Bien plus que le filet - Proviande
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Bien plus que le filet La consommation de viande par tête a doublé en Suisse par Par tradition, la viande fait partie des aliments les plus impor- rapport à 1950. Cependant ce n’est pas seulement la quan- tants en Suisse. En 2014, la consommation de viande par tête tité de viande consommée qui a fortement changé, mais s’élevait à 52,4 kg3, ce qui représente le double par rapport à aussi la manière de la consommer. Les repas doivent de 1950. Au cours des dernières années, la consommation de nos jours p ouvoir être pris de manière flexible et rapide, et viande par tête est restée relativement stable et varie entre 51 il reste peu de temps pour faire la cuisine. La consomma- et 54 kg par an. Ainsi, la Suisse se situe au-dessus de la valeur tion à l’extérieur revêt une importance croissante, surtout mondiale, mais en comparaison avec d’autres pays industriali- pour le repas de midi. A cela s’ajoute une augmentation de sés, on a tendance à manger moins de viande en Suisse.4 la prospérité au cours des dernières décennies. Ceci a eu 80 bœuf veau porc poulet mouton autres (poissons compris) pour conséquence que les morceaux nobles jouissent d’une 70 popularité croissante auprès des consommatrices et des 60 consommateurs, tandis que les morceaux moins appréciés, Kg de poids vendu 50 nécessitant un temps de cuisson plus long, atterrissent 40 toujours plus rarement sur les assiettes – avec des réper- 30 cussions directes sur la chaîne de création de valeur de la viande.1 20 10 La viande : sa signification 0 4 9 4 9 4 9 4 9 4 9 4 9 4 9 200 200 201 19 4 19 5 19 5 19 6 19 6 19 7 19 7 19 8 19 8 19 9 19 9 pour la Suisse Consommation par tête en kilogrammes de poids vendu entre 1949 et 2014. Source : Proviande (2015) La branche de la viande est un moteur central de l’agriculture suisse. En 2014, la valeur de production de la viande représentait C’est particulièrement la consommation de porc et de volaille plus d’un quart de la valeur totale de la production agricole. En qui a augmenté. Le leader de la consommation de viande en 2012, près de 16’000 personnes étaient employées dans la trans- Suisse, avec près de 25 kg par tête et par an, c’est le porc, suivi formation de la viande. Si l’on y ajoute les postes de travail pou- de la volaille, du bœuf, du poisson, du veau, du mouton et du vant avoir un rapport indirect avec la production de viande, cela cheval. donne une part d’environ 15 % des postes de travail en Suisse.2 1 NZZ am Sonntag (2014). 2,3 Proviande (2015). Le marché de la viande 2014 4 FAO (2011). Food Outlook. Global Market Analysis. http://www.fao.org/docrep/014/al981e/al981e00.pdf 2 Savoir-Faire – L’initiative Nose-to-Tailde Proviande
Les changements dans le comportement de consommation Les habitudes alimentaires des consommatrices et des La consommation de viande reste actuellement relativement consommateurs ont beaucoup changé au cours des dernières constante en termes de quantités, et la viande reste l’un des années. Du fait de la mobilité croissante, dans la vie tant profes- aliments les plus importants en Suisse. Toutefois, les préfé- sionnelle que privée, de la distance toujours plus grande entre rences continuent à aller en direction des morceaux nobles. le domicile et le lieu de travail, et les déroulements de la journée toujours plus flexibles et personnalisées, il reste toujours moins Alors que les morceaux nobles sont toujours plus populaires de temps pour la préparation et la consommation de nourriture. auprès des consommatrices et consommateurs, les pièces On a toujours plus tendance à ne pas manger à heures fixes, moins appréciées atterrissent toujours plus rarement dans les mais en fonction de la situation.5 assiettes. En conséquence, la valeur des différents éléments du rendement d’abattage a également changé. Les sous-pro- Alors que le petit-déjeuner et le dîner sont généralement pris à duits comestibles, qui ne sont pas (ou plus) demandés par les la maison, pour le repas de midi, la consommation à l’extérieur consommatrices et consommateurs, sont souvent transformés les jours de semaine revêt une importance croissante. Le repas aujourd’hui en a liments pour animaux de compagnie ou utilisés de midi est généralement pris au restaurant, à la cantine ou à pour la production d’énergie. la place de