SYNDROMES HYPERÉOSINOPHILIQUES - JEAN EMMANUEL KAHN MÉDECINE INTERNE, HÔPITAL FOCH, SURESNES - MARIH
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Syndromes Hyperéosinophiliques Jean Emmanuel KAHN Médecine Interne, Hôpital Foch, Suresnes Réseau Eosinophile, Institut d’Immunologie, CHRU de Lille) Bordeaux - 25 Novembre 2016
Conflits d’Intérêts - Investigateur Principal dans 4 études pour le mepolizumab - Expert pour GSK - Subventions recherches pour le Réseau Eosinophile: Novartis, GSK - Frais de congres GSK, Roche, Genzyme, Novartis 2
L’éosinophile: ONTOGENIE ET HOMING Précurseur Eosinophile Moelle osseuse Maturation IL-3 & 5j IL-5 Différenciation GM-CSF Sang périphérique 12-18h Transitoire dans le sang 6j ? Tissus (1 à 5%) « HOMING » tissulaire (>90%) Rothenberg ME, Hogan SP Annual Review Immunol 2006
IL-5 et Eosinophiles L’IL-5 REGULE: • Différenciation • Chimiotactisme ILC 2 • Expression molécules d’adhésion • Activation, sécrétion médiateurs CYTOTOXICITÉ • Survie (5j vs 12j) Tumor cells
TOXICITE POTENTIELLE DES PNE, QUELQUE SOIT LA CAUSE Granules spécifiques ECP Eosinophil Cationic Protein EDN Eosinophil Derived Neurotoxin EPO Eosinophil Peroxydase ENZYMES Collagenase, glycuronidase MBP Major Basic Protein Enzymes Lysophosphates Phosphalipase D Aryl-sulfatase Histaminase Métabolisme Catalase Médiateurs lipidiques oxydatif Phosphatase acide (LCT4, PAF, 15 HETE, PGE1, PGE2, O2-; H2O2 ; O2.- Estérases non spécifiques Thromboxane B2) Hexosaminidase
HE CHRONIQUES: DÉFINITION(S) ENTITES DEFINITIONS Eosinophilie sanguine PNE > 0,5 G/L-500/mm3 Hyperéosinophilie PNE > 1,5 G/L- 1 500/mm3 X 2 a 1 mois d’intervalle OU Eosinophilie tissulaire - Eosinophilie jugée anormale par un pathologiste - Eosinophilie médullaire > 20% - Dépôts de protéines cationiques en IHC Syndrome Hyperéosinophilie ET hyperéosinophilique Atteinte d’organes LIE aux éosinophiles Exclusion d’autres maladies responsables de l’atteinte d’organe Maladies à éosinophiles Hyperéosinophilie ET restreintes à un organe Atteinte mono-organe liée aux éosinophiles Valent, JACI 2012
QUIZZ 1 Patiente de 50 ans hospitalisée pour HE à 188 G/L Rhinite allergique, pas de voyage, pas d’animaux Découverte fortuite sur NFS Traitement : THS Prise récente de piroxicam pour une entorse Examen: Asymptomatique, examen clinique normal NFS normale, biologie usuelle normale 7
Quels hypothèses diagnostiques peuvent être envisagées (choix multiples) 1- Toxocarose 2- Leucémie chronique à éosinophiles FIP1L1-PDGFRA 3- Hypersensibilité médicamenteuse avec HE 4- Atopie 5- Bilharziose
Quels hypothèses diagnostiques peuvent être envisagées (choix multiples) 1- Toxocarose 2- Leucémie chronique à éosinophiles FIP1L1-PDGFRA 3- Hypersensibilité médicamenteuse avec HE 4- Atopie 5- Bilharziose
Quels examens complémentaires sont nécessaires ? 1- Troponine 2- IRM cérébrale 3- FIP1L1-PDGFRA 4- Scanner Thoraco-abdominal 5- Echocardiographie
Quels examens complémentaires sont nécessaires ? 1- Troponine 2- IRM cérébrale 3- FIP1L1-PDGFRA 4- Scanner Thoraco-abdominal 5- Echocardiographie
• ♀ 50 ans • ♂ 32 ans • Eos= 188 000/mm3 • Asthénie • Leucémie à PNE ? • Eos = 5 000/mm3 • Asymptomatique • Fibrose endomyocardique • Eosinophilie induite par • FIP1L1-PDGFRA+ le Piroxicam (AINS) • Imatinib en 2008 • 2009:Transplantation cardiaque
