Buts pour la santé en Suisse - La santé pour tous au 21ème siècle (OMS Europe) - npg-rsp
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Schweizerische Gesellschaft für Prävention und Gesundheitswesen Société suisse de santé publique Società svizzera di salute pubblica Swiss Society for Public Health Buts pour la santé en Suisse La santé pour tous au 21ème siècle (OMS Europe) Avec le soutien de: Office fédéral de la santé publique Projet Politique nationale suisse de la santé Conférence des directeurs cantonaux des affaires sanitaires Promotion santé suisse
Buts pour la santé en Suisse La santé pour tous au 21ème siècle (OMS Europe) Edité par la Société suisse de santé publique Comité de rédaction Ursula Ackermann-Liebrich, Fred Paccaud, Felix Gutzwiller, Therese Stutz Steiger Avec le soutien de: Office fédéral de la santé publique Projet Politique nationale suisse de la santé Conférence des directeurs cantonaux des affaires sanitaires Promotion santé suisse
Impressum: Editeur: Société suisse de santé publique (SSSP) Case postale 8172 Tel. +41 (0)31 389 9286 Fax +41 (0)31 389 9288 www.sssp.ch Graphique: Luca Bertolotti, Locarno Impression: Tipografia Poncioni SA, Losone © 2002, Société suisse de santé publique (SSSP) Langues disponibles: français, allemand ISBN: 3-9522564-1-2
Editorial Editorial La santé pour tous au 21ème siècle - OMS Europe Notre système de santé souffre d'un profond malaise. Il a de la peine à nous convaincre que la relation entre son coût et ses performances pour la santé de la population est encore équilibrée et favorable. L’impact de la technologie de l’information a globalisé notre planète et nous obli- ge constamment à redéfinir les valeurs de notre vie quotidienne, pour retrouver notre identité et la confiance dans le futur. Un futur qui doit encore être dessiné et qui peine à trouver un équilibre entre les impératifs de la compétitivité écono- mique et ceux d’un développement approprié pour l’être humain. Sur ce chemin encore peu tracé, nous retrouvons aujourd’hui une santé publique fragile et souvent négligée par le développement économique et par le change- ment social. Les problèmes de vie des individus deviennent alors problème de san- té et pèsent sur le bilan du système de santé. Le manque d’investissements pour la santé, à tous les niveaux du monde productif, risque de générer une société malade, dont le coût socialisé deviendra un jour insupportable. Promouvoir la santé signifie donc agir sur tous ses déterminants socio-économiques! Mais le clivage entre théorie et pratique est encore très profond et toute bonne intention reste virtuelle si les instruments pour sa mise en pratique ne sont pas connus. Pour combler cette lacune, l’Organisation mondiale de la santé (région Europe) a élaboré un «Agenda 21» qui définit – pour le XXIème siècle – un cadre conceptuel et des pistes concrètes pour placer la santé au centre du développe- ment de notre société. Un développement dont le but ultime est de créer le bien- être des individus et non de produire déséquilibres et souffrances. La Société suisse de santé publique (SSSP) a pris l’initiative d’adapter l’ouvrage eu- ropéen à la Suisse, en tenant compte des résultats déjà atteints et des progrès en- core à réaliser. Soutenue par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et par le projet Politique nationale suisse de la santé (PNS), elle a exploité le savoir de ses membres pour formuler les buts pour la santé en Suisse, afin de traduire en pra- tique le désir de chacun et de tous de vivre bien. Ces buts pour la santé en Suisse constituent un cadre de référence, aussi bien pour les autorités fédérales et cantonales en charge de la santé que pour les pro- fessionnels et les institutions spécialisées dans le champ de la santé. Certes, en raison de la décentralisation du système de santé liée au fédéralisme, ces buts et les mesures qui visent à les atteindre ne peuvent pas être souscrits en bloc et de manière contraignante par les autorités sanitaires. Leur rôle est plutôt de guider les réflexions, de soutenir la fixation des priorités, de donner des repères com- muns pour tous les acteurs du système de santé. Sur cette base, les objectifs et les stratégies adoptés par les différentes institutions peuvent s’inscrire dans une vision d’ensemble, dont on pourra mesurer les résultats par les progrès atteints en termes de santé de la population en Suisse. Il s’agit d’un défi pour le monde économique, pour le monde politique et pour la société civile. De la capacité à le reconnaître et à en assumer la responsabilité dé- pendra en définitive le futur de la santé des citoyens en Suisse et, donc, le futur de la Suisse. Président de la Société suisse Directeur de l’Office fédéral de santé publique (SSSP) de la santé publique (OFSP) Ignazio Cassis Thomas Zeltner Présidente de la Conférence des Présidente du groupe de pilotage Directeurs cantonaux des affaires du projet Politique nationale suisse Sanitaires (CDS) de la santé (PNS-CH) Alice Scherrer Patrizia Pesenti
SGPG Sommaire Sommaire Préface .................................................... 7 Schweizerische Gesellschaft für Prävention und Gesundheitswesen But 1 Solidarité en faveur de la santé dans la région européenne . . . . . . 9 Effingerstrasse 40 Postfach 8172 But 2 Équité en matière de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 CH-3001 Bern But 3 Démarrer dans la vie en bonne santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Tel. +41 (0)31 389 9286 Fax +41 (0)31 389 9288 But 4 Santé des jeunes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 e-mail: sgpg@sgpg.ch www.sgpg.ch But 5 Vieillir en bonne santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 SSSP But 6 Améliorer la santé mentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Société suisse de santé publique Effingerstrasse 40 But 7 Faire reculer les maladies transmissibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Case postale 8172 CH-3001 Berne But 8 Faire reculer les maladies non transmissibles . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Tél. +41 (0)31 389 9286 But 9 Diminuer le nombre de blessures dues aux actes de violence Fax +41 (0)31 389 9288 et aux accidents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 e-mail: sgpg@sgpg.ch www.sssp.ch But 10 Un environnement physique sain et sûr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 SSSP But 11 Adopter des modes de vie plus sains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 Società svizzera di salute pubblica Effingerstrasse 40 But 12 Réduire les dommages causés par l’alcoolisme, la toxicomanie casella postale 8172 et le tabagisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 CH-3001 Berna But 13 Cadres favorables à la santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Tel. +41 (0)31 389 9286 Fax +41 (0)31 389 9288 But 14 Responsabilité multisectorielle pour la santé . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 e-mail: sgpg@sgpg.ch www.sssp.ch But 15 Secteur de santé intégré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 But 16 Gestion axée sur la qualité des soins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 But 17 Financement des services de santé et allocation des ressources . . . 51 But 18 Amélioration des ressources humaines pour la santé . . . . . . . . . . . 54 But 19 Recherche et utilisation des connaissances pour la santé . . . . . . . . 57 But 20 Recruter des partenaires pour la santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 But 21 Politiques et stratégies de la santé pour tous . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 Auteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
Préface Préface Le présent document constitue une tentative indépendante d’élaborer les bases d’une stratégie globale de promotion de la santé en Suisse et de mettre en évidence les domaines où il faut agir. La définition des buts et les stratégies à développer sont le résultat d’un processus : des professionnels de toute la Suisse ont participé à un travail de fond, au- quel les responsables de la Société suisse de santé publique (SSSP) ont donné forme. Vous trouvez en annexe la liste des auteurs de ces diffé- rentes contributions de même qu’une liste des ouvrages de référence utilisés. Avec ce document, la SSSP entend stimuler la réflexion et indiquer des pistes d’action possibles à toutes les personnes actives dans le domaine de la santé. Nous espérons que ce document saura intéresser de nom- breux lecteurs et qu’une partie au moins des mesures mentionnées se- ront prises dans les délais fixés. Nous avons à cœur d’améliorer encore la santé des Suissesses et des Suisses. La Suisse occupe déjà maintenant une position enviable en Europe pour la plupart des indicateurs de san- té. Une politique de la santé qui s’appuie sur les buts de la ”santé pour tous” doit parvenir à combler les lacunes là où elles existent; cette po- litique doit faire en sorte que les différences existantes ne s’accroissent pas mais diminuent et que la Suisse se sente solidaire, en Europe et dans le monde, avec ceux qui connaissent des conditions défavorables. Nous espérons que ce document et ses 21 buts visant la ”santé pour tous”, trouvent une large diffusion. Et nous espérons surtout qu’il dé- ploie les effets que les auteurs appellent de leurs vœux. Nous souhai- tons remercier ici l’Office fédéral de la santé publique de son soutien fi- nancier, ainsi que le projet Politique nationale suisse de la santé et Pro- motion Santé Suisse de leur aide et suggestions précieuses. Le Comité de rédaction: Prof. Dr méd. Ursula Ackermann-Liebrich Prof. Dr méd. Fred Paccaud Prof. Dr méd. Felix Gutzwiller Dr méd. Therese Stutz Steiger 7
But 1 But 1 SOLIDARITÉ EN FAVEUR DE LA SANTÉ DANS LA RÉGION EUROPÉENNE D’ici 2020, l'écart actuel de santé entre les Etats membres de la région européenne devrait être réduit d'au moins un tiers. En particulier: 1.1. il faudrait réduire d’au moins 30% l’écart en matière d’espérance de vie entre le tiers des Etats membres ayant l'espérance de vie la plus élevée et le tiers des Etats membres ayant l'espérance de vie la plus faible; 1.2. il faudrait réduire la fourchette des valeurs des principaux indic- teurs de morbidité, d’invalidité et de mortalité entre les différents groupes de pays en améliorant plus rapidement la situation des personnes défavorisées. Exposé du problème La Suisse occupe une position de poin- bles de la santé publique, une colla- nationaux visant à réduire la te en ce qui concerne de nombreux in- boration européenne (et mondiale) consommation de tabac. Elle multi- dicateurs de ”Santé pour tous.“ A-t-el- s’impose dans la lutte contre le taba- plie par dix les moyens investis à cet le pour cette raison plus de responsabi- gisme. effet dans les 5 prochaines années. lités quant aux conditions sanitaires • La Suisse soutient activement les au- prévalant dans d’autres pays? Si la Suis- • La Suisse a développé un programme tres pays d’Europe, et plus particuliè- se veut prendre au sérieux le but 1 ”So- de lutte contre les abus de drogue rement les pays pauvres, dans leur lidarité en faveur de la santé dans la ré- d’importance internationale ; dans lutte contre les drogues dures. gion européenne”, il faut répondre à ce domaine aussi, elle peut apporter cette question par l’affirmative. Il serait son soutien à d’autres pays. urgent de soutenir aussi la cause de la Mesures santé. La Suisse a créé de bons contacts avec différents pays de la région euro- Objectifs nationaux Les scientifiques suisses continuent de péenne, surtout avec les petits Etats de recevoir une aide ciblée leur permet- l’ancien bloc des pays de l’Est. Elle a par • La Suisse s’engage à améliorer l’état tant de collaborer avec les pays les plus exemple fortement soutenu l’assainis- de santé de la population dans le pauvres d’Europe, en particulier lors- sement de l’environnement en Albanie tiers des pays européens qui ont qu’il s’agit de créer des structures vi- et des projets analogues en Lituanie, en l’espérance de vie la plus faible. En sant à améliorer la santé des groupes Bosnie et en Russie blanche. En matiè- particulier, elle soutient activement