WWF MADAGASCAR 2016-2020 - Construire un avenir durable pour la population et la nature de Madagascar
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MADAGASCAR WWF MADAGASCAR 2016-2020 Construire un avenir durable pour la population et la nature de Madagascar © WWF Madagascar / Tony Rakoto
PRÉFACE La stratégie de WWF Madagascar pour 2016-2020 est le fruit d’un processus hau- tement inclusif qui a débuté en 2014 alors que Madagascar se remettait d’une longue crise politique. Le plan répond aux défis environnementaux importants, résultats d’années de gouvernance défaillante et aux formidables opportunités of- fertes par une société civile environnementale émergente, un nouvel engagement des bailleurs et un contexte social, politique et environnemental mondial chan- geant rapidement. Cette stratégie contribue à donner vie au nouveau Plan National de Développe- ment de Madagascar (2015-19) qui vise à réaliser « une croissance économique inclusive soutenant un développement équitable et durable qui valorise les atouts de toutes les régions ». Cette stratégie contribue également à la stratégie mondiale de conservation de WWF qui vise à catalyser des changements systémiques en s’attaquant aux facteurs de perte de la biodiversité. Les solutions que nous proposons se basent sur nos relations de longue date avec la population de Madagascar. Elles visent à réconcilier l’homme et la nature grâce à une approche intégrée basée sur la notion de paysage, et qui prend en compte les dimensions écologiques, sociales et économiques pour une société prospère et durable. Notre stratégie s’articule autour de quatre piliers : 1. Protéger les zones à forte valeur pour la biodiversité dans les paysages prio- ritaires terrestres et marins. 2. Promouvoir des moyens de subsistance améliorés et durables pour les com- munautés vivant à proximité de ces zones. 3. Promouvoir une production plus durable dans les secteurs clés basés sur les ressources naturelles. 4. Aider à mettre en place les bases d’une meilleure gouvernance environne- mentale. Afin de donner vie à ces stratégies, nous nous concentrons sur quatre paysages prioritaires terrestres et marins : le paysage terrestre et marin de Mahafaly, le paysage terrestre et marin de Manambolo Tsiribihina, les Hautes Terres du Nord et le paysage marin du Nord du Canal de Mozambique. Ensemble, ces régions abritent les écosystèmes parmi les plus distinctifs et menacés de Madagascar et de la région de l’Océan Indien occidental, mais elles possèdent également le po- tentiel pour des approches novatrices rassemblant les communautés locales, les autorités, la société civile et les entreprises. Parce qu’ensemble, tout est possible ! Nanie Ratsifandrihamanana Directeur Pays © WWF Madagascar / Tony Rakoto 2
WWF Madagascar Constitué d’un réseau mon- dial qui opère dans plus de CONCERNANT MADAGASCAR 80 pays, WWF est l’une des Madagascar est un endroit qui peut plus grandes organisations être décrit comme unique sur Terre. de conservation au monde. Le pays est un joyaux de la biodiversi- Notre mission est d’arrêter té, présentant des taux d’endémisme la dégradation de l’envi- extraordinaires.. Cette île abrite 5% ronnement et de construire des espèces végétales et animales du © WWF Madagascar / Tony Rakoto un avenir dans lequel les monde dont 80% ne se trouvent nulle hommes vivent en harmonie part ailleurs. Les naturalistes ont ré- avec la nature. pertorié à Madagascar plus de 19 000 espèces végétales, ainsi que plus de Pour ce faire, WWF cherche 100 espèces de lémuriens. Madagas- à mettre en place des solu- car est un véritable sanctuaire de la tions concrètes et durables nature. aux problèmes environ- nementaux pressants et Cependant, la richesse naturelle ex- émergents dans le monde ceptionnelle de Madagascar est confrontée à des défis sans précédents. L’île en partenariat avec les com- est en train de predre une quantité importante de ses forêts en raison de la munautés locales, les entre- pratique de culture sur brulis et de la production de charbon de bois pour une prises, les gouvernements, population urbaine en croissance rapide. Ses récifs coralliens sont soumis à les organisations internatio- des pratiques de pêche non durables. Ces dernières