2020 Surveillance pollinique dans le Grand Est Bilan 2019 - ATMO Grand Est
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2020 PLACER UNE PHOTO ILLUSTRATIVE DU RAPPORT Surveillance pollinique dans le Grand Est Bilan 2019 REF : SURV-EN-553_1
CONDITIONS DE DIFFUSION Diffusion libre pour une réutilisation ultérieure des données dans les conditions ci-dessous : Les données produites par ATMO Grand Est sont accessibles à tous sous licence libre «ODbL v1.0». Sur demande, ATMO Grand Est met à disposition les caractéristiques des techniques de mesures et des méthodes d’exploitation des données mises en œuvre ainsi que les normes d’environnement en vigueur. ATMO Grand Est peut rediffuser ce document à d’autres destinataires. PERSONNES EN CHARGE DU DOSSIER Arounothay Anne, Chargée d’études référente Pollens Rédaction : Grégori Marielle, Chargée d’études référente Pollinair Approbation : Pallarès Cyril, Responsable Unité Surveillance et Etudes Réglementaires Référence du modèle de rapport : COM-FE-001_7 Référence du projet : 000348 Référence du rapport : SURV-EN-553_1 Date de publication : 21/04/2021 ATMO Grand Est Espace Européen de l’Entreprise – 5 rue de Madrid – 67300 Schiltigheim Tél : 03 69 24 73 73 Mail : contact@atmo-grandest.eu Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 1/31
Nos remerciements s’adressent à nos nombreux partenaires qui ont accepté depuis de nombreuses années d’accueillir nos capteurs, de relever les supports de prélèvements chaque semaine par tous les temps avec enthousiasme et sérieux, mais également de participer aux comptes polliniques : Troyes Champagne Métropole La Direction Départementale des Territoires 52, L’Agence Régionale de Santé basée à Chaumont, Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg pour la réalisation des comptes polliniques de Mulhouse et Strasbourg, La CAF de la Moselle, Le CHRU de Nancy, Monsieur Robet pour le suivi de Metz, Madame Kanny pour le suivi de Nancy. La surveillance pollinique dans le Grand Est bénéficie du soutien financier de l’Agence Régionale de Santé. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 2/31
SOMMAIRE GLOSSAIRE ..................................................................................................................................................4 RÉSUMÉ......................................................................................................................................................5 1. INTRODUCTION ......................................................................................................................................6 2. LA SURVEILLANCE POLLINIQUE DANS LE GRAND EST...............................................................................8 2.1. PRÉLÈVEMENTS ET ANALYSES .........................................................................................................8 2.2. LOCALISATION DES CAPTEURS ......................................................................................................10 2.3. VEILLE PHÉNOLOGIQUE ................................................................................................................12 2.4. VEILLE CLINIQUE ...........................................................................................................................12 3. BILAN DE LA SAISON POLLINIQUE 2019 .................................................................................................13 3.1. DÉROULÉ DES PRÉLÈVEMENTS ......................................................................................................13 3.2. EVOLUTION DES INDEX POLLINIQUES ANNUELS ENTRE 2016 ET 2019 ...........................................13 3.3. FOCUS SUR LES INDEX POLLINIQUES DE BOULEAUX ET GRAMINÉES..............................................14 3.4. CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES ET FAIT MARQUANTS (SOURCE RNSA ET MÉTÉO FRANCE).......15 4. ÉVALUATION SPATIALE DES ESPÈCES VÉGÉTALES ET REPARTITION DES RAEP ........................................16 4.1. EXPLOITATION DES CALENDRIERS POLLINIQUES 2019 ...................................................................16 4.1.1. Pollens d’hiver......................................................................................................................17 4.1.2. Printemps.............................................................................................................................18 4.1.3. Pollen d’été et début d’automne ..........................................................................................20 5. TOUR D’HORIZON DES CHIFFRES CLÉS 2019 RELATIFS AU THÈME « SANTE ET SOCIETE » (SOURCE OBSERVATOIRE AIR CLIMAT ÉNERGIE GRAND EST) ....................................................................................21 5.1. QUANTITÉ DE POLLENS DE BOULEAUX DANS L’AIR .......................................................................21 5.2. AMBROISIE ET CHANGEMENT CLIMATIQUE ..................................................................................22 6. OBSERVATIONS PHÉNOLOGIQUES : JARDIN SENTINELLE ET RÉSEAU CITOYEN .......................................23 6.1. JARDIN SENTINELLE « POLLENS » DU JARDIN BOTANIQUE JEAN MARIE PELT DE NANCY ...............23 6.2. LE RESEAU POLLIN’AIR ..................................................................................................................24 6.2.1. Objectif de Pollin’air.............................................................................................................24 6.2.1. Bilan 2019 ............................................................................................................................24 6.3. INTERCOMPARAISON ENTRE LES DIFFÉRENTS OUTILS LORRAINS (VEILLE PHÉNOLOGIQUE, POLLIN’AIR ET COMPTES POLLINIQUES) ....................................................................................................26 7. BILAN SUR LES CAMPAGNES DE COMMUNICATION 2019 ......................................................................29 CONCLUSION ............................................................................................................................................30 Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 3/31
