Par Bernard Castéras - Mélomanes Côte Sud
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E D I T O R I A L ========================================================================================================= 2018 # 2 Par Bernard Castéras . Si un concert donne à entendre, l’affiche qui l’annonce doit donner à voir. Le plai- sir de la vue doit susciter le désir de l’ouîe. C’est ce qui nous guide lors de la compo- sition des affiches de nos concerts et conférences. Alexandre, que je remercie vi- vement y apporte un soin tout particuler. Le Trio Belharra nous a proposé plusieurs photos pour le concert du 27 juin et c’est celle-ci que nous avons choisie. Dynamique, la composition de cette scène ? Sans aucun doute. Surprenante ? Peut-être. Est-il convenable, penseront certains, que des musiciens se donnent ainsi en spectacle ? Ne craignent-ils pas d’abîmer leur image ? Certes nous sommes loin d’une pose figée, gage du sérieux qui sied à des inter- prètes de musique classique. Mais ce qu’il faut lire dans cette image, c’est le désir des musiciens de bouger et de nous proposer des musiques d’ailleurs, rejoignant en quelque sorte certains compositeurs français du début du XX° siècle qui souhai- taient « une musique qui ne s’écoute pas la tête entre les mains ». Par ailleurs, n’oublions pas ces titres des pièces de l’époque baroque : gigue, courante, sara- bande ou même fugue qui évoquaient si bien le mouvement. Alors oui, cette image du Trio Belharra est une belle invitation à leur programme intitulé Le Tour du Monde en 80 minutes. Ce concert donne le coup d’envoi de notre saison estivale. Après une escapade outre-Bourret – église Saint Nicolas, cinéma le Rio et salle Ph’Art, trois lieux capbre- tonnais – nous retrouvons avec plaisir l’église de Tosse où, l’année dernière, Robert Expert et Anaïs Brullez accompagnés de Marianne Thomas nous avaient enchantés et le Salon Vert du casino d’Hossegor pour y accueillir justement le trio Belharra et les lauréats 2017 de l’Académie Ravel : Prix Mélomanes Côte Sud et Fonds de Dota- tion Dany Pouchucq. Nous vous y attendons nombreux…
1 2 W E E K - E N D 1 3 - 1 4 - 1 5 A V R I L --!------===========================-------==============---======================== MÉLOMANES CÔTE SUD FAIT SON CINÉMA. Pendant trois jours, le cinéma Le Rio, à Les musiciens ne viennent plus accompa- Capbreton, a accueilli la musique clas- gner les films, la musique est intégrée aux sique, avec une attention particulière au images; le fait d’avoir le concert en direct public de Mélomanes Côte Sud. tandis que l’action se déroule à l’écran Pour l’ouverture de cet évènement qui donne un caractère opératique au cinéma deviendra , espérons le, un festival, nous qui est fort sympathique, surtout quand le avons pu voir, ou revoir Tous les matins film est fait par de vrais artistes, ce qui était du monde, et écouter avec encore plus le cas. d’attention la musique de Marin Marais, D’ailleurs la séance qui a suivi immédiate- Sainte Colombe, Couperin, et Lully, dirigée, ment était un documentaire sur les cou- interprétée, parfois transcrite par Jordi lisses de l’Opéra Bastille, ou plus précisé- Savall. Tous les interprètes, tant acteurs ment , sur les problèmes humains de ges- que musiciens sont incontestablement tion et d’administration de cette énorme remarquables. machine, qu’on décrie souvent et qui, ce- pendant, donne des spectacles magni- La journée du samedi fut intense. On pou- fiques. vait difficilement aller aux quatre séances Ensuite, le cinéma reprenait sa place avec d’autant qu’il faisait un temps de plage… Sonate pour Roos, film néerlandais de pour la première fois de l’année : Boudewijn Koole qui se passe en Norvège), Le Mécano de la General, film muet de donnée en avant-première et que vous Buster Keaton était accompagné au piano avez pu voir depuis, si vous l’aviez man- par Jean Marie Ubico dont les arrange- qué ce soir là, une histoire de dissensions ments et les improvisations étaient parfai- entre mère et fille à cause de la mu- tement réglés sur les images du film muet sique. C’est Alex Simu, clarinettiste de jazz qu’il connaît manifestement sur le bout de d’origine roumaine qui a composé la bande ses doigts. son du film , on entend des bribes de
