APPORT DE L'IMAGERIE DANS LE DIAGNOSTIC DES MYCOSES PULMONAIRES

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APPORT DE L'IMAGERIE DANS LE DIAGNOSTIC DES MYCOSES PULMONAIRES
APPORT DE L’IMAGERIE DANS
   LE DIAGNOSTIC DES MYCOSES
          PULMONAIRES

         Asma.Achour, Senda.Majdoub,
      Hounaida.Zaghouani, Bechir.Achour*,
     Najoua.Mallat, Habib.Amara, Dajla.Bakir,
                 Chakib.Kraiem

Service d’Imagerie médicale Farhat Hached Sousse Tunisie
  *Service d’hématologie Farhat Hached Sousse Tunisie
APPORT DE L'IMAGERIE DANS LE DIAGNOSTIC DES MYCOSES PULMONAIRES
INTRODUCTION

 Les     mycoses     pulmonaires:    infections    fongiques
  opportunistes rares et souvent fatales.
 Le diagnostic et le traitement doivent être le plus précoce
  possible.
 Place de plus en plus grande dans la pathologie générale
  infectieuse.
 Se présentent sous des aspects cliniques, radiologiques,
  épidémiologiques nouveaux et bénéficient de nouvelles
  thérapeutiques.
 La certitude diagnostique est difficile, repose sur des
  examens histologiques ou cytologiques.
 La tomodensitométrie (TDM) thoracique: avancée
  majeure dans le diagnostic.
APPORT DE L'IMAGERIE DANS LE DIAGNOSTIC DES MYCOSES PULMONAIRES
OBJECTIFS

Le but de ce travail est de :

• Présenter une revue           iconographique   des
  mycoses thoraciques.

• Montrer      l’apport    de      la   radiologie
  conventionnelle et de la tomodensitométrie
  dans le diagnostic, après avoir étudié leurs
  caractéristiques épidémiologiques, cliniques,
  bactériologiques,        histologiques,       et
                   thérapeutiques.
APPORT DE L'IMAGERIE DANS LE DIAGNOSTIC DES MYCOSES PULMONAIRES
MATÉRIELS ET MÉTHODES

Étude rétrospective, comportant 62
dossiers de patients pour lesquels le
diagnostic de mycose pulmonaire était
               retenu.
APPORT DE L'IMAGERIE DANS LE DIAGNOSTIC DES MYCOSES PULMONAIRES
RÉSULTATS

Soixante-deux patients, 42 hommes et 20 femmes,

L’âge moyen est de 33 ans.

Les diagnostics retenus :

     l’aspergillome pulmonaire (10 cas)

     l’aspergillose pulmonaire invasive (33 cas)

     l’aspergillose bronchopulmonaire allergique (12 cas)

     la mucormycose pulmonaire (5 cas)

     candidose pulmonaire (2 cas)
APPORT DE L'IMAGERIE DANS LE DIAGNOSTIC DES MYCOSES PULMONAIRES
RESULTATS

Le diagnostic était confirmé par l’examen
mycologique des crachats et du liquide bronchique
dans 37 cas, et l’examen anatomopathologique des
biopsies pulmonaires dans 15 cas.
Le traitement       antifongique   était    à base
d’amphotéricine B dans 22 cas, l’itraconazole dans
36 cas, et le fluconazole dans un cas, et la chirurgie
pour 5 cas.