GLOSSAIRE Compte pollinique : il se fait suite au recueil pollinique et consiste en l’analyse des supports par microscope optique afin de : Reconnaître la nature du pollen recueilli (analyse qualitative) ; Déterminer le nombre de grains de pollen de chaque taxon, recueillis dans un laps de temps donné (analyse quantitative) ; Déterminer l'évolution temporelle de la concentration des différents types de grains de pollen (analyse temporelle sur différentes échelles de temps : journalier, hebdomadaire, annuelle) Potentiel allergisant : il s’agit de la capacité du pollen d’une espèce végétale à provoquer une allergie pour une partie non négligeable de la population. Le potentiel allergisant dépend de la nature du végétal, et est défini par le conseil scientifique du RNSA, sur une échelle de 0 (nul) à 5 (très fort). Il peut être : Faible ou négligeable (espèces pouvant être plantées en zones urbaines) Modéré (espèces ne pouvant être plantées qu'en petits nombres) Fort (espèces ne pouvant pas être plantées en zones urbaines) Qualificatifs du Indice RAEP (Risque Allergique d’Exposition aux Pollens) : il caractérise l’exposition risque 5 Très Elevé aux pollens, c’est à dire à la quantité de grains de pollen présents dans l’air et répertoriés dans la semaine, défini sur une échelle de 0 (nul) à 5 (très élevé). 4 Elevé Il représente ainsi le risque d’allergie encouru par les personnes allergiques et leur permet de prendre les dispositions nécessaires. Il est établi par le RNSA 3 Moyen (Réseau National de Surveillance Aérobiologique) à partir des quantités de 2 Faible pollens mesurées, des prévisions météorologiques pour les jours à venir, du stade phénologique des végétaux et de l'intensité des symptômes constatés 1 Très Faible par les médecins référents chez leurs patients allergiques aux pollens. 0 Nul Recueil pollinique : il s’agit du prélèvement des pollens qui se fait grâce à un capteur volumétrique aspirant en continu 10 litres d’air par minute (équivalent à une respiration humaine moyenne), et permettant de piéger les pollens sur un support « adhésif » appelé « tambour ». Veille phénologique : la phénologie est l'étude de l'apparition d'événements périodiques dans le monde vivant, déterminée par les variations saisonnières du climat. En botanique les événements périodiques sont la floraison, la feuillaison, la pollinisation, la fructification et la coloration des feuilles des végétaux. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 4/31
RÉSUMÉ La surveillance pollinique dans le Grand Est est opérée par le biais de 7 capteurs idéalement répartis sur l’ensemble du territoire, permettant l’accès aux niveaux de concentration de pollens. Ces mesures sont complétées par des observations phénologiques réalisées au jardin botanique Jean Marie Pelt à Villers-lès-Nancy. L’association a souhaité faire évoluer la surveillance pollinique au travers d’un outil de communication innovant. Le réseau citoyen d'observateurs des plantes à pollen allergisant, Pollin'air, a vu le jour en juillet 2016, piloté par ATMO Grand Est en partenariat avec différents organismes aux ayant des domaines d’expertise complémentaires. Pour cette année 2019, une nette diminution des quantités de pollens est observée tout site confondu par rapport à l’année 2018. Les sites champardennais se retrouvent pour cette année 2019 avec des quantités de pollens similaires à celles observées en 2017. Sur Nancy, les niveaux sont comparables à ceux observés en 2016. Sur le site de Strasbourg une nette baisse des concentrations de pollens dans l’air est enregistrée par rapport aux précédentes années. Concernant le site de Mulhouse, les données n’ont pu être exploitées en raison du démarrage tardif de la surveillance suite à la destruction du bâtiment initial et d’un accident de personnes qui a occasionné la suspension des prélèvements de mai à juillet 2019. Cette baisse des quantités de pollens est également remarquée sur l’ensemble de la France. Concernant les observations phénologiques, le noisetier a été observé en pollinisation au jardin botanique Jean- Marie Pelt à Villers-lès-Nancy dès le 20 décembre 2018, comme tous les ans à la même période. Les sentinelles Pollin’air ont indiqué le début de la saison pollinique des graminées le 6 avril, avec l’émission des premiers pollens de Flouve odorante. Celle-ci s’est achevée le 30 août avec la fin de pollinisation des Ivraies vivaces observées dans les pelouses ombragées du jardin botanique. Du côté du réseau citoyen participatif Pollin’air, la Corse a rejoint les régions Grand Est et Hauts-de-France en décembre 2019. Pour le Grand Est, l’année a été marquée par de nombreuses manifestations et formations afin de recruter et faire monter en compétences les sentinelles. La signature de la convention de partenariat avec l’école Saint-Pierre et l’HEPAD La Providence dans le cadre du CLS de Troyes, ainsi que le projet « un arbre, une école » lancé à l’école élémentaire Quartier Ouest de Sélestat, ont été des moments marquants de cette année, tout comme la parution dans la Revue Française d’Allergologie de l’article scientifique « Pollin’air, un réseau de citoyens au service des personnes allergiques », écrit en collaboration avec le Pr Gisèle Kanny. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 5/31
