Scénog - gr Dominique Perrault Architecte Gaëlle Lauriot-Prévost Design
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Scénog 4e édition 18-20 octobre 2019 au Carreau du Temple à Paris Dominique Perrault Architecte & Gaëlle Lauriot-Prévost Design Découverte mercredi gr 16 octobre 2019 11h 12h raphie.
Sommaire 1 Stéphane Corréard 4 Introduction 6 Une scénographie modulaire 8 Un nouveau parcours 8 Une scénographie « zéro déchet » 12 Interview 15 Dominique Perrault 16 Gaëlle Lauriot-Prévost 17 Informations pratiques
Souvent, la vie nous réserve d’incroyables surprises; ainsi Maintenant, je sais, j’ai constaté, que 80% du succès un rendez-vous manqué peut déboucher sur une magnifique de Galeristes vient de sa scénographie. Dès qu’il entre, rencontre. Je ne connaissais pas Dominique Perrault, le visiteur est placé immédiatement dans une relation autre mais j’avais littéralement adoré la maquette de son projet aux galeristes, et aux œuvres. L’accessibilité, la convivialité pour le concours du Centre Pompidou Metz, en 2003. Il n’a pas que nous cherchons à créer, la complicité même, gagné celui-là, comme on le sait. Mais son parallélépipède dans les relations humaines comme dans la relation à l’art, rigoureux, presque austère, avec une grâce unique se soulevait la rencontre véritable autour d’une passion commune, comme un voile de métal en ses quatre angles, pour laisser tout cela se produit immédiatement, dès que le visiteur doit entrevoir une façade de miroir sans tain réfléchissante, s’approcher du premier module métallique pour regarder mais qui laissait circuler le regard. Il reste pour moi inoubliable. ce qu’il y a dans un tiroir, ou dans un rack. Toute prévention, J’avais trouvé alors sa réponse architecturale à la question toute distance, toute affectation, toute pose sont du musée incroyablement sexy. abandonnées sur le champ, laissant la place à un échange Quand j’ai commencé à imaginer Galeristes, à l’automne libre et spontané. 2015, j’ai tout de suite su que le salon aurait lieu au Carreau De nombreux visiteurs me confient s’être sentis du Temple, au cœur d’un quartier de galeries, et de culture. à Galeristes « comme à la maison ». C’est vrai, finalement, Et j’ai tout de suite pensé demander à Dominique Perrault de lui que ces étagères où livres, objets et sculptures se télescopent, donner forme. Ce voile soulevé de 2003 continuait de ou ces œuvres posées à terre, inclinées voire tournées m’habiter : c’est un geste comme ça dont je rêvais. Lors de notre contre la paroi, ressemblent infiniment plus à nos vies que première rencontre, accompagné de Gaëlle Lauriot-Prévost, ces accrochages au cordeau dans ces white cubes immaculés Dominique m’a écouté pensivement pendant quelques minutes et aveuglants. On sait depuis John Cage et le Black Mountain puis, à ma grande surprise, il a tranché : « Je comprends College que « la ligne de démarcation entre l’art et la vie très bien ce que vous voulez faire. J’aime autant que vous doit être conservée aussi fluide que possible ». Grâce ces passeurs indispensables que sont les authentiques galeristes. à Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost, on pourrait Et je sais que leur modèle est malmené. Ça m’intéresse. même ajouter, en paraphrasant Robert Filliou : « L’architecture, On va le faire ». c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’architecture». Quelque temps plus tard, j’ai reçu de leur part un fascicule incroyablement précis, astucieux, inventif, proposant plusieurs Stéphane Corréard réponses, combinables entre elles, à la question centrale de ce projet de salon d’un genre nouveau : comment amateurs et galeristes peuvent-ils vraiment se rencontrer autour des œuvres ? D’emblée, leur projet articulait avec finesse l’idée d’un espace intime, entre le bureau et la réserve visitable, et un parcours ininterrompu, serpentant sans arrêt de l’entrée à la sortie. Et, bien sûr, à ma plus grande surprise, il était déjà tout en métal. Comment dire ? Ce n’a pas été le plus simple, de convaincre des galeristes de rejoindre un salon nouveau, sans cimaises, dans