MOBILITÉS CAHIER D'ACTEUR - UN DROIT A LA MOBILITÉ - ASSISES DE LA MOBILITÉ

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MOBILITÉS CAHIER D'ACTEUR - UN DROIT A LA MOBILITÉ - ASSISES DE LA MOBILITÉ
LOI D’ORIENTATION SUR LES

  MOBILITéS
# ASSISES 2017

                          CAHIER
                        D’ACTEUR

                   assurer
                   la transition
                   énergétique !

                   UN financement
                   pérenne
                   UN DROIT
                   a la mobilité

                   UN SOCLE SOCIAL
                   DECEMBRE 2017
MOBILITÉS CAHIER D'ACTEUR - UN DROIT A LA MOBILITÉ - ASSISES DE LA MOBILITÉ
CGT-RATP : Cahier d’acteur “assises de la mobilité 2017”

        édito
        La CGT-RATP entend bien se saisir de ce débat national pour que la future loi ne soit pas une
        régression guidée par des choix d’austérité, ni la sanctuarisation de la concurrence et de la
        libéralisation des transports comme Mme Borne, ministre des transports l’a annoncé ...

       J
             usqu’à la fin de l’année 2017, se tiennent les assises de la mobilité.
             Le gouvernement veut en faire la phase de préparation d’une
             loi d’orientation des mobilités intérieures (LOMI) qui devrait
        être présentée début 2018 et se substituer à la loi d’orientation des
        transports intérieurs (LOTI) de 1982. L’approche proposée dans ces
        assises révèle une démarche politique orientée et des objectifs déjà
        ciblés.

        La CGT-RATP, entend donc bien se saisir de ce débat national pour
        que la future loi ne soit pas une régression guidée par des choix d’aus-
        térité, ni la sanctuarisation de la concurrence et de la libéralisation des
        transports comme Mme Borne, ministre des transports l’a annoncé :
        « .... Il s’agit d’autoriser progressivement les régions qui le souhaitent à ex-
        périmenter l’ouverture à la concurrence. L’ouverture doit se faire « avec les
        salariés de la SNCF et de la RATP » - RATP dont le réseau de bus doit être
        ouvert en 2024. »

        En Ile-de-France, le Grand Paris Express pourrait pâtir de l’austérité
        par le report voire la non réalisation de certaines lignes. Le T9 pour-
        rait être le théâtre de l’expérimentation de la concurrence, à l’image
        du T11, le CDG express qui ne répond pas au besoin de transport en
        IDF…

        La CGT-RATP n’étant pas conviée, il nous semble essentiel de vous
        remettre ce cahier d’acteur qui pointe de véritables inquiétudes et des
        propositions pour l’avenir de l’entreprise publique de service public et
        l’avenir de son personnel.

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MOBILITÉS CAHIER D'ACTEUR - UN DROIT A LA MOBILITÉ - ASSISES DE LA MOBILITÉ
CGT-RATP : Cahier d’acteur “assises de la mobilité 2017”

                                          assurer
                                          la transition énergétique !
                                          Le plan d’actions adopté par le STIF en conseil d’adminis-
                                          tration le 6 décembre 2016 fixe, entre autres, l’objectif de
                                          développer un réseau de bus « propre » de 30% en 2020
                                          et de 100% en 2025 pour les zones urbaines les plus pol-
                                          luées.
La ville de Paris, prévoit comme le lui permet la loi des mesures de restrictions de circu-
lation supplémentaires au 1er juillet de chaque année visant à interdire la circulation des
véhicules diesel à l’horizon 2024.