1. INTRODUCTION En France la prévalence des allergies polliniques concerne près de 25 % de la population. La connaissance du démarrage et de la fin de la saison pollinique, mais également des variations des concentrations de pollens dans l’air notamment des périodes de pics, permet aux personnes allergiques d’adapter leurs traitements médicaux et leurs comportements dans le but de réduire leur exposition et les symptômes de l’allergie. L’arrêté du 5 août 2016 désigne les organismes chargés de coordonner et de renforcer la surveillance des pollens et des moisissures de l'air ambiant sur le territoire national. Cet arrêté est pris en application de la loi de modernisation du système de santé de janvier 2016. Celle-ci renforce notamment la surveillance des concentrations atmosphériques en pollens et moisissures, afin d'informer le grand public et les professionnels de santé, et de permettre aux personnes allergiques d'adapter leurs traitements et activités. La stratégie générale est définie dans le Programme Régional de Surveillance de la Qualité de l’Air d’ATMO Grand Est 2017/2021 qui a inscrit la co-construction d’un observatoire régional de la pollution allergo-pollinique dans l’action 8, en partenariat avec les acteurs de la santé et des instances nationales. Afin de répondre aux besoins d’observation des pollens, la mise en place de l’observatoire régional est déclinée en 4 missions : Optimiser le dispositif de surveillance aérobiologique en articulant les modes d’évaluation et identification d’un zonage pertinent pour cette évaluation. Le dimensionnement d’un réseau d’évaluation des moisissures est également attendu. Améliorer les dispositifs d’informations aérobiologiques à destination des professionnels de santé et du public. Sensibiliser et former les collectivités. Participer aux programmes de recherche pour l’amélioration des connaissances, des outils de prévision et des interactions qualité de l’air/pollens. En collaboration avec le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) et l’Agence Régionale de Santé Grand Est (ARS Grand Est), ATMO Grand Est assure la surveillance des pollens en couplant mesures et observations, mais également la diffusion de l’information du risque allergique dans le Grand Est. Le présent rapport présente le bilan de la saison pollinique 2019 dans le Grand Est. La surveillance pollinique dans le Grand Est bénéficie du soutien financier de l’Agence Régionale de Santé Grand Est. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 6/31
2. LA SURVEILLANCE POLLINIQUE DANS LE GRAND EST La surveillance pollinique s’appuie sur la mesure des concentrations de pollens dans l’air à l’aide de capteurs et sur l’observation des stades de développement des plantes à pollen allergisant avec la veille phénologique dans les jardins sentinelles et le réseau citoyen Pollin’air. 2.1. PRÉLÈVEMENTS ET ANALYSES L’estimation des concentrations atmosphériques de pollens se fait grâce à des capteurs de type volumétrique. Le principe est basé sur l’aspiration d’un volume d’air connu, avec impaction des particules (notamment grains de pollens et spores) sur une bande adhésive. L’air est aspiré selon un débit de 10 litres d’air par minute, correspondant à une respiration humaine moyenne, et entre dans l’appareil. Les grains de pollen contenus dans l’air sont alors projetés sur une bande transparente adhésive placée sur un tambour. Ce dernier, entraîné par un système d’horlogerie, effectue un tour complet en une semaine. Après 7 jours dans le capteur, le tambour est récupéré pour analyse au sein d’ATMO Grand-Est. Figure 1 : Photo d’un capteur à pollens La bande adhésive, alors impactée par les pollens, est découpée et montée en 7 lames correspondant aux 7 jours de la semaine pour l’observation microscopique. Les lames sont préparées à l’aide d’une solution colorée, qui confère un aspect rose aux pollens. Pollen de cyprès Pollen d’aulne Les pollens sont ensuite identifiés et comptés à l’aide d’un microscope, suivant un protocole établi par le RNSA. Chaque espèce a sa période de floraison et chaque pollen a ses propres caractéristiques morphologiques. Selon les plantes, les analyses polliniques permettent d’identifier les pollens au genre ou à la famille. Figure 2 : Pollens de cyprès et d’aulne observés au microscope Pour un même pollen, le démarrage, la fin et la durée de la saison pollinique peuvent varier d’un endroit à un autre mais aussi d’une année sur l’autre. Aussi, les données issues des comptes polliniques permettent au RNSA d’élaborer des calendriers polliniques pour un site et une année donnée. Ce calendrier pollinique récapitule le niveau de risque allergique estimé par les comptes et caractérise ainsi la saison pollinique par l’information relative à l’intensité et la durée des pics de pollinisation. La figure 3 présente 3 calendriers polliniques 2019 établis pour les sites de Nancy, Reims et Strasbourg. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 7/31
Figure 3 : Exemple de calendriers polliniques 2019 établis pour les sites de Nancy, Reims et Strasbourg (Source RNSA) Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 8/31