années, l’instabilité poli- nales, les ONG ... tique et la mauvaise gouvernance ont favorisé une augmentation des trafics de À Madagascar, où nous tra- faune et de l’exploitation forestière illégale. Toutes ces menaces sont aggravées vaillons pour préserver la par le changement climatique. biodiversité unique de l’île depuis 1963, notre objec- Pourtant, les Malgaches sont parmi les plus pauvres et les plus vulnérables au tif est de garantir que la monde et leur bien-être dépend en grande partie des ressources naturelles. conservation permette à la Pour réussir, les efforts de conservation doivent reconnaître et répondre plei- population de réaliser ses nement à leurs besoins et à leurs aspirations. Cette stratégie vise à construire aspirations pour un avenir les bases pour que cela se produise avec la participation de toutes les parties meilleur pour les généra- prenantes concernées. tions présentes et futures. Les contributions de WWF Madagascar aux objectifs mondiaux du WWF OCÉAN FORÊT CLIMAT ALIMENTS Aires marines Les aires protégées ET ÉNERGIE protégées et espèces Accès à Ressources phares l'électricité Gestion des naturelles marines Chaîne de valeur pêches de sous gestion Ressources bois combustible crevettes communautaire naturelles durable forestières sous Gestion des pêches Adaptation au gestion industrielles changement communautaire de thon climatique Développement Gestion intégrée Gestion intégrée Renforcement des infrastructures écologiques du paysage des océans (NMCi) de la société civile GOUVERNANCE 3
ZONES D’INTERVENTION Quatre paysages terrestres et marins prioritaires constituent les zones géographiques au centre du plan stratégique de WWF Madagascar. Le paysage terrestre et marin de Mahafaly Le paysage terrestre et marin Le paysage terrestre et marin de Mahafaly, situé dans le sud-ouest aride de Madagascar, abrite la plus grande étendue restante de forêts d’épineux de Manambolo Tsiribihina du pays. La faune et la flore y ont développé des Le paysage terrestre et marin de Manambolo Tsi- stratégies uniques d’adaptation aux conditions ribihina comprend les plus grandes et les plus naturelles difficiles. Le paysage est longé par le intactes étendues de mangroves de l’ouest de troisième plus grand récif corallien au monde. Madagascar. Les mangroves jouent un rôle par- ticulièrement important dans la protection des côtes, la production de poissons et de crevettes © WWF Madagascar / Louise Jasper et la séquestration de carbone car elles captent le carbone de manière plus efficace que la plupart des autres types de forêts. © WWF Madagascar / Carlos Crespo Le paysage des Hautes Terres du Nord Le paysage marin du Nord du Les Hautes Terres du Nord abritent l’un des plus grands blocs de forêts dense humide de Mada- gascar. Relativement intactes et protégées contre Canal de Mozambique les intrusions humaines dans certaines parties, Le paysage marin du Nord du Canal de Mozam- les Hautes Terres du Nord restent un immense bique est partagé entre six pays (Comores, Ma- réservoir de la biodiversité exceptionnelle de Ma- dagascar, Mozambique, Tanzanie, Seychelles et dagascar. France). Il est connu pour être le second hotspot © WWF Madagascar / Manantsoa Andriatahina dans le monde en termes de biodiversité de co- rail, juste derrière le Coral Triangle en Indonésie. Ses ressources et richesses naturelles sont utili- sées par divers secteurs économiques (pêche, pé- trole et gaz, transport maritime, tourisme). © WWF Madagascar / Tony Rakoto 4
Les paysages Paysages prioritaires de WWF terrestres et marins Ville prioritaires de WWF Madagascar Le paysage marin du Nord du Canal de Mozambique TANZANIE ÎLES GLORIEUSES COMORES Antsiranana MAYOTTE MOZAMBIQUE Mahajanga Le paysage des Hautes Terres du Nord Toamasina Le paysage terrestre et marin Antananarivo de Manambolo Tsiribihina MADAGASCAR Morondava MAURICE RÉUNION Toliara Le paysage terrestre et marin de Mahafaly Tôlanaro 5