L
     e parc d’autobus de la RATP (composé de plus de       •    Toutes les difficultés liées à la technologie de
     4600 bus) serait, dans ce cadre, composé à 100             l’électrique ne sont pas réglées. Les normes ain-
     % par des matériels n’émettant plus de particules          si que les textes réglementaires encadrant cette
en 2025. Si l’objectif d’avoir des bus « propres» n’est         transition énergétique ne sont pas finalisés. Ainsi,
pas contestable, cette perspective soulève cependant            le recyclage des batteries en fin de vie demeure
plusieurs problèmes :                                           une question en suspens tout comme la question
                                                                de l’alimentation des matériels lors de leur charge
•   Les constructeurs français et européens ont pris            (Le parc bus électrique de la RATP correspondant
    du retard sur le passage au bus électrique. Seuls           à une tranche de centrale nucléaire).
    les chinois sont aujourd’hui en mesure de fournir
    des matériels de ce type en très grand nombre          La CGT-RATP considère, au regard de ces raisons,
    (La capacité de production maximum chez Bolloré        qu’il faut faire évoluer la loi pour rendre la transition
    : 200 bus par an). La filière industrielle française   énergétique crédible et soutenable financièrement
    d’autobus, qui concerne des milliers d’emplois di-     pour les collectivités. Ces évolutions doivent notam-
    rects et induits, est, de fait, menacée si le temps    ment permettre de :
    nécessaire à son adaptation et à la mise en place
    d’investissements dans l’appareil productif n’est      •    Consentir aux industriels les délais suffisants à
    pas garanti. Un bus électrique standard coûte               l’adaptation de leur outil de production aux nou-
    aujourd’hui le double d’un bus diesel « Norme               veaux bus propres.
    Euro 6 » et près d’un tiers de plus qu’un bus hy-      •    Clarifier le cadre législatif concernant le stockage
    bride. Ce surcoût est, certes, appelé à diminuer            et l’utilisation du Bio-GNV afin que puissent être
    dans la durée avec la fabrication en grande série,          définies de façon pérenne les conditions d’inves-
    pour autant, il demeurera un sur-investissement             tissement pour répondre aux demandes des col-
    assumé par la collectivité. L’adaptation des cen-           lectivités territoriales.
    tres bus de la RATP pour l’accueil des matériels
    électriques et au gaz nécessite de lourds inves-
    tissements dans les infrastructures et en terme
    de formation professionnelle. Un allongement des                                  L’état doit, avec
    délais d’application de la transition énergétique               les principaux acteurs concernés
    est rendu nécessaire.                                        (les industriels, mais également les
                                                                             Autorités Organisatrices,
•   Plus de 800 bus hybrides ont été commandés par                   et les entreprises de transports)
    le STIF avant les décisions prises dans le cadre               prendre en urgence les initiatives
    de la loi relative à la transition énergétique du 17             permettant de créer un nouveau
    août 2015 et le décret d’application du 11 janvi-
    er 2017 définissant les « bus propres ». Ils seront
                                                                            standard qui s’appliquerait
    livrés d’ici 2018. Il serait ubuesque de les aban-
                                                                       en France mais aussi au niveau
    donner après à peine quelques années de service                       européen et qui permettrait
    sans être amortis. De plus, ils émettent moins de           d’engager la mutation de la filière du
    particules qu’un véhicule diesel.                          bus vers cette transition énergétique.

                                                                                                                                 3
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CGT-RATP : Cahier d’acteur “assises de la mobilité 2017”

    Le financement pérenne
    des transports collectifs :
    Une nécessité pour répondre aux besoins
    sociaux et économiques !
    Le développement du transport collectif pour répondre aux besoins tant des usagers que
    pour l’équilibre économique et l’aménagement du territoire appelle à la mobilisation de nou-
    velles ressources financières.

    C
          e n’est pas aux usagers des transports d’en assumer le coût. Si nous voulons maintenir un réseau accessible à
          tous, la tarification des transports collectifs doit demeurer attractive, c’est là aussi l’un des enjeux de l’accessi-
          bilité de tous les Franciliens et des voyageurs « occasionnels » (Paris étant la première destination touristique
    d’Europe) aux modes de la mobilité. La solution réside donc dans l’augmentation des ressources et pas dans une
    course inconsidérée à la baisse des coûts de production du transport, celle-ci se traduisant systématiquement par
    des suppressions d’emplois, ce qui impacte de manière très forte et directe la qualité du service que sont en droit
    d’attendre les usagers d’un réseau sûr, moderne et efficace.

