UNE RÉPONSE CATHOLIQUE - (2013) " L'Église : Vers une vision commune " Foi et Constitution - Article n. 214
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Commission Foi et Constitution du Conseil œcuménique des Églises « L’Église : Vers une vision commune » Foi et Constitution - Article n. 214 (2013) UNE RÉPONSE CATHOLIQUE
© Service national pour l’unité des chrétiens (SNUDC) http://www.unitedeschretiens.fr Traduction de Sophie Gallé pour le SNUDC – Janvier 2021 NB : Les notes numériques sont celles de la Réponse, renvoyées en fin de chapitre. Les notes alphabétiques sont celles de La Documentation catholique. Ce texte est publié à l’adresse suivante : https://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Documentation- catholique/OEcumenisme-LEglise-vers-vision-commune- reponse-lEglise-catholique-2021-01-14-1201134859 [1] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
Présentation E n 1982, la commission Foi et constitution, instance théologique du Conseil œcuménique des Églises publiait un texte majeur intitulé : Baptême, eucharistie, ministère. Ce document majeur reconnaissait des convergences sur ces trois notions. À l’époque, il mettait en avant des notions fondamentales de l’ecclésiologie. Il appelait à intensifier la recherche théologique œcuménique en ce sens. Devant la multiplicité des Églises, des questions se posent en effet : où est la véritable Église du Christ ? Qu’est-ce qui rassemble ces Églises ? Qu’ont-elles en commun ? La commission Foi et constitution a donc développé une série de travaux et d’études ecclésiologiques œcuméniques. Après plusieurs étapes préparatoires, cette instance publia en 2013 le fruit de ses travaux dans un texte intitulé : L’Église : Vers une vision commune (LEVVC)a. Document de convergence, il présente ce que les Églises peuvent aujourd’hui dire ensemble sur le mystère et la mission de l’Église. Après une introduction, il se constitue de quatre chapitres : « La mission de Dieu et l’unité de l’Église » ; « L’Église du Dieu trine » ; « L’Église – Croître en communion » ; « L’Église – Dans et pour le monde ». Dans le dessein salvifique de Dieu, l’Église est appelée à l’unité pour annoncer l’Évangile. Les Églises se reconnaissent déjà dans des appellations communes : l’Église comme communion ; Peuple de Dieu, Corps du Christ et Temple de l’Esprit ; l’Église une, sainte, catholique et apostolique ; l’Église, communion d’Églises locales. Des progrès ont été accomplis ces dernières décennies dans quatre domaines fondamentaux de l’unité : la foi, les sacrements, le ministère, l’autorité. Sur ces quatre thématiques, LEVVC identifie les accords et convergences, les points sur lesquels des différences majeures persistent et ceux sur lesquels il y a divergence de vocabulaire mais convergence d’idée. Pour chaque thème, des différences séparatrices subsistent. Ils nécessitent donc une étude approfondie. La question est la suivante : une nouvelle compréhension est-elle possible afin que ces différences ne soient plus séparatrices mais conciliables ? LEVVC conclut chaque chapitre par une interpellation directe aux Églises et aux fidèles pour prendre part à la discussion et répondre aux questions posées. Ce texte œcuménique a été envoyé à toutes les Églises. Il leur a été demandé de rédiger une réponse officielle manifestant l’apport de ce texte pour la recherche de l’unité. Cinq questions leur sont posées, dont les deux plus significatives sont : Dans a https://www.oikoumene.org/fr/resources/documents/the-church-towards-a-common-vision et aussi https://unitedeschretiens.fr/L-Eglise-Vers-une-vision-commune.html [2] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
quelle mesure ce texte reflète-t-il la conception ecclésiologique de votre Église ? Dans quelle mesure votre Église est-elle en état de resserrer ses relations, dans la vie et la mission, avec les Églises qui reconnaissent la manière dont l’Église est présentée dans ce texte ? Le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens (CPPUC) a reçu ce document pour l’Église catholique romaine. Le CPPUC a commencé par consulter les différentes Conférences épiscopales, divers groupes d’étude universitaire ou mouvements ecclésiaux sur les questions posées. Il a ensuite réuni des théologiens, des experts, des ministres catholiques. « Composé de femmes et d’hommes, un comité de rédaction international a ensuite été établi sous les auspices du CPPUC », précise encore l’instance sur son site internet. Le document final a été approuvé par la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il a été rendu public, en anglais et en italien, le 23 octobre 2019. Nous en présentons ici la traduction française. Avant même d’entrer dans le texte, il est important d’en souligner des points d’intérêts majeurs. Par le processus même de sa rédaction, la Réponse catholique à LEVVC est déjà une expérience de synodalité puisque le CPPUC a abondamment consulté en vue de la rédiger. De plus, ce texte fait progresser résolument dans le dialogue multilatéral pour enrichir la collaboration de toutes les Églises entre elles. Ce document se situe dans le sillage de l’œcuménisme réceptif, cette nouvelle méthodologie de l’échange des dons entre Églises pour s’enrichir de la tradition des autres. Dans la forme, le document commence par une longue introduction. Elle rappelle l’importance de la définition ecclésiologique commune dans la recherche de l’unité. Elle explique le mode de réception de LEVVC et le mode d’élaboration de la Réponse. Revenant sur le statut de LEVVC et le grand intérêt de l’Église catholique romaine pour la commission Foi et Constitution, elle