Art moderne PIASA - Drouot.com
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CONTACT DÉPARTEMENT ART MODERNE ET CONTEMPORAIN Directrice Florence Latieule Tél. : +33 1 53 34 10 03 f.latieule@piasa.fr Constance Perret Tél. : +33 1 53 34 10 02 c.perret@piasa.fr Susanna Mancini Tél. : +33 1 53 34 13 26 s.mancini@piasa.fr Gabrielle de Soye g.desoye@piasa.fr trA enfiedom metnoC ffe n i ar o p Vente N° 2006 Enchérissez en direct sur www.piasa.fr
Art moderne et Contem porain Vente : Mercredi 1er juin 2022 à 18h PIASA 118 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris Exposition publique Lundi 23 mai 2022 de 10 à 18 heures Mardi 24 mai 2022 de 10 à 18 heures Mercredi 25 mai 2022 de 10 à 18 heures Lundi 30 mai 2022 de 10 à 18 heures Mardi 31 mai 2022 de 10 à 18 heures Téléphone pendant l'exposition et la vente +33 1 53 34 10 10 / +33 1 53 34 10 03 Enchérissez en direct sur www.piasa.fr
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix Artistes présentés ADAMI Valerio 25 RAE Fiona 37 ARMAN (Armand Fernandez dit) 15 RANCILLAC Bernard 26, 27 ARUNANONDCHAI Korakrit 36 RICHIER Germaine 04 BASQUIAT Jean-Michel 23 RUSTIN Jean 30 CÁRDENAS Agustín 08, 09 TAKIS (Panayotis Vassilakis dit) 17, 18 CÉSAR (César Baldaccini dit) 13, 14 TÉLÉMAQUE Hervé 24 CHAPMAN Jake & Dinos 33 TOBIAS Gert & Uwe 41 DADO (Miodrag Ðuric dit) 28, 29 TOVAR Iván 10 DUBUFFET Jean 12 UTRILLO Maurice 02 ESTÈVE Maurice 03 VIALLAT Claude 19 FERRER Joaquin 11 VÕ Danh 39 HAINS Raymond 16 WEIWEI Ai 34 HAVEKOST Eberhard 40 WINTERS Terry 38 JONONE (John Andrew Perello dit) 42 ZHANG Huan 35 KIPPENBERGER, Martin 22 LAM Wifredo 07 LÉGER Fernand 06 LEWITT Sol 21 MAJORELLE Jacques 01 NASH David 31, 32 PICASSO Pablo 05 PINCEMIN Jean-Pierre 20 détail lot 03.
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix Né à Nancy en 1886, Jacques Majorelle (1886-1962) est le fils du célèbre ébéniste Louis Majorelle. Baignant dès son plus jeune âge dans le courant Art Nouveau de l’Ecole de Nancy, fréquentant régulièrement les ateliers de son père, c’est tout naturellement qu’il se tourne vers la peinture. A partir de 1903, il fait le choix de s’éloigner de Nancy afin d’entamer sa carrière de peintre à Paris. Passionné par les voyages, il entreprend différents séjours en Espagne, en Italie puis enfin en Egypte en 1910, où il sera profondément marqué par l’art de l’islam. "Scutari", représenté ici, se situe à Üsküdar, un des 39 quartiers d’Istanbul. Majorelle y effectue une halte durant l’été 1912 en revenant en France, à la suite de son deuxième séjour en Egypte. Le cimetière est célèbre, Théophile Gautier lui a consacré un chapître de « Constantinople ». Il y dépeint cette grande nécropole musulmane, qui s’étend sur l’espace de plus d’une lieue en détaillant le tombeau turc traditionnel dans tous ses détails. Ici, Jacques Majorelle fait preuve d’une grande sobriété, en apportant à la composition un sentiment de calme et de sérénité. Pour autant, cette représentation des cyprès traduit d’ores et déjà son attachement pour l’Orient, ses couleurs, ses lumières et ses coutumes. Il s’établira dès 1917, à Marrakech, marquant ainsi le début de son périple à travers le Maroc, et particulièrement l’Atlas. 01 . Jacques Majorelle (1886-1962) Les cyprès du cimetière de Scutari, Constantinople, 1912 01 Au recto : Recto Verso Tempera sur papier contrecollé sur carton fort Signé, daté et situé en bas à gauche Au verso : Etude d'un personnage en manteau Huile sur carton 66,5 × 45,5 cm Provenance : Collection particulière, Paris Bibliographie : F. Marcilhac, A. Marcilhac, Jacques Majorelle, Editions Norma, Paris, 2019, reproduit en couleur sous le n°25 p. 206 et sous le n°39 p. 217 Un certificat du cabinet Marcilhac sera remis à l'acquéreur Il s'agit probablement du seul tableau connu à ce jour d'une vue de Turquie peint par Jacques Majorelle. 15 000 / 18 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix "Maurice Utrillo est le peintre de Montmartre", déclarait Louis Libaude, écrivain devenu marchand d'ar t, dans l'introduction du catalogue de la première exposition de tableaux d'Utrillo en 1913. Dans cette œuvre, Utrillo évoque de façon magistrale l'essence de Montmartre, mais, contrairement aux impressionnistes, qui peignaient leurs sujets à partir d'une observation directe en plein air, le peintre préférait travailler en privé, peignant à partir de cartes postales, de photographies, et souvent simplement de souvenirs. Alfred Werner s'émerveille de la capacité de l'artiste à capturer "l'arôme" de Montmartre : "Les œuvres d'Utrillo montrent clairement au visiteur de la butte Montmartre - où de nombreuses petites rues et bâtiments publics n'ont presque pas changé depuis l'époque de l'artiste, à l'exception de la patine supplémentaire acquise en cinq ou six décennies - que la tâche de l'artiste est de nous révéler un aspect de son