BAROMÈTRE DE L'INNOVATION AGROALIMENTAIRE - 2017-18 2E ÉDITION - VALORIAL
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ÉDITO VALORIAL & KPMG L’agroalimentaire vit aujourd’hui une profonde mutation de ses généraux (39 %), des directeurs et responsables R&D (42 %), des modes de pilotage de l’innovation, à l’instar de ce qu’il a connu directeurs et responsables innovation (12 %), et autres profils (7 %). dans les années 80 en matière de management de la qualité. L’étude avait 4 objectifs majeurs : Mais la comparaison s’arrête là ! Cette révolution est beaucoup • préciser la place accordée à l’innovation plus rapide, accélérée en cela par la transformation numérique dans la stratégie et l’organisation des entreprises, qui percole dans toutes les fonctions vitales de l’entreprise. • caractériser et mesurer les outils et méthodes Elle est aussi plus complexe ; la performance du management mis en œuvre tout au long du processus d’innovation, de l’innovation relevant d’un subtil dosage, avec un équilibre • fournir des éléments de benchmark aux entreprises permanent à trouver entre rigueur-normalité et créativité- participantes, sérendipité. Bien présente dans toutes les entreprises, • identifier les bonnes pratiques pour améliorer elle peut être en cours, bien avancée, ou juste lancée, la performance de leur processus d’innovation. mais elle est profonde, irréversible et indispensable. Les échanges, basés sur un guide d’entretien commun à tous, Mieux manager ses projets d’innovation est donc un enjeu permettaient aux interlocuteurs de s’autoévaluer sur différents fort pour les entreprises agroalimentaires du Grand-Ouest. items complétés de nombreux commentaires qualitatifs. C’est ce que révèle notre 2e Baromètre de l’innovation agroalimentaire Valorial-KPMG. Les entreprises rencontrées, représentatives des IAA au niveau national, sont de toute taille, tout secteur, tout type d’actionnariat. La première édition, en 2014, avait permis de comprendre la À noter qu’aucun effet lié au secteur d’activité n’a été détecté place de l’innovation dans la stratégie des IAA et d’identifier les à l’issue de l’analyse des 60 entretiens. principaux enjeux et verrous auxquels les entreprises faisaient Nous tenons à remercier chaleureusement les interlocuteurs qui face. Ainsi, les pistes de réflexion issues de ce premier baromètre nous ont accueillis dans leurs entreprises, nous faisant partager étaient organisées autour de 3 piliers : « Innover plus », « Innover leur passion pour l’innovation. Nous espérons que cette restitution mieux » et « Innover avec ». Nous avons choisi, pour cette reflètera la qualité de nos échanges, et contribuera à alimenter 2e édition, de nous focaliser sur le pilier « Innover mieux ». vos réflexions pour optimiser votre management de l’innovation. Pour ce 2e baromètre 2017, 60 entretiens ont été menés entre avril et juillet 2017 dans les IAA du Grand-Ouest (Bretagne, Compétitivement vôtre, Pays de la Loire, Normandie), sans lien avec l’échantillon de Jean-Luc Perrot, Directeur de Valorial la 1re édition. Les personnes interviewées sont des directeurs Vincent Broye, Associé KPMG 2
AU MENU ! p. 4 310 g de cadre méthodologique p. 7 50 cl de stratégie & d'organisation pour innover p. 15 120 g de pratiques & outils pour mieux innover p. 39 1 pincée d’indicateurs de performance de l’innovation p. 42 1 zeste de numérique dans le processus d'innovation p. 44 Bien mélanger, cuire à 180° C & régalez-vous d’une synthèse saupoudrée de recommandations 3
Le cadre méthodologique 4
Agrial Lunor La Ferme Diana Food du Mesnil La Normandise Lis France Deltavit Biscuiterie Lou Crêperie Jarnoux de l'Abbaye Valorex SICA Solina Group Les Craquelins Inodry de Saint-Malo Blini Euralis Daunat Secrets Groupe de famille Traiteur de Paris Bel Les Celliers Associés Loc Maria Groupe Even Biscuits Avril Tromelin Lactalis Nutrition Savéol Soreal Fantou Pâtisserie Gartal Baillon Mareval Hénaff Alland & Robert SILL Entreprises TAM Saupiquet Groupe Poult Mix Buffet Bahier Altho BCF Life Sciences Neovia L.D.C. Merci ! Groupe Jean Floc'h Elivia Cyranie Terrena Les Côteaux IDENA Nantais L' Abeille United CES ENTREPRISES DU Biscuits Europe Snacks Aquasel GRAND OUEST ONT NOURRI LA PRODUCTION DU 2e BAROMÈTRE Miti Gendreau DE L'INNOVATION VALORIAL-KPMG 5
PROFIL DES ENTREPRISES RENCONTRÉES EFFECTIFS APPARTENANCE À UN GROUPE 33 % 49 % 18 % Non Oui ME 46 % 54 % TPE & PE TPE et PE : < 50 personnes ETI ME : 50 à 249 personnes & GE ETI et GE : > 250 personnes STRUCTURE DE L’ACTIONNARIAT CHIFFRE D’AFFAIRES 2% 42 % 40 % 16 % 51 % Privé type familial 23 % Privé type financier 19 % Coopérative 7 % Autres < 2 M€ 2 - 49 M€ 50 - 1 499 M€ > 1 500 M€ 6
La place de l’innovation dans la stratégie & l’organisation de l'entreprise 7
