Vers l'implémentation d'ECVET en Belgique francophone - Octobre 2013
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L’équipe d’experts ECVET a produit un glossaire reprenant l’essentiel des termes techniques en lien avec le système ECVET utilisé dans ce document. Ce glossaire est disponible en téléchargement à l’adresse : http://www.aef-europe.be/index.php?Rub=ecvet Membres de l’équipe d’experts ECVET qui ont collaboré à la réalisation de ce document : Bultot A., Colot M., Constancio P., Descamps M., Detrez S., Dufromont B., Grandjean A., Mattart C., Piedboeuf J., Rost M., Valembois A. Consultante externe : Mme S. Barthel Editeur responsable : Albert Renard, directeur Agence AEF-Europe – 111 Chaussée de Charleroi – 1060 Bruxelles D/2013/12.580/3 2 Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone
Avant-propos Fin 2011, l’agence francophone pour l’éducation et la formation tout au long de la vie a répondu positivement à un appel à projets de la Commission européenne pour la création d’une équipe d’experts chargée d’accompagner l’implémentation du système ECVET en Belgique francophone. L’équipe devait être constituée d’experts qui devaient tous disposer d’une solide connaissance du système ECVET et avoir eu l’occasion d’expérimenter l’implémentation de certains de ces principes ou outils. Outre les objectifs assignés dans l’appel d’offre, le Team d’experts ECVET est chargé de relever les défis suivants : construire un langage commun, produire des outils pour accompagner l’implémentation, développer une réflexion commune sur des pistes pour favoriser l’apprentissage tout au long de la vie, œuvrer au développement de réseaux ECVET transnationaux. Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone 03
Table des matières 03 Avant-propos 06 Introduction 08 ECVET, de quoi s’agit-il ? 11 Objectifs et enjeux en Belgique francophone 12 1. La perméabilité : un enjeu central 13 2. L’acquis d’apprentissage, un nouveau langage commun 14 3. R econnaissance des acquis d’apprentissages 15 4. Certifier, diplômer, reconnaitre 16 Une volonté politique forte et partagée en Belgique francophone 16 1. Des législations ont été créées ou revues 17 2. Des étapes décisives : la création du CVdC et du SFMQ 19 3. L ’implémentation d’ECVET en Belgique francophone 04 Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone
21 Pistes pour favoriser l’apprentissage tout au long de la vie 26 Références 28 Annexe 28 1. Le Service Francophones des métiers et des Qualifications (SFMQ) 29 2. La Certification par Unités (CPU) 30 3.Certification de la formation professionnelle des classes moyennes 31 4. La Certification des Compétences Acquises en Formation (CeCAF) 33 5. Le Consortium de Validation des Compétences (CVdC) Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone 05
Introduction En Belgique francophone1, le système des opérateurs de formation profes- ECVET (Système européen de crédit sionnelle 3 ou encore du consortium de d’apprentissage pour la formation et l’en- la validation des compétences (CvdC). seignement professionnels) est au cœur d’une série de réformes qui se mettent en Pour implémenter progressivement ECVET, place parallèlement à l’implémentation les différents acteurs se sont inspirés des d’autres outils européens. principes européens pour créer les outils de son développement tout en veillant à Cela se réalise aussi bien au niveau de répondre également aux objectifs des gou- l’enseignement qualifiant 2 qu’au niveau vernements francophones concernés : 1 Par Belgique francophone, il faut entendre les trois niveaux de pouvoir suivants la Fédération Wallonie-Bruxelles, la COCOF (Commission communautaire française) et la Wallonie. 2 Par exemple, dans le cadre du projet d’implémentation du dispositif ECVET dans l’enseignement secondaire qualifiant, 120 écoles sont directement concernées par l’ensemble du dispositif : découpages des certifications en UAA, nouvelle sanction des études avec validation progressive des acquis, y compris l’utilisation de la pondération en points ECVET. 3 Lorsqu’on parle dans le texte d’enseignement et de formation professionnels, il faut comprendre enseignement qualifiant (enseignement secondaire technique et professionnel ordinaire et spécialisé, de plein exercice et en alternance et enseigne- ment de promotion sociale) et formation professionnelle (initiale et continue tant en plein exercice qu’en alternance). 06 Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone
lutter contre le décrochage, lents à élaborer et à mettre en œuvre surtout lorsqu’il s’agit de trouver des faciliter les parcours d’apprentissage budgets et de constituer une structure des apprenants en favorisant une per- et des équipes. méabilité accrue entre opérateurs, a confiance mutuelle est indispensable L rendre accessibles les reprises de et se construit progressivement. Des formation en valorisant les acquis d’ap- expériences de collaboration existent prentissage tout au long de la vie, quels tant dans le champ belge francophone que soient le lieu et les modalités de que dans des programmes de coopé- ces apprentissages. ration européenne. Cependant cette confiance est parfois liée aux relations L’objectif commun de l’Europe et de la interpersonnelles et risque d’être mise Belgique francophone est donc bien de à mal lors d’un changement d’équipe. contribuer à l’augmentation de la qualité haque opérateur a mis beaucoup C de l’EFP4, et de mettre en place des méca- d’énergie dans l’élaboration de ses réfé- nismes permettant la reconnaissance des rentiels, de