Voyage d'étude Suriname: ONF
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Pôle R&D Cayenne Réserve de Montabo BP 7002 97307 Cayenne Cedex tel. +594 (0)5 94 25 53 95 mob. +594 (0)6 94 20 73 61 Voyage d’étude Suriname: • SBB Paramaribo • Greenheart Group – West operations – Mozeskreek & Scierie Apoera • Dennebos – Concession 714 & Scierie Suhoza ----------------- Décembre 2016 1
Table des matières 0 Résumé des faits marquants ................................................................... 3 1 Contexte de la mission ............................................................................ 4 2 Données générales sur l’activité forestière au Suriname ....................... 5 3 Visite concession Mozeskreek Greenheart et scierie d’Apoera ............. 16 3.1 Présentation Greenheart group 16 3.2 Concession Mozeskreek 20 3.3 Scierie Greenheart d’Apoera 27 4 DENNEBOS Suriname............................................................................. 30 4.1 Données générales Dennebos Suriname 30 4.2 Exploitation forestière 32 4.3 Scierie Dennebos de SUHOSA 41 2
0 Résumé des faits marquants • Une récolte totale de 568 000 m3 /an bois rond en 2015, en forte augmentation depuis 2009 (207 000 m3/an) avec une stratégie de développement à 1 000 000 m3/an en 2019 • Projet de développer la commercialisation d’essences actuellement non sciées. • Sont certifiées FSC : 4 concessions pour 396 880 ha soit 25% de la surface des concessions du Suriname et 18% du bois exploité • L’activité de débardage est également réalisée en saison des pluies, sans impacts à la forêt. La pluviométrie est moins importante qu’en Guyane française (2500 mm/an). Le réseau de routes à camions est plus pénétrant, avec des dis- tances moyennes de débardage de l’ordre de 500 m. • Ce sont les exploitants qui gèrent l’activité de création de desserte, avec le maté- riel de travaux publics en permanence sur la concession (en particulier dumper pour les rechargements des chaussées) ce qui permet une importante synergie avec les chantiers d’exploitation en matière de renforcement de chaussée, no- tamment en saison des pluies. • Un délai réduit à moins de 5 mois entre inventaire et sciage, et de moins de 4 mois entre abattage et sciage, permettant un ajustement des abattages à la demande, et une valorisation des bois blancs. • Une plus grande diversité d’essences exploitées qu’en Guyane française. • Un volume de l’arbre moyen exploité sensiblement moins important qu’en Guyane française. • Une forte disponibilité en Gonfolo sur le marché du sciage. • Emploi d’étiquettes plastifiées à code barre – en lieu et place des étiquettes pla- tiques utilisées en Guyane françaide. Chez Dennebos, utilisation de multi-étiquettes avec code barre et à code unique, imprimées par l’imprimante de l’exploitant • Chez Dennebos, développement d’une chaîne de traitement de saisie et de suivi informatique des données d’exploitation • Un abattage des bois directionnel et professionnalisé, avec une technique éprou- vée d’éviter l’éclatement des grumes. Un débardage soucieux d’éviter les dégâts d’exploitation. Des sessions de formation continues de rappel réalisées tous les deux ans. • Utilisation de S pour éviter les fentes des culées 3
1 Contexte de la mission Les visites de ces deux sites forestiers ont été réalisées dans le cadre d’échanges de bonnes pratiques entretenus depuis quelques années entre SBB - Suriname et l’ONF. L’Interprobois, le CIRAD et ONFI avaient été invités à participer sans que personne n’ait pu se libérer. Ces visites ont pu être réalisées grâce l’entremise de Sarah CRABBE – SBB Suriname. Calendrier des déplacements : 9 et 10 décembre 2016 : déplacement Cayenne Mozeskreek par la route 10 décembre soir : Présentation cadre d’actions et méthodes Greenhart – échanges sur les pratiques 11 décembre 2016 : visite chantier d’exploitation Greenhart - Mozeskreek 12 décembre 2016 : Déplacement Apoera & visite scierie Greenhart Apoera 13 décembre 2016 : transfert routier Mozeskreek Concession 714b Dennebos 13 décembre 2016 au soir : Présentation cadre de travail Dennebos – échanges sur les pratiques 14 décembre 2016 : visite chantier d’exploitation Dennebos 15 décembre 2016 Matin: visite chantier d’exploitation par une compagnie malai- sienne 15 décembre 2016 : Après-Midi transfert vers la scierie Dennebos Suhoza puis trans- fert à Paramaribo – Visite des locaux Dennebos Paramaribo 16 décembre 2016 : réunion SBB Paramaribo 17 décembre 2017 retour Cayenne Participants au départ de Cayenne : • Jean-Pierre SIMONNET DR Guyane, Caroline BEDEAU & Laurent DESCROIX pôle R&D Cayenne Sites visités Paramaribo Scierie Dennbos Apoera scierie Suhoza Greenhart Concession Dennbos Mozeskreek- 714b concession Greenhart 4
2 Données générales sur l’activité forestière au Su- riname Accueil par - Rene SOMOPAWIRO directeur R&D SBB - Sarah CRABBE R&D SBB - R. MATTAI directeur du service Economie SBB Le SBB - Stichting voor Bosbeheer en Bostoezicht Fondation pour la gestion forestière et du contrôle de la production - est l’organisme public organisant la mise en œuvre de la politique forestière du Suriname. Il intègre une équipe R&D et Géomatique importante, d’une vingtaine de personnes, avec une véritable ambition de consolider la gestion. Quelques données extraites du rapport 2015 sur secteur forestier publié par le SBB dispo- nible en néerlandais à l’adresse ci-dessous L:\98-Commun\30-R&D\2016-12 rapport de visite Suriname\Rapport Bosbouw Sector 2015_FINALE.pdf Couverture forestière et aménagement du territoire pour la production D’une superficie totale de 16.4 millions d’hectares, le Suriname est recouvert à 93% par la forêt. Une bande de 4.5 millions d’hectares, située au nord du pays sur toute sa largeur, est actuellement dédiée à des fins de production. Environ 2,3 millions d’hectares sont protégés, et toute la moitié sud du pays, soit environ 9 millions d’hectares de forêt, est actuellement indéterminée et considérée pour le maintien de la forêt. Données générales sur l’exploitation forestière Diamètre minimum d’exploitabilité : 35 cm (DBH) Cycle de rotation : 25 ans Volume maximal prélevé à l’hectare : 25m3 (surface totale kapvak) 5
