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Le SNPL dézingue la direction d'Air France : ça promet
pour la reprise des négociations !
Le 23/02/2016 LA TRIBUNE

Le 10 mars, soit cinq mois après la fin des négociations sur des mesures de
productivité, les négociations entre les syndicats de pilotes et la direction vont
reprendre. Les tensions ne sont pas apaisées. Dans un communiqué au vitriol, le
SNPL a critiqué la direction et affirmé qu'il ne signerait pas son plan.

Cinq mois après l'échec des négociations sur des accords de productivité entre la direction d'Air France et
les syndicats de pilotes (SNPL et SPAF), les négociations vont reprendre le 10 mars. Elles devraient
comprendre d'ici à fin mars 5 séances (voire 7 si besoin) selon un courrier de la direction envoyé mi-
février aux syndicats.
A priori, les parties ont donc visiblement réuni les conditions pour se remettre autour de la table des
négociations. Ce qui laisserait augurer une issue prometteuse de ces négociations avec la signature d'un
accord qui mettrait fin à ce conflit, lequel empoisonne la vie de la compagnie depuis plus de 18 mois.
Il n'en est rien. Les positions entre la direction et les syndicats sont toujours aux antipodes, et les tensions,
toujours aussi fortes.

Un ton très agressif
En témoigne un communiqué de presse au vitriol du SNPL Air France diffusé ce lundi. Son ton très
agressif alourdit déjà l'ambiance des négociations et n'augure rien de bon sur leur issue. Certes, s'il est
habituel d'aborder les négociations en montrant ses muscles, il l'est moins de le faire de cette manière avec
des éléments dont certains sont contestables comme la critique de la couverture carburant avant la baiss e
des cours (la dégringolade était difficile à anticiper) qui n'a pas permis -comme toutes les compagnies- de
profiter pleinement du prix marché.

Une pluie de critiques
Alors qu'Air France-KLM et Air France sont revenus largement dans le vert en 2015, le syndicat
«conteste l'analyse restrictive et erronée» des résultats du groupe faite par Alexandre de Juniac, le Pdg
d'Air France-KLM ; fait état de «choix stratégiques qui posent question» ; «s'inquiète de voir l'entreprise
s'échiner à ramer à contre-courant» en «demandant des efforts aux salariés quand le groupe gagne de
l'argent», mais aussi en «réduisant la voilure dans un marché en croissance de plus de 5%» et en «faisant
la guerre aux pilotes quand toutes les compagnies Majors peinent à recruter des pilotes expérimentés».
Le SNPL déplore également «une stratégie de comptable» quand le désendettement l'emporte sur
l'investissement et conseille la direction à «sortir le nez de ses lignes de compte» et de «regarder comment
travaillent et investissent les concurrents». L'allusion aux concurrents est en effet curieuse dans la mesure
où tous (British Airways, Iberia, Lufthansa, les compagnies américaines...), ont pris des mesures
extrêmement fortes de baisses de coûts leur permettant aujourd'hui de croître.

Désendettement
Quant au désendettement, difficile de dire qu'il n'était pas nécessaire au cours des années précédentes, sauf
à nier que le groupe était en difficulté. A ce propos, si la direction se réjouit d'avoir ramené sa dette de 6,5
milliards d'euros en 2012 à 4,3 milliards d'euros fin 2015 comme l'avait fixé le plan Transform (l'objectif
était 4,5 milliards exactement), elle ne doit pas oublier que cette performance a été obtenu avec un an de
retard par rapport au calendrier fixé et qu'elle n'a pas été réalisée par la seule génération de cash flow
comme elle l'espérait à l'époque mais aussi par un certain nombre de cessions (dans Amadeus, slots à
Londres) et par le succès d'une émission hybride (qui a permis de compenser l'impact de la grève des
pilotes en 2014 selon la direction).

Rejet du plan de la direction
Au-delà de ces amabilités, le syndicat rejette le plan «de croissance soi-disant ambitieux» de la direction
présenté le 15 janvier qui vise à augmenter les capacités en sièges kilomètres offerts de 2 à 3% par entre
2017 et 2020 en cas d'accord.
«L'avenir n'est pas et ne sera jamais ce plan », promet le SNPL, qui «ne fait que revenir en 2020 à la
situation de 2014 ».
 Sur ce point, le syndicat a raison. La croissance annoncée par la direction se base sur l'année 2016,
laquelle affiche une baisse de capacités de 2 à 3%.
En clair, le SNPL ne signera pas cet accord. Les bons résultats du groupe qui vont encore s'améliorer en
2016 ne le justifient pas à leurs yeux.

