Contrat d'Objectifs et de Performance 2016-2020 - Etablissement public national d'aménagement et de restructuration des centres commerciaux et ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Etablissement public national Photo Ville de Bonneuil-sur-Marne/Julien Paysley. d’aménagement et de restructuration des centres commerciaux et artisanaux Contrat d’Objectifs et de Performance 2016-2020 COP_Epareca_2016.indd 1 18/05/2016 15:14
SOMMAIRE Préambule.................................................................................................................................................................................... 2 1re partie - Introduction....................................................................................................................................6 A] Présentation générale d’Epareca.......................................................................................................... 6 B] Enjeux d’intervention de l’établissement................................................................................... 8 1°) L’état des lieux de l’artisanat et du commerce sur une géographie renouvelée............................................................................................... 8 2°) Les enseignements issus d’un ensemble d’évaluations internes et externes.......................................................................................................................... 12 3°) Conclusions d’un exercice de dimensionnement des futures capacités d’investissement de l’établissement......................................................17 2e partie – Objectifs stratégiques et opérationnels.............................. 19 A] Objectifs stratégiques..................................................................................................................................... 19 B] Programme d’intervention....................................................................................................................... 22 Axe 1 : Opérateur des politiques publiques, expert et partenaire au service des acteurs nationaux et locaux.............................................................. 22 Axe 2 : Promoteur public articulant des enjeux sociaux, économiques et environnementaux................................................................................ 27 Axe 3 : Retour au secteur marchand favorisé par l’investissement public................................................................................. 34 Axe 4 : Exploitant attentif à la réussite commerciale des centres et à leur contribution à une plus grande cohésion sociale........................ 38 Axe 5 : Une performance accrue de l’établissement au bénéfice de ses partenaires...............................................................................................41 3e partie – Moyens de mise en œuvre du contrat et modalités de suivi........................................................................................................................................... 45 1°) Les ressources humaines et les moyens financiers........................................... 45 2°) Suivi du contrat d’objectifs et de performance..................................................... 46 3°) Révision du contrat........................................................................................................................... 46 Annexe : Avancement de la mise en œuvre des recommandations de la Cour des Comptes............................................. 49 EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 1/52 COP_Epareca_2016.indd 1 18/05/2016 15:14
Préambule La nouvelle Politique de la Ville a redessiné la géographie de l’action publique visant à réduire les inégalités territoriales, dans le sens d’un recentrage au profit de 1 500 quartiers. Il s’agit, par définition, des territoires les plus en difficulté, économiquement et socialement. Les commerces répondent à une fonction essen- tielle et apportent, avec des pôles d’artisans et de services, des éléments nécessaires à la qualité de vie à laquelle aspirent les habitants de ces quar- tiers. Ils sont vecteurs de lien social, d’animation et contribuent, en étant redéployés dans de bonnes conditions, à la réponse attendue en termes d’em- Photo Epareca/Jean-Manuel Vignau. ploi et de développement économique. En tant qu’opérateur de l’État, Epareca intervient aux côtés des collectivi- tés depuis 20 ans pour restructurer et réhabiliter les centres commerciaux dégradés, quand l’initiative privée fait défaut. Il en assure ensuite la gestion locative, le temps nécessaire à la pérennisation des entreprises créées ou relocalisées. C’est un processus long, mais qui vise à apporter le maximum de garanties sur le long terme. En complément de son engagement historique dans la revitalisation des commerces, notre établissement développe également des programmes immobiliers dédiés aux artisans. L’esprit reste identique : offrir aux entreprises des locaux adaptés et de qualité, à des loyers modérés, pour leur permettre de se développer, tout en diversifiant les fonctions au sein de ces quartiers. Cette somme d’études, d’investissement et d’accompagnement local n’est possible que dans le cadre d’un engagement conjugué des Ministres de la Ville, du Commerce et de l’Urbanisme, pour redonner à nos commer- çants et artisans, dans de nombreux quartiers rénovés comme à Perpignan, Valenciennes, Trappes, ou encore Nancy, toute leur place au sein de la Cité. Ainsi, ce n’est que par une intervention publique volontariste que l’on peut faire face aux besoins. Aujourd’hui, les cœurs de ville et quartiers anciens sont également touchés. L’état des lieux que nous avons réalisé en 2015, EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 2/52 COP_Epareca_2016.indd 2 18/05/2016 15:14