La loi interdit de coupes deux arbres distants de moins de 10 m l’un de l’autre Les concessions doivent être divisées en unités élémentaires d’exploitation, les Kapvaks, d’une surface de 100 ha. 7 essences protégées : - Balata – Manilkara bidentata (est tout de même exploité sous autori- sation de SBB, à partir de 55 cm) * qualité souvent dégradée par les gemmages du début du XXème siècle. - Bois de rose – Aniba rosaeodora - Aniba mas - Gaiac de Cayenne – Dipteryx odorata et D. punctata - Noyer du Brésil - Bertholletia exclesa - Chawari - Caryocar nuciferum - Copaifera guianensis Le DME du Wacapou est fixé à 35 cm, mais être exploité à des diamètres inférieurs sur permission. En 2015, le secteur bois, exploitation et transformation, comprend : 211 compagnies d’exploitation forestière 96 scieries 1 usine de contreplaqué Licences d’exploitations forestières valides en 2015 Statut / Licences actives nombre Hectares Volume m3 concessions 121 1 603 107 364 996 forêts communautaires (traditionnelles et HKV) 94 739 507 72 949 Permis d'exploitation forestière occasionnelle (ICL) 3 168 363 ? permis d'exploration 7 353 657 Total 225 2 864 634 ? Toutes les zones exploitées sont situées dans la bande nord dédiée à la production. Pour les concessions de plus de 5 000 ha, une récente loi a mis en place la procédure de Permis d’exploration, attribué pour 2 ans, et qui visent à fournir un diagnostic sur les po- tentiels de production de la zone en amont de la demande de concession (inventaire à 1%). Les Permis d’exploration attribués à une compagnie lui donnent priorité pour les de- mandes de concession. Les Permis d'exploitation forestière occasionnelle (ICL) sont attribués dans les zones de conversion de la forêt vers un autre type d’occupation et d’usage du sol. C’est le cas par 6
exemple des exploitations de bois dans les zones soumises à exploitation minière, le lac artificiel de Brokopondo, pour le projet de plantation de palmiers à huile porté par la com- pagnie China Zhong Heng Tai Investment N.V. dans le district du Marowijne. Elles sont souvent accusées de concurrence déloyale face aux concessionnaires, car sou- mises à des règles financières (et de tolérance) différentes, et moins contraintes par des obligations de planification. Afin de limiter les dérives constatées sur les anciens permis communautaires, attribués à une personne (chef de communauté) et à vie, les attributions de zones de droit d’usage sont aujourd’hui remplacées par des permis attribués à un village et pour une durée de 10 ou 20 ans reconductible (HKV), et pour lesquels l’intervention d’une société tiers est interdite.Ces deux statuts de forêts communautaires coexistent. Carte des zones d’exploitation forestières Volume total exploité 2015 : 568 000 m3 Nombreux petits exploitants de concessions Forêts certifiées FSC : 4 concessions - 396 880 ha soit 25% de la surface des concessions, 18% du bois exploité. La certification FSC est réalisée par des cabinets conseil néerlandais. 7
Production de bois rond au Suriname constatée 2000-2015 et programmée 2016-2020 Les volumes de bois ronds sont fournis sur écorce. En 2015, la production de bois rond a augmenté de 15% par rapport à l’année 2014. Entre 2010 et 2015, celle-ci a plus que doublé. A l’horizon 2020, le volume exploité prévisionnel atteint le million de m3. Pour répondre à cette forte augmentation, SBB compte augmenter à la fois la surface exploitée et les ren- dements de récolte. Volumes de bois rond par gamme en 2015 3 Assortiment Volume m Bois rond 561 376 Equarris 392 Poteaux 2 646 Bardeaux 20 Bois scié en forêt 3 742 Bois énergie (usage domestique) 406 Charbon 75 Total 568 657 Répartition des volumes de bois ronds exploités par titulaire de permis / exploi- tant En 2015, sur les 222 producteurs recensés, plus de la moitié (120) affichent une récolte de moins de 500m3. 17 producteurs affichent une production supérieure à 10 000m3. Ces chiffres ne représentent pas réellement le positionnement des grosses entreprises d’exploitation, certaines regroupant des activités sur plusieurs sites ou concessions qui sont séparées selon leur titulaire dans les statistiques de SBB (notamment Greenheart). 8
Une récolte plus diversifiée en essences qu’en Guyane française En 2015, 123 essences différentes ont été exploitées. 10 essences représentent environ 70% de la production totale. production industrielle 2015 Nom Guyane Nom néerlan- m3 bois rond Nom botanique française dais Volume in m3 % Angélique Dicorynia guianensis Basralocus 134.765 24 Gonfolo Qualea spp. Gronfolo 84.554 15 Goupi Goupia glabra Kopi 31.269 6 Grignon franc Ocotea rubra Wana 27.636 5 St Martin jaune Hymenolobium flavum Maka-kabbes 21.711 4 Wacapou Vouacapoua americana Bruinhart 21.260 4 Kimboto Pradosia ptychandra Kimboto 20.030 4 Amarante Peltogyne paniculata Purperhart 18.998 3 Balata Manilkara bidentata Bolletrie 15.794 3 Martiodendron Martiodendron parviflorum Bosmahonie 14.995 3 Sous-total 391.012 70 Autres 170.749 30 Total 561.761 100 Nota : récolte de Wapa ≈14 000 m3 par an Part en volume des 10 essences les plus récoltées en 2015 pour le Suriname et la Guyane française Angélique 70% 60% Guyane française 50% Suriname part en volume 40% autres Angélique 30% Gonfolo Grignon franc St Martin jaune Martiodendron Grignon franc Gonfolo 20% autres Maho coton Amarante Wacapou Wacapou Amarante Kimboto Goupi Chawari Balata Balata 10% Goupi Jaboti 0% Rang essence Comme le montre le graphique ci-dessus, alors que l’angélique représente en 2015 58% de la récolte totale en Guyane française, elle n’en représente que 24% au Suriname. De mêmes, les autres essences que les 10 les plus exploitées représente 30% du volume récolté au Suriname, alors qu’elles en représentent 12% en Guyane française. 9