Dialogue de sourds
Tous les ingrédients sont donc réunis pour un nouveau dialogue de sourds. Le SNPL exige un plan de
croissance très agressif pour regagner des parts de marché (mais ne dit mot ni sur le niveau de croissance
souhaitée ni sur la quantité d'efforts qu'il serait prêt à accepter si ces demandes étaient suivies). En face, la
direction, qui a toujours déclaré que «la croissance se méritait», conditionne une croissance (insuffisante
pour les pilotes) à des efforts de productivité. C'est le serpent qui se mord la queue. Surtout si l'on tient
compte d'une autre revendication des pilotes, qui ne figure pas cette fois dans le texte, concernant un coup
de pouce de l'Etat. Les pilotes attendent un geste de l'Etat, mais le gouvernement attend aussi des efforts
de la part des pilotes.

Préavis de grève
L'échéance prévue de la fin de ces nouvelles négociations coïncide avec l'expiration de l'accord de
périmètre du groupe. Il est crucial pour les pilotes parce qu'il définit les équilibres d'activité avec les
compagnies partenaires, notamment dans le cadre de coentreprise. Pour plusieurs syndicalistes, le SNPL
cherche à durcir le ton pour renégocier et cherche à embarquer les autres syndicats des autres catégories
de personnels. Lors du dernier conseil du SNPL, le bureau a fait voter une motion lui donnant la
possibilité de déposer un préavis de grève.
Contactés, ni le président du SNPL, ni son porte-parole n'ont été en mesure de nous répondre. La direction
n'a pas souhaité faire de commentaire.
                                                                                              Fabrice Gliszczynski
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Air France-KLM : la hantise du statu quo
Le 23 FÉVR. 2016 MEDIAPART

De retour dans le vert, Air France-KLM ne crie pas victoire. Le groupe est
conscient du chemin qu'il lui reste à parcourir pour demeurer compétitif de façon
durable.

Dans un entretien accordé au Figaro, Alexandre de Juniac, PDG du groupe Air France-KLM, revient sur les
bons résultats obtenus par la compagnie en 2015. « Nous affichons des résultats historiquement élevés. Le
groupe est enfin redevenu bénéficiaire après huit années de pertes, et va sortir de la zone de risque », s’est
réjoui le patron du groupe franco-néerlandais. Avant de tempérer : si la compagnie est en rémission, le statu
quo pourrait toujours lui être fatal.

Air France-KLM a dégagé un bénéfice de 118 millions d’euros l’an dernier, après une perte de 225 millions
en 2014. Si le chiffre d’affaires de la compagnie s’est contracté de 3,2 %, il s’est tout de même établi à 26,1
milliards d’euros. Le groupe a par ailleurs ramené sa dette à 4,3 milliards d’euros fin 2015 contre 5,4
milliards fin 2014. Des résultats qui ont permis au titre de s’envoler de près de 7 % à la bourse, à 7,94 euros,
son plus haut niveau depuis mai 2015.

Ainsi, selon Alexandre de Juniac, « la situation d’Air France-KLM n’est plus préoccupante ». Pour autant, «
est-elle définitivement réglée ? Non. Cela nous exonère-t-il de continuer à faire des efforts ? Non », ajoute-t-
il. En effet, les bons résultats de la compagnie sont en partie dus à la chute des prix du pétrole. Or, « le
contexte global demeure incertain en 2016 concernant le prix du carburant [tout comme] la poursuite de la
situation de surcapacité sur différents marchés et l’environnement géopolitique et économique », nuance le
dirigeant.

Pour que le projet de croissance de la compagnie soit soutenable dans la durée, les réformes devront être
poursuivies. Malgré les importants efforts réalisés par 100 000 salariés dans le cadre du plan Transform
2015, les coûts de la compagnie demeurent supérieurs à ceux de la concurrence. 40 % des lignes long
courrier ne sont pas rentables chez Air France, contre 25 % chez KLM. Alors que le groupe s’est fixé
l’objectif de 80 % de lignes bénéficiaires chez Air France et 85 % chez KLM à l’horizon 2017-2018, les
dirigeants devront continuer de demander des efforts à leurs collaborateurs.

