en a un pour les enfants de moins de 19 ans ou de 19 ans ou les étudiants à
temps plein âgés de 19 à 25 ans. En Saskatchewan, les familles paient un maximum de 25 $ pour les enfants de 14 ans et
moins. Les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut et le Yukon ont des programmes pour les résidents atteints de maladies
précises, dont l’asthme.

Coût et couverture des inhalateurs
Les types ou marques d’inhalateurs couverts par les régimes d’assurance-médicaments provinciaux sont similaires
dans chaque province. Malgré cela, une grande partie de la population n’est pas couverte, par exemple, les résidents
de l’Ontario âgés de 25 à 64 ans qui n’ont pas d’assurance collective privée et qui ne sont pas admissibles à une aide
financière pour personnes à faible revenu ou autre, ou dont les régimes privés ne procurent qu’une couverture partielle.

Coût et couverture de produits biologiques
Bien que certains régimes d’assurance-médicaments provinciaux évaluent encore ces traitements en vue de leur
remboursement, certaines provinces offrent une couverture assortie de critères d’autorisation spéciaux qui peuvent
inclure l’asthme persistant grave malgré un traitement standard optimisé, le fait d’être non-fumeur ou d’avoir un certain
nombre d’exacerbations dans une année. Entre-temps, certains régimes d’assurance-médicaments privés ont examiné ces
traitements et les ont inclus dans leurs formulaires, tandis que d’autres sont toujours en processus d’évaluation.

Modèles provinciaux de facturation des médecins, incluant les incitatifs pour les médecins qui prennent en
charge un patient asthmatique
Certaines provinces, comme la Colombie-Britannique, ont des codes de facturation spéciaux pour les soins aux patients
atteints de maladies chroniques coexistantes, dont l’asthme. Le Manitoba a un code pour la prise en charge annuelle
de l’asthme. Les soins doivent inclure certains aspects, comme l’élaboration d’un plan de soins aux patients. D’autres
provinces, comme le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador, ne mentionnent pas spécifiquement l’asthme dans
leur liste de codes de facturation.

Soutien aux patients
Nombre de patients asthmatiques utilisant des plans d’action contre l’asthme
Selon notre enquête de 2018 sur l’asthme, 44 % des répondants connaissent ce qu’est un plan d’action contre l’asthme et
22 % en ont un, en particulier ceux qui souffrent d’asthme modéré ou grave. Au cours des 12 derniers mois, 15 % ont reçu
un plan d’action écrit de leur médecin de famille. Les plans d’action écrits sont plus susceptibles d’avoir été donnés aux
personnes souffrant d’asthme modéré (22 %) ou grave (32 %) plutôt qu’aux personnes souffrant d’asthme léger (10 %).
Ceux qui savent ce qu’est un plan d’action contre l’asthme l’apprennent habituellement par l’entremise d’un prestataire de
soins de santé (84 %), comme leur médecin de famille (46 %).

L’éducation des patients et des soignants est un élément essentiel de la prise en charge de l’asthme. Les personnes
atteintes d’asthme doivent comprendre la maladie, sa gravité et ses déclencheurs, ainsi que la technique d’inhalation
appropriée. Selon le Canadian Asthma Management Consensus Summary 2010, « l’éducation sur l’asthme est une
composante primordiale de la prise en charge de l’asthme pour tous les patients. L’autogestion guidée, combinant
l’éducation sur l’asthme, l’examen médical régulier, l’auto-évaluation et un plan d’action écrit, s’est avérée réduire les
hospitalisations, les visites à l’urgence, les visites urgentes chez le médecin, les jours manqués au travail ou à l’école, les
jours d’activité réduite et améliorer les fonctions respiratoires chez les enfants et les adultes. »18

                                                      UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L’ASTHME | 11
Nombre d’éducateurs certifiés dans le domaine respiratoire au
                                        Canada
                                        Canada compte 1 362 éducateurs certifiés dans le domaine respiratoire. La
                                        plupart d’entre eux se trouvent en Ontario (566) et en Alberta (350).

                                        Nombre d’éducateurs certifiés dans le domaine de l’asthme au Canada
                                        Le Canada compte 355 éducateurs certifiés dans le domaine de
                                        l’asthme, dont 113 en Ontario et 90 en Alberta.