STRATÉGIE DE CONSERVATION Vision Le capital naturel unique de Madagascar est géré durablement et équitablement au profit de la nature et de la population. Buts Écosystèmes : D’ici 2025, la viabilité des écosystèmes terrestres et marins ciblés et de leurs espèces phares dans les paysages terrestres et marins prioritaires est maintenue en comparaison aux conditions de référence (voir le tableau ci-des- sous). Population : D’ici 2025, les moyens de subsistance des communautés locales (qui dépendent des ressources naturelles) dans les quatre paysages terrestres et marins prioritaires sont améliorés comparés à leur niveau de 2015 et ces com- munautés locales sont davantage résilientes face aux changements climatiques. (Données de référence de 2015 : environ 93% de la population vit avec moins de 2 USD / jour, la survie des populations dépend fortement de l’exploitation des ressources naturelles et les droits humains fondamentaux – éducation, nutrition et santé – ne sont pas respectées). Une étape cruciale pour atteindre cette vision consiste à établir des modèles fonctionnels et reproductibles d’approches par paysages qui contri- buent à la conservation du capital naturel et au bien-être des mal- gaches, tout en construisant les bases d’une gouvernance équitable des ressources naturelles à Madagascar d’ici 2020. L’action du WWF Madagascar se concentre stratégiquement sur la conservation d’ écosystèmes et d’espèces critiques tant pour la biodiversité de Madagascar que pour le bien-être de sa population, et œuvre pour réduire l’empreinte écologique de la nation. Pour y parvenir, WWF-Madagascar développe des partenariats novateurs qui combinent des interventions sur le terrain, des actions de plaidoyer en haut lieu et des initiatives visant à rendre les entreprises plus durables. Indicateur Conditions de référence (valeurs & date) Couverture de forêts humides : 458 550 ha (2013) Couverture d’habitats dans les aires Couverture de forêts épineuses : 306 024 ha protégées et gérées (2013) Couverture de mangroves : 10 126 ha (2013) Couverture de récifs coralliens : 9 968 ha (2011) Taille de la population de l’Aigle 25 couples dans le paysage terrestre et marin pêcheur de Madagascar (Haliaetus de Manambolo Tsiribihina (2015) vociferoides) Taille de la population de Pluvier à 76 individus dans le paysage terrestre et marin bandeau noir (Charadrius thoracicus) de Manambolo Tsiribihina (2015) Taille de la population de Propithèque 8 groupes dans l’Aire protégée du COMATSA soyeux (Propithecus candidus) (2015) © WWF Madagascar / Tony Rakoto Taille de la population de Maki catta 11 groupes dans l’aire protégée du (Lémur Catta) Tsimanapesotse (2012) Densité de Tortue radiée (Astrochelys 0,4 individus par hectare dans le paysage radiata) terrestre et marin de Mahafaly (2014) Nombre de tortues marines femelles 18 femelles qui nidifient à Nosy Hara et 5 000 qui nidifient (Chelonia mydas et à Mohéli (C.m.) - (2015) Eretmochelys imbricata) 6
Objectifs de 2020 Objectif 1 Objectif 2 Objectif 3 Aucune nouvelle conver- Les activités illégales, non déclarées et non ré- Zéro collecte d’espèces prio- sion des forêts naturelles en glementées dans les pêches traditionnelles et ritaires dans les aires proté- champ de cultures dans les industrielles (thon, crevettes ...) sont réduites gées et gérées par la commu- aires protégées. et les stocks de pêches clés présentent des nauté. Indicateur : surface de signes de rétablissement. Indicateur : niveau de col- forêts naturelles converties Indicateur : niveau de menace pour les pra- lecte d’espèces prioritaires dans les aires protégées. tiques de pêche excessive et destructrice et ni- dans les aires protégées et veau de l’abondance de thon. les aires gérées par la com- munauté. La vision de WWF Madagascar Le capital naturel unique de Madagascar est géré durablement et € Ar équitablement au profit de la nature et de la population $ Rediriger les Gouvernance flux financiers Préserver le capital naturel équitable des Renforcer les investisse- ments publics appuyant • Améliorer la gestion des aires protégées et ressources gérées Promouvoir la reconnais- la consolidation des infrastructures écolo- • Mettre fin à la perte de forêts épineuses et sance des infrastructures giques et la gestion humides, de mangroves et de récifs et des écologiques intégrée de paysages. espèces prioritaires associées Promouvoir l'adoption de l'ILM et de l’IOM Renforcer les OSC, y Produire mieux compris les mouvements de jeunes, à devenir actifs et influents dans • Promouvoir l'intégration des normes de les changements de durabilité sociale et environnementale dans les politiques et de pratiques secteurs de la pêche (thon, crevette) et du bois Intégrer les communau- de combustible tés dans les chaînes de valeur durables INTÉGRITÉ DE SÉCURITÉ L'ÉCOSYSTÈME ALIMENTAIRE, DE CONSERVATION DE LA L'EAU ET DE BIODIVERSITÉ L'ÉNERGIE 7