sur l’ensemble des quartiers de priorité nationale du NPNRU, révèle qu’il faudrait agir sur plus de 250 polarités commerciales, dont le fonctionne- ment mériterait d’être optimisé. L’action doit être conséquente pour près de 40 % d’entre elles. Ce Contrat d’Objectifs et de Performance prend la pleine mesure de ces constats. Il est désormais établi pour 5 ans, afin de pouvoir mettre la priorité sur les situations les plus complexes, et permettre un accompagnement dans la durée des sites restructurés, en les intégrant au besoin à la filiale « FoncièrementQuartier » que nous avons créée avec la Caisse des Dépôts. Cette temporalité facilitera son articulation avec les nouveaux contrats de ville et programmes de renouvellement urbain. Il est lucide sur la diversité des problématiques, et des réponses à y appor- ter. Il prévoit ainsi de veiller au bon calibrage des projets, de s’assurer d’une gouvernance locale et d’une stratégie urbaine propices à leur réussite, et de mobiliser toutes les compétences et ressources disponibles localement, afin de concentrer l’intervention d’Epareca sur son cœur de métier. Il demeure ambitieux, en tablant sur la mise en œuvre de plusieurs dizaines d’opérations nouvelles correspondant à 80 millions d’euros d’investissement, sans renoncer aux exigences de performance économique, sociétale et environnementale. J’ai toute confiance en la maturité de notre établissement, en l’implication des équipes, et en l’appui de nos partenaires, pour atteindre ces objectifs et faire en sorte que nos concitoyens en bénéficient au mieux. Corinne VALLS, Présidente du Conseil d’administration d’EPARECA, Maire de Romainville, Vice-Présidente du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 3/52 COP_Epareca_2016.indd 3 18/05/2016 15:14
Créé en application du Pacte de relance pour la ville en novembre 1996, EPARECA aura 20 ans cette année. Il est aujourd’hui véritablement devenu cet opérateur reconnu au niveau national que le légis- lateur a souhaité mettre en place pour apporter, en matière de centres commerciaux et artisanaux, une offre durable, diversifiée et de qualité aux habitants qui en ont le plus besoin et soutenir l’emploi dans les quartiers les plus fragiles. Ce nouveau contrat d’objectifs et de performance ouvre pour la période 2016-2020 un nouveau chapitre : celui de l’efficacité, de l’ouverture et de l’innovation. Les objectifs stratégiques et opérationnels sont clairs Photo © Alexandra Lebon - Epareca. et parfaitement assumés. Ils se déclinent dans le cadre d’un programme d’actions exigeant pour lequel l’établissement est particulièrement attendu dans un contexte économique difficile. Les savoir-faire éprouvés des équipes seront mobilisés au service de l’efficacité des opérations, depuis la phase de montage, de production, d’exploitation et jusqu’à leur remise sur le marché. Les territoires de la politique de la ville ont de nouveaux visages et ques- tionnent nos modalités d’intervention. EPARECA se doit d’être ouvert aux évolutions en cours tout en restant fidèle à ses missions, en complémen- tarité avec l’ensemble des partenaires qui ont vocation à travailler plus que jamais ensemble. Enfin, nous nous devons également d’être innovants, dans nos réalisations comme dans nos méthodes pour nous adapter aux profondes mutations que connaît le commerce : nouvelles enseignes, nouveaux concepts, nou- veaux investisseurs. À nous d’être attentifs, inventifs et opiniâtres pour être toujours plus perti- nents dans nos interventions. Valérie LASEK Directrice générale d’Epareca EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 4/52 COP_Epareca_2016.indd 4 18/05/2016 15:14
Contrat d’objectifs et de performance Entre le ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, représenté par : La secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire, Madame Martine PINVILLE ; le ministère du Logement et de l’Habitat Durable, représenté par : La ministre, Madame Emmanuelle COSSE ; le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, représenté par : Le ministre, Monsieur Patrick KANNER ; La secrétaire d’État à la Ville, Madame Hélène GEOFFROY ; ci-après conjointement nommés « l’État » ; et l’établissement public national d’aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux, ci-après nommé « Epareca », repré- senté par : La présidente du Conseil d’Administration, Madame Corinne VALLS ; La directrice générale, Madame Valérie LASEK ; ci-après conjointement nommés « Epareca ». EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 5/52 COP_Epareca_2016.indd 5 18/05/2016 15:14
Centre commercial L’Hippodrome, Reims (51) Photo Epareca/Philippe Caumes. 1re partie - Introduction A] Présentation générale d’Epareca l’Espace des Nations à Mulhouse, mis en exploitation en 2002 et revendu en 2004 ou encore Chennevières Créé en application du Pacte de Relance pour la Ville à Saint-Ouen-l’Aumône, mis en exploitation en 2003 du 14 novembre 1996, Epareca, Établissement Public et revendu en 2008. National d’Aménagement et de Restructurationdes Espaces Commerciaux et Artisanaux s’était vu assi- 2006-2008 : la refondation gner une mission d’accompagnement des collectivi- En 2006, la mise à disposition de nouveaux moyens tés locales dans la reconquête de leurs équipements financiers et humains, conjuguée à l’instauration commerciaux et artisanaux de proximité au sein des d’un modèle économique fondé sur la revente des quartiers populaires. Il est l’unique promoteur public espaces commerciaux, permet la montée en régime national de locaux commerciaux et artisanaux sur de l’activité d’Epareca. Cette refondation se traduira le territoire français. par la mise en place de nouveaux principes d’inter- vention empruntés au secteur de la promotion pri- 1996 – 2005 : les opérations de 1re génération vée et adaptés à la spécificité de l’établissement : Ces premières opérations ont permis à Epareca allier la vocation sociale à la réalité économique de mettre au point les principes fondamentaux de du marché. Les établissements secondaires de son modèle d’intervention. Une dizaine de centres Paris et de Lyon sont également créés pour être au commerciaux ont été alors construits parmi les- plus près des partenaires locaux et des commer quels l’Hippodrome à Reims, mis en exploitation en çants. C’est également à cette période qu’est 2002 et revendu en 2006, les Quatre Pans à Cognac mise en place une démarche d’état des lieux du mis en exploitation en 2003 et revendu en 2012, commerceen Zones Urbaines Sensibles en partena- EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 6/52 COP_Epareca_2016.indd 6 18/05/2016 15:14