3 PRINCIPALES STRATÉGIES D’INNOVATION MARKET TECHNOLOGY READER DRIVER Les innovations dans les IAA sont en très grande majorité des Les entreprises interrogées estiment être à 18 % dans une innovations tirées par le marché (elles estiment être à 74 % stratégie de « Technology driver » qui consiste à développer des Market reader), ce qui constitue un marqueur fort du secteur. produits/services avec une grande valeur ajoutée technologique. Cette position de « Market reader » repose sur une écoute des Leur processus d’innovation mise alors sur une R&D intense. demandes et des besoins exprimés par les clients, de sorte à Par exemple, les acteurs positionnés sur le marché des ingrédients orienter la R&D selon ces demandes. se disent être majoritairement Technology driver. Ils s'appuient sur les technologies pour fonctionnaliser leurs produits. • Peu risquée • Génère moins de profit car limitée à l’innovation • De nombreux outils et méthodes incrémentale et à la au service de cette stratégie • Propice à l’innovation radicale Stratégie la plus coûteuse : personnalisation des existent (études de marché, les investissements en produits • Grande valeur ajoutée perçue remontées clients, panels…) R&D sont importants • Bloque très souvent par le client si l’entreprise l’innovation de rupture démontre scientifiquement l’efficacité de son innovation NEED SEEKER L’approche « Need seeker », qui consiste à anticiper les besoins et usages futurs de sorte à être le premier à sortir un produit Si l’on observe des success stories qui réponde à ces besoins encore non exprimés, est une stratégie pour les 3 stratégies, les observatoires encore trop peu répandue au sein des IAA interviewées. Ainsi de l’innovation dans le monde laissent en moyenne, les entreprises interrogées estiment n’être qu’à 8 % néanmoins à penser que la stratégie dans une approche Need seeker. de Need seeker est aujourd’hui la plus performante en matière d’innovation. • Propice à la génération • Repose souvent sur un/des Cette stratégie s’avère également d’innovations de rupture centrées visionnaire(s) dans l’entreprise sur les usages et sur les qualités plus avantageuse en termes de retour • Des outils et méthodes encore fonctionnelles des produits peu nombreux et faiblement sur investissement. • Génère beaucoup de profits en diffusés pour servir cette stratégie cas de succès du fait de la position (plateforme de crowdsourcing, de leader sur le marché personas, lead user…) 8
Quelle proportion de vos innovations provient d'une stratégie Market reader, Technology driver, et Need seeker ? “ a différenciation de l’entreprise “On essaie de casser les codes a été créée par la techno et après du marché à partir des besoins on a poussé le produit. " et usages non satisfaits. " Changement radical “ es gens ne savent pas ce qu’ils veulent tant qu’ils ne l’ont pas sous les yeux. Voilà IMPACT ENTREPRISE pourquoi je ne m’appuie jamais sur les TECHNOLOGY études de marché. Notre tâche est de lire DRIVER ce qui n’est pas encore écrit sur la page. ” Steve Jobs 18 % L'enjeu des IAA est de trouver le bon dosage entre projets NEED d'innovation incrémentale qui SEEKER alimentent leur activité actuelle, MARKET READER 8% et projets d'innovation de rupture qui préparent l'avenir 74 % de l'entreprise. IMPACT CONSOMMATEURS Changement “Aller vers des choses radical Changement qui marchent. " incrémental 9
QUELLE STRUCTURATION OPÉRATIONNELLE ? On entend par structuration opérationnelle une combinaison de trois composantes majeures et complémentaires qui, si elles sont bien dosées Alignement et maîtrisées en entreprise, permettent un stratégique déploiement opérationnel efficient. 4,1/5 En premier lieu, il paraît évident qu’une entreprise ne peut pas couvrir tous les champs de l’innovation au risque de se disperser. Formalisation Culture créative Ainsi, un alignement stratégique des axes & appropriation & ouverture d’innovation s’impose, ce qui limite l’apparition du processus de goulets d’étranglement d’un point de vue opérationnel. Par ailleurs, la formalisation des processus d’innovation et de gestion de projets, 3,7/5 permettant aux salariés de s’appuyer sur des 3,1/5 outils et méthodes pour déployer efficacement l’innovation, sont aussi essentiels. Enfin, comment imaginer une structuration opérationnelle sans cultiver une ouverture d’esprit et des démarches de créativité au sein de l’entreprise ? Ce sont sur la maîtrise de ces trois composantes que les entreprises rencontrées se sont auto- évaluées (cf note moyenne sur 5 sur le schéma ci-contre). 10
Vos axes d’innovation sont-ils le reflet de la stratégie d’entreprise ? De manière générale, les entreprises s’auto-évaluent très favorablement Moyenne (moyenne de 4,1/5) et il n’y a pas d’effet « taille d’entreprise » sur la nature 4,1/5 des réponses. L’innovation devient de plus en plus un pilier de la stratégie globale “ a seule raison d’être, 5 c’est d’être différent ; 36 % 4 45 % des entreprises. Il y a une vraie prise de conscience, au sein des IAA, 3 14 % que l’innovation confère des avantages compétitifs. pour être différent, 2 5% il faut innover. ” On observe cependant quelques points d’amélioration majeurs : 1 0% 0 0% Pour les entreprises qui ont mené, Pour la majorité des TPE et PME, la Quelques entreprises interrogées ces dernières années, des réflexions stratégie et les axes d’innovation paraissent n’ont pas de stratégie d’innovation : visant à clarifier leur projet stratégique, évidents pour la Direction Générale • soit parce qu’elles se laissent il reste encore difficile pour plus de la mais ils ne sont malheureusement pas délibérément porter par leur marché, moitié d’entre elles d’énoncer clairement suffisamment diffusés et partagés avec • soit parce qu’elles n’ont pas pris leurs axes d’innovation de manière les salariés, ce qui crée souvent des conscience de l’intérêt d’une démarche concrète. Un travail de formalisation tensions dans le déploiement opérationnel. stratégique et fonctionnent avant tout et d’alignement des axes d’innovation selon le feeling du/des dirigeants. avec la stratégie globale d’entreprise ”On passe parfois un temps reste donc d’actualité. considérable en R&D sur “ ’intuition, c’est le privilège des projets qui n’en valent des directeurs généraux. ” ”On a plus d’idées que pas la peine ! “ de capacité de production. Il faut qu’on se recentre Dissonance entre la place grandissante sur notre business principal. “ qu'occupe l'innovation dans la stratégie des entreprises et leur capacité d'en énoncer clairement sa déclinaison en axes d'innovation. 11