ses modalités d’évaluation, acquis dans le cadre de l’apprentissage de son système qualité… et souhaite tout au long de la vie. que le nouveau système coordonné et complémentaire d’enseignement et Cela nécessite la construction d’un système de formation professionnels prenne en coordonné et complémentaire d’enseigne- compte le travail de chacun. ment et de formation professionnels. Pour y parvenir, de nombreux obstacles doivent Un pilotage cohérent de ces institutions être affrontés puisque chaque opérateur disposant chacune de référentiels et de cer- a sa propre histoire, liée à l’évolution des tifications propres est donc indispensable. structures politiques, et a construit au fil du temps son propre système sans concerta- Le Service Francophone des Métiers et des tions systématiques ou régulières avec les Qualifications (SFMQ) a été mis en place autres. Il faut garder à l’esprit que : pour répondre à ce besoin de cohérence a division de la responsabilité au niveau L et de références communes. Des accords politique5 nécessite pour chaque rappro- de coopération permettent aussi de gérer chement des accords de coopération les reconnaissances des certifications. 4 EFP : enseignement et formation professionnels. 5 L’enseignement dépend de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les opérateurs de formation et d’insertion dépendent de la Wallonie et de la COCOF à Bruxelles, l’IFAPME dépend de la Wallonie mais aussi de la FWB pour l’homologation du certificat et le SFPME dépend de la COCOF. Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone 07
ECVET, de quoi s’agit-il ? ECVET vise ECVET6 est un cadre technique pour le transfert, la recon- à faciliter naissance et la capitalisation des acquis d’apprentissage individuels en vue de l’obtention d’une certification. Les la reconnaissance outils et méthodes prévus dans ECVET comprennent la des acquis description des certifications en termes d’unités d’acquis d’apprentissage d’apprentissage avec points de crédit associés, un pro- en vue de cessus de transfert et de capitalisation et des documents complémentaires tels que des contrats pédagogiques, l’obtention d’une des accords de partenariat, des relevés individuels de certification. résultats et des manuels à l’intention des utilisateurs. 6 Voir aussi le site officiel : http://ec.europa.eu/education/lifelong-learning-policy/ecvet_fr.htm http://ec.europa.eu/education/lifelong-learning-policy/doc/ecvet/flyer_fr.pdf 08 Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone
ECVET-ECTS, deux systèmes différents de crédit d’apprentissage pour la mobilité. Alors qu’ECVET est un système euro- apprentissage formels organisés par péen d’accumulation et de transfert l’enseignement supérieur, alors que de crédit pour l’enseignement et la le système ECVET a dès le départ été formation professionnels, le système conçu en vue de reconnaître tous les ECTS concerne exclusivement l’ensei- types d’acquis d’apprentissage : for- gnement supérieur. mels, informels, non formels. Ce système, dans un objectif d’har- ECVET permet à tous les prota- monisation, a organisé l’enseignement gonistes de l’enseignement, de la supérieur en trois cycles identiques formation et de la validation, de partout en Europe: Bachelier, Master parler le même langage : celui des et Doctorat. Il se focalise sur le pro- acquis d’apprentissages. Ce dénomi- cessus d’apprentissage en prenant en nateur commun permet de dépasser compte à la fois la durée, la charge la grande diversité des programmes de travail (input) et le niveau attendu d’enseignement et de formation pro- des certifications (output) en fonction fessionnels et celle des multiples de ces trois grades. systèmes de certification qui existent en Belgique et en Europe. Il rend ECVET, quant à lui, se concentre lisible les acquis d’apprentissage exclusivement sur les résultats du pro- au-delà des frontières nationales et cessus d’apprentissage (ouput) et ne facilite ainsi leur reconnaissance par- vise pas l’harmonisation des systèmes tout en Europe par la transparence et d’EFP européens. la confiance mutuelle qu’elle induit. La reconnaissance et l’accumulation Une autre différence majeure tient au de ces acquis dépendent cependant fait que le système ECTS a avant tout des possibilités offertes par les légis- été pensé pour prendre en compte les lations nationales. ECVET vise à faciliter, dans le cadre de es acquis d’apprentissage, que L la mobilité, la reconnaissance des acquis définissent les savoirs, aptitudes et com- d’apprentissage conformément à la législa- pétences qui peuvent être acquis dans tion nationale, en vue de l’obtention d’une différents contextes d’apprentissage. certification. ECVET est fondé sur: Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone 09