Un volume de l’arbre moyen exploité sensiblement inférieur qu’en Guyane Le diamètre d’exploitabilité minimum règlementaire est de 35 cm, remonté à 45 cm par les exploitants pour les deux concessions visitées. Les données 2015 de SBB sur les 4 essences les plus exploitées (Angélique, Gonfolo, Goupi, Grignon franc) donnent un volume de l’arbre moyen de 3,0 m3 sur écorce. Les graphiques ci-dessous donnent l répartition par classe de diamètre pour ces 4 essences en 2015, comparée avec des données d’un échantillonnage représentatif des coupes en Guyane française 40% Angélique 40% Gonfolo 35% SBB ONF SBB ONF 35% 30% 30% 25% 25% % volume % volume 20% 20% 15% 15% 10% 10% 5% 5% 0% 0% 35-40 40-50 50-60 60-70 70-80 80-90 90 & + 35-40 40-50 50-60 60-70 70-80 80-90 90 & + DBH DBH 120% 30% Goupi Grignon franc SBB ONF SBB ONF 100% 25% 80% 20% % volume % volume 60% 15% 40% 10% 20% 5% 0% 0% 35-40 40-50 50-60 60-70 70-80 80-90 90 & + 35-40 40-50 50-60 60-70 70-80 80-90 90 & + DBH DBH 10
Transformation du bois au Suriname en 2015 En 2015, 96 scieries, dont 67 actives, et 1 usine de contreplaqué sont recensées au Suri- name. La capacité totale des installations est estimée à 850 000m3 de bois ronds entrée scierie par an. En 2015, 360 000 m3, soit 64% du bois récolté, ont été transformés dans le pays. Le Gonfolo, l’Angélique, et le Goupi arrivent en tête, représentant respectivement 22%, 14% et 6% du total du volume de bois rond transformé. Le reste est exporté en bois ronds. La production locale de contreplaqué de 2015 est de 2 200 m3. Celle-ci est réalisée princi- palement à partir de Yayamadou et Simarouba. Volume bois rond transformé au Suriname 2015 3 Nom Guyane Nom international Nom botanique Volume m % française Gonfolo Mandio, Quaruba Qualea spp. 80.620 22 Angélique Angelique Dicorynia guianensis 49.503 14 Goupi Cupiuba, Kabukalli Goupia glabra 20.196 6 Grignon franc Louro vermelho Ocotea rubra 16.463 5 Wapa Wallaba Eperua spp. 13.743 4 Jaboty Jaboty Erisma uncinatum 13.476 4 Kimboto Abiu, Chupon Pradosia ptychandra 10.840 3 St Martin jaune Angelim da mata Hymenolobium flavum 10.783 3 Wacapou Wacapou Vouacapoua americana 10.570 3 Wana-kouali Quaruba, Iteballi Vochysia tomentosa 9.992 3 Sub-total 236.186 66 Autres 124.044 34 Total 360.230 100 Volume scié et contreplaqué au Suriname constaté 2000-2015 et programmé 2016-2020 11
Prix bois rond à Paramaribo Wanica SRD, 2013, 2014 et 2015 1 SRD ≈ 0,25 € entre 2013 et 2015 (forte dévaluation fin 2015) Nom Guyane Paramaribo Wanica 3 3 3 3 3 3 Houtsoorten Prijs/m Prijs/m Prijs/m Prijs/m Prijs/m Prijs/m in 2013 in 2014 in 2015 in 2013 in 2014 in 2015 Angélique Basralocus 337,50 367,50 325,00 345,00 340,00 328,00 Wacapou Bruinhart 400,00 400,00 450,00 425,00 450,00 490,00 Inkassa Gele kabbes 362,00 400,00 350,00 350,00 350,00 350,00 Gonfolo Gronfolo 300,00 300,00 300,00 305,00 295,00 325,00 Bagasse Kaw udu 335,00 350,00 390,00 Goupi Kopi 372,50 375,00 360,00 350,00 375,00 365,00 Manil marécage Mataki 300,00 300,00 300,00 305,00 300,00 300,00 Parcoury Pakuli 300,00 300,00 300,00 305,00 325,00 340,00 Alimiao Pikinmisiki 300,00 300,00 300,00 305,00 300,00 340,00 ? Bois de rose ? Pisi 390,00 400,00 400,00 St Martin rouge Rode kabbes 350,00 325,00 350,00 300,00 300,00 375,00 Courbaril Rode locus 500,00 550,00 420,00 350,00 Cèdre rouge Sali 300,00 300,00 300,00 300,00 340,00 Simarouba Soemaroeba 300,00 300,00 300,00 325,00 320,00 300,00 Wapa Walaba 315,00 275,00 306,00 Grignon franc Wana 412,50 450,00 450,00 365,00 375,00 375,00 Wanakouali Wanakwari 300,00 300,00 300,00 300,00 295,00 300,00 Achiwakouali Wiswiskwari 300,00 300,00 300,00 300,00 295,00 300,00 Coeur dehors Zwarte kabbes 397,50 385,00 370,00 400,00 350,00 440,00 Prix unitaire des sciages constatés en SRD à Paramaribo et Wanica (banlieue de Paramaribo) 1 SRD ≈ 0,25 € entre 2013 et 2015 (forte dévaluation fin 2015) Paramaribo Wanica Espèce Prijs/m 3 Prijs/m 3 Prijs/m 3 Prijs/m 3 Sciage brut Sciage Sciage Sciage Angélique 1.800 2.830 1.870 2.830 Gonfolo 1.110 1.120 Goupi 2.230 2.980 2.230 2.980 Grignon franc 2.490 2.500 3.100 3.060 Wapa 1.850 Exportations par nature de produits Produit Volume Valeur Prix moyen 3 in m in US$ US$/m3 Bois rond 204.793 24.449.556 119 Equarris 1.265 279.428 221 Bois serpent 297 928.974 3 128 Contre-plaqué 15 4.126 275 Bois scié 19.870 6.401.578 322 Produits finis 121 55.241 457 Total 226.362 32.118.903 142 12
Exportations de bois par région en 2015 Le marché asiatique représente 93% des exportations totales. Il s’agit principalement de bois ronds. dont Chine 45% dont Inde La deuxième zone d’exportation est l’Europe, 6% du total, et notamment Belgique, Pays- Bas et Allemagne. Les Pays-Bas sont le principal client pour les équarris. Sur les 67 essences exportées en bois rond, les deux plus exportées sont l’Angélique (40% du total des exports), suivi de l’Amarante (7%). Sciages : 39 essences exportées. Angélique 32%, Wapa 10%, Gonfolo 10%. 6 essences concentrent 69% des exports de bois sciés (avec makagrin (9%), manbarklak (5%) et youngu Kabbes (3%)) Volume Bois des exportations 2000-2015 13
