CAMPAGNE RÉGIONALE Éducation et santé - IDAY International

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CAMPAGNE RÉGIONALE Éducation et santé - IDAY International
Raising voices for African education                                         1
                                                   Porte-voix pour l’éducation en Afrique

                        CAMPAGNE RÉGIONALE
                                           Éducation et santé

Sommaire :
     1. Qui sommes-nous ?
     2. Contexte et justification de la campagne régionale
     3. Méthodologie de mise en œuvre des jardins scolaires
     4. Objectifs et résultats attendus
     5. Suivi et évaluation des actions
     6. Carte des projets de jardins scolaires
     7. Plaidoyer pour la reconnaissance de l’Artemisia annua
     Annexe 1 - Évaluation indépendante
     Annexe 2 – Résultats des actions de plaidoyer
     Annexe 3 – Théorie du changement

1. QUI SOMMES-NOUS ?
IDAY est un réseau international créé́ en 2008 à la demande de plusieurs associations civiles africaines.
Elles se regroupent sous forme de coalitions nationales pour engager un dialogue constructif avec leurs
gouvernements pour obtenir de ceux-ci le respect du droit fondamental de tout jeune africain à une
éducation de qualité́. www.iday.org

2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE LA CAMPAGNE REGIONALE
Depuis 2011, IDAY intègre la santé en milieu scolaire dans sa stratégie pour une éducation de qualité
pour tous. Convaincu que la santé joue un rôle majeur dans l’apprentissage, IDAY introduit des plantes à
haute valeur nutritive et médicinales dont l’Artemisia annua dans les potagers des écoles. IDAY organisa
en juin 2011 une conférence au Parlement européen sur l’efficacité de l’Artemisia annua dans la lutte
contre le paludisme : cette dernière confirma l’intérêt international que suscitait l’approche d’IDAY.

IDAY-International aisbl - Rue des Jambes 19 - 1420 Braine-l’Alleud - Belgium - T. +32 (0)2 385 44 13 - F. +32 (0)2 385 44 12   1
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Soucieux d’évaluer l’impact des jardins scolaires incluant l’Artemisia annua sur la santé mais également
les résultats scolaires des élèves, une évaluation indépendante a été conduite au Kenya en 2014. Un
résumé du rapport d’évaluation se trouve à la fin de ce document. Bien qu’aucune donnée médicale n’ait
été recueillie dans le cadre de l’évaluation, le point de vue de l’équipe est que les observations sont des
indicateurs forts d’une “preuve de concept“ qui indique que l’intégration de l’Artemisia annua dans les
jardins scolaires peut grandement contribuer aux efforts nationaux et internationaux à réduire le paludisme
dans les écoles et à améliorer l’assiduité́ et les résultats scolaires.
À travers leurs actions, leurs analyses et leurs observations, les membres du réseau ont établi dès 2011
qu’il existe en Afrique une relation étroite entre éducation et santé. On ne peut pas parler d’éducation de
qualité si la santé des élèves et des enseignants est négligée, ce serait passer à côté de facteurs jouant
un rôle parfois déterminant tant sur l’accès à l’école que sur la rétention et les conditions
d’apprentissage.
En effet, le World Development Report-2018 dédié à l’éducation par la Banque Mondiale relève
l’importance de renforcer la capacité cognitive des enfants et le Partenariat Mondial pour l’Éducation1
(PME) indique que la santé est un levier important pour l’éducation. Ce dernier précise :
         •    les programmes de santé en milieu scolaire pour les enfants vulnérables conduisent à 2,5 ans
              de scolarisation en plus ;
         •    la vermifugation et la prévention de paludisme ou malaria à l’école peuvent réduire
              respectivement de 25% et 62% le taux d’absentéisme ; et
         •    l’apport de repas à l’école en plus de réduire de 20% la prévalence de l’anémie chez les
              jeunes filles, augmente le nombre d’inscription de 9% et la durée de la scolarisation de 8%.
Le PME souligne également le fait que les écoles sont des lieux idéaux pour fournir des interventions
sanitaires simples, sûres et efficaces pour les filles et les garçons à partir de 5 ans et ce jusqu’à l’âge de
20 ans.
Une enquête au Kenya de JPAL du Massachusetts Institute of Technology (MIT) des USA montre que la
vermifugation à l’école est l’action la plus efficiente pour réduire les abandons scolaires.
IDAY est dès lors actif dans des domaines tels que la lutte contre le paludisme, la sécurité alimentaire et
la nutrition, l’accès à l’eau potable, etc.