riat avec l’ObservatoireNational des Zones Urbaines de 15 nouveaux centres commerciaux, la mise en Sensiblespour recenser tous les espaces commer- investissement de 11 nouvelles opérations et une ciaux faisant ou susceptibles de faire l’objet d’un montée en puissance des saisines de l’établissement engagement de la part d’Epareca. En fin de période, dans le cadre de la nouvelle politique de la ville. La Epareca met en production 6 opérations par an. Cour des comptes a rendu public, le 7 octobre 2014, un rapport particulier sur les comptes et la gestion 2009-2012 : la stabilisation d’Epareca pour les exercices 2001 à 2012. Ce rapport La signature d’un Contrat d’Objectifs et de Moyens relève le bien-fondé des missions de l’établissement pour la période 2009-2011 marque une nouvelle et la pertinence de son modèle d’intervention. étape pour l’établissement. Les ministères de tutelle confirment l’implication de l’établissement dans la Fin 2015, l’établissement intervient sur 151 sites au rénovation économique et sociale des quartiers en niveau national avec : difficulté. Les objectifs qualitatifs et quantitatifs fixés • 54 opérations en exploitation dont 19 ont été et atteints par Epareca sont la mise en production revendues à un investisseur final ; d’une dizaine de nouveaux centres par an, augmen- • 23 opérations en production ; tant son activité de production de plus de 66 % par • 74 projets en étude ou montage. rapport à la période précédente. L’Établissement inscrit son action dans les principes du dévelop- pement durable afin de diminuer l’impact environ- nemental des centres commerciaux tant au niveau de la construction qu’au niveau de l’exploitation, par des équipements économes en énergie et une sensibilisation des locataires aux gestes verts. En 2010-2011, Epareca construit son premier pôle entiè- rement dédié à l’artisanat, Bruay’co, à Bruay-sur- l’Escaut(59). Sur 3 000 m² entièrement modulables, le pôle artisanal Bruay’co vient en complément d’une offre existante mais insuffisante sur le terri- toire Valenciennois. 2013-2015 : la reconnaissance Fort de l’expertise unique accumulée depuis sa création, tant dans les champs de la promotion immobilière que de l’exploitation, l’établissement est devenu le référent national sur le champ de l’arti- sanat et du commerce dans les quartiers de la poli- tique de la ville. La constitution d’un centre national de ressources, la diffusion d’outils méthodologiques auprès des collectivités, la confortation des parte- nariats avec l’Agence nationale pour la rénovation urbaine et la Caisse des Dépôts ont permis de placer le développement artisanal et commercial des quar- Pôle artisanal Bruay’ Co, tiers prioritaires parmi les priorités des dispositifs de Bruay-sur-l’Escaut (59) la politique de la ville. L’établissement a poursuivi en parallèle son développement avec l’ouverture Photo Epareca/Philippe Caumes. EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 7/52 COP_Epareca_2016.indd 7 18/05/2016 15:14
B] Enjeux d’intervention de l’établissement 1°) L’ÉTAT DES LIEUX DE L’ARTISANAT Epareca, en partenariat avec l’ANRU, la CDC et les ET DU COMMERCE SUR réseaux consulaires, sous l’égide du commissariat UNE GÉOGRAPHIE RENOUVELÉE général à l’égalité des territoires a engagé un recen- sement et une analyse du tissu économique, arti- Epareca avait initié, fin 2008, en lien avec l’Obser- sanal et commercial dans les 216 quartiers classés vatoire National des Zones Urbaines Sensibles, un « d’intérêt national » au titre du NPNRU : 59 quartiers état des lieux des activités commerciales dans les en Ile-de-France, 123 en France métropolitaine (hors territoires en rénovation urbaine. Cette analyse avait IDF) et 34 dans les départements d’outre-mer. permis de disposer d’une information détaillée sur 450 quartiers prioritaires de la politique de la ville, Ce nouvel état des lieux vise à produire une connais- dans le but de détecter les polarités commerciales sance des enjeux d’intervention sur le tissu artisanal les plus fragiles pouvant faire l’objet d’un accompa- et commercial de proximité dans ces territoires, à gnement d’Epareca ou d’autres dispositifs d’appui. destination tant des acteurs nationaux (Agence Au total, 750 polarités commerciales ont experti- nationale pour la rénovation urbaine et ses parte- sées : 269 étaient en difficultés dont 131 présentaient naires nationaux) que locaux (collectivités territo- des dysfonctionnements nécessitant une restruc- riales, services déconcentrés de l’État, chambres turation lourde pour assurer la pérennité du service consulaires, partenaires locaux du développement rendu à la population. économique…). Chaque quartier étudié donne ainsi lieu à la production de synthèses des analyses La réforme de la géographie prioritaire de la poli- et des préconisations opérationnelles, publiées tique de la ville, engagée par la loi du 21 février sur la plateforme « état des lieux d’Epareca » 2014 de programmation pour la ville et la cohésion (http://etatdeslieux.epareca.org/) ainsi que dans urbaine, et le lancement du nouveau programme de le centre de ressources CAPVILLE (www.capville.fr). renouvellement urbain (NPNRU) rendaient néces- saire une mise à jour de cette connaissance. Nombre de polarités par département EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 8/52 COP_Epareca_2016.indd 8 18/05/2016 15:14