travail. Là, une chose est particulièrement impor- tante : il faut que ça aille vite. Ce n’est pas le plaisir qui est au premier plan, mais une alimentation rapide, avantageuse tout en étant saine. Le week-end et parfois aussi lors du repas du soir en semaine, le plaisir et le bien-être personnel sont alors particulièrement importants.6 Tafelspitz. Source : Proviande 5,6 Thomas Rudolph, Melanie Bassett (2015). Food Consumption 2014 – Ess- und Verzehrverhalten in der Schweiz, 25 Seiten, Forschungszentrum für Handelsmanagement, Université de St-Gall. https://www.alexandria.unisg.ch/Publikationen/Person/R/Thomas_Rudolph/238587 Savoir-Faire – L’initiative Nose-to-Tail de Proviande 3
Quelles parties sont-elles demandées ? Les pièces moins demandées représentent une partie importante des pièces prêtes à la vente (poids vivant sans os, graisse, tendons, plumes). Dans les graphiques ci-après, les parts des morceaux appréciés et moins appréciés sont comparés par espèce animale. Bœuf Dans le bœuf, les morceaux moins appréciés représentent au total 63.1 % des morceaux prêts à la vente. chair à saucisses rôti de cuisse 6.4% filet 10.5% 1.9% faux-filet 6.1% rôti dans l'épaule 4.6% viande 11.1% Pièces les hachée Pièces les 2.4% rumpsteak moins plus abats et bas appréciées demandées 13.5% 63.1% 36.9% morceaux* côte 2.3% couverte 8.7% tranches 5.9% 16.2% bouilli émincé 10.5% ragoût *langue, joue, tête, foie, cœur, rognons, hampe, queue, tripes Graphique : parties prêtes à la vente du bœuf 7 Veau Dans le veau, les morceaux de viande moins appréciés représentent 65.5 % des parts prêtes à la vente. rôti de cou 5.9% 1.8% filet mignon chair à saucisses 21.1% 6.4% rôti dans l'épaule émincé 7.1% 5.0% steaks Pièces les Pièces les moins plus 3.7% côtelettes appréciées 9.3% poitrine demandées 65.5% 34.5% 5.1% 16.9% tranches jarret abats et 12.7% 5.0% bas morceaux* ragoût *langue, cervelle, tête de veau, tête, foie, cœur, ris, poumons, hampe, rognons (sans gras) Graphique : parties prêtes à la vente du veau 8 4 Savoir-Faire – L’initiative Nose-to-Tailde Proviande
Porc Dans le porc, les morceaux moins appréciés représentent, avec 53.9 %, une plus petite partie des parts prêtes à la vente en comparaison avec le bœuf et le veau. rôti dans l'épaule 1.5% filet mignon 6.1% escalope lard à dans le filet saucisses, 21.7% poitrine 10.2% 6.8% couennes ragoût, 4.6% jarret Pièces les Pièces les moins plus appréciées demandées 53.9% rôti 5.9% 46.1% de cou escalope dans 13.2% 13.8% le jambon chair à saucisses côtelettes 4.8% 3.8% 3.8% abats et 2.4% bas morceaux* 1.6% jambonneau émincé fricassée *museau, langue, rognons, foie, cœur Graphique : parties prêtes à la vente du porc 9 Poulet Dans le poulet, seule la poitrine (le blanc) est considérée comme un morceau noble. 66.1 % en tout des parties prêtes à la vente sont moins appréciées. abats comestibles* 10.2% ailes 15.2% 33.9% poitrine Pièces les Pièces les moins plus appréciées demandées 66.1% 33.9% 40.7% cuisses *cou, gésier, cœur, foie Graphique : parties prêtes à la vente des poulet10 7–9 Propre représentation à l'exemple de l'Union Professionnelle Suisse de la Viande UPSV, Zurich (2008): guide technique pour l'industrie suisse de la viande, pp. 236-240. 10 Propre représentation à l'exemple d'Aviforum, Zollikofen (2015). Savoir-Faire – L’initiative Nose-to-Tail de Proviande 5
Les évolutions des prix reflètent les tendances de la consommation La demande en baisse pour les morceaux moins appréciés Porc a également des répercussions sur l’évolution des prix. Les Pour le porc, les variations de prix sont plus prononcées que graphiques suivants illustrent la perte de valeur des mor- pour le bœuf, en raison aussi des fluctuations saisonnières ceaux moins nobles sur la base de l’évolution des prix de dans la production (p. ex. produits de jambon). gros. A cet effet, les prix des morceaux non nobles sont comparés aux prix d’un morceau noble (p. ex. filet) au cours Évolution des prix du rôti de la cuisse et du rôti d’épaule en des 10 dernières années. comparaison avec le filet ( = filet = 100 %) : rôti de cuisse filet Bœuf 2004 Évolution des prix de la tranche carrée et du rôti d’épaule en comparaison avec le filet ( = filet = 100 %) : filet tranche carrée 2015 2004 2015 En 2004, le prix du rôti de la cuisse s’élevait à 56 % du prix du filet mignon. En octobre 2015, le prix du rôti de la