Importation de matériaux bois Les principaux imports de bois au Suriname en 2015 sont les panneaux de particules, pan- neaux de fibres et contreplaqué. L’ensemble représente un volume total de 8 347 m3 sur 215. Recettes de l’Etat sur les activités forestières Taxes sur les activités forestières appliquées en 2015 : • Droits d’exploration : 5 SRD/ha/an • Droits sur les concessions : 5 SRD/ha/an • Droits sur les récoltes de bois de classe A et B : 3,95 US$/m3 • Rétribution des frais de contrôle o bois rond : 3 SRD/m3 o bois serpent : 3 SRD/1 000 kg o Autres produits forestiers non bois : 3 SRD/kg • Droits d’exportation sur les bois sciés bruts ou transformés : 5 à 20% de la va- leur selon le degré de finition Recettes totales 2015 : Montant % frais d'exploration 351 986 SRD 1% droits de concession 659 144 SRD 2% droits de récolte de bois 8 912 327 SRD 31% rétributions frais de contrôle 1 266 211 SRD 4% droits d’exportation 17 144 000 SRD 61% Total 28 333 668 SRD 100% Les forêts communautaires ne sont pas soumises à la taxe sur la surface, appliquée seule- ment aux concessions. Elles sont cependant soumises aux mêmes taxes sur les récoltes et contrôles. Autres retombées de l’activité forestière Montant des exportations de bois et produits dérivés en 2015 : 32.118.603 US$. Montant négoce de bois et produits dérivés sur le marché local : 266 millions SRD Contribution du secteur forestier au PIB du Suriname en 2015 Secteur de l'exploitation forestière et la transformation du bois évalué à 298 millions SRD soit 1,7% du PIB (17,9 milliards SRD) Emplois induits dans l’activité du bois 5 500 ETP soit 4% des emplois au Suriname. 14
Activité de contrôle de SBB Sur les exploitations : contrôles des inventaires réalisés par les exploitants ; contrôle de la qualité des exploitations et réception des cubages de bois Sur le transport : vérification de la régularité de la provenance des bois, du respect des règles de transport. Des postes de contrôle sont installés à plusieurs endroits sur les axes routiers. En scierie : réception des lots à exporter. Au total : environ 300 personnes. Diversification des essences récoltables Le nombre réduit des essences commercialisée par rapport à la diversité des espèces pose le double problème de • la rentabilité actuelle des coupes où le volume prélevé est réduit à 8 / 12 m3/ha cadastral par manque de ressource commercialisable, • la question de l’épuisement du stock d’essences commerciales lors de la deu- xième rotation dans le contexte de la durée de rotation légale de 25 ans. Un projet a été récemment initié pour promouvoir l’utilisation d’essences actuellement peu commercialisées au Suriname, notamment en promouvant la caractérisation des bois par leurs caractéristiques techniques plutôt que par l’espèce. Ce projet est porté par les compagnies surinamaises certifiées FSC, Tropenbos Suriname www.tropenbos.org, Probos www.probos.nl, ETTF www.ettf.info et financé par STTC www.europeansttc.com. Cf. présentation du projet http://www.probos.nl/images/pdf/bosberichten/bosberichten2011-07English.pdf www.probos.nl/images/pdf/bosberichten/bosberichten2015-06English.pdf Valorisation des déchets d’exploitation et de scierie Il n’y a actuellement aucune valorisation des connexes de scierie et des connexes d’exploi- tation hormis quelques séchoirs à bois. Dans le cadre du développement de FSC au Suriname, une collaboration entre Charbon Engineering BV et plusieurs acteurs de la transformation du bois surinamais (notamment GreenHeart) a permis de réaliser cette année une première étude sur les possibilités d’uti- liser les déchets d’exploitation et de scierie pour la production de charbon de bois. Une installation spécifique autonome énergétiquement, permettant d’optimiser la combustion des déchets a ainsi produit en 57 jours de process 36 000kg de charbon à partir de 115 000kg de déchets bois. Les résultats montrent des perspectives intéressantes, à rapprocher de la demande exis- tante sur le marché du charbon domestique européen, plus rentable que le marché local. http://www.probos.nl/images/pdf/bosberichten/bosberichten2016-04.pdf 15
FSC au Suriname Au Suriname, les premiers engagements des exploitants vers la certification FSC ont été démarrés suite à une initiative de IBEA (Pays-Bas), qui permettrait une rétribution d’une partie des coûts (jusque 30%) pour la mise à niveau des compagnies sur les plans régle- mentaires (droit du travail, …) et pour les pratiques RIL (EFI). Le Suriname n’est pas couvert par un standard FSC national ou régional. Deux standards adaptés spécifiquement pour le Suriname sont produits par des organismes privés, basés sur les chartes et documents FSC internationaux, et sur leurs propres standards géné- riques : - Rainforest Alliance Interim Standard for Assessing Forest Manage- ment in Suriname (ONG Rainforest Alliance) - CUC Locally Adapted Standard for Forest Management Assessments in Suriname (Control Union) En 2015, 3 sociétés d’exploitation forestière avaient des concessions certifiées FSC (Den- nebos, Greenheart Group et Soekhoe and Sons) pour une superficie totale certifiée d’envi- ron 400 000ha, soit environ 25% du total des concessions valides en 2015. La production de bois rond FSC s’élevaient à 103 371 m3, soit environ 18% de la production totale du Suriname. 4 entreprises de transformation du bois sont certifiées FSC. 3 Visite concession Mozeskreek Greenheart et scie- rie d’Apoera Accueil par : - Wedika Hanoeman, Forestry Planning Manager - Ariana Ooms, Safety, Health & Environmental Manager. 3.1 Présentation Greenheart group http://www.greenheartgroup.com/ Société basée à Hong-Kong, du secteur bois : récolte, transformation et vente de bois (grumes et produits sciés). Cotée à la bourse de Hong-Kong, son marché principal est en Asie (Chine et Inde), les sites d’exploitations étant basés au Suriname et Nouvelle-Zélande Greenheart au Suriname Au Suriname, plus de 360 000 ha de concessions forestières. Exploitation actuelle : de l’ordre de 70 000 m3/an de grumes. Siège à Paramaribo. 16