es processus d’innovation et de gestion de projets innovants sont-ils formalisés et appropriés par les salariés de l’entreprise ? Moyenne 3,1/5 On note une plus grande disparité dans les notations des entreprises mettant en avant différents degrés de maturité dans la mise en place d’un processus d’innovation : 5 13 % 4 29 % 3 34 % 2 14 % 1 5% Les entreprises aux notes moyennes Les entreprises pour lesquelles 0 5% (soit 48 % avec une note de 2/5 ou 3/5) l’auto-évaluation est basse (soit 10 % avec sont très souvent celles qui viennent une note de 0/5 ou 1/5) sont très souvent Les entreprises qui se sont bien de réaliser une réflexion stratégique des entreprises de taille modeste (TPE et notées (soit 42 % avec une note de et qui doivent encore franchir cette PE), dont le besoin de structuration ne se 4/5 ou 5/5) sont : étape de mise en place d’un processus fait pas ressentir. • soit celles qui ont clarifié leur stratégie organisationnel adapté. d’innovation et qui ont su/eu le temps “On est beaucoup dans de la décliner de manière opérationnelle “ ’entreprise met en place l’humain, mais avec un minimum en mettant en place l’organisation un plan d’actions pour de formalisation.” et les outils et méthodes adaptés, processer l’innovation.” • soit celles dont les axes d’innovation ne sont pas forcément clairs mais qui ont organisé tout ou partie du Les 2 leviers majeurs qui incitent processus pour gérer un portefeuille les entreprises à formaliser et déployer abondant de projets. un processus d’innovation sont : • la volonté de rendre l’innovation plus performante, “ es outils viennent après l’acculturation.” • et/ou l’accroissement de la taille et des effectifs de l’entreprise. 12
’ouverture d‘esprit et la créativité font-elles partie de la culture d’entreprise ? En moyenne, l’ouverture d’esprit et la créativité sont considérées comme plutôt bien ancrées Moyenne dans la culture des entreprises (note moyenne de 3,7/5). 3,7/5 Sa traduction opérationnelle dans les entreprises reste néanmoins variable. On observe 5 25 % ainsi 3 cas de figure : 4 39 % 3 21 % 2 13 % 1 2% Quelques actions ponctuelles Certaines entreprises, généralement 0 0% d’ouverture sont mises en œuvre (¼ de grande taille, se sont attachées, des entreprises rencontrées) : adhésions ces dernières années, à structurer La direction impulse l’ouverture, à des clusters et pôles de compétitivité, l’innovation en interne pour la rendre plus promeut l’innovation collaborative, 1res séances de créativité… performante. Elles atteignent aujourd’hui encourage la créativité et fait en sorte L’enjeu majeur réside désormais dans des limites qui les conduisent à que ces dimensions fassent partie des le fait d’ancrer ces dimensions dans réorienter leurs pratiques vers plus valeurs de l’entreprise. la culture des entreprises et dans les d’ouverture. pratiques des salariés. “ ’innovation est l’affaire “On est allés trop loin dans de tous. ” la structuration, on a besoin “Il faut aller chercher les idées d’apporter un peu d’oxygène. ” à l’extérieur de l’entreprise. ” Il est essentiel pour une entreprise de structurer ses pratiques tout en apportant régulièrement de l'aération (nouvelles méthodes, créativité, open innovation, décloisonnement…). 13
QUI PILOTE L’INNOVATION ? 26 % Organisation adhoc décloisonnante 39 % Le pilotage Direction générale : de l’innovation : Directeur général seul ou CODIR une tendance au ou Conseil d'administration décloisonnement ou organe de gouvernance fonctionnel mais aussi hiérarchique La mise en place de ces organisations décloisonnantes est une vraie tendance depuis quelques années, dont la vertu première est de transversaliser l'innovation. 19 % “Gagner un niveau hiérarchique 16 % Service R&D en management, faire participer 2/3 de ces entreprises sont des PME Marketing / des gens opérationnels. ” et 1/3 des ETI ou Grandes entreprises. commerce Ce caractère décloisonnant est plus Le rattachement à la Direction générale ou moins prononcé, allant du binôme traduit : R&D/marketing au service ou maison/ • pour certaines entreprises, le caractère centre de l’Innovation complètement stratégique accordé à l’innovation, transversal. Ces organisations, au-delà • pour d’autres (PME essentiellement), le de piloter, animent et diffusent manque de management intermédiaire. l’innovation dans l’entreprise pour que « l’innovation soit l’affaire de tous ». Dans ces cas, l’innovation est souvent La prise en main de sujets d’innovation restreinte au périmètre du service en par différentes équipes dans l’entreprise question. La diffusion de l’innovation est de plus en plus encouragée. On parle aux autres fonctions de l’entreprise d’« Empowerment ». est dans certains cas limitée. “Mettre tout le monde dans la boucle dès la conception. ” 14
Les pratiques & outils pour mieux innover 15
Les 5 UN PROCESSUS D’INNOVATION Jalons CYCLIQUE ET ITÉRATIF du processus d’innovation 1 2 La génèse Le choix des idées des concepts Il y a 2 ans Aujourd’hui NO GO ! Il y a 2 ans Aujourd’hui 2,6 3,3 2,5 3 NO GO ! 5 5 Feedb ack 3 ! grea t j ob 3,3/5 3/5 Feedback Le développement k Feedbac Il y a 2 ans Aujourd’hui 2,9 3,5 5 Les nombreuses interactions internes NO GO ! back d et externes à l’entreprise ainsi que les Fee nombreux feedbacks entre les phases 3,5/5 amont et les phases aval (ex : reporter un 3,1/5 projet à plus tard si son niveau de maturité NO GO ! ac est insuffisant, repartir en R&D quand ça Feedb k ne passe pas sur les lignes de production…) observés dans les entreprises nous amènent 5 3,3/5 La mise à représenter ce processus de manière en marché cyclique et « tourbillonnaire ». 4 NO GO ! Il y a 2 ans Aujourd’hui 2,7 3,1 Ce processus peut aussi être « élastique » : il 5 s’accélère ou se ralentit, se tend et se détend L’industrialisation au gré des demandes des clients, de la pression Il y a 2 ans Aujourd’hui 2,8 3,3 concurrentielle ou des aléas internes. 5 16