Centre commercial Champfleuri, Bourgoin Jallieu (38) Photo Epareca/Philippe Caumes. Les quartiers classés prioritaires au titre du NPNRU ritaires métropolitains regroupant plus de 20 000 sont de grande taille (environ 10 000 habitants en locaux commerciaux. La moitié d’entre-elles est médiane), comptent un taux de chômage élevé (taux localisée à la frange du périmètre réglementaire du de chômage médian de 26 %), et sont majoritaire- quartier de la politique de la ville, ce qui s’explique ment des quartiers de grands ensembles, notam- sans doute davantage par la méthode retenue pour ment en Ile-de-France mais comptent également définir les périmètres des quartiers que par la struc- des quartiers de type « cœur de ville » ou faubourg ture du tissu urbain. d’urbanisation ancienne (comme par exemple Béziers, Perpignan, Roubaix…). Chaque quartier compte en médiane trois polari- tés ou sections commerciales, implantées soit à Les résultats sont présentés sur le territoire métro- l’intérieur du périmètre réglementaire, soit à son politain d’une part et l’outre-mer d’autre part, vu immédiate proximité. les distinctions fortes entre ces deux parties du territoire national. Le taux de vacance médian s’élève à 15 % (taux moyen de 19 %) qui touche plus durement les cœurs Il est à noter que l’état des lieux ne couvre qu’une de ville anciens qui accusent un taux de vacance fraction minoritaire de la géographie d’interven- moyen de 35 %. tion de l’établissement, habilité à intervenir sur l’en- semble des quartiers prioritaires de la politique de Le tissu commercial de ces quartiers est résolu- la ville (QPV) ainsi que sur les quartiers retenus au ment tourné vers la proximité : la moitié des pôles programme national de requalification des quartiers comptent moins de 13 locaux avec une offre struc- anciens dégradés. turée essentiellement autour des activités de base, de services et de restauration rapide. Moins de la 1a) résultats concernant les quartiers priori- moitié des pôles (1 sur 4) disposent d’une locomotive taires du territoire métropolitain alimentaire, cette proportion se réduisant davan- Au total, plus de 670 polarités ou séquences com- tage avec la taille du pôle. merciales sont recensées dans les quartiers prio- EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 9/52 COP_Epareca_2016.indd 9 18/05/2016 15:14
L’expertise conduite sur les polarités conduit à Environ la moitié des polarités compte deux handi- identifier 5 principaux facteurs de fragilisation des caps ou plus, les handicaps les plus fréquents étant polarités et séquences commerciales : l’insertion de l’isolement de la polarité à l’égard des flux et la forte la polarité dans le fonctionnement urbain, la dyna- concurrence à laquelle elle est soumise. mique de l’environnement urbain (notamment la concurrence), l’ambiance urbaine de proximité dans Analyse de la répartition des polarités selon laquelle s’inscrit la polarité, la qualité de l’offre qui se leur nombre de handicaps déploie au sein de la polarité et enfin la morphologie 7% 1% de la polarité elle-même. 11 % 32 % Principaux facteurs qui fragilisent les polarités Dynamique urbaine Insertion 21 % urbaine Ambiance 28 % Morphologie 2 handicaps 4 handicaps Aucun handicap 1 handicap 3 handicaps 5 handicaps Offre Le travail d’expertise comprenait une appréciation 0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % du besoin en intervention publique. Au terme de l’analyse, 2/3 des polarités semblent ne pas présen- Centre commercial Bernard Palissy, ter de problématique nécessitant une intervention la Chapelle Saint-Luc (10) publique à court ou moyen terme et le fonction- nement de 243 polarités pourrait être optimisé ou repensé. Sur ces 243 polarités, les prestataires chargés de l’expertise identifient : • un enjeu général de résorption de la vacance ; • un enjeu de valorisation du bâti ou des abords dans 40 % des situations, appelant des actions des propriétaires des murs et des collectivités ; • un enjeu d’intervention lourde, passant potentiel- lement par un opérateur d’immobilier commercial de type Epareca, pour 60 situations. Sur les 182 quartiers analysés, 101 avaient été exper- tisées dans le cadre du précédent état des lieux au sein desquels 131 polarités présentent un besoin d’intervention. Il est à noter que seules 31 de ces Photo Epareca/Philippe Caumes. polarités font l’objet d’un projet ou d’une interven- tion en cours. EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 10/52 COP_Epareca_2016.indd 10 18/05/2016 15:14
Nombre de polarités avec besoin d’intervention détecté par département 1b) résultats concernant les quartiers comptent au moins 20 locaux). 20 % seulement des prioritaires ultramarins pôles disposent d’une locomotive alimentaire. Les quartiers ultramarins présentent des différences notables par rapport aux quartiers de la métropole : Les principaux facteurs de fragilisation sont tou- ils sont de taille plus réduite (6 800 habitants en tefois identiques à ceux repérés pour les polarités moyenne par quartier) et sont frappés d’un taux commerciales métropolitaines : l’insertion urbaine, de chômage plus élevé (taux de chômage médian la dynamique urbaine (notamment la concurrence) de 40 %). et les problèmes d’ambiance, ce dernier item étant sensiblement plus prégnant qu’en métropole. Ils comptent un nombre de polarités ou séquences Dynamique plus faible. Au total, 59 polarités/séquences com- urbaine merciales sont recensées, regroupant près de 3 400 Insertion locaux commerciaux, soit 1,6 polarité en moyenne urbaine par quartier. L’offre se présente très majoritairement Ambiance sous forme de rue commerciale traditionnelle (71 % des polarités ou séquences commerciales). Morphologie Les taux de vacance sont plus faibles qu’en métro- Offre pole, (médiane de 11 %, moyenne de 13 %). La den- sité commerciale y est plus élevée (55 % des pôles 0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 11/52 COP_Epareca_2016.indd 11 18/05/2016 15:14