Stratégies $ $ $ $ Stratégie 2 : Promouvoir des moyens de subsistance durables pour renforcer la résilience des Stratégie 1 : Sécuriser communautés les zones critiques de Cette stratégie vise à promouvoir conservation au sein des le bien-être économique, social Stratégie 3 : Promouvoir et environnemental des popula- paysages terrestres et tions locales vivant à proximité marins prioritaires ou à l’intérieur de aires protégées ciblées et de aires à gestion com- une production durable munautaire. dans des secteurs économiques clés WWF renforce l’efficacité de ges- tion des aires protégées, en renfor- La stratégie améliore les moyens çant la capacités des gestionnaires, de subsistance des communautés la législation , ainsi que la Fonda- rurales grâce aux avantages appor- La stratégie vise à influencer les tion pour les Aires Protégées et tés par un meilleur accès aux ser- politiques publiques et les pra- la Biodiversité de Madagascar, et vices de base tels que l’électricité et tiques dans les secteurs de la promouvant l’adoption de normes l’eau; ainsi qu’aux marchés pour les pêche et de la foresterie/du bois, internationales en matière de ges- produits tels que cultures à forte afin d’y intégrer les impératifs de tion des aires protégées. Les ini- valeur ajoutée, produits de pêche, durabilité. tiatives de gestion des ressources et le tourisme. La stratégie s’appuie naturelles par les communautés sur la promotion de partenariats D’ici 2020, la production au sein locales sont particulièrement ci- stratégiques entre les communau- de trois secteurs clés est améliorée blés par cette stratégie. tés locales et le secteur privé. grâce à l’intégration des principes et pratiques de durabilité sociale D’ici 2020, toutes les aires proté- D’ici 2020, des modèles repro- et environnementale. gées et les zones de gestion com- ductibles de développement éco- munautaire dans les paysages nomique local sont encouragés, 3.1. La gestion de la pêche et de prioritaires auront amélioré leur ce qui entraîne une réduction de l’aquaculture crevettières gestion et leur résilience. la vulnérabilité des ménages et malgache avance vers les l’amélioration des ressources na- normes de certification in- 1.1. Toutes les aires protégées turelles grâce à la gestion commu- ternationale. dans les paysages pré- nautaire des ressources naturelles. sentent une amélioration de 3.2. La gestion de la pêche in- l’efficacité de leur gestion, y 2.1. Des modèles d’accès à dustrielle au thon est amé- compris par l’adoption de l’énergie durable pour les liorée (progressant vers la mesures d’adaptation au communautés rurales vul- durabilité) et apporte des changement climatique, et nérables sont disponibles bénéfices accrus à Mada- montrent des impacts po- dans trois paysages priori- gascar et aux États insu- sitifs mesurables sur les es- taires. laires de l’Océan Indien oc- pèces phares. cidental. 2.2. Augmentation des revenus 1.2. Toutes les initiatives de de 2 220 ménages appuyés 3.3. Une chaîne de valeur bois gestion communautaires par WWF grâce à l’intégra- de combustible est en place, terrestres et marines sou- tion des chaînes de valeur contribuant à la préserva- tenues par WWF dans les pour les ressources ma- tion des forêts dans quatre paysages sont efficaces et de rines, les cultures de rente paysages terrestres et ma- plus en plus durables. et le tourisme. rins prioritaires. 8
