Android Nougat : une fragmentation qui s'accentue - Insight NPA

 
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Android Nougat : une fragmentation qui s'accentue - Insight NPA
Android Nougat : une fragmentation qui
s’accentue

Alors que le déploiement d’iOS 10 devrait intervenir dans les prochaines semaines,
Google profite également de la rentrée pour mettre à jour son système
d’exploitation mobile. Ce nouvel OS baptisé Nougat[1] succèdera donc à
Marshmallow déployé en octobre dernier et qui était utilisé par seulement 15,2%
du parc en août. Cette nouvelle mouture Android qui n’avait pas occupé une place
importante lors de la dernière conférence développeur, présente tout de même des
fonctionnalités intéressantes mais relance le débat sur la fragmentation
d’Android.

     Des mises à jour de plus en plus fréquentes : pour plus, ou moins
     de fragmentation ?

Même si le système d’exploitation de Google écrase le marché (86,2% de PdM au T2 2016
selon Gartner), le parc n’en reste pas moins fragmenté avec 10 versions d’Android
disponibles sur le marché si l’on compte les différentes déclinaisons. En août 2016, seuls
15,2% des utilisateurs Android bénéficiaient de la dernière version (Marshmallow) pourtant
déployée en octobre dernier contre plus de 87% des utilisateurs iOS pour la dernière
version d’iOS 9.

Alors que Nougat la dernière version du système d’exploitation Android est disponible
depuis le 22 août sur les modèles Nexus, il semble que son adoption sera à nouveau lente.
Les nouveaux smartphone LG seront les prochains à recevoir la mise à jour mais la majorité
des utilisateurs devront attendre, plus ou moins longtemps, que les constructeurs adaptent
(et entre temps que les opérateurs valident), puis distribuent cette dernière mouture
d’Android. Certains constructeurs ont déjà publié la liste des smartphones qui recevront
cette mise à jour, et force est de constater que certains modèles même récents,
n’apparaissent pas, en raison notamment d’un problème de compatibilité avec certains
processeurs[2]. Cette lenteur d’adoption des mises à jour d’Android est un problème
récurrent puisque l’OS le plus utilisé aujourd’hui est sorti il y a près de deux ans. En outre,
les deux derniers OS en date (Marshmallow et Lollipop) comptent pour seulement 50% du
parc, ce qui signifie que les 50% restants utilisent une version vieille d’au moins 3 ans.
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Si l’on observe les différentes versions d’Android, on remarque en outre une tendance au
ralentissement du rythme d’adoption des nouveaux systèmes d’exploitation Android.

     Les premières versions d’Android (2009–2011) ont connu des taux d’adoption
     important (60-70%) assez rapidement (souvent moins d’un an).
     Sur la période suivante avec Jelly Bean et Kitkat, (2012-2014), ces taux étaient
     toujours atteints mais avec un laps de temps plus important (12-18 mois).
     De 2014 à aujourd’hui, sur Lollipop et Marshmallow, le pic de pénétration a
     significativement baissé pour ne plus dépasser les 40% (18 à 24 mois).

Ce ralentissement peut s’expliquer par la diversité du parc Android[3] et la différence de
prix (et donc de hardware) importante entre les différents modèles (ce qui constitue un
point essentiel lorsqu’on compare avec le taux d’adoption d’iOS) qui rendent le suivi
logiciel particulièrement difficile à gérer. D’autant plus que Google n’est pas maître du
rythme de déploiement et doit composer avec les constructeurs ainsi que les
opérateurs. Les constructeurs étant libres de mettre à jour ou pas leurs produits Android
(malgré la pression de Google), ils ont aujourd’hui tendance sur le rythme actuel à négliger
ce travail de maintenance (arbitrage coût/opportunité) et parfois se retrouver avec deux
générations de retard. Il est cependant difficile de connaître précisément la position de
Google face à cette fragmentation. D’un côté, la firme de Mountain View craint de perdre
des parts de marché si les petits constructeurs positionnés sur l’entrée de gamme
n’arrivent pas à suivre la cadence mais de l’autre elle a intérêt à disposer d’un parc plus
homogène pour gérer la maintenance plus facilement et proposer les nouvelles
fonctionnalités au plus grand nombre.

En tout cas Google a annoncé des mises à jour plus récurrentes pour son nouvel OS. En
accélérant le rythme des mises à jour (déjà 3 d’annoncées pour les 9 prochains mois : 7.1 /
7.1.1 et 7.1.2), Google espère peut-être que ses partenaires suivront. Des mises à jour plus
régulières, par petites touches d’amélioration, et en proposant des « previews » aux
développeurs, pourraient peut-être en effet inciter les constructeurs à assurer un meilleur
accompagnement de leurs smartphones. On peut également imaginer l’effet inverse avec
un ralentissement du suivi constructeur qui sous la pression constante de devoir faire les
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mises à jour, pourraient se retrouver avec non plus une ou deux versions de retards mais
plusieurs poussant ainsi le consommateur à l’achat d’un nouveau smartphone.

     Android 7 : pas d’innovation de rupture mais quelques
     fonctionnalités attendues

Outre les correctifs de sécurité et de chiffrement, ce nouvel OS ne propose pas
d’amélioration majeure en termes d’ergonomie, mais on note tout de même quelques
changements perceptibles sur cette nouvelle mouture comme le multifenêtrage, le Picture
in Picture et un économiseur de batterie plus intelligent (Doze).

     Le mode multifenêtre[4] est enfin intégré à l’OS et permettra d’utiliser simultanément
     deux applications ouvertes l’une à côté de l’autre pour les tablettes et l’une sur l’autre
     pour les smartphones. En plus de pouvoir séparer l’écran, l’utilisateur pourra
     attribuer une hauteur et une largeur aux fenêtres. De quoi profiter de YouTube tout
     en rédigeant un mail, par exemple.
     Le Picture in Picture offre désormais la possibilité de visionner une vidéo en dehors
     de toute application en l’isolant dans un coin de l’écran. Nougat sera également
     optimisé pour la VR afin de préparer le terrain à Daydream qui devrait arriver courant
     septembre.
      Le nouvel économiseur d’énergie nommé « Doze » sera désormais actif dès que
     l’écran sera éteint et non plus seulement lorsque le système est inactif. De plus,
     Android Nougat devrait permettre d’économiser de la consommation de données,
     notamment au niveau du streaming vidéo.