la de population défavorisés. re d’environnement et de santé, il exis- formation continue des responsables te d’autres exemples semblables. Les de santé publique de ces pays et les La Suisse apporte un soutien actif à la moyens mis à disposition pour ce type projets qui ont pour objectif l’amélio- promotion de la santé et à des pro- d’interventions sont-ils suffisants ? Il ration de la santé des personnes dé- grammes de prévention en collabora- faut répondre à cette question par la favorisées. La Suisse apporte son tion avec les pays pauvres d’Europe ; en négative au vu des disparités extrême- soutien technique et financier en particulier, elle accorde son aide aux ment élevées des indicateurs de santé matière de santé publique dans les autres pays dans la prévention de l’in- entre la Suisse et, par exemple, les pays pays les plus pauvres d’Europe. fection VIH et la lutte contre les dro- de l’ancien bloc de l’Est. gues. Elle soutient et développe avec • Dans le cadre de la politique de la d’autres pays pauvres des programmes • Dans le domaine de la prévention de santé dans la région européenne, la visant à réduire la consommation de ta- l’infection VIH, la Suisse a donné un Suisse s’engage à améliorer la situa- bac. exemple au niveau international. En tion des pays pauvres d’Europe. la matière, elle peut conseiller les • Prévention de l’infection VIH: la Suis- Les programmes en vigueur dans ces pays pauvres d’Europe de manière se fournit une aide active visant à domaines de collaboration avec les compétente. mettre sur pied des programmes de pays pauvres d’Europe sont reconduits prévention VIH dans les pays pauvres pour une durée de 15 ans et leurs ré- • La Suisse exporte des cigarettes en d’Europe. sultats sont évalués. grandes quantités. Pour les responsa- • La Suisse participe aux efforts inter- 9
But 2 But 2 ÉQUITÉ EN MATIÈRE DE SANTÉ D’ici 2020, l’écart de santé entre groupes socioéconomiques dans les pays devrait être réduit d’au moins un quart dans tous les états mem- bres en améliorant nettement le niveau de santé des groupes défavo- risés. En particulier : 2.1 il faudrait réduire d’au moins 25% l’écart d’espérance de vie entre groupes socioéconomiques; 2.2 les valeurs des principaux indicateurs de morbidité, d’invalidité et de mortalité devraient être plus équitablement réparties entre les différents groupes socioéconomiques; 2.3 il faudrait sensiblement améliorer les conditions socioécono- miques qui influent sur la santé, notamment les disparités en ma- tière de revenus, de niveau d’instruction et d’ accès au marché du travail; 2.4 il faudrait fortement réduire la proportion de personnes vivant Exposé du problème dans la pauvreté; 2.5 il faudrait protéger de l’exclusion les individus ayant des besoins L’article 2 de la Constitution fédérale particuliers en raison de leur état de santé ou de leur situation précise, dans l’alinéa 3, que la économique ou sociale et leur permettre d’accéder facilement à Confédération „veille à garantir une des soins appropriés. égalité des chances aussi grande que possible.” L’article 8 stipule que „nul ne doit subir de discrimination du fait notamment de son origine, de sa Pauvreté profit des femmes), les femmes se sen- race, de son sexe, de son âge, de sa tent en plus mauvaise santé, déclarant langue, de sa situation sociale, de La définition et les indicateurs de pau- souffrir de maladies et de symptômes son mode de vie, de ses convictions vreté varient beaucoup. On peut esti- plus fréquemment que les hommes religieuses, philosophiques ou poli- mer qu’en Suisse, 5 à 10 % de la po- (Zemp et al., 1996). En revanche, les tiques, ni du fait d’une déficience pulation vie dans la pauvreté (Leu et hommes présentent davantage de corporelle, mentale ou psychique.” al., 1997, p.163). La pauvreté dépend comportements à risque et de tendan- Et pourtant, les inéquités en matière de plusieurs facteurs. C’est un proces- ces auto-agressives. de santé existent en Suisse: il suffit sus dynamique, dont un élément cen- de se rapporter aux indicateurs men- tral est le chômage de longue durée, Groupes d’âge tionnés dans les buts. Toutefois, il mais aussi la maladie (toxicomanie), n’existe pas toujours des preuves les handicaps et les problèmes de vie Sept à douze pour-cent des jeunes chiffrées. (divorce, décès de proche). Les per- grandissent dans la pauvreté (Com- sonnes vivant dans la pauvreté voient mission fédérale de coordination pour L’espérance de vie selon les groupes généralement leurs chances de vie en les questions de famille (CFCQF), socioéconomiques n’est pas démon- bonne santé réduites, à cause du st- 1998). La CFCQF conclut que la pau- trée. Toutefois, la mortalité entre ress et de comportements inappro- vreté conduit à " un sentiment d’esti- groupes socioéconomiques en Suisse priés en matière de santé. me de soi diminué, des craintes et des est comparable à celle d’autres pays. dépressions". L’évolution sociale ac- La Suisse connaît aussi de grandes Sexe tuelle induit des problèmes particuliè- disparités de revenus. La part de la rement lourds chez les adolescents et population qui vit dans la pauvreté a Le sexe est - avec le rang social - un dé- les jeunes adultes. augmenté ces trente dernières an- terminant majeur de l’inégalité en ma- nées. 710'000 personnes sont tou- tière de santé. Les femmes ont un sta- Ces dernières années, l'analyse de la chées par la pauvreté en Suisse, dont tut social et un salaire moins impor- mortalité a permis de constater que le 60% sont des familles avec enfants. tants que les hommes. Dans la derniè- niveau de la santé a progressé dans Les familles monoparentales, les jeu- re décennie, les femmes étaient plus tous les groupes d’âge, sauf chez les nes familles et les grandes familles fortement touchées par la pauvreté 15-20 ans, pour qui la mortalité n’a sont plus fréquemment touchées que les hommes (Suter Hrsg., 2000). que peu diminué, et l’état de santé que les autres types de famille. Malgré une plus grande espérance de dans son ensemble empiré (Michaud, vie (la différence d’espérance de vie à 1993). la naissance est d’environ 7 ans au 10