es unités d’acquis d’apprentissage, L Afin de développer l’apprentissage tout qui sont les éléments constitutifs des au long de la vie et de renforcer la mobi- certifications. Les acquis regroupés lité, ECVET promeut particulièrement : en unités peuvent faire l’objet d’une la mobilité européenne des appre- évaluation, d’une validation et d’une nants et des travailleurs : ceux qui ont reconnaissance. passé des périodes de formation, de e crédit, qui est accordé à l’apprenant L stage ou de travail dans un autre pays pour ses acquis d’apprentissage évalués européen auront ainsi la possibilité de et attestés. Les acquis d’apprentissage, faire reconnaître les acquis d’appren- pour lesquels le crédit est accordé, tissage obtenus comme faisant partie peuvent être transférés et capitalisés intégrante d’une certification délivrée jusqu’à l’obtention d’une certification, dans leur pays d’origine. conformément aux normes et règlemen- la perméabilité à l’intérieur des sys- tations qui, en la matière, régissent les tèmes d’EFP européens : ECVET doit certifications dans les pays participants. permettre d’assurer une mobilité à la es points ECVET, qui fournissent, L fois verticale et horizontale entre les dif- sous forme numérique, des informa- férents opérateurs d’un système d’EFP tions complémentaires sur les unités donné et permettre des passerelles et les certifications. entre eux. a confiance mutuelle et le partenariat L la reconnaissance des acquis des entre organismes participants. Ceux-ci apprenants qui se trouvent à l’exté- s’expriment dans des Accords de parte- rieur du système d’enseignement et/ou nariats et des Contrats pédagogiques. de formation professionnels puisque le système ECVET prend en considération les acquis d’apprentissage informel et non formel. 10 Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone
Objectifs et enjeux en Belgique francophone Les objectifs de l’enseignement et de faciliter la perméabilité entre les sous- la formation professionnels (EFP) en systèmes d’EFP belges francophones, Belgique francophone rencontrent ceux réduire le taux de décrochage scolaire, qui sont assignés par l’Europe dans le cadre du programme d’apprentissage valoriser l’enseignement qualifiant, tout au long de la vie. On y reconnaît la favoriser l’insertion socioprofessionnelle nécessité d’augmenter la transparence des jeunes et des adultes en leur per- des certifications et d’assurer l’accès mettant de valoriser plus facilement leurs à la certification à tous les citoyens compétences (acquis d’apprentissage et et donc de lutter contre l’abandon et de l’expérience) en FWB, dans toutes les l’échec tant dans l’enseignement que Régions belges et en Europe, dans la formation professionnelle. Les outils répondant aux objectifs européens favoriser la coopération entre les acteurs peuvent avoir un impact sur les objec- de la formation et de l’enseignement, tifs belges dans la mesure où ils doivent contribuer à renforcer la qualité des sys- contribuer à : tèmes d’EFP. Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone 11
1. L a perméabilité : d’embuches. Il faut donc arriver à lever un enjeu central une série d’obstacles, en reconnaissant les apprentissages formels, non formels La mobilité est un objectif pour tous les et informels, pour faciliter la poursuite d’un opérateurs, c’est d’ailleurs déjà une réalité. parcours de formation et, au final, l’accès Mais si l’Europe fixe au système ECVET à un emploi qualifié. Dans ce contexte, la un objectif de mobilité européenne, la perméabilité est un enjeu central. mobilité souhaitée, que ce soit en FWB, en Wallonie ou à Bruxelles, est avant tout interne, inter-opérateurs, éventuellement nationale (incluant alors la Flandre et la Mobilité et perméabilité, pourquoi deux concepts ? Communauté germanophone), c’est le concept de perméabilité. On parle de perméabilité lorsqu’à l’intérieur de la Belgique franco- ECVET et sa logique d’unités d’acquis phone, on permet la reconnaissance d’apprentissage apporte la transparence des acquis entre plusieurs les opé- aux certifications et les outils nécessaires à rateurs qu’ils soient d’enseignement, la mise en œuvre de la perméabilité entre de formation, de validation, d’in- les différents sous-systèmes d’EFP qui sertion ou d’emploi. On parle de devrait notamment contribuer à réduire mobilité lorsque l’on envisage en le décrochage scolaire. plus, un aspect transnational. La question de la perméabilité apparait L’apprentissage tout au long de la vie, dans différents types de situations : enjeu principal mis en évidence au niveau européen pour répondre au — accumulation progressive d’ac- défi de l’instauration d’une société de quis d’apprentissages, la connaissance, ne sera une réalité — changement de parcours et de que moyennant l’adoption et le partage qualification, par tous les opérateurs du principe de perméabilité. En effet, un des principaux — changement de parcours et de freins à la mise en œuvre de l’apprentis- qualification d’un système vers sage tout au long de la vie réside dans un autre système, les difficultés que rencontre le citoyen — officialisation des acquis d’appren- apprenant pour construire son parcours. tissage obtenus dans un contexte Faire prendre en compte par un opérateur non formel et/ou informel, des compétences acquises préalable- — progression ou mise à niveau ment chez un autre opérateur ou dans le d’une qualification (d’un niveau cadre des expériences professionnelles à un autre). se traduit souvent par un parcours semé 12 Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone
Dans le passé, des tentatives de mise en Dans le système ECVET, les acquis d’ap- œuvre de cette perméabilité ont été déve- prentissage (AA) sont utilisés comme base loppées en créant des passerelles entre les du transfert et de l’accumulation de crédit. parcours de formation des différents opé- Ils sont indépendants du processus ou du rateurs, cependant seuls les apprenants contexte dans lequel l’apprentissage a été ayant suivi strictement un parcours pré- réalisé. Il est donc possible de les utili- déterminé pouvaient en bénéficier. Avec ser pour identifier si ce que l’apprenant a l’utilisation des acquis d’apprentissage, acquis dans un contexte d’apprentissage ECVET nous permet de fonder le passage est comparable aux acquis développés d’un opérateur à un autre sur base d’une dans un autre cadre ou contexte. Pour autre logique que la reconnaissance de la simplifier la mise en œuvre des proces- valeur d’un parcours de formation effec- sus de transfert et de reconnaissance, le tué. Il s’agit maintenant de ne prendre en système ECVET prévoit de rassembler les compte que les acquis quels que soient les AA dans des ensembles cohérents appelés contextes d’apprentissage. On passe donc unités8. C’est ainsi que l’implémentation d’une logique d’input à une logique d’output. du système ECVET induit que toutes les autorités compétentes fassent apparaître les unités d’acquis d’apprentissage (UAA) 2. L ’acquis d’apprentissage, dans les certifications qu’elles délivrent. un nouveau langage commun En Belgique francophone les acquis d’ap- Les acquis d’apprentissage sont définis prentissage regroupés en unités au sein comme l’énoncé de ce que l’apprenant des profils formations sont devenus un sait, comprend et est capable de réaliser au concept « clef de voûte » pour toute l’orga- terme d’un processus d’apprentissage7. On nisation du système d’EFP. Ces unités du change ici un des paradigmes fondamen- profil formation servent ensuite de réfé- taux de l’enseignement et de la formation : rence pour la conception des profils de l’objectif n’est plus la transmission d’input certification. Les UAA d’un profil de cer- selon un parcours défini et une méthodo- tification sont conçues pour faire l’objet logie éprouvée, mais il devient la maitrise d’une évaluation et d’une validation dans d’un output c’est-à-dire les acquis d’ap- le cadre d’une certification. On reste donc prentissage attendus (savoirs, aptitudes au niveau de la structuration d’une certifi- et compétences conçues comme étant le cation et non au niveau de la structuration niveau d’autonomie et de responsabilité). des cours et des activités d’apprentissage. 7 Recommandation du Parlement et du Conseil du 23 avril 2008 instituant le cadre européen des certifications pour l’appren- tissage tout au long de la vie. 8 Une unité est une composante d’une certification, comprenant un ensemble cohérent de savoirs, d’aptitudes et de compé- tences, et pouvant faire l’objet d’une évaluation et d’une validation (Recommandation du Parlement européen et du Conseil du 18 juin 2009 établissant le système européen de crédit d’apprentissages pour l’enseignement et la formation professionnels). Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone 13
Une UAA ne fait pas référence à un pro- 3. Reconnaissance des acquis gramme de cours défini par matière mais d’apprentissages bien à des savoirs et aptitudes en lien avec des compétences professionnelles (ex. : Le focus est désormais mis sur les dis- pour le profil formation « installateur élec- positifs de reconnaissance d’acquis tricien résidentiel » installer les boîtiers, les d’apprentissage évalués préalablement. Le canalisations électriques en apparent et système ECVET propose une série d’outils en encastré, le système de raccordement et de principes visant à simplifier ces pro- à la terre et les liaisons équipotentielles). cessus de reconnaissance. Parmi les outils et principes ECVET qui permettront à terme En plus de faciliter les mécanismes de trans- de créer un espace de confiance, relevons : fert et d’accumulation entre opérateurs, des références partagées en termes parce qu’ils décrivent les résultats atten- d’acquis d’apprentissage pour un métier, dus d’une formation, quelles que soient Le choix en Belgique francophone s’est ses modalités, les acquis d’apprentissage porté sur la mise en œuvre du Service devraient rendre les formations plus facile- francophone des métiers et des quali- ment déchiffrables par le monde du travail. fications (SFMQ), chargé de définir les profils métiers, les profils formations et d’équipement, les unités d’acquis d’ap- Le système ECVET propose prentissage et leurs profils d’évaluation. une série d’outils Tous les acteurs du système d’EFP y sont représentés et sont appelés à s’y référer. et de principes visant à simplifier ces processus es outils qualité, d Des systèmes qualités sont actuellement de reconnaissance. mis en œuvre par chacun des opérateurs. Une première étape est réalisée dans la mesure où des standards communs En Belgique francophone, les acquis d’ap- sont définis par le SFMQ. Ensuite chaque prentissage sont d’autant plus lisibles par opérateur établit ses propres processus le monde du travail qu’ils sont construits à d’évaluation. Le défi est de faire en sorte partir des compétences professionnelles que les systèmes d’évaluation des uns et déterminées par les représentants des des autres soient reconnus et répondent employeurs, des travailleurs et des ser- à des exigences communes. vices publics de l’emploi. Pour chaque métier travaillé par le SFMQ, un document la mise en œuvre et/ou l’adaptation de met en regard d’une part les compétences cadres réglementaires afin d’assurer le issues d’un référentiel de compétences transfert et l’accumulation des acquis. professionnelles et d’autre part les AA Même si des Accords de coopération correspondants. ont abordé cette question et que des 14 Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone
SFMQ Profil métier Profil formation (Part. sociaux et SPE) (Opérateurs d’EFP) Approbation des profils métier et formation par les 3 Gouvernements francophones Autorités compétentes Profil de certification Opérateurs d’enseignement et de formation professionnels Mise en œuvre des parcours d’apprentissage sur base de documents spécifiques à chaque opérateur dispositions réglementaires ont déjà été transparent sur les acquis d’apprentis- mises en œuvre, il reste un important sage, de permettre à l’apprenant de ne travail pour que le cadre réglemen- plus être prisonnier d’un système unique taire permette une reconnaissance mais de se voir ouvrir des passerelles mutuelle des titres délivrés par chacun entre les opérateurs. Il faut donc que des opérateurs d’EFP. Pour obtenir les chaque opérateur d’EFP s’empare des AA bénéfices escomptés de l’accumula- communs. D’où l’intérêt pour les autorités tion et du transfert des acquis, il sera compétentes de développer des profils de donc nécessaire de développer de nou- certification sur base des profils forma- veaux Accords de coopération entre les tions du SFMQ. Le schéma ci-dessous Gouvernements francophones. reprend les différents niveaux de déci- sions concernant les profils et le type de profil dont ils assument la responsabilité, 4. Certifier, diplômer, reconnaitre chacun respectant ce que les niveaux Certifier, diplômer, reconnaître, valider, antérieurs ont décidé. valoriser… sont des verbes qui suscitent beaucoup de débats. Toutefois, ces dis- La cohérence de cet ensemble dépen- cussions tournent autour d’un objectif dra des mécanismes qualité qui seront commun (malgré des réalités différentes) mis en œuvre entre les niveaux et au de mieux communiquer, d’être plus sein de ceux-ci entre les acteurs9. 9 Voir chapitre 5. Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone 15
Une volonté politique forte et partagée en Belgique francophone Des politiques volontaristes ont été adop- concertations qui concernent, entre tées pour une employabilité accrue au autres, l’implémentation d’ECVET. sortir de la formation et des études, tout 24 juillet 2003 – Accord de coopération en garantissant l’éducation du citoyen et relatif à la validation des compétences de l’adulte en devenir. dans le champ de la formation pro- fessionnelle continue, conclu entre la 1. Des législations ont été Communauté française, la Région wal- créées ou revues lonne et la Commission communautaire française. Des accords de coopération entre les gouvernements impliqués ont été conclus 4 novembre 2008 – Accord de coo- 2 pour permettre la création d’organes de pération-cadre relatif à la formation en 16 Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone
alternance conclu entre la Communauté d’enseignement de promotion sociale sont française, la Région wallonne et la autorisés à prendre en considération pour Commission communautaire française. l’accès aux études, le cours et la sanction de celles-ci, les capacités acquises dans 30 avril 2009 – Décret portant assenti- d’autres enseignements ou dans d’autres ment à l’Accord de coopération conclu modes de formation y compris l’expérience à Bruxelles le 27 mars 2009 entre la professionnelle. L’Exécutif détermine les Communauté française, la Région wal- modalités de reconnaissance des capaci- lonne et la Commission communautaire tés acquises en dehors de l’enseignement française concernant la création du de promotion sociale. » Service Francophone des Métiers et des Qualifications, en abrégé « S.F.M.Q. » mai 2012 – Adoption par le Gouverne- 3 2. D es étapes décisives : ment conjoint inter-francophone régional la création du CVdC et communautaire d’une Note relative et du SFMQ aux « Balises pour un fonctionnement 2.1. L e CVdC optimal et articulé du Service franco- phone des Métiers et des Qualifications Dès sa création en 2003, le Consortium de (SFMQ) et du Consortium de Validation Validation des Compétences (CVdC) a été des Compétences (CVdC) au service conçu pour valoriser les compétences pro- de l’enseignement et de la formation ». fessionnelles acquises de façon formelle, non formelle et informelle par tout citoyen 2 juillet 2012 – Décret organisant la 1 exempté d’obligation scolaire. Cela se fait Certification Par Unités d’acquis d’ap- à travers des épreuves de mise en situation prentissage (CPU) dans l’enseignement professionnelle reconstituée réalisées dans secondaire qualifiant et modifiant des Centres agréés où le déroulement de diverses dispositions relatives à l’en- l’épreuve est identique d’un Centre à l’autre. seignement secondaire Se centrer sur l’output était déjà la priorité 7 février 2013 – Avant-projet d’Accord choisie par le Consortium. de coopération relatif à la mise en œuvre des Bassins de vie Enseignement – Suite à la réussite d’une épreuve, le can- Formation – Emploi. didat fait donc reconnaître via un titre officiel sa maitrise d’une partie de métier Par ailleurs, le décret organisant l’enseigne- pour accéder au marché du travail ou ment de promotion sociale du 16 avril 1991 poursuivre une formation prenant en prévoyait déjà en son Article 8 un dispo- compte l’acquis validé. sitif de reconnaissance des acquis : « Aux conditions et selon les modalités déter- Selon sa situation, le candidat a donc la minées par l’Exécutif, les établissements possibilité de prétendre à un ou plusieurs Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone 17