Pendant que les versions des systèmes d’exploitation se déclinent et se multiplient sur les
différents supports (Android, Chrome OS, Android Wear, Android Auto), Google continue
d’innover sur ce qui constitue la base de son écosystème, comme on a pu le voir récemment
avec la rumeur d’un nouvel OS[5] qui ne serait pas basé sur le noyau linux et qui pourrait
être à la fois destiné au desktop et mobile. Toutes ces initiatives peuvent parfois rendre
confuse la stratégie de Google, au risque de perdre le consommateur[6] comme on a pu le
voir avec ses applications de messagerie qui viennent s’empiler les unes sur les autres.

[1] https://www.android.com/versions/nougat-7-0/

[2] Les processeurs Qualcomm Snapdragon 800 et 801 ne seront pas compatibles à cause
de Vulka, la nouvelle API Graphique, ce qui devrait exclure d’emblée une grande partie des
smartphones commercialisés entre 2013 et 2014

[3] 600 smartphone commercialisés l’an dernier selon Google

[4] Déjà utilisable sur certaines surcouches Android (LG et Samsung) et chez les OS
concurrents (Windows Phone et iOS)
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[5] Why on Earth Is Google Building a New Operating System From Scractch
? http://www.fastcompany.com/3063006/why-on-earth-is-google-building-a-new-operating-s
ystem-from-scratch

[6] Trying to make sense of Google’s messaging mess
 http://www.cio.com/article/3112604/instant-messaging/trying-to-make-sense-of-googles-me
ssaging-mess.html

La maitrise du streaming, un nouvel enjeu de
taille pour les groupes médias

Walt Disney Company a annoncé l’acquisition de 33% du capital de BAM Tech,
société indépendante spécialisée dans les technologies de streaming vidéo, née au
sein de MLB Advanced Media, une division de la Major League Baseball. Il s’agit
de la dernière opération en date de rapprochement entre un acteur des contenus
et un prestataire technologique devenu incontournable au moment où les services
OTT de streaming en direct se multiplient.

• BAM Tech passe du Baseball à l’univers Disney

Walt Disney Company a annoncé l’acquisition de 33% du capital de BAM Tech, société
indépendante spécialisée dans les technologies de streaming vidéo, née au sein de MLB
Advanced Media, une division de la Major League Baseball créée en 2000 pour le
lancement de MLB.TV qui diffuse en ligne les compétitions de la League. MLBAM reste la
copropriété des 30 principales équipes de Baseball professionnel. L’opération valorise BAM
Tech à hauteur de à 3,5 milliards de dollars. Et Disney disposerait également d’une option
de 4 ans pour acquérir 33% supplémentaires.

MLBAM a pris une autonomie croissante pour s’émanciper de l’univers du Baseball
(applications MLB.TV) et plus globalement du sport U.S jusqu’à accorder son indépendance
à BAM Tech, son entité opérationnelle en août 2015. Celle-ci est désormais devenue un
prestataire de service majeur pour les grands networks et autres propriétaires de contenus.
Ainsi, BAM Tech a réussi à se diversifier en gérant le streaming de HBO Now et PlayStation
Vue après avoir fait ses preuves au sein de MLBAM dans le sport en direct via des plates-
formes en marque blanche (WatchESPN, WWE Network, Yankee’s Yes Network, PGA Tour
Live, les sites et applications de la NHL ou encore 120 sports et Ice Network, spécialiste
des sports de glisse).

Le deal apporte à Disney un savoir-faire immédiat et reconnu sur les technologies de plus
en plus complexes du streaming, particulièrement précieuses pour l’avenir du groupe et en
particulier de sa division Broadcast avec ESPN et ABC. Le deal suggère l’importance des
technologies de streaming pour la chaîne sportive premium du groupe, ESPN, vaisseau
amiral du groupe Disney dans la télévision payante. Actuellement en perte de vitesse avec
une baisse du nombre d’abonnés (perte de 1,2 million d’abonnés en 2015 selon Nielsen) et
des investissements publicitaires, Disney réfléchit de plus en plus activement au lancement
d’une offre ESPN purement OTT sous la forme d’un mini bouquet distribué par les
opérateurs virtuels comme Sling TV (Dish) ou Playstation Vue (Sony) et permettant de
suivre dans un premier temps des sports mineurs.

Il est donc essentiel de maîtriser parfaitement les technologies de streaming en live. Or
celles de BAM Tech sont considérées comme faisant partie des meilleures du marché en
raison d’une part de la précocité de la MLB en OTT ainsi que par la complexité de la
diffusion en ligne et en direct du sport le plus populaire aux Etats-Unis (25 000 évènements
en direct tous les ans, 10 million de streams quotidiens et une infrastructure capable de
supporter la connexion simultanée de plusieurs millions d’utilisateurs sur différentes
plates-formes). De plus, MBA Tech est reconnu pour de nombreuses innovations comme le
mariage du streaming avec de la Data Analytics permettant d’enrichir le flux en direct de
nombreuses statistiques interactives. En 2014, dernières données disponibles, MLBAM a
délivré grâce à ses 6 data centers américains pas moins de 390 Petabytes de données…
Disney entre donc au capital d’un des acteurs les plus importants du streaming.

L’objectif est clairement de devenir propriétaire des technologies qui peuvent lui permettre
de gérer au mieux ses offres OTT proposées directement au public. ESPN à l’avenir donc
mais également Disney Life son service de SVoD multimédia lancé cette année au
Royaume-Uni avant sans-doute un développement plus large en Europe continentale.