Parties de pays et régions ple renforcer les activités de pro- De même l'environnement écologique linguistiques en Suisse motion de la santé dans les quar- représente un facteur de santé de pre- tiers défavorisés, améliorer la pro- mière priorité. Il s’agit de faire en sorte Il existe des différences substantielles motion de la santé chez les chô- que l’environnement soit amélioré entre les régions suisses. Elles sont en meurs. La Fondation „Promotion pour tous, que l’exposition de certains partie conditionnées par des situa- Santé Suisse” devrait, dans ses ob- groupes soit évitée (par exemple, ex- tions économiques différentes, et cer- jectifs, accorder une importance position à des facteurs écologiques né- tainement aussi par des facteurs cul- particulière à l’inégalité des chan- gatifs tels que la pollution sonore ou la turels (Office fédéral de la statistique, ces en matière de santé. pollution de l’air). Le développement 1998). social et économique devrait se réaliser Objectifs nationaux avec le plus de ménagement possible Migration et intégration pour les ressources naturelles et les • D’ici 2020, des données doivent êt- conditions de l’environnement. Les gé- Les étrangers forment un groupe spé- re disponibles, pour mettre en evi- nérations à venir devraient pouvoir cialement touché par le chômage (Su- dence d’eventuelles différences de profiter d’un environnement intact et ter (Hrsg.) 2000). Dans les dernières mortalité entre les groupes socioé- d’un accès équitable à la santé. années, l’intégration sociale a été plus conomiques. précaire et plus controversée qu’au- • D’ici 2020, les écarts des indica- Le système de santé fait partie des paravant. La capacité d’accueil et teurs d’invalidité et de mortalité en- conditions sociales et joue un rôle d’intégration de l’Etat et de la société tre les groupes sociaux en Suisse se- crucial pour la santé et le bien-être a en outre été sollicitée par de nou- ront réduits de 25%. (but 17). Il doit être conçu pour être veaux courants migratoires, en rela- • D’ici 2020, la part de la population accessible à tous, il ne doit pas aug- tion avec les guerres en Europe. Plu- qui vit au-dessous du seuil de pauv- menter les inégalités en matière de sieurs autres raisons limitent les chan- reté sera réduite de 10 à 5%. santé, mais au contraire contribuer à ces des émigrés en matière de santé, • D’ici 2020, la population migrante les réduire. par exemple l’exposition profession- dispose de réseaux de soins particu- nelle, la formation, la langue, des liers et des projets d’intégration se- Obtenir l'égalité des chances concer- événements biographiques, des pro- ront sur pied dans tous les cantons. ne fortement le système politique, qui blèmes d’intégration, de revenu et de doit garantir les conditions - cadres de recours aux soins. En revanche, les Mesures cette égalité. immigrés possédant une bonne for- mation sont bien intégrés. L’égalité des chances entre les grou- L’égalité des chances en matière de pes sociaux est un objectif ambitieux. santé s’obtient par un grand nombre L’inégalité des chances en matière de Elle doit être abordée sur différents de petites et grandes décisions, par la santé est liée à la répartition des res- niveaux. Sur le plan social, il faut éla- réalisation de conditions sociales à sources et du pouvoir dans une socié- borer un cadre d’intégration, de liber- tous les niveaux (micro, moyen, té. Celle-ci est en principe difficilement té et de paix, à l’intérieur duquel des macro) et grâce à la mise en place de modifiable. Une politique qui voudrait cultures différentes et des groupes so- structures. Pour être réalisé, un tel but promouvoir des changements de ré- ciaux (rangs, classes, positions socia- nécessite avant tout un processus dé- partition doit bénéficier de l’appui de les, milieux) cohabitent dans un cli- mocratique et un soutien de la base, toute la société. Dans ce domaine, les mat de tolérance et de solidarité et de l’opinion publique, du système po- objectifs sont les suivants: luttent contre la marginalisation et la litique à tous les niveaux et de la so- dévalorisation. Des programmes cor- ciété. L’égalité des chances en matiè- 1. Dans le domaine de la recherche, la respondants de la Confédération sont re de santé doit donc devenir pour recherche en matière de santé et le mis en œuvre avec succès. tous un objectif prioritaire, au sein et développement d’interventions de- en dehors de la santé publique. vraient être renforcés. En particu- Sur le plan socio-économique, il faut lier, la recherche sur les indicateurs procurer à tous un travail productif, et d’inégalités des chances en matière des conditions de vie décentes même de santé entre groupes socio-éco- pour ceux qui, quelles qu’en soient nomiques doit faire l’objet d’études les raisons, en sont exclus. Les buts de plus poussées et un programme l’OMS de lutte contre la pauvreté, national de recherche devrait être proposant la réduction des différen- mis sur pied. ces salariales, du niveau d’éducation 2. Des activités et programmes de et de l’accès au marché du travail promotion de la santé devraient sont les principaux éléments qui en particulier tenir compte des contribuent à atteindre le but de l’é- conditions des groupes défavorisés galité des chances. de la population. Il faut par exem- 11