4 3 Schubert, Mendelssohn, J.S. Bach et… du Les sopranos lyriques sont un peu plus jazz. agées, plus tragiques, Violetta de La Tra- Le soir le cinéma donnait Barry Lyndon, viata ; il nous fait entendre la prière de ‘toujours aussi beau, aussi impressionnant. l’héroïne, Addio del passato bei sogni ridenti, On pourrait imaginer un week-end cinéma chantée par Anna Netrebko et celle de musique classique rien qu’avec les films de Tosca , Vissi de arte , vissi de amor, interpré- Kubrick. tée par Maria Callas. En 1965 à Covent Dimanche, matinée pour les enfants, Le Garden, La Callas a chanté cet aria em- piano magique : comme le titre le suggère, blématique de son caractère et de ses il s’agit de la magie de la musique, et de convictions lors d’une de ses dernières l’interprétation de Beethoven et Chopin par apparitions sur scène. Suivant l’impulsion Lang Lang, illustrée par trois courts mé- de Puccini qui en 1900 avait dramatisé les trages : deux sont des dessins graphiques, opéras, D. Gauthier parle de dramatisation la musique suit les coups de crayons, et le de la musique, par opposition à la musicali- troisième raconte l’histoire d’un piano jeté à sation du drame , La Callas en 1950 a mé- la poubelle qui s’envole avec une petite fille tamorphosé l’art lyrique par son interpréta- et son cousin sur la musique de Chopin. tion des opéras, elle a été actrice drama- Une jeune animatrice a posé des questions tique en même temps que cantatrice. aux enfants, trop peu nombreux, qui Les mezzo sont des voix graves, des voix étaient là et leur a fait réaliser comment la de mères, de sorcières, d’amoureuses musique contribue aux émotions données compliquées, comme Carmen ; nous par les images, elle les a même initiés au écoutons Beatrice Uria Monzon avec Ro- « sound painting » un langage des signes berto Alagna, elle chante « Près des rem- pour la musique, oh ! grave, mains en bas , parts de Séville ». On s’attendait à entendre ah ! aigu, mains en haut, etc.. Les enfants Carmen au cours d’une conférence musi- ont trouvé que c’était très amusant et… les cale sur l’art lyrique : en revanche, le public parents aussi. ne savait pas que le conférencier avait été Interlude cinématographique, De battre le ‘prof. de physique’ de la cantatrice et qu’il mon cœur s’est arrêté de Jacques Au- a par conséquent un faible pour la chan- diard, un film où la musique de J.S. Bach teuse, laquelle est, depuis vingt ans la sauve le jeune agent immobilier véreux, fils Carmen de référence ; elle a révolutionné d’un agent immobilier mafieux. le rôle, elle en a donné une image nou- velle, comme Bizet lui-même avait donné à l’opéra en général de nouvelles couleurs, Et pour clore le week end, la conférence picturales, se passant de l’orchestre savant sur Les Voix de l’Opéra et leurs person- de type wagnérien. nages donnée par Denis Gauthier, suivie du Les voix de contre alto sont exception- film documentaire Maria by Callas. nelles, certaines cantatrices ont néanmoins des voix qui descendent très bas, jusqu’à la Denis Gauthier, montre le graphique des voix de contre-alto, Denis Gauthier nous fait tessitures, puis il parle des héroïnes entendre Dolora Zajic - Azucena dans le d’Opéra comme on peut parler des hé- Trouvère, « Stride la vampa ». La canta- roïnes du théâtre classique : trice américaine chante ce rôle depuis plus de trente ans. Les sopranos coloratures sont jeunes, Nous entendons aussi Olga Borodina dans amoureuses, Elvira dans I Puritani de Bellini, Samson et Dalila, « Mon cœur s’ouvre à ta ou folles , La Somnambula. voix, (comme s’ouvrent les fleurs aux baisers Bellini, explique le conférencier, est le de l’aurore , etc..» ( la Scala en 2002 avec grand compositeur du Bel Canto, Placido Domingo ). l’orchestre est réduit, la mélodie, donc la voix, est essentielle. Et les tenors ? Et les barytons ? Et les