sujet qui nous échappe dans l'expérience ordinaire. Aussi terre-à-terre et peu romantique qu'ait pu paraître Utrillo en travaillant sur un morceau de toile ou de carton, il était en fait un poète qui a atteint un équilibre émotionnel, une harmonie intérieure, que l'on n'atteint que rarement. Le voyageur, surtout s'il est pressé, est généralement désorienté par le fouillis d'objets qui réclament son attention. Le peintre-poète, en distinguant un motif, nous fait sortir de la confusion pour atteindre le plus haut degré de clarté de l'esprit." —Alfred Werner, Maurice Utrillo, New-York, 1981, p. 40 02 02 . Maurice Utrillo (1883-1955) Le Castel d'un Philosophe, circa 1915-1916 Huile sur panneau parqueté Signé en bas à droite 24,5 × 32 cm Provenance : Collection particulière, Paris Un certificat de Monsieur Paul Pétridès sera remis à l'acquéreur 25 000 / 35 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix Estève, qui avait exposé en 1942 à la Galerie de France aux côtés des jeunes peintres tels que Bazaine, Le Moal, ou bien encore Manessier, connaît un tournant décisif dans les années de l’après-guerre. Tandis qu’il signe un contrat d’exclusivité avec la Galerie Louis Carré, il commence à avoir un important succès à l’étranger, notamment en Scandinavie. Au début des années 1950, Estève met en place un langage pictural auquel il restera fidèle, qui marque un affranchissement de toute figuration par l’adoption d’un système constructif rigoureux, où les éléments géométriques, transposés en tons plats, sont animés par des tonalités chaudes héritées de Bonnard. Voici les termes en lesquels Estève s’est exprimé sur sa démarche artistique, qui laisse une place importante à l’intuition : « ... Je ne me sers jamais d’esquisse, je peins directement sur la toile, sans dessin préalable. La couleur s’organise en même temps que les formes. Tout se cherche dans le format en chantier... Chaque œuvre est une suite de métamorphoses... En vérité une toile est pour moi une somme de reprises incessantes qui dure jusqu’à ce que je me trouve devant un organisme que je sens vivant. Seule ma sensibilité peut me dire si j’ai atteint ou non cette reconnaissance... Une des choses qui me caractérise le plus est qu’il n’y a pas chez moi d’image préétablie ; pas de forme que je souhaite obtenir a priori sur une toile. Au moment même où je peins, il s’opère un échange, une conversation s’établit entre moi et le tableau au fur et à mesure que celui-ci s’organise... N’ayant plus le spectacle de la nature sous les yeux, ni son souvenir, je me trouve en face de l’art, d’une réalité, d’un objet qui a grandi et qui est plus tyrannique encore qu’un sujet, mais en même temps plus souple, obstiné et ouvert ». —Jean Leymarie, « Préface », in cat. exp. Paris, Grand Palais, Estève, 1986 03 . Maurice Estève (1904-2001) Le Bouquet blanc, 1942 Huile sur toile Signée en bas à gauche Contresignée, datée et titrée au dos 81 × 54 cm Provenance : - Ancienne collection Jacques et Lydie Bazaine - Vente Paris, Millon & Associés, 27 juin 2012, lot 241 - Acquis auprès de cette dernière par l'actuel propriétaire - Collection particulière, France Exposition : Paris, Galerie de France, Douze peintres 03 d'aujourd'hui, 6 février - 4 mars 1943 Bibliographie : R. Maillard, M. Prudhomme-Estève, Maurice Estève, Catalogue raisonné de l'œuvre peint, Editions Ides et Calendes, Neuchâtel, 1995, reproduit en couleur sous le n°186, p.216 30 000 / 50 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix Pomone était la divinité romaine qui veillait sur les fruits et les jardins. Elle était l’épouse de Vertumme, dieu lié au retour des saisons et aux arbres fruitiers. Elle est généralement représentée sous la forme d’une jeune femme portant des fleurs et des fruits. Dans le domaine de la peinture, elle est souvent associée à Vertumme, soit lorsque ce dernier parvient à endormir sa méfiance après s’être changé en vieille femme, soit en couple symbolisant la fécondité ou l’automne. En sculpture, elle figure beaucoup plus souvent de manière isolée et à l’époque antique ou classique, c’est un sujet qui convient particulièrement bien aux statues de jardin (Versailles, Marly…). À l’époque moderne il n’y a guère que Maillol qui ai utilisé ce sujet avec une figure de femme debout tenant une pomme dans chaque main (1912), mais ce n’est là encore qu’une raison factice de représenter un corps féminin. Pour Germaine Richier (1902-1959), au contraire, le côté anatomique disparaît au profit du symbole. Elle a cherché avant tout à évoquer une image de la fécondité avec cette femme aux larges flancs, se gavant de fruits. On est loin des prétextes décoratifs évoqués plus haut et il en résulte une œuvre bien plus riche dans son évocation. —N. Barbier, G. Richier : La Pomone, Musée des Beaux-Arts, Rennes, 1980 "Pomone" dans l'atelier de Germaine Richer © D.R.