But 3 But 3 DÉMARRER DANS LA VIE EN BONNE SANTÉ D’ici 2020, tous les nouveau-nés, nourrissons et enfants d’âge présco- laire de la région devraient être en meilleure santé et démarrer ainsi dans la vie dans de bonnes conditions. En particulier: 3.1 tous les États membres devraient améliorer l’accès à des services de santé reproductive, à des services anténatals et périnatals et à des services de santé infantile appropriés; 3.2 dans aucun pays le taux de mortalité infantile ne devrait dépasser 20 pour 1000 naissances vivantes; les pays où ce taux est actuelle- ment inférieur à 20 pour 1000 devraient s’efforcer de le ramener à 10, voire en dessous; 3.3 les pays où ce taux est actuellement inférieur à 10 pour 1000 de- vraient accroître la proportion de nouveau-nés ne souffrant pas de maladies congénitales ou d’invalidité; 3.4 il faudrait réduire d’au moins 50% la mortalité et la morbidité par Exposé du problème accidents et actes de violence chez les enfants de moins de 5 ans; 3.5 il faudrait réduire d’au moins 20% la proportion d’ enfants pesant En Suisse, les problèmes liés au démar- moins de 2500 g à la naissance et réduire sensiblement les écarts rage dans la vie concernent essentielle- entre pays. ment la procréation, la grossesse, les rôles multiples auprès de la famille que doivent remplir les femmes et parallè- lement – cela a changé durant ces 20 dernières années – la nécessité ou le tant pas enceintes et ayant déjà eu des En Suisse alémanique, il n’existe guè- désir d’une activité professionnelle ré- rapports sexuels avaient utilisé un re d’offres correspondantes qui soient munérée qui les placent devant un moyen de contraception. Pour ces der- à disposition de toutes les femmes. difficile conflit de rôles. L’apport ma- nières, la pilule est de loin la méthode Ce sont souvent les gynécologues qui ternel lié au développement de l’en- la plus utilisée (65%), suivie par le pré- assument cette activité. Les risques fant est considérable: il ne réside pas servatif (22,5%). liés à la pilule ne sont pas suffisam- seulement dans le patrimoine géné- ment pris en compte, notamment tique, mais aussi dans les soins post- Planning familial chez les femmes plus âgées. Il fau- natals, et dans l’environnement social drait faire mieux connaître le fait que et physique durant les premières an- Il vise à rendre possibles, par une action prendre la pilule et simultanément fu- nées de l’existence. Une assurance psychosociale et médicale, la compré- mer augmente le risque chez les fem- maternité a cependant jusqu’ici été hension, la discussion et le choix face à mes. (Dans l’enquête sur la santé de refusée en Suisse. Néanmoins, le la procréation. L’International Paren- 1997, 5,2 pour cent des femmes ent- Conseil national a récemment ap- thood Planification Federation (IPPF) a re 35 et 45 ans prenaient la pilule et prouvé un nouveau modèle. identifié huit catégories de préoccupa- fumaient; parmi toutes les femmes tions majeures dans ce domaine: qui prenaient la pilule, 1/3 étaient fu- Définitions 1) la grossesse non désirée et l’avorte- meuses). ment à risque Période prénatale: période avant la 2) la mortalité maternelle Avortement naissance 3) les maladies sexuellement transmis- Période néonatale et infantile: période sibles Ce sont actuellement les articles 118- de la naissance à 12 mois 4) la grossesse à risque 121 du Code pénal suisse datant de Petite enfance: enfants de 0-5 ans non 5) la stérilité 1942 qui garantissent l’impunité de encore soumis à l’obligation scolaire. 6) la violence à l’encontre des femmes l’interruption volontaire de grossesse 7) les mutilations génitales féminines (IVG) si la vie de la mère est en dan- Période prénatale 8) les déviances sexuelles ger. L’IVG est considérée comme illé- gale si cette condition n’est pas Contraception En Suisse romande, les centres de respectée. Elle est alors punissable et planning familial sont en principe à la passible d’emprisonnement ou de ré- La contraception est largement diffu- fois informateurs et prescripteurs de clusion. Malgré cette loi restrictive, sée en Suisse. En 1998, près de 90% contraceptifs sûrs, dans un environne- l’indication est traitée de manière rela- des femmes âgées de 20 à 24 ans n’é- ment agréable pour les femmes. tivement généreuse. Aujourd’hui, 12
presque toute femme qui souhaite bagisme de la mère et le poids de (98,6%) ont encore et toujours lieu interrompre une grossesse non dési- naissance de l'enfant. En Suisse, la dans les hôpitaux. Les autres lieux de rée peut en principe faire pratiquer part des nouveau-nés pesant moins naissance restent l’exception. l’intervention en toute légalité dans de 2500g est de 5% environ. L’im- un centre spécialisé. Toutefois, le portance du poids à la naissance pour Allaitement maternel nombre des avortements est en dimi- les chances de survie et de qualité de nution constante et en 1998 on en a vie d’un nouveau-né est connue de- En Suisse un groupe de travail s’em- enregistré 13’000. La Suisse fait partie puis longtemps. Un faible poids à la ploie activement depuis 1992 à mett- des pays où le taux d’avortement est naissance représente un risque ma- re en œuvre l’initiative „baby friendly le plus bas. La plupart d’entre eux jeur de mauvaise santé physique et de hospital” de l’UNICEF et de l’OMS. Les concernent des femmes moins de 25 troubles psychologiques à l’âge adul- 10 points préconisés par l’OMS sont ans, dont la moitié sont des femmes te. Les effets du tabagisme de la mè- remplis par 34 hôpitaux concernant la migrantes. re sur le poids à la naissance et les fréquence de l’allaitement à la sortie maladies chroniques ultérieures sont de la maternité : 88 % des nouveau- Accès aux soins prénataux bien connus. nés quittent l’hôpital en étant complè- tement allaités, ce qui est un très bon Un manque d’équité persiste en ce qui Alimentation résultat. Les autres points sont moins concerne la qualité et l’accès aux servi- bien respectés. Trop de nourrissons re- ces prénatals, périnatals et postnatals. Une alimentation saine et équilibrée çoivent encore des compléments, sous Des études locales montrent de gros- reste le privilège de ceux qui sont assez la forme de solution à base de malto- ses inégalités quant à l’accès des fem- aisés pour investir une grande partie se/dextrose et de thé; les compléments mes de différentes origines à la prise en de leur salaire et de leur temps dans diminuent les chances du nourrisson charge médicale prénatale et périnata- une bonne nutrition. Pendant la gros- d’être allaité longtemps. le en fonction de caractéristiques so- sesse et le temps de l’allaitement, l’im- cio-économiques, en particulier en ce portance d’une alimentation équilibrée Prévention de la mort subite qui concerne les prestations de préven- est encore accrue. Les conseils diété- du nourrisson tion. tiques font partie intégrante de