L’évaluation réalisée dans ce baromètre QUE S’EST-IL PASSÉ DEPUIS 2 ANS ? 2017 s’apparente à celle réalisée en 2014. La marge de progrès la plus importante depuis 2 ans a été réalisée sur la génèse des opportunités et des idées. Beaucoup d’initiatives visant à structurer cette étape ont en effet été mises en oeuvre et Ainsi, les 2 jalons que les IAA estiment les entreprises ont commencé à adopter de nouveaux outils, méthodes le moins bien maîtriser sont : et pratiques pour favoriser l’émergence d’idées de projets d’innovation Le choix des concepts (cf. jalon 1, p. 18). La mise en marché En revanche, la mise en marché des innovations reste le jalon pour lequel les entreprises estiment avoir le moins progressé depuis 2 ans. La difficulté première réside très souvent dans le fait de ne pas avoir de contact direct avec le client final. Les IAA se jugent plus performantes QUELS PROGRÈS MAJEURS ET QUELS PROGRÈS MINEURS sur les 3 autres jalons : LES IAA ENVISAGENT-ELLES POUR LES 2 ANS À VENIR ? La génèse des idées Le développement Marge de progrès la plus forte Marge de progrès la plus faible L’industrialisation Évaluation et choix des concepts Mise en marché • Les entreprises ne savent pas encore • La marge de progression attendue Concernant la génèse des idées, les IAA suffisamment « tuer des projets » est plus faible que pour les autres estiment que « ce ne sont pas les idées et estiment manquer d’outils et étapes. Les raisons évoquées qui manquent », leur principale difficulté méthodes pour cela. Cette difficulté oscillent d’une part entre le manque étant de sélectionner les « meilleures pour filtrer les « bons projets » peut de ressources (RH et financière) idées » pour les conduire vers les aussi parfois mettre en évidence affectées à cette étape et d’autre prochaines étapes. une fausse bonne maîtrise du jalon part une difficulté à sortir de leurs La forte culture industrielle et la forte précédent. En effet, le manque cadres de référence (marché, univers appétence pour l’expérimentation et la de clarification et d’alignement concurrentiels, méthodes utilisées…). R&D des IAA expliquent en grande partie stratégique des axes d’innovation NB : les personnes interviewées n’étant, pour la leur bonne performance sur ces phases conduit l'entreprise à avoir trop plupart, pas ou peu impliquées dans l’étape de mise en marché, elles n’avaient pas nécessairement de de développement et d’industrialisation. d'idées qui viennent de partout sur vision claire sur les leviers à activer pour améliorer tous les sujets. Cette situation rend cette étape. La mise en marché demeure une difficile et fastidieux le travail de étape insuffisamment maîtrisée, le lien sélection. avec les consommateurs finaux étant généralement insuffisant. 17 17
1 La génèse VOUS NE MANQUEZ PAS D’IDÉES, EST-CE RÉELLEMENT des idées UNE BONNE CHOSE ? La génération des idées peut être alimentée par différents canaux complémentaires les uns Notes moyennes de Graphes indiquant les différents degrés de maîtrise des autres, et interpellant les différents services l'ensemble des répondants des 5 items concourant à la génèse des idées d'une entreprise. Écoute & 58 % 35 % 7% LES ÉCHANGES ORAUX ET LES 3,5/5 INTERACTIONS ENTRE LES HOMMES remontées terrain PRIMENT SUR UNE ORGANISATION 37 % STRUCTURÉE DES INFORMATIONS Actions de 3,0/5 44 % 19 % créativité DE VEILLE L'écoute et les remontées terrain (commerciaux, Veille 33 % 61 % 6% retours de salons…) est l'item le mieux maîtrisé 3,0/5 pour faire émerger des idées. Plus de 90 % des informationnelle entreprises rencontrées estiment bien, voire Décloisonnement 40 % 46 % 14 % très bien le maîtriser. Le partage des éléments & ouverture des 2,9/5 via des échanges oraux informels est la pratique équipes la plus répandue et jugée comme étant la plus Études de marché satisfaisante. 2,5/5 36 % 27 % 37 % & tendances En effet, si l’on parle beaucoup d’outils numériques pour faciliter le partage Bonne maîtrise Moyenne maîtrise Faible maîtrise d’informations, beaucoup d’interlocuteurs rencontrés estiment que l’échange entre humains est primordial car il permet d’aller 18
plus loin et plus vite dans le partage, créativité. Elles utilisent ces méthodes de il permet de reformuler et de saisir des manière encore très ponctuelle évoquant nuances que les outils informatiques le manque de temps, de méthodes ou seuls ne peuvent pas transmettre. estimant avoir déjà beaucoup d’idées ILS NOUS ONT générées par d’autres canaux. AUSSI PARLÉ DE… UNE PRISE DE CONSCIENCE DES BÉNÉFICES DU DES DÉMARCHES DE VEILLE 1. L’observation des consommateurs DÉCLOISONNEMENT NON ABOUTIES et de leurs usages : Des actions visant à décloisonner les Les notations sur la veille sont mitigées. • via des tests réalisés en magasins, équipes se mettent en place dans les Les entreprises estiment en effet pour • via la mobilisation des communautés entreprises. Elles prennent différentes la plupart savoir récolter l’information. de consommateurs (blogs, Facebook)… formes : aménagement de nouveaux Le problème majeur consiste à partager locaux pour favoriser les échanges, mise et à capitaliser sur cette information en place d’outils de partage, création de pour la