2.2. LOCALISATION DES CAPTEURS ATMO Grand Est dispose actuellement de 7 capteurs pour assurer la surveillance des pollens sur la région, présentés sur la figure 4 : Reims Metz Strasbourg Troyes Mulhouse Chaumont Chaumont Nancy Figure 4 : Localisation et photos des sites de surveillance des pollens dans le Grand Est Les trois territoires du Grand Est comprennent cinq capteurs pérennes basés à : Reims, Troyes, Metz, Nancy et Strasbourg dont la surveillance des pollens est réalisée depuis les années 2000 par ATMO Grand Est. Deux capteurs ont été implantés à Mulhouse et Chaumont, respectivement en 2014 et 2016, pour assurer un suivi spécifique sur l’ambroisie, dont le pollen est très allergisant puisque 5 grains/m3 d’air suffisent à provoquer une allergie. Implantation des capteurs : A Reims, le capteur est implanté sur le toit de la Maison des Agriculteurs. Dès 2002, ATMO Grand-Est a pris en en charge la maintenance du capteur et les analyses de pollens, réalisées auparavant par le CHU de Reims. A Troyes, le toit de Troyes Champagne Métropole accueille le capteur à pollens depuis 2004, pour compléter l’information sur la région champardennaise. La maintenance du capteur ainsi que les opérations de relevés des supports de prélèvements sont assurées par le personnel de Troyes Champagne Métropole. Les analyses des pollens sont réalisées par ATMO Grand-Est. A Chaumont, dans le cadre d’une convention pluriannuelle d’Objectifs et de Moyens 2014-2016, l’ARS a demandé à ATMO Grand-Est de mener une étude de représentativité spatiale, afin d’appréhender la variabilité du risque allergique, ainsi que de l’index pollinique (cumul annuel de pollens). La ville de Chaumont située en Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 9/31
Haute-Marne a été choisie pour réaliser cette étude, le sud du territoire de la Champagne-Ardenne n’ayant pas encore fait l’objet d’une évaluation relative à la surveillance des pollens. D’autre part, le choix de cette ville permet de suivre la remontée de l’ambroisie sur le territoire en provenance du sud. Le capteur de Chaumont est implanté depuis 2016 sur le toit de la Direction Départementale des Territoires. A Strasbourg, le capteur est implanté sur le toit du nouvel Hôpital Civil depuis 2008. Le laboratoire d’allergologie du Pôle de Pathologie Thoracique des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS) assure la maintenance du capteur et les analyses de pollens. A Mulhouse, le capteur est installé sur le toit de l’Hôpital Emile Muller depuis la saison pollinique 2019. La maintenance du capteur ainsi que les opérations de relevés des supports de prélèvements sont assurées par ATMO Grand-Est, les analyses des pollens par les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. A Metz, le capteur est implanté sur le toit de la Caisse d’Allocation Familiales de Moselle depuis 2017. La surveillance était initialement réalisée à L’Hôpital d’Instruction des Armées Legouest, depuis 2005, par Monsieur Yves ROBET. A partir de 2016, ATMO Grand-Est participe en collaboration avec Monsieur Yves ROBET à la maintenance du capteur, aux opérations de relevés des supports de prélèvements ainsi qu’aux analyses de pollens. A Nancy, le capteur est opérationnel depuis 1986. Il est sur le toit de la Tour Marcel Brot. Sa gestion est cependant assurée par ATMO Grand Est, qui prend en charge la maintenance du capteur et les analyses de pollens. Date Sites début Gestion des prélèvement Gestion des capteurs Analyse des pollens mesures Reims (51) 1992 ATMO GE ATMO GE ATMO GE Troyes (10) 2004 Troyes Champagne Métropole ATMO GE ATMO GE Chaumont (52) 2016 ARS 52 ATMO GE ATMO GE Metz (57) 2005 ATMO GE/ M. ROBET ATMO GE/ M. ROBET ATMO GE/ M. ROBET Nancy (54) 1986 ATMO GE ATMO GE ATMO GE Strasbourg (67) 2008 HUS HUS HUS Mulhouse (68) 2014 ATMO GE ATMO GE HUS Tableau 1 : Récapitulatif de la gestion des mesures des pollens dans le Grand Est 2.3. VEILLE PHÉNOLOGIQUE La veille phénologique consiste en l'étude de l'apparition d'événements périodiques dans le monde vivant, déterminée par les variations saisonnières du climat. En botanique, les événements périodiques sont la floraison, la feuillaison, la pollinisation, la fructification et la coloration des feuilles des végétaux. La veille phénologique des plantes émettant du pollen allergisant a été mise en place dans le Jardin botanique Jean- Marie PELT à Villers-lès-Nancy (54600) en 2014. Elle consiste en l'étude de la croissance, du développement, de leur date de début et de fin de libération du pollen de 25 plantes émettant Figure 5 : Observation de la libération de un pollen allergisant. pollen Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 10/31
2.4. VEILLE CLINIQUE Des médecins spécialistes se sont portés volontaires pour suivre conjointement avec ATMO Grand Est et le RNSA la saison pollinique. Un capteur est ainsi associé à un ou plusieurs médecins sentinelles qui renseignent chaque semaine un bulletin clinique (Figure 6). Celui-ci répertorie les symptômes (nature et intensité) observés chez la patientèle du médecin référent. Ainsi, au fur et à mesure de la saison pollinique, l’existence de pollinoses, leur évolution, la fréquence et la gravité des symptômes associés sont suivis. Il est ainsi possible d’établir un index clinique par médecin, par ville, par région et même national, révélateur de l’impact sanitaire de l’exposition aux pollens. Figure 6 : Photo d’un exemplaire d’un bulletin clinique du RNSA 3. BILAN DE LA SAISON POLLINIQUE 2019 La surveillance pollinique a démarré dès la mi-février pour l’ensemble des capteurs pour se terminer à la date du 1er octobre 2019. Les observations de veille phénologique ont quant à elles été réalisées une fois par semaine durant toute l’année 2019. 3.1. DÉROULÉ DES PRÉLÈVEMENTS Le lancement de la saison pollinique a été déclenché dès le 11 février 2019 par le RNSA, avec un message précisant que les conditions météorologiques avaient été favorables pour la floraison des noisetiers. Concernant les dates d’arrêt de prélèvement, le RNSA avait précisé que pour les capteurs qui n’étaient pas concernés par la pollinisation de l'ambroisie, l'arrêt des capteurs pouvait se faire le 24 septembre (Reims, Troyes, Metz et Nancy). Pour les capteurs en zone ambroisie, l'arrêt devait être prévu pour le 1er octobre dans les zones limitrophes (Chaumont, Strasbourg et Mulhouse) et le 8 octobre pour les zones de pleine infestation. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 11/31