Stratégie 4 : Promouvoir une meilleure gouvernance environnementale A travers cette stratégie, WWF tra- vaille avec les divers secteurs de la société malgache pour promou- voir une société plus verte grâce au développement d’infrastruc- tures écologiques et à l’utilisation durable des ressources naturelles du pays. En particulier, WWF appuie le dé- © WWF Madagascar / Tony Rakoto veloppement d’une société civile environnementale forte, en ren- forçant les capacités de plaidoyer des réseaux d’organisations de la société civile, y compris les ré- seaux de jeunes. . En outre, WWF préconise des po- litiques respectueuses de l’envi- ronnement dans le secteur privé et auprès de bailleurs individuels pour soutenir les efforts publics. 4.3. La gestion intégrée des océans est adoptée et mise D’ici 2020, les principes de dura- en œuvre par quatre pays bilité sociale et environnementale de la zone Nord du Canal du sont intégrés dans les décisions et Mozambique qui ont aligné pratiques clés liées aux politiques, leurs politiques de gestion stratégies et investissements dans des océans au niveau régio- le développement. nal. 4.1. Les infrastructures éco- 4.4. Les organisations de la so- logiques sont pleinement ciété civile, y compris les reconnues par le gouverne- mouvements de jeunes, ment et encadre la voie du sont engagés dans la pro- développement durable de motion des principes et des Madagascar. initiatives de durabilité so- ciale et environnementale. 4.2. La gestion intégrée est ap- prouvée par les autorités 4.5. Les investissements publics régionales dans trois pay- appuyant la consolidation sages et mise en œuvre par des infrastructures écolo- toutes les parties prenantes giques et la gestion intégrée concernées. du paysage sont renforcés. 9
Les espèces prioritaires de WWF Madagascar Tortues marines Le paysage La Tortue verte (Chelonia mydas) et marin du la Tortue imbriquée (Eretmochelys Nord du imbricata) Canal de Mozambique Espèces affectées par l’empreinte écologique (Thon et crevettes) Les oiseaux aquatiques Le paysage terrestre et endémiques dans les marin de Manambolo mangroves et les lacs Tsiribihina Le Pluvier à bandeau noir (Charadrius thoracicus) et l’aigle pêcheur de Madagascar (Haliaetus vociferoides) Tortue terrestre endémique Le paysage terrestre du sud-ouest et marin de Mahafaly La Tortue radiée (Astrochelys radiata) Lémuriens endémiques dans des paysages prioritaires Le paysage terrestre et marin de Mahafaly Le Propithèque soyeux (Propithecus Le paysage des Hautes Terres du Nord candidus) et le Maki catta (Lémur Catta) © WWF Madagascar / Martin Harvey 10
La Tortue verte Le Pluvier à bandeau noir © Jürgen Freund / WWF © WWF Madagascar / Oliver C. Sommer (Chelonia mydas) (Charadrius thoracicus) La tortue verte est l’une des plus Le pluvier à bandeau noir est un pe- grandes tortues marines. Elle vit tit oiseau monogame qui vit dans les principalement dans les eaux tropi- zones humides sur les côtes ouest et cales et subtropicales. Etant la seule sud de Madagascar. Il est extrême- espèce de tortue marine herbivore, ment sélectif quant à l’habitat où il elle se nourrit des herbiers, ce qui choisit de nidifier et se reproduire, ce est essentiel au bon fonctionnement de l’écosystème marin qui signifie que la fertilité chez cette espèce a diminué avec la car elle maintient la santé des fonds marins et décompose déforestation continue des mangroves, son habitat principal. les herbiers marins, fournissant ainsi de la nourriture aux Il présente également un taux de survie très faible chez les petits poissons. Catégorisée comme espèce en danger, la tor- jeunes, ce qui a aggravé la perte de sa population au cours de tue verte est menacée par la collecte excessive de ses œufs, la ces dernières années. chasse des individus adultes, la capture accidentelle dans les L’Aigle pêcheur de filets de pêche et la perte de sites de nidification. © WWF Madagascar / Martin Nicoll La Tortue imbriquée Madagascar © WWF Madagascar / Martin Harve (Eretmochelys imbricata) (Haliaeetus vociferoïdes) La tortue imbriquée est une espèce L’aigle pêcheur de Madagascar, en marine gravement menacée qui vit danger critique, ne se trouve que sur dans les océans tropicaux. Elle est ré- la côte ouest du pays. Il est unique et putée pour sa belle carapace marbrée vulnérable en raison du taux de croissance très lent de sa po- jaune et marron, ce qui en fait une pulation. Il n’y a généralement que deux oeufs dans un nid cible de choix pour le trafic illégal de carapace de tortues. Son réussi, et seul un aiglon survit jusqu’à maturité dans le meil- activité est cruciale pour la prospérité de l’écosystème marin leur des cas en raison de la prévalence du caïnisme. Actuelle- car elle permet de