• Un mouvement général d’internalisation des technologies de streaming les plus
abouties

Ce mouvement de rapprochement entre les détenteurs de droits ou propriétaires de
contenus et les spécialistes de la diffusion en ligne est beaucoup plus large et loin d’être
spécifique à Disney même si la taille de l’opération est singulière (plus d’un milliard de
dollars pour 33% de BAM Tech). La nécessité de gérer un streaming impeccable sur
plusieurs plates-formes différentes conduit l’industrie des contenus, qui n’a pas souvent les
ressources pour investir et développer ses propres technologies, à intégrer des sociétés
spécialisées.

Ainsi, outre Disney, plusieurs opérations importantes peuvent être mentionnées rien qu’aux
Etats-Unis. Le mois dernier, Hearst Television qui possède 32 chaînes locales, a ainsi noué
un partenariat stratégique avec Verizon Digital Media Service, la division spécialisée dans
le streaming de l’opérateur américain. La solution DMS permettra ainsi de gérer le
streaming pour l’ensemble des sites et applications des actifs du groupe. S’il s’agit d’un
accord commercial et pas dans le cas présent d’un rapprochement entre les deux
structures, l’accord est intéressant puisque DMS est par contre le résultat d’une stratégie
d’intégration de ces savoir-faire technologiques par Verizon qui a racheté en 2013 les
infrastructures CDN de EdgeCast et le spécialiste de l’encodage upLynk.

L’été dernier, c’est Turner, la division de télévision par câble de Time Warner, lequel utilise
par ailleurs BAM Tech pour son service OTT HBO Now, qui a acquis une participation
majoritaire dans iStreamPlanet qui propose une solution technologique de streaming
concurrente. Le deal était moins important que dans le cas de Disney (200 millions de
dollars) quoiqu’indirectement lié puisque selon les responsables de la branche Turner au
sein du conglomérat, il vise à terme à internaliser la maîtrise technologique du streaming
pour précisément pouvoir se passer de BAM Tech au niveau du groupe.

Même si l’opération est maintenant plus ancienne, elle date de 2006, impossible de ne pas
mentionner l’achat de thePlatform par Comcast qui aboutit aujourd’hui à la
commercialisation de solutions de streaming en marque blanche par le premier
câbloopérateur américain (division Comcast Wholesale).
thePlatform fait désormais figure d’acteur incontournable dans l’univers OTT du groupe
Time Warner puisque ses solutions propulsent les deux services SVoD de NBCUniversal,
Hayu (TV réalité, disponible au Royaume-Uni, Irlande et Australie) et Seeso (comédies et
formats courts). thePlatform a également réussi à travailler au-delà du groupe en
développant son expertise pour les services de TV Everywhere de AMC, History ou SyFy.
Les solutions de thePlatform sont également adaptées au streaming en direct avec un
réseau CDN géré en propre.

Enfin, plus près de nous en Europe, deux exemples intéressants car reposant sur des
stratégies distinctes, montrent que l’internalisation de technologies de streaming tierces
est également à l’œuvre. En Scandinavie, le premier groupe audiovisuel privé, TV 2 AS
(détenu par le groupe de médias Egmont) fait figure de précurseur de la distribution OTT
avec un service de streaming en direct sur internet dès 2006. Celui-ci, rebaptisé depuis
Sumo, reposait sur une plateforme initiallement développée en interne par les équipes de
R&D de TV 2. En 2011 le choix a été fait de créer un spin off, Vimond Media Solutions, afin
de pouvoir commercialiser la solution. La plateforme est désormais utilisée par plusieurs
groupes audiovisuels dans la région comme Riks, opérateur de la plateforme TNT locale,
Nordisk Films (TVoD), Reuters TV, iflix… Un mouvement inverse donc de celui initié par
BSkyB devenu Sky qui a préféré monté progressivement et régulièrement au capital de
l’américain Roku pour s’assurer un accès à ses technologies de streaming lui permettant de
développer ses offres OTT NOW TV .

L’avenir des services OTT reposant sur le streaming live est totalement dépendant de la
robustesse des infrastructures et des technologies permettant une qualité de service
irréprochable. Le fait de voir se multiplier des acquisitions ou rapprochements conduits par
des grands groupes médias montrent que si la diffusion OTT est bien considérée comme un
réseau de distribution majeure pour les contenus professionnelles, y compris les
évènements en direct, il reste des solutions alternatives à l’utilisation des solutions des
grands acteurs du Cloud qui peuvent aussi être de redoutables concurrents dans les
contenus.
IBM Watson : des applications métiers qui se
développent

Le programme d’intelligence artificielle de la société IBM continue de se développer à
travers une multitude de domaines d’activité : la santé, l’éducation, la banque, les
transports, les smart-building, la cybercriminalité et bien d’autres. Autant de domaines qui
peuvent bénéficier de la nouvelle ère de l’informatique cognitive (après l’ère de
l’informatique programmable).

     Watson : la santé comme axe de développement majeur

Même si les travaux d’IBM sur l’intelligence artificielle sont moins connus du grand public
que ceux de Google Amazon ou encore Facebook, la société Américaine qui veut « bâtir une
société plus intelligente » n’en demeure pas moins un des pionniers et leaders. IBM
travaille depuis de nombreuses années sur les réseaux de neurones et les systèmes
cognitifs et son programme Watson a connu son premier fait d’arme en février 2011 en
battant des spécialistes humains du jeu Jeopardy. Le programme doit son nom à Thomas
John Watson (ancien président d’IBM) et sa R&D est aujourd’hui dirigé par un français
(Jerome Pesenti). IBM a mis les bouchées doubles sur ce marché et commence à faire valoir
sa technologie notamment au travers de ses spots TV plutôt réussis avec des personnalités
issues du sport ou de la musique[1]. Cependant, IBM qui mêle savoir-faire en analyse de
données et fortes capacités de stockage cloud a décidé de cibler la santé (Watson Health)
comme principal axe de développement avant de démultiplier les usages. Cette branche,
sans doute plus lucrative et utile que la musique ou la robe équipée de LED qui change de
couleur selon les émotions qu’elle suscite, est souvent mise en avant comme vitrine
technologique d’IBM.