Les activités forestières se déroulent sur trois zones, chacune regroupant plusieurs conces- sions à l’origine attribuée à différentes sociétés : - Zone Est (~45 000ha) : exploitée dans le passé, inactive à l’heure actuelle ; non certi- fiée FSC (collision avec concessions minières). - Zone Centre (~137 000 ha) : certifiée FSC depuis 2012 - Zone Ouest (~185 000 ha) : certifiée FSC pour la majeure partie depuis 2015 Le seul accès routier pour les opérations Centre et Ouest est une route non asphaltée appartenant à l’Etat surinamais. Cette route est régulièrement officiellement fermée à la circulation par l’Etat face aux dégradations fréquentes, l’entretien n’étant pas régulièrement assuré (problèmes financiers). Deux scieries : - Tibiti : traite les coupes de la zone Centre o Uniquement premier sciage. Produits finis à l’usine de Paramaribo o 1 000 – 1 500 m3 de bois rond / mois - Apoera : installée en 2012, traite les coupes de la zone Ouest o Sciage et finition des produits o Export de grumes d’Apoera à Nickerie par barge, ensuite transportées jusqu’à Paramaribo par la route (asphalte) o Capacité = de l’ordre de 100 000 m3/an mais la chaîne de production la plus importante a été temporairement fermée (problèmes techniques + faible demande du marché en raison de la crise). 17
Données sur la ressource - Région Est East Conc706c 2 400 ha Top 10 species (inventoried area ≈ 2,400ha) Invent vo- Invent vo- Species lume/ha Nom français lume (m³) (m³/ha) BAS 12 816 5,3 Angélique BGR 12 061 5,0 Gonfolo rose BOL 8 226 3,4 Balata ING 6 631 2,8 Maho cigare KOP 6 076 2,5 Goupi KWA 5 667 2,4 Canari macaque WAL 4 922 2,1 Wapa falcata HGR 3 234 1,3 Gonfolo gris WAN 3 095 1,3 Grignon franc ROF 2 441 1,0 Parinari Total 27,2 - Région Centre Central CONC396b 3 900 ha Top 10 species CONC396b (inventoried area ≈ 3,900ha) Invent vo- Invent vo- Species lume/ha Nom français lume (m³) (m³/ha) ING 32 285 8,3 Maho cigare WAL 17 435 4,5 Wapa falcata RSL 14 156 3,6 Sali BAS 10 375 2,7 Angélique OMB 10 074 2,6 Canari macaque KOP 9 343 2,4 Goupi MWK 9 212 2,4 Jaboty MNB 7 983 2,0 Maho noir LLG 7 326 1,9 Gonfolo rouge HPH 6 836 1,8 ?? Total 32,1 18
Central CONC422 3 900 ha Top 10 species CONC422 (inventoried area ≈ 3,900ha) Invent vo- Invent vo- Species lume/ha Nom français lume (m³) (m³/ha) ING 26 278 6,7 Maho cigare BAS 18 872 4,8 Angélique BOL 16 746 4,3 Balata KOP 14 713 3,8 Goupi HPH 9 603 2,5 ?? HGR 9 013 2,3 Gonfolo gris ROF 7 992 2,0 Parinari DJI 7 632 2,0 Anangossi OMB 6 480 1,7 Canari macaque WAL 6 007 1,5 Wapa falcata Total 31,6 - Région Ouest West Conc725 35 000 ha Top 10 species CONC725 (inventoried area ≈ 35,000ha) Invent vo- Invent vo- Species lume/ha Nom français lume (m³) (m³/ha) KMB 130 676 3,7 Kimboto ING 116 615 3,3 Maho cigare WAL 105 928 3,0 Wapa falcata BOL 59 019 1,7 Balata DJI 52 814 1,5 Anangossi RKR 26 580 0,8 Carapa MKG 23 266 0,7 Ebène verte OMB 22 051 0,6 Canari macaque JOK 21 792 0,6 Inkassa HBA 21 198 0,6 Yayamadou montagne Total 16,6 Exploitations données générales L’exploitation porte en général sur 60% des arbres inventoriés, avec un ajustement des essences exploitées en fonction du marché. Les prélèvements réels sont de l’ordre de 10 à 15 m3/ha (pour 25 m3/ha autorisés par la loi). Ces prélèvements s’entendent sur la surface cadastrale totale (pour mémoire, en Guyane française, les 5 tiges/ha portent sur la surface exploitée, soit sensiblement 60 % de la surface cadastrale). 19
Fonctionnement GreenHeart Une récente restructuration de l’organisation de la société au Suriname a été menée pour réduire les coûts de fonctionnement et de matériel, entrainant une forte baisse de l’effectif employé. Pour les opérations en forêt, GreenHeart fait de plus en plus appel à des presta- taires (desserte, abattage, débardage, transport). 3.2 Concession Mozeskreek La concession est située dans l’Ouest du Suriname, à 60 km de la ville d’Apoera sur le fleuve Corentyne faisant frontière avec le Guyana, sur des forêts en première exploitation. Les précipitations sont de l’ordre de 2500 mm/an. Schéma de gestion/exploitation mené par Greenheart Greenheart presentation.pptx 20
Le carroyage de 800 m * 1250 m constitue l’unité d’exploitation élémentaire, appelée « kapvak ». Les inventaires sont réalisés sans le recours au GPS, à partir d’un layonnage complet du kapvak par un quadrillage de layons longitudinaux tous les 100 m et transversaux tous les 1250 m. Les layons longitudinaux sont balisés avec un repère tous les 20 m. Les parcours se font sur la longueur, par deux équipes de 3 personnes (1 pointeur et 2 prospecteurs), chacune en charge d’une bande de 50m. Sont notamment renseignés : - Numéro unique de l’arbre (numéro exploitant), affecté à chaque arbre par une éti- quette - Le diamètre DBH (au ruban) - L’essence - La hauteur commerciale estimée - La qualité - D’autres informations particulières (ex : nid de harpie…) - coordonnées x et y (distances relatives aux layons et marquages) Pendant l’inventaire sont aussi notés les éléments de topogra- phie et sur le type de forêt : criques, bas- fonds, forêts de liane, pente (% et direc- tion). Les inventaires sont réalisés en fonction de la demande en bois à partir d’une liste d’espèces autori- sées par SBB. Si le DME réglementaire est de 35 cm, celui appliqué par Green- Heart est porté à 45 ou 50 cm selon les es- sences. 21