    LA CGT-RATP propose :
    •    UNE AUGMENTATION DU VERSEMENT TRANSPORT acquitté par les entreprises, en faisant passer le taux
         appliqué à Paris et dans les Hauts-de-Seine de 2,85 % à 3,5 %, là où sont concentrés les sièges sociaux des
         grandes sociétés qui réalisent les profits les plus importants et dont l’implantation leur fait bénéficier le plus
         de l’accessibilité aux transports collectifs. (Soit +500M€*)
    •    UN ABAISSEMENT DU TAUX DE TVA appliqué au transport public de 10 % à 5,5 % car il s’agit d’un service
         de première nécessité et qui est un élément structurant de la vie économique et sociale avec des impacts forts
         sur le PIB national, à ce titre, il doit bénéficier du taux le plus bas. (Soit 135M€*)
    •    LA CRÉATION D’UNE TAXE SUR LES PARKINGS DES GRANDES SURFACES COMMERCIALES afin de
         favoriser les modes collectifs de déplacements au détriment de la voiture individuelle. C’est là aussi une ques-
         tion d’enjeux environnementaux.
    •    LA MISE EN PLACE, EN ILE-DE-FRANCE, DE L’ÉCOTAXE sur les poids lourds, comme cela a été décidé lors
         du « Grenelle de l’environnement » en 2007. (Soit +100M€*)
    (*) de recettes pour le STIF

                                                               LES USAGERS sont en droit d’attendre
                                                               des transports de qualité, un réseau sûr,
                                                               moderne et efficace.

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LA MOBILITÉ NE DOIT PAS S’INSCRIRE
                      DANS L’ACCÉLÉRATION DE L’OUVERTURE
                      À LA CONCURRENCE
Les assises de la mobilité doivent donner lieu à une loi d’orientation des mobilités. Cela ne doit
pas être le prétexte d’une accélération de l’ouverture à la concurrence. Mais au contraire d’avoir
un service public garant de l’accès pour tous les citoyens à la mobilité, qui maîtrise les systèmes
de déplacements, qui soit un outil de l’aménagement du territoire et de la préservation de l’en-
vironnement.

D
      epuis deux décennies la libéralisation des transports publics est à l’œuvre sous le concept dogmatique de « la
      concurrence libre et non faussée » et la condamnation régulière dans d’autres secteurs, pour entente illicite,
      de multinationales en est la démonstration inverse. C’est le règlement européen portant sur les Obligations de
Service Publics et sa déclinaison dans la loi française sur l’Organisation et la Régulation des Transports Ferroviaires
(ORTF) qui s’appliquent en France. Ce qui est visé c’est la marchandisation des transports collectifs avec une remise en
cause des services publics. Cette politique de déréglementation tous azimuts n’a pas démontré sa pertinence, bien au
contraire. Cela ne résout pas les besoins de financement pérenne des transports publics et ne répond pas aux besoins
de leurs développements.
C’est pourquoi nous dénonçons la logique d’ouverture à la concurrence qui n’a d’autre but que de permettre à des inté-
rêts privés de faire du transport public une source de profits et de rémunération pour des actionnaires, ce qui est bien
loin de l’intérêt général et des valeurs du service public.

