Voici 50 ans l'ordinateur faisait son entrée à la Faculté de Gembloux
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Voici 50 ans l’ordinateur faisait son entrée à la Faculté de Gembloux Décembre 1965, la Faculté de Gembloux se dote d’un ordinateur IBM 1620 modèle 001, avec lecteur-perforateur de bandes. Un ordinateur pour répondre à un besoin vital A cette époque, à l’instigation du Professeur Dagnelie, titulaire de la Chaire de Statistique, un service de consultation statistique a été mis en place pour aider les expérimentateurs dans l’emploi des méthodes statistiques. Cependant, comme celui-ci l’écrit1, « faute de moyens matériels et surtout faute de moyens de calculs, l’aide fournie aux expérimentateurs a dû se limiter le plus souvent à des conseils relatifs à l’emploi des méthodes statistiques, sans que ces méthodes soient utilisées directement par le service de consultation. Le prolongement normal, et indispensable, du service organisé jusqu’à présent est la mise sur pied d’un service de calcul, doté d’un équipement électronique. » « Indépendamment de son utilité au point de vue de la recherche scientifique, l’installation d’un équipement de calcul électronique présenterait également un intérêt didactique et un intérêt administratif certains : ce matériel pourrait servir à l’illustration de plusieurs cours, à la résolution de différents problèmes d’ordre administratif et à la mise sur pied d’un service de documentation, dépendant de la bibliothèque. » Pour répondre à ce besoin en moyens de calcul, l’acquisition d’un ordinateur s’imposait. C’est ainsi qu’en décembre 1965, fut mis en service le premier ordinateur à la Faculté de Gembloux. Une machine rare, coûteuse, volumineuse Aujourd’hui, nous sommes entourés d’une multitude d’ordinateurs dont l’usage a été banalisé au point que nous les avons assimilés aux objets courants de notre vie quotidienne. Mais, il y a 50 ans, il s’agissait d’une machine rare, coûteuse, volumineuse qui nécessitait une surveillance en continu. L’IBM 16202 installé à la Faculté de Gembloux était un ordinateur doté de 20.000 ferrites, correspondant à une mémoire RAM de l’ordre de 20 Ko. La vitesse du processeur était de 50 KHz. Il s’agissait d’un « meuble » de 1,6 m sur 1,1 m et pesait plus de 500 kg. Sa valeur actualisée dépassait les 500.000 eur. 1 Demande d’engagement pour l’achat d’un IBM 1620 (14 septembre 1964) 2 Pour en savoir plus, https://en.wikipedia.org/wiki/IBM_1620 (consulté le 25.11.2015) et http://www.columbia.edu/cu/computinghistory/1620.html (consulté le 25.11.2015) ULg - Service d’Informatique de GxABT Page 1
L’IBM 1620, premier ordinateur opérationnel à la Faculté de Gembloux de 1965 à 1970 Comparé à un micro-ordinateur d’aujourd’hui d’un coût de l’ordre de 500 à 1000 eur, possédant une mémoire de 4 Go et un processeur de 2,5 GHz, la taille de la mémoire centrale de l’IBM 1620 était de l’ordre de 200.000 fois plus petite, sa vitesse de calcul de l’ordre de 50.000 fois plus lente et son prix de l’ordre de 500 à 1000 fois plus cher. Une interface Homme - Machine des plus spartiate Une console servait à piloter l’ordinateur. Elle se composait d’une machine à écrire et d’un panneau frontal de contrôle doté de boutons, interrupteurs et voyants lumineux. Les programmes étaient écrits en assembleur ou en FORTRAN. Via les voyants lumineux du panneau de contrôle, le programmeur, s’il le souhait, pouvait suivre l’exécution d’un programme instruction par instruction. Ce mode d’exécution facilitait la mise au point des programmes. Bien entendu, pour communiquer avec l’ordinateur pas encore d’interface souris-clavier- écran. Toutes les entrées-sorties se faisaient via la machine à écrire et via le lecteur- perforateur de rubans. Décembre 2015 Page 2
DONNÉES - L’introduction et l’archivage des données s’opèrent, sur support papier, via des bandes perforées. BANDE PERFORÉE - Huit perforations dans le sens de la largeur permettent d’encoder caractères et chiffres en respectant une codification normalisée sur huit bits ; la petite perforation supplémentaire en continu sert à l’entrainement par le lecteur- perforateur. Pour faciliter la saisie des données à traiter, une machine à écrire perforatrice de bandes IBM 1901 (en janvier 1967) et une vérificatrice de bandes FRIDEN Veripunch (en mars 1969) viendront compléter la configuration. Cinq ans de bons et loyaux services Pendant cinq ans, l’ordinateur IBM 1620 va répondre aux attentes des chercheurs de la Faculté. En 1969, le Professeur Dagnelie dresse un bilan de son utilisation3 et signale que, depuis son installation, « des calculs ont été effectués à la demande d’une vingtaine de services différents de la Faculté, dans le cadre des travaux de recherche entrepris par les différents services, des travaux de fin d’études réalisés par les étudiants, etc. » « Il s’agit essentiellement de calculs statistiques courants, mais aussi occasionnellement de calculs statistiques plus volumineux (dépouillement du recensement agricole de Taza par exemple) et de calculs plus particuliers (problèmes de drainage, mesure de radiation, éclairement des serres, détermination de minéraux, etc.). Au total, l’ordinateur a ainsi fonctionné pendant environ 900 heures (calcul et programmation) au cours de l’année 1966, 3 Rapport préliminaire relatif au remplacement du matériel de calcul électronique de la Faculté (Texte mis à jour au 31 mars 1969) ULg - Service d’Informatique de GxABT Page 3
1.100 heures en 1967, 1.900 heures en 1968 et déjà 740 heures au cours des trois premier mois de 1969. » Par ailleurs, début 1969, le Professeur Dagnelie rapporte4 qu’on observe « un accroissement considérable des besoins en matériel de calcul au cours des dernières années (de l’ordre de 40 à 50 % par an) », conduisant à « une saturation imminente de l’ordinateur de la Faculté (10 à 12 heures d’utilisation prévues pour 1969 et 14 à 18 heures par jour pour 1970) » et que, par ailleurs, on constate « une nécessité de disposer d’un matériel de calcul moderne pour illustrer les enseignements d’informatique et de programmation ». Il est donc temps de songer à son remplacement. A LA CONSOLE, le Professeur Dagnelie consulte les résultats de calculs réalisés sur l’IBM 1620. C’est ainsi qu’au second semestre de l’année 1970, l’ordinateur IBM 1620 est remplacé par un autre ordinateur IBM plus performant et correspondant mieux aux nouveaux besoins de la Faculté : un IBM 1130. Ainsi prenait fin la première phase du déploiement de l’informatique à la Faculté de Gembloux. Allaient s’en suivre bien d’autres pour nous mener au système informatique actuel dont nous n’imaginons pas pouvoir nous passer pour satisfaire nos besoins insatiables en traitement de l’information. P. Ramlot Informaticien-directeur 4 Rapport préliminaire à la location d’un nouvel ordinateur (1969) Décembre 2015 Page 4
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