la pré- paration à la naissance. Dans certains 57 enfants suisses sont décédés de la Préparation à la naissance cas particuliers, l’assuré(e) peut bénéfi- mort subite en 1995, 39 enfants en cier d’un conseil nutritionnel dispensé 1996. Le recul observé au cours des En Suisse, la préparation à la naissance par un diététicien, pris en charge par dernières années est généralement at- repose sur l’initiative personnelle du l’assurance-maladie sociale. tribué au message relatif au position- couple. L’assurance-maladie sociale nement des nourrissons durant le som- participe aux frais de cette préparation Mortalité infantile meil. par une contribution de CHF 100 pour un cours collectif de préparation à l’ac- Le but de ramener la mortalité infan- Petite enfance couchement dispensé par une sage- tile (1re année de la vie) en dessous femme. Cette contribution ne couvre de 10 pour 1000 naissances vivantes Congé maternité, travail maternel pas les frais de cours et ils sont utilisés est largement atteint en Suisse avec et crèches de manière très variable selon le niveau un taux de 4,8 pour 1000 en 1997. La social et de compréhension des fem- mortalité périnatale enregistrée en La protection de la maternité comp- mes. 1999 s'établit à 6,9 pour 1000 nais- rend aussi la couverture de presta- sances. La mortalité a pu être freinée tions de prévention, la garantie du re- Tabagisme et facteurs avant tout dans les catégories de venu durant le congé de maternité et psychosociaux poids inférieurs à 2500g. Elle reste la protection contre les licenciements néanmoins bien plus élevée chez les ainsi qu’un soutien financier aux mè- En 1999, 33% de la population suisse garçons, toutes catégories de poids res sans activité lucrative. Pour toute fumaient, 27% des femmes et 38% confondues. Les très jeunes mères et la population (y compris les femmes des hommes. La consommation est en les mères célibataires forment un enceintes), la Loi fédérale sur l’assu- hausse depuis 1992, surtout chez les groupe à risques particulier chez qui rance-maladie prévoit la couverture personnes de 15 à 24 ans (femmes: de la mortalité infantile est considérable- des soins de santé à titre obligatoire. 26% à 40%; hommes: de 36% à ment plus élevée, notamment pour La prévention, pendant la grossesse 46%). Des données vaudoises indi- les mères de moins de 20 ans. Elle est et la maternité fait également partie quent qu’un cinquième environ des presque deux fois plus élevée, que la des prestations obligatoirement à femmes enceintes ont fumé au cours mère soit célibataire ou mariée. charge des assureurs-maladie. Sur le des trois derniers mois de leur grosses- plan social, la Confédération a reçu se. Le lien entre le tabagisme et le mi- Lieu de naissance en 1945 le mandat impératif d’intro- lieu socio-économique est bien duire une assurance-maternité. Elle connu. Un autre lien existe entre le ta- En Suisse presque toutes les naissances ne l’a cependant pas concrétisé à ce 13
jour. C’est encore et toujours l’em- ans. On estime que durant les jours friendly hospitals.” ployeur qui détermine combien de de semaine, les parents arrivent, en • D’ici 2010, tous les cantons et les temps il garantit le salaire. Le Code moyenne, à assumer eux-mêmes 50 communes offrent aux jeunes pa- des Obligations ne prévoit que 8 se- à 60% de la garde de leur enfant. rents des conseils d’un niveau qua- maines, beaucoup de cantons aug- Cela signifie que pour chaque enfant litatif élevé. mentent cette durée à 16 semaines. qui naît en Suisse romande, le besoin Les femmes ont certes l’interdiction est évalué, au minimum, à deux jour- Mesures de travailler, mais le salaire ne leur nées de garde par semaine. Il est dif- est pas forcément garanti durant ficile de donner des chiffres précis, Compte tenu de la bonne couvertu- cette période. Un grand nombre de mais on admet qu’ensemble les gar- re médicale proprement dite, les femmes sont donc dépourvues de deries et les réseaux de mamans de points faibles se situent en Suisse toute prestation sociale après l’ac- jour ne couvrent que la moitié de ce dans la garde des enfants en bas âge couchement. besoin. En outre, l’aspect financier et surtout dans le secteur de la pré- Il est assez fréquent que les em- n’est pas à négliger: les crèches sont vention et de la protection sociale. ployeurs incitent les femmes à don- plus avantageuses pour les petits re- 1. Le planning familial reste un or- ner leur congé pour la date de la venus; si le revenu mensuel net est gane essentiel de prévention. Des naissance. Les femmes au foyer ne inférieur à 4000 francs, la garderie programmes d’information sur la bénéficient d’aucune prestation en coûtera moins cher que le recours au contraception devraient viser espèces fondée sur le droit fédéral. réseau de mamans de jour. Para- avant tout les adolescents et les De ce fait, un certain nombre de doxalement, le coût de la garde en jeunes femmes d’autres cultures. cantons ont adopté des législations crèche augmentant avec le revenu, Par ailleurs, l’évolution de l’IVG garantissant le droit à une allocation les crèches constituent une solution doit être surveillée de près, afin de maternité. La proportion des fem- chère précisément pour les femmes de prévenir le risque de retour en mes ayant une activité lucrative en professionnellement actives qui, par arrière vers des anciennes et Suisse a augmenté durant les derniè- leur travail, augmentent le revenu du mauvaises méthodes. res années et le taux d’activité des ménage. 