expose les espoirs et objectifs du texte. À cet effet, la Réponse présente la méthodologie œcuménique du « consensus de différenciation » ou consensus différencié. Enfin, l’introduction entend poser dès le début les « Aspects généraux en harmonie avec la pensée catholique ». Elle précise sa volonté de « répondre à la nature spécifique de ce texte de convergence, qui ne prétend pas traiter de tous les aspects pertinents de l’ecclésiologie, mais plutôt s'appuyer sur certaines convergences ecclésiologiques fondamentales ». Il ne s’agit donc pas d’un traité d’ecclésiologie. Ainsi, la Réponse considère LEVVC comme « un tremplin » puisqu’un « grand terrain d’entente » est offert aux Églises sur leur propre compréhension. Ainsi, la Réponse reçoit ce texte comme une étape intermédiaire invitant à continuer le chemin notamment par sa réception dans les communautés catholiques. [3] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
La Réponse suit ensuite le plan du texte. Elle commente chacun des chapitres. Pour chaque chapitre, la Réponse commence par développer les très nombreux points de convergences et d’accords avec les affirmations de LEVVC. Elle s’en félicite vivement. La démonstration est étayée par de nombreuses citations du magistère catholique. Il convient de se réjouir de ces nombreux accords. De nombreuses convergences sont mises en avant pour inviter les catholiques à développer davantage leur foi en la Trinité, en la divinité de Jésus, en la communion ecclésiale, leur pneumatologie, leur eschatologie. Il leur est aussi proposé d’intensifier leur engagement social et solidaire et leur annonce de l’Évangile jusque dans le témoignage du martyre. La Réponse expose ensuite ses réserves, ses nuances, ses demandes de clarifications et ses points de divergences dans la perspective de la foi catholique. Nous citons, par exemple, l’usage du terme Église et la distinction avec les communautés ecclésiales ainsi que l’Église catholique comprise comme moyen nécessaire de salut ; la communion des Églises locales et le ministère de l’évêque et celui de l’autorité. Le ministère pétrinien et son exercice sont aussi mentionnés. La Réponse se termine en répondant aux cinq questions posées à la fin de LEVVC. Elle se conclut en espérant que les communautés catholiques pourront continuer à étudier le texte et à se renouveler ainsi sur le plan pastoral, dans l’évangélisation et la charité. Plus encore, elle reçoit LEVVC comme « un instrument de renouveau au sein de la communion catholique ». Il permet d’agir pour l’unité chrétienne « nous écoutant mutuellement et en écoutant tous ensemble la voix de l’Esprit qui guide l’Église de notre temps ». Ainsi, ce texte de l’Église catholique romaine est donc une grande espérance, une source de joie et une invitation à continuer à agir pour recevoir le miracle de l’unité. Père Emmanuel GOUGAUD Directeur du Service national pour l’unité des Chrétiens à la Conférence des évêques de France [4] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
Introduction La Commission Foi et Constitution La réponse officielle du Vatican au du Conseil œcuménique des Églises a texte de convergence de la présenté un document de Commission Foi et Constitution convergence abordant l’une des intitulé Baptême, Eucharistie et questions les plus conflictuelles qui a Ministère [BEM] (1987), indique : conduit les communautés chrétiennes « C’est cette conviction que l’étude à se séparer les unes des autres au de l’ecclésiologie doit être de plus en cours de l’histoire, à savoir leur plus au centre du dialogue compréhension divergente de la œcuménique. (…) Nous croyons que nature et de la mission de l’Église. ne pas donner une attention sérieuse Surmonter cette division et restaurer aux questions plus larges de l’unité furent une préoccupation l’ecclésiologie présente des majeure du concile Vatican II. Son inconvénients, non seulement pour décret sur l’œcuménisme, Unitatis l’étude et la compréhension du redintegratio [UR]a, exprime la contenu du BEM, mais aussi pour conviction catholique que la division l’avancement œcuménique » « s’oppose ouvertement à la volonté (Réponse catholique au BEM, du Christ. Elle est pour le monde un I. Introduction). Des citations telles objet de scandale et elle fait obstacle que les trois venant d’être énoncées à la plus sainte des causes : la ne sont qu’un petit échantillon de prédication de l’Évangile » (n. 1). nombreuses déclarations officielles C’est la raison pour laquelle le pape qui suggèrent que l’Église catholique Jean-Paul II a affirmé dans l’un des se félicite des résultats obtenus par ce premiers paragraphes de son travail intense consistant à accorder encyclique œcuménique Ut unum sint « une attention plus sérieuse à [UUS]b : « Au concile Vatican II, l’ecclésiologie » que L’Église : Vers l’Église catholique s’est engagée de une vision commune [LEVVC] manière irréversible à prendre la voie cherche à exprimer. de la recherche œcuménique, se À titre préliminaire, il faut évoquer la mettant ainsi à l’écoute de l’Esprit du préparation de la Réponse qui va Seigneur qui apprend à lire suivre. Le Conseil pontifical pour la attentivement les “signes des promotion de l’unité des chrétiens a temps” » (n. 3). consulté les Conférences épiscopales a Concile Vatican II, Décret sur l’œcuménisme b Pape Jean-Paul II, Lettre encyclique Ut unum sint Unitatis redintegratio, 21 novembre 1964 ; DC sur l’engagement œcuménique, 25 mai 1995 ; DC 1964, n. 1437, col. 1615-1630. 1995, n. 2118, p. 567-597. [5] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