transformer en idée gagnante. “Pour être bon, il faut être dans l’usage. ” postes transversaux… Les entreprises n’ayant pas ou peu opéré ces changements “On est dans (14 % de l’échantillon) sont celles qui ne l’infobésité. ” 2. Les itérations dans le processus sont culturellement pas encore prêtes. d’innovation. LES ÉTUDES DE MARCHÉ ET Capitaliser sur les difficultés/défis réalisés “Il faut arrêter d’ériger DE TENDANCE JUGÉES TROP lors du développement de nouveaux des murs, et faire des ponts. ” CHÈRES ET/OU TROP LONGUES. projets et les réinjecter dans la phase Les entreprises estimant bien maîtriser d’émergence d’idées. Les actions de créativité sont aussi un moyen de faire travailler les différentes l’item sont pour 60% de taille conséquente fonctions de l’entreprise ensemble : 44 % (ETI et GE). Les entreprises de taille 3. Le bon sens. des entreprises interrogées estiment en plus modestes font appel à ces études lorsqu’elles estiment être face à de forts “ ’inspiration vient avoir une bonne maîtrise et 37 % une de ce qu’on a envie maîtrise moyenne. On voit également enjeux stratégiques qui nécessitent une réflexion très poussée pour les conforter de manger nous-mêmes. ” l’organisation de journées dédiées à l’innovation, la mise en place de dans leur décision. challenges, de cafés à thème… À noter tout de même que peu d’entreprises “ es études de marché, ont un véritable management de la c'est bien, mais quand on les lit, c'est déjà trop tard. ” 19
LES PRINCIPALES MARGES DE PROGRÈS Veille Décloisonnement Actions Écoute & remontées Études de marché informationnelle & ouverture des équipes de créativité terrain & tendances Importance 4,4/5 4,5 4,0 4,1 3,5 1 3,3 Maîtrise 3,0/5 1,4 2,9 1,1 3,0 1,1 2,5 0,8 L'identification des principales marges de progrès s'est exprimée par la différence entre le niveau de maîtrise actuel et le degré d'importance porté au même item. Les entreprises estiment avoir des marges de progrès sur tous les items. Néanmoins, les deux axes majeurs d’amélioration sont les suivants : DE LA VEILLE INFORMATIONNELLE DÉCLOISONNEMENT (EN INTERNE) AU KNOWLEDGE MANAGEMENT & OUVERTURE (VERS L’EXTÉRIEUR) Enjeux majeurs : Enjeux majeurs : • Structurer et raffiner les informations récoltées pour • Acculturer les équipes aux démarches et méthodes mieux les partager avec les équipes, mieux les valoriser de travail ouvertes et collaboratives. et les transformer en projets d’innovation. • Ancrer ces démarches dans le processus d’innovation • Trouver l’organisation adéquate et les bons outils pour ne pas en faire des actions « sans suite ». numériques pour cela. “Décloisonner, c’est responsabiliser les équipes, “ a veille, c’est quelque chose et décentraliser les décisions. ” qui demande de la structuration. ” 20
BONNES PRATIQUES & BONS OUTILS… ...POUR AMÉLIORER LE KNOWLEDGE MANAGEMENT ENJEUX DÉFINIR UNE STRATÉGIE Est-ce une veille sur un projet spécifique DE VEILLE & PRIORISER et/ou une veille de fond avec des sujets identifiés ? “On ne peut Quels sont les canaux les plus simples, efficaces DÉFINIR LES CANAUX D'INFOS pas veiller et en adéquation avec mon organisation et mes moyens ? sur tout. ” LES PLUS PERTINENTS Ex. : salons, presse, web, écosystème, réseaux sociaux… COLLECTER Quels sont les outils sur lesquels m’appuyer ? LES INFORMATIONS • Web : webmonitoring, dashboards (netvibes), réseaux sociaux… • Non web : captation vidéo, salons, presse, conférences, photos,produits, panels, SAV, contacts directs… PARTAGER LA VEILLE Comment faire pour partager la veille en interne ? Ex. : netvibes, carnets de notes (Evernote), outils de gestion de projets, outils de stockage communs… VALORISER LA VEILLE Comment faire pour que cette veille soit exploitée ? Veille projet intégrée Veille traitée lors des au fur et à mesure réunions d’équipe qui par l’équipe projet aboutit ou non à la création d’un groupe de projet Parmi les facteurs clés de succès évoqués : Une personne en charge de la veille génère un groupe de travail • une volonté stratégique quand le matériau est suffisant • du temps • en faire l’affaire de tous Le schéma ci-dessus reprend des bonnes pratiques relevées lors des entretiens. • structurer tout en maintenant ! Notre exercice a consisté à compiler ces bonnes pratiques au sein d’un schéma, l’objectif étant de disposer d’une vue globale sur une succession d’actions visant les échanges informels à améliorer le knowledge management dans un contexte d’innovation. 21
BONNES PRATIQUES & BONS OUTILS… Les pratiques et outils ici recensés proviennent des échanges avec les entreprises interviewées. Il ne s’agit donc pas d’une liste exhaustive de solutions favorisant le décloisonnement et l’ouverture. …POUR DÉCLOISONNER …POUR OUVRIR AU SEIN DE L’ENTREPRISE L’ENTREPRISE VERS L’EXTERNE BONNES PRATIQUES BONS OUTILS BONNES PRATIQUES BONS OUTILS Des lieux communs Outils de communication Des lieux collaboratifs Réseaux sociaux •B ureaux partagés/openspace • Réseau social d’entreprise • Livinglab, Fablab Instagram, Facebook, Linkedin, •M aison/Centre de l’innovation (Yammer, Facebook at work) • Espaces de co-working Twitter •E spaces conviviaux et salles • Chat interne de repos adaptées • Visioconférence Des initiatives inspirantes Outils de diffusion • Rachats d’entreprises de contenus Une organisation Outils de stockage • Voyages à l’étranger Webcasts, webinars, Podcasts facilitante commun • Visites d’entreprises d’autres •R éunion « du lundi matin » • Intranet secteurs d’activités Espaces collaboratifs •R éunions interservices • Plateformes collaboratives • Intervention d’experts • Espaces adhérents des pôles internes extérieurs et consultants de compétitivité… Des initiatives • Plateformes collaboratives engageantes Autre Implication •B oîte à idées • Captation vidéo dans des réseaux •C hallenges internes de réunions • Réseau d’experts, d’entreprise d’entrepreneurs •A teliers de créativité • Pôles de compétitivité, clusters Projets collaboratifs et partenariats Start-ups, chercheurs, écoles, fournisseurs, équipementiers, experts divers 22