6 5 basses ? Le thème de la soirée n’était pas cette année, il est au programme des limité aux voix de femmes. Le conférencier Chorégies d’Orange, avec Erwin Schrott et a fait entendre les differentes catégories de Béatrice Uria Monzon. ténors : Enfin D. Gauthier ne veut pas clore sans les « tenori di grazia » (ténors légers), vir- mentionner Sarastro, la basse de La Flûte tuoses du chant orné dont l’exemple type enchantée. Il fait remarquer que Mozart actuellement est Juan Diego Flores, et on conjugue les talents vocaux italiens et entend le comte Almaviva chanter Ecco- allemands qui, au XIX° divergeront radica- ridente in cielo , (spunta la bella aurora )» lement, on entend Kurt Moll , une voix de sous les fenêtres de Rosine., dans Le Bar- basse magnifique qui vient mettre avec bier de Séville. Mozart le point final à un échantillonnage Les ténors lyriques sont les héros des d’arias qui ont enthousiasmé le public, et opéras dits bourgeois, et c’est Roberto lors de l’intermède qui a précédé le docu- Alagna qui chante sous le balcon de Ju- mentaire sur La Callas , nombreux sont liette dans l’opéra de Gounod : « Ah lève toi ceux qui ont demandé à Denis Gauthier de soleil, fais pâlir les étoiles ». à Covent Garden revenir l’an prochain nous familiariser avec en 1994. A propos de Gounod, notre con- les nuances vocales des interprètes, et la férencier nous rappelle que Michel Plas- philosophie des compositeurs,. Sont –ils au son, ancien chef de l’orchestre du Capitole service de la voix ? de Toulouse est un spécialiste du compo- Prima la musica dopo le parole, ou bien siteur et l’un de ses ardents défenseurs. Prima le parole dopo la musica ? Les ténors dramatiques ont une voix plus puissante, plus sombre, le grand ténor Maria Callas qu’en pensait-elle ? actuel est Jonas Kaufmann qui a « toutes Dans le documentaire Maria by Callas, le les notes du ténor et les couleurs du bary- dernier en date d’un grand nombre de films ton ». Ce n’est pas un air du balcon mais le sur la diva, on voit son vrai visage, on en- lamento final de Mario Cavaradossi dans tend sa voix parlée, et on perçoit sa con- Tosca de Puccini que chante Jonas Kauf- ception de son art : un travail énorme, mann pour Mélomanes Cote Sud.. qu’elle aimerait parfois abandonner pour Les barytons ont une palette très variée, ils une vie plus calme, mais qui passe en jouent des rôles de pères, de méchants, de premier dans sa vie, un travail de chan- gentils , de messieurs d’un certain âge, là teuse, certes et aussi un travail d’actrice : encore, D. Gauthier fait une distinction entre elle dit clairement que la chanteuse doit barytons lyriques et barytons dramatiques : être le personnage qu’elle chante. il donne comme exemple, de baryton Par ses interprétations dramatiques, elle a lyrique Ludwig Baumann dans la Ro- rendu l’opéra accessible à tous , passion- mance à l’étoile de Wolfram dans Tannhau- nant pour petits et grands. L’opera est le ser spectacle universel, théâtre, plus musique , Tandis qu’il propose Justino Diaz comme et poésie. « L’œuvre d’art totale » (Gesamt- baryton dramatique dans Otello de Verdi, le kunstwerk) que préconisait Wagner. Credo de Iago, dans la mise en scène dan- Tita du Boucher tesque de Zefirelli . Arrigo Boito (1842-1918), le librettiste d’Otello, ainsi que de Falstaff ensuite, était un poète romancier italien, traducteur de Shakespeare, il a également composé Cette manifestation n’aurait pu des œuvres musicales lyriques dont un avoir lieu sans l’aide efficace et en- opéra Mefistofele, d’après le Faust de thousiaste d’Hervé Tourneur gestion- Goethe ; cet opéra est bien moins souvent naire du cinéma le Rio. Qu’il en soit joué que le Faust de Gounod, ou la Dam- chaleureusement remercié. nation de Faust de Berlioz, néanmoins,