Watson Health qui a officiellement été créé en avril 2015 a beaucoup évolué, IBM a
notamment investi plus de 4 milliards depuis lors, en acquérant des fournisseurs de
données médicales, des éditeurs de logiciel spécialisés dans la gestion de données
médicales, des fournisseurs de technologie d’imagerie. L’objectif est simple : collecter des
milliards de données personnelles et les connecter à la plate-forme analytique pour
identifier des « patterns » et générer ainsi des recommandations personnalisées
permettant d’améliorer le bien-être et la santé. En sortant les données de santé de leurs
silos, IBM espère pouvoir aider au diagnostic (cancer, diabète, etc.). Pour cela, IBM n’a pas
lésiné sur les investissements mais a également noué de nombreux partenariats avec
l’industrie pharmaceutique (Pfizer, Johnson & Johnson), les hôpitaux ou encore des
fabricants de wearables qui récoltent de la donnée (Medtronic, Under Armour ou encore
Apple avec Health Kit et Research Kit). IBM Watson Health vise l’ensemble de la chaîne de
valeurs de la santé, des assureurs en passant par les hôpitaux, les chercheurs, les acteurs
de l’industrie pharmaceutique, du bien-être ou du coaching. Sur ce créneau, seul Google
semble en mesure de rivaliser, notamment grâce à sa nouvelle division santé de
« DeepMind ».
Instrument d’aide à la prise de décision et compréhension du
     langage naturel : Watson peut s’appliquer à une multitude de
     secteurs d’activité (AI As A Service)

     Transport : le concept-bus Olli qui facilite l’interaction homme/machine au
     sein de l’habitacle

Bien que la législation n’autorise pas encore la circulation de ce type de véhicule, IBM a
dévoilé avec la start-up « Local Motors », le premier minibus autonome « Olli ». Les
capacités cognitives de Watson peuvent ici, être mises au service du langage, de
l’interaction avec les humains : le minibus présenté il y a un mois utilise donc les capacités
cognitives du programme Watson IoT. La plateforme intègre quatre API (Speech to Text,
Natural Language Classifier, Entity Extraction et Text to Speech) pour interagir avec ses
passagers. Olli peut notamment répondre à des questions concernant une destination et
fournir des recommandations à partir de l’analyse des préférences du passager (et de son
émotion).

     Bâtiments intelligents : mieux comprendre et adapter l’environnement

Après Kone en début d’année, IBM vient d’annoncer un partenariat d’envergure avec
ISS[2], leader mondial du « facility services », de la maintenance, du nettoyage et de
l’hygiène. IBM fournira sa technologie pour 25 000 bâtiments à travers le monde afin
d’analyser les données récoltées par les millions de capteurs intégrés aux bâtiments. Par
exemple, les capteurs dans les portes et à l’entrée de chaque pièce permettront d’avoir une
vue en temps réel sur le nombre de personne présente dans l’immeuble, et leur location, ce
qui peut potentiellement aider à la gestion de l’énergie. Les capteurs dans les salles de
réunions peuvent permettre d’optimiser l’occupation et la propreté.

     Education : partenariat avec Sesam Street pour proposer une éducation sur
     mesure aux enfants

Parmi les vastes champs d’applications de Watson, on retrouve également l’éducation. Pour
cela, IBM a conclu un accord avec “Sesam Workshop”, une organisation éducative à but
non lucratif. Dans le cadre d’un accord de trois ans, Sesame Workshop et IBM vont
collaborer pour développer des produits et plateformes liés à l’éducation, qui seront conçus
pour s’adapter aux préférences d’apprentissage et au niveau d’aptitude de chaque enfant.
Sesame Workshop apportera son expertise en matière de contenu éducatif, acquise grâce à
plus de 45 ans de recherche. Cette expertise s’associera au traitement du langage naturel
de Watson, à la reconnaissance de formes ainsi qu’à d’autres technologies cognitives pour
créer des expériences d’apprentissage hautement personnalisées visant à compléter le rôle
joué par les parents et les professeurs dans le développement des jeunes enfants.

     Banque : CIC, Crédit mutuelle, etc.

Les accords avec les banques peuvent développer des cas d’usages intéressants. De
l’automatisation de certaines interactions sur les centres d’appels, mais également de l’aide
au pilotage des conseillers afin d’améliorer l’expérience client (cf. CIC et Crédit Mutuel[1]).
Watson pourra par exemple analyser un flux d’informations important durant la nuit et
fournir des préconisations le matin au conseiller financier.

Parmi les autres usages que ceux présentés succinctement ci-dessus on retrouve
notamment, les petits robots concierge dans les hôtels Hilton qui aide les clients qui
cherchent un restaurant ou les horaires des salles de fitness. Les exemples sont encore
nombreux et vont jusqu’à l’analyse les données pour lutter contre la cybercriminalité. IBM
a clairement fait de Watson un pilier stratégique qui devrait amener de nouveaux relais de
croissance. Le président d’IBM France a d’ailleurs rappelé que l’ambition d’IBM était de
« rendre Watson accessible au plus grand nombre d’entreprises, afin qu’elles puissent
bénéficier de la révolution cognitive pour transformer leur business model » comme
l’illustre le rapport de Deloitte dédié aux usages de cette technologie[2].

[1] Publicité IBM Watson avec Serena Williams :
https://www.youtube.com/watch?v=sR7kyIxQ000

[2] IBM Watson set to transform 25,000 offices into ‘smart buildings’:
http://www.wired.co.uk/article/ibm-watson-set-to-enter-25000-buildings-around-the-world

[3] L’arrivée de Watson au Crédit Mutuel suscite des inquiétudes pour l’emploi :
http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-l-arrivee-de-watson-au-credit-mutuel-susc
ite-des-inquietudes-pour-l-emploi-64399.html

[4] Deloitte’s point of view on IBM Watson (p.28) :
http://www2.deloitte.com/content/dam/Deloitte/us/Documents/about-deloitte/us-ibm-watson
-client.pdf
Revirement stratégique pour Nokia : après la
santé, la VR, place à la smart-home

Très actif sur les nouveaux réseaux et ses déclinaisons pour l’internet des objets,
l’équipementier poursuit sa diversification dans l’IoT. Après avoir lancé sa caméra
VR[1] destinée aux studios, et racheté Withings en Avril, le finlandais vient
d’annoncer le lancement d’une solution domotique qui sera commercialisée en
marque blanche auprès des opérateurs.