COMMENT OBJECTIVER VOS INTUITIONS ? 2 Le choix Notes moyennes de l'ensemble des répondants Graphes indiquant les différents degrés de maîtrise des 8 items concourant à l'évaluation des concepts des concepts Intuition/ 84 % 5 % 11 % 4,1/5 expérience État de l'art & 68 % 12 % 20 % 3,6/5 analyse concurrence Analyse cadre juridique 56 % 26 % 18 % 3,1/5 & réglementaire Mise en place 55 % 26 % 19 % 3,1/5 comité de sélection Évaluation 47 % 23 % 30 % 3,0/5 budgétaire Formalisation concepts 56 % 26 % 18 % 3,0/5 & rédaction fiches projets job ! great Confrontation 37 % 30 % 33 % 2,7/5 du concept au marché Mise en place outil 27 % 46 % 27 % 2,1/5 d'aide à la décision Bonne maîtrise Moyenne maîtrise Faible maîtrise 23
L'évaluation des concepts peut Beaucoup estiment également que être réalisée via différents canaux la mise en place d’outils et de formalisme complémentaires les uns des autres. conduirait à un ralentissement du processus, particulièrement sur des UNE PLACE IMPORTANTE projets d’innovation incrémentale ACCORDÉE À L’INTUITION où il faut aller vite. ET À L’EXPÉRIENCE Plus de 80 % des entreprises interrogées “Pas facile de définir des critères déclarent beaucoup utiliser l’intuition de choix qui tiennent la route. ” pour choisir les concepts qu’elles estiment gagnants. Si beaucoup d’IAA interrogées ont mis en place un comité CONFRONTER LES CONCEPTS de sélection/d’innovation pour choisir AU MARCHÉ : UNE PRATIQUE les projets, ce choix collégial ne se PEU COURANTE CHEZ LES IAA base que très rarement sur des critères Seules 37 % des entreprises interrogées objectifs. Seules ¼ des entreprises estiment en avoir une bonne maîtrise. utilisent des critères objectifs (matrice, Là encore, c’est souvent cette volonté grilles multicritères…) pour évaluer ou d’« aller vite » qui prime. On note « faire le screening » de leurs concepts. également le scepticisme de beaucoup d’entreprises quant à l’impact de “Nous fonctionnons cette pratique comme argument pour au feeling. ” convaincre les acteurs de la grande distribution. UN MANQUE DE MÉTHODES “ a confrontation des concepts aux MAIS AUSSI UNE NÉCESSITÉ consommateurs est très importante D’« ALLER VITE » mais nos données consommateurs La plupart des IAA interrogées ne savent ont un faible impact sur le rapport pas comment s’y prendre pour définir des de force avec la GMS. ” critères de choix pertinents. 24
UNE ANALYSE DES FACTEURS DE L'ENVIRONNEMENT BIEN APPRÉHENDÉE POUR CHOISIR LES PROJETS D'INNOVATION ILS NOUS ONT D'ENVERGURE AUSSI PARLÉ DE… Pour les entreprises qui ont déjà été impliquées dans des projets d’innovation 1. La passion/motivation de celui collaboratifs, elles reconnaissent le qui porte le projet est décisive caractère très structurant du montage dans certaines entreprises pour d’un tel projet qui demande une valider un projet. vraie réflexion sur l’environnement concurrentiel, scientifique et “Si vous êtes passionnés, réglementaire, sur les moyens alloués, vous passionerez votre chef. ” les retombées attendues… 2. La culture plus ou moins exacerbée du risque a un impact sur la manière de choisir les idées de projets. “Ça paraît parfois un peu lourd, mais c’est structurant et ça aide à avancer et à mûrir le projet. ” “Au moment de s’engager dans la réalisation d’une innovation, l’état d’esprit est important, l’audace est encouragée, le risque est accepté. ” 25
LES PRINCIPALES MARGES DE PROGRÈS Les entreprises estiment avoir des marges de progrès sur tous les items. Néanmoins, les deux axes majeurs d’amélioration sont les suivants : Mise en place Confrontation outil d’aide du concept à la décision au marché MÉTHODES ET OUTILS VALIDATION DES POUR HIÉRARCHISER CONCEPTS PAR LES LES CONCEPTS CONSOMMATEURS 3,5 Importance 3,0/5 Enjeux majeurs : Enjeux majeurs : 2,7 0,8 Maîtrise 2,1/5 0,9 • Savoir « tuer » des projets pour • Renforcer les liens avec le être plus efficaces et concentrer consommateur/client pour valider les ressources sur les projets qualifiés ou non le concept et y apporter de prioritaires/stratégiques. d’éventuelles améliorations • Avoir les moyens d’objectiver l’intuition en fonction des retours. très présente dans la manière de filtrer • Mieux connaître et mieux maîtriser “C'est important de trouver les projets. les outils permettant de valider les un équilibre entre le feeling et les données cartésiennes • Disposer d’outils qui soient une base concepts : plateformes d’enquête pour choisir les bons concepts. ” d’échanges intéressante entre les en ligne, focus group… membres du comité de sélection. Formalisation Évaluation Mise en place Analyse cadre État de l’art Intuition/ concepts & rédaction budgétaire comité de sélection juridique & & analyse expérience fiches projets réglementaire concurrence 4,4 4,1 4,1 0,3 3,7 3,7 3,8 3,7 3,6 0,5 3,0 0,7 3,0 0,7 3,1 0,7 3,1 0,6 26