une scénographie 100 % métallique… Mais la force du projet, son évidence, même, a emporté tous les doutes (à commencer par les miens). Puis nous avons travaillé ensemble, pour en parfaire les détails, ajouter des tiroirs ici, des racks à tableaux là, des points de focalisation, appuyés par des lampes d’architecte, etc. C’est dans cette phase que le travail incroyablement subtil de Gaëlle a donné à la scénographie toute sa puissance, et toute sa finesse. Depuis, j’ai appris à détecter, dans leurs projets petits ou monumentaux, d’un fauteuil à un ensemble de tours, comment leurs pensées s’entremêlèrent et se complètent pour exploiter au maximum le potentiel de toutes les variations d’échelle. Et comment leurs architectures peuvent ainsi être à la fois si brutales et si douces. C’est ce qui fait leur charme unique, je crois. 1
Introduction Galeristes au Carreau du Temple, la quatrième édition Galeristes inaugure cette année sa quatrième édition, avec une ambition toujours plus affirmée : rassembler au cœur de Paris, dans la magnifique halle du Carreau du Temple, professionnels de l’art contemporain et publics, en favorisant la rencontre et l’échange direct entre galeristes, visiteurs et collectionneurs confirmés ou en devenir. Imaginé par des collectionneurs, le salon Galeristes est pensé comme un espace de diffusion ouvert à tous les passionnés et curieux. Réunissant 40 galeristes francophones, il se tient désormais en octobre pendant la « semaine de l’art contemporain » qui attire à Paris les amateurs et les professionnels du monde entier, grâce à des événements publics et privés de première importance (grandes expositions muséales, Fiac, etc.). Une scénographie signée Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost Dès sa première édition, Galeristes a confié la conception de sa scénographie à l’architecte Dominique Perrault, sous la direction artistique de Gaëlle Lauriot-Prévost. Le duo, nourrissant de longue date sa pratique de ses rencontres avec artistes et collectionneurs, a développé une scénographie capable de favoriser un contact direct entre le public et les œuvres. Sur le plateau de 1800 m² de la grande halle du Carreau du Temple, la scénographie se déploie à travers un ensemble de modules métalliques, dans un langage industriel contemporain. À l’opposé du « white cube » souvent rencontré dans les galeries et salons, l’installation scénographique se situe à mi-chemin entre le bureau et la réserve cherchant à favoriser une approche plus décomplexée des œuvres et un échange direct entre visiteurs et exposants. 4
Évoquer la réserve, l’organisation d’éléments, dans un langage industriel. Référence: racks de stockage métalliques. Créer une scénographie comme une réserve de galeriste visitable. Référence: rayonnages d’archives. 5
Une scénographie La scénographie est composée d’un ensemble de modules inspirés du design industriel. L’agencement des modules modulaire entre eux permet à chaque galerie de disposer d’un espace personnalisé, créé avec l’architecte et adapté à ses besoins. L’ensemble du dispositif crée une vaste « réserve » ouverte à tous. Inspirés des systèmes d’étagères métalliques industrielles, les modules disponibles sont au nombre de cinq et de mêmes dimensions : une largeur de 1,50 m, une hauteur de 3 m et une profondeur de 70 cm. Chaque module est une variation du même élément, selon l’usage souhaité: étagères, alcôve, réserve, bibliothèque ou mur de présentation. En 2019, en lien avec la nouvelle section baptisée Anthologie de l’art français, un nouveau module fait son entrée dans la scénographie, afin de mettre en valeur les œuvres exposées de façon davantage « muséale ». Ce nouveau module, déclinaison du module d’origine, est deux fois plus large (3m × 3m) et intègre sur toute sa hauteur une cimaise blanche. Fixées sur les modules, des lampes d’architectes (lampes Gras éditées par Dcw Éditions), éclairent ponctuellement les œuvres et participent à l’atmosphère intime de la scénographie. Ponctuellement, des luminaires tubulaires fluos (marque Sfel) mettent en lumière certaines alcôves. Les nouveaux modules de la partie Anthologie sont en revanche éclairés par des projecteurs iGuzzini, intégrés en partie haute de la structure métallique. 6