Cette démarche holistique répond aux priorités de l'Agenda 2063 de l'Union Africaine qui souligne « la
nécessité d’investir dans la science, la technologie et l'innovation en tant qu'outils multifonctionnels
permettant d'atteindre les objectifs de développement du continent dans des domaines tels que
l'agriculture, l'énergie propre, l'éducation et la santé ».

La campagne régionale Santé et Education se décline en deux axes d’intervention :
       1. Le jardin scolaire écologique développé dans plusieurs pays membres du réseau IDAY (voir
          carte ci-dessous).
Le jardin scolaire est considéré comme un « laboratoire » permettant une sensibilisation et une formation
aux différentes thématiques impliquées dans le projet, à savoir l’éducation, la santé et l’environnement.
La composition des projets varie selon les priorités des coalitions nationales. Ils peuvent comprendre des
des plantes médicinales, dont principalement une ou plusieurs Artemisia, des plantes à haute valeur
nutritive, de l’irrigation, l’équipement de la cantine scolaire de fours à faible consommation d’énergie,
l’utilisation dans la pédagogie par les enseignants. Les écoles sont aussi invitées à réserver 10% de la
surface de leur jardin pour la production de semences et plants pour la démultiplication de leur expérience.

1
    https://www.globalpartnership.org/sites/default/files/docs/2018-04-09-gpe-revised-how-to-improve-health-and-learning.pdf

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L’expérience montre que la taille du jardin scolaire ainsi que la disponibilité des intervenants ne permettent
en général pas de produire suffisamment de plantes pour couvrir les besoins de toute l’école.
Pour avoir un impact direct sur la santé des élèves, et donc une production suffisante de plantes, plusieurs
options sont à envisager selon le contexte local : champs communautaires, jardins familiaux,…
Il est également important de noter que l’accès à l’eau est une composante essentielle du projet.
Les chapitres 3 à 6 du présent document détaillent cette approche.
     2. Le plaidoyer pour la reconnaissance de la plante Artemisia annua.
Plaidoyer régional/national : même si la composition des projets de jardins scolaires peut varier d’un pays
à l’autre, ils ont toutefois un point commun : le plaidoyer auprès des autorités pour convaincre le
gouvernement de l’insertion de ces jardins dans sa politique nationale d’éducation et de santé. Pour cela,
il convient de démontrer leur impact sur la santé des élèves et leurs résultats scolaires. Dans cette
perspective, des indicateurs précis sont collectés au cours du projet. Par ailleurs, IDAY participe aussi à
la réalisation d’études sur l’utilisation de l’Artemisia annua contre des maladies infectieuses tropicales,
principalement la malaria, destinées à convaincre les instances nationales et internationales de l’utilité de
la plante.
Plaidoyer international : IDAY développe depuis 2012 un plaidoyer intensif auprès des autorités médicales
et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la reconnaissance de la plante Artemisia annua dans
la prévention et le traitement de la malaria. Ce plaidoyer a conduit l’OMS à inviter IDAY à lui soumettre les
résultats d’une recherche clinique sur l’utilisation préventive de l’Artemisia contre la malaria en
Afrique. Les résultats des tests médicaux sont un élément essentiel de ce plaidoyer pour convaincre les
autorités de la fiabilité de l’approche par plantes médicales.
Sur le plan international, IDAY soutient aussi la demande du Ministère de la santé du Burkina Faso
d’organiser un colloque rassemblant chercheurs africains et internationaux, praticiens, autorités nationales
de la santé et de l’éducation
Ces actions de plaidoyer sont des éléments déterminants du programme Santé et Education d’IDAY, car
ils conditionnent l’adoption par les autorités publiques nationales et internationales de l’Artemisia annua
comme moyen de lutte contre plusieurs maladies infectieuses tropicales qui affectent gravement les
résultats scolaires en Afrique. Si IDAY peut participer à lever les objections de l’OMS à l’encontre de
l’Artemisia annua, plusieurs organisations internationales intervenant dans le secteur de l’éducation
(FAO,UNICEF, Programme Alimentaire Mondial, UNDP, …) peuvent disséminer la plante dans leurs
programmes, ce qui changera de façon significative l’accès et la qualité de l’éducation en Afrique.
Le chapitre 7 du présent document détaille cette approche.