cuisse repré- sente encore 29 % du prix du filet mignon. Le rapport a diminué de moitié au cours des 10 dernières années. Il en est de même Alors que le prix de la tranche carrée de bœuf s’élevait en 2004 pour le rôti d’épaule. Le prix a baissé de 22 % entre 2004 et 2014 à 38 % du prix du filet, la valeur de la tranche carrée représente en comparaison avec le filet mignon encore en octobre 2015 33 % du prix du filet. Le prix de la 100 % Rôti de cuisse par rapport au filet mignon tranche carrée de bœuf a donc baissé de 5 % au cours des 10 80 % Rôti de porc dans l'épaule par rapport au filet mignon dernières années par rapport au filet. En ce qui concerne le rôti 60 % d’épaule, le prix a baissé au cours des 10 dernières années de 35 à 28 % du prix du filet. 40 % 100 % 20 % Tranche carrée par rapport au filet 80 % 0% Rôti dans l'épaule par rapport au filet 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 /0 /0 /0 /0 /0 /0 /1 /1 /1 /1 /1 /1 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 60 % 10 40 % Évolution du prix (prix de gros) du rôti de la cuisse de porc et du rôti d’épaule en comparaison avec le filet mignon entre octobre 2004 et octobre 2015. Source : 20 % Propre représentation sur la base de l’OFAG, domaine spécialisé observation du marché (2015). 0% 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 /0 /0 /0 /0 /0 /0 /1 /1 /1 /1 /1 /1 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 Évolution du prix (prix de gros) de la tranche carrée de bœuf et du rôti d’épaule en comparaison avec le filet de bœuf entre octobre 2004 et octobre 2015. Source : Propre représentation sur la base de l’OFAG, domaine spécialisé obser- vation du marché (2015). 6 Savoir-Faire – L’initiative Nose-to-Tailde Proviande
Volaille ou des substances utilisées par le secteur pharmaceutique. Ainsi Evolution des prix des cuisses de poulet par rapport à la poitrine il est garanti que toute la carcasse est valorisée.13 ( = poitrine de poulet = 100 %) : Certains événements comme la survenue de maladies (p. ex. cuisses de poulet l’ESB) peuvent avoir pour conséquence que les sous-produits poitrine 2004 soient attribués à une autre catégorie. de poulet De bonnes raisons pour une consommation holistique de la 2015 viande Pour le poulet aussi on observe que le prix des morceaux non Une nouvelle commercialisation de morceaux moins demandés nobles a baissé ces dernières années par rapport aux morceaux recèle un potentiel, tant pour le secteur de la viande que pour les nobles. Alors qu’en 2004, le prix de gros de la cuisse de poulet consommatrices et les consommateurs. était de 48 % du prix du blanc de poulet, en 2015 il n’est plus que de 41 %. 100 % Avantages pour les acteurs 80 % Cuisses de poulet par rapport à la poitrine de la branche 60 % • Maintien de la valeur des pièces proposées 40 % • Augmentation de la valeur des pièces moins demandées 20 % • E xploitation de nouvelles possibilités de vente par innovation 0% de produits et organisation de l’offre 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 /0 /0 /0 /0 /0 /0 /1 /1 /1 /1 /1 /1 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 • Profiter de la tendance «Nose-to-Tail» Evolution du prix de la cuisse de poulet en comparaison avec le blanc entre oc- tobre 2004 et octobre 2015. Source : propre représentation sur la base de l’OFAG, • Promotion d’une création de valeur durable domaine spécialisé observation du marché (2015). Avantages pour les Sécurité des aliments / consommateurs finaux valorisation de la viande • N ouvelles expériences gustatives et plus de diversité dans Les parties d’un animal qui sont consommées ne dépendent pas l’assiette que de la demande des consommatrices et consommateurs, mais • Produits novateurs à prix attractifs aussi des conditions-cadres juridiques, qui sont réglementées par • Consommation durable et responsable de la viande la législation vétérinaire11. Pour minimiser le risque de santé, les sous-produits animaux sont répartis en trois catégories de risque (C1, C2 et C3). Plus le risque est élevé, plus les exigences en Une consommation holistique de la viande doit être préconisée matière de transformation et d’élimination sûres sont sévères.12 également du point de vue éthique et par respect pour l’animal. Par ailleurs, une valorisation intégrale de la carcasse contribue au Selon la demande des consommateurs et l’attribution