Deux plans de départs volontaires (un pour le personnel au sol, l’autre pour les hôtesses et stewards) seront
présentés lors du comité central d’entreprise (CCE) des 25 et 26 février prochains. Si la direction n’a pour
l’instant pas précisé le nombre de postes qui pourraient être concernés, deux sources syndicales ont déclaré à
l’agence Reuters que 1 400 postes pourraient être supprimés, pour l’essentiel au sol. Pour l’instant, le PDG
du groupe a seulement indiqué que les projets de plans de départs volontaires, « qui seront discutés lors du
CCE du 26 février », ont été revus à la baisse compte tenu du projet de croissance qu’Air France a présenté
en janvier.
Les négociations avec les pilotes, dont la reprise est prévue pour le mois de mars, devront être fructueuses
car un retournement de cycle du transport aérien ou une hausse du prix du baril pourraient faire replonger la
compagnie, confrontée à une concurrence de plus en plus rude. En effet, comme le rappelait récemment
Pierre Bergeron, analyste automobile et aérien chez Société Générale CIB, « les majors, c’est-à-dire les
compagnies traditionnelles comme Air France, Lufthansa et British Airways, sont prises en sandwich entre,
d’un côté, les compagnies low cost qui sont les seules à gagner de l'argent sur les court et moyen-courrier
en Europe, et, de l'autre côté, les compagnies du Golfe qui imposent une forte concurrence sur le long-
courrier ».

Or, Lufthansa et British Airways, deux compagnies ayant demandé à leurs personnels des efforts en termes
de salaires, d’heures de vol et d’avantages annexes, se sont réformées. Air France devra également réussir
ses négociations avec les pilotes, afin notamment de mettre en œuvre une productivité qui puisse les
rapprocher des horaires de travail de leurs collègues européens. « Nous devons baisser nos coûts pour
pouvoir ouvrir des lignes, acheter des avions, embaucher du personnel, afin de croître de manière
soutenable à un rythme au moins aussi important que celui de nos principaux concurrents. Avec 35-36
milliards de dollars de chiffre d'affaires, Delta se situe dans des zones comparables à Air France-KLM, sauf
que notre partenaire américain dégage un profit de 7 milliards, et dispose donc de 10 fois plus de moyens
que nous pour investir. Si nous ne voulons pas être déclassés dans un marché qui croît, il faut avoir les
moyens d'investir, d'embaucher. C'est pour cela qu'il nous faut baisser nos coûts. C'est le sens des efforts
que nous demandons à nos salariés », résume Alexandre de Juniac.

                                                                                          LE BLOG DE DASILVA

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Transavia, meilleure compagnie aérienne low cost
d'Europe
Le 24/02/2016 Le Figaro économie

Cocorico! Avec une note moyenne de 7,47/10, Transavia, la filiale d'Air France-KLM, a été désignée
meilleure compagnie aérienne low cost européenne de l'année 2016, selon un classement de Flight-
Report.com, publié ce mardi. Une bonne nouvelle pour la compagnie qui ne cesse de gagner des parts de
marché, dans un contexte économique et social.
Ses atouts? Le confort et les équipages navigants, à en croire les contributeurs du classement. «Les
équipages sont francophones, et réputés pour être jeunes et motivés», soutient Flavien Tête, co-fondateur et
administrateur de Flight-Report, au Figaro. «L'attention portée à nos équipages est une véritable stratégie,
qui donne un côté ‘sympa' à Transavia», nous a confirmé Hervé Kozar, le directeur général adjoint
commercial de Transavia France. La moyenne d'âge des hôtesses et stewards est de 34 ans.
En outre, Air France-KLM a investi dans de nouveaux appareils. Des Boeing 737 équipés d'un intérieur plus
moderne avec des sièges plus confortables, un éclairage adaptable et de nouveaux aménagements pour les
bagages. Transavia obtient ainsi des notes moyennes de 8/10 et 8,5/10, pour le confort et l'équipage.
Transavia a également élargi son offre avec le tarif Max, qui permet au voyageur de gagner du temps et de
transporter plus de bagages.
«5,5 millions de passagers en 2016»
Elle arrive deuxième pour les deux autres critères pris en compte dans la notation: la qualité de la carte
payante (repas et boissons) et les divertissements à bord. Mais pour Flavien Tete, un autre critère entre
également en scène pour expliquer cette première place sur le podium: « Le réseau de destinations de
Transavia relève essentiellement du loisir et des vacances, donc les passagers sont dans un certain état
d'esprit».
Une première place qui semble confirmée par les chiffres du trafic. Transavia (composée de Transavia
France et Holland) a franchi la barre des 10 millions de passagers en 2015, soit une hausse de 9% par
rapport à 2014. Transavia France a transporté 4,5 millions de passagers, ce qui représente une augmentation
de 25% par rapport à l'année précédente.
Mais elle ambitionne d'aller encore plus loin. «Transavia France ouvre treize nouvelles routes, à destination
de Londres, Munich et Edimbourg notamment, afin d'accroître sa clientèle business qui représente 10% des
passagers pour l'instant», indique Hervé Kozar. Pour ce faire, cinq nouveaux avions devraient entrer en
service prochainement, permettant d'augmenter les capacités de la compagnie de 23%. «Notre objectif est de
transporter 5,5 millions de passagers cette année», se réjouit le directeur général adjoint commercial.