3. METHODOLOGIE DE MISE EN ŒUVRE DES JARDINS
SCOLAIRES
Cette campagne a pour objectif d’inclure la santé et l’environnement dans les programmes d’éducation
à travers l’implantation de jardins scolaires avec des plantes à haute valeur nutritive et médicinales dans
les écoles.
LE JARDIN SCOLAIRE ECOLOGIQUE
Une approche globale (éducation, santé, environnement, développement communautaire) pour lutter
contre le cycle de la déscolarisation et de la pauvreté, par une solution locale : le jardin scolaire
écologique.
Le potager de l’école sert d’espace de formation pour les élèves et les enseignants et permet également
à la communauté de bénéficier des connaissances acquises (approche enfant pour parents).

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3 thèmes principaux sont abordés pour contribuer à l’amélioration de la fréquentation et des résultats
scolaires dans les écoles.
         •    Améliorer la santé des élèves et enseignants des écoles
         •    Améliorer la qualité de l’enseignement dans les écoles
         •    Améliorer la connaissance des élèves et enseignants sur les questions environnementales
Un manuel complet (documents, liens vers des vidéos, des animations, etc…) est remis aux enseignants
et reprend les différents domaines à exploiter à travers le jardin scolaire. Ceux-ci sont brièvement
présentés ci-après.
Santé et nutrition
Tout d’abord, le jardin scolaire vise à améliorer l’état nutritionnel des élèves et, bien qu’il ne puisse pas
améliorer la santé des élèves à lui seul, il peut néanmoins y participer2.
Il est composé de plantes (fruits et légumes) à haute valeur nutritive. En fonction de la taille du jardin
scolaire et du rendement des cultures, l’école peut offrir aux élèves un complément nutritionnel. La
distribution de repas à l’école augmente la fréquentation des élèves et influence donc positivement le
niveau d’éducation.
Il permet aux élèves, aux familles, au personnel de l’école et à la communauté, de faire des liens entre
cultiver des aliments et avoir une alimentation équilibrée.
En outre le jardin scolaire vise à diminuer les maladies infectieuses tropicales grâces à des plantes
médicinales telles que l’Artemisia annua, le moringa ((Moringa oleifera), la citronelle (Cymbopogon citratus)
ou le neem (Azadirachta indica).
Il est estimé qu’une très grande partie des soins médicaux en Afrique sont prodigués sous forme de la
médecine communautaire, selon des enseignements traditionnels. Or ces connaissances locales tendent
à disparaitre par la commercialisation de médicaments importés, qui restent souvent inaccessibles pour
les populations vulnérables. Enseignées à l’école, ces initiatives permettent donc de valoriser ces
pratiques ancestrales en se basant sur le contexte socio-culturel local. Elles assurent aussi un moyen
durable et équitable de lutter contre plusieurs maladies infectieuses tropicales car elles sont accessibles
à tous et nettement moins coûteuses.
Le jardin scolaire est un réel moyen de sensibiliser les élèves, les enseignants et la communauté à la
nécessité d’avoir une alimentation équilibrée et de prendre soin de sa santé.
IDAY est attentif à l’impact médical de l’implantation de plantes médicinales et à haute valeur nutritive sur
la situation sanitaire des bénéficiaires des projets de jardins scolaires de même qu’à leur influence positive
sur la réduction du taux d’absentéisme et l’augmentation des résultats scolaires. Ceux-ci méritent d’être
établi par des analyses effectuées en collaboration avec les services médicaux locaux et/ou nationaux.
Avec l’accord du centre de santé, de la direction de l’école et des parents, il sera établi qu’un échantillon
équivalent à 10% des élèves utilisant l’Artemisia annua en prévention contre les maladies tropicales selon
la posologie recommandée par IDAY. La situation sanitaire de ces enfants sera comparée en fin d’année
avec la situation des années précédentes. Le taux d’absentéisme scolaire et la réussite aux examens
nationaux seront évalués par l’analyse des registres disponibles.
Environnement
Le changement climatique menace la réalisation des Objectifs de Développement Durable dans leur
globalité et apparait donc pour le réseau IDAY comme une thématique incontournable à laquelle
contribuer. Chaque école peut décider de s’adapter, bouger, relever des défis à la hauteur de ses
possibilités. Devenir une Ecole Durable, c’est préparer ses écoliers aux défis du changement climatique
et réduire au maximum son empreinte sur son environnement immédiat.