2. Un autre lieu important de pré- femmes en 1999 était de 74,5%. La vention est la préparation à la Loi fédérale sur le travail protège les Détection de situations à risque naissance. Des conseils d’hygiène femmes enceintes et les mères qui psychosocial de vie, en particulier dans le do- allaitent dans la mesure où cela est maine du tabagisme et de l’hy- compatible avec leur travail et La politique familiale doit prendre en giène alimentaire peuvent avoir convenu avec l’employeur. La loi pré- considération la multiplicité des ty- un grand impact sur la santé de voit aussi que les mères qui allaitent pes de familles modernes qui sont toute la famille. L’influence néfas- doivent disposer du temps nécessai- devenues plus petites. Il existe aussi te du tabac sur le poids de l’en- re à l’allaitement mais cette disposi- plus de familles monoparentales, re- fant à naître, sur la fréquence de tion n’est en général pas respectée. composées, consensuelles, ou des la mort subite ainsi que sur la groupes familiaux composés d’en- santé en général de l’enfant de- Les parents qui exercent une activité fants adultes ou s’occupant de pa- vraient être des arguments assez professionnelle devraient théorique- rents âgés. En comparaison euro- frappants pour que les mères (et ment pouvoir compter sur les servi- péenne, la politique familiale que les pères) cessent de fumer. Il se- ces d’une crèche ou d’une garderie. mène la Suisse est plutôt modeste. rait nécessaire d’améliorer la prise Même s’il existe une Ordonnance fé- en charge des fumeuses et fu- dérale de 1977 sur le placement ex- Objectifs nationaux meurs tout comme d’autoriser le tra-familial des jeunes enfants, une remboursement par l’assurance- politique sociale cohérente fait dé- • D’ici 2020, il existe en Suisse une maladie des produits remplaçant faut, ce qui se traduit par une orga- structure d’accueil à bas seuil cou- la nicotine. nisation et un financement très di- vrant tout le territoire suisse 3. La politique de l’emploi devrait versifiés de ces institutions: certaines concernant la médecine reproduc- favoriser les jeunes familles en sont publiques, d’autres subvention- tive, qui soit particulièrement at- matière de travail: la mise en pla- nées, d’autres encore totalement pri- tractive pour les jeunes femmes et ce de possibilités de congé paren- vées. De surcroît, de fortes disparités les étrangères également. tal, l’assurance-maternité, des régionales existent quant au taux • D’ici 2020, moins de 5 % des fem- structures de garde d’enfants ac- d’équipement en la matière. Crèches mes fument durant leur grossesse cessibles à tous. Le travail à et garderies ont à faire face à une en Suisse et toutes les femmes temps partiel et le partage des tâ- augmentation de la demande au vu connaissent les effets néfastes du ches devraient être facilités dans de l’évolution de la situation profes- tabagisme durant la grossesse sur notre société. sionnelle des jeunes couples. En la santé des enfants. 4. A l’avenir, la politique familiale 1996, les cantons romands comp- • D’ici 2010, 95 % des enfants vien- devra mieux tenir compte des taient 108'000 enfants âgés de 0 à 4 nent au monde dans des „baby grand défis de notre société: évo- 14
lution démographique caractéri- sée par une baisse de la fécondi- té, une diminution de la nuptiali- té, une augmentation du nombre des divorces. Des unions libres et des familles recomposées peuvent conduire à une nouvelle pauvreté et à l'exclusion qui en résulte. 5. Il est important de prendre garde aux modes de vie et au bien-être psychosocial des parents: un foyer sûr, offrant des relations sociales stables est un bon fondement pour le développement psychique et physique harmonieux de l’enfant. 6. D’ici 2008, il existe en Suisse une assurance-maternité qui permet un développement sain et sans stress de la mère et de l’enfant. 7. D’ici 2010, il existe des structures de garde d’enfants en suffisance qui permettent aux parents de res- ter intégrés au monde du travail. 15
But 4 But 4 SANTÉ DES JEUNES (6) D’ici 2020, les jeunes de la région devraient être en meilleure santé et mieux en mesure d’assumer leur rôle dans la société. En particulier: 4.1 les enfants et les adolescents devraient mieux maîtriser les apti- tudes utiles pour la vie et être en mesure d’opérer des choix sains; 4.2 il faudrait réduire d’au moins 50% la mortalité et l’invalidité dues aux actes de violence et aux accidents (7) chez les jeunes; 4.3 il faudrait fortement réduire la proportion de jeunes qui adop- tent des comportements dangereux (8) tels que la consommation de drogue et de tabac et la consommation d’alcool; 4.4 il faudrait réduire d’au moins un tiers l’incidence des grossesses chez les adolescentes. Exposé du problème 6 Jusqu’à l’âge de 18 ans 7 Voir aussi but 9 : „Diminuer le nombre de blessures dues aux actes de violence et aux Bien que présentant en termes de accidents” mortalité un groupe de population 8 Voir aussi but 12 : „Réduire les dommages causés par l’alcoolisme, la toxicomanie et le tabagisme” particulièrement sain, les jeunes sont touchés par de nombreux problèmes de santé. Ce ne sont plus les maladies infectieuses aiguës mais les maladies chroniques et les troubles de compor- tement qui influencent négativement les affections chroniques les plus cou- semaine de douleurs au ventre. Un/e leur état de santé. Il convient de met- rantes à l’âge de l’enfance et de l’ado- jeune sur cinq a des douleurs dorsales tre en évidence cinq types de problè- lescence. On estime qu’environ 5 à et un/e sur quatre souffre de maux de mes: 10% de tous les enfants et adoles- tête. Les recherches épidémiologiques cents des pays industriels occidentaux attestent que les filles se plaignent Accidents et morts violentes souffrent d’asthme et jusqu’à 10% plus que les garçons d’avoir des dou- d’eczéma atopique. De plus, 10 à leurs. Les causes de ces taux de pré- En 1998, 5'597 accidents de la circu- 15% souffrent d’une allergie et/ou du valence assez élevés sont à rechercher lation ont touché des enfants et des rhume des foins (rhinite allergique). dans un déséquilibre entre les fac- adolescents, dont 71 ont abouti à un Les causes en sont nombreuses et doi- teurs de risques et les antécédents décès. Les accidents de la circulation, vent être recherchées aussi bien au ni- ainsi que dans les ressources person- ceux qui ont lieu durant les loisirs ou veau biologique, psychologique et so- nelles et sociales. Les douleurs sont au domicile représentent les causes cial que dans l’environnement naturel. souvent interprétées comme la „ran- les plus fréquentes de décès. A l’ado- çon d’un mode de vie moderne”, qui lescence, les garçons sont beaucoup Maladies