et les théologiens et a également prêté STATUTS ET IMPORTANCE DU DOCUMENT attention aux réponses préparées par des laïcs, des groupes d’étude LEVVC est important pour plusieurs universitaires et des mouvements raisons. La première concerne la ecclésiaux. Ces rapports ont été nature de la Commission Foi et rassemblés et analysés par une petite Constitution du Conseil œcuménique équipe de rédaction dont le travail a des Églises (COE), qui revêt une ensuite été soumis à la Congrégation importance particulière car elle pour la doctrine de la foi pour implique des théologiens de observations et approbation. Ce type pratiquement toutes les traditions de processus, qui peut parfois être théologiques, orthodoxe, catholique, assez long, exprime un aspect anglicane, protestante (de différents important de la compréhension que types) et pentecôtiste. Bien que l’Église catholique a d’elle-même. La l’Église catholique ne soit pas voix des laïcs, la compétence membre du COE, les théologiens spécifique des théologiens et les catholiques nommés par le Conseil conseils de ceux qui ont été appelés à pontifical pour la promotion de exercer une autorité doctrinale unique l’unité des chrétiens participent qui leur est conférée par l’ordination pleinement, en tant que membres épiscopale, tous collaborent au votants, à la Commission Foi et discernement de l’interprétation Constitution depuis 1968, travaillant authentique de la vérité révélée. La depuis lors à tous ses textes, y réponse qui suit sera le reflet de cette compris LEVVC. Les papes ont compréhension, de même qu’il continuellement apporté leur soutien ressortira clairement qu’elle se fonde à Foi et Constitution et ont commenté non seulement sur la voix du peuple favorablement son travail, comme le et des experts catholiques, mais aussi pape Jean-Paul II l’a fait sur BEM sur les diverses citations et références dans un certain nombre d’allocutions tirées de l’enseignement catholique au cours des années 1980, et dans son officiel. Notre réponse reflète ainsi le encyclique de 1995 Ut unum sint (n. processus de réception initial du 42, 71, 45, 76). Dans cette LEVVC tel qu’il s’est déroulé dans les encyclique, il commence sa communautés catholiques du monde remarquable description du ministère entier, et dont nous entendons pétrinien par une citation de la poursuivre la promotion. Une telle cinquième conférence mondiale de approche de la réception et du Foi et Constitution, qui s’est tenue à discernement est avalisée par LEVVC Saint-Jacques-de-Compostelle en (§ 39). 1993, et au cours de laquelle le processus conduisant à LEVVC a réellement débuté (cf. UUS 89, note 148). Bien que des résultats parfois [6] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
plus tangibles soient obtenus, et ne précédent Baptême, Eucharistie et puissent être atteints, que dans le Ministère [BEM], texte qu’il cite cadre d’un dialogue bilatéral, comme souvent, et en est la continuité, ainsi la Déclaration commune luthéro- que des réponses officielles au BEM catholique sur la Doctrine de la qui ont permis d’identifier les Justification de 1999, un dialogue domaines clés de l’ecclésiologie multilatéral peut faire avancer des nécessitant une étude plus questions qui peuvent poser des approfondie (cf. LEVVC, difficultés initiales aux Églises sur Introduction). Son importance différents aspects d’une question œcuménique résulte également du particulière dans le cadre d’un fait que LEVVC s’appuie sur les dialogue bilatéral. Les convergences avancées obtenues dans le cadre de révélées par le dialogue multilatéral, nombreux dialogues bilatéraux comme celle mises au jour grâce au concernant l’Église, dont un certain BEM en 1982, et grâce au LEVVC en nombre impliquant l’Église 2013, pourraient être utiles pour les catholique, fournissant ainsi quelques communions dans le cadre du indications concernant les progrès dialogue bilatéral sur ces questions, réalisés au sein du mouvement car ces mêmes communions sont œcuménique élargi. conscientes de la large participation Foi et Constitution affirme que, des représentants de diverses Églises comme BEM avant lui, LEVVC est un au travail de Foi et Constitution, texte de « convergence, c’est-à-dire certains étant même représentés au un texte qui, s’il n’exprime pas un sein de la commission. consensus total sur toutes les Dans une perspective multilatérale, questions abordées, est beaucoup LEVVC traite de ce qui est peut-être plus qu’un simple instrument destiné la question œcuménique centrale, la à stimuler des recherches nature et la mission de l’Église. De supplémentaires. Plus précisément, nombreux dialogues bilatéraux ont les pages qui suivent exposent dans traité de questions ecclésiologiques. quelle mesure les communautés Une approche multilatérale, chrétiennes sont parvenues à une impliquant des théologiens conception commune de l’Église, représentant un large éventail de elles montrent les progrès réalisés et traditions chrétiennes, est en mesure indiquent le travail qui reste à faire » d’indiquer à quel point les (LEVVC, Introduction). Cette convergences qu’elle a révélées sont description montre la manière dont la reconnues dans le monde chrétien. Commission Foi et Constitution LEVVC est également important d’un considère LEVVC comme une point de vue œcuménique car il avancée significative, tout en découle du texte de référence suggérant immédiatement ses limites. [7] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