     Nokia veut prendre part au marché émergent de la « smarthome »

« Nokia 7368 ISAM ONT G-240WZ-A » : voici le nom de code un peu barbare (et provisoire)
donné au hub qui devrait être commercialisé d’ici la fin de l’année en marque blanche. Ce
hub domotique s’intègre en réalité dans un puzzle à 3 pièces avec la plate-forme
IMPACT[2] et l’application dédiée (iOS et Android) pour contrôler l’ensemble des appareils.
Sur ce point, Nokia pourra aider les opérateurs à développer leurs propres applications ou
fournir une application clé en main en marque blanche que les opérateurs
pourront rebaptiser. Techniquement, le hub promet d’être multi-protocoles, supportant
aussi bien le Wi-Fi que le Zigbee et le Z-Wave (qui couvriraient à eux trois, 66% des objets
vendus en 2016 selon ABI Research). Un choix logique puisque Nokia est membre à la fois
de la « Z-Wave Alliance »[3] (depuis mai 2016) et de la Zigbee Alliance.

Il s’agira donc d’une solution « Smart home » clé en main pour les opérateurs qui pourront
la commercialiser sous leurs propres marques. Ce hub (photo ci-contre) combinera la
fonctionnalité de modem fibre (ONT – point d’entrée pour la fibre optique) avec les derniers
standards Wi-Fi en plus des capacités d’une box domotique grâce au protocoles Zigbee et
Z-wave. Viendra s’ajouter une brique logicielle permettant de garantir l’interopérabilité.
Nokia proposera donc aux opérateurs de réseau une application mobile ainsi qu’une une
plate-forme IoT horizontale (IMPACT – Intelligent Management Platform for All Connected
Things-) pour gérer de bout en bout les données de façon sécurisée dans le cloud. Cette
plate-forme est issue d’Alcatel-Lucent racheté par Nokia (le franco-américain l’ayant lui-
même récupéré via la société « Mformation » en Janvier 2015). Plusieurs cas d’usage
seront prédéfinis. Nokia propose donc ici une solution complète, clé en main qui peut
séduire des opérateurs soucieux de minimiser la prise de risque sur ce nouveau segment
d’activité. Pour le responsable des activités réseaux fixe de Nokia, Federico Guillén, “the
Nokia Smart Home solution offers operators the chance to get ahead of the IoT trend and
provide customers with a simple plug-and-play solution”. Reste que Nokia est loin d’être le
seul sur ce créneau. La plate-forme domotique de Deutsch Telekom, Qivicon propose
également sa solution en marque blanche. Une approche partagée également par Huawei
et AT&T avec Ericsson.

     « Mobile phones are our history, not our future » : un revirement
     stratégique

La déclaration de Ramzi Haidamus, président de Nokia il y a quelques jours est sans
ambiguité. Précurseur et leader du marché de la téléphonie mobile pendant plus de 10 ans,
Nokia qui n’a pas su prendre le virage des smartphones, accélère sa transformation depuis
maintenant trois ans en rationnalisant ses activités. Après la revente de ses activités
« Smartphone » à Microsoft pour 7,6 milliards de dollars (lequel a récemment annoncé
l’arrêt de l’activité) Nokia n’a pourtant pas totalement disparu du marché pusqu’il vient de
conclure un accord pour céder sa marque pendant 10 ans à la société HMD. Ensuite Nokia
a revendu son système de cartographie « Here » pour près de 2,8 milliards de dollars à un
consortium de constructeurs afin de se concentrer sur ses activités d’équipementier
réseau, en rachetant Alcatel-Lucent (16,6 milliards de dollars). Depuis, Nokia a affiché
d’autres ambitions sur l’IoT en se positionnant comme principal promoteur de la norme NB-
IoT et en lançant un fonds d’investissement de 350M€ destiné aux start-ups.

Sur la santé connectée enfin, Nokia a racheté en avril 2016, la société française Withings
pour 191 millions de dollars afin de compléter et de renforcer son portefeuille d’activité sur
le segment convoité du « Digital health »[4]. Le programme baptisé «WellCare » chez
Nokia compte bien profiter de l’expertise de la société française fondée en 2008 et qui a
récemment orienté son activité vers le B2B avec la création du « Withings Health
Institute ». Cette offre dédiée aux professionnels de la recherche médicale bénéficiera donc
de moyens supplémentaires afin d’accélérer la roadmap, mais également d’un portefeuille
de brevets riche et d’une image de marque reconnu mondialement pour conquérir de
nouveaux territoires.

Avec l’ensemble de ces nouveaux produits et services, Nokia élargit son positionnement sur
la chaîne de valeur de l’IoT et s’inscrit progressivement comme un acteur majeur de
l’écosystème.
Line-up Withings racheté par Nokia en avril 2016

[1]
http://www.theverge.com/2016/4/25/11421992/disney-nokia-ozo-camera-virtual-reality-star-
wars-marvel

[2] Nokia a de grandes ambitions pour IMPACT, au-delà du marché de la maison.

[3] Le z-wave qui opère sur la bande 900Mh offre une portée de 40mètres et peut supporter
232 devices ≠ Zigbee qui opère sur la bande 2,4Ghz et qui propose une portée de 50
mètres. Ces deux protocoles pourraient se trouver en concurrence frontale avec la nouvelle
norme mesh du Bluetooth SIG ou encore Thread.

[4] Apple Healthkit, Google Fit, AT&T healthcare, Verizon Healthcare, Qualcomm Life,
Orange Healthcare, etc ; Nokia n’est pas seule sur ce marché estimé à plusieurs dizaines
de milliards de dollars d’ici 2020 (très forte croissance à retenir) :
http://www.fiercewireless.com/story/nokia-enters-digital-health-market-191m-purchase-fran
ces-withings/2016-04-26

Salon E3 : Microsoft et Sony redéfinissent le
cycle de commercialisation des consoles

L’Electronic Entertainment Expo (E3) est le plus grand salon professionnel du jeu
vidéo au monde. Organisé chaque année à Los Angeles, il réunit constructeurs et
éditeurs du secteur, dont les plus importants organisent des keynotes pour
présenter leurs nouveautés, dessinant ainsi les futures tendances de l’industrie.