L’évolution était bonne pour 9 patients, et marquée
par une toxicité rénale pour un, et le décès pour six
dans un tableau d’état de choc septique.
APPORT DE L'IMAGERIE DANS LE DIAGNOSTIC DES MYCOSES PULMONAIRES
DOSSIERS RADIO
  CLINIQUES
ASPERGILLOME
 CAS N°1                               PULMONAIRE

Homme de 58 ans amené aux urgences pour confusion,
somnolence, AEG, dyspnée d’installation progressive depuis
quelques jours

ATCD
  Glioblastome traité par Chimio et radiothérapie

Examen:
   Glasgow 14 FC: 83 TA: 144/93 T°: 36.6 SaO2: 92% AA
   Légers crépitant aux bases pulmonaires
   Examen physique normal par ailleurs
   Pas d’anomalie biologique
CAS N°1                           ASPERGILLOME
                                   PULMONAIRE

TDM thoracique en coupe axiale fenêtre parenchymateuse
         montrant un aspergillome pulmonaire
ASPERGILLOSE PULMONAIRE
                       ANGIO INVASIVE

 CAS N°2

Patient âgé de 38 ans

Suivi au service d’hématologie pour LAM

Admis pour hémoptysie avec fièvre
CAS N°2          ASPERGILLOSE PULMONAIRE
                      ANGIO INVASIVE

          Radiographie du
          thorax: de face
          montrant
          des        lésions
          nodulaires     mal
          limitées.

                               TDM        thoracique:
                               fenêtre
                               parenchymateuse et
                               médiastinale        en
                               coupe           axiale:
                               Aspergillose
                               pulmonaire      angio-
                               invasive:    Multiples
                               nodules       excavés
                               bilatéraux
ASPERGILLOSE PULMONAIRE
                          SEMI INVASIVE

 CAS N°3

Patiente âgée de 28 ans

ATCD de sarcoïdose pulmonaire traitée par
corticoïde

Dyspnée, douleur thoracique avec fièvre et AEG
CAS N°3                   ASPERGILLOSE PULMONAIRE
                                SEMI INVASIVE

   TDM thoracique: Aspergillose pulmonaire semi invasive:
Hyperdensité en verre dépoli entourant un nodule ou une masse
ALVEOLITE ALLERGIQUE
                       EXTRINSEQUE

CAS N°4

 Patient âgé de 30 ans

 Suivi au service d’hématologie pour LAM

 Consulte pour dyspnée asmathiforme
CAS N°4                  ALVEOLITE ALLERGIQUE
                             EXTRINSEQUE

 Radio thorax de face et TDM thoracique: Alvéolite
              allergique extrinsèque
ASPERGILLOSE PULMONAIRE

3 mécanismes:

1.Aspergillose broncho-pulmonaire alvéolaire allergique
extrinsèque :Hypersensibilité

2.Aspergillome pulmonaire ou pleural :prolifération
dans une cavité préexistante

3.Aspergillose invasive et semi-invasive : Patients
immunodéprimés
Aspergillome:

*L’image caractéristique : cavité contenant une masse
arrondie ou ovalaire, bien limitée, dense et homogène,
déclive et mobile.

*La plèvre en regard est épaissie.

*Lorsque la masse mycélienne est volumineuse, l’air intra-
cavitaire se réduit à un fin croissant gazeux supérieur.

*Lorsque la masse est petite, elle réalise une image en
«grelot».
Aspergillose pulmonaire invasive:

*Affection opportuniste chez un sujet immunodéprimé.
*Absence de cavité préexistante, extension au parenchyme
pulmonaire, à partir des bronches.
*Le tropisme vasculaire d’Aspergillus entraîne une nécrose et
une cavitation secondaire.
*Au début :une ou plusieurs opacités alvéolaires arrondies, à
contours mal
définis mesurant de un à quelques centimètres de diamètre.
*La présence en TDM d’un halo d’hyperdensité en « verre
dépoli » autour de l’opacité alvéolaire serait évocatrice du
diagnostic et annoncerait la cavitation
*Cette cavité contient le plus souvent un nodule mural,
séquestre de parenchyme nécrosé fixé à la paroi, responsable
d’images en « croissant » ou en « cible »
Aspergillose pulmonaire semi-invasive:

*Elle survient chez des patients peu immunodéprimés,
souvent atteints de bronchopneumopathies chroniques.