                                        Protocole de soins d’urgence
                                        Un protocole de soins d’urgence est conçu pour favoriser une évaluation
                                        appropriée d’une exacerbation de l’asthme ayant mené à une visite aux
                                        urgences, un traitement de l’asthme fondé sur des données probantes,
                                        l’éducation du patient avant le congé, des instructions détaillées sur le congé et
                                        des dispositions de suivi des soins.

                                        Le gouvernement de l’Ontario a financé l’élaboration d’une voie normalisée de
                                        traitement de l’asthme pour les adultes. À la suite d’une étude pilote réussie, le
                                        gouvernement de l’Ontario a financé l’Association pulmonaire de l’Ontario afin
                                        de concevoir et d’appuyer le déploiement du protocole de soins, le rendant
                                        accessible à tous les services d’urgence de l’Ontario au moyen d’ateliers
                                        régionaux entre 2008 et 2011. Une étude a révélé que plus d’un tiers des
                                        urgences de l’Ontario utilisent une voie normalisée de traitement de l’asthme
                                        chez les adultes.19

                                        Une autre étude a comparé la gestion des services d’urgence, les admissions,
                                        les visites répétées aux urgences et la durée du séjour entre cinq sites
                                        de l’Ontario détenant un protocole de soins et cinq sites témoins n’en
                                        utilisant aucun. 20Les sites utilisant le protocole de soins ont démontré
                                        une augmentation significative de l’utilisation d’inhalateurs-doseurs et de
                                        corticostéroïdes par inhalation et d’oxygène, ainsi que de patients dirigés
                                        vers un spécialiste, de documentation pédagogique et de la rétention de
                                        l’enseignement chez les patients. La durée du séjour des malades sortants a
                                        augmenté en moyenne de 16 minutes. Il n’y avait pas de différence significative
                                        dans le nombre de visites répétées aux urgences.

                                        L’adoption des protocoles de soins d’urgence dans les autres provinces a
                                        connu des variations. Les services de santé de l’Alberta utilisent les protocoles
                                        d’asthme aigu infantile. Un pneumologue de la Nouvelle-Écosse a signalé que
                                        la province avait tenté de mettre en place des protocoles de soins d’urgence
                                        sans grand succès. Par exemple, il est difficile de savoir qui est dirigé vers
                                        un spécialiste pour un suivi après une visite. La Saskatchewan n’a pas de
                                        programme officiel et l’utilisation varie selon les régions.

                                        Fardeau de la maladie
                                        Taux d’hospitalisations à l’urgence pour cause d’asthme dans chaque
                                        province et durée moyenne du séjour
                                        URGENCES : En 2017-2018, les crises d’asthme ont occasionné 64 683 visites à
                                        l’urgence au Canada. De ce nombre, 57 277 cas ont reçu leur congé, 673 ont été
                                        transférés et 6 028 ont été admis.21

                                        Jeunes : Une étude de l’Institut canadien d’information sur la santé a révélé que
                                        le taux d’hospitalisation des Canadiens et Canadiennes de moins de 20 ans
                                        pour cause d’asthme a diminué de 50 % entre 2006 et 2015, passant de 154
                                        hospitalisations par 100 000 habitants à 75.22

12 | UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L’ASTHME
Malgré cette amélioration, l’asthme demeure l’une des principales causes d’hospitalisation pour les personnes de moins
de 20 ans, avec plus de 6 000 séjours à l’hôpital en 2015-2016. En 2013-2014 et 2015-2016, les taux d’hospitalisation pour
ce groupe étaient considérablement plus élevés que la moyenne canadienne à l’Île-du-Prince-Édouard, en Ontario, en
Saskatchewan et dans les Territoires du Nord-Ouest. Par exemple, le taux d’évaluation pour 100 000 habitants de l’Î.-P.-É.
était de 163 comparativement au taux national de 79.