2
    FAO (2010), Une nouvelle donne pour les jardins scolaires. Récupéré sur http://www.fao.org/3/i1689f/i1689f00.pdf

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Le jardin scolaire apparait comme une porte d’entrée idéale pour introduire des notions
environnementales, qui peuvent se décliner selon les préoccupations nationales ou locales.
Il est un lieu d’apprentissage du respect de l’environnement naturel par sa découverte immédiate :
sensibilisation à la biodiversité, respect des cycles naturels, gestion de l’eau, bienfaits des engrais naturels
(versus pesticides et produits chimiques), etc.
Le club scolaire formé au sein de l’école a pour méthodologie de valoriser la parole et les idées innovantes
des enfants eux-mêmes : ils déploient leur créativité au service de leur environnement. Loin d’imposer
des outils tout prêts à l’utilisation, le club est un espace au sein duquel les enfants et les jeunes sont des
acteurs conscients et actifs de leur avenir.
En outre, lorsque le contexte le justifie, les cantines scolaires sont équipées de fours à basse
consommation d’énergie3.
Les bénéfices de ces fours à basse consommation d’énergie sont multiples4 :
     •    Réduction des émissions de CO2 : Les fours à basse consommation d’énergie requièrent 60%
          moins de bois que les fours à foyer ouvert. Ils permettent ainsi de réduire les émissions de CO2.
     •    Réduction de la déforestation : La production et l’utilisation de bois contribuent fortement à la
          déforestation. Comme cela a été dit ci-dessus, les fours à basse consommation d’énergie
          nécessitent moins de bois comparé aux fours classiques.
     •    Amélioration de la qualité de l’air : Ils brûlent plus rapidement et génèrent moins de fumée et de
          particules fines. Leur utilisation entraine donc une amélioration de la qualité de l’air et plus
          particulièrement de la qualité de l’air intérieur, préservant ainsi la santé des cuisinières. Lorsqu’une
          femme cuisine les repas sur un feu ouvert pendant toute la journée, elle inhalerait l’équivalent de
          2 paquets de cigarettes par jour.
     •    Réduction des coûts de combustibles : Ces fours étant plus efficaces que les chaudières à
          charbon traditionnelles, ils nécessitent moins de dépenses en termes de combustible et
          permettent donc de faire des économies5.
     •    Réduction du temps de préparation des repas : L’utilisation de ces fours, brûlant plus vite, permet
          de diminuer de moitié le temps nécessaire à la préparation des repas.

Une sensibilisation est également faite sur les facteurs environnementaux qui influencent l’incidence du
paludisme. En effet un environnement malsain facilite la multiplication des moustiques. Les élèves
bénéficiaires de nos actions sont sensibilisés à l’importance d’un environnement sain et le respect de la
propreté des écoles et des salles de classe mais également sur l’entretien de leur concession familiale
(sensibilisation des parents à travers leurs enfants).
Qualité de l’enseignement
Le jardin scolaire est utilisé comme un outil pédagogique : les professeurs réalisent des exercices
pratiques dans le jardin scolaire en lien avec les matières scolaires. Enseignants Sans Frontières Belgique6
est associé à ce volet (sur base d’une convention de partenariat établie en 2018).
Le jardin scolaire est un vrai laboratoire vivant permettant de passer en revue diverses matières, telles
que :
• La géographie et la topographie:
Étude de l’origine des produits, apprentissage de l'orientation, de l'érosion des sols, des dénivelés, etc.

3
  Selon le projet IDAY de remplacement des feux ouverts par des fours fermés à double foyer en bordure du bidonville de Kibera
au Kenya.
4
  CO2 Logic (s.d.), Efficent cookstoves climate project Ghana
5
  50% selon le projet cité en note 3
6
  ESF Belgique (2013), Fiches méthodologiques