Titres de compétences qui sont recon- aussi un résultat tangible de la volonté nus par les 3 gouvernements (Wallonie, politique d’avoir un impact sur l’ensemble COCOF, FWB) et donc par Actiris, le du système de qualification profession- Forem, Bruxelles-Formation, l’enseigne- nelle quels qu’en soient les opérateurs. ment de promotion sociale, le SFPME et par l’IFAPME. Ces opérateurs d’enseigne- Il a été volontairement construit par le poli- ment, de formation et d’emploi constituent tique comme une première phase dans le CVdC et participent entre autres, avec les l’implémentation d’ECVET puisque c’est là partenaires sociaux et les services publics que s’élaborent les profils métiers et pro- de l’emploi, aux commissions de référen- fils formations, assurant ainsi que tous les tiels qui créent les épreuves de validation. opérateurs viseront un même objectif final. Depuis le déploiement du SFMQ, ces Les opérateurs de validation, d’enseigne- commissions doivent se baser sur les ment et formation professionnels sont productions du SFMQ pour mainte- appelés à adapter leurs référentiels/pro- nir une cohérence entre les unités de gramme et les certifications auxquelles ils compétences et les unités d’acquis conduisent en tenant compte de nouveaux d’apprentissage. paramètres, celui des AA et celui des UAA. La définition des unités d’acquis d’ap- Des politiques volontaristes prentissage permet de favoriser la ont été adoptées pour perméabilité entre opérateurs d’EFP. une employabilité accrue au sortir de la formation Le bon fonctionnement du SFMQ est considéré comme un des enjeux majeurs et des études. pour une cohérence globale des systèmes de certification. Les profils métiers et les profils formations qu’il produit (avec les 2.2. L e SFMQ partenaires sociaux et les SPE pour les Le SFMQ résulte d’un Accord de coo- premiers et les opérateurs d’EFP pour les pération10 qui est le fruit d’une longue seconds) doivent permettre une conver- maturation. Il a en effet été voulu et gence de tous les opérateurs au niveau construit pour s’intégrer parfaitement des acquis d’apprentissage, sans pour dans le paysage européen et comme tel, autant brimer leur liberté pédagogique et il est une étape essentielle de l’implémen- leur faculté d’adapter leurs méthodolo- tation d’ECVET dans notre système. Il est gies aux publics auxquels ils s’adressent. 10 Accord de coopération explicité dans le Décret du 30 avril 2009 (http://www.sfmq.cfwb.be/index.php?id=1436) 18 Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone
DISPOSITIF CPU FWB Certificat de qualification Enseignement secondaire / EPS DISPOSITIF DISPOSITIF CECAF FAIPME Belgique COCOF / Wallonie COCOF / Wallonie Certificat Certificat francophone : des compétences d’apprentissage / SFMQ acquises en Chef d’entreprise formation IFAPME / SFPME IFAPME / FOREM / BXL-F DISPOSITIF DE VALIDATION COCOF / Wallonie / FWB Titre de compétence IFAPME / SFPME / FOREM / BXL-F / EPS 3. L’implémentation d’ECVET publics d’EFP en Belgique francophone et intégrant des éléments du système ECVET. en Belgique francophone11 n 1er dispositif de certification, la CPU, U Avec la création du SFMQ, tous les opéra- délivre des Certificats de Qualification teurs d’EFP sont confrontés à la question (CQ) de la Fédération Wallonie Bruxelles de la mise en œuvre des nouveaux profils (FWB) pour l’enseignement secondaire formations et incidemment à la question qualifiant. L’EPS13 agit aussi dans ce de l’implémentation des principes et outils cadre et permet, particulièrement à du système ECVET. des adultes en reprise de formation ou en réorientation, d’obtenir le CQ. Une Le schéma ci-dessus présente les quatre part des certificats de l’IFAPME et du systèmes actuels12 de reconnaissance des SFPME délivrés sont correspondants acquis mis en œuvre par les opérateurs au CQ. La CPU est aujourd’hui le seul 11 Les différents dispositifs conçus en vue d’implémenter en tout ou en partie le système ECVET sont décrits plus largement en annexe. 12 Potentiellement cinq car les opérateurs d’Insertion Socioprofessionnel pourraient également se positionner et développer leur propre système de certification en référence au SFMQ. 13 Via notamment l’activation de l’article 8 du Décret organisant l’enseignement de promotion sociale. Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone 19
dispositif qui n’utilise que les profils du francophone. Les opérateurs publics de SFMQ et a été spécifiquement conçu en formation professionnelle ainsi que l’EPS vue d’implémenter le système ECVET. sont parties prenantes de ce système. (voir chapitre 7.2.) (voir chapitre 7.5.) n 2e dispositif de certification concerne U Les flèches symbolisent les relations atten- l’approche de la formation en alter- dues entre ces dispositifs de certification. nance des indépendants et des petites Bien que chacun des quatre systèmes se et moyennes entreprises qui délivre référence aux profils formations du SFMQ, des certificats d’apprentissage et des les certificats qu’ils délivrent sont différents. diplômes de chef d’entreprise en forma- Ceci est dû, entres autres, aux types de tion initiale. L’IFAPME et le SFPME sont publics touchés, aux découpages pédago- les acteurs de ce système de certification giques mis en œuvre ou encore aux effets qui, notamment avec la mise en œuvre de droits14 qu’ils peuvent ou non produire. des profils SFMQ, participent à l’implé- mentation d’ECVET. (voir chapitre 7.3.) Un 3e dispositif est développé depuis Les relations sont indispensables 2010 par les trois opérateurs publics de pour que l’ensemble fonctionne formation professionnelle en Belgique comme un système permettant la francophone (Bruxelles Formation, Le perméabilité entre les différents opé- Forem, l’IFAPME). Il s’agit d’un dispo- rateurs. Cette perméabilité ne pourra sitif commun de Reconnaissance des voir le jour que si : Compétences Acquises en Formation. Ce dispositif, nommé ReCAF, est fondé les autorités responsables de sur l’Approche par Compétences. Il vise chacun des