Il est à noter que les polarités commerciales Les premières analyses mettent en évidence d’une cumulent davantage de handicaps dans les manière globale que les politiques de développe- départements d’outre-mer que sur le reste du ter- ment économique menées par les collectivités ritoire national : plus de 60 % comptent au moins reposent pour l’essentiel sur des stratégies de ventes deux handicaps. de foncier pour l’accueil d’activités, dans une logique de consommation nouvelle et très peu dans le cadre 30 % d’actions de renouvellement urbain. L’offre de fon- cier disponible à ce titre, voire même de locaux, est 25 % très élevée, parfois pléthorique. 20 % S’agissant plus particulièrement des quartiers, les 15 % taux de création d’activités sont élevés ainsi toute- fois que les taux de radiations, ne contribuant que 10 % faiblement à faire progresser le tissu économique local. Si l’offre institutionnelle en accompagnement 5% des entrepreneurs est riche, pêchant parfois en lisi- bilité, les parcours « résidentiels » des entreprises 0% tendent à faire sortir des quartiers celles qui se développent. Aucun handicap 2 handicaps 4 handicaps 1 handicap 3 handicaps 5 handicaps Concernant Epareca, il conviendra donc d’appré- cier avec prudence et au cas par cas, l’opportunité Logiquement, les polarités qui appellent une inter- d’investir dans de l’immobilier à vocation artisanale, vention sont donc en proportion plus nombreuses tant en fonction du potentiel local sur ce type de qu’en métropole : 46 polarités sont dans ce cas, soit produit que de l’existence d’une stratégie locale de plus des ¾ des polarités identifiées. développement économique et d’une gouvernance constituée. Sur ces 46 polarités, le prestataire chargé de l’exper- tise identifie : • un enjeu de valorisation des abords dans 90 % des situations (accès, stationnement, signalétique) ; • un enjeu d’intervention lourde, passant potentiel- 2°) LES ENSEIGNEMENTS ISSUS lement par un opérateur d’immobilier commercial D’UN ENSEMBLE D’ÉVALUATIONS de type Epareca, pour 7 situations. INTERNES ET EXTERNES Il apparaît enfin, de manière toutefois différenciée selon les départements d’outre-mer, un fort besoin Les objectifs stratégiques et le programme opé- en ingénierie stratégique amont, préalable à tout rationnel figurant en deuxième partie du présent engagement opérationnel public. contrat sont définis à partir d’un ensemble d’éva- luations portant sur : 1c) approche du potentiel de développement économique • la performance de la réponse apportée au regard L’exercice d’état des lieux a été étendu à une de la problématique traitée ; approche du potentiel de développement écono- • l’adéquation des modalités d’intervention de mique, notamment des activités artisanales, pour l’établissement aux attentes de ses partenaires chaque quartier. et bénéficiaires. EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 12/52 COP_Epareca_2016.indd 12 18/05/2016 15:14
À cette fin, les travaux suivants, résumés plus bas, L’action conduite par l’établissement, quoique ont été pris en compte : par nature risquée, est positivement perçue dans • le rapport de la Cour des Comptes sur la gestion l’ensemble : de l’établissement pour la période 2001-2012 ; • l’outil Epareca est jugé comme « justifié » au regard • une enquête réalisée courant 2015 auprès d’un des enjeux d’intervention dans les territoires prio- échantillon de commerçants et artisans locataires ritaires de la politique de la ville ; d’Epareca et de partenaires locaux ; • les principes d’intervention de l’établissement • une analyse comparative des modalités d’inter- sont considérés comme « modernes » (investis- vention d’autres opérateurs qu’Epareca dans le seur plutôt que financeur, objectif de retour au montage d’opérations d’immobilier commercial privé) ; dans les quartiers de la politique de la Ville ; • les actions prévues dans le contrat d’objectifs et • une mission d’analyse financière sur la soutenabi- de performance 2013-2015 sont jugées pertinentes lité du modèle d’intervention de l’établissement. au regard des points de questionnement et de fragilité ; L’ensemble de ces travaux permettent d’actualiser • la supervision de l’établissement est complexe, la vision des enjeux d’évolution d’Epareca, d’asseoir exercée par une tutelle multiple. les orientations stratégiques et le programme des chantiers à conduire sur la durée du COP. Aux plans budgétaire et comptable, la Cour souligne : 2a) Les préconisations de la Cour des Comptes • la remise en ordre comptable réalisée en 2006 Le rapport particulier relatif aux comptes et à la et 2007 a mis fin à une période d’insuffisante appli- gestion de l’établissement public national d’amé- cation de règles de la comptabilité publique en nagement et de restructuration des espaces com- particulier dans le domaine de la comptabilité merciaux et artisanaux (EPARECA) pour les exercices des engagements ; 2001 à 2012 a été publié par la Cour des Comptes • des frais de fonctionnement élevés antérieurs à le 7 octobre 2014. 2012 et une gestion resserrée depuis 2012 ; Photo Epareca/Jean-Manuel Vignau. EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 13/52 COP_Epareca_2016.indd 13 18/05/2016 15:14