Date début Date de fin des Sites mesures mesures Reims (51) 11/02/2019 07/10/2019 Troyes (10) 18/02/2019* 07/10/2019 Chaumont (52) 11/02/2019 07/10/2019 Nancy (54) 18/02/2019* 07/10/2019 Metz (57) 11/02/2019 07/10/2019 Strasbourg (67) 11/02/2019 07/10/2019 Mulhouse (68) 11/02/2019 27/09/2019 *Disfonctionnement technique qui n’a pas permis le recueil des pollens dès le 11/02/19 Tableau 2 : Récapitulatif du début et fin de prélèvement pollinique dans le Grand Est. 3.2. EVOLUTION DES INDEX POLLINIQUES ANNUELS ENTRE 2016 ET 2019 L’index pollinique 2019 a connu une nette diminution par rapport à l’année précédente. Les sites de Champagne-Ardenne présentent un index pollinique 2019 quasiment identique à celui de 2017. Pour le site de Nancy, l’index pollinique se rapproche de celui relevé en 2016. Metz et Strasbourg enregistrent leur index pollinique le plus bas observé depuis 2016. Le site de Strasbourg se démarque avec environ 40 000 grains enregistrés au cours de la saison pollinique 2019, suivi par le site de Nancy avec 23 000 grains de pollens. Certains sites ont enregistré une baisse de plus de 60% par rapport à 2018 (Metz, Reims et Troyes). Nancy enregistre une baisse de 30%, soit la baisse la moins importante au regard des autres sites. La figure 7 récapitule les index polliniques annuels obtenus sur les années 2016 à 2019. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 12/31
Index pollinique annuel de 2016 à 2019 Total taxons 2016 Total taxons 2017 Total taxons 2018 Total taxons 2019 Nombre annuel de grains de pollens /m3 80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 Reims Troyes Chaumont Nancy Metz Mulhouse Strasbourg Figure 7 : Comparatif des index polliniques annuels 2016 à 2019 Il convient de préciser que concernant le site de Mulhouse, le démarrage tardif de la saison pollinique 2019 en raison de la recherche de site et l’arrêt prolongé du capteur suite un accident de personne ne permettent qu’une exploitation partielle des données 2019, rendant difficile la comparaison avec les années antérieures. 3.3. FOCUS SUR LES INDEX POLLINIQUES DE BOULEAUX ET GRAMINÉES Sans surprise comme à chaque saison pollinique, les pollens de bouleaux et de graminées ont été les principaux responsables des réactions allergiques constatées au cours du printemps et de l’été. La figure suivante présente la répartition des index polliniques pour ces 2 espèces sur chaque site. Figure 8 : Comparatif des index polliniques bouleaux et graminées obtenus en 2019 pour les 7 sites 3.4. CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES ET FAITS MARQUANTS (SOURCE RNSA ET MÉTÉO FRANCE) Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 13/31
L'hiver 2018-2019 se classe parmi les 10 hivers les plus doux depuis le début du XXe siècle, avec des températures en moyenne plus de 2°C au-dessus de la normale en décembre et en février. Malgré quelques périodes très fraîches notamment en janvier, la France n'a pas connu de réel pic de froid durant cet hiver. Les températures maximales exceptionnellement élevées à partir de mi-février, en moyenne 5 à 10 °C au-dessus de la normale, ont favorisé la pollinisation des premiers arbres que sont les aulnes, les noisetiers et les cyprès/thuyas dans le Grand Est. Le peuplier également a débuté sa pollinisation en fin d’hiver. Le printemps a débuté en mars dans une grande douceur, permettant d’une part la poursuite de la pollinisation des cyprès/thuyas et peupliers, et d’autre part aux frênes, saules, charmes et platanes de prendre le relais sur les aulnes et les noisetiers qui perdent du terrain sur la région. Le mois d’avril a été marqué par des conditions météorologiques très changeantes. Durant la première quinzaine, le temps a été assez frais et perturbé, avec notamment la survenue de giboulées printanières en Champagne- Ardenne, freinant le début de la pollinisation des bouleaux. Après le 15 avril, le temps a été plus contrasté dans la région, avec des températures printanières voire même estivales qui ont favorisé la libération des pollens de bouleaux dans l’air. Mais dès le 23 avril, une perturbation s’est réinstallée, accompagnée d’une baisse des températures. Ainsi la saison pollinique des bouleaux a été moins intense que l’an dernier, et ceux-ci ont représenté entre 10% et 15% du nombre total de pollens, contre 14% et 26% du nombre de grains total en 2018. (Source RNSA) Les conditions météorologiques humides rencontrées au cours du mois de mai ont limité les fortes concentrations de pollens de graminées. Cependant le mois de mai s’est achevé avec des températures estivales le 31 qui ont entraîné une explosion des concentrations de pollens de graminées sur l’ensemble du Grand Est avec un risque d’allergie élevé quasiment partout de fin mai à fin juin. L’été 2019 se classe au 3e rang des étés les plus chauds avec notamment deux vagues de chaleur exceptionnelles qui ont concerné l’ensemble du pays fin juin et fin juillet. Ces températures très élevées ont entraîné un allongement de la saison pollinique des graminées. 4. ÉVALUATION SPATIALE DES ESPÈCES VÉGÉTALES ET REPARTITION DES RAEP 4.1. EXPLOITATION DES CALENDRIERS POLLINIQUES 2019 A chaque fin de saison pollinique, le RNSA élabore un calendrier d’apparition des pollens spécifique à chaque site, compté qui rend compte de l’état réel de la pollinisation et de l’intensité de la saison pollinique pour chacun des sites, en se basant uniquement sur les concentrations mesurées de pollens dans l’air. Le calendrier reprend pour chaque site du Grand Est les différents taxons observés, auxquels sont attribués des indices allergo- polliniques hebdomadaires, déterminés en fonction des concentrations mesurées. Le RAEP réel présenté sur les calendriers polliniques peut ainsi différer du RAEP prévisionnel communiqué tout au long des semaines et estimé de manière hebdomadaire sur la base des comptes polliniques de la semaine passée, de la veille phénologique et clinique mais également des conditions météorologiques. Les calendriers polliniques 2019 sont présentés ci-dessous. Pour plus de lisibilité, ils ont été coupés par saison hiver-printemps-été-automne, ce qui permettra également la mise en évidence de pollens spécifiques selon les territoires, mais également des risques qui leur sont imputés. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 14/31