1 2 DIMANCHE 13 M A I --!------========================================================================================================================-- QUINTETTE À VENTS HAIZE HAIZE, le vent en basque. Ce dimanche de Saint Sebastien, et vient jouer pour là, le vent était venu jusqu’à Capbreton l’Opéra des Landes. accompagné de pluie diluvienne ; qu’importe, le quintette était là et les Le hautbois a également une anche mélomanes aussi, intrigués par cette double, de roseau. Claire Charrut ex- formation inhabituelle d’instruments à plique avec un sourire malin que le vent. II existe un répertoire pour le quin- hautbois ne s’adapte pas aux autres tette à vent : ce sont souvent des trans- instruments d’orchestre et que c’est criptions, et c’est ainsi que le quintette elle qui doit donner le la. Elle fait partie commence par l’ouverture du Barbier de de l’orchestre de la Police Nationale à Séville de Rossini, comme pour apprivoi- Paris. ser l’assistance, nombreuse, qui ne de- mande qu’à être séduite. La flûtiste, Hélène Billard est soliste à Ces jeunes artistes ont l’air de vouloir l’orchestre Euskadi de Saint Sebastien donner envie de danser, ils jouent les comme la bassoniste, et, comme elle, Danses Norvégiennes de Grieg . Le clari- elle vient du Conservatoire de Lyon. A nettiste, Genti Dollani lève de temps en son tour elle nous dit quelques mots sur temps son instrument comme pour en- son instrument dont l’origine remonte à traîner ses collègues et l’assistance . la préhistoire mais que Theobald Boehm, flûtiste et facteur d’instruments Un vent de jeunesse souffle dans la salle a réinventé au XIX° siècle dans son état Ph’Art et sur la musique classique : ils actuel, avec son système de clefs. jouent Piazzolla , et c’est au tour du cor- niste, Arnaud Guicherd de donner le La clarinette n’a qu’une anche simple, rythme. montée sur un bec, Genti Dollani ex- En guise d’entracte, les musiciens nous plique que suivant les œuvres on utilise présentent leurs instruments : le basson, la clarinette en si bémol, ou bien une à anche double en lamelles de roseaux ; autre en la, plus grave, plus longue ; il a Anne Charlotte Lacroix, la bassoniste est les deux ce soir , comme à chaque titulaire du pupitre à l’Orchestre Euskadi concert.
3 Et enfin le cor d’harmonie, instrument à vent qui n’est pas un bois, ( woodwind) parce que le son n’est produit ni par des anches ni par un biseau, mais un cuivre. C’est un cor de chasse amélioré, il s’enroule sur lui même et il a une perce conique ; en An- glais, c’est le French horn, le cor anglais étant une variante du hautbois et se tradui- sant en Anglais par cor anglais ou English horn. Cela dit, place à la musique, et les musiciens nous emmènent chez Ligeti, Six baga- telles pour quintette à vent dont la composition est de rajouter une note à chaque nouvelle gamme chromatique. C’est une œuvre contemporaine, inspirée du chant choral populaire roumain qui, bien que son auteur l’ait qualifiée d’ « archaïque », par rapport à l’ensemble de son œuvre , a été interdite à l’époque de sa création (1953) comme étant dégénérée. Remarque de Ligeti: « les systèmes totalitaires n’aiment pas les dissonances » Après cette escapade dans la musique contemporaine, le quintette nous invite à écouter la Pavane de Fauré, dédiée à la comtesse Greffulhe, Fauré, l’appelait « Ma- dame ma Fée », elle était l’amie de Leon Blum, de Clémenceau. On la connaît en- core parce qu’elle est Oriane, la duchesse de Guermantes dans Proust ; elle mérite- rait qu’on se souvienne d’elle aussi pour son ouverture d’esprit, pour son mécénat : elle a été la première « entrepreneuse de spectacles ». Elle est morte à 92 ans en 1952. Elle nous est presque contemporaine. L’assistance du Ph ‘Art était sous le charme, ceux qui avaient été bousculés par Ligeti, l’avaient oublié et ils ont applaudi avec enthousiasme, tant et si bien que les jeunes artistes ont proposé une musique de mariage, a klezmer wedding. C’est de la musique juive populaire, d’origine ashkénaze, composée et arrangée par Mike Cur- tis, compositeur bassoniste américain. Evidemment c’était une musique de fête, de danse, les musiciens battaient des pieds et les spectateurs ont tapé dans leurs mains. Les mélomanes eussent aimé poursuivre la fête d’autant qu’ exceptionnellement il n’y avait pas de cocktail de fin de spectacle, et que, moins exceptionnellement, il pleuvait . Quelques courageux mélomanes ont fini la soirée, au bar du Bahia, avec les artistes et… n’ont pas regretté le cocktail tellement c’était sympathique. Tita du Boucher À noter… Nous sommes toujours à votre Mélomanes Côte Sud écoute ! N’hésitez pas à prendre 792 avenue du Super Hossegor la plume pour réagir après un 40150 Hossegor concert ou aux articles du Papier à Musique ou pour nous dire vos melomanescotesud@icloud.com attentes . Soit par courrier postal, ou soit par mail, soit en laissant un contact@melomanescotesud.fr message sur le site dans la ru- brique contact. Site : melomanescotesud.fr