aux caté- ménagement des ressources naturelles et fournit une contribution gories C1, C2 et C3, les sous-produits obtenus sont soit exportés, positive au développement durable de l’agriculture. soit donnés à des animaux comme nourriture, soit transformés, soit fermentés, soit transformés en combustibles et incinérés pour récupérer l'énergie ainsi libérée. Lors de la transformation, on obtient par exemple des graisses, de la nourriture pour animaux 11 Loi (SR 916.40) et ordonnance (SR 916.401) sur le épizooties : https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilati- on/19660145/201310010000/916.40.pdf et https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19950206/index.html 12, 13 OSAV (n.y.). L'élimination des sous-produits animaux. http://www.blv.admin.ch/gesundheit_tiere/03836/index.html?lang=fr Savoir-Faire – L’initiative Nose-to-Tail de Proviande 7
Exploiter les potentiels Étant donné que les morceaux de viande moins demandés Egalement lors de la 21e édition du salon Gourmesse (2015) à représentent une grande partie de la viande prête à la vente, Zurich, l’évolution vers le «Back to the roots» et la tendance «du la commercialisation de pièces moins appréciées recèle un groin à la queue» ont été confirmées. Cela devrait représenter grand potentiel. Il existe déjà un grand nombre d’approches un signal contre la consommation excessive de filet et le Food innovantes pour exploiter ce potentiel. Savoir-Faire soutient la Waste.17 Sur l’internet, de nombreuses recettes circulent déjà branche dans la mise en œuvre de ses approches. (parfois tombées dans l’oubli et redécouvertes) pour la préparation des abats. Ces développements sont une bonne situation initiale pour replacer dans les assiettes les morceaux de viande oubliés et Comportement des valoriser des morceaux «moins appréciés». c onsommateurs : tendance Branche de la restauration Nose-to-Tail comme pionnière Aujourd’hui il est usuel que les sous-produits de l’abattage doivent La restauration est considérée comme la pionnière et exerce être commandés à l’avance dans les boucheries (p. ex. 3 jours une influence importante sur la consommation privée dans les chez Coop). Parce que toujours plus de consommatrices et de ménages.18 Environ 50 % de la consommation de viande a lieu à consommateurs font leurs achats spontanément14, les produits de l’extérieur19 – en particulier lors du repas de midi, cette tendance ce genre ne sont souvent même plus proposés. Ceci a pour consé- est à la hausse. La restauration joue donc un rôle particulièrement quence que l’on consomme encore moins d’abats et de produits intéressant dans cette thématique. «peu nobles». Comme le montre une enquête d’actualité, les habitudes Cette évolution s’oppose à la tendance émergente Nose-to-Tail15. alimentaires dans la consommation à l’extérieur (surtout en ce Le magazine «Annabelle» écrit dans ses Gourmet-News : qui concerne le repas du soir et les plats à l’emporter) sont très prononcées20 et il existe des obstacles à l’acceptation, particuliè- «Une consommation avisée et durable – cette maxime a fait rement pour ce qui est des abats. Pourtant, un nombre croissant son entrée à la cuisine aussi, surtout en ce qui concerne la de gens recherchent de nouveau volontairement davantage la valorisation de la viande. Cela signifie aussi en principe de diversité culinaire et des solutions de rechange au filet. manger les animaux du groin jusqu’à la queue. Le Nose-to- Tail Eating est dans la tendance, et les morceaux impopu- Cette évolution recèle un grand potentiel pour les restaurateurs. En laires à tort sont de nouveau traités davantage comme des effet, les morceaux peu nobles sont souvent compliqués à prépa- délicatesses.»16 rer et un grand nombre de consommatrices et de consommateurs manquent de temps et du savoir-faire nécessaire. En même temps, ces morceaux sont plus attractifs du point de vue prix. De ce fait, les restaurateurs peuvent servir ces morceaux de manière innova- trice tout en générant davantage de création de valeur. Quelques gastronomes novateurs misent déjà volontairement dans leur concept d’établissement sur l’approche Nose-to-Tail – avec un grand succès. 14 Université de St-Gall, Communiqué de presse (2013) 15 voir par exemple http://www.ufarevue.ch/deu/fleischkonsum-der-zukunft-trend-zu-nose-to-tail-kche_1444771.shtml Radio SRF 1 (2015). http://www.srf.ch/sendungen/treffpunkt/generation-filet-soll-lust-auf-mehr-bekommen 16 Annabelle (2015). http://www.annabelle.ch/kochen/rezepte/ganze-tier-food-trend-nose-tail-38214 17 NZZ (2015). http://www.nzz.ch/zuerich/region/schlemmen-und-schlauer-werden-1.18627433 18 foodaktuell (2015). http://www.mpv.ch/__/frontend/handler/document.php?id=361&type=42 19 Proviande (2015) 20 FehrAdvice (2015). Ernährung und Nachhaltigkeit in der Schweiz 8 Savoir-Faire – L’initiative Nose-to-Tailde Proviande