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix 04 . Germaine Richier (1902-1959) La Pomone, 1945 Bronze à patine noire Signé et numéroté sur la base : 7/8 Édition de 8 exemplaires Porte le cachet du Fondeur 'Thinot Fondeur, Paris' 79 × 25 × 27 cm Provenance : Collection particulière, Paris Expositions : - Londres, Anglo-French Art Center, Sculpture of Germaine Richier, Engravings Studio of Roger Lacouriere, 1947, un exemplaire similaire - Arnhem, Sonsbeek 52, 1952, un exemplaire similaire - Minneapolis, Walker Art Center, Sculpture by Germaine Richier, 28 septembre - 9 novembre 1958, un exemplaire similaire reproduit dans le catalogue de l'exposition sous le n°1 - Antibes, Musée Picasso, Germaine Richier, 17 juillet - 30 septembre 1959, un exemplaire similaire reproduit dans le catalogue de l'exposition sous le n°93 - Zurich, Kunsthaus, Germaine Richier, 1963, un exemplaire similaire - Arles, Reattu Museum, Germaine Richier, 1964, un exemplaire similaire - Annecy, Château des ducs de Nemours, Germaine Richier, 1967, un exemplaire similaire - Humlebaek, Louisiana Museum of Modern Art, Germaine Richier, 1988, un exemplaire similaire reproduit dans le catalogue de l'exposition sous le n°2 - Paris, Musée d'Art Moderne de la ville de Paris, Passions privées, 1995-1996, un exemplaire similaire reproduit dans le catalogue de l'exposition sous le n°5 Bibliographie : - E. Crispoliti, Germaine Richier, I maestri della scultura, Editions Fratelli Fabres, Milan, 1968, un exemplaire similaire reproduit sous le n°65 - N. Barbier, Germaine Richier : La Pomone, Musée de Beaux-Arts, Rennes, 1980, un exemplaire similaire reproduit en noir et blanc p.2 Un certificat de Madame Françoise Guiter sera remis à l'acquéreur 04 60 000 / 90 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix Au début de l’année 1949, l’historien Pierre Daix1 rendait visite à Picasso à Vallauris, à peine un an et demi après que l’artiste eut décidé de se consacrer au travail de la céramique dans cette commune du Midi. Daix fut surpris de constater que la production céramique de l’artiste « n’avait rien d’un délassement. Qu’il s’agissait d’une nouvelle ouverture dans son art, quelque chose d’aussi important que lorsqu’avec Braque il s’était lancé dans les papiers collés et qu’il lui fallait à tout prix faire avouer à ce nouveau moyen d’expression toutes ses potentialités » En effet, pour Picasso, son travail autour de la céramique n’avait rien d’un passe- temps, et il ne considéra jamais cette activité comme secondaire. Pour lui, la division traditionnelle entre arts majeurs et arts mineurs n’a jamais eu le moindre sens et, pour la création artistique, seule comptait la capacité inhérente aux matériaux et aux langages spécifiques. Dans la céramique, il trouva un énorme potentiel, qui lui permettait, par exemple, d’osciller entre deux et trois dimensions, d’utiliser les objets comme éléments significatifs de l’œuvre finale, de renouer avec une tradition ancestrale et de remonter aux origines de la civilisation, de se délecter de la métamorphose opérée par le feu sur les pièces, ou d’utiliser une série de solutions propres telles que les grafittes, la combinaison de zones émaillées et nues, les patines…, entre autres nombreuses trouvailles. En réalité, l’engouement de Picasso pour la céramique remonte à ses débuts, puisque dès les premières années du XXe siècle l’artiste avait manifesté à de nombreuses reprises son intérêt pour cette discipline artistique. Suite à un concours de circonstances, il faudra attendre l’été 1947 pour voir la véritable éclosion du Picasso céramiste. Depuis lors, il s’adonne à cette discipline avec une telle passion que, pendant un peu plus d’un an, il abandonne pratiquement ses autres moyens d’expression habituels (peinture, dessin, sculpture, gravure…), et se consacre presque exclusivement à la céramique. D’ailleurs, entre l’été 1947 et la fin de l’année 1948, il produira environ 2 000 pièces. Comme l’explique Kahnweiler 2 , « l’opiniâtre passion qui anime Pablo Picasso n’admet pas l’exercice d’un paisible passe-temps ; même sa poésie et son théâtre s’intègrent à son œuvre, font part de son être, au même titre que sa peinture, sa sculpture, sa gravure et sa poterie » 1 Pierre Daix, Les rencontres de Picasso avec la céramique, Picasso, Céramiques, Galerie Beyeler, 1989, n.p 2 Daniel-Henry Kahnweiler, Les sculptures de Picasso, Les Éditions du chêne, 1948, n.p ƒ 05 . Pablo Picasso (1881-1973) Visage de femme, circa 1950 Plaque en terre cuite partiellement émaillée 36 × 34 × 1,5 cm Provenance : - Famille de l'artiste - Ancienne Collection Marina Picasso - Vente Londres, Sotheby's, 2020, lot 314 - Acquis auprès de cette dernière par l'actuel propriétaire - Collection particulière, Londres Cette œuvre est répertoriée dans l'inventaire de la Succession Picasso sous le n°58097 © Succession Picasso 2022 Nous remercions Monsieur Claude Picasso de nous avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre Un certificat de Monsieur Claude Picasso sera 05 remis à l'acquéreur © Succession Picasso 2022 40 000 / 60 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix Fernand Léger (1881-1955) puise des motifs de fleurs, d’insectes et de fruits dans ses œuvres. La couleur est essentielle pour l’artiste, elle est au centre de sa démarche artistique. Pour lui, « La couleur est une nécessité vitale. C’est une matière indispensable à la vie comme l’air et le feu. » L'œuvre intitulée Fleur, circa 1953 est un merveilleux exemple de cette approche de la peinture que l’artiste a décrite dans les années cinquante. Cette composition d’une simplicité trompeuse est en fait une combinaison complexe des formes organiques et diagonales. Léger combine également des formes tridimensionnelles, avec des plans de couleurs plus abstraits qui servent à la fois d’arrière et de premier plan. Plutôt qu’une représentation d’objets simples, le thème de la fleur est une composition, selon les mots de Léger : “relations harmonieuses entre volumes, lignes et couleurs”. 