Pegasus Airlines en queue de peloton
Si cette nouvelle semble conforter la stratégie de Transavia, la compagnie reste suivie de très près
par Norwegian Air. Cette dernière obtient une moyenne de 7,42/10. Son point fort: le wi-fi gratuit à bord de
ses avions court-courriers. En outre la compagnie a récemment annoncé la création de vols long-courrier à
destination des Etats-Unis au départ de Roissy, pour des prix défiants toute concurrence.
La compagnie lettonne Air Baltic arrive en troisième position, suivie de l'Anglais Flybe et de la compagnie
espagnole low cost Volotea. EasyJet n'arrive qu'à la sixième position et Ryanair à la huitième. En queue de
peloton, c'est Pegasus qui obtient une note moyenne de 5/10. Pour l'instant, la compagnie turque assure la
majorité de ses vols en Turquie et au Moyen-Orient. Les contributeurs lui reprochent un service à bord peu
satisfaisant.
                                                                                              Pauline Chateau

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ALEXANDRE DE JUNIAC : "AIR FRANCE-KLM
REDEVIENT UN GRAND FLEURON EUROPÉEN"
Le 26 février 2016 Paris Match

Après une année 2015 mouvementée, tant en interne que dans le secteur aérien, la compagnie
renoue pour la première fois depuis 2007 avec les bénéfices, tout en ayant réduit son
endettement. Les marchés apprécient : au 23 février, le titre a gagné 44 % en six mois.

Nommé à la tête d’Air France en 2011, promu P-DG du groupe Air France-KLM deux ans plus
tard, Alexandre de Juniac, 53 ans, ancien directeur général de Thales et ex-directeur de cabinet
de Christine Lagarde à Bercy, vient d’annoncer de bons résultats pour la compagnie nationale,
marqués par les premiers bénéfices enregistrés depuis 2007. En dépit de la grève des pilotes de
septembre 2014 et les graves incidents de l’automne dernier, le groupe se redresse, mais poursuit
ses efforts de réduction des coûts pour diminuer l’écart face à ses concurrents.

Paris Match. L’entreprise accusait des pertes de 1 milliard d’euros à votre arrivée et enregistre en
2015 un résultat d’exploitation de 816 millions. Etes-vous satisfait ?

Alexandre de Juniac. Nous sommes évidemment très heureux de cette amélioration. D’autant
plus que cette performance est due, pour les deux tiers, aux efforts faits par les salariés. La baisse
des cours du pétrole ne jouant, elle, que pour un tiers. Depuis 2007, Air France n’avait pas gagné
d’argent. Et l’endettement a diminué parallèlement de plus de 1 milliard. C’est le mandat qui
m’avait été confié. Les salariés d’Air France-KLM ont effectué un formidable travail, notamment
pour réussir la montée en gamme. Tous se donnent énormément de mal. Mais cette progression
ne doit pas masquer le fossé qui nous sépare encore de nos concurrents. Nos coûts demeurent
trop élevés et nos performances, inférieures.

450 MILLIONS D’EUROS: LES ÉCONOMIES DUES À LA BAISSE DES COURS DU PÉTROLE

Comment cet écart se traduit-il ?

Par une moindre capacité à investir car ouvrir de nouvelles lignes, par exemple, coûte cher. Nous
avons plein d’idées dans les cartons, mais qui sont difficiles à mettre en œuvre tant que notre
structure de coûts est supérieure à celle des autres compagnies. Nos concurrents ont les reins
plus solides : le résultat d’exploitation de Delta Airlines frôle les 8 milliards de dollars… Et les
compagnies du Golfe ont également des moyens très supérieurs aux nôtres. C’est bien pour ces
raisons que nous devons continuer nos efforts. Je comprends tout à fait la lassitude des salariés,
mais il faut qu’Air France puisse se classer parmi les meilleurs, en ouvrant des lignes, en achetant
des avions, en embauchant des jeunes. Avec près de 100 000 salariés et un renouvellement
naturel, la compagnie devrait embaucher plusieurs milliers de jeunes chaque année, ce qui n’est
pas le cas, car elle ne le peut pas encore.
On a beaucoup évoqué, ces dernières années, les difficultés du secteur aérien mondial.
Qu’en est-il aujourd’hui ?