Centre commercial Bel Air, Montreuil (93) Photo Epareca/Guillaume Doye. • l’importance d’engager des actions de maîtrise • Recommandation 4 : renforcer les modalités du de la qualité des marchés publics, de mise en contrôle financier afin de les adapter aux risques place d’un contrôle comptable interne et d’une financiers et économiques de l’établissement démarche plus globale de maîtrise des risques (seuils de visa préalable moins élevés pour les comptables et financiers. marchés d’investissement, audits périodiques). • Recommandation 5 : mettre en place un pilotage La cour conclut ses analyses par une série de recom- centralisé de l’ensemble des achats et actualiser mandations reprises ci-après in extenso : le guide de procédure. • Recommandation 1 : revoir la politique de gui- • Recommandation 6 : s’assurer que le délai de trans- chet de l’établissement en cherchant à établir une mission des états financiers à la Cour ne dépasse priorité des interventions en fonction de l’urgence pas deux mois suivant l’arrêt du compte financier des situations sur l’ensemble du territoire fran- par le conseil d’administration, ainsi que le pré- çais (état des lieux ciblant les zones prioritaires voient les nouvelles dispositions de l’article 214 du ou l’intervention de l’Epareca est envisageable). décret n°2012-1246 du 7 novembre 202 relatif à la Ce préciblage des zones pourrait être réalisé à gestion budgétaire et comptable publique, appli- partir d’une demande de recensement auprès cable à compter de l’exercice comptable 2013. des nouveaux référents Epareca dont la création • Recommandation 7 : facturer les prestations est prévue dans le COP 2013-2015. d’études commerciales réalisées en amont de • Recommandation 2 : renforcer la maîtrise des l’investissement ainsi que les expertises « flash » risques de recouvrement (rédaction des contrats qui doivent apporter un premier éclairage sur d’assurance, suivi des créances des locataires, les perspectives de redéploiement commercial suivi financier des partenaires nécessitant mise compte tenu du besoin de ressources élevé de à jour régulière des points de financement des l’établissement. différents projets immobiliers, relance des créan- • Recommandation 8 : rendre la durée du mandat ciers défaillants). des présidents, élus parlementaires ou locaux • Recommandation 3 : mettre en place un dispositif conforme à l’article 1 du décret n°97-130 du formalisé de contrôle comptable et financier 12 février 1997 repris dans l’article R.325-2 du code ad hoc formalisé. de l’urbanisme. EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 14/52 COP_Epareca_2016.indd 14 18/05/2016 15:15
Par courrier du 26 octobre 2015 (joint en annexe), la En premier lieu, les locataires d’Epareca apprécient présidente du Conseil d’Administration et le direc- globalement la qualité du centre commercial et du teur général d’Epareca ont communiqué au Premier local qui leur est loué. Sont notamment relevés le Président de la Cour des Comptes un état d’avan- meilleur emplacement et la meilleure visibilité, un cement des mesures mises en œuvre. environnement plus sécurisant et le caractère récent des locaux. Par ailleurs, la Cour des Comptes, par ordonnance 72805 du 14 novembre 2015, a donné quitus à l’agent En second lieu, des insatisfactions perdurent, à comptable pour sa gestion sur les exercices 2000 un niveau toutefois moins marqué qu’en 2012, sur à 2011. des questions de finition et de fonctionnement des équipements techniques : 27 % sont moyennement 2b) Conclusions d’enquêtes conduites auprès satisfaits et 14 % sont déçus. Parmi les points évo- des partenaires et bénéficiaires d’Epareca qués figurent : le système électrique, l’absence de L’établissement a fait réaliser, entre juin et climatisation, des infiltrations d’eau, le fonction- octobre 2015, une enquête auprès des commer- nement des rideaux métalliques, des problèmes çants et des partenaires de l’établissement, afin de ventilation. Au total 45 % de commerçants ont de connaître leur appréciation sur l’action de l’éta- rencontré un ou plusieurs dysfonctionnements blissement, notamment s’agissant des missions techniques. 70 % sont cependant moyennement à d’exploitation et des modalités de partenariat avec très satisfaits de la qualité de l’intervention réalisée les collectivités. Au total, 131 commerçants et 16 par le propriétaire, la principale source d’insatisfac- partenaires ont été interrogés. tion se portant sur les délais d’intervention qui ne sont pas compris. Enseignements issus de l’enquête auprès des loca- taires : motivés et optimistes mais souvent fragiles Sur le plan de l’exploitation commerciale, seuls 44 % se déclarent satisfaits de leur chiffre d’affaires. 24 % estimant même que leur activité a décliné depuis Zoom : les artisans et commerçants loca- le début de leur installation. Parmi les facteurs qui taires d’Epareca pénalisent leur exploitation, les commerçants citent principalement la concurrence (40 % estiment avoir • L’âge moyen est de 44 ans un concurrent direct à proximité), la baisse de la • 70 % sont des hommes population et de son pouvoir d’achat, la réalisation • 75 % disposaient d’une expérience de travaux, l’insécurité ou encore la persistance de de gérant avant leur installation la vacance de certains locaux. • 43 % sont des créations, 48 % sont des transferts et 9 % des reprises Il est à noter le net progrès enregistré depuis 2012 • 40 % habitent ou ont habité dans le sur la qualité de la relation entre Epareca et ses loca- quartier taires : 70 % se déclarent satisfaits de cette rela- • 20 % possèdent une autre boutique tion. Le point noir porte sur le prestataire de gestion locative travaillant pour le compte d’Epareca : 49 % déclarent entretenir de mauvaises relations, du fait de problèmes d’organisation interne de ce presta- L’enquête confirme globalement les tendances iden- taire (fort turn over). tifiées lors des travaux conduits en 2012 en pré- paration du contrat d’objectifs et de performance L’enquête permet d’identifier d’importantes pistes 2013-2015. de progrès sur les actions de valorisation du centre EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 15/52 COP_Epareca_2016.indd 15 18/05/2016 15:15