Mur de présentation Bibliothèque Étagères Alcôve Réserve Cimaise muséale Anthologie de l’art français 7
Un nouveau Le dispositif scénographique offre une grande flexibilité et compose à chaque édition, selon le nombre et la taille parcours des galeries représentées, une scénographie nouvelle. Composé des mêmes éléments, l’espace proposé est nouveau, tout en étant le même, et définit ainsi l’identité du Salon Galeristes. Les modules proposent un choix esthétique affirmé, tout en ayant la sobriété nécessaire à la mise en valeur des œuvres. Également, il autorise l’appropriation de l’espace par chaque galeriste pouvant y ajouter assises et bureau. Pour la quatrième édition du Salon, le dispositif propose un double parcours. Chaque corner, composé d’un nombre variable de modules, forme dans l’espace central de la grande nef une promenade où l’on passe librement de stand en stand, d’une galerie à une autre. Un second parcours, intitulé Anthologie de l’art français, réunit une quinzaine de mini-expositions d’artistes, mises en valeur sur les longues cimaises latérales, composées par les nouveaux modules, sur toute la périphérie de la grande nef. Une scénographie Après chaque édition, tous les éléments de la scénographie, des étagères métalliques aux luminaires en passant « zéro déchet » par le revêtement de sol, sont démontés et stockés, pour être remontés l’année suivante. L’aspect modulaire des éléments et leur solidité participent à une volonté de durabilité valorisée par le Salon Galeristes. Les architectes ont ainsi intégré au processus de conception le souhait de faciliter les étapes de montage, de stockage, ainsi que les possibilités de réemploi de l’ensemble des éléments. 8
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Parcours 2016 · 150 modules Parcours 2017 · 143 modules 10
Parcours 2018 · 116 modules Parcours 2019 · 143 modules · 121 modules étagères · 40 modules Anthologie de l’art français 11
Scénographie L’agence Dominique Perrault Architecture a imaginé un nouvel espace pour accueillir l’Anthologie de l’art français, de Dominique Perrault venant ceinturer la scénographie innovante et habituelle de Galeristes. Architecture On retrouve ainsi tout autour des galeries, des cimaises blanches tenues par des échelles métalliques dans un mobilier d’exposition de type industriel, fidèles à l’esthétique donnée au salon, qui prendra place dans la Grande Halle du Carreau du Temple. Au centre, le parcours conçu toujours d’un seul trait, conduit le visiteur à découvrir toutes les galeries. La présentation des œuvres est ainsi foncièrement liée à un échange direct entre le galeriste et le public, incité à découvrir les particularités de chaque enseigne. Les galeries disposent d’un espace personnel de présentation, bâti sur un principe hybride de bureau et de réserve visitable. Les espaces sont modulables et ainsi chacun conçoit son propre espace singulier à l’aide des modules architecturaux de l’agence Dominique Perrault Architecture. Interview Dominique Perrault Architecture a collaboré avec de nombreux artistes, galeries, musées… et Dominique Perrault aujourd’hui le salon Galeristes. Quel rapport l’agence entretient-elle avec le milieu de l’art contemporain ? & Gaëlle Lauriot- L’agence a toujours entretenu des rapports réguliers, de travail et de complicité, avec le milieu de l’art contemporain, Prévost à travers notamment des projets d’aménagement d’espaces d’expositions ou de scénographies. Le travail développé par Gaëlle Lauriot-Prévost permet de tisser ce lien permanent entre les différentes échelles du projet, de l’architecture aux aménagements intérieurs, de la création de scénographies à celle d’éléments d’éclairage ou de mobilier. Notre pratique s’est toujours nourrie de rencontres avec des artistes, galeristes ou collectionneurs. Il y a plusieurs années, nous avons par exemple réalisé l’aménagement de la galerie Denise René dans le marais. Il y a eu la rencontre