Chaque arbre inventorié reçoit une étiquette clouée sur le tronc. Le relief est globalement peu marqué et impose rarement des contraintes d’exploitation. Les unités d’exploitation très acci- dentées sont mises hors exploitation. Le réseau de route à camion est implanté à partir de l’inventaire (sans recours au MNT SRTM), de façon assez dense de façon à laisser des distances moyennes de débardage de l’ordre de 500m (longueurs maxi des pistes de débardage de l’ordre de 1000 m). Coût moyen de constructions des routes : de l’ordre de 5 000 à 10 000 US$/km, et peut se monter à 15 000 – 20 000 US$/km dans les reliefs plus marqués. La préparation cartographique des pistes de débardage se fait en amont de l’abattage, après la sélection et marquage des arbres. L’ouverture de ces pistes est cependant réalisée après l’abattage, après modifications si nécessaire, notamment pour ne pas ouvrir des pistes inutiles. Le débusquage et le débardage sont réalisés simultanément, toute l’année, même si les opérations sont ralenties en période de forte pluviométrie. La pluviométrie annuelle est de l’ordre de 2 500 mm/an. Les sols semblent avoir de meil- leurs qualités géotechniques que en Guyane (teneur en sable plus importante, sols struc- turés, avec une importante teneur en nodules de fer résiduels de cuirasses.). 22
Dans les consignes d’abattage de SBB, il est interdit de couper deux arbres distants de moins de 10 m. Le volume total autorisé est de 25 m3/ha, plafond qui n’est jamais atteint en raison de la faible ressource en bois commercialisables. L’abattage est réalisé par des bûcherons bien formés à l’abattage directionnel, avec des méthodes limitant l’éclatement des grumes. Des coins aluminium sont utilisés pour ajuster les mises en tensions de façon à orienter la chute dans la direction voulue. Lors de la réalisation des charnières d’abattage, les efforts de retenue de la grume sur pied sont concentrés sur la partie extérieure de la charnière en tension et sur les pates de retenue. L’épaisseur de la charnière au cœur de la grume est réduite pour limiter les éclatements de cœur. Des formations de recyclage à l’abattage ont lieu tous les deux ans avec l’aide d’un organisme de formation guyanien, le GFTC (Guyana Forest Training Commission) Les bois sont orientés pour limiter les dégâts lors du débardage, en respectant une angu- lation de 45° maximale entre l’axe de la piste et l’axe de la grume, pour éviter les rotations impactantes. Solution 3 Solution 4 Solution 1 Solution 2 45° max 45° max Vers la place de dépôt 23
Après abattage, l’étiquette est clouée sur le gros bout de la grume abattue. Une étiquette est également clouée sur la souche. Le débardage est réalisé au skidder avec un treuil monté d’un câble acier. Les bois sont treuillés sur des distances maximales de 50 m (deux opérateurs accompagnent le skidder et son chauffeur). Les longueurs maximales des bois débardés sont de 11m. Les bois sont stockés sans empilement sur la place de dépôt en bordure de route à camion pour être cubés. Le cubage est réalisé par une équipe de mesureurs (3 personnes + une pelle et son chauf- feur). L’étiquette à numéro unique fournie par SBB est apposée à ce stade. 24
C’est à ce stade que des S en acier sont implantés dans les culées de grumes pour limiter l’éclatement du bois. La réception des bois est réali- sée sur site par les agents de SBB qui contrôlent les mesures. Après réception, le bois est gerbé en piles et évacué vers la scierie d’Apoera ou vers Para- maribo pour l’export en bois rond. Le temps moyen entre l’inventaire et le sciage est de l’ordre de 5 mois, ce qui permet cette réactivité par rapport au marché. Greenheart souhaiterait réduire ce temps à 2-3 mois. Volume de l’arbre moyen 3,5 à 4 m3 sur écorce. Prélèvement de 10 à 15 m3/ha cadastral (mais compte tenu du relief, la plus grande partie de la parcelle est exploitable). Les bois sont sensiblement moins gros qu’en Guyane française. Fonctionnement des équipes Toutes les équipes sont hébergées au camp de Mozeskreek. Les sous-traitants ont leurs propres locaux et leur propre intendance. 25
En dehors de quelques périodes de fermeture annuelle (Noël - jour de l’an), les équipes fonctionnent toute l’année. Les travailleurs réalisent des périodes de trois semaines avec un jour de repos par semaine, suivi d’un congé d’une semaine. Contrôle SBB SBB contrôle les inventaires (environ 30% des arbres inventoriés), les opérations d’exploi- tation au niveau de l’abattage en forêt (aspects sylvicoles sur environ 60% des bois), au niveau du cubage des bois sur place de dépôt (paiement des droits sur le bois exploité), et sur le roulage des bois vers la scierie (contrôle du commerce illégal du bois). Certification FSC Le secteur de l’Ouest est certifié depuis 2015. Au-delà de la mise en œuvre des règles courantes de l’EFI (planification, inventaire des arbres à abattre, optimisation des dessertes), la certification FSC au Suriname s’attache beaucoup aux divers aspects qui ne sont pas directement liés à la gestion forestière. Elle met notamment l'accent sur la sécurité, l'hygiène et les conditions de vie des employés, et la communication vers les populations locales La certification prévoie la mise en place de placettes de suivi des peuplements après ex- ploitation. Mais Greenheart sursoit actuellement à leur installation ou à leur maintien en raison des coûts d’implantation et de suivi. Pour alléger la charge de travail et les coûts liés à ces placettes de suivi, GreenHeart sou- haite externaliser les suivis, notamment en s’inscrivant dans des programmes de suivis nationaux ou de recherche avec des structures extérieures (placettes d’inventaire forestier, projet de recherche sur la faune…). 26