commercial. Ainsi, rares sont les actions d’anima- Parmi les points de questionnements exprimés tion collectives, les associations de commerçants figurent : n’existent pas partout et les intentions de création • le caractère parfois optimiste des évaluations du d’une association semblent davantage reposer sur potentiel marchand du quartier ; la création d’un rapport de force avec le bailleur et • la prise en compte des problèmes d’insécurité ; la collectivité que la volonté d’impulser une dyna- • la difficulté à développer une offre diversifiée et mique partagée par l’ensemble des entreprises à sélectionner des commerçants qui disposent locataires. Dans le même esprit, l’absence de jalon- d’une compétence de gestionnaire ; nement ou de signalétique de proximité, la demande • le manque de motivation générale des commer- d’équipements de vidéoprotection, l’insuffisance çants pour s’engager dans des actions d’animation du stationnement ou encore le manque d’entre- de leur centre. tien des espaces publics font l’objet de remarques récurrentes. Globalement, les interlocuteurs d’Epareca expri- ment plusieurs attentes à l’égard de l’établissement Enfin, l’enquête met à jour un point de préoccupation pour les collaborations futures : relatif au respect par le locataire de ses obligations • davantage d’implication d’Epareca dans l’anima- réglementaires : pas de registre de sécurité, absence tion, la communication et la promotion du site ; de contrat d’entretien sur les équipements… Ce • une plus grande association de la collectivité à la constat invite Epareca à explorer une organisation définition de la programmation commerciale et davantage coercitive pour assurer une meilleure à la sélection des commerçants, certaines activi- sécurité et assurer la pérennité des équipements tés ou certains commerces étant perçus comme installés. risqués. Au final, seuls 17 % déclarent regretter leur ins- 2c) Analyse comparative des méthodes tallation et 8 % pensent que leur activité sera d’intervention d’opérateurs d’immobilier en baisse dans un avenir proche, démontrant la commercial dans les quartiers volonté des artisans et commerçants de faire réus- de la politique de la ville sir leur entreprise, volonté naturellement partagée Epareca a procédé courant 2015 à l’analyse de 11 par Epareca. projets commerciaux, ayant initialement été étu- diés par l’établissement à la demande de la collec- Enseignements issus de l’enquête auprès des parte- tivité, mais dont la réalisation n’a pas été confiée à naires locaux : satisfaction et vigilance Epareca. L’enquête confirme pour l’essentiel les points posi- D’une manière générale, l’essentiel du corpus tifs mis en évidence lors de la préparation du COP méthodologique d’Epareca est appliqué par les 2013-2015. autres opérateurs, qu’ils soient publics (SEM, bail- leur social) ou privés. Le portage public fort, l’uni- Sont notamment soulignées par nos partenaires cité de la propriété foncière, la préservation de la la compétence des professionnels d’Epareca, continuité de l’activité commerciale, la constitution l’attention portée par l’établissement à l’égard des de pôles de services à la population alliant com- commerçants à transférer depuis l’ancien centre, la merces et services publics, le redimensionnement qualité du centre commercial rénové tant pour sa de l’offre, la mise en place d’une politique de loyer forme architecturale que pour son insertion dans différenciée selon les activités et l’accompagnement l’environnement urbain et la relation de confiance des porteurs de projet à l’installation sont ainsi des instaurée par Epareca avec la collectivité. constantes pour l’ensemble des opérateurs. EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 16/52 COP_Epareca_2016.indd 16 18/05/2016 15:15
Epareca paraît toutefois spécifique sur trois points coercitives de maîtrise foncière. Cette orientation, de méthode : si elle assure de fait un taux de pré-commerciali- • 100 % des opérations étudiées sont mixtes, comp- sation supérieur, limite cependant les marges de tant un rez-de-chaussée commercial et des étages manœuvre concernant le plan marchand et les de logements ou de bureaux. Cette particularité actions de commercialisation. traduit la nécessité d’optimiser l’utilisation du fon- cier et de mieux lisser le coût de la charge fon- cière. Elle pointe également la grande difficulté 3°) CONCLUSIONS D’UN EXERCICE DE à procéder à une opération de restructuration DIMENSIONNEMENT DES FUTURES commerciale dans un marché de l’immobilier peu CAPACITÉS D’INVESTISSEMENT DE porteur, ne permettant pas de trouver de marché L’ÉTABLISSEMENT pour les produits développés dans les étages. Plus de la moitié des centres exploités début 2016 par En préparation du contrat d’objectifs et de perfor- Epareca sont des constructions en solo. mance 2016-2020, Epareca a confié au cabinet E&Y • Le non recours systématique à une procédure une mission d’étude de la soutenabilité financière de maîtrise foncière coercitive. Ce pré requis de de nouveaux investissements. Le but de l’exercice l’intervention de l’établissement n’est pas toujours était de déterminer le volume de nouveaux inves- respecté. Le projet repose alors sur la conclusion tissements que l’établissement peut assumer sur d’accords amiables, faisant peser des risques éle- la période 2016-2020, en respectant à chaque fin vés sur les coûts et les délais. d’année budgétaire les deux contraintes suivantes : • En parallèle du point précédent, il apparaît qu’Epa- • solde de trésorerie positive ; reca intègre davantage les commerces préexis- • dette consolidée inférieure à 20 M€ (dette directe tants que les autres opérateurs, répondant ainsi de l’établissement et quote-part des emprunts souvent aux attentes des collectivités mais aussi de ses filiales). aux obligations qui découlent des procédures Carré Saint-Dominique, Nîmes (30) Photo Epareca/Philippe Caumes. EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 17/52 COP_Epareca_2016.indd 17 18/05/2016 15:15