06 . Fernand Léger (1881-1955) Fleur, circa 1953 Gouache sur papier marouflé sur toile Signé du monogramme en bas à droite 49 × 42 cm Provenance : - Galerie Gilbert & Paul Pétridès, Paris - Collection particulière, Nice Exposition : Paris, Galerie Gilbert & Paul Pétridès, Léger, juin 2006, n°20 Bibliographie : Cette œuvre sera incluse dans le Répertoire des œuvres sur papier de Fernand Léger actuellement en préparation par Madame Irus Hansma Une copie de l'attestation d'inclusion de Madame Irus Hansma sera remise à l'acquéreur (l'original ayant été égarée) Un certificat du Comité Léger sera remis à l'acquéreur 06 Note : Cette gouache est une étude pour la céramique intitulée Le tournesol ou le soleil réalisée dans les années 70 par les Ateliers Brice. Un exemplaire est conservé à la Ferme-Musée Fernand Léger à Lisores, Calvados 30 000 / 50 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix Wifredo Lam (1902-1982) passe son enfance et sa jeunesse à Cuba, où il étudie à l’école des Beaux-Arts de la Havane. Fils d’un commerçant chinois immigré dans l’île au XIXe siècle et d’une métisse aux ancêtres venus d’Espagne et d’Afrique, il saura assumer et explorer ces origines riches et complexes. En 1923, Lam embarque pour l’Espagne, où il découvre Van Gogh, Gauguin, Cézanne, Matisse, les expressionnistes allemands, héritage européen qui lui permet de « se retrouver dans tout ce qui a perdu ses ancêtres » (Alain Jouffroy) et l'amène à élaborer un langage aux formes très stylisées. Particulièrement sensible à la nature qu'il cotoie, entouré comme il aime à l’appeler de sa “petite jungle”, il se met au dessin et réalise alors paysages et portraits. En 1923, il expose au salon des Beaux-Arts de la Havane. L’exposition est un succès et lui permet de remporter une bourse pour étudier en Europe. Arrivé à Madrid et déçu de l’enseignement protocolaire de l’Academia de Bellas Artes San Fernando, il se tourne alors vers le Prado où il retrouve les grands maîtres comme El Greco, Vélasquez ou encore Dürer… En 1929, il découvre lors d’une exposition au Jardin Botanico de Madrid, l'œuvre de Pablo Picasso, qui le frappe particulièrement. Ils se rencontrent lors de l’arrivée de Lam à Paris, c’est le début d’une amitié entre les deux hommes et surtout pour Lam, une entrée dans le cercle des avant gardes : Georges Braque, Henri Matisse, Joan Miro. Pierre Loeb organise sa première exposition personnelle en France en 1939. À la déclaration de guerre, Lam se rapproche d’André Breton et des surréalistes qu’il rejoint à Marseille et avec lesquels il embarque pour les Etats-Unis en 1941. Il fait escale en Martinique où il retrouve André Masson et Aimé Césaire qui fondent la revue politique et culturelles Tropiques, puis il s’installe à Cuba pour dix ans, aux côtés de Pierre Loeb, Pierre Mabille et Benjamin Perret. Se rendant à New York régulièrement, Lam y connait un vif succès : il est exposé régulièrement à la Pierre Matisse Gallery, ce qui conduira à l’acquisition par le Museum of Modern Art d’un de ses chefs d’œuvre, La Jungle (1942-1943). Sa peinture est nourrie par les rêves et les visions de l’enfance, par les expériences personnelles ultérieures, par le paysage caribéen ; Il met l’accent surtout sur les mythologies, l’iconographie, les croyances, l’héritage religieux et culturel d’origine africain. Toutes ces sources ont orienté ses œuvres, baignant à la fois dans le cubisme et le surréalisme.
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix 07 . Wifredo Lam (1902-1982) Desnudo en el Balcon, circa 1938 Gouache sur papier marouflé sur toile 92 × 70 cm Provenance : - Collection particulière, Barcelone - Vente New York, Christie's, 18 novembre 2003, lot 40 - Acquis auprès de cette dernière par l'actuel propriétaire - Collection particulière, Paris Bibliographie : L. Laurin Lam, E. Lam, W. Lam, Catalogue Raisonné de l'œuvre peinte, Volume II, 1961-1982, Editions Acatos, Lausanne, 2002, reproduit sous le n°38.86, p. 245, 07 Un certificat de Madame Lou Laurin-Lam sera remis à l'acquéreur. 140 000 / 180 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix Né à Cuba en 1927, Cárdenas présente un talent précoce pour le dessin. Après avoir étudié à l’Académie des Beaux-Arts de San Alejandro, il s’oriente vers la sculpture sur bois en taille directe et bénéficie d’une exposition à La Havane en 1953 où il fait la connaissance de Jorge Camacho. Installé à Paris en 1955, il rencontre André Breton et participe aux expositions des surréalistes : galerie Daniel Cordier (Paris, 1959), D'Arcy's Galleries (New York, 1961), Galerie de L'Œil (Paris, 1965). À leurs côtés, il redonne de la vigueur au caractère spirituel, sensuel et lyrique de son travail, en renouant notamment avec ses origines latino- américaines et africaines. Considéré comme l’un des plus grands sculpteurs du XXe, Cárdenas a toujours consacré une place importante au dessin qui constitue le versant complémentaire et indispensable de son œuvre sculpté. Témoignant d’une recherche de variété dans le choix des supports et des techniques, ses dessins témoignent d’une appréhension de la création globale ainsi résumée par Susan Power dans le texte du catalogue de l’exposition Cárdenas, Mon ombre après minuit. Œuvres sur papier, œuvres sculptées qu’a consacré la Maison de l’Amérique latine, l'année dernière à l’artiste : « Au cours d’une carrière, s’étalant sur cinq décennies, Cárdenas a utilisé alternativement les outils de la sculpture et du dessin, brouillant voire abolissant les frontières entre pratiques spécifiques, afin de réconcilier les antinomies apparentes – noir et blanc, obscurité et lumière, nuit et jour, intérieur et extérieur, inconscient et conscience, rêve et éveil – et d’élaborer un corpus d’œuvres harmonieux, sensuel et cohérent. » La sculpture de Cárdenas, à partir de 1954-1955, marque un tournant important : la découverte d’un totem Dogon l’incite à privilégier la statuaire verticale. Cárdenas est aussi influencé par Arp et par Brancusi dont les sculptures illustrent le thème de l’évolution, de la croissance : on retrouve chez l’artiste cubain le goût pour les rythmes fluides, pour le principe de la métamorphose et des corrélations entre règnes différents de la nature. Mais comme l’a écrit Thierry Dufrêne, « la caractéristique essentielle de l'art de Cárdenas est la continuité de la tresse, la relance rythmique incessante, bref un art de la filiation totémique ». A partir de 1963, Cárdenas séjourne souvent en Italie, à Carrare pour y sculpter le marbre, et à Pietrasanta où il réalise des fontes en bronze afin d’éviter la connotation d'art ethnique associée à la taille du bois. Cárdenas, qui a vécu presque toute sa vie en France, appartenait à la communauté des Montparnos. Il a été l’ami des peintres Wifredo Lam et Joaquin Ferrer, de l’écrivain et poète Edouard Glissant, et proche de nombreuses autres personnalités littéraires telles que José Pierre, André Pieyre de Mandiargues, Jean Leymarie, Emile Langui et Alain Jouffroy, pour ne citer qu'eux. Cárdenas qui a vécu de longues années en France, est revenu vivre à la fin de sa vie à La Havane, où il s’est éteint en février 2001. Il reste l’un des maîtres de la sculpture moderne, au même titre que Brancusi, Arp, Henry Moore et Giacometti.