avec Françoise et Jean-Philippe Billarant, collectionneurs passionnés d’architecture, pour lesquels nous avions réalisé un bâtiment à côté de Nantes (l’usine Aplix). En 2007 nous avons accueilli au sein de nos locaux, une ancienne fabrique dans le XIe arrondissement, l’exposition d’une partie de leur collection comptant des œuvres signées des plus grands noms de l’art conceptuel et minimal, tels Carl André, Daniel Buren, Donald Judd, etc. Il y a également eu la rencontre avec Yvon Lambert, pour qui nous avons réalisé l’aménagement d’une nouvelle librairie, rue des Filles- du-Calvaire. Gaëlle a conçu pour cet espace un grand meuble bibliothèque en bois, qui longe toute la librairie jusqu’à un petit espace d’exposition, le white cube. La bibliothèque, comme une installation, amplifie la présence des livres tout en étant flexible dans son utilisation. Le mobilier disposé dans l’espace, des modules mobiles de tables carrées en acier brut verni, permet la disposition libre des ouvrages. Nous avons également développé un travail en façade, avec des ouvertures limitées qui scénographient les vues et établissent un rapport intime de l’extérieur vers l’intérieur, donnant à l’espace un statut davantage de galerie que de librairie. 12
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L’art contemporain lui-même rentre-t-il en résonance de mettre en scène les œuvres de façon personnalisée. avec votre pratique d’architecte, et si oui, comment ? Le dispositif offre ainsi une flexibilité, s’adaptant au souhait Notre travail s’est toujours nourri de références issues du galeriste, lui permettant d’occuper 5 modules, 10 modules, de l’art contemporain. Nous apprécions particulièrement etc. Chaque année le parcours, sur la base des mêmes l’art conceptuel et minimal, le choix de volumes simples et de modules, est différent selon le nombre et la taille des galeries matériaux « essentiels », les œuvres qui ouvrent des réflexions représentées. L’élément industriel que nous avons proposé sur les données fondamentales de l’art : ses composantes, est à la fois suffisamment présent pour habiter le lieu son statut, son rapport à l’espace. L’architecture travaille aussi et suffisamment neutre pour ne pas abîmer la vision que sur le rapport des formes à l’espace, à la géographie. Il s’agit l’on a des œuvres. Nous avons souhaité que ce dispositif toujours au départ d’une intervention, d’un positionnement possède une présence et forme un ensemble cohérent. conceptuel, qui se transforme et se complexifie ensuite pour En entrant dans l’espace et même si la scénographie n’est pas devenir une architecture, qui remplit bien sûr d’autres fonctions. exactement la même que l’année précédente, nous sommes En quelque sorte l’architecture que nous développons peut-être chez « Galeristes ». L’idée est aussi d’offrir au visiteur lue comme une architecture conceptuelle, puisqu’il y a bien la sensation d’entrer dans la « réserve » des galeristes, une approche conceptuelle dans le processus de création. afin d’établir une proximité et permettre de faire connaissance Derrière la BnF se cachent par exemple les quatre cubes avec l’art plus simplement, plus directement. L’élément miroirs de Robert Morris (Untitled, 1965). À travers industriel répété, faisant partie par ailleurs de notre langage les recherches sur une architecture inscrite dans le sol et architectural, nous permet d’obtenir cette flexibilité. le sous-sol, une architecture du Groundscape, se lisent aussi des références au Land art. Pouvez-vous nous en dire davantage sur vos futurs Par ailleurs, nous collaborons fréquemment avec des artistes, projets mêlant art et architecture ? appelés à intervenir dans l’architecture. À Naples par exemple, Nous développons par exemple pour le projet de la gare dans le cadre de la création de la station de métro de la Piazza de Villejuif-Institut Gustave-Roussy, dont le chantier Garibaldi, Michelangelo Pistoletto a réalisé le long des quais se terminera en 2024, une collaboration avec l’artiste chilien un grand tableau miroir. Des personnages réalistes figurés Ivan