Bien qu’il présente un degré sein de la communauté chrétienne considérable de réflexion commune primitive sur la question de savoir si sur un large éventail de sujets les chrétiens gentils doivent observer significatifs, il ne prétend pas avoir les prescriptions légales juives. Le atteint un consensus total, cet accord résultat de ce discernement complet sur toutes les questions qui communautaire s’est exprimé dans est nécessaire pour réaliser la pleine les termes suivants : « L’Esprit Saint unité visible entre les Églises. et nous-mêmes avons décidé de ne Néanmoins, si les Églises acceptent pas faire peser sur vous d’autres les convergences présentées dans obligations que celles-ci, qui LEVVC, une avancée notable dans la s’imposent » (Actes 15, 28). Dans poursuite du processus vers l’unité quelle mesure cette injonction visible aura été accomplie. biblique doit-elle faire partie du LEVVC reprend certaines des cheminement vers l’unité visible principales suggestions relatives aux aujourd’hui ? futurs travaux de Foi et Constitution ESPOIRS ET OBJECTIFS DU TEXTE concernant l’ecclésiologie, proposées par la Réponse catholique de 1987 au La Commission Foi et Constitution BEM. Celles-ci incluent l’appel à une exprime l’espoir que le résultat de ces plus grande clarté sur le sacrement et nombreuses années de dialogue aura la sacramentalité, sur la tradition une utilité pour les Églises « (1) en apostolique et sur la nature de leur présentant une synthèse des l’autorité dans l’Église (Réponse à résultats auxquels le dialogue BEM, p. 6-9). L’élaboration d’une œcuménique est parvenu ces réponse à ce nouveau texte de dernières décennies à propos de convergence offre à l’Église thèmes ecclésiologiques importants ; catholique une autre occasion de (2) en les invitant à évaluer les contribuer à ce degré plus élevé de résultats de ce dialogue : confirmer convergence et d’accord sur les les avancées positives, souligner les questions doctrinales nécessaire à la déficiences et/ou indiquer les pleine unité visible. Dans le même domaines qui n’ont pas suffisamment temps, elle nous appelle à poursuivre reçu d’attention ; et (3) en leur la réflexion sur ce que LEVVC (§ 30), donnant l’occasion de réfléchir sur appelle « un principe fondamental leur propre conception de la volonté pour ce qui est de l’unité et de la de Dieu afin de croître vers une plus diversité » – la déclaration figurant grande unité » (LEVVC, dans la lettre envoyée après le Introduction). rassemblement des disciples et de Deux objectifs distincts mais leurs dirigeants à Jérusalem pour étroitement liés sont avancés pour résoudre les tensions potentielles au justifier la demande d’étude et de [8] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
réponses officielles en ce qui « éléments nombreux de concerne le matériau contenu dans le sanctification et de vérité » que l’on LEVVC. « La première est le peut trouver en dehors de ses limites renouveau : du fait qu’il s’agit d’un peuvent-ils offrir aux catholiques des texte œcuménique multilatéral, on ne connaissances et un enrichissement saurait l’identifier [l’Église] dans le domaine de la réflexion et de exclusivement à une quelconque la pratique ecclésiales et, par ailleurs, tradition ecclésiologique particulière. concernant ce qui constitue cette (…) les expressions théologiques et unité pour laquelle Jésus a prié dans expériences ecclésiales de Jean 17 ? Ut unum sint (n. 10) cite nombreuses Églises se sont non seulement le texte de Lumen rapprochées à un tel point que les gentium (n. 8), auquel nous venons de Églises qui liront ce texte pourront se faire référence, mais également un sentir appelées à vivre plus autre texte conciliaire sur le fait que pleinement la vie ecclésiale ; (…) Le « En conséquence, bien que nous second objectif est l’accord croyions [que ces Églises et théologique sur l’Église » (LEVVC, communautés séparées] souffrent de Introduction). Ces espoirs et ces déficiences, [elles] ne sont nullement objectifs offrent aux catholiques la dépourvues de signification et de possibilité d’examiner la proposition valeur dans le mystère du salut. d’une approche de progrès L’Esprit du Christ, en effet, ne refuse œcuménique désignée sous le nom pas de se servir d’elles comme de d’“œcuménisme réceptif”. moyens de salut, dont la vertu dérive L’œcuménisme réceptif est un de la plénitude de grâce et de vérité processus au cours duquel les Églises qui a été confiée à l’Église réfléchissent, tout d’abord, à ce catholique » (UR 3). Le pape Jean- qu’elles pourraient apprendre et Paul II a relié ce fait à un autre comment elles pourraient s’enrichir enseignement d’Unitatis de la pensée, de la vie et de redintegratio : « Le Concile l’expérience des communautés dont Vatican II a souligné que les biens elles sont actuellement séparées. Sans présents chez les autres chrétiens remettre en cause, d’aucune manière peuvent contribuer à l'édification des que ce soit, l’enseignement de Lumen catholiques : “Il ne faut pas non plus gentium (LG 8)c, souvent réaffirmé passer sous silence que tout ce qui est dans des documents officiels, selon accompli par la grâce du Saint-Esprit lequel l’Église du Christ subsiste dans nos frères séparés peut dans l’Église catholique, les c Pape Jean XXIII, Discours d’ouverture du concile œcuménique Vatican II ; DC 1962, n. 1387, col. 1377-1386. [9] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