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix 08 . Agustín Cárdenas (1927-2001) Le repos, 1974 Onyx noir Signé du monogramme et daté sous la pièce Pièce unique 31 × 49 × 30 cm Provenance : - Acquis directement auprès de l'artiste - A l'actuel propriétaire par descendance 08 - Collection particulière, Bruxelles Bibliographie : A. Cárdenas, A. Zillioto, Cárdenas : Sculture : 1947-1997, Skira, Milan, 1997, un exemplaire similaire dans une autre dimension reproduit pp. 103-104 et un détail illustré p.105 Nous remercions Messieurs Timour Cárdenas et Bouba Cárdenas de nous avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre 60 000 / 80 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix « (…) L’élan d’une part (les totems), le repli et la concentration d’autre part (les marbres) sont inséparables d’une ventilation de la matière : parce qu’il y a, bien sûr, des trouées dans le volume sculpté ; mais pour aussi cet abandon à la spirale, au détour sur soi, au mouvement tournant, qui unissent totems et marbres, les bustes resurgis et les grands arbres brûlés, les papillons si légers dans leur masse et les têtes prise dans leur drap de pierre. Le monde que voici participe de l’étiré qui est peut-être, en sculpture, l’art du conjectural. Et se développe en même temps dans l’arrondi qui, marqué, rehaussé d’arêtes, d’épines, de durs ou élégants festons, témoigne ici pour la croissance et la fertilité. D’où l’on peut dire que, toujours, les sculptures de Cárdenas continuent ». —Edouard Glissant, Exposition Cárdenas, Bergame, Galerie Lorenzelli, décembre 1971. 09 . Agustín Cárdenas (1927-2001) Le trèfle à 4 feuilles, 1971 Marbre blanc de Carrare reposant sur un socle en marbre Signé du monogramme et daté sous la pièce Pièce unique 21 × 42 × 27 cm Provenance : 09 - Acquis directement auprès de Joaquin Ferrer par le père de l'actuel propriétaire en 1979 - A l'actuel propriétaire par descendance - Collection particulière, Bruxelles Exposition : Milan, Lorenzelli Arte, Agustín Cárdenas e Natalino Andolfatto, 23 septembre - 30 octobre 2004, un exemplaire similaire dans une autre dimension Bibliographie : A. Cárdenas, J.Pierre, La sculpture de Cárdenas, Editions La Connaissance, 1971, Bruxelles, un exemplaire similaire dans une autre dimension reproduit en noir et blanc sous le n°227 Nous remercions Messieurs Timour Cárdenas et Bouba Cárdenas de nous avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre 20 000 / 30 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix Iván Tovar est né en 1942 à San Francisco de Macoris et décédé en 2020, est un artiste peintre et graveur que l’on rattache au néo-surréalisme. Après une formation académique à l’Institut National des Beaux-Arts de Saint Domingue, il fait la connaissance de Franklin Mieses Burgos, poète surréaliste avec qui il tissera des liens profonds. Il s’installe par la suite à Paris en 1963, et entre notamment en contact avec le peintre Antonio Saura, et le photographe Henri Cartier-Bresson. Dans le milieu parisien, il prend pleinement conscience du surréalisme, en produisant des œuvres aux formes absurdes, organiques, imaginatives, voluptueuses, fluides, avec parfois des éléments épineux flottant en permanence dans un climat de solitude poétique. Ses œuvres sont peuplées de symboles et de scènes chimériques, à la fois anthropomorphiques et animales, presque biomécaniques. Le lien entre la passion de l’artiste pour la poésie et ses compositions est fondamental et déterminant. L'artiste médite son onirisme sur la toile, il esquisse les éléments, peint avec une extrême minutie les couches successives de peinture, laissant la toile reposer pendant des semaines. La fenêtre, la flamme, la sphère, les cornes - symboles surréalistes par excellence -, le mur, la spirale, les courbes, le rectangle, la géométrie hypersensible, les structures charnelles, traduisent la splendeur sensuelle de ses métaphores visuelles. Pour obtenir le rendu sensuel et délicat qu’il désire, Tovar n’hésite pas à faire un réel travail sur les couleurs de ses compositions. L’artiste a pour habitude d’opter pour des fonds noirs, sombres et neutres. L’utilisation de fonds unis était pour l’artiste un moyen de donner la parole à chacune des formes représentées et de mieux les mettre en avant : l’autre élément sur lequel s’est focalisé Iván Tovar est la lumière.