infectieuses reflète les risques et les chances d’une plus souvent victimes d’accidents que société industrielle moderne. les filles, ce qui s’explique entre autres L’infection VIH et le sida représentent par leur mode de vie plus dangereux, toujours un problème de santé impor- Comportement à risque en matiè- même dans les jeunes années, et par tant en Suisse même si le taux d’in- re de santé un degré de mobilité plus élevé. A fection a diminué grâce à des campa- partir de la 14ème année, le suicide et gnes de prévention efficaces. C’est à l’adolescence que l’on conso- les tentatives de suicide deviennent lide les comportements importants en une des causes principales de décès : Troubles de la santé matière de santé. Malgré tous les ef- la Suisse connaît, avec environ 50 dé- forts de prévention, on a enregistré cès annuels, l’un des taux de suicide Des rapports sur les atteintes à la san- durant ces dernières années une aug- les plus élevés d’Europe dans le grou- té se fondent sur des enquêtes, par mentation de la consommation d’al- pe d’âge des 15 à 19 ans. ex. l’étude comparative internationale cool et de tabac. 17% des jeunes de „Health Behavior in School-aged Chil- 15 ans disent fumer tous les jours, Maladies chroniques dren” (HBSC). Il ressort des rapports 25% fument au moins une fois par sur l’enquête de 1997/98 qu’environ semaine (aucune différence entre les L’asthme et les allergies représentent un/e jeune sur six souffre une fois par sexes); 9% des jeunes filles de 15 ans 16
et 19% des garçons du même âge in- Prévention des accidents bles à la santé (par ex. en incitant diquent qu’ils boivent de l’alcool au les écoles à être actives dans le ré- moins une fois par semaine. Les cau- • Amélioration du matériel sécuritaire seau des „écoles en santé”) ses de cette consommation nuisible • Adaptation des conditions de circu- • Soutien des familles se recoupent souvent avec celles à l’o- lation dans les localités (aménage- • Participation et empowerment (par rigine des troubles de la santé. En ce ment de pistes cyclables) ex. en instituant des parlements de qui concerne l’alimentation, les com- • Abaissement des vitesses de circu- jeunes et d’enfants) portements à risques représentent de lation dans les localités et création • Amélioration de la formation et plus en plus souvent un problème de de zones à vitesse limitée donc de la situation des individus santé, d’autant plus que des diètes • Abaissement du taux d’alcoolémie sur le marché du travail, en particu- fréquentes peuvent constituer un fac- à 0,0 pour mille lier dans la perspective d’aider les teur de risque pour la boulimie. • Port du casque obligatoire pour les groupes défavorisés cyclistes • Soutien de plans d’avenir réalistes Objectifs nationaux • Entraînement obligatoire à la sécu- pour les jeunes rité du trafic pour les nouveaux • Soutien de la création de réseaux • D’ici 2010, le nombre des enfants conducteurs de jeunes (par ex. ouverture de lo- et adolescents victimes d’accidents • Introduction d’un „permis de caux sociaux) de la route est réduit à moins de conduire à l’essai” • Mesures structurelles concernant la 2000 • Education à la circulation dans le prévention du tabac et de l’alcool : • D’ici 2020, le nombre de suicides et cadre de l’école augmentation des prix, barrières à de tentatives de suicide chez les • Prévention des accidents domes- l’accessibilité (des alcopops égale- jeunes est réduit de moitié tiques par une information aux pa- ment), interdiction d’automates • D’ici 2010, la proportion d’enfants rents délivrant des cigarettes et de jeunes souffrant d’asthme et • Etablissement de programmes de d’allergies se stabilise et d’ici 2020, Allergies et asthme désaccoutumance au tabac spéci- elle s’établit à 60% du niveau ac- fiques au jeunes tuel • Promotion de l’allaitement (voir • Amélioration de l’accès à une aide • Moins de 1% des adolescents font aussi but 3) psychosociale des expériences avec des drogues • Explication du lien entre style de vie illégales et santé Mesures interdisciplinaires • D’ici à 2010, toutes les écoles ont • Programmes de sevrage du tabac spécifiques aux troubles de la introduit des programmes de pro- pour les (futures) mères et pères santé à concevoir: motion de la santé (problème du tabagisme passif) • Amélioration de rapports sur la • D’ici 2010, la consommation d’al- • Programmes de formation des en- santé concernant les enfants et les cool par les jeunes tombe sous le fants et de leurs parents concer- jeunes niveau de 1990 nant l’asthme et l’eczéma atopique • Etudes des effets sur la santé à tous • D’ici 2010, l’âge auquel les jeunes les niveaux du système politique commencent à fumer remonte à 18 Troubles de la santé et • Création d’un réseau/lobby chargé ans et le taux des nouveaux fu- comportement à risque en matiè- de défendre les intérêts des enfants meurs tombe au-dessous du niveau re de santé et des jeunes en matière de santé de 1990 • Les jeunes reconnaissent la nécessi- • Mobilisation systématique des res- té de se protéger dans leur vie sources personnelles (par ex. esti- sexuelle et utilisent à 95% des pré- me de soi, confiance en soi, senti- servatifs en cas de rapports sexuels ment de cohérence, compétences sociales) par des programmes de promotion de la santé orientés sur Mesures les aptitudes utiles pour la vie dans les écoles, sur le lieu de travail/de Les mesures doivent concerner aussi formation, au cours des activités de bien celles qui réduisent les risques que loisirs. Les programmes doivent êt- celles qui augmentent les ressources, re spécifiques par rapport au sexe, tout comme les interventions axées sur à l’âge, à l’appartenance ethnique le comportement. Elles doivent être et au rand social complétées par des interventions agis- • Etablissement de programmes de sant sur les conditions extérieures. Se- prévention modernes (toxicomanie, lon la nature du problème, il faut fixer maladies sexuellement transmissi- des priorités différentes. bles, violence) à l’école • Création de cadres de vie favora- 17
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