libérer de l’espace pour la multiplication ment, on estime la population à environ 100 couples. des coraux lorsqu’elle déloge des éponges de la surface du La Tortue radiée récif. © WWF Madagascar Le Thon (Astrochelys radiata) © WWF Madagascar La tortue radiée est une espèce en (Katsuwonus pelamis, Thunnus danger critique, endémique de la fo- albacares) rêt sèche au sud de Madagascar. Elle Ce poisson brillant est si omnipré- est unique en raison de sa carapace sent dans la cuisine du monde qu’il magnifiquement ornée de dessin « est facile d’oublier que la surpêche rayonné ». En raison du manque d’opportunités économiques pousse ses populations au bord de dans la région, le braconnage de la tortue pour le commerce l’effondrement. Les nombreuses espèces de thon, dont cer- illégal international s’est généralisé. taines sont menacées et en voie de disparition, constituent Le Propithèque soyeux une partie importante du réseau alimentaire mondial. En- © WWF Madagascar / Chris Maluszynski / MOMENT viron 19% de la production mondiale de thon provient de l’Océan Indien, faisant de cette partie du monde la deuxième (Propithecus candidus) plus grande zone de pêche au thon après l’Océan Pacifique occidental et central. Le Propithèque soyeux est une espèce de lémurien en danger critique qui vit dans les forêts humides du nord-est La Crevette de Madagascar. Il est surtout connu © WWF Madagascar / Carlos Crespo pour sa fourrure blanche comme la (Penaeus indicus, neige, qui contraste nettement avec son visage sombre et ses Metapenaeus monoceros, curieux yeux jaunes. On soupçonne qu’il ne reste que 300 à Penaeus semisulcatus, 2000 individus (Patel, 2014) et la déforestation de leur habi- Penaeus monodon et tat, ainsi que la chasse pour leur viande, plonge cette espèce Penaeus japonicus) encore plus près de l’extinction. Le Maki catta La pêche à la crevette génère des re- © WWF Madagascar / Tony Rakoto venus pour des milliers de pêcheurs dans l’Océan Indien et le secteur jouit de l’exportation lucrative de crevettes en Europe et au Japon. Cependant, la pêche industrielle à la crevette de (Lémur Catta) Madagascar est actuellement en crise, avec une baisse im- Le symbolique Lémur catta est portante des captures au cours des dix dernières années en connu pour son extrême adaptabili- raison de la surpêche et de la faible règlementation de l’in- té. Bien que l’espèce ait été trouvée dustrie. dans les régions les plus chaudes et les plus froides de Madagascar, la déforestation galopante a décimé son habitat de prédilection dans les forêts épineuses du Sud. C’est le primate le plus commun en captivité, mais sa population dans la nature est menacée par la chasse, la domestication et la perte d’habitat. 11
Opérations, communication, levée de fonds, suivi et évaluation Pour mettre en oeuvre sa stratégie de conservation, WWF Madagascar se doit d’être plus stratégique et concentré, capable d’influencer ; de nouer de nouvelles alliances ; de passer progressivement d’une approche projet à une approche programme et devenir de plus en plus un un catalyseur d’action et un rassembleur. Cela sera matérialisé grâce à un modèle opérationnel clair qui s’appuie sur les partenariats et le renforcement des capacités des organisations environnementales lo- cales ; qui renforce la communication pour la conserva- tion qui s’adresse en particulier à la jeunesse malgache ; qui rationalise les opérations et développe une culture d’apprentissage et de partage au sein de notre équipe et avec nos partenaires. Un plan clair pour assurer une durabilité financière croissante soutient ce modèle à la base. De façon concrète, cela signifie que de plus en plus, nous : ● Mettons l’accent sur les paysages : Les paysages offrent la bonne échelle d’intervention pour re- lever les défis du développement social et écono- mique, de la conservation, ainsi que les facteurs mondiaux tels que le changement climatique qui affectent la viabilité à long terme des écosys- tèmes, des espèces et des ressources naturelles. ● Travaillons sur les facteurs du changement : La gouvernance, les finances et le changement cli- matique ont été identifiés comme les principaux facteurs du changement. S’attaquer à ces fac- teurs requiert de nouvelles compétences et ma- nières de travailler pour WWF. ● Sommes axés sur les résultats : une importance plus grande est mise sur le renforcement de la capacité de WWF Madagascar à mettre en œuvre une gestion axée sur les résultats, grâce à un sys- tème de suivi et évaluation plus robuste et effi- cace et des plateformes pour l’apprentissage et le partage à tous les niveaux. © WWF Madagascar / Tony Rakoto 12