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix 10 10 . Iván Tovar (1942-2020) L'hermaphrodite double, 1971 Huile sur toile Signée et datée en bas à droite 114 × 145 cm Provenance : - Galerie Veranneman, Bruxelles - Transmis par descendance familiale - Collection particulière, Bruxelles Nous remercions Madame Daniela Tovar pour les informations qu'elle nous a aimablement communiquées sur cette œuvre Un certificat de la Fondation Tovar pourra être délivré à la demande de l'acquéreur 40 000 / 60 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix “ Ferrer (1928-2022) montre un attachement à suggérer plus qu’à décrire un espace qu’il maîtrise à l’intérieur de formes souples et distinctes jusqu’à parfois une libre géométrie. Elles s’enracinent les unes dans les autres rappelant une lointaine et silencieuse végétation, dissimulant secrètement l’horizon, alors que l’emploi de tons voilés et fondus suspend un climat quelque peu oppressif, mais qui équilibre l’organisation, vigoureuse dans la sérénité. “ —Catherine Millet - Les Lettres françaises, Paris, 12 juin 1968 11 . Joaquin Ferrer (1928-2022) Communication sensuelle entre la ville et la forêt, 1965 Huile sur toile Signée au dos 249 × 210 cm Provenance : - Acquis directement auprès de l'artiste par le père de l'actuel propriétaire - Collection particulière, Bruxelles - A l'actuel propriétaire par descendance - Collection particulière, Bruxelles Exposition : Paris, Galerie Le Point Cardinal, Joaquin Ferrer : l'espace assiegé, peintures récentes, 11 26 mars - 30 avril 1974 Un certificat de l'artiste sera remis à l'acquéreur 25 000 / 35 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix Dans la continuité de la reprise, avec l’utilisation de nouveaux matériaux, des recherches sur les “Petites statues de la vie précaire”, et de la vaste réflexion sur les sols, entamée depuis plus de deux années (et déjà portée en germe dans nombre d’œuvres antérieures), naît une nouvelle série, les “Matériologies” (1959-1960). Longuement mûrie, elle peut être considérée comme l’aboutissement des travaux sur les sols, leur apothéose. Il s’agit pour le peintre de s’approcher au plus près de ces morceaux de terre riche et brunâtre, qui semblent contenir toute la substance nourricière de l’univers. Par un procédé mimétique mais des moyens artificiels, Dubuffet nous donne à voir comme des épaisses parcelles de terrain découpées, avec leurs reliefs accidentés et leurs gravillons ou pierrailles, qui pourraient presque faire illusion. C’est pourtant de papier d’argent (parfois doré) patiné à la peinture à l’huile sombre, ou de papier mâché coloré dans la masse - telle Messe de terre (Fasc. XVII, n°101) - que sont faits la majorité de ces tableaux. Cette Messe de Terre, qu’ont précédé, entre autres, les Entrailles de Terre, le Gala de Terre, la Joie de Terre, est née de la trituration de la matière où les doigts ont laissé leur empreinte. Il n’y a plus de repère dans ces fragments - lointains rappels des Paysages du mental - qui semblent prélevés à des champs illimités, à un tout continu, et annoncent les développements ultérieurs de l'œuvre. —Sophie Duplaix, Collection Art Moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée National d'Art Moderne, sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007 Jean Dubuffet dans son atelier © D. R.
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix 12 . Jean Dubuffet (1901-1985) Carnaval, novembre 1960 Papier mâché et pâte vinylique sur isorel monté sur châssis 12 Signé et daté en haut au centre Contresigné, daté et titré au dos 46 × 55 cm Provenance : - Galerie Daniel Cordier, Paris - Galerie l'Or du temps, Paris - Acquis auprès de cette dernière par l'actuel propriétaire - Collection particulière, Paris Bibliographie : M. Loreau, Catalogue des travaux de Jean Dubuffet, Fascicule XVII: Matériologies (1958-1960), Éditions Weber, Lausanne, 1969 reproduit en noir et blanc sous le n°144, p. 120 Note : Cette œuvre fait partie de la série dite des Matériologies 100 000 / 150 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix « Quand je fais un Fer, je suis sculpteur ; quand je fais une Compression, je suis artiste » déclarait César à Bertrand Lavier. La célèbre série des « Compressions » de l’artiste fut initiée en 1960, après qu’il découvre fortuitement chez un ferrailleur de Genevilliers une presse hydraulique américaine géante capable d’engloutir la taille d’une voiture. A partir de ce moment-là, il exécutera des Compressions durant toute sa carrière, explorant les possibilités formelles de la presse à la manière d’un outil artistique. Les Compressions des débuts, constituées de matériaux bruts, se distinguent de celles des années 1970, dites « Compressions dirigées », dont César choisissait les éléments constitutifs selon leurs propriétés intrinsèques. Comme le montre notre Compression murale de bidons de vins (1970), qui s’imbrique avec une volonté marquée de composition, de façon à déterminer un bloc cubique animé en surface et le caractère brut de l’opération de presse. Les deux œuvres que nous présentons ci-après, la compression murale Bidon de vins (lot 13) et la Compression Coca-Cola (lot 14) à l’esthétique plutôt soignée, témoignent d’un regain d’intérêt de l’artiste pour les rebuts. Le goût des matériaux usés n’a jamais quitté César dont le travail oscille souvent entre deux pôles, entre un art pauvre et un art plus flamboyant. L'ensemble de ces compressions, à peu près contemporaines, témoigne de cette quête « d’un autre chose » qui ne quittait jamais César, de son perpétuel esprit d’invention, de recherche, et de ses trouvailles inédites. 13 . César (César Baldaccini dit) (1921-1998) Compression murale de bidon de vin, 1970 Bidon de vin murale en fer blanc compressé Signé, daté et situé sur le côté droit 36 × 21 × 8 cm Provenance : - Galerie Fred Lanzenberg, Bruxelles - Acquis auprès de cette dernière par l'ancien propriétaire, en 1974 - Collection particulière, Bruxelles - Collection particulière, Paris Bibliographie : Cette œuvre sera incluse dans le Catalogue raisonné, Tome II, de l'œuvre de l'artiste actuellement en préparation par Madame Denyse Durand-Ruel Cette œuvre est répertoriée dans les Archives de Madame Denyse Durand-Ruel sous le n°1038 Un certificat de Madame Denyse Durand-Ruel sera remis à l'acquéreur 13 30 000 / 40 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix 14 . César (César Baldaccini dit) (1921-1998) Compression Coca-Cola, 1990 Compression de canettes Coca-Cola en aluminium Signé au dos 38 × 19 × 6 cm Provenance : Collection particulière, Paris Cette œuvre est répertoriée dans les Archives de Madame Denyse Durand-Ruel sous le n°8069 Un certificat des Archives de Madame Denyse Durand-Ruel sera remis à l'acquéreur 20 000 / 30 000 € 14