systèmes mettent en à reconnaitre les acquis d’apprentissage place le cadre législatif et régle- formel par la délivrance d’un Certificat mentaire adéquat, officiel. (voir chapitre 7.4.) haque opérateur d’EFP utilise des c n 4 e dispositif est mis en œuvre U outils, des documents transpa- par le Consortium de Validation des rents pour l’ensemble des autres Compétences (CVdC) qui vise la déli- opérateurs, vrance de Titres de compétences. Ce l’on arrive à créer un espace de sont des documents officiels remis au confiance tel entre les opérateurs candidat pour attester la maîtrise d’une que chacun puisse reconnaître les partie de métier. Ils sont reconnus par certifications délivrées par les autres. les trois gouvernements de Belgique 14 Ce qui veut dire qu’actuellement, en Belgique francophone, deux porteurs de certifications recouvrant des compétences professionnelles identiques, risquent de ne pas avoir le même accès à l’emploi, à un même statut et à un même salaire. 20 Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone
Pistes pour favoriser l’apprentissage tout au long de la vie Considérant ce qui suit : la sévérité de la crise de l’emploi le développement d’une plus grande actuelle en Europe ; confiance entre les différents opérateurs le décalage entre l’offre de qualifi- d’enseignement et de formation eu égard cations des prestataires d’EFP et la aux récentes réformes et projets en demande du marché ; cours en Belgique francophone : colla- boration au sein du Service Francophone l’urgence de reconnaitre les compé- des Métiers et des Qualifications, coo- tences acquises comme l’a rappelé pération dans la rédaction du Cadre Monsieur Silva Mendès à l’occasion Francophone des Certifications et par- du Forum annuel ECVET qui s’est tenu ticipation à plusieurs projets européens à Bruxelles fin mai 2012 : « …bien qu’il (OPIR, CPU-Europe…), synergies et soit important d’encourager la mobilité réflexions initiées ou renforcées entre pour renforcer les compétences linguis- opérateurs d’EFP dans le cadre de l’an- tiques et acquérir des compétences non née des compétences 2013 ; techniques et autres expériences, l’autre Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone 21
étape importante est la reconnaissance des compétences acquises. » ; la volonté des acteurs clés du sec- teur de l’EFP et des Etats membres de concentrer leurs efforts au niveau institutionnel pour favoriser la création d’un environnement reconnaissant les compétences au niveau national ; l’urgence en Belgique francophone de répondre aux recommandations européennes en matière de CEC, d’im- plémentation ECVET, d’EQAVET et de validation des acquis, afin d’optima- liser les structures d’enseignement et formation professionnels en place. Le groupe des experts ECVET travaillant au sein de l’AEF et dont les missions sont exposées dans l’avant-propos, tire une série d’observations à la suite des travaux menés en commun. La mise en œuvre de l’apprentissage tout au long de la vie devient progres- sivement une réalité de terrain : tous parlent d’objectifs semblables, uti- lisent de plus en plus des concepts communs tels que les acquis d’ap- prentissage, leur validation et leur reconnaissance en vue de leur capi- talisation par l’apprenant. ace aux défis de l’apprentissage tout au F long de la vie, aucun opérateur d’ensei- gnement et de formation professionnels ne peut raisonnablement imaginer mettre 22 Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone
en œuvre seul un dispositif adapté aux partenaires de formation… ce qui ne besoins de tous les publics et ce à facilite pas la transparence des acquis chaque moment de leur vie. Dès lors, aux yeux des employeurs, du public l’enjeu est de repenser en termes de ou des porteurs de ces documents. synergies, l’ensemble des dispositifs Tous les pouvoirs politiques régionaux organisés ou subsidiés par la Fédération et communautaires qui ont une com- Wallonie-Bruxelles, la Wallonie et la pétence dans l’emploi, la validation, Commission communautaire française. la formation ou l’enseignement sont ne première réponse politique majeure U concernés par cette question. Des a été développée en créant le SFMQ. Accords de coopération ont été signés Mais d’autres étapes sont encore à (SFMQ, Consortium, Alternance), toute- franchir pour avancer vers plus de fois de nouvelles mesures sont à prendre cohérence dans le domaine de la recon- pour assurer la qualité et donc le niveau naissance des acquis d’apprentissage. de maitrise attendu des acquis d’ap- En premier lieu, il faut libérer les opéra- prentissage requis par les profils SFMQ. teurs des contraintes institutionnelles et réglementaires qui empêchent la per- Si au niveau du processus d’appren- méabilité et ensuite les encourager à tissage chacun garde ses spécificités développer des stratégies concertées liées à son public et à ses méthodo- et des outils communs. logies, les niveaux de maitrise tendent n outre, chaque organisme s’ap- E eux à converger parce qu’ils dérivent plique à créer les outils administratifs des profils formations imposés à tous et pédagogiques : attestation de réus- les opérateurs par le SFMQ. Dans ce site des unités d’acquis, profils de contexte, les certifications attesteront certification, passeports de compé- de la maitrise de compétences profes- tences, accords de coopération entre sionnelles identiques. Sur la base de ces observations, le fasse coopérer toutes les autorités groupe des experts ECVET propose compétentes. Concrètement, cela aux politiques quelques pistes d’action : pourrait se traduire par la révision d’Accords de coopération entre les 1. En ce moment de nécessaire gouvernements concernés, comme mutation, chacun tirerait un béné- ceux du SFMQ, du Consortium, de fice ma ximum d’une réforme l’Alternance, voire la rédaction d’un structurelle globale mise en place Accord de coopération englobant les grâce à une impulsion politique qui Accords précédents. Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone 23