Le marché se porte bien, avec une croissance de 4 à 5 % par an, actuellement tirée par l’Asie. Un
chiffre parmi d’autres illustre la santé du secteur : chaque année, 50 millions de personnes
accèdent à un pouvoir d’achat suffisant pour acheter un billet d’avion.
500 MILLIONS D’EUROS: LE COÛT DE LA GRÈVE DES PILOTES DE 2014

Air France, comme d’autres grandes compagnies européennes, subit la concurrence des
low cost. Comment y faire face ?

En développant notre filiale Transavia, qui croît très rapidement. Elle doit devenir une low cost
puissante, car c’est le segment de marché qui progresse le plus en Europe. En termes de coûts,
Transavia est déjà assez proche de ceux d’Easy Jet alors qu’elle offre une prestation davantage
orientée vers le haut de gamme. Mais il faudrait aussi essayer de diminuer les coûts du ciel
européen, où les aéroports, les infrastructures et les charges sont plus élevés qu’ailleurs dans le
monde, ce qui pénalise évidemment les opérateurs installés en Europe.

A l’autre extrémité du spectre, que répondez-vous aux passagers qui boudent Air France
en faveur de compagnies du Golfe ?

Je peux tout à fait comprendre qu’on ait envie d’essayer la concurrence. Mais je voudrais leur dire
que la compagnie a considérablement amélioré tous les produits, de la classe éco à la première et
la business, sans oublier le service au sol, comme en témoignent les nombreux prix reçus par Air
France dans de multiples catégories. Dans le dernier classement spécialisé établi par Skytrax, qui
fait référence dans le secteur, c’est la compagnie qui s’est le plus améliorée. Depuis mes débuts il
y a cinq ans, j’ai toujours reçu un courrier important, mais aujourd’hui, plus de la moitié des lettres
sont des félicitations ! Je viens de tester un nouveau concept, mis en place sur Paris-New York et
Paris-Tokyo, qui consiste en un service réellement individualisé : les passagers commandent ce
qu’ils souhaitent, au moment qui leur convient. Cela paraissait difficile à gérer pour le personnel
navigant, a priori, mais les passagers sont enthousiastes.

Jouez-vous souvent les clients mystère ?

Le plus possible. Il faut avant tout comprendre ce que veut le client, ce qui signifie passer partout,
visiter un salon de fond en comble, goûter les plats, regarder les films… Je reviens à chaque fois
avec de longues listes. Et je note aussi tout ce qui se fait ailleurs. Pour qu’on continue de faire
mieux. Mon objectif consiste en ce qu’Air France redevienne l’un des grands fleurons européens,
et même mondiaux. Nous ne sommes plus les “malades” du ciel européen. Mais il y a encore du
travail.

                                                              INTERVIEW MARIE-PIERRE GRÖNDAHL
Techniciens. Maitrise. Cadres.

"Transform": Air France obtient gain de cause en appel
face aux pilotes
Le 25/02/2016 Boursorama

La cour d'appel de Paris a tranché en faveur d'Air France dans le conflit l'opposant au syndicat de pilotes
majoritaire (SNPL) sur la pleine application du précédent plan de restructuration "Transform", a indiqué la
compagnie, interrogée jeudi par l'AFP.

"Il semblerait que la justice ait donné raison à Air France", même si l'arrêt n'est "pas encore rédigé", a réagi
un porte-parole du SNPL, promettant d'ores et déjà "de nouveaux procès" si la direction essaye de "passer en
force".

La justice avait été saisie par la compagnie aérienne en raison d'un litige concernant "Transform 2015", un
plan comprenant des efforts de productivité négociés avec les pilotes pour la période allant de début 2012 à
fin 2014.

La direction reprochait au SNPL d'avoir bloqué la mise en œuvre des dernières mesures, notamment la
baisse de la majoration des heures de nuit ou de l'avancement. Selon elle, les pilotes ont réalisé 13% de gains
de productivité au lieu des 20% escomptés. Le syndicat rétorquait que les contreparties promises par la
compagnie n'avaient pas été respectées.