contribuer aussi à notre édification” offrir les bases constructives et les (UR 4) » (UUS 48). conditions favorables qui nous DECOUVRIR LES FONDATIONS ECCLESIALES permettraient d’aborder les questions sur lesquelles nous ne sommes pas QUI NOUS SONT COMMUNES encore d’accord. Les treize L'un des intérêts de LEVVC, c’est paragraphes en italique présentés cette insistance des papes Jean- dans LEVVC sont conçus comme des Paul II (UUS 22), Benoît XVI invitations à découvrir si, et dans (Audience générale, 18 janvier 2012) quelle mesure, la convergence et et François (Evangelii gaudium [EG] même l’accord sur un nombre n. 246)d sur le fait que ce qui unit les significatif de convictions chrétiens vivant dans des ecclésiologiques générales peuvent communautés depuis si longtemps fournir un nouveau cadre permettant séparées les unes des autres est bien de considérer et, peut-être, de plus considérable que ce qui les résoudre au moins un certain nombre divise. En particulier, par l’action du de points sur lesquels nous avons eu Saint-Esprit, nous sommes unis dans tant de mal à nous mettre d’accord par notre foi en Jésus-Christ, envoyé par le passé. le Père pour nous réconcilier en lui. L’une des méthodes employées au LEVVC entend montrer qu’un accord cours des dernières décennies, au sein commun peut également être trouvé du mouvement œcuménique, peut être dans le domaine des grandes décrite comme une approche doctrines ecclésiologiques. Dans les herméneutique de recherche d’un processus de formation qui se consensus de différenciation. Tout produisent en chacune de nos Églises, comme les catholiques sont parvenus lorsque nous nous comparons aux à un consensus fondamental sur le autres, l’accent n’est-il pas le plus cœur de la doctrine de la justification souvent mis sur les points de par la foi avec les luthériens et, par la divergence et de désaccord ? Ce suite, avec d’autres communautés nouveau texte de convergence est chrétiennes, en identifiant ce qu'on l’occasion de nous lancer dans une pourrait appeler la hiérarchie des évaluation ecclésiologique vérités concernant la justification par réciproque, avec les nombreuses la foi, avec laquelle différentes convictions, fondées sur l’Écriture et explications des vérités centrales la Tradition et confirmées dans le peuvent être considérées comme dialogue œcuménique, qui nous sont compatibles, il n’y a apparemment communes. Celles-ci pourraient alors aucune raison pour qu’une telle d cf. Pape François, Exhortation apostolique Evangelii gaudium, 24 novembre 2013, n. 246 ; DC 2014, n. 2513, p. 69. [10] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
approche ne puisse pas être également partielles et d’éliminer des appliquée aux doctrines interprétations erronées ». Il semble ecclésiologiques. Cela ne met pas que LEVVC ait cherché à réaliser pour autant en péril la conviction quelque chose de similaire à ce que le catholique que le pape Jean-Paul II a pape Jean-Paul II avait demandé, sur exprimée quand il nous a enseigné des questions telles que la relation que : « L’unité voulue par Dieu ne entre la nécessité de lutter contre le peut se réaliser que dans l’adhésion péché, d’une part, et l’effet de la commune à la totalité du contenu grâce produisant la sainteté au milieu révélé de la foi. […] Un “être de l’Église, de l’autre. Aucune ensemble” qui trahirait la vérité communauté ne nie les s’opposerait donc à la nature de Dieu, enseignements du Nouveau qui offre la communion avec lui, et à Testament concernant la nécessité l’exigence de la vérité, qui habite en d’une conversion continue et, en profondeur tout cœur humain » (UUS même temps, l’appel à vivre et la 18). Mais l’adhésion à la foi révélée possibilité de vivre une vie sainte. dans son intégralité n’exclut pas un D’autres exemples pourraient être certain degré de diversité, même dans mentionnés, comme le refus de l’expression de cette foi, comme l’a LEVVC d’opposer le sacerdoce royal précisé le Saint-Père : « En effet, de tout le peuple de Dieu conféré au l'élément qui détermine la communion moment du baptême à un ministère dans la vérité est le sens de la vérité. spécialement ordonné. Le texte sur la Son expression peut avoir des formes convergence affirme que ceux-ci ne multiples » (UUS 19). peuvent tout simplement pas et ne Dans Ut unum sint 38, le pape Jean- doivent pas être considérés comme Paul II a écrit : « À ce sujet, le des alternatives qui s’excluent dialogue œcuménique, qui incite les mutuellement (§ 20). parties impliquées à s'interroger, à se ASPECTS GENERAUX EN HARMONIE comprendre et à s’expliquer AVEC LA PENSEE CATHOLIQUE mutuellement, permet des découvertes inattendues. Les → Concernant la structure globale et polémiques et les controverses le contenu de LEVVC, on peut dire intolérantes ont transformé en qu’en de nombreux points est affirmations incompatibles ce qui perceptible l’harmonie avec la était en fait le résultat de deux regards doctrine catholique sur l’Église. En scrutant la même réalité, mais de général, il semble qu’il y ait peu de deux points de vue différents. Il faut points sur lesquels le document trouver aujourd’hui la formule qui, diverge de la doctrine catholique de saisissant cette réalité intégralement, sorte qu’il fermerait la porte au permette de dépasser des lectures dialogue futur. Les principaux points [11] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