BONNES PRATIQUES & BONS OUTILS… …POUR ÉVALUER ET HIÉRARCHISER LES CONCEPTS Les outils mis en avant ci-dessous sont factices. Ils ont vocation 2e ÉTAPE à relater des pratiques mises en œuvre au sein de quelques entreprises, jugées à la fois simples et efficaces pour prioriser des Positionner les concepts/projets sur une matrice. Cette matrice projets. Le choix des critères est bien entendu à adapter à chaque donne un aperçu du portefeuille de projets et sert de base de entreprise en fonction de sa stratégie. discussion au comité de sélection/innovation. PORTEFEUILLE DE PROJETS Impact stratégique & retombées économiques 1re ÉTAPE 15 Noter les concepts selon une grille multicritères Idée 3 avec 2 familles de critères : • critères traduisant l’attractivité du projet (ex : impact stratégique, retombées économiques attendues…), Idée 1 • critères traduisant la facilité de mise en œuvre 7,5 (ex : délai, compétences, budget…). Idée 2 Idée 1 Idée 2 Idée 3 Idée 4 Idée 4 Potentiel de marge 5/5 0/5 5/5 1/5 Impact 0 Adéquation marché 3/5 5/5 4/5 1/5 stratégique 7,5 15 & retombées Caractère distinctif 0/5 1/5 5/5 0/5 Difficultés de mise en œuvre économiques Sous-total 8/15 6/15 14/15 2/15 3e ÉTAPE Temps de réalisation 1/5 5/5 2/5 0/5 Acquisition compétences 0/5 5/5 0/5 1/5 « Tuer » des concepts/projets en tenant compte d’un souhait Difficultés de mise d’équilibre global du portefeuille (ex : 80 % de projets court terme, en œuvre Coût de développement 5/5 5/5 0/5 1/5 20 % projets long terme). Sous-total 6/15 15/15 2/15 2/15 NB : des outils numériques permettent de voter en ligne et à distance : plateforme d’évaluation des idées, application de gestion de projets avec workflow décisionnel, boîtiers interactifs… 27
BONNES PRATIQUES & BONS OUTILS… …POUR VALIDER LES CONCEPTS AUPRÈS DU CONSOMMATEUR Lead Plateformes Tests sensoriels user d’évaluation du concept en ligne Focus Réseaux group sociaux Food-trucks Pop-up stores Blogs Stands de salon Tests Tables rondes d’usages Le manque de temps étant souvent une des raisons invoquées, les solutions efficaces sont à privilégier. Parmi elles, on note : 1. L es plateformes collaboratives d’enquêtes en ligne 2. L a présentation du concept au client en face à face Elles permettent de compiler la mise en place des études, (food-trucks, focus group, salons, pop-up stores) la diffusion et le recueil des résultats pour prédire rapidement Ces pratiques offrent la possibilité de capter les impressions la réaction des consommateurs face à un concept. en direct, et éventuellement de les enregistrer et de les filmer. 28
3 PEUT-ON ENCORE FAIRE PLUS VITE, PLUS SÛR ET MOINS CHER ? &4 Le développement Notes moyennes de l'ensemble des répondants Graphes indiquant les différents degrés de maîtrise des 8 items concourant au développement et à l'industrialisation L’industrialisation Prototypage & 89 % 7% 4% 4,3/5 réalisation de tests Mise en place 70 % 21 % 9% 3,8/5 d'une équipe projet Réalisation 56 % 28 % 16 % 3,3/5 cahier des charges Gestion de la PI 54 % 22 % 24 % 3,1/5 & sécurité du projet Suivi du cycle 42 % 35 % 23 % 2,8/5 de vie des produits Mise en place logique 47 % 31 % 22 % 2,8/5 lean management Construction 37 % 34 % 29 % 2,7/5 business model Mobilisation de 38 % 47 % 15 % 2,6/5 financements extérieurs Bonne maîtrise Moyenne maîtrise Faible maîtrise 29
De nombreux items complémentaires “On passe directement les uns des autres concourent de la casserole à l’usine. ” au développement efficient et à l'industrialisation des innovations. …MAIS POUR LESQUELS LES DEUX JALONS LES MIEUX LA LOGIQUE DE « LEAN MAÎTRISÉS DU PROCESSUS… MANAGEMENT » RESTE La bonne maîtrise de ces deux jalons ENCORE À DÉVELOPPER. s’explique : Moins de 50 % des entreprises interrogées estiment bien maîtriser • d’une part, par une bonne organisation le lean management sur les étapes de de la R&D et une bonne maîtrise des développement et d’industrialisation. compétences utiles au développement des concepts : gestion de projet, • Lean development : dans une démarche formalisation de cahiers des charges, lean, il est important de ne réaliser que compétences techniques pour réaliser ce qui a de la valeur pour le client et tests, analyses et prototypes. d’éliminer au maximum le reste. Ainsi, interagir avec les clients dans l’étape “ es équipes R&D sont là de développement pour que le produit pour faire que les idées deviennent corresponde le mieux à ses attentes des prototypes et les prototypes est une pratique qui se répand au sein une réalité. ” des IAA positionnées en BtoB. • d’autre part, par une implication des équipes industrielles en amont du “En BtoB, on co-construit processus d’innovation (pour 2/3 des en mode safari, on est un peu des M.Jourdain entreprises rencontrées) ce qui permet du lean management. ” de traduire le plus fidèlement possible les innovations telles qu’elles ont été En revanche, en BtoC, le consommateur pensées. Cette transversalité est d’autant final est rarement intégré dans la phase plus incontournable que les entreprises de développement. disposent de peu d’outils de scale-up • Lean manufacturing : une minorité (étape intermédiaire entre le prototype d’entreprises dispose d’outils de scale-up et les grandes séries). 30