Deux nouvelles Xbox sans changement de génération

Microsoft a fait sensation lundi soir en présentant non pas une, mais deux nouvelles
consoles : la Xbox One S et celle qui porte encore le nom provisoire de « Project Scorpio ».
La première sera une nouvelle version de la
Xbox One sortie en novembre 2013, 40 fois plus petite que son ainée et qui pourra
supporter de la vidéo 4K et les contrastes dynamiques HDR. Elle intégrera également un
lecteur Ultra HD Blu-Ray faisant d’elle le lecteur de salon UHD le moins cher du marché
(299$ pour 500 Go de mémoire, 349$ pour 1 To et 399$ pour 2 To). A terme, la Xbox One S,
dont Microsoft a annoncé la date de sortie pour aout 2016, viendra remplacer
progressivement la Xbox One première du nom dans les rayons.

Quant au Project Scorpio, dotée de 8 cœurs et d’une puissance de calcul de 6 Tflops, la
console sera la plus puissante du marché au moment de sa sortie en 2017 promet Phil
Spencer, directeur du pôle Xbox chez Microsoft. Mais selon Hugues Ouvrard, directeur de
Xbox France, il s’agit d’une nouvelle console mais pas d’une nouvelle génération. En effet,
en raison des nombreux progrès techniques ainsi que la réduction de la taille des
composants, les premières consoles d’une génération se trouvent aujourd’hui rapidement
obsolètes au bout de quelques années, concurrencées par l’évolution constante des PC.
Microsoft souhaite donc repenser ce mode de commercialisation des consoles par
génération qu’effectuaient jusque-là les constructeurs tous les 7-8ans : au lieu de ne sortir
qu’une seule console par génération qui pouvait ensuite être modifiée par des versions slim
plus fines mais toujours avec les mêmes caractéristiques techniques, Microsoft fait le pari
d’intégrer dans une même génération plusieurs consoles aux caractéristiques variables
mais toutes compatibles entre elles. De plus, le géant de Redmond souhaite intégrer les
joueurs PC dans son environnement en s’assurant que les jeux développés pour Xbox le
soient également pour Windows 10, mettant fin à l’exclusivité de titres sur consoles. Ainsi,
l’offre Play Anywhere permet de disposer d’une version PC gratuitement en achetant un jeu
Xbox One, sans que soit nécessaire un abonnement payant. Cela permet également
d’attirer les joueurs vers le Windows Store qui souffre de la concurrence de Steam pour
l’achat de jeux sur PC. Avec le Project Scorpio, Microsoft souhaite donc créer un nouvel
environnement où les jeux et accessoires sont tous interopérables et rétrocompatibles
d’une machine à l’autre, laissant le consommateur-joueur libre de choisir l’appareil
(console ou PC) qui répondrait le mieux à ses attentes en terme de puissance et de
possibilité.

La réalité virtuelle : nouveau cheval de bataille des consoles de jeux

Implicitement, l’annonce du projet Scorpio aux capacités techniques surboostées permet
surtout de dessiner la future bataille que risquent de se livrer les constructeurs
prochainement : la réalité virtuelle. Ainsi la Scorpio sera la seule console Microsoft qui
pourra accueillir des jeux développés pour la VR, mettant déjà un coup de massue à la
notion d’interopérabilité présentée précédemment par la firme. Les casques ne seront pas
produits en interne mais seront compatibles avec ceux déjà existants : l’Oculus Rift ou le
HTC Vive, voire les deux[1], stratégie contraire à celle de Sony qui a présenté dans la nuit
de lundi à mardi son Playstation VR. Déjà en pré-commande depuis le mois de mars, le prix
du casque de l’entreprise japonaise a été confirmé à 399$ (399€ en Europe) et sera
commercialisé officiellement le 13 octobre prochain aux Etats-Unis mais aussi en Europe.

Contrairement aux consoles Microsoft, le casque
Sony sera, lui, compatible avec la PS4 actuelle mais aussi avec la PS4 Neo annoncée
samedi dernier par Andrew House, CEO de Sony Interactive Entertainment, dans le
Financial Times. Cette nouvelle console, destinée selon ses termes « aux hardcores
gamers » et aux possesseurs d’écran 4K, sera amenée à cohabiter avec la Playstation
actuelle tout le long du cycle de vie de cette génération, sachant qu’aucun jeu ne sera
développé uniquement pour la PS4 Neo. Aucune date de sortie n’a cependant été révélée et
cette nouvelle console n’a fait l’objet d’aucune présentation à l’E3.

Sony prend donc aussi le pari de lancer une version améliorée de sa Playstation sans que
celle-ci ne représente un véritable changement de génération, tout comme le fait Microsoft
avec la Xbox. Nintendo compte bien aussi prendre le pas en annonçant la future sortie de la
nouvelle Nintendo NX qui, selon les termes de son président Kimishima Tatsumi en mai
dernier, n’est pas destinée à remplacer la Wii U ou la 3DS actuellement commercialisées,
mais à proposer une nouvelle expérience de jeu.