Ensemble Gravitations. Diego Salamanca, Mardi 31 juillet à 19h théorbe, Flore Seube, viole de Église de Tosse gambe et Caroline Bardot, voix inter- préteront des airs de l’époque ba- roque anglaise : Jonson, Campion, Dowland et Purcell. Prix Mélomanes Côte Sud. Salon Vert Casino Hossegor Slava Guerchovitch, piano, que nous avons Mardi 21 août 19h déjà entendu en août dernier accompagnera Louise Baudon, sopra- no dans des airs d’opéra et des mélo- dies de Mikhaïl Glinka, Giuseppe Verdi, Wolfgang A. Mozart, Vincenzo Bellini, Antonin Dvorak et Manuel de Falla. Slava interprétera seul quelques pièces dont le programme n’est pas encore arrêté. P rix Fonds de dotation Dany P ouchucq. Salon Vert Casino d'Hossegor Mercredi 26 septembre 19h Marie Viard, violoncelle, Liliia Khusnullina, piano joueront Variations sur un thème de la Flûte Enchantée de Ludwig V. Beethoven, la Sonate dite Arpeggione de Franz Schubert, et la Sonate pour piano et violoncelle de Chostakovitch. .
1 2 ARTS CROISÉS --!------========================================================================================================================-- LE TOMBEAU… tombeau de Marguerite de Valois sous la direction de Joachim du Le roman de Pascal Quignard Bellay auquel participe Ronsard « Tous les matins du monde » dont entre autres, puis celui de Joachim le cinéaste Alain Corneau a réalisé du Bellay orchestré par Ronsard. l’adaptation que nous avons vue . Tombé en désuétude ce genre lors du week-end Mélomanes Côte ,poétique du tombeau resurgira fin Sud fait son cinéma s’ouvre sur ce du XIX° début du XX°, en général paragraphe : composé par un seul poète, On se souvient du Tom b eau d’E d ga r Au printemps de 1650, Madame de Sainte Po e composé par Mallarmé : Colombe mourut. Elle laissait deux filles de deux ans et six ans. Monsieur de Sainte Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change Colombe ne se consola pas de la mort de Le Poète suscite avec un glaive nu son épouse. Il l’aimait. C’est à cette occasion Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu qu’il composa Le Tombeau des Regrets. Que la mort triomphait dans cette voix étrange ! … Il faut entendre par Tombeau non un Et, en musique, le Tom b eau d e édifice funéraire à la mémoire d’un Fra nço is Co up erin composé par défunt mais un genre musical prisé Maurice Ravel. Initialement écrites à l’époque baroque, hommage ren- pour piano, ces six pièces consti- du à un ami musicien de son vivant tuent un double hommage d’abord ou après sa mort. Il prend souvent la à la musique de Couperin - bien que forme d’une pavane, danse lente de Ravel ait précisé que “l’hommage cour. Marin Marais écrira lui-même s’adresse moins à Couperin qu’à la en 1701 un Tombeau de Monsieur musique française du XVIII°“- ensuite de Sainte Colombe, son maître à ses amis tombés à la guerre. La décédé en 1700. On peut juste forlane en particulier reprend un s’étonner que la pièce de Sainte thème tiré du 4° Concert Royal de Colombe soit consacrée aux Regrets Couperin et est dédiée au lieutenant et non à un musicien. Gabriel Deluc, artiste peintre de Comme souvent, musique et littéra- Saint Jean de Luz. La sixième pièce, ture ont suivi des traces parallèles. la Toccata est dédicacée à Joseph Dès le milieu du XVI° siècle, la forme de Marliave, musicologue et époux poétique du tombeau fait florès, de la pianiste Marguerite Long tom- composition collective en mémoire bé dès août 1914 d’un poète ou d’un prince ainsi le Bernard Castéras
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