Coûts directs de l’asthme (hôpital, médicaments et médecin)
En 2017-2018, les crises d’asthme ont entraîné 64 683 visites à l’urgence au Canada.23 Selon le Conference Board du
Canada, les coûts d’hospitalisations, des médicaments et des médecins pour l’asthme en 2010 ont totalisé près de 1
milliard de dollars, le coût de l’hospitalisation s’élevant à 250,7 millions de dollars, celui des médecins qui soignent les
patients asthmatiques à 196,3 millions de dollars et celui des médicaments à 535,7 millions de dollars. La même étude
estime que la croissance annuelle moyenne des coûts directs (hospitalisations, médicaments et médecins) sera de 3,1 %
entre 2010 et 2030, passant de 982 millions de dollars en 2010 à 1,8 milliard en 2030.24

Coûts indirects de l’asthme
L’asthme affecte souvent la qualité de vie, car il se traduit par des absences de l’école, du travail ou d’autres activités.
Dans notre enquête de 2018 sur l’asthme, parmi les 18 % de répondants qui ont manqué l’école, le travail ou les activités
sociales à cause de leur asthme, 62 % indiquent que cela se produit aux quelques mois ou moins souvent, tandis que
34 % attestent que cela arrive au moins une fois par mois. La fréquence est liée à la gravité de l’asthme et au fait que le
répondant soit fumeur. Les fumeurs sont deux fois plus susceptibles d’affirmer que leurs symptômes d’asthme les ont
poussés à manquer l’école, le travail ou d’autres activités (34 % contre 15 % chez les non-fumeurs).

Fardeau de l’asthme sur la santé mentale
Une étude a révélé que le risque de visites à l’urgence pour cause de santé mentale avait augmenté de 13 % au cours
de l’année suivant le diagnostic d’asthme par rapport à l’année précédente. Le risque de consultations externes chez le
médecin pour des troubles liés aux substances a augmenté de 21 % après un an et de 37 % après deux ans.25

Influence socioéconomique sur le fardeau de l’asthme
Le statut socioéconomique et le niveau de scolarité semblent avoir un effet sur le fardeau de l’asthme. Une étude26
a évalué les associations entre le statut socioéconomique individuel et les facteurs de l’asthme chez les adultes
asthmatiques au Canada. Les patients dont le statut socioéconomique était plus faible avaient une moins bonne maîtrise
de l’asthme, de moins bons comportements face à leur asthme et une plus grande utilisation des services de santé
d’urgence que les patients dont le statut socioéconomique était plus élevé. Ces résultats tenaient compte de l’âge, du
sexe, de la gravité de l’asthme, du tabagisme actuel, de l’IMC et des problèmes de trouble de l’humeur ou d’anxiété.

Données sur la qualité de l’air extérieur
Une mauvaise qualité de l’air extérieur peut rendre la respiration difficile, irriter les poumons et aggraver l’asthme. Pour
les personnes asthmatiques, il est important de savoir comment la pollution de l’air affecte leurs symptômes et d’être
en mesure d’accéder à des informations sur la qualité de l’air local. Les sites Web, incluant ceux du gouvernement du
Canada, de la chaîne météorologique et de la Cote air santé, contiennent des renseignements sur la qualité de l’air pour
toutes les régions du pays. Les sites Web de l’Association pulmonaire des provinces offrent également des liens.

Le vaccin contre la grippe et les personnes atteintes d’asthme
Le Comité consultatif national de l’immunisation s’est fixé comme objectif la vaccination contre la grippe de 80 % des
Canadiennes et Canadiens atteints de certaines maladies chroniques. Toutefois, selon Statistique Canada, 32 % des
personnes atteintes de ces maladies (cardiopathie, conséquences d’un accident vasculaire cérébral, asthme, diabète,
cancer, emphysème, bronchite, bronchopneumopathie chronique obstructive et obésité) se sont fait vacciner contre
la grippe en 2013-2014.27 Le taux n’a pas été détaillé selon l’état de santé, mais l’Enquête sur les personnes ayant une
maladie chronique au Canada de 2011 a révélé que 68 % des personnes atteintes d’asthme ont déclaré avoir reçu un
vaccin contre la grippe.28

                                                    UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L’ASTHME | 13
ACCÈS À DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ
                Pour un patient souffrant d’asthme, le parcours commence dès l’apparition des symptômes. L’accès à
                un médecin de famille est la première étape nécessaire à l’investigation et au diagnostic approprié, par
                l’entremise d’un médecin de famille ou d’une référence à un spécialiste. Si l’on examine notre enquête sur
                l’asthme de 2018, nous tirons bien notre épingle du jeu pour ce qui est de l’accès aux médecins de famille,
                bien que le nombre de spécialistes au Canada demeure faible.