[1] A noter que le projet de réalité augmentée Hololens développé par Microsoft prend un
retard plus conséquent que prévu

Robots domestiques : les usages se
développent

Le marché de la robotique domestique est appelé à croître rapidement dans les 10
prochaines années[1] en raison notamment de la connectivité intégrée qui
décuplera les scénarios d’usages. Alors que des premiers usages B2B sont apparus
en 2015[2], les choses semblent se concrétiser également pour les usages grand
public en 2016 et certains projets industriels comme celui d’Asus sont de bon
augure pour le développement du marché. C’est aujourd’hui en Asie que la
demande est la plus élevée.
Asus Zenbo : un robot domestique convaincant et abordable

ABI Research distingue plusieurs types de robots dits « domestique » qui remplissent
souvent une seule tache comme les aspirateurs connectés qui tiennent le haut du
classement (cf. iRobot, leader du marché) ou encore les tondeuses. En revanche, plus rare
sont ceux qui remplissent une multitude de fonctions pour un prix abordable. La baisse des
coûts des composants, le développement du cloud et surtout les progrès de l’intelligence
artificielle ont donc permis à Asus de présenter il y a 15 jours son robot « Zenbo » lors du
Computex en Asie. Ce petit robot fabriqué par la firme Taiwanaise sera commercialisé à
seulement 599$, soit le prix d’un smartphone haut de gamme ou d’un iPad pro. Le robot
pourra se déplacer de manière autonome et détecter son environnement à l’aide d’une
caméra et de nombreux capteurs. Zenbo pourra également recevoir des ordres vocaux et
donner des informations grâce aux hauts parleurs et micros. Plus intéressant, le robot sera
capable de jouer un rôle d’interface entre l’utilisateur et l’ensemble des autres objets
connectés de la maison même si, sur ce point, Asus ne s’est pas attardé sur les
spécifications techniques et les protocoles de communication supportés. On notera
également sa capacité à détecter quelques situations d’urgence, et à déclencher un appel
sur un numéro pré-enregistré (grâce à la reconnaissance faciale). Aucune date de
commercialisation n’a pour le moment été communiquée mais les premiers retours
semblent confirmer que le produit n’est pas en beta-test mais bel et bien prêt à la
commercialisation. Le site d’information « Engadget » a présenté une vidéo qui illustre
bien les capacités de « Zenbo » au-delà de la mise en scène officielle proposée par le
constructeur.

     Le robot Buddy & Somfy : un partenariat qui illustre la
     convergence de la robotique et de la domotique

Plus connu du grand public, le robot Buddy de la start-up française Bluefrog Robotics est
née d’une campagne de financement participatif sur « Indiegogo » à l’été 2015. Il s’apprête
à entrer en phase d’industrialisation et devrait être disponible d’ici la fin de l’année pour
650€ seul et jusqu’à 1000€ en ajoutant des accessoires. Bluefrog Robotics et Somfy ont
profité de la première édition du salon « Innorobot » qui s’est tenue à Paris fin mai pour
annoncer un partenariat qui offre à Somfy une nouvelle expérience de pilotage de la
maison connectée. En proposant un pilotage facilité de la box Tahoma, Buddy permettra
aux membres du foyer d’interagir de façon ludique avec le robot et le reste de
l’environnement Parrot Flower Power, Tensiomètre Withings, Aura Smart Body Analyzer,
Thermostat Nest, Station météo Netatmo, Myfox Home Alarm, etc.. et devrait être
compatible avec IFTTT. Les développeurs pourront également développer des applications
librement pour ce petit robot qui intègre des technologies de reconnaissance vocale, faciale
et des méthodes d’apprentissage automatique.

Même si l’on peut douter d’un fort taux d’adoption de ces premiers robots domestiques à
court terme, cela reste une bonne nouvelle pour un marché qui a besoin de « cas d’usage »
concrets pour se développer. De plus, ces robots permettent d’incarner les différents
assistants personnels développés notamment par les GAFA. A noter que ce n’est pas le
premier partenariat « domotique » de Buddy qui a déjà posé un pied en Chine en s’alliant
avec Alpha.

     Jibo, Beam, Foldimate, Riley : des robots moins évolués mais qui
     répondent à des usages précis

Le désormais célèbre « Jibo » qui a démarré sa campagne sur « Indiegogo » à l’été 2014 et
qui s’apprête à sortir son produit (disponible en octobre pour 749$) permettra également
de contrôler son environnement à domicile mais avec une différence notoire : l’absence de
mobilité, à l’inverse du Zenbo et du Buddy. Dans des usages beaucoup plus spécifiques
mais qui trouvent leur place au sein du foyer, on retrouve par exemple le robot « Beam »
d’Awabot qui permet de faire de la télé-présence. Cette société est partenaire d’Orange
pour la connectivité et a été récompensée lors de la dernière édition du trophée des objets
connectés. Autre cas d’usage, plus fantaisiste avec le robot « Foldimate » qui propose de
plier les vêtements, ou encore le robot de surveillance Riley qui sera commercialisé dès cet
été.

     En attendant l’éclosion du marché, les GAFA déploient tour à tour
     leurs assistants personnels

Ces robots multifonctions ressemblent en beaucoup de points à l’Amazon Echo et à ses
émules mais avec de la mobilité et souvent une brique sociale (grâce à l’écran et les
nombreux capteurs embarqués) qu’on ne retrouve pas forcément chez les premiers
produits des GAFA qui se concentrent surtout sur le software. A court terme c’est sans
doute ces derniers qui trouveront leurs places dans les foyers. En compétition direct, ils
auront l’avantage d’être moins chers et d’être moins intrusifs que les robots domestiques.
En plus, ces assistants répondent déjà en grande partie aux usages des robots
(reconnaissance vocale, connexion internet).

Après le succès de l’Amazon Echo (179$ aux Etats-Unis) sortie fin 2014 puis l’engouement
suscité par le nouvel assistant de Google depuis le début de l’année, Apple en revanche
peine encore à convaincre. En retard sur ses concurrents, Cupertino a eu du mal à faire
éclore son assistant « Siri »[3] mais tente tout de même d’apporter des améliorations avec
l’annonce d’une ouverture aux applications extérieures et le contrôle de son écosystème
domotique depuis la nouvelle application Home (pour rappel, Apple a racheté Vocal IQ en
octobre 2015 pour renforcer son assistant). Cependant, et malgré les rumeurs persistantes,
Apple n’a pas fait d’annonce concernant un nouveau produit qui intégrerait une brique de
reconnaissance faciale (Apple a acquis Emotient et Perceptio, deux spécialistes du
domaine).