4.1.1. Pollens d’hiver RAEP Tableau 3 : Calendrier d’apparition des pollens de l’hiver 2019 La période de janvier à avril est caractérisée par seulement 2 semaines présentant un RAEP avec un indice élevé (indice 4) remarqué uniquement sur les sites de Reims, Nancy et Strasbourg pour l’aulne. Les premières espèces à se réveiller en ce début de saison pollinique sont le noisetier et l’aulne dont les pollens ont fait leur apparition dès la deuxième semaine de février sur les sites de Nancy et Strasbourg. La pollinisation des aulnes s’est révélée plus importante sur les sites de Reims, Nancy et Strasbourg, avec un risque allergique de niveau Elevé attribué durant deux semaines consécutives fin février. Pour les autres sites, le risque allergique est de niveau Faible à Moyen. Le pic a ainsi été de courte durée. Les pollens d’aulne ont représenté près de 31% des pollens sur le site de Strasbourg (12 140 grains), 22% des pollens sur le site de Reims (4 064 grains), et 17% sur le site de Nancy (3 908 grains). La pollinisation des noisetiers s’est caractérisée par un risque allergique Moyen qui s’échelonne entre 1 à 3 semaines selon les sites (entre 920 et 1 454 grains comptabilisés suivant les sites). Troyes et Metz sont les seuls à enregistrer un risque allergique Très Faible à Faible. Les premiers pollens de cyprès sont observés dès la fin du mois de février à Chaumont et Strasbourg, puis à partir de début mars sur les autres sites. Le risque allergique se révélait Très Faible à Faible montant jusqu’à Moyen durant 1 semaine sur 3 sites (Nancy, Troyes et Strasbourg). Les pollens de cyprès ont par ailleurs représenté 22% des pollens (soit 3 785 grains) observés sur le site de Troyes, près de 9% sur le site de Strasbourg (3 133 grains) et de Nancy (2 046 grains). Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 15/31
Le peuplier a également commencé sa pollinisation début mars, à l’exception du site de Reims pour lequel la pollinisation a démarré une semaine plus tôt, et a occasionné un risque de niveau Très Faible à Faible. 4.1.2. Printemps RAEP Tableau 4 : Calendrier d’apparition des pollens du printemps 2019 Durant la période de mars à juin, caractérisée principalement par la pollinisation d’arbres, le RAEP a atteint le niveau Très Elevé pour les pollens de bouleau sur 3 sites, et Elevé pour les pollens de platane sur le site de Strasbourg. Le frêne pollinise de façon précoce dès la semaine 9 sur les sites de Nancy, Reims et Troyes, alors que sur les autres sites, la pollinisation ne débute vraiment que fin mars soit 3 à 4 semaines plus tard. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 16/31
Sur l’ensemble des sites, la pollinisation a été faible en intensité, le RAEP oscillant entre un niveau Très Faible à Faible, et sur des durées variant entre 2 à 6 semaines consécutives. Les pollens de bouleau sont apparus sur l’ensemble des sites dès la semaine 13. Le risque allergique se révèle de niveau Très Elevé à Strasbourg dès la première semaine de pollinisation. Pour les sites de Reims et Nancy, le pic de pollinisation a été atteint semaine 15 avec un risque allergique maximal. Les pollens de bouleau ont représenté entre 10 et 14,5% des pollens observés suivant les sites ce qui représente entre 1 100 pollens (Metz) à 4 308 pollens de bouleau (Strasbourg). Le charme, arbre au potentiel allergisant fort qui n’a pas pollinisé en 2017, probablement en lien avec les gelées d’hiver qui ont fait avorter les chatons, est à nouveau présent en 2019. Dès la semaine 13, certains sites ont enregistré un risque de niveau Moyen présent sur 1 à 2 semaines. Le chêne produit des pollens pouvant être source d'allergie, cependant le risque allergique inhérent à ces pollens se révèle Très Faible à Faible pour l’ensemble des sites. Le platane a été responsable d’un risque Elevé sur le site de Strasbourg et d’un risque Moyen pour Mulhouse. Bien que les pollens de platane soient faiblement allergisants, les poils de leurs fruits et de leurs feuilles sont très irritants. Se présentant sous la forme d'aiguilles microscopiques qui, à la fin du printemps, forment des petits tas de coton jaunâtre dans les caniveaux et sur les trottoirs, ces poils sont aussi brassés dans l'air. Ils vont alors se planter dans les muqueuses du nez ou au bord des yeux des citadins. Les plus sensibles éternuent, ont le nez qui coule et les yeux qui pleurent. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 17/31