Navarro. Il s’agira d’un travail d’insertion d’œuvre d’art sur le panneau, photos de voyageurs grandeur nature, dans l’architecture, à travers une mise en lumière des plafonds. attendent un train hypothétique et créent ainsi un rapport direct La question de l’art urbain est également développée entre la vie et l’art. Dans le projet de transformation du Pavillon dans notre travail sur les espaces publics du village olympique Dufour au Château de Versailles, l’artiste Claude Rutault a et paralympique planifié pour les Jeux de Paris en 2024. réalisé une œuvre conceptuelle de grande dimension, une série En collaboration avec Jean-Marc Bustamante, de panneaux de marbre de couleurs différentes, aux coupes nous travaillons par ailleurs sur un projet de fondation d’art irrégulières. Ce type d’intervention est à la fois très intéressante à Toulouse, dans un ancien restaurant universitaire construit et souvent difficile, car l’œuvre doit dialoguer avec l’architecture dans les années cinquante par un disciple de Le Corbusier, tout en s’adaptant à ses importantes contraintes d’usage, sur l’île du Ramier. dans des espaces souvent très fréquentés. Enfin, nous développons depuis de nombreuses années un rôle de conseil et de suivi au sein de la Cour de Justice Vous avez vous-même un rapport quotidien à l’art, de l’Union européenne, dont la dernière extension comme nous pouvons le constater dans vos bureaux sera achevée à l’automne 2019. La Cour a, peu à peu, avec la présence d’un grand néon de Bertrand Lavier constitué une remarquable collection d’œuvres d’art, prêtées ou encore une œuvre de Felice Varini. Pouvez-vous par différents États membres ou musées, représentatives nous en dire davantage ? de la diversité et de la richesse du patrimoine culturel européen. L’art fait partie de notre quotidien, de notre environnement Nous avons travaillé à cartographier le positionnement de travail, il nous intéresse et nous questionne. Dans nos anciens de ces œuvres au sein de l’architecture du palais locaux de l’hôtel industriel Berlier, Claude Rutault avait réalisé et participons au comité de sélection qui valide leur choix une œuvre de sa série « Dé-finition/Méthode – la peinture et leur positionnement. Par exemple, la grande galerie mise à plat ». Ce qui l’intéressait était l’absence de murs de la Cour accueille un penseur de Rodin. Il y a aussi dans l’espace, puisqu’il n’y avait que des façades vitrées. des triptyques du peintre André Hambourg, des œuvres Claude Rutault avait couvert des tables de toile brute d’Antonio Costa Pinheiro ou du sculpteur italien Giacomo et de plaques de verre qui, en reflétant les façades vitrées Manzù… C’est, de la part de cette institution publique, et le paysage, créaient comme une peinture abstraite. L’agence une formidable démarche qualitative de par son souci a vécu avec cette installation et nous pouvions même travailler de garantir un juste rapport des œuvres d’art à l’architecture dessus. Il faut pouvoir vivre avec l’art ! et réciproquement. La scénographie innovante de Galeristes conduit le visiteur à découvrir toutes les galeries successivement, dans un format particulier, entre le bureau et la réserve visitable. Comment avez-vous conçu ce parcours ? Le projet de scénographie est parti d’une discussion sur le constat qu’une galerie d’art peut constituer un espace intimidant. L’effet « boîte blanche » peut tenir à l’écart le visiteur novice. Nous avons donc cherché à définir un parcours, une promenade, à partir d’éléments modulaires industriels, des étagères de métal, permettant à chaque galerie 14