Les analyses développées par E&Y ont évalué les flux Ces analyses ont donné lieu à des tests de robus- financiers des projets déjà engagés au moment de tesse, en faisant varier 6 paramètres du modèle. la mission ainsi que des projets qui seront engagés Les risques correspondants sont classés par ordre au titre du COP 2016-2020. d’impact décroissant (du risque à l’impact le plus fort au risque à l’impact le plus faible) : Deux cas ont été étudiés selon qu’Epareca conclura • l’augmentation des impayés de loyers et charges ; ou non des emprunts en direct. Dans chacun de ces • la baisse des subventions externes accordées à deux cas, E&Y a élaboré deux sous-cas : un scéna- l’établissement pour le financement des projets rio optimal qui prévoit un maintien des conditions (ANRU, FEDER, collectivités) ; de financements et un scénario dégradé avec des • la baisse de la subvention pour charge de service hypothèses plus défavorables portant sur les finan- public apportée par l’État au titre du programme cements perçus par l’établissement. 134 ; • le ralentissement des cessions aux filiales ; Les capacités d’investissement découlant de ces • l’augmentation des coûts des projets ; scénarii sont reprises dans le tableau ci-dessous : • le prix de revente à l’investisseur final. Scénario optimal Scénario dégradé (maintien des niveaux (recul de 5 % à 10 % La conclusion de cette analyse démontre que de financement des financements externe) externes) l’établissement dispose d’une capacité d’en- gager 80 M€ de nouveaux investissements sur Avec dette directe 106 M€ 69 M€ la période 2016-2020, si Epareca n’emprunte pas Sans dette directe 81 M€ 51 M€ directement et dans le cadre du scénario optimal. Centre commercial Ronde Couture, Charleville-Mézières (08) Photo Epareca/Philippe Caumes. EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 18/52 COP_Epareca_2016.indd 18 18/05/2016 15:15
2e partie – Objectifs stratégiques et opérationnels A] Objectifs stratégiques Quelque vingt ans après la loi qui l’a créé, Epareca a de référence dans les prochaines années, notam- pris pleinement sa place dans le paysage des inter- ment grâce à sa situation financière qui lui permet- venants de la politique de la ville. La cinquantaine tra d’investir dans plusieurs dizaines d’opérations de réalisations démontre la capacité de l’établis- nouvelles. sement à produire de l’immobilier commercial et artisanal dans les quartiers prioritaires, alors même Au total, Epareca sera donc appelé, dans le cadre qu’il s’inscrit en carence des opérateurs privés du du COP 2016-2020, à adapter son champ d’inter- fait des risques élevés inhérents à la nature des opé- vention, tout en précisant davantage ses priorités rations menées. Les retours des partenaires locaux territoriales et opérationnelles, en sélectionnant les d’Epareca ainsi que des bénéficiaires sont largement sites sur lesquels sa plus-value sera la plus élevée positifs, générant aujourd’hui une bonne reconnais- au regard des enjeux et à poursuivre ses actions sance de l’établissement sur l’ensemble du territoire. de promotion en relais du secteur privé (priorité 1). L’articulation de l’établissement à l’égard de l’ANRU et de la Caisse des Dépôts a été clarifiée et les par- Dans le même temps, les collectivités territoriales, tenariats avec ces deux institutions ont été enrichis. les aménageurs généralistes, les bailleurs sociaux, La feuille de route fixée par le gouvernement dans le les promoteurs privés expriment largement leur cadre du contrat d’objectifs et de performance 2013- besoin en compétences spécialisées sur le champ 2015 a été approuvée par la Cour des Comptes dans spécifique de l’immobilier commercial et artisanal son rapport publié en octobre 2014, la Cour ayant dans les quartiers populaires. Epareca devra donc souligné la pertinence de l’action de l’établissement poursuivre sa mission d’appui aux partenaires natio- et sa gestion globalement optimisée. naux qui interviennent dans son domaine de com- pétence, la diffusion des savoir-faire et l’animation En parallèle, les enjeux d’intervention restent éle- des réseaux pour assurer une meilleure prise en vés. L’exercice d’état des lieux du commerce et de compte de la dimension artisanale et commerciale l’artisanat dans les quartiers du NPNRU prioritaires par les acteurs intéressés (priorité n° 2). au plan national permet de mesurer l’ampleur des besoins d’intervention, alors que l’analyse ne porte Enfin, Epareca se doit, en tant qu’établissement que sur 15 % de l’ensemble des quartiers prioritaires public national, d’être pionnier en matière de de la politique de la ville. La relance de la politique développement durable, de contribuer à élaborer de la ville, avec les nouveaux contrats de ville et le les formes nouvelles de réponse aux enjeux qui NPNRU et l’émergence de quartiers anciens pau- touchent les territoires prioritaires de la politique périsés, associées à une meilleure prise en compte de la ville, de favoriser l’innovation sociétale, envi- du développement économique parmi les priorités, ronnementale et économique (priorité n° 3). révèlent au plan national un besoin fort en inter- ventions. A1) Priorité 1 : conforter le statut de promoteur public de locaux artisanaux et commerciaux Epareca, mobilisé en appui de la préparation de de référence dans les quartiers de la poli- ces nouveaux dispositifs depuis son COP 2013-2015, tique de la ville. récolte aujourd’hui les fruits des efforts accomplis. Epareca, conforté par l’analyse de ses capacités Avec plus de 70 opérations en études, l’établisse- d’investissement et la confirmation d’une coopé- ment a vocation à conforter sa place d’opérateur ration dans la durée avec la CDC au travers de la EPARECA / Contrat d’objectifs et de performance & Projet d’entreprise 19/52 COP_Epareca_2016.indd 19 18/05/2016 15:15
Vous pouvez aussi lire