Ces changements organisationnels sont conformes aux efforts du réseau mondial de WWF pour renforcer ses présences dans le sud et l’est grâce à des bureaux habi- lités qui sont : bien ancrés dans la société locale capable de mobiliser des expertises et compé- tences pertinentes responsables ont : une stratégie claire un modèle de financement durable un leadership sérieux et une capacité organisa- tionnelle Sur la base de cette organisation, notre stratégie de conservation pour 2016-2020 est soutenue par des objectifs stratégiques opérationnels et organisation- nels qui visent à faire de WWF Madagascar « l’ONG de conservation à Madagascar, bien ancrée dans la société malgache, présentant des impacts de conservation me- surables et un programme de plus en plus durable ». Ces objectifs sont les suivants et couvrent les domaines de la communication, de la levée de fonds, du dévelop- pement des ressources humaines, des finances et de l’administration et de la gestion axée sur les résultats : 1. WWF est reconnu comme une voix de confiance sur les questions environnementales et est sol- licité pour la consultation, les conseils et le par- tenariat sur les problèmes environnementaux nationaux. 2. La marque WWF est renforcée à Madagascar, en particulier parmi les jeunes, les décideurs et les communautés dans les zones prioritaires de WWF. 3. Notre modèle de financement bascule vers un portefeuille de programmes gérable avec un fi- nancement pluriannuel et de plus en plus flexible autour des paysages prioritaires et des domaines thématiques. 4. La gestion des ressources humaines est passée à un modèle qui met l’accent sur une approche stratégique plutôt que transactionnelle, avec une équipe forte, compétente et motivée en place. 5. Les opérations (financières, approvisionne- ments et achats, technologie de l’information et systèmes d’administration) sont efficaces et ap- puient de façon effective les réalisations en ma- tière de conservation. © WWF Madagascar / Tony Rakoto 6. Le personnel de WWF a développé une culture de performance,d’apprentissage collectif et de- partage pour renforcer ses actions et rendre leurs impacts plus durables pour le bénéfice de la biodiversité de Madagascar et surtout de nos paysages prioritaires. 13
Organigramme Direction Nanie Ratsifandrihamanana Gestion axée Levée de fonds Conservation Communications Finance & Ressources humaines sur les résultats Hoby Tiana Oreto Briz administration et développement Valencia Ramarson Ramahaleo Zo Rakotono- organisationnel Ranarivelo menjanahary Bodo Rasendrasoa Le paysage terrestre Le paysage terrestre et Le paysage terrestre Le paysage marin du et marin de Mahafaly marin de Manambolo des Hautes Terres du Nord du Canal de Domoina Tsiribihina Nord Mozambique Rakotomalala Dannick Manantsoa Harifidy O. Ralison Randriamanantena Andriatahina Industries Pêches Gouvernance & Renforcement des Biodiversité Biodiversité Adaptation au extractive & accès développement capacités marine terrestre changement à l’énergie social Holihasinoro Rémi Simon climatique Voahirana Serge Solo Andriaman- Ratsimbazafy Rafanome- Harisoa Randriambola dimbisoa Sabine zantsoa Rakotondrazafy 14
© WWF Madagascar / Tony Rakoto
WWF Madagascar en chiffres • WWF MADAGASCAR 2016-2020 4 paysages terrestres et marins prioritaires 9 espèces prioritaires (lémuriens, tortue et oiseaux aquatiques endémiques, tortues marines et espèces affectées par l’empreinte écologique) 2 objectifs concernant 4 © WWF Madagascar / Tony Rakoto les écosystèmes et la population piliers stratégiques: capital naturel, moyens de subsistance, produits et gouvernance WWW.WWF.MG WWF Madagascar BP 738 Lot près II M 85 Ter Antsakaviro Antananarivo 101. Madagascar. +261 20 22 348 85 - + 261 34 49 888 05 wwfmadagascar@wwf.mg www.wwf.mg
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