Un comité de suivi paritaire avait été créé en 2012 spécifiquement pour le plan Transform, censé être
appliqué par étapes. En cas de désaccord, une clause prévoyait un recours à "l'arbitrage du président d'Air
France", Frédéric Gagey.

En première instance, le tribunal de Bobigny avait autorisé mi-octobre le PDG à faire valoir ce droit.

Air France "se félicite" de la décision de la cour d'appel, connue jeudi, qui "permettra le respect et la
finalisation des accords conclus dans le cadre du Plan Transform 2015 Pilotes", a réagi un porte-parole.

La direction "souhaite que cette étape puisse favoriser la poursuite du dialogue engagé" entre les deux
parties et "tourné vers la compétitivité et le développement de l'entreprise", a-t-il ajouté.

Le litige opposant Air France au SNPL empoisonne depuis plusieurs mois les relations entre les deux camps,
qui ont échoué fin septembre à s'entendre sur la mise en œuvre du nouveau plan de productivité, "Perform
2020".

Les négociations devaient reprendre le 10 mars, mais la décision judiciaire pourrait changer la donne.

Si la direction "passe en force" sur Transform, elle s'exposera à de "nouveaux procès" et contraindra le
syndicat à "suspendre toute vision d'avenir et forcément toute nouvelle négociation", menace Emmanuel
Mistrali, porte-parole du SNPL Air France (65% des voix pilotes).
Faute d'accord avec les pilotes sur une nouvelle hausse de productivité, Air France a opté à l'automne pour
un plan de réduction d'activité menaçant jusqu'à 3.000 emplois en deux ans, avec des licenciements secs à la
clé. L'annonce de ce "plan B" avait dégénéré le 5 octobre avec l'envahissement d'un CCE et l'agression du
DRH d'alors, Xavier Broseta, forcé de fuir la foule la chemise arrachée.

Depuis, la direction a revu son plan et vise 1.600 postes supprimés d'ici début 2017. Deux plans de départs
volontaires doivent être officialisés vendredi en CCE.

                                                                                                           AFP

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Air France : les pilotes se font la «guerre» entre eux
Le 26/02/2016 Le Figaro

On connaissait le conflit entre VTC, voici celui entre pilotes du groupe Air France. Le jour où la direction
doit annoncer un plan de départs volontaires de plus de 1600 postes, deux compagnies aériennes du groupe,
Hop! et Transavia ont décidé de pousser un gros coup de gueule...contre le principal syndicat des pilotes, le
SNPL Air France (AF), comme le raconte Le Parisien-Aujourd'hui-en-France. Au cœur des tensions, un
accord signé entre la direction et le SNPL AF qui interdit aux pilotes de Hop! de prendre les commandes
d'avions de plus de 110 places. «Si on revenait sur cet accord, on pourrait créer 150 emplois de pilotes. Il
serait bien que le SNPL AF pense aussi aux 3500 familles à nourrir de Hop!», lâche Jean-Jacques Elbaz,
délégué syndical SNPL chez Brit Air.

Signe que le mal est profond, les représentants du SNPL Brit Air, une des compagnies qui composent Hop!
(avec Régional et Airlinair) ont publié sur leur site Internet il y a deux semaines un tract titré «La guerre des
pilotes aura lieu!» mais dont le contenu n'est seulement accessible qu'aux adhérents du syndicat. «On
aimerait bien que le SNPL AF et la direction trouvent enfin un accord, dénonce un pilote de Transavia. Pour
l'instant, le syndicat semble plus intéressé de négocier un nouvel hôtel à Rio pour les pilotes d'Air France ou
un nouvel iPad, que de sortir du statu quo qui plombe le groupe!» Du côté du SNPL d'Air France, on réfute
l'idée d'«empêcher Hop! et Transavia de grandir». «Quand il n'y a pas de croissance, chacun ne pense qu'à
soi», regrette Emmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL AF.

Cela risque d'être d'autant plus vrai que de nouveaux efforts attendent les salariés de la compagnie aérienne,
et ce, en dépit du fait que le groupe soit redevenu bénéficiaire après huit années de pertes. «Nous devons
poursuivre nos efforts de compétitivité, au Figaro le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac. Le plan
de gestion prévisionnelle des emplois envisageait à l'origine la suppression de 2713 postes d'ici à mai 2017,
dont 1823 au sol et 890 chez les navigants commerciaux. Finalement, ce nombre a été ramené à 1400 au sol
et à 200 chez les hôtesses et stewards.
                                                                                                    Le Figaro.fr
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Air France espère en finir avec les baisses d'effectifs
Le 26 février 2016 REUTERS

Air France espère que les quelque 1.600 suppressions de postes prévues d'ici début
2017 seront les dernières étant donné l'amélioration de la conjoncture, a-t-on déclaré
vendredi de source proche de la compagnie aérienne.