de divergence se situent dans les volonté de Dieu. Cela a été véhiculé paragraphes relatifs à « l’invitation ». dans la théologie catholique par Il n’y a pas de divergences notoires l’expression latine traditionnelle iure dans le corps principal du texte. Ce divino. Bien entendu, LEVVC n’a pas point est lui-même tout à fait pu, à ce stade du dialogue remarquable et donne du crédit à la multilatéral, appliquer ce principe à notion même de « texte de des questions telles que le triple convergence ». De toute évidence, la ministère de l’évêque, du presbytre et structure du texte de Foi et du diacre, ou à l’ordination des Constitution est le fruit d'un femmes. Mais au final, une fois qu’il processus étonnamment persévérant, est convenu que Dieu a un plan pour dialogique et laborieux. En la nature et la mission de l’Église conséquence, la division en quatre comme le propose LEVVC, une chapitres centraux sur « La mission réflexion plus approfondie sur la de Dieu et l'unité de l'Église », « manière dont la volonté de Dieu L'Église et le Dieu trinitaire », « s’applique à ces questions doit guider L'Église : croître dans la notre dialogue à leur sujet. communion » et « L'Église : dans le → L’accent mis non seulement sur le monde et pour lui » a une logique plan de Dieu mais aussi sur le monde sous-jacente. Cette structure permet contemporain encourage toutes les une comparaison facile et très Églises à être plus attentives à fructueuse avec les enseignements l'urgence de l'unité visible des ecclésiologiques du concile chrétiens. La perspective théologique Vatican II. sous-jacente qui se focalise sur le → En général, la Commission Foi et Royaume de Dieu inauguré par Jésus Constitution, dans LEVVC, se pour la transformation salvifique du concentre sur le fait que la prière du monde, présente l’Église comme un Christ pour l’unité implique que les signe et un instrument au service du chrétiens sont tenus d’œuvrer pour grand plan de Dieu (oikonomia), la l’unité s’ils veulent être fidèles à une mission divine qui vise à atteindre expression contenue dans la prière chaque personne et chaque que tous prient fréquemment, et que expression de la vie sociale. Jésus leur a lui-même enseignée : → LEVVC reconnaît que la « Que ta volonté soit faite ». Cela communion découle en fin de compte peut être perçu comme reflétant un de l’activité salvifique de la Sainte principe important de la doctrine Trinité, qui rend possible la ecclésiologique catholique, à savoir communion des personnes humaines que certains aspects de la vie de dans l’Église (chapitre II). Ceci est l’Église doivent être considérés indéniablement provoqué par comme étant déterminés par la l’incarnation et le mystère pascal de [12] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
Jésus-Christ et l’effusion du Saint- communion, un grand pas en avant Esprit à la Pentecôte. Comme on le aura été accompli. sait bien, le Synode extraordinaire de → La compréhension de l’Église 1985 pour la célébration du comme communion qui trouve sa vingtième anniversaire de la clôture source et son modèle suprême dans le de Vatican II a identifié mystère de la Sainte Trinité présente l’ecclésiologie de la communion également un intérêt anthropologique comme l’un des thèmes dominants du immédiat et fort. Comme l’indique Concile. Le thème de la communion LEVVC (§1) : « Selon la Bible, est étroitement lié à la compréhension l’homme et la femme ont été créés à conciliaire de l’unité, telle qu’elle est l'image de Dieu (cf. Gn 1, 26-27), exprimée d’une manière particulière portant ainsi une capacité inhérente dans Unitatis redintegratio 2, qui de communion (en grec koinonia) déclare : « Jésus-Christ veut que son avec Dieu et entre eux ». Grâce à cela, peuple s’accroisse sous l’action du il est plus aisé de percevoir la manière Saint-Esprit, et il accomplit la dont l’Église est mise au service de la communion dans l’unité dans la personne, de l’humanité entière et de profession d’une seule foi, dans la toute la création. célébration commune du culte divin, dans la concorde fraternelle de la → Le texte souligne la nature famille de Dieu ». Le Directoire pour essentiellement missionnaire de l’application des principes et des l'Église, dans son plaidoyer pour normes sur l’œcuménisme, datant de l’unité des chrétiens (chapitre II), 1993, place l’ecclésiologie de dans son dynamisme en tant que communion au cœur de la peuple de pèlerins se dirigeant vers le compréhension et de la pratique royaume de Dieu (chapitre III), et catholiques de l’œcuménisme. De dans son insistance sur le fait que plus, l’acceptation apparemment l’Église, est un agent de l’amour de spontanée par LEVVC du point de vue Dieu, qui s’exprime dans selon lequel les trois éléments l’évangélisation, dans la rencontre essentiels de la communion interreligieuse et dans un engagement concernent la foi, le culte et le plus vigoureux avec les réalités ministère ou le service est sociales (Chapitre IV). Ce thème particulièrement bienvenue. Si de ecclésiologique est au cœur de la nombreuses Églises, par leur doctrine catholique dans des textes processus de réception, peuvent tels que Lumen gentium, Ad gentes, accepter cette façon de décrire les Evangelii nuntiandi, Redemptoris éléments fondamentaux de la missio et Evangelii gaudium e. e Concile Vatican II, Constitution dogmatique 1438, col. 1633 et DC 1965, n. 1439, col. 65-97 ; Lumen gentium, 21 novembre 1964 ; DC 1964, n. Concile Vatican II, décret sur l’activité missionnaire [13] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