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix 15 . Arman (Armand Fernandez dit) (1928-2005) Hermès, 1981 Bronze à patine verte découpé et articulé reposant sur un socle en marbre Signé et dédicacé sur la base arrière Pièce unique 185 × 33 × 70 cm Provenance : - Atelier de l'artiste - Ancienne collection Jean Ferrero, Nice - Collection particulière, Nice Expositions : - Tokyo, Contemporary Sculpture Center, Arman's sculptures, 1991, un exemplaire similaire dans une autre dimension reproduit en couleur au catalogue de l'exposition p. 19 - Amsterdam, Reflex Modern Art Gallery, Music by Arman, 1992, un exemplaire similaire dans une autre dimension reproduit en couleur au catalogue de l'exposition, n.p Cette œuvre est répertoriée dans les Archives de Madame Denyse Durand-Ruel sous le n°7781 Nous remercions Madame Denyse Durand-Ruel pour les informations qu'elle nous a aimablement communiquées sur cette œuvre Note : Cette œuvre est une épreuve d'essai unique pour le tirage en bronze de la série Fame réalisée en 1990. 15 55 000 / 65 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix Témoins depuis 1949 de l’évolution politique, économique et sociale, les affiches lacérées des Nouveaux Réalistes (Raymond Hains, Jacques Villeglé, Mimmo Rotella et François Dufrêne) souhaitent changer la vision de l’art abstrait, en s’éloignant des moyens traditionnels. A travers un geste libérateur, ces fragments arrachés donnent vie à une vraie composition expressionniste, qui illustre le panorama sociologique moderne. L'œuvre de Raymond Hains que nous présentons ici, à travers ses déchirures et ses publicités détournées, reprend une trame composée de mots qui perdent leur visibilité à force de superpositions, comme une stratification de la mémoire. Artiste polyvalent, Raymond Hains expérimente différentes techniques à partir de 1945, de la photographie abstraite jusqu’aux néons créés en 2005. Toujours à la recherche d’une "nouvelle approche perspective du réel", selon les préceptes de Pierre Restany. Parlant de ses affiches arrachées, Raymond Hains déclare: " Mes œuvres existaient avant moi, mais on ne les voyait pas car elles crevaient les yeux . (...) J'aime les affiches qui ne sont pas signées, c'est plutôt moi qui devrais me signer devant les affiches." —Raymond Hains, cit. par Elisabeth Lebovici, Hains alors, Libération, 2005, n.p. 16 ƒ 16 . Raymond Hains (1926-2005) Sans titre, (Dyptique), 1976 Affiches arrachées, lacérées et marouflées sur double tôle Signées et datées au dos 161 × 212 cm Provenance : Collection particulière, Suisse Nous remercions Monsieur Thomas Hains de nous avoir confirmé l’authenticité de cette œuvre 70 000 / 90 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix « Gai laboureur des champs magnétiques » comme l’a qualifié Marcel Duchamp, Takis a su marier, avec une remarquable créativité plastique, des formes sculpturales inédites avec les forces de la nature et les phénomènes scientifiques. Les aimants ont été son matériau privilégié lui permettant de réinventer les données de la sculpture, en défiant la gravité à laquelle se confronte l’artiste qui travaille avec des matériaux pesants. Autodidacte, il a entamé son œuvre avec des représentations schématiques en fer forgé de figures humaines inspirées par l’art des Cyclades. Mais c’est à Paris, où il arrive au milieu des années cinquante, que son œuvre abstraite apparaît. Calder qui a associé le mouvement aux découpes métalliques abstraites et Giacometti avec ses figures verticales hiératiques vont représenter pour le jeune artiste des exemples à suivre et à dépasser. Le monde industriel, celui des gares et des aéroports, va entraîner Takis (1925-2019), fasciné par ce spectacle, vers des formes dressées vers le ciel, les signaux. Il raconte dans son autobiographie Estafilades que « la gare était un grand centre ferroviaire. C’était une forêt de signaux ; des yeux de monstres s’allumaient et s’éteignaient, des rails, des tunnels, une jungle de fer. Nous avons chassé au désert les symboles sacrés et les avons remplacés par des yeux électriques ». Les signaux, longilignes antennes métalliques prêtes à osciller au moindre mouvement, reçoivent à leur extrémité morceaux de ferraille, objets récupérés ou petites lumières clignotantes. Ils vont constituer le vocabulaire premier de Takis. En les rassemblant et les déployant en autant de bouquets métalliques, il restitue symboliquement le paysage urbain. Mais l’extension du travail sculptural de Takis va trouver un chemin inédit lorsqu’il associera un simple clou à un aimant en le maintenant en suspension : la première Télésculpture est née en 1959 et avec elle les innombrables inventions plastiques que Takis va désormais multiplier, se fondant sur cette énergie invisible. Il réalisera ainsi en 1960, une exposition performance L’impossible : un homme dans l’espace, le poète Sinclair Beiles proclamant son manifeste « I am a sculpture » tandis qu’il est suspendu dans le vide, retenu par des aimants. Murs magnétiques avec des éléments disposés en lévitation, retenus par la seule force des aimants ; sphères suspendues telles des pendules de Foucault mises en mouvement par les électro-aimants ; antigravités et festins magnétiques où le visiteur jette des clous sur des panneaux aimantés ou encore manipule la limaille de fer en créant de véritables fleurs de métal ; cadrans rassemblant des instruments de mesure dont les aiguilles s’affolent stimulées par le courant électrique : ces différentes familles d’œuvres d’une grande originalité visuelle ont en commun de faire appel aux champs magnétiques comme matériaux actifs.