Le nombre de suppressions de postes au sein de la filiale d'Air France-KLM est
nettement réduit par rapport à ce qui avait été prévu en décembre dans le cadre d'un
"plan B" drastique abandonné mi-janvier, a-t-on précisé.

Air France, qui a présenté le 18 février des résultats annuels meilleurs que prévu,
prévoit désormais de supprimer 1.405 postes au sein du personnel au sol (au lieu
d'au moins 1.823) et 200 chez les hôtesses et stewards (contre une estimation
antérieure de 890).

"L'objectif est que ce plan de départs volontaires soit le dernier", dit-on, ajoutant que
l'entreprise envisage d'embaucher à nouveau des pilotes ainsi que des hôtesses et
des stewards en fonction du succès des négociations prévues cette année pour ces
deux catégories.

Chez les pilotes, aucune suppression de poste n'est désormais prévue au lieu de 280
envisagées en décembre.

Air France réunissait jeudi et vendredi ses représentants du personnel en comité
central d'entreprise.

"On valide ce plan parce qu'il n'y a pas de départ contraint ni de baisse de
rémunération, mais il va falloir que ça s'arrête", a réagi Ronald Noirot, secrétaire
général de la CFE-CGC, le premier syndicat d'Air France.

Didier Fauverte, secrétaire général du CCE (CGT), regrette, lui, que le personnel au
sol serve une nouvelle fois de variable d'ajustement après avoir déjà payé un lourd
tribut lors des quelque 9.000 suppressions de postes effectuées depuis 2012.

"Le gros de la troupe, c'est quand même toujours le personnel au sol. Les pilotes
passent à travers les gouttes une fois de plus et, pour les hôtesses et stewards, on
divise par quatre le nombre de départs", souligne-t-il.

NÉGOCIATIONS EN VUE AVEC LES NAVIGANTS

Air France espère entamer ses négociations avec les pilotes le 10 mars, avec cinq
réunions prévues le mois prochain, et souhaite commencer avant l'été les discussions
avec les hôtesses et stewards, dont l'accord collectif prend fin en octobre, a-t-on
précisé de même source proche du groupe. 'La balle est dans le camp des hôtesses et
stewards".

Air France justifie cette nouvelle réduction d'effectifs par le fait que le principe en a
été décidé avant la finalisation de son programme d'activité pour 2016 et rappelle la
nécessité de poursuivre ses économies pour améliorer sa compétitivité face à ses
deux concurrents européens, IAG (British Airways et Iberia) et Lufthansa.

IAG a dit vendredi s'attendre à une croissance de 40% de ses profits cette année, soit
une hausse de plus de 900 millions d'euros.

La totalité de la baisse de la facture carburant grâce à la chute du prix du pétrole ne
doit pas être absorbée par des baisses de tarifs des billets mais il faut qu'une partie
serve à de l'investissement et du développement, a souligné la source proche d'Air
France.

"Non seulement cela donne à nos concurrents des capacités supérieures en termes
d'achat d'avions, de rénovation de cabine ou de développement dans le digital, mais
cela leur donne des possibilités plus grandes de répercussion de la baisse du prix du
pétrole sur les clients", a expliqué cette source.

Béatrice Lestic, secrétaire générale de la CFDT d'Air France, dit, elle, douter de la
"pertinence économique" d'un plan de départs volontaires visant à sous-traiter des
activités qui devraient logiquement rester au sein de la compagnie.

L'action Air France-KLM cédait 1,54% à 8,317 euros à 16h40 à la Bourse de Paris,
ramenant son rebond depuis le début de l'année à 18,5%.

                                                     Cyril Altmeyer (Edité par Dominique Rodriguez)

Techniciens. Maitrise. Cadres.

Les profits d’IAG s’envolent, loin devant ceux de Lufthansa
et d’Air France-KLM
Le 26/02/2016 Les Echos

Le groupe IAG (British Airways-Iberia) a généré des bénéfices record en
2015, soutenus par une forte croissance de ses activités. Son patron
Willie Walsh vise beaucoup plus haut.