La RATP : la force d’une entreprise publique intégrée !
Le cadre de la mise en application de      une nouvelle desserte ou une gare           timodale pertinente et une bonne
la loi ORTF a obligé la RATP à effec-      routière doit, par exemple, maîtriser       gestion des interfaces et des flux de
tuer une séparation comptable entre        les contraintes de l’exploitation et de     voyageurs.
les fonctions d’opérateur de transport     la maintenance pour les intégrer en
OT et de gestionnaire des Infrastruc-      amont. L’introduction des nouvelles         Multiplier le nombre d’exploitants
tures exercées par la RATP. Et cela        technologies renforce cette inter-          (qui seront par définition concurrents
contrairement au modèle appliqué au        pénétration. Ainsi, la planification de     entre eux), c’est prendre le contrepied
                                           la production, l’exploitation en temps      de ces besoins. La bonne réponse,
transport national ferroviaire.            réel, l’information des voyageurs, la       c’est l’opérateur multimodal.
Pour la CGT-RATP, cette disposition        validation des titres, la gestion des
                                           signalements et le suivi des alarmes        3. C’est enfin la capacité d’innova-
doit être maintenue pour garantir          de sécurité font de plus en plus appel
l’unicité de l’entreprise, gage d’effi-                                                tion et l’engagement dans la transi-
                                           à des systèmes intégrés et à des per-       tion énergétique.
cacité économique et de réactivité         sonnels appelés à coopérer toujours
opérationnelle. Nous dénonçons une         plus étroitement.                           Or, l’exemple des bus électriques (où
lecture du Règlement OSP par les te-                                                   équiper le réseau implique de mettre
nants de l’ouverture à la concurrence      Eclater ces fonctions entre plusieurs       sur pied une filière industrielle qui au-
qui fragilise l’EPIC et qui interdirait    intervenants, c’est la certitude d’une      jourd’hui n’existe pas en Europe) ou
à celle-ci de répondre pour les nou-       perte de synergies et du renvoi des         celui du métro du futur (dont la mise
velles offres uniquement par l’inter-      responsabilités sur l’autre à chaque        au point passe par une coopération
médiaire de structures dédiées de          dysfonctionnement. C’est aussi ac-          associant exploitant et fournisseur de
droit privé.                               croître significativement les risques       matériel roulant) sont éclairants. Ils
                                           en matière de sécurité. La réponse ef-      montrent que, dans les faits, ce n’est
Si la CGT-RATP est attachée au triple      ficace, c’est l’intégration de ces fonc-    pas le secteur privé, mais bien l’entre-
caractère d’entreprise publique, d’en-     tions au sein de la même entreprise.        prise publique nationale, en tant que
treprise nationale et d’entreprise inté-
                                                                                       bras armé des politiques de l’Etat, qui
grée qu’est la RATP dans les transports    2. C’est ensuite un besoin grandis-
                                                                                       joue ce rôle d’impulsion.
franciliens et milite pour son élargis-    sant d’intermodalité.
sement, cela n’est pas par dogma-                                                      LA CGT-RATP S’INSCRIT CONTRE
                                           Pour être attractive, l’offre de mobilité
tisme, mais en regard de son efficacité                                                LE PROCESSUS DE DÉVITALISA-
                                           d’une grande métropole comme notre
économique et social. Mais aussi pour                                                  TION DE L’EPIC RATP en le canton-
                                           région doit en effet combiner modes
répondre aux défis auxquels ceux-ci                                                    nant aux missions de service public
                                           lourds (RER et métro), intermédiaires
sont confrontés aujourd’hui :                                                          pas ou peu rentables et de filialisa-
                                           (tramway), légers (autobus et auto-
                                           cars) et circulations douces (vélos, …).    tions des activités rentables, comme
1. C’est d’abord l’émergence d’une
                                           Mais elle doit aussi le faire en coor-      nous dénonçons le recours qua-
véritable « chaîne du transport »
                                           donnant le fonctionnement de ces            si systématique à la sous-traitance
Moins que jamais, la gestion d’un          différents modes à travers des cor-         et qui affecte la qualité de service
système de transport peut être vue         respondances performantes en temps          et la continuité du service public.
comme la juxtaposition de tâch-            réel, une information voyageurs mul-
es séparées. L’ingénieur qui conçoit

                                                                                                                                   5
CGT-RATP : Cahier d’acteur “assises de la mobilité 2017”

         FAIRE DU GRAND PARIS EXPRESS, UN

          Droit à la mobilité
          pour tous
         UNE RÉALITÉ EN RÉGION ILE-DE-FRANCE

    L’organisation de la mobilité urbaine, en Ile-de-France, doit être une ambition de réponse aux
    besoins exponentiels de déplacements, en portant la question des impacts environnementaux
    et d’un développement durable, et revêt des enjeux impliquant un important développement des
    réseaux de transports collectifs et des infrastructures qui leur sont dédiées, leur modernisation
    et leur adaptation aux besoins d’aujourd’hui comme aux enjeux de demain.

    D
          ans ce contexte, il nous semble nécessaire de            pour le déploiement du Grand Paris Express doivent
          rééquilibrer l’offre de transport. Cela doit pri-        être réalisés en respectant le calendrier de sa mise en
          oritairement bénéficier aux départements                 œuvre. Leur retard serait une pénalité de plus pour les
    périphériques de la capitale, notamment ceux de l’est,         habitants souffrant de l’insuffisance de l’offre de trans-
    qui sont, au regard de la réurbanisation, insuffisamment       port prise ces 30 dernières années.
    desservis, alors que la croissance de la population et
    des emplois y est la plus importante.                          Dans une région où les conditions de transport sont
                                                                   difficiles, la priorité doit être donnée à l’accessibilité aux
    Les mutations urbaines de ces dernières décennies,             transports collectifs. Pour cela, ils doivent être mod-
    appellent à repenser l’organisation des réseaux de             ernisés et développés dans le cadre d’un renforcement
    transports, à améliorer les échanges entre les différents      du service public au service du public accessible pour
    modes dans le cadre d’une vision multimodale des ré-           toutes et tous.
    seaux et à faciliter les déplacements entre Paris et la
    banlieue où réside une partie importante des salariés          LA CGT-RATP REVENDIQUE, DEPUIS DES ANNÉES,
    travaillant dans la capitale. Cela implique de « casser » la   DE DOUBLER LE TUNNEL ENTRE LES GARES DE
    barrière du périphérique et de développer le transport         CHÂTELET ET DE GARE DU NORD, ce qui permettrait
    en Ile-de-France sans passer par Paris.                        d’absorber deux fois plus de trafic pour les RER B et D.