Les retours transmis par nos interlocuteurs font état de la lourde partie administrative liée à la certification FSC. De plus, par rapport aux précédentes activités non certifiées, les tarifs de vente ont peu ou pas progressé. Mais la certification a permis de conserver ou d’ouvrir des parts sur le marché européen de plus en plus exigeant sur ces aspects. 3.3 Scierie Greenheart d’Apoera La scierie est située sur le fleuve Corentyne constituant la frontière entre le Suriname et le Guyana, à 60 km de route de la concession de Mozeskreek, d’où l’approvisionnement en bois provient. La scierie est constituée de deux chaînes de sciage. La première, ancienne, a une capacité de sciage est de l’ordre de 40 000 m3 de bois rond par an. Du fait de la conjoncture économique peu favorable de ces dernières années, la production est de l’ordre de 20 000 m3/an. Une nouvelle chaîne de sciage a été montée en 2014 (capacité nominale de l’ordre de 60 à 100 000 m3), mais n’a pas été mise en service en raison de problèmes techniques et du fait de la conjoncture économique peu porteuse. Le travail reste encore très artisanal. Le faible coût de la main d’œuvre (prix de revient mensuel d’un travailleur de l’ordre de 500 € pour 21 jours de travail) permet de réaliser des tris importants et des productions de petits débits. 27
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Une partie des sciages sont séchés. (Installation de séchage fonctionnant en partie avec la combustion des sciures (en désordre lors de notre passage). Les rendements de sciage en premier choix sont assez faibles, de l’ordre de 25% (en inté- grant les pertes de grumes de bois blancs altérées dans la logistique depuis la récolte). Le deuxième choix fait l’objet d’une valorisation locale artisanale. 29
4 DENNEBOS Suriname Accueil par - RASDAN Jerry Forestry - Planning Manager jerry@dennebossuriname.com Telesur :8782615 / Digicel : 7611010 - FRÄSER Herman Directeur Directeur de la scierie tel. 00 597 48 70 88 et 00 597 88 00 5423 h.fraser@etimbersuriname.com - Ruben SOEKHLAL - Directeur opérations exploitations - Leonard BLEEKER responsable système d’informations leornard@dennebossuriname.com +597 899 35 02 4.1 Données générales Dennebos Suriname Groupe DENNEBOS http://www.dennebossuriname.com Exploitation forestière : ≈ 15 000 m3/an Scierie : ≈ 8 000 m3/an de bois rond Certification FSC depuis 2011 Personnel Nbre Management - direction 6 inventaire (en sous-traitance) 5 exploitation forestière (y compris réalisation et entretien desserte) 5 sous-traitance exploitation (débardage et transport) 4 personnel de soutien 10 administration 16 scierie 13 TOTAL 59 30
Carte des activités actuelles DENNEBOS Suriname 31
4.2 Exploitation forestière Concessions en activité : 714b 38d et 168 sur des forêts en première exploitation. Débutée en 2015. Exploitation prévue sur 20 ans. Surface totale : 24 605 ha 1 550 ha laissé en réserve de biodiversité Surface mise en exploitation : 23 055 ha Exploitation de 1 100 ha/an pour environ 15 000 m3 attendus. Le prélèvement moyen se situe autour de 10 à 12 m3/ha (cadastral). Relief de montagne avec localement de fortes pentes supérieures à 60 %, mais rarement sur plus de 150 m de dénivelée. Type de forêt % surface Forêt mésophile haute bien drainée 57% Ripisylve 3% Forêt mixte mésophile et bas-fond 40% Pluviométrie : de l’ordre de 2500 mm/an Ressource Plan d’inventaire : Un layon lon- code Essence m3/ha % Nom Guyane gitudinal tous les 50 m et trans- PRH 2,01 14% Amarante versal tous les 100 m BAS 1,67 12% Angélique Unité d’exploitation (Kapfak) de WAL 1,50 11% Wapa 1 km* 1 km = 100 ha WAN 1,02 7% Grignon franc ROK 0,69 5% Amarante bis Coût du layonnage = 35 US$/ha (réalisé en sous-traitance) BGR 0,53 4% Gonfolo rose SAW 0,48 3% ? Données d’inventaire sur BOL 0,44 3% Balata 800 ha = 8 blocs d’exploitation HGR 0,41 3% Gonfolo gris 82 espèces commerciales repré- YZH 0,37 3% Boco sentant 14 m3/ha. Les trois les PAK 0,35 2% Parcouri plus abondantes ne représen- KOP 0,34 2% Goupi tent ensemble que 37% du vo- KWA 0,32 2% Canari macaque lume total. MKB 0,29 2% St Martin jaune WPL 0,26 2% Amarante rouge MNB 0,26 2% Maho noir ING 0,23 2% Maho cigare Autres 3,08 22% Total 14,26 32
Inventaire et sélection des arbres à exploiter Comme à Mozeskreek, les inventaires sont réalisés à partir du carroyage de terrain sans recours au GPS. Les données de pentes et autres éléments (hydrographie, types de forêt, présence de roche affleurante…) sont figurés sur carte papier lors de l’inventaire. Toutes les données sont reprises sous SIG par la suite. Lors du chargement des données d’inventaire dans les données SIG, une bonne partie de la sélection des arbres à exploiter est automatisée. Les arbres ont automatiquement une priorité d’abattage affectée, définie en fonction de l’essence. Cette priorité est définie en amont en fonction des proportions de commandes, de la sensibilité au pourrissement ou encore de la tendance à l’éclatement. Les arbres situés à moins de 20m d’une crique sont automatiquement classés inexploi- tables, de même que ceux ne respectant pas le DME (fixé à 50cm pour la plupart des essences). Les arbres situés à moins de 10m les uns des autres sont tous laissés dans les exploitables. Le choix est fait par le bucheron lors de l’abattage en fonction de son analyse sur la qualité, les possibilités d’orientation, les impacts, etc. 33