Quand en 2011, Willie Walsh annonçait son intention de faire d’IAG, né du mariage de British
Airways et Iberia, le plus rentable des groupes de transport aérien européens, avec un objectif de
bénéfice net de 1,5 milliards d’euros d’ici 2015, beaucoup avaient poliment rigolé. A l’époque, les
bénéfices de British Airways ne compensaient même pas les pertes d’Iberia et la compagnie
espagnole semblait irréformable. Cinq ans plus tard, le patron irlandais d’IAG a bel et bien
remporté son pari. Le rival d’Air France-KLM et Lufthansa est bien devenu le plus profitable des
géants du ciel européen, avec un résultat d’exploitation, exceptionnels, de 2,335 milliards d’euros
en 2015, en hausse de 68 %, pour un chiffre d’affaires de 222,858 milliards (+14,2 %). Soit une
marge de 12,2 %, contre 3,1 % d’Air France-KLM. Et son bénéfice net 2015 a précisément atteint
1,516 milliard d’euros, en progression de 51,1 % sur un an.

IAG dans les talons d’Air France-KLM
Accessoirement, la capitalisation boursière d’IAG a dépassé celles de Lufthansa et d’Air France-
KLM, à 13,8 milliards d’euros (plus de 5 fois celle d’Air France-KLM). Et IAG, naguère loin
derrière, talonne désormais Air France-KLM en nombre de passagers (88 millions contre 89,8
millions pour AF-KLM), comme en chiffre d’affaires (26 milliards pour AF-KLM).

Une forte croissance rentable
Dans le cockpit d’IAG, tous les voyants sont au vert. Si British Airways reste la principale source
de profits, avec un résultat d’exploitation de 1,37 milliard pour 11,6 milliards de chiffre d’affaires,
les bénéfices d’Iberia se sont envolés de 394 %, à 247 millions d’euros pour 4,76 milliards de
chiffres d’affaires. La compagnie à bas coût du groupe, l’espagnole Vueling, continue de
performer, avec 160 millions de résultat d’exploitation d’exploitation, soit 11,7 % de marge. Quant
à la dernière acquisition, l’irlandaise Aer Lingus , elle contribue déjà aux bénéfices à raison de 37
millions d’euros. Et contrairement à nombre de ses concurrents, c’est bien la croissance rentable
de l’offre, en hausse de 8,2 % sur l’ensemble du groupe (et même 20,5 % sur l’Europe) qui a tiré
les résultats, et non pas les économies réalisées sur la facture pétrolière, qui n’a pas baissé que
de 1,6 % en 2015.

Objectif : 5 milliards de bénéfices en 2020
Mais Willie Walsh vise désormais plus haut et veut désormais faire d’IAG le groupe de transport
aérien le plus rentable au monde d’ici à 2020, en portant le résultat d’exploitation à 5 milliards
d’euros par an, et la marge d’exploitation de chacune des compagnies, à 15%. Pour 2016, IAG
s’est fixé pour objectif d’augmenter son résultat opérationnel autant qu’en 2015. Soit un milliard
d’euros de plus, ce qui lui permettrait d’atteindre un « rex » de 3,33 milliards. Et l’année a
apparemment bien commencé avec une croissance de l’activité au même rythme qu’à fin 2015,
soit plus de 15 % de hausse.

Poursuive la baisse des coûts
Willie Walsh compte néanmoins poursuivre les réductions de coûts. Alors qu’Air France-KLM
espère réduire ses coûts de 1,5 % par an d’ici à 2020, British Airways a encore réduit les siens de
2,4 %, hors carburant, en 2015. Des efforts supplémentaires seront demandés aux salariés. Mais
le patron d’IAG imagine également de profiter de l’arrivée sur le marché de l’occasion de Boeing
777-300 et d’Airbus A380 pour poursuivre l’expansion de sa flotte long-courrier à moindre coûts.
Pour le moyen-courrier, IAG étudierait aussi une commande de Bombardier Cseries, nettement
moins chers que les Airus A320 et les Boeing 737. A terme, le groupe n’exclue pas non plus
d’autres opérations de croissance externe, comme le rachat d’Aer Lingus pour 438 millions
d’euros, financé sans hausse de l’endettement. Même la perspective d’une sortie du Royaume-
Uni de l’Union européenne ne semble pas inquiéter le patron d’IAG. Selon Willie Walsh, un
« Brexit » n’aurait « aucun impact matériel »sur British Airways.
                                                                                  BRUNO TREVIDIC
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