    Au moment où le gouvernement parle de maîtriser les            LA LIGNE B CONNAIT UNE PROGRESSION CON-
    dépenses dans les transports publics, de revoir des            STANTE DE SON NOMBRE D’USAGERS. CES
    grands projets d’investissements, il est nécessaire d’ar-      TRAVAUX FACILITERAIENT DONC L’ACCÈS À
    rêter définitivement le projet du CDG EXPRESS. L’ar-           L’AÉROPORT CDG POUR TOUTES ET TOUS.
    gent public gâché dans ce projet doit servir, en priorité,
    les transports du quotidien. C’est pourquoi, les travaux

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CGT-RATP : Cahier d’acteur “assises de la mobilité 2017”

                                      UN STATUT UNIFIÉ ET
                                      UN SOCLE SOCIAL
                                      HARMONISÉ DE HAUT
                                      NIVEAU CONTRE
                                      LE DUMPING ET POUR
                                      LE PROGRÈS SOCIAL
Parce que la main-d’œuvre y occupe une place centrale, dans le transport public encore plus
qu’ailleurs, la concurrence entre opérateurs signifie d’abord une mise en concurrence des sala-
riés entre eux. Là est l’origine d’un dumping social sans limite qui conduit notamment à dégra-
der les normes d’emploi, les niveaux de rémunération et les conditions de travail du secteur.
A l’inverse de cette tendance, l’établissement d’une norme sociale de haut niveau est l’une des
conditions d’un service public de qualité.

Tout en combattant la logique actuelle de libéralisation des réseaux, nous portons deux exigences immédiates
 pour aller dans ce sens et contrecarrer la tendance à l’abaissement des droits sociaux :
1. La création d’un Statut unifié des salarié-e-s du transport
En fixant par un texte législatif un ensemble de droits et de devoirs applicables à chaque salarié, un Statut pose les
bases de la citoyenneté à l’entreprise.
La création d’un Statut unifié des salarié-e-s du transport doit permettre à chacun-e de disposer de droits indi-
viduels attachés à la personne, cumulatifs et progressifs, transférables d’une entreprise à l’autre et opposables à
tout employeur. Notamment, le droit à un emploi pérenne, le droit à un salaire et à une progression de carrière, le
droit à la formation professionnelle, le droit à une protection sociale de haut niveau, le droit d’accès à un logement
décent, le droit à la retraite à 60 ans avec la prise en compte de la pénibilité qui doit se traduire par un accès à la
retraite anticipée à taux plein.
Pour bâtir ce Statut unifié, l’actuel Statut du personnel de la RATP est un repère essentiel. Ses dispositions consti-
tuent, sur beaucoup d’aspects, une référence qu’il s’agit d’étendre à l’ensemble des travailleurs du transport public,
tout en y intégrant des améliorations.
2. L’élaboration d’un socle social harmonisé de haut niveau
Si concurrence il y a, elle doit être orientée vers le mieux-disant qualitatif et non plus vers le moins-disant social.
C’est le but d’un « socle social harmonisé de haut niveau » s’imposant à tous les opérateurs, actuels ou futurs. Nous
proposons de bâtir d’abord ce socle au niveau de la région Ile-de-France où existe une problématique particulière
du fait de la loi ORTF.
Cela passe par un décret-cadre fixant des obligations en matière de conditions de travail, car c’est la question cen-
trale sur laquelle s’exerce aujourd’hui le dumping social. Les minima fixés par ce décret constitueront autant d’obli-
gations légales que tout accord collectif ou disposition règlementaire propre au secteur ou à une entreprise de ce
secteur devra respecter. Ce décret devra notamment intégrer l’objectif général de réduction du temps de travail à
32 heures et le décliner pour les différentes catégories de personnel (personnel de conduite, mainteneurs, régula-
teurs, personnel administratif), en prévoyant des dispositions spécifiques pour les travailleurs de nuit.

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85 rue Charlot
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   01.44.78.53.61

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