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DEVANT UNE HYPEREOSINOPHILIE DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE Ne jamais négliger une HE > 1000/mm3, même asymptomatique ETIOLOGIQUE RETENTISSEMENT Rechercher une infiltration tissulaire de PNE Causes fréquentes Médicaments Parasites, virus Cancers et hémopathies malignes Causes plus rares Maladies systémiques inflammatoires Maladies spécifiques d’organes Syndromes hyperéosinophiliques
MALADIES A PNE RESTREINTES A UN ORGANE Maladie gastro-intestinales à Eosinophiles (colite, gastro-entérite, oesophagite) Cholangite à éosinophiles Pancréatite à éosinophiles Ascite à éosinophiles Asthme éosinophilique Bronchite et bronchiolite à éosinophiles Pneumopathies aigues et chroniques à éosinophiles Néphrite interstitielle à éosinophiles Cystite à éosinophiles Mastite à éosinophiles Myocardite à éosinophiles Myosite à éosinophiles Endométrite à éosinophiles Synovite à éosinophiles (NERDS) Fasciite à éosinophiles Valent, JACI 2012
Ins Surrenale Atopie (rhinite, Helminthes (toxocarose) asthme, DA) GEPA (Churg-Strauss) Oxyure, tenia Hypersensibilité Med Allergie alimentaires SHE Oesophagite a PNE 0,5 to 1,5 1,5 to 5 >5 G/L G/L G/L ABPA, Polypose NS Maladies inflammatoires systémiques (schulman, GPA, IgG4) Helminthes (toxocarose) Cancers, hémopathies Maladies restreintes à 1 organe
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DEVANT UNE HYPEREOSINOPHILIE DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE Ne jamais négliger une HE > 1000/mm3, même asymptomatique ETIOLOGIQUE RETENTISSEMENT Rechercher une infiltration tissulaire de PNE Causes fréquentes Médicaments Cœur Parasites, virus Cancers et hémopathies malignes Poumons Causes plus rares Peau Maladies systémiques inflammatoires Tube digestif Maladies spécifiques d’organes Syndromes hyperéosinophiliques Système nerveux central et/ou périphérique
FIBROSE ENDOMYOCARDIQUE ET EOSINOPHILES • SHE, mais aussi… • Hodgkin, LNH-T, cancer • Médicaments • GEPA (Churg-Strauss) • HTLV1 • Filariose et autres parasitoses TOUTE HYPEREOSINOPHILIE PEUT S’ACCOMPAGNER DE COMPLICATIONS PROPRES AUX EOSINO, en plus des manifestations cliniques de la maladie causale.
MECANISMES DES HYPEREOSINOPHILIES - Cel epith. EOSINOPHILIES CD - CMN « REACTIONELLES » EOSINOPHILIES IL4-13 TARC « CLONALES » IL-33, IL-25 TSLP IL-5 Th2 physio IL-5 IL-5 IL-5 Eotaxine ICL2 Leucemies chroniques à PNE SMP Cellules Th2 CD3-CD4+ SMD tumorales Toutes les autres ……
SYNDROMES HYPEREOSINOPHILIQUES EN 2016 LEUCEMIES CHRONIQUES à PNE SHE SHE LYMPHOIDES MYELOPROLIFERATIFS LTh2 sécrétant des quantités 1-FIP1L1-PDGFRA+++ anormales d’IL-5 2-Autres Autres SHE SHE NON DEFINIS réactionnels EOSINOPHILIE FAMILIALE MICI Churg-Strauss SYNDROMES DE PCEI CHEVAUCHEMENT Gastroentérite à PNE
MANIFESTATIONS CLINIQUES 69% Sex-Ratio 1♀ / 1♂ 44% 38% 20% Ogbogu et al, J Allergy Clin Immunol 2009 ;124 :1319-25
LA LEUCEMIE CHRONIQUE A PNE FIP1L1-PDGFRA Cools, NEJM 2003 DEMONSTRATION DU CARACTERE CLONAL DE CERTAINS SHE RT-PCR ladder H2O EOL-1 1 2 3 4 ladder H2O EOL-1 1 2 3 4 PCR 1er tour PCR 1er tour PCR 2e tour
QUIZZ 2: Quelles propositions sont exactes concernant la leucémie chronique à PNE FIP1L1- PDGFRA ? 1- Réponse aux corticoïdes fréquente à forte doses, mais avec un haut niveau de corticodépendance 2- Associée aux atteintes cardiaques 3- Exceptionnelle chez les femme 4- Diagnostic par FISH sur le myélogramme 5- Associée à la mastocytose KIT D816V