*Le tableau est celui d’une pneumopathie nécrosante fébrile
d’évolution progressive avec altération de l’état général.

*Les cavités apparaissent dans les opacités alvéolaires.

*Les cavités contiennent des masses identiques aux
aspergillomes
SEMIOLOGIE RADIOLOGIQUE : POINTS CLEFS :

• Forme classique :
•Nodules uniques ou multiples, à contours flous, avec
typiquement un verre dépoli péri lésionnel ou « signe du
halo » +++ (surtout en phase d’aplasie profonde).
• Excavation secondaire possible « signe du croissant
aérique » +++ (surtout lors de la reprise de la fonction
granulocytaire).
• Possible anévrisme de Rasmussen (ectasie vasculaire
intra pulmonaire développée au contact d’un foyer infectieux
avec des hémoptysies plus ou moins cataclysmiques), à
rechercher systématiquement +++
• Autre forme radiologique :
• Plage en verre dépoli.
• Foyers de condensation alvéolaire avec composante
nécrotique et excavation secondaire.
CRYPTOCOCCOSE
                            PULMONAIRE
CAS N°5

 Homme âgé de 40 ans

 HIV+

 CDI inferieur à 100/ml

 Coma et syndrome infectieux
CAS N°5                                 CRYPTOCCOSE
                                         PULMONAIRE

 TDM thoracique: Atteintes alvéolaires avec multiples nodules
           plus au moins excavés: Cryptococcose
CRYPTOCOCCOSE PULMONAIRE

La cryptococcose est une infection mycosique rare.

Survient généralement chez les patients immunodéprimés.

Touche 6 à 13% des patients dont le taux de CD4 est inférieur à
100/mm³.

Chez le patient immunodéprimé, la forme clinique à dissémination
multi viscérale, habituellement symptomatique, est le plus souvent
observée.

La cryptococcose est rare et souvent pauci ou non symptomatique
chez le sujet immunocompétent.

L’atteinte pulmonaire représente 10 à 36 % des localisations et se
manifeste par des signes cliniques et radiologiques non spécifiques.
Peut parfois poser le diagnostic différentiel avec une tuberculose ou
un cancer pulmonaire.

L’aspect le plus fréquemment retrouvé chez les sujets
immunocompétents était un nodule unique ou multiple dans 91 %
des cas, et les lésions étaient habituellement bilatérales et
asymétriques, avec des dimensions qui varient entre 5mm et 5cm

Les images tomodensitométriques sont variables mais elles
intéressent généralement les 2 poumons chez les sujets
immunodéprimés. On peut retrouver des nodules multiples, des
plages d’infiltrats réticulaires, ou une miliaire. Il peut exister une
atteinte pulmonaire infra clinique, découverte systématiquement
dans le bilan d’une cryptococcose disséminée.

Le diagnostic, en cas de localisation pulmonaire isolé, est souvent
posé par une biopsie de la lésion pulmonaire avec une confirmation
par étude anatomopathologique.
PNEUMOCYSTOSE

  CAS N°6

Homme 45 ans HIV+

En interruption du traitement

Douleur thoracique avec fièvre

Fibroscopie: sarcome de kaposi endo bronchique
CAS N°6                      PNEUMOCYSTOSE

Radio thorax et TDM thoracique: verre dépoli des
      bases pulmonaires: pneumocystose
PNEUMOCYSTOSE

CAS N°7

Homme 51 ans

Toux sèche

Perte de poids

Dyspnée, fièvre

LBA: pneumocystis carinii
PNEUMOCYSTOSE
CAS N°7

Radio thorax et TDM thoracique: verre dépoli et lesions
         kystiques des apex: pneumocystose
PNEUMOCYSTOSE

Le Pneumocystis carinii est un parasite responsable de la plus
fréquente des pneumonies chez les patients sida ne recevant pas de
prophylaxie spécifique.