Des cultures alimentaires Potentiel dans de petites différentes ouvrent des portes boucheries innovantes La migration est un thème d’une actualité brûlante. Avec les Les petites et moyennes entreprises sont souvent plus flexibles hommes, de nouvelles cultures et habitudes alimentaires arrivent que les grandes entreprises concurrentes. Cet avantage renferme aussi en Suisse. Des parties d’animaux sont souvent utilisées dans d'une part un potentiel d'extension des processus et de traitement ces cultures alimentaires d’une manière différente de celle de la des volumes plus réduits et d'autre part ces boucheries peuvent cuisine suisse. promouvoir les innovations. En outre, la demande de viande «halal» – ou cachère – a augmenté Les petites boucheries sont des partenaires compétents pour ces dernières années et va devenir une partie intégrante de la les restaurateurs et les clients privés – un avantage qui peut branche.21 être utilisé comme instrument de commercialisation. Il résulte des points de départ surtout dans les morceaux à braiser et la Les cultures alimentaires différentes offrent donc le potentiel de transformation des abats. Ainsi, les petites boucheries peuvent diversifier l’offre et de commercialiser avec succès également des proposer aux clients des produits Nose-to-Tail innovants et se morceaux qui sont moins demandés pour la cuisine suisse. démarquer dans la concurrence intensive. 21 Tages Anzeiger (2011). http://www.tagesanzeiger.ch/leben/essen-und-trinken/Halal-made-in-Switzerland/story/20438073 Points de repère concrets L’approche Nose-to-Tail offre aux boucheries et à la restauration un grand potentiel d’innovation – tant pour les nouveaux produits que pour les processus. Avec le «Savoir-Faire» nécessaire, l’approche est une opportunité de marquer des points auprès de clients existants et nouveaux. Le tableau suivant montre des points de repère possibles. Produits : innovation et diversification Processus : extension Boucheries • R eprendre les produits nouveaux et innovants dans • A pplication de nouvelles coupes et méthodes de l’offre préparation (p. ex. sous vide) • F aire la connaissance de nouveaux marchés • N ouvelle collaboration plus étroite avec les (p. ex. cultures alimentaires étrangères) restaurateurs • É change artisanal entre collègues bouchers et restaurateurs Restauration • I ntégration de morceaux à braiser et d’abats sur • N ouvelle interprétation des plats traditionnels les menus (p. ex. avec méthodes de préparation modernes) • É change artisanal avec des collègues de la professi- • P ossibilités de commercialisation de produits on et des spécialistes de la viande (amélioration des exigeants/nouveaux connaissances sur la viande, de son origine et des • N ouvelle collaboration plus étroite avec les particularités de certains morceaux) spécialistes de la viande Layout: monikazihlmann.ch Savoir-Faire – L’initiative Nose-to-Tail de Proviande 9
A propos du projet Objectifs Savoir-Faire vise la valorisation complète des animaux de bou- Savoir-Faire cherie. En tant qu’aliment de valeur, la viande doit servir en majeure partie à la consommation humaine et, si ce n’est pas possible autrement, utilisée comme aliment pour animaux ou Savoir-Faire est un projet sur plusieurs années de Proviande, ressource énergétique. l’interprofession suisse de la filière viande. Avec comme objectif de soutenir toute la chaîne de création de valeur food Viande en assurant son avenir et de participer activement à la discussion sur l'alimentation durable, ce produit vise l'exploitation de l'intégralité des animaux abattus. En sa qua- Feed lité d'aliment précieux, la viande doit être autant que possible destinée à la consommation humaine et ne servir de nourriture EnergY pour animaux ou de matière première énergétique que s'il n'y a pas d'autre alternative uniquement. Illustration : Chaque morceau d’un