Matériel : - 2 pelles mécaniques - 2 bulldozers - 2 dumpers - 1 niveleuse - 1 skidder à chenilles (bull avec treuil) - 1 skidder à pneus - 1 chargeuse bois Méthodes d’exploitation Le treuillage des bois est réalisé jusqu’à 50 m (câble acier). Les dessertes sont réalisées à l’avancement du chantier, avec une très bonne intégration des équipes de construction de route et de transport du bois lors des opérations de trans- port. 34
Comme à Mozeskreek, les accès camion sont réalisés en profondeur – malgré le relief – et les pistes de débardage dépassent rarement 1 km de longueur. Les sols sont moins portants qu’à Mozeskreek, avec aucune matrice sableuse ou de nodules ferrugineux. 35
Bennebos envisage de travailler toute l’année, en mettant notamment en œuvre de l’em- pierrement en grave latéritique ou en graviers alluviaux granitiques issus des fouilles d’or- paillage voisines. Ce qui motive l’équipement de deux dumpers. Le délai entre l’abattage et le sciage est de l’ordre de 3 à 4 mois. Pour le Maho cigare, valorisé à l’export, il est réduit à 2 mois pour éviter les attaques fongiques. Pour les pièces exportées, les culées sont badigeonnées avec un antifongique lors du cubage. L’exploitation couvre toute la surface, y compris les zones de pentes. Lorsque la pente dépasse 30 %, le débardage est réalisé au bull à treuil. Comme à Mozeskreek, l’abattage est réalisé de façon directionnelle et avec un soin pour sauvegarder la qualité du bois. Récolte des petits wacapou et des maho noirs pour une valorisation en poteaux Récolte de petits bois cathédrale pour un marché néerlandais 36
Façonnage d’angéliques en équarris pour le marché de poteaux de constructions de sous-bassements de maisons en Hollande. Base vie implantée à l’entrée de la concession. 37
Etiquettes de marquage des bois Dennebos produit ses doubles étiquettes à codes barre et numéro unique avec une imprimante locale. Les éti- quettes sont apposées sur les bois (inventaire) puis sur les grumes (doubles-étiquettes) lors de l’abattage avec des clous alu. La lecture des étiquettes se fait à l’aide d’un PDA équipé d’un lecteur de code barre, qui va chercher l’arbre et toutes ses informations dans une base de données spécifique (voir in- fra). 38
Traitement et suivi des données d’exploitation Dennebos a investi dans un process de traitement informatique des données d’exploitation qui commence à être mis en œuvre. Un jeune ingénieur recruté à cette fin depuis 3 ans a analysé tout le processus opérationnel de production et l’a transcrit dans une procédure sur une base de données Access. Leonard BLEEKER leornard@dennebossuri- name.com +597 899 35 02 La prise de données sur les opérations de terrain (Inventaires, abattage, débardage, cubage, transport) est réalisée à partir de d’un PDA Juni- per Archer², équipé d’un lecteur de code barre et intégrant la base de donnée de suivi d’exploita- tion. Les données sont déchargées quotidiennement à la base vie, mises à jour sur le pool de PDA, et seront à court terme transférées sur le serveur à Paramaribo par liaison satellite internet. La base de données permet de suivre l’exploita- tion, de produire les états de productions et de bilans pour les différents besoins (gestion fores- tière, suivi des stocks, contrôle SBB, paiements des sous-traitants, contrôle de gestion …). 39
Concession 38D HOK A HING Mountain Cette concession, très montagneuse, a été sous-concédée à une compagnie malaise qui exporte le bois vers l’Asie (Inde + Chine). La difficulté du relief a conduit à ne pas réaliser d’inventaire préalable. Elle n’est pas certifiée FSC au niveau de la Gestion forestière, mais est certifiée FSC « Bois contrôlé ». La seule con- signe est de ne pas couper deux bois à moins de 10 m de distance L’abattage est réalisé de façon beau- coup moins professionnelle que les deux autres concessions visitées. Les conditions d’exploitation sont par- ticulièrement difficiles au niveau de la construction des routes, de leur prati- cabilité par les camions et au niveau du débardage. 40
Certification FSC Certification FSC depuis 2011. Comme pour Greenheart, Dennebos temporise la mise en place de pla- cettes de suivi des peuplements après exploitation et cherche à s’as- socier avec des partenaires scienti- fiques ou gouvernementaux pour ex- ternaliser les suivis Dennebos rencontre des difficultés dans le maintien des plan de gestion FSC sur certaines concessions qui ont vu des permis miniers être octroyés sur des zones déjà attribuées en tant que concessions forestières. Au Suriname, les gestions des permis forestiers, miniers et agricoles sont en effet complètement dissociées et les différentes activités ne sont pas exclusives. Dennebos a ainsi dû reti- rer certaines zones de leur plan de gestion FSC sur des zones déjà ex- ploitées, suite à l’arrivée d’activité d’orpaillage légal. 4.3 Scierie Dennebos de SUHOSA Sciage de ≈ 8000 m3/an de bois rond, variable selon le marché. 41
Importante valorisation à l’export : Amarante, Maho cigare … 42
Importants sciages sur les gonfolos, avec une faible demande sur le Suriname et à l’export (avec un développement de l’export vers la Guyane française où le marché est porteur). Comme à Apoera, forte valorisation du deuxième choix au marché local Installation de séchoirs en court. Le transport du bois scié, autrefois réalisé par barges, est désormais réalisé par camions. Crédits photos : • Caroline BEDEAU • Laurent DESCROIX • Jean-Pierre SIMONNET Caroline BEDEAU Laurent DESCROIX Jean-Pierre SIMONNET 43
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