                Accès à un médecin de famille
                En 2016, il y avait 42 522 médecins de famille au Canada, soit un taux de 116 médecins de famille pour
                100 000 habitants.29 Le taux le plus élevé se situait au Yukon, avec 180 médecins de famille, et le plus
                faible était de 19 pour 100 000 au Nunavut. Parmi les provinces, la Colombie-Britannique avait un taux
                élevé de 130, alors que l’Île-du-Prince-Édouard avait un taux bas de 102. Cependant, les taux par habitant
                ne révèlent pas tout. Par exemple, bien que le Yukon ait le taux le plus élevé de médecins de famille,
                l’accès aux soins est influencé par la répartition géographique, ainsi que par le fait que le territoire
                présente un faible taux de spécialistes. Cela amène les médecins de famille ou les omnipraticiens à
                effectuer le type de travail que les spécialistes accomplissent ailleurs, ce qui se traduit par la nécessité
                d’avoir plus de médecins pour fournir le même volume de soins que dans d’autres régions.

                Selon un récent rapport du Fraser Institute, le Canada ne s’en tire pas trop mal parmi les 32 pays de
                l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), se classant au huitième rang
                lorsqu’on compare la disponibilité des médecins généralistes.30 De plus, la majorité des répondants (82
                %) à notre enquête sur l’asthme de 2018 sur l’asthme a indiqué avoir accès à un médecin de première
                ligne. Pourtant, les préoccupations concernant la pénurie de médecins de famille au Canada sont bien
                documentées et répandues. Selon un rapport de Statistique Canada sur les soins de santé de première
                ligne, en 2015, 16,8 % des Canadiens âgés de 12 ans et plus, soit environ cinq millions de personnes, ont
                déclaré ne pas avoir de prestataire de soins de santé attitré auquel ils pouvaient s’adresser pour obtenir
                des soins ou des conseil.31

                Puisque notre enquête sur l’asthme de 2018 a démontré qu’un médecin de famille était celui qui
                diagnostiquait habituellement l’asthme chez les répondants (66 %) et que les médecins de famille sont
                aussi la première étape vers la consultation d’un spécialiste, il est particulièrement important que les
                Canadiens et Canadiennes y aient accès. Au-delà du diagnostic, l’Enquête de 2011 sur les personnes ayant
                une maladie chronique au Canada a révélé que pour 83,8 % des patients asthmatiques, un médecin de
                famille ou un omnipraticien était le principal responsable de leurs soins.32

                Accès à des médecins cliniciens en immunologie/allergie et en
                pneumologie (pédiatrie et adultes)
                Même si plus de trois millions de Canadiens et Canadiennes souffrent d’asthme, il n’y a en moyenne
                que deux médecins en pneumologie pour 100 000 personnes. Pour chaque tranche de 10 000 adultes
                asthmatiques, il y a environ trois pneumologues. Chez les enfants asthmatiques, le nombre se rapproche
                de 0,87 pneumologue pour 10 000 enfants. Les ratios pour les allergologues et immunologistes sont
                encore plus bas.

                Il existe de grandes différences d’accès entre les provinces. Par exemple, selon les données de 2017
                de l’Association médicale canadienne, le Québec compte trois médecins en pneumologie (adultes et
                enfants) pour 100 000 habitants, tandis que la Nouvelle-Écosse en compte 0,9.33 Cependant, les taux par
                habitant ne révèlent pas tout. Par exemple, la Dre Erika Penz, pneumologue et professeure adjointe au
                département de pneumologie, soins intensifs et médecine du sommeil de l’Université of Saskatchewan,
                affirme avoir des patients qui font six ou sept heures de route pour un rendez-vous. En fait, en
                Saskatchewan, les 23 pneumologues pour adultes se trouvent tous dans les anciennes régions sanitaires
                de Sasktaoon et de Regina − Qu’Appelle.

14 | UN PAS EN AVANT DANS LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DE L’ASTHMEA
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