animal abattu est attribué à l’un de ces ni- veaux de valorisation. Situation initiale Bien que la consommation de viande soit restée relativement Pour atteindre cet objectif, des mesures sont prises le long de constante en termes de masse et que la viande reste l’un des trois axes d’action: principaux aliments en Suisse, la manière de consommer la viande a fortement changé au fil du temps. Alors que les morceaux nobles sont toujours plus populaires auprès des consommatrices • Maintien de la valeur des morceaux dit «non nobles» et consommateurs, les pièces moins appréciées sont de plus en • A ugmentation de la valeur des produits oubliés plus rarement servies dans les assiettes. Le projet Savoir-Faire (en particulier les abats) aspire au maintien de la valeur et à l’augmentation de la valeur des • E ncouragement de l’innovation : rendre les pièces oubliées morceaux moins demandés. commercialisables conformément aux besoins actuels Potentiel La valorisation complète des carcasses présente un grand potentiel en ce qui concerne la durabilité et la qualité dans la chaîne de création de valeur de la viande. Les potentiels les plus importants sont les suivants : • E xploitation des ressources naturelles : par la valorisation la plus complète possible des carcasses, les déchets et pertes de viande sont minimisés et l’efficacité des ressources accrue. • C réation de valeur : maintien et augmentation de la valeur économique des pièces existantes et «oubliées». • Éthique : meilleure exploitation possible des animaux abattus et promotion d’une consommation de viande globale (également de pièces moins ‹nobles›). En tant qu’organisation de la branche et représentante de toute la chaîne de création de valeur de la viande, Proviande se sent responsable et aborde la thématique avec le projet Savoir-Faire sur plusieurs années. 10 Savoir-Faire – L’initiative Nose-to-Tailde Proviande
Réalisation et durée du projet Organisme porteur Savoir-Faire s’adresse aux acteurs de la chaîne de création de Proviande est une coopérative dont le siège est à Berne. Elle est l’ini- valeur de la viande, du transformateur au consommateur, en pas- tiatrice et la responsable du projet. L’organisation de la branche de sant par le commerce de détail et la restauration. Pour réaliser l’industrie suisse de la viande est le centre de compétence national le projet, Proviande crée une plate-forme ouverte et susceptible pour les animaux de boucherie et la viande. Elle prend en charge d’être développée pour toute la chaîne de création de valeur de la divers projets du secteur et s’engage pour le bon fonctionnement viande, et réalise sur plusieurs années des mesures et des projets. de l’industrie de la viande, avec des conditions cadres optimales. De plus, Proviande soutient des partenaires de la branche dans Les membres de Proviande sont des entreprises actives en Suisse la réalisation de leurs propres projets partiels sous le faîte de le long de la chaîne de création de valeur de la viande. Les pro- Savoir-Faire. Le projet dure 4 ans de 2016 à 2019. La réalisation ducteurs, intermédiaires et transformateurs d’animaux de bouche- opérationnelle du projet a lieu en collaboration avec Foodways rie, de viande et de sous-produits ainsi que ceux en pratiquant le Consulting GmbH. commerce en font partie. Les importateurs et les exportateurs font également partie de notre organisation. Aperçu du projet Modules / mesures 2016 2017 2018 2019 Offre de formations continues pour les professionnels de la restauration Innovation dans les offres de plats préparés frais les bas morceaux et les produits oubliés Semaines thématiques dans la restauration et chez les détaillants Intégration dans les formations professionnelles d'apprentis Atelier annuel (thématique) Optimisation des potentiels d'exploitation (bilatéral Proviande & Centravo) Savoir-Faire – L’initiative Nose-to-Tail de Proviande 11
Impressum Editeur : Proviande coopérative Brunnhofweg 37 Case postales 8162 CH-3001 Berne 031 309 41 11 www.proviande.ch/sf Tirage : 160 exemplaires 1er tirage, Oktober 2016 Rédaction : Foodways Consulting, Berne Proviande coopérative, Berne Concept visuel : Monika Zihlmann GmbH, Lucerne Contact pour le projet «Savoir-Faire» Werner Siegenthaler, werner.siegenthaler@proviande.ch, www.proviande.ch/sf En coopération avec
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