ou de lignes de production agiles • la gestion du cycle de vie des produits : ILS NOUS ONT adaptées aux petites séries. Ainsi, 42 % des entreprises déclarent bien AUSSI PARLÉ DE… beaucoup d’entreprises passent suivre le cycle de vie de leurs produits directement à l’échelle industrielle, mais la qualité de ce suivi est variable. JALON 3 ce qui peut générer des arrêts Certaines entreprises s’appuient sur LE DÉVELOPPEMENT de production et des gaspillages l’évolution de la rentabilité économique (pertes matières premières). de leurs produits alors que d’autres le 1. Mise en place de pratiques & outils observés chez des partenaires font de manière plus intuitive. À noter ou au sein d’entreprises rachetées. LES ENTREPRISES RESTENT que seules 8 entreprises interrogées TRÈS FOCALISÉES SUR LES sont équipées d’un logiciel PLM - DIMENSIONS TECHNIQUES Product Lifecycle Management. 2. Partenariat avec les écoles sur les innovations packaging et recettes. Les IAA semblent accorder une • la mobilisation de financements importance plus faible aux autres Le développement d’innovations extérieurs : si 38 % des entreprises dimensions pourtant clés dans la réussite incrémentales est parfois confié estiment bien maîtriser la mobilisation d’une innovation, comme par exemple : à des stagiaires ingénieurs en R&D. de financements extérieurs (le CIR étant • l a gestion de la PI (Propriété le dispositif le plus cité), une majeure partie des IAA perçoit les dispositifs 3. Mise en place d’outils de partage industrielle) : les enjeux de PI sont et de méthodes de management très bien appréhendés par les IAA pour publics de financement de l’innovation protéger leurs marques. En revanche comme des dispositifs lourds Entretenir l’enthousiasme collectif et les depôts de brevets sont beaucoup administrativement et peu incitatifs. tenir informées les personnes concernées plus rares, le secret étant largement sur l’avancement des développements. plus répandu pour protéger les “C’est toujours bon à prendre, recettes et les process. mais les démarches sont longues. ” JALON 4 L’INDUSTRIALISATION “On protège le savoir • la construction d’un Business Model : par le secret. ” à ce stade de développement des 1. L’intérêt de disposer de lignes différenciées (séries courtes innovations, elle est aujourd’hui et longues séries) pour apporter Par ailleurs, les IAA rencontrées ne sont réservée aux entreprises de tailles de la flexibilité pas dans une logique de valorisation conséquentes ou davantage structurées. financière des brevets. 2. La sollicitation de prestataires externes pour les phases de développement et/ou de scale-up 31
LES PRINCIPALES MARGES DE PROGRÈS Au travers ces deux axes d’amélioration, les entreprises disent vouloir avant tout gagner du temps et réduire les coûts. AMÉLIORER entités de l’entreprise de LA GESTION partager la connaissance des Suivi du cycle de vie des produits Mise en place logique lean management DU CYCLE DE VIE différents stades du cycle de DES PRODUITS vie des produits (conception, Les IAA qui disposent d’une fabrication, stockage, transport, Importance 3,7/5 3,6 gamme de produits complexe vente, service après-vente…). Maîtrise 2,8/5 0,9 2,8 0,8 perçoivent l’intérêt de disposer Le frein majeur réside dans d’un PLM pour non seulement l’implémentation du PLM, qui accélérer les opérations de pour être pertinent, nécessite formulation ou de rénovation un rapprochement fort avec de produits mais aussi l’ERP de l’entreprise (infos liées permettre aux différentes aux étapes de fabrication) ainsi Gestion de la PI Construction Réalisation Mise en place Mobilisation de Prototypage & sécurité du projet business model cahier des charges d’une équipe projet financements extérieurs & réalisation de tests 4,7 4,3 4,3 0,4 3,7 3,9 3,8 0,5 3,1 0,6 3,3 3,3 0,6 3,0 2,7 0,6 2,6 0,4 32
qu’avec le CRM (Customer Relationship Management). Cette implémentation apparaît comme lourde et beaucoup d’acteurs interviewés craignent de perdre en agilité. INTENSIFIER LES DÉMARCHES DE LEAN MANAGEMENT …en favorisant le Scale-up Beaucoup d’entreprises estiment qu’elles pourraient réduire le gaspillage lors des lancements industriels si elles pouvaient passer par une étape intermédiaire de scale-up (mobiliser un outil pilote ou ligne adaptée aux petites séries). …en se focalisant sur ce qui a de la valeur pour le client Cette logique de co-créativité impliquant l’utilisateur final est très peu répandue surtout pour les IAA qui commercialisent leurs produits en GMS. …en exploitant la Data La performance des process de fabrication et la qualité des nouveaux produits pourraient également être améliorées si les données recueillies dans l’usine via les capteurs étaient davantage exploitées. 33
BONNES PRATIQUES & BONS OUTILS… …POUR GAGNER DU TEMPS ET RÉDUIRE LES COÛTS MISE EN PLACE LOGIQUE LOGIQUE « LEAN » EN D'UN OUTIL PLM « LEAN » EN R&D INDUSTRIALISATION = LEAN DÉVELOPPEMENT = LEAN MANUFACTURING avec 2 scenarii observés : • achat d’un logiciel du marché, Allers-retours pour ajuster • exploitation des données • développement d’un outil l’innovation au plus près issues de capteurs pour logiciel sur mesure en interne. du besoin client : optimiser la performance, • présentation d’échantillons, • prise en compte des Gain de temps grâce à : de prototypes, de maquettes, suggestions d’amélioration • des formulations et des et d’illustrations produits à émises par le personnel simulations de recettes l’usager final pour l’optimiser, pour remédier aux défauts plus rapides, • co-création avec le client (BtoB) de production, • l’élimination des ressaisies dans des halles pilotes, • passage par des étapes multiples, • plateformes en ligne avec de scale-up et/ou pré-séries • une meilleure collaboration pour ajuster le process le client pour partager et des services (marketing, R&D, de fabrication, centraliser les informations, qualité, achats…), • travail en mode agile « test and • réalité virtuelle pour améliorer • des calculs automatiques l’ergonomie posturale ou pour learn » pour évaluer rapidement (coûts de revient, valeurs simuler l’installation d’une l’efficacité d’un projet, nutritionnelles…), nouvelle ligne de production. • impression 3D ou modélisation • la centralisation des pour le prototype. informations sur un seul outil (accès facilité). 34
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