Pendant des décennies, le thème l’autorité au niveau universel par les d'une « nouvelle évangélisation » a synodes œcuméniques et par un été encouragé dans l'enseignement ministère de primauté, constituent officiel et a guidé l'activité pastorale d’utiles passerelles qui, nous dans l’Église catholique. l’espérons, ouvriront la voie à un → En prenant comme point de départ accord plus substantiel sur ces thèmes à la fois l’Écriture et la Tradition, à l’avenir. LEVVC vise à élaborer une vision → L'invitation adressée aux Églises à ecclésiologique qui pourrait être vivre en tant que peuple en chemin largement partagée, cohérente mais implique une conversion et un non uniforme, respectant la diversité renouvellement constants (Ecclesia légitime, mais en même temps, sempre reformanda), thème souligné attentive à reconnaître les points par Vatican II dans Unitatis divergents qui nécessitent une étude redintegratio 7 et par le pape Jean- plus approfondie. Paul II dans Ut unum sint 16 : « Dans → L’accent mis sur la coresponsabilité l'enseignement du Concile, il y a de tous les baptisés et sur le sacerdoce nettement un lien entre rénovation, commun, ainsi que l'attention portée au conversion et réforme ». rôle spécifique du ministère, conçu → Nous apprécions cette insistance (conformément à BEM) dans ses trois sur le fait que l’unité est avant tout un dimensions – personnelle, collégiale, don du Christ et l'œuvre du Saint- communautaire – est significatif et Esprit, et donc ce choix de souligner peut être considéré comme étant en que l’Église du Christ est une, plutôt harmonie avec les récentes initiatives que d’acquiescer à la multiplicité des du pape François dans le cadre de sa Églises. L’ecclésiologie catholique promotion d’indispensables réformes partage pleinement la conviction que au sein de l'Église catholique. le but du mouvement œcuménique est → La mise en évidence de la kenosis la pleine unité visible, qui est du Christ, paradigme de la vie affirmée à plusieurs reprises dans le ecclésiale et du chemin œcuménique texte, mais qui a besoin d’être en particulier, est un point de explorée de manière beaucoup plus référence indispensable pour un complète et adéquate. authentique exercice ministériel (cf. § 49). Le traitement explicite de l’autorité, y compris l’exercice de de l’Église Ad gentes, 7 décembre 1965, DC 1966, n. Redemptoris missio sur la valeur permanente du 1463, col. 111 ; Pape Paul VI, Exhortation précepte missionnaire, 7 décembre 1990, DC 1991, apostolique Evangelii nuntiandi sur l’évangélisation n. 2022, p. 152 ; Pape François, Exhortation dans le monde moderne, 8 décembre 1975, DC 1976, apostolique Evangelii gaudium, 24 novembre 2013, n. 1689, p.1 ; Pape Jean-Paul II, Lettre encyclique DC 2014, n. 2513, p. 6-83. [14] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
UNE RESSOURCE POUR ASSISTER L'ÉGLISE Mais LEVVC, après avoir moissonné IN VIA, DANS SON CHEMINEMENT CONTINU les Écritures, la Tradition et récolté VERS L'UNITE les fruits des dialogues multi et bilatéraux sur des thèmes De toute évidence, les points de ecclésiologiques, offre un précieux complémentarité énoncés ci-dessus recueil des avancées qui ont été avec la doctrine catholique ne accomplies en découvrant un plus peuvent venir à bout de grand terrain d’entente en terme l’enseignement catholique sur d’ecclésiologie. Il est à espérer que ce l’Église. Le lecteur doit être informé terrain d’entente servira de tremplin que l’évaluation catholique de pour un nouvel accord durant l’actuel LEVVC que nous proposons ici vise à état intermédiaire où les Églises sont répondre à la nature spécifique de ce « en chemin » (in via) vers cette texte de convergence, qui ne prétend pleine unité visible qui constitue le pas traiter de tous les aspects but du COE et de la Commission Foi pertinents de l’ecclésiologie, mais et Constitution, et qui, selon nous, plutôt s’appuyer sur certaines doit rester l’objectif essentiel du convergences ecclésiologiques mouvement œcuménique. Notre fondamentales qui ont émergé dans espoir est que l’approfondissement les réponses des Églises à BEM et des connaissances, la réception de ce dans les dialogues œcuméniques texte et son utilisation dans les ultérieurs sur la nature et la mission facultés de théologie et dans les de l’Église. Ainsi, si notre Réponse ne programmes de formation de toutes reprend pas certains thèmes bien nos communautés, non seulement spécifiques, comme par exemple impliquées dans la préparation du l'enseignement sur le ministère du ministère ordonné et d'autres formes successeur de Pierre tel qu’exprimé de service pastoral, mais aussi dans le dans Vatican I et II, dans Ut unum cadre le plus large possible de sint, et dans la réflexion de la l’adhésion de nos communautés, Congrégation pour la doctrine de la dynamiseront, dans les années à foi sur le ministère du successeur de venir, les aspirations et l’engagement Pierre (1998), cela ne veut pas dire de tous les chrétiens et les que ces sujets ne sont pas d’une encourageront à agir afin que se grande importance, certains étant concrétise plus pleinement la prière même considérés comme essentiels du Christ, à savoir que tous ses par l’Église catholique pour le disciples soient un.f rétablissement de l’unité visible. f [15] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
Notes de l’Introduction (1) Les réponses envoyées au Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens par les Conférences épiscopales, les instances œcuméniques et les théologiens ont mis en lumière une convergence forte et substantielle, en la décrivant en des termes très positifs. (2) Il convient de se rappeler le pape Paul VI demandant pardon lors du concile Vatican II et lors de la célébration solennelle de la levée de la sentence d’excommunication du patriarche de Constantinople Athenagoras Ier ; de même, le pape Jean-Paul II, qui a demandé pardon plus de 100 fois lors d’interventions publiques dans différentes circonstances ; et le pape Benoît XVI, qui plus d’une fois a fait siennes les paroles du pape Jean-Paul II ; et au final le pape François qui a demandé pardon d’une manière très personnelle aux communautés auxquelles il a rendu visite. (3) cf. Congrégation pour la doctrine de la foi, Déclaration Dominus Iesus sur l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus-Christ et de l’Église (6 août 2000), § 17 ; DC 2000, n. 2233, p. 818 [16] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