4.1.3. Pollen d’été et début d’automne RAEP Tableau 5 : Calendrier d’apparition des pollens de l’été et du début d’automne 2019 La saison des herbacées a débuté avec l’apparition des pollens de graminées dès la semaine 17, et a commencé à gêner les plus allergiques dès début juin avec un risque Elevé enregistré pour l’ensemble des capteurs. La saison des graminées s’est étendue sur 3 mois en raison de la sécheresse estivale, associée à un risque Elevé à Très Elevé observé sur le site de Nancy. Le risque Elevé a perduré durant 2 à 4 semaines (Nancy) consécutives suivant les sites, à l’exception de Reims et Metz pour lesquels le risque Elevé a été observé sur une semaine. Sur le site de Nancy qui a enregistré un risque important sur 5 semaines consécutives, pas moins de 3 495 grains de graminées ont été comptabilisés. Sur les autres sites, entre 1 450 et 1 815 grains de pollens de graminées ont été observés. Les pollens d’armoise et d’ambroisie, plantes au fort potentiel allergisant, qui avaient été retrouvés sur les capteurs en 2019 n’ont pas gêné les allergiques au vu du faible nombre de grains retrouvés, entrainant un risque Nul. La saison des herbacées se caractérise également par la présence des urticacées, avec 2 familles : les pariétaires, dont le pollen émis est à fort potentiel allergisant, et les orties au risque allergique faible. Pour l’ensemble des sites, la présence des pollens d’urticacées a été soutenue, avec de Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 18/31
nombreuses semaines consécutives de juillet à aout marquées par un risque allergique Très Faible à Faible. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 19/31
5. TOUR D’HORIZON DES CHIFFRES CLÉS 2019 RELATIFS AU THÈME « SANTE ET SOCIETE » (source observatoire air climat énergie grand est) 5.1. QUANTITÉ DE POLLENS DE BOULEAUX DANS L’AIR Figure 9 : Corrélation entre les moyennes glissantes sur 4 années des quantités de pollens de bouleaux et des températures annuelles sur les sites de Reims, Nancy et Strasbourg de 1992 à 2019 De nombreuses publications montrent que le changement climatique et la hausse des températures peuvent conduire aux phénomènes suivants, selon les zones géographiques et les espèces considérées : Hausse de la quantité de pollens de Bouleau émis et donc une augmentation des allergies. Augmentation de la durée de la saison pollinique même si ce phénomène est moins visible que le précédent. Déplacement de l’aire d’extension de certaines espèces vers le Nord ou en altitude. D’après les simulations, les effets du changement climatique sur les pollens vont se poursuivre et même s’amplifier dans le futur. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 20/31
5.2. AMBROISIE ET CHANGEMENT CLIMATIQUE Par effet du changement climatique, les ambroisies pourraient envahir d’avantage le territoire européen. Cependant, l’évolution de la concentration du pollen de l’air ne dépend pas seulement de l’invasion des plantes, mais aussi de la production du pollen, de sa libération et de sa dispersion. Pour prédire l’évolution des concentrations en pollen d’ambroisie, un modèle prenant en compte ces facteurs a été utilisé. D’ici 2050, les concentrations atmosphériques en pollen d'ambroisie seront environ 4 à 4.5 fois plus élevées qu’aujourd’hui. Environ un tiers de l’augmentation du pollen présent dans l’air sera dû à la dispersion des graines, indépendamment du changement climatique. Les deux tiers restants seront liés au changement climatique qui étendra l'habitat de l'ambroisie dans le nord et l'est de l'Europe et qui augmentera la production de pollen dans les zones où l’ambroisie est établie en raison de l’augmentation de la concentration en CO2. Les charges de pollen deviendront importantes dans les zones où elles sont actuellement pratiquement nulles (centre-nord de l'Europe, nord de la France et sud du Royaume-Uni). Dans les zones actuellement à haut niveau de pollen, les concentrations pourront augmenter jusqu'à un facteur approximatif de deux. L’augmentation sera donc plus importante dans le nord de l’Europe, qui présente aujourd’hui des concentrations faibles en pollen et toute augmentation sera significative, alors qu’en Europe centrale et du Sud, les concentrations en pollen sont actuellement déjà élevées. Par conséquent, le changement climatique et la dispersion des graines d’ambroisie dans les zones actuelles et futures augmenteront la concentration en pollen, ce qui augmentera l'incidence et la prévalence de l'allergie à l'ambroisie au sein des populations. Figure 10 : Effects of climate change and seed dispersal on airborne ragweed pollen loads in Europe. Hamaoui- Laguel L., R. Vautard, L. Liu, F. Solmon, N. Viovy, D. Khvorosthyanov, F. Essl, I. Chuine, A. Colette, M. A. Semenov, A. Schaffhauser, J. Storkey, M.Thibaudon, M. Epstein, Nature Climate Change, 25 mai 2015. DOI : 10.1038/nclimate2652. 6. OBSERVATIONS PHÉNOLOGIQUES : JARDIN SENTINELLE ET RÉSEAU CITOYEN A côté des comptes polliniques faisant l’état de l’air respiré, ATMO GE s’appuie sur deux outils développés en Lorraine : le jardin sentinelle et le réseau citoyen. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 21/31
6.1. JARDIN SENTINELLE « POLLENS » DU JARDIN BOTANIQUE JEAN MARIE PELT DE NANCY Les observations phénologiques réalisées à Nancy se font à plusieurs endroits du Jardin botanique Jean-Marie Pelt afin d’étudier l’évolution des plantes à différentes expositions. Une des stations d’observation est le pollinier, qui est également un outil pédagogique pour les visiteurs. Les herbacées sont mises en pots pour une observation facilité (Figures 11 et 12) et les arbres à pollens allergisants sont présentés dans un parcours pédagogique associé. Figure 11 : Pollinier du Jardin botanique de Nancy Figure 11 : Pot du pollinier 2019 a vu l’inauguration du pollinier d’Epinal et la mise en action de celui de Schiltigheim. Ceux de Metz et Troyes sont en cours de construction. Les observations réalisées grâce à ces outils complètent les données du site Pollin’air. 6.2. LE RESEAU POLLIN’AIR 6.2.1. Objectif de Pollin’air Le réseau Pollin'air a vu le jour en juillet 2016 sur le territoire lorrain, piloté par ATMO Grand Est en partenariat avec différents partenaires ayant des domaines d’expertise complémentaires : ORS Grand Est, Laboratoire d’Hydrologie et Climatologie Médicales, Jardin botanique Jean-Marie Pelt, ARS Grand Est, URPS pharmaciens Grand Est, RNSA et Métropole du Grand Nancy. Réseau citoyen d'observateurs des plantes à pollen allergisant, Pollin’air a pour objectif de permettre aux personnes allergiques d'être prévenues de l'émission des pollens allergisants en temps réel et de manière géolocalisée. 6.2.1. Bilan 2019 Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 22/31