La pneumocystose, survient pour un taux de CD4 inférieur à
200/mm³

Reste la pathologie inaugurale de sida la plus fréquente.

Son incidence est très diminuée depuis l’instauration des trithérapies

Doit être évoquée de principe devant toute pneumopathie
interstitielle chez un sujet ne répondant pas à une antibiothérapie
classique, surtout en l’absence de statut sérologique connu pour le
VIH.
Elle se présente au scanner sous la forme de plages de verre
dépoli confluentes, bilatérales et symétriques.

Plus rarement, on peut observer des plages de
condensation, des micronodules et des épaississements
septaux.

Dans 10 à 30% des pneumocystoses survenant chez des
patients atteints du sida, il existe de larges images kystiques
prédominant aux lobes supérieurs, résolutives, mais pouvant
se compliquer de pneumothorax parfois mortel.

L’évolution sous traitement se fait le plus souvent vers la
guérison sans séquelle mais on peut parfois voir apparaître
une fibrose.
CAS N°8               CANDIDOSE PULMONAIRE

 Radio thorax et TDM thoracique: candidose pulmonaire
CANDIDOSE
Levures non encapsulées, non pigmentées
Principal champignon impliqué en pathologie humaine
Candidose systémique
• Atteinte hépatosplénique +++
• Dissémination hématogène (miliaire)
• Micro abcès
– hypo denses en TDM
– hypoéchogène à centre hyper-échogène (« œil de bœuf »)

Atteinte pulmonaire
• Incidence faible
• Dissémination hématogène > bronchogène
• Présentation TDM non spécifique
– Nodules (3 à 30 mm) (88%)
– Condensation alvéolaire
– Atteinte bilatérale (82 %)
HISTOPLASMOSE

CAS N°9

homme 26 ans

HIV +

Syndrome grippal

Hépatosplénomégalie

LBA : histoplasmose
CAS N°9                      HISTOPLASMOSE

   Radio thorax et TDM thoracique: miliaire
         pulmonaire: histoplasmose
HISTOPLASMOSE
L’histoplasmose est une mycose d’importation.

L’agent responsable, Histoplasma capsulatum (Hc) est très répandu.

Son incidence est très rare.

La contamination est pulmonaire par inhalation de spores présents dans
les sols riches en fientes d’oiseaux, se déposant dans les alvéoles et
disséminant par voie hématogène aux ganglions régionaux et aux
viscères.

Chez l’immunodéprimé, la primo-infection se manifeste par un syndrome
grippal et radiologiquement, par une condensation alvéolaire parfois
migratoire avec adénopathies médiastinales ; chez le sujet sain, elle peut
passer inaperçue.

La dissémination hématogène intéresse le foie, la rate et le tube digestif,
mais peut également intéresser le poumon sous forme de miliaire.
Chez le patient atteint du sida, le tableau clinique peut être
très sévère avec septicémie, et au scanner thoracique une
miliaire très fine, pouvant se compliquer d’un syndrome
alvéolaire diffus

La phase de résolution voir apparaître des granulomes («
histoplasmomes ») de 5mm à 3 cm calcifiés dans 25% des
cas, à la place des foyers alvéolaires.

Tous les organes touchés par la dissémination hématogène
voient également apparaître des petits granulomes pouvant
se calcifier.

La médiastinite chronique fibreuse, les granulomes et les
lésions apicales calcifiées (proches de celles données par la
tuberculose) sont les séquelles les plus classiques.
CONCLUSION
 Les mycoses thoraciques sont des pathologies
  infectieuses rares.

 Tableau clinico radiologique trompeur, pouvant
  simuler une pathologie tumorale.

 La tomodensitométrie     est supérieure aux
  radiographies standards dans la détection des
  anomalies parenchymateuses et pleurales de ces
  affections.

 TDM : moyen d’imagerie le plus performant pour
  bilanter les lésions, et approcher la spécificité de
  l’atteinte.
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