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix Dans les années soixante, Takis expose à la galerie Iris Clert où il voisine avec Yves Klein, Jean Tinguely. Il rencontre aussi Soto, Pol Bury. Il est proche de Jean Jacques Lebel, des poètes de la Beat Generation. Un peu plus tard il rejoindra la galerie de son compatriote Alexandre Iolas où exposent plusieurs des grands surréalistes mais aussi Martial Raysse ou Niki de Saint Phalle. Takis est alors au cœur des avant gardes parisiennes. Il se rend également à New York où il rencontre Marcel Duchamp et est associé à la communauté intellectuelle de l’époque. Invité par le M.I.T., il y développe des recherches associant l’art et la science. L’un des aspects les plus remarquables de la sculpture de Takis est d’y avoir intégré le son sous la forme d’espaces musicaux. Il évoquait déjà son rêve dans Estafilades : « si je pouvais avec un instrument comme le radar capter la musique de l’au-delà ». Takis concevra plusieurs installations musicales comme celles du Centre Pompidou en 1981, « 3 Totems – Espace musical », un théâtre de panneaux musicaux lors de son exposition au Palais de Tokyo, en 2015, qui a rassemblé dans des salles imposantes la plupart des aspects de sa sculpture… En 1993 a lieu à Paris, à la galerie Nationale du Jeu de Paume, la plus grande rétrospective jamais organisée de ses sculptures. La même année il inaugure à Athènes un centre de recherche pour l’art et la science (K.E.T.E.) où ses œuvres sont exposées en permanence… Takis a installé ces dernières années de nombreuses œuvres dans l’espace public comme celles que l’on peut voir sur l’esplanade de La Défense ou à l’UNESCO… » —Alfred Pacquement, Catalogue Art Hellénique, Vente PIASA, 3 juin 2015 17 . Takis (Panayotis Vassilakis dit) (1925-2019) Signal, 1973 Fer peint et objets trouvés Signé sur la base 251,5 × 30 × 33 cm Provenance : - White Cube, Londres - Collection particulière, Grèce Cette œuvre est répertoriée dans les Archives de l'artiste sous le n°S.135 17 Un certificat de la Fondation Takis (K.E.T.E) sera remis à l'acquéreur 70 000 / 90 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN 18 . Takis (Panayotis Vassilakis dit) (1925-2019) Photos : © Xavier Defaix Signal aeolic, 1957 Fer peint Signé sur la base 302 × 310 × 61,5 cm Ø 81 cm Provenance : Collection particulière, Grèce Exposition : Kallithéa, Fondation Stavros- Niarchos,Takis : Cosmos in motion, 23 juin-7 novembre 2021 18 Cette œuvre est répertoriée dans les Archives de l'artiste sous le n°V.SI.070 Un certificat de la Fondation Takis (K.E.T.E) sera remis à l'acquéreur 50 000 / 70 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix “La peinture de Viallat est multiple et toujours surprenante dans la répétition. (...) Il s’agit de bien autre chose que de montrer la matérialité de la peinture, de ses constituants, et de la réduire à ses éléments. Claude Viallat est un peintre dont la force inventive reste aussi grande que lorsqu’il était un jeune homme en colère, à l’intérieur d’un système où il prétend pourtant ne rien inventer. L'œuvre reste ouverte dans toutes ses dimensions.” —Yves Michaud, Claude Viallat, dimensions d’une œuvre, in.cat.expo. Viallat une Rétrospective, Musée Fabre, Montpellier; Somogy, Éditions d’art, Paris 2014, p.185 19 . Claude Viallat (né en 1936) Sans titre, 1973 Colorants mordants sur toile libre 214 × 227 cm Provenance : 19 - Galerie Jean Fournier, Paris - Acquis auprès de cette dernière par l'actuel propriétaire - Collection particulière, Bordeaux Exposition : Bordeaux, CAPC, Dépôt de la pièce en 2019 Un certificat digital de l'artiste sera remis à l'acquéreur 25 000 / 30 000 €
ART MODERNE ET CONTEMP OR AIN Photos : © Xavier Defaix Comme l’affirme l’artiste à propos de cette série : « La couleur par ses polyvalences détruit et reconstruit toutes les figures aussi précises soient-elles. Sa particularité est donc de modifier la perception, d’en troubler la communication ». Le tableau est donc à envisager principalement sous l’angle de la couleur et non sous celui de sa géométrie. La couleur est elle-même la figure. A la perception globale et synthétique de la structure répond une perception stratifiée, prolongée et variée de la couleur, chacune d’elle introduit une temporalité différente suivant l’espace qu’elle occupe et l’autre couleur qu’elle jouxte : « la difficulté est le passage et la contiguïté de la couleur, difficulté dans le tableau, mais elle ne s’observe pas dans la réalité visible du monde. Qui sait assurer passage et contiguïté de la couleur dans un tableau, sait peindre ». —Eric Suchère, FRAC AUVERGNE 20 . Jean-Pierre Pincemin (1944-2005) Composition, 1983 Huile sur papier marouflé sur toile Signé et daté au dos 151 × 110 cm Provenance : - Galerie de France, Paris - Collection particulière, Paris Exposition : Clermont-Ferrand, FRAC Auvergne, 20 collection permanente, un exemplaire similaire Bibliographie : C.Bouyeure, Jean Pierre Pincemin : Là, même dans l'ombre, la lumière..., Cimaise, 1990, un exemplaire similaire reproduit en couleur n.p Un certificat de Madame Françoise Pincemin sera remis à l'acquéreur 20 000 / 30 000 €
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