Plusieurs points y seraient abordés : l’AEQES (Agence d’évaluation de la qualité dans l’enseignement supé- a) La mise en place d’un système rieur), afin d’établir les bases de la d’assurance qualité portant sur les coopération relative à l’assurance de acquis d’apprentissage pour les la qualité des pratiques de l’EFP. formations définies par le SFMQ. La Belgique n’a pas encore mis la b) Un cadastre des certifications recommandation EQAVET en applica- pour les métiers traités par le tion, mais, chacune de ses Régions et SFMQ et répertoriant les cer- Communauté a entrepris des actions tifications, mais aussi les unités dans ce cadre. La Wallonie et la FWB, d’acquis d’apprentissage organi- ont constitué un groupe de travail sur sées par les différents opérateurs, le cadre francophone, composé de ainsi que les passerelles possibles. l’enseignement et de la formation pro- Une telle nomenclature commune et fessionnelle pour construire le Cadre classifiée faciliterait le positionne- francophone des certifications. A cette ment des certifications dans le cadre occasion dans le cadre de l’Annexe III francophone et dans le cadre euro- du Cadre Européen des Certifications, péen des certifications. Il est donc le groupe a émis diverses lignes direc- important que les autorités compé- trices (ou principes de gestion de la tentes décident de noms communs qualité) visant à assurer la qualité pour les certifications délivrées, et des acquis certifiés. Pour ce faire éventuellement des appellations les opérateurs reconnaissent l’exis- pour les unités d’apprentissage. tence de plusieurs systèmes qualité équivalents. A l’heure actuelle aucune c) Une harmonisation des docu- mesure concrète n’a encore pu être ments administratifs délivrés aux mise en place. Toutefois, parmi les apprenants : attestations de réus- résultats, l’analyse converge vers le site d’UAA, certificats, passeport et besoin d’établir un mode d’évalua- Europass… On pourra ainsi créer un tion de l’assurance de la qualité, qui, passeport/portfolio commun pour s’il n’est pas identique ou commun, l’ensemble de la Belgique franco- devra pouvoir créer ou consolider la phone. Cela permettra de réduire confiance mutuelle. Un projet d’une les freins et les coûts administratifs expérience de diagnostics croisés pour le passage entre opérateurs entre des établissements de l’EFP et de faciliter l’accès à l’emploi sur pourrait être mis en place en s’ins- base des compétences acquises pirant notamment des pratiques de et certifiées. 24 Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone
2. La création d’une structure, par les Gouvernements aurait en charge dont la forme est à étudier par les la production de recommandations en Gouvernements, afin de piloter le déve- vue de la gestion coordonnée de la mise loppement des trois outils européens en œuvre des dispositifs, du partage de (CEC, ECVET, EQAVET) en Belgique bonnes pratiques et du développement francophone, ainsi que l’évaluation de de stratégies en vue d’une cohérence l’atteinte de leurs objectifs (critères et globale. indicateurs).En effet, à très court terme, pour imaginer et mettre en œuvre Au vu de son analyse de l’organisa- notamment ce nouveau système glo- tion actuelle de nos systèmes d’EFP, le bal de certification qui demandera un groupe des experts ECVET estime que très long et important travail légis- la mise en œuvre des pistes exposées tique, il est nécessaire de rassembler plus haut est indispensable pour que l’on les énergies de l’ensemble des opé- bénéficie des investissements impor- rateurs au sein d’un groupe de travail tants déjà consentis pour mettre en formalisé au moins dans le cadre d’un œuvre une réelle stratégie d’apprentis- Gouvernement conjoint. Ni agence, ni sage tout au long de la vie et augmenter structure décrétale, ce groupe mandaté l’accès à l’emploi. Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone 25
Références Interviews de représentants — SFMQ et CVdC, — Cellule CPU, — Forem Formation et Bruxelles Formation, — Opérateurs d’insertion socioprofessionnelle, — Conseil supérieur de l’EPS, — IFAPME. Documents et sites Internet — Panorama des instruments de l’apprentissage tout au long de la vie en Belgique francophone / Présentation en plénière CCFEE, le 20/11/2012 : {A. Bultot (AEF), P.Constancio (CVdC), B. Dufromont (FOREM), A. Grandjean (CCFEE), A. Kock (SFMQ – CVdC), J-P. Malarme (CEF), Ch. Mattart (IFAPME)} — Projet pilote ECVET, CPU Europe : www.adam-europe.eu/prj/7758/prj/2010_4620_PR_CPU-Europe_pub.pdf — Questions et réponses CPU : www.cpu.cfwb.be — Questions et réponses ECVET : www.ecvet-team.eu/fr/content/mieux-conna%C3%AEtre-ecvet-questions-r%C3%A9ponses — ECVET pilot projects 2005-2008 : www.ecvet-projects.eu — Recommandation européenne du 18 juin 2009 sur l’établissement d’ECVET — Note d’orientation stratégique 2012-2014 du dispositif de validation des compé- tences professionnelles Approuvée par la Commission consultative et d’agrément du 29 juin 2012 26 Vers l’implémentation d’ECVET en Belgique francophone
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