QUIZZ 2: Quelles propositions sont exactes concernant la leucémie chronique à PNE FIP1L1- PDGFRA ? 1- Réponse aux corticoïdes fréquente à forte doses, mais avec un haut niveau de corticodépendance 2- Associée aux atteintes cardiaques 3- Exceptionnelle chez les femme 4- Diagnostic par FISH sur le myélogramme 5- Associée à la mastocytose KIT D816V
CARACTERISATION PHENOTYPIQUE DES LCE FP+ • Homme +++ > 20/1 • Atteintes cardiaques, muqueuses, SMG • B12 et tryptase ↗ • Cytopénie • Corticorésistance • RHC et RMC sous faibles doses d’Imatinib Legrand, Réseau Eosino, Medicine 2013
MANIFESTATIONS CLINIQUES INITIALES DES LCE F/P+ LCE F/P+ SHE tous types N = 44 patients N = 188 patients Sex-Ratio 43♂ / 1♀ Sex-Ratio 1♀ / 1♂ 57% 37% 52% 45% 34% 25% 16% 16% 16% 14% 5% F Legrand, Réseau Eosino. Medicine 2013 Ogbogu et al, JACI 2009
PRESENTATIONS HEMATOLOGIQUES INHABITUELLES DE LCE F/P+ • LAM avec HE • Masses paraspinales et atteintes des Nfs craniens • Purpura Thrombotique • Claude Bernard Horner Thrombocytopénique + HE • Sarcome myéloïde non • Lymphome lymphoblastique leucémique avec HE à cellules T + HE n=3 • Cellulite à PNE • LMMC sans HE • Masse intra-cranienne • Leucémie à PNN sans HE • GEPA (Churg-Strauss) • Histiocytose éruptive PENSER A F/P DEVANT UNE HYPEREOSINOPHILIE ATYPIQUE CORTICO-RESISTANTE
CLASSIFICATION MOLECULAIRE DES EOSINOPHILIES CLONALES: P. Valent, JACI, 2012 Néoplasie • PDGFRA +++++ (myéloïde/lymphoïde/ • PDGFRB: LMMC avec éosinophilie t(5-12) CSH) avec anomalie • FGFR1 (8p11) génétique récurrente • Translocation JAK2, translocations FLT3 (LAM) • Leucémie myélïde chronique BCR-ABL • SMP V617F-JAK2 Néoplasie myéloïde • Mastocytose systémique cKIT avec éosinophilie • Leucémie aigue à éosinophiles CBFß-MYH11 : définies OMS avec HE LAM4-Eo, LAM inv(16) • Syndromes myélodysplasiques avec HE • Autres néoplasie myéloïdes définies avec HE Néoplasie myéloïde • Tableau de SMP-Eo mais aucune anomalie sans anomalie identifiable génétique récurrente • SMP-Eo avec anomalie non spécifique
SHE LYMPHOIDES • Hyperéosinophilie secondaire: – Population lymphocytaire T circulant, profil Th2 – Phénotype aberrant IL5 IL4 • CD3-CD4+ (75%) • CD3+CD4+CD7- • CD3+CD4-CD8-TCRa CD3 – Clonale (rearg TCR ds 76%) CD4 Cogan, NEJM, 1994
LE SHE LYMPHOIDE CD3-CD4+ • 13 F / 8 H • 42 ans [5-75] • Atteinte dermato • Cardiopathie rare • IgE élevées
LE SHE LYMPHOIDE CD3-CD4+ • Le « SHE-L CD3-CD4+ » remplit les critères d’un syndrome lymphoprolifératif T périphérique indolent, avec hyperéosinophilie secondaire • Clone lymphocytaire circulant et tissulaire • Critères histopathologiques et immunophénotypiques homogènes, « LAI-like », mais TFH- • Chronique, indolent > 20 ans • Risque d’évolution vers un lymphome agressif de type LAI Mécanismes: - Mutation et/ou activation STAT3 (Blood 2016) ? - EBV ? - Autre mutation ? Lefevre, Haematologica, 2014
LES SHE INEXPLIQUES HE/SHE clonaux HE/SHE Secondaires (NGS…) (ILC2, Th2, mastocytes..) HE/SHE idiopathiques (50 à 70%) Probables sous groupe relevant soit d’un mécanisme réactionnel (cytokines), soit d’un mécanisme clonal The Year 2011 Working Conference on Eosinophil Disorders and Syndromes - P. Valent, JACI, 2012
QUIZZ 3 Patient de 34 ans adressé pour HE à 5,4 G/L HTA et Coronaropathie stentée il y a 4 ans Aspirine-Atorvastatine-Bisoprolol NFS normale il y a 3 ans Voyages, animaux, atopie, medicaments= 0 Traitement antiparasitaire : echec TDM TAP, pheno LT, FIP1L1-PDGFRA, B12, Tryptase, IgE: Nl Asymptomatique, examen clinique normal, Echocardiographie et troponine normaux 33