Par effet halo, les assistants des GAFA permettront sans doute de familiariser l’utilisateur
avec les technologies d’intelligence artificielle, lesquelles sont embarquées également dans
les robots domestiques. D’autant que les assistants personnels continuent d’évoluer
rapidement. Amazon, par exemple d’Amazon[4] travaille déjà à l’amélioration d’Echo en
intégrant la reconnaissance des émotions par la voix …

[1] ABI Research prévoit une valeur multiplié par quatre en 10 ans pour le marché de la
robotique domestique
https://www.abiresearch.com/press/home-care-robotics-market-revenue-quadruple-2025-r/

[2] On retrouve Nao & Pepper de Soft Banks robotics dans certaines boutiques Darty, des
gares SNCF, ou Pizzahut. Pepper va également intégrer la technologie Watson d’IBM pour
améliorer ses capacités cognitives ce qui ouvre la porte à des usages grands publics.

[3] «Apple tries to find its voice with Siri as it looks to catch up in
AI»:http://www.ft.com/intl/cms/s/0/44b69bd0-2ef0-11e6-bf8d-26294ad519fc.html#axzz4BS
2SXgnr

[4] « Amazon Working on Making Alexa Recognize Your Emotions »:
https://www.technologyreview.com/s/601654/amazon-working-on-making-alexa-recognize-y
our-emotions/

Tableau de bord – Internet Fixe / T1 2016

L’ARCEP publie les résultats de son observatoire du marché des communications
électroniques (services fixes à haut et très haut débit – suivi des déploiements et
des abonnements) au premier trimestre 2016. Le nombre d’abonnements à haut et
très haut débit franchit pour la première fois la barre des 27 millions, soit une croissance
nette de 208 000 abonnements par rapport au trimestre précédent (+900 000 sur un an).
Le très haut débit (≥ 30 Mb/s) continue de grignoter des abonnés xDSL, enregistrant
263 000 nouveaux abonnés au cours de cette même période quand le haut débit en
dénombre 55 000 de moins.

Évolution du nombre d’abonnements à haut et très haut débit sur réseaux fixes / T1
                               2015 – T1 2016

                              Source : NPA sur données ARCEP

Fin mars 2016, 6 millions de foyers français sont désormais éligibles à la fibre optique de
bout en bout (FttH). Parmi eux, près d’1,6 million ont souscrit à un abonnement à très haut
débit. Un nombre en augmentation de 11,3% par rapport au dernier trimestre 2015
(+161 000 abonnements) et de 53% sur un an (+547 000). Le taux de pénétration du
FttH[1] en France est dorénavant de 27%.

Au total, l’ARCEP évalue à 14,8 millions le nombre de foyers pouvant bénéficier d’un débit
minimum de 30 Mb/s, qu’il s’agisse du réseau en fibre optique de bout en bout donc, mais
aussi du réseau à terminaison en câble coaxial ou du réseau de cuivre (VDSL2). Toutes
technologies confondues, l’ARCEP comptabilise 4,5 millions d’abonnés très haut débit
(+1,2 million en un an). Ces abonnements très haut débit représentent désormais 31% du
nombre total de logements éligibles (+6 points en un an).

Évolution du nombre d’abonnements à très haut débit sur réseaux fixes / T1 2015 –
                                  T1 2016

                              Source : NPA sur données ARCEP

[1] Rapport entre le nombre de foyers ayant souscrit à une offre FttH et l’ensemble des
foyers éligibles au FttH

Samsung renouvelle sa gamme de fitness
tracker

Quelques jours avant la conférence d’Apple qui se tiendra le 13 juin, Samsung a
invité la presse pour la présentation de sa nouvelle gamme de bracelets et
d’écouteurs connectés. Après avoir rencontré un succès mitigé sur ce segment, le
Coréen a décidé de renouveler sa gamme deux ans après la sortie du premier
modèle Gear Fit. Entre temps, la marque a développé une gamme complète de
montres[1] et bénéficie d’une plus grande expertise.

     Le n°5 du marché des wearables veut récupérer des parts de
     marché et mise encore sur Tizen

Samsung a souhaité prendre son temps pour mettre au point le successeur du Gear fit qui
sera disponible le 10 juin à 180$ (199€ en France) soit 20$ de moins que le premier
modèle. Le Samsung Gear Fit 2 se veut donc un bracelet sportif résolument plus moderne
et plus complet tout en reprenant les grandes lignes du premier modèle. La principale
différence avec son prédécesseur concerne l’autonomie. Le Gear Fit 2 sera capable de
fonctionner sans l’aide d’un smartphone pour ses fonctionnalités de « tracking ». Pour cela,
il intègre une puce GPS qui permet d’afficher le tracé des courses sur l’écran. C’est un des
points forts mis en avant par Samsung avec également la possibilité d’écouter de la
musique grâce au 4Go de stockage interne. Le bracelet intègre un capteur de rythme
cardiaque comme tous ses principaux concurrents mais également un gyroscope, un
baromètre et un accéléromètre. Quel que soit l’activité, le bracelet sera capable de la
détecter automatiquement et de l’enregistrer. Concernant le design et le confort
d’utilisation, la taille de l’écran incurvé (super AMOLED) a été réduite de 1,84 à 1,53
pouce, et le poids a été divisé par deux passant de de 68 grammes à seulement 30
grammes. Le Gear Fit 2 possède une définition d’écran de 216 x 432 pixels, un processeur
dual-core Exynos cadencé à 1 GHz, 512 Mo de RAM, et une batterie de 200 mAh qui devrait
assurer 3 à 4 jours d’autonomie, là aussi, en net progrès par rapport au premier modèle.
Le bracelet sera compatible avec tous les téléphones Android (4.4 et 1,5GB de ram) et
tournera sous Tizen. Après avoir opté pour Android Wear pour certaines de ses montres,
Samsung semble donc désormais privilégier son OS propriétaire. A noter également que le
premier modèle ne fonctionnait qu’avec les smartphones Samsung. Par ailleurs, le bracelet
reprend quelques fonctionnalités des smartwatchs comme la possibilité de recevoir ses
SMS et d’y répondre si le smartphone est appairé en bluetooth. L’utilisateur pourra suivre
sa santé depuis l’application propriétaire « S health » ou bien sur les applications tierces.

  Estimation des ventes de wearables dans le monde sur les 5 derniers trimestres
                                  (en millions)
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