En 2018, Pollin’air s’est déployé aux régions Grand Est et Hauts-de-France. Le réseau mobilisait des EHPAD (1) et des écoles. En complément des observations des allergologues et dans le but de confronter la réalité clinique avec les observations Pollin’air, le réseau de pharmaciens URPS (2) Grand Est relaie l’information vers les officines du Grand Est afin d’avertir les personnes sensibles venant en pharmacies pour des symptômes allergiques. En 2019, le réseau citoyen participatif Pollin’air comptait sur le Grand Est 231 bénévoles (76 nouvelles inscriptions), dont 90 % d’amateurs en botanique et 10 % de confirmés. Le réseau ayant été initié en Lorraine, les sentinelles sont particulièrement présentes sur ce territoire (voir figure ci- contre). Les noisetiers (20 %) et les bouleaux (14%) ont particulièrement été identifiés, ainsi que les graminées (22 %, toutes espèces confondues). Ce sont au total 126 nouvelles identifications de réalisées (421 au total) et 652 observations (1529 au total), pour 38 sentinelles réellement actives (ayant réalisé au moins une observation). Les sentinelles ont reçu 31 messages (relances pour le suivi des plantes, invitations formations, informations diverses…). Concernant les inscriptions à la Newsletter, 210 personnes se sont abonnées aux alerte pollinisation Pollin’air (508 au total) et 489 abonnés été comptabilisés sur la page Facebook. Répartition des sentinelles en fonction Deux sessions de formation des sentinelles ont des départements du Grand Est eu lieu au Jardin botanique de Villers-lès-Nancy : en mars pour la reconnaissance des arbres, en mai pour les herbacées. La rencontre annuelle à Nancy a également permis de présenter le bilan 2018 et les projets à venir. D’autres temps forts ont été les rendez- vous grand public organisés sur le Grand Est. Ceux-ci ont eu lieu à Nancy, Reims, Schiltigheim, Metz et Troyes pour présenter Pollin’air et échanger sur le thème des allergies aux pollens. Au total, 40 personnes ont bénéficié de ces rencontres. Pollin’air a poursuit son inscription dans l’axe 1 du Plan Régional Santé Environnement 3 pour déployer le réseau sur le Grand Est, ainsi que dans 9 Contrats Locaux de Santé (CLS) : Strasbourg, Metz, Nancy, Epinal, Châlons-en-Champagne, Chaumont, Langres, Romilly-sur-Seine et Troyes. L'école Saint-Pierre et l'EHPAD La Providence ont intégré le réseau dans le cadre du CLS de Troyes. Le projet « un arbre, une école » a été lancé à l’école élémentaire Quartier Ouest de Sélestat. Formation Pollin’air à Schiltigheim Signature convention avec l’ARS, l’EHPAD Lancement projet « un arbre, une la Providence et l’école Saint Pierre école » à Sélestat (1) EHPAD : établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (2) URPS : Union régionale des professionnels de santé Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 23/31
A l’échelle nationale, après le déploiement de Pollin’air aux régions Grand Est et Hauts-de-France en 2018, la Corse a rejoint le réseau fin 2019. Les Hauts-de-France ont comptabilisé 182 sentinelles et 306 inscrits à la Newsletter pour cette nouvelle année. D’autre part, Qualitair Corse a été lauréat des TROPHenergies 2019 organisés par l'Agence d'Aménagement durable, d'Urbanisme et d'Energie de la Corse afin de valoriser et récompenser les acteurs insulaires qui se sont engagés en faveur du développement des énergies renouvelables, de la maîtrise de l’énergie, de l'amélioration de la qualité de l'air et de la mobilité durable. L’article « Pollin’air, un réseau de citoyens au service des personnes Flyers traduits en Corse allergiques », écrit en collaboration avec le Pr Kanny, est paru dans la Revue Française d’Allergologie fin 2019. Il retrace la 1ère année de déploiement et de fonctionnement du réseau. Les données récoltées sont comparées à celles des comptes polliniques et de la veille phénologique. Les perspectives pour l’année 2020 sont les suivantes : Début de la saison pollinique le 18 décembre 2019, Déploiement de Pollin’air à l’Ile-de-France, Signature de la convention Pollin’air avec l’EHPAD Siloé à Ostwald, Déploiement des polliniers sur le Grand Est. 6.3. INTERCOMPARAISON ENTRE LES DIFFÉRENTS OUTILS LORRAINS (VEILLE PHÉNOLOGIQUE, POLLIN’AIR ET COMPTES POLLINIQUES) La veille phénologique (réseau citoyen ou le jardin sentinelle) est en appui de la détermination des pollens dans l’air (comptes polliniques). L’objectif final est de pouvoir fournir aux personnes sensibles l’information la plus précoce à partir des données disponibles. Le tableau 6 présente les dates de pollinisation au jardin botanique de Villers-lès-Nancy (« Pollinier Nancy), les observations enregistrées sur le site Pollin’air par les sentinelles (« Réseau Pollin’air »), et le risque Allergique d’Exposition aux pollens déterminé par le RNSA à partir des données du capteur du toit de la Tour Marcel Brot (comptes polliniques) et des données cliniques d’autre part. Le tableau 6 présente les dates de pollinisation des différentes espèces observées dans le pollinier, par les sentinelles du réseau Pollin’air et les dates de diffusion du 1er RAEP du RNSA en lien avec les comptes polliniques du capteur de Nancy. Surveillance pollinique dans le Grand Est SURV-EN-553_1 24/31
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