Quelle stratégie thérapeutique adoptez vous ? 1- Corticoïdes à 0,5 MKJ 2- Corticoïdes à 1 MKJ 3- Abstention thérapeutique 4- Imatinib 100mg/ en cas d’échec des corticoïdes 5- Cromoglycate disodique
Quelle stratégie thérapeutique adoptez vous ? 1- Corticoïdes à 0,5 MKJ 2- Corticoïdes à 1 MKJ 3- Abstention thérapeutique 4- Imatinib 100mg/ en cas d’échec des corticoïdes 5- Cromoglycate disodique
ASPECTS THERAPEUTIQUES …. au 20ème siècle Ogbogu P. JACI, 2009 PREDNIDONE HYDROXYUREE INTERFERON α Inhibition Th2 Pro apoptotique Myélotoxique Myélopoïese +Inhibition Th2 Arret chez 75% Arret chez 85% Activation des PNE
LES HE CHRONIQUES INEXPLIQUEES ASYMPTOMATIQUES JACI 2015 ON NE TRAITE PAS UNE NFS
LES SHE EN 2016: QUELS TRAITEMENTS? IMATINIB CORTICOIDES SHE IDIOPATHIQUES SHE-M MYELOPROLIFERATIFS SHE FIP1L1-PDGFRA: LCE F/P-: SMP-Eo: F/P+ PDGFRB, PDGFRA, Autres LYMPHOÏDES FGFR1 2- CORTICODEPENDANCE ⇒ IFNα, Hydroxyurée, Anti IL-5, ciclosporine 3- Autres ITK, Alemtuzimab, 2CDA, revlimid, fludarabine, Allogreffe de moelle
PEUT-ON ARRETER L’IMATINIB ? Survie sans rechute chez 11 patients : Suivie médian de 33 mois (9-88) après l’arrêt de l’imatinib Survie sans rechute chez 11 patients : 61% a 1 an 42% at 2 ans Legrand, Réseau Eosino, Medicine 2013
PEUT-ON ARRETER L’IMATINIB ? Survie sans rechute chez 11 patients : Suivie médian de 33 mois (9-88) après l’arrêt de l’imatinib Patients en rechute: - retraitement toujours efficace - pas d’acquisition de résistance NECESSITE D’UNE ETUDE PROSPECTIVE Klion Blood 2007 : n=0/5 Metzregoth EHA 2015: n=2/5
SHE LYMPHOIDES 3-4+: Traitement de 1ere ligne • PREDNISONE en monothérapie chez 18 patients – 7 patients > 0.5 mg/kg/j – 11 patients ≤ 0.5mg/kg/j. ⇒ Réponse clinique complète 16/18 Réponse clinique partielle 2/18 ⇒ Réponse biologique complète (= normalisation Eos) : 14/18 Réponse biologique partielle (➘ >50% des Eos): 4/18 – RECHUTES : 89% (16/18) entre 10 à 25mg/j Lefevre, Réseau Eosinophile. Medicine 2014
CIBLAGE THERAPEUTIQUE ANTI-EOSINOPHILE • Spécifique • Non spécifique – anti IL-5 (mepolizumab) – Ciclosporine – Anti-IL5-R – Methotrexate (benralizumab: asthme) – Anti IL13-IL4 – Anti Eotaxine1/CCR3 (dupilimumab: asthme, – Anti Integrine DA, polypose) – Agonistes Siglec 8 – Anti TSLP – Anti IgE-omalizumab – Anti CRTH2
MONOCLONAUX ANTI IL-5 ou antiIL5-R SHE IL-5 et PNE LYMPHOÏDES ANTI-IL 5 Reslizumab (IgG4κ ) - Mepolizumab (IgG1κ ) Bloque la liaison de l’IL-5 sur IL5-Rα Rôle attendu: réduction de la production, accumulation et activation des éosinophiles dans le sang et les tissus cibles Benralizumab (anti IL5-R)
EPARGNE CORTISONIQUE DANS LES SHE CORTICODEPENDANTS
CONCLUSIONS ET PERSPERCTIVES Progrès majeurs dans la compréhension des pathologies a éosinophiles Formes clonales Formes réactionnelles-lymphoïdes Avancées thérapeutiques majeures: imatinib dans les formes clonales Identification de nouvelles anomalies moléculaires responsables d’HE clonales Origine moléculaire de la dysfonction lymphocytaire T dans les SHE lymphoïdes Nouvelles thérapies ciblées anti PNE: eotaxine, CCR3, TSLP, IL4-IL-13, IL5, IL5-R….
Merci pour votre attention ! CR Cytopénies auto-immunes Adulte Observatoire Blackfan-Diamond Cohorte DEFI Registre Neutropénies chroniques Enfant Registre proloférations LGL et neutropénies Adulte www.marih.fr - contact@marih.fr
Vous pouvez aussi lire