Chapitre 1 La mission de Dieu et l’unité de l’Église Dans le contexte de l’ensemble du Gaudium et spes, et Ad gentesa, ainsi document, considéré par l’Église que dans certaines encycliques plus catholique comme un document de récentes telles que Dominum et « convergence », le premier chapitre vivificantem et Redemptoris missio est représentatif de ce remarquable du pape Jean-Paul II et Evangelii niveau de convergence, qui peut être gaudium du pape Françoisb. perçu comme ayant presque abouti à De nombreuses déclarations un « consensus » (1). Un tel accord affirmées par LEVVC – tant dans leur substantiel est particulièrement contenu que dans leur formulation éloquent, ce chapitre fournissant un peuvent être pleinement approuvées cadre solide pour le contenu de par l’Église catholique ; à la lumière l’ensemble du document. du principe de la « hiérarchie des Le point central du chapitre – mettant vérités », on peut affirmer que les en évidence le fondement trinitaire de aspects plus substantiels de la vie et l’Église, sa nature missionnaire de la mission de l’Église révèlent une enracinée dans la missio Dei, le profonde et notable convergence, ministère de Jésus-Christ qui voire parfois un consensus, avec la témoigne du Royaume de Dieu, théologie catholique. l’œuvre de l’Esprit Saint qui nourrit Certaines affirmations de ce chapitre la communion au sein de l’Église, la nécessitent cependant une vocation de l’Église à répandre clarification ou une réflexion plus l’Évangile et à être un instrument de approfondie afin de confirmer une l’amour de Dieu pour le monde, et telle convergence ; la plupart d’entre l’appel à l’unité – est le reflet de elles se réfèrent néanmoins à des l’enseignement catholique sur aspects moins fondamentaux et l’Église tel qu’il a été exprimé dans n’affectent donc pas de manière les documents du concile Vatican II, significative l’évaluation positive en particulier dans Lumen gentium, a b Concile Vatican II, Constitution dogmatique Pape Jean-Paul II, Lettre encyclique Dominum et Lumen gentium, 21 novembre 1964 ; DC 1964, vivificantem, l’Esprit Saint dans la vie de l’Église et n. 1438, col. 1633 et DC 1965, n. 1439, col. 65-97 ; du monde, 18 mai 1986, DC 1986, n. 1920, p. 583 ; Concile vatican II, Constitution pastorale sur Pape Jean-Paul II, Lettre encyclique Redemptoris l’Église dans le monde de ce temps Gaudium et spes, missio sur la valeur permanente du précepte 7 décembre 1965, DC 1966, n. 1464, col. 193 ; missionnaire, 7 décembre 1990, DC 1991, n. 2022, Concile Vatican II, décret sur l’activité missionnaire p. 152 ; Pape François, Exhortation apostolique de l’Église Ad gentes, 7 décembre 1965, DC 1966, Evangelii gaudium, 24 novembre 2013, DC 2014, n. 1463, col. 111. n. 2513, p. 6-83. [17] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
générale du niveau de convergence ministère prophétique et du chapitre I. compatissant » (LEVVC § 1). A. L’ÉGLISE DANS LE DESSEIN DE DIEU La déclaration exprime la même compréhension de l'Église, comme La première partie du chapitre cela est affirmé dans la constitution présente une telle convergence sur les dogmatique conciliaire sur l’Église vérités théologiques les plus Lumen gentium : « Le Père éternel par fondamentales concernant l’Église la disposition absolument libre et que les premières déclarations de mystérieuse de sa sagesse et de sa LEVVC peuvent être lues bonté a créé l’univers ; il a voulu parallèlement aux principales élever les hommes [et les femmes] à affirmations du concile Vatican II la participation de la vie divine ; concernant la nature et la mission de devenus pécheurs en Adam, il ne les l’Église. a pas abandonnés, leur apportant sans La convergence la plus fondamentale cesse les secours salutaires, en est l’origine trinitaire de l’Église : considération du Christ rédempteur l’Église existe par la grâce de Dieu, […]. Et tous ceux qui croient au comme faisant partie de son dessein Christ, il a voulu les convoquer dans pour toute la création, et joue un rôle la sainte Église » (LG 2). décisif dans l’économie du salut ; sa Le Décret Ad gentes [AG] sur mission est enracinée dans la missio l’activité missionnaire de l’Église Dei et s’épanouit à partir de celle-ci. réaffirme le même enseignement, en LEVVC l’affirme : « La conception l’inscrivant plus explicitement dans chrétienne de l’Église et de sa la dimension missionnaire de l’Église mission a ses racines dans la vision du enracinée dans la Trinité : « L’Église, grand dessein (ou ‘économie’) de durant son pèlerinage sur terre, est Dieu pour toute la création : le missionnaire, puisqu’elle-même tire ‘Royaume’qui a été à la fois promis son origine de la mission du Fils et de par Jésus-Christ et manifesté en lui ». la mission du Saint-Esprit, selon le Même après la chute, qui a mis à mal dessein de Dieu le Père [...]. Il a plu à notre relation avec Dieu, il a continué Dieu d’appeler les hommes [et les à offrir aux êtres humains sa koinonia femmes] à participer à sa vie, non pas qui « a trouvé son accomplissement seulement de façon individuelle sans irréversible dans l’incarnation et le aucun lien les uns avec les autres, mystère pascal de Jésus-Christ. En mais de les constituer en un peuple tant qu’elle est Corps du Christ, dans lequel ses enfants, qui étaient l’Église agit par la puissance du dispersés, seraient rassemblés dans Saint-Esprit pour poursuivre sa l’unité (cf. Jn 11, 52) » (AG 2). mission vivificatrice dans un [18] Réponse catholique au texte de la Commission Foi et Constitution, L’Église vers une vision commune
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