Dominique Perrault Lauréat du grand prix Praemium Impériale, membre de l’Institut, Dominique Perrault, architecte et urbaniste français, est également engagé dans divers champs de recherches expérimentaux. Fondateur de Dpax (une plateforme de recherche multidisciplinaire visant à explorer l’architecture selon différentes perspectives, et surtout en phase avec les grandes évolutions métropolitaines globales) ainsi que de Dpa Lab (un laboratoire de recherche et d’innovation sur les matériaux), Dominique Perrault est également Professeur et directeur du Sub Lab, le laboratoire d’architecture souterraine à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne en Suisse. En 2016, il a publié l’ouvrage théorique Groundscapes, autres topographies (éditions Hyx) dans lequel il développe le concept d’une architecture souterraine où il s’agit d’inscrire des lieux de vie dans l’épiderme du sol. En parallèle à l’ensemble de ces recherches, il met en place en 2018 un enseignement théorique et pratique, totalement novateur et de fréquence annuelle : Le Mooc (Massive Open Online Course) abordant l’architecture du Groundscape. Depuis la Bibliothèque nationale de France (98), ses projets majeurs incluent le Vélodrome et la Piscine olympique de Berlin (99), le Centre Olympique de tennis de Madrid (2009), l’université féminine d’Ewha à Séoul (2008), la Grande extension de la Cour de Justice de l’Union Européenne au Luxembourg (2008) ou encore la tour Fukoku à Osaka (2010) et la transformation de l’hippodrome de Paris Longchamp (2018). En matière d’architecture verticale, il s’est également distingué en 2014, avec la livraison de la DC Tower 1, la plus haute tour d’Autriche à Vienne. Il a mené par ailleurs, des projets de réhabilitation du patrimoine, comme le réaménagement du Pavillon Dufour au Château de Versailles (2016) et l’îlot de la Poste du Louvre à Paris qui sera livré au printemps 2020. Parmi les projets urbains, citons la mission Île de la Cité, étude urbaine commandée en 2015 par François Hollande, Président de la République et portant sur l’avenir du site à l’horizon 2040, ainsi que le Village Olympique et paralympique des Jeux Olympiques de Paris en 2024. 15
Gaëlle Lauriot-Prévost Architecte, designer et scénographe, Gaëlle Lauriot-Prévost est également associée de l’agence Dominique Perrault Architecture dont elle est directrice artistique. De la complémentarité des deux créateurs, résulte une parfaite maîtrise de la qualité architecturale, de l’échelle urbaine à celle du détail. Les aménagements intérieurs de la Bibliothèque nationale de France (1998), le Centre Olympique de tennis de Madrid (1999), la Grande extension de la Cour de Justice de l’Union Européenne au Luxembourg (2008) ou encore le Grand théâtre des Cordeliers à Albi (2014), comptent parmi les grands projets où elle a développé l’emploi inédit de gigantesques tentures en mailles métalliques, de même que des luminaires hors du commun, insérés avec exactitude dans chacune des architectures, telles des installations artistiques spécifiques. Les assises et les mobiliers qu’elle dessine sont pensés dans le même esprit de faire corps avec chacun des projets, tous relevant d’une grande rigueur. En collaboration avec Dominique Perrault, elle développe des recherches, tant des points de vue techniques qu’esthétiques sur la maille industrielle transformée en matière d’architecture comme dans les drapés métalliques du Pavillon Dufour au château de Versailles, réaménagé en 2016, dans la Drape House, un minipavillon installé en 2018 dans le musée d’art contemporain de Kinare au Japon, pour accueillir des installations ou des performances artistiques. De même, dans la série de luminaires In the tube 360°, la maille, fine comme de la dentelle de tulle, est déclinée sous de multiples formes. À la fois, précise, poétique, baroque et généreuse au travers de créations atemporelles, Gaëlle Lauriot-Prévost décline et transpose matières et lumières dans des interventions toujours redessinées selon chaque situation. Du calepinage des revêtements aux détails de fixations, de la consistance de la lumière au comportement sonore de l’espace, son attention est totale. 16
Informations Contact Presse DPA Camille Abeille pratiques cabeille@perraultarchitecture.com Contact Presse Agence Communic’Art Paula Wateau pwateau@communicart.fr +33 (0)1 43 20 10 20 +33 (0)6 83 84 61 22 Galeristes facebook.com/galeristes twitter.com/galeristesparis instagram.com/galeristes galeristes.fr Le Carreau du Temple 4, rue Eugène-Spuller 75003 Paris SpMillot’19 17
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