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• La géométrie et les mathématiques :
Le jardin permet de traiter des notions de grandeur, d’échelle, d’aire, de périmètre et ce, lors de la
planification du jardin, en délimitant les dimensions nécessaires à sa réalisation ou encore en calculant la
production (surface fois rendement), par exemple.
• L’économie :
Le jardin scolaire peut, depuis le stade de sa conception jusque dans la gestion journalière, permettre de
faire de l’« éducation financière » : faire tenir aux élèves des livres de comptes sur la valeur de la
production, établir en fin d'année un bilan des dépenses et des recettes du jardin, aborder les concepts
de rendement, de planification budgétaire, de crédit, etc…
• Les sciences-7 :
       •    Observation des espaces « jardinés » : ils sont un bon terrain d’étude pour analyser la composition
            chimique du sol ; pour traiter de l’irrigation et des systèmes existants ainsi que de l’érosion et des
            moyens de l’éviter ; etc.
       •    Réalisation d’expériences scientifiques : par exemple mesurer le temps de percolation de l'eau
            entre différents sols (un sol sablonneux, qui contient beaucoup de sable, et le sol du jardin, qui
            est une terre arable). Cela permet de comprendre que plusieurs paramètres sont à prendre en
            compte tels que le type de sol, la quantité d'eau fournie, la durée d’arrosage, la nature du filtre
            utilisé, etc.
       •    Le cycle de l’eau : en comprendre chacune des phases (les observer, les questionner et les
            nommer).
       •    Botanique et biologie : les jardins permettent d’observer la structure des plantes, le cycle de
            croissance des fruits et légumes, la diversité des plantes existantes, etc.
       •    Liens entre la nature et l’homme : les jardins permettent aux élèves d’observer l’ensemble des
            bienfaits et des bénéfices qu’ils peuvent retirer de leur relation à la nature. Les jardins scolaires
            permettent donc aux élèves de voir quelles actions sont respectueuses de la nature et lesquelles
            ne le sont pas.
       •    Recyclage des déchets et compostage, etc.
• L’alimentation et la nutrition :
Le jardin permet de promouvoir de bonnes habitudes alimentaires et nutritionnelles.
• L’histoire, l’éveil et l’étude du milieu :
Grâce à l’observation du temps, les élèves peuvent établir des liens chronologiques cycliques selon les
saisons, les mois et les plantes.
• Le maraichage :
Les élèves vont pouvoir développer des compétences techniques qui seront aussi bénéfiques aux familles
si elles souhaitent s'engager dans un potager familial et aux enfants pour leur futur insertion
professionnelle.

7
    Mille jardins en Afrique. (s.d.). http://www.eco- alimentation.uqam.ca/documents/Mille_Jardins_en_Afrique.pdf

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DUO for a Change
IDAY a entamé un programme intitulé « DUO for a Change » pour mettre en contact les écoles qui au sein
du réseau IDAY développent un potager et s’intéressent aux questions environnementales.
Les enseignants et les élèves sont invités à rejoindre un groupe Facebook privé. Sur ce groupe, ils trouvent
des documents, des vidéos, des activités didactiques afin de profiter du jardin scolaire pour aborder des
thématiques telles que la biodiversité, le respect de l’environnement, l’alimentation saine, les plantes
médicinales, etc…Ils sont également invités à y faire part de leurs activités afin d’inspirer les autres.
Des écoles belges sont invitées à rejoindre le groupe si elles manifestent un intérêt pour cette thématique.
App pour smartphone
IDAY-Kenya a développé une app pour smartphone axée sur la culture de l’Artemisia annua. La culture
étant en effet délicate, il est important de suivre les élèves dans leur projet et de pouvoir répondre
rapidement à leurs questions. L’app :
     •    Crée un contact directe et quotidien avec les clubs scolaires (lien)
     •    Donne des infos en temps réels sur la culture de la plante (data)
     •    Permet de suivre et d’encourager le projet à distance (gestion et durabilité)
Le jardin scolaire encourage les élèves à s’intéresser aux plantes et l’app les engage à relever
régulièrement et de manière détaillée des informations sur leur évolution .
Diffusion et reproduction
Enfin, le jardin scolaire établit des ponts entre l’école et la communauté environnante, par des échanges
d’expériences et de connaissances. Les élèves amènent dans leur foyer les connaissances apprises dans
le cadre du jardin scolaire et favorisent le dynamisme de toute leur communauté. Ces ponts permettent
d’améliorer l’acceptabilité8 de l’école auprès des parents et d’encourager l’enrôlement des enfants à
l’école.

INITIATIVE COMPLEMENTAIRE AU JARDIN SCOLAIRE
L’expérience montre que la taille du jardin scolaire ainsi que la disponibilité des intervenants ne permettent
en général pas de produire suffisamment de plantes à haute valeur nutritive et de plantes médicinales
pour couvrir les besoins de toute l’école.
Le jardin scolaire est davantage considéré comme un « laboratoire » permettant une sensibilisation et une
formation aux différentes thématiques énoncées plus haut.

8
 Un des 4 critères de la performance d’un système éducatif selon les Nations Unies. Voir les 4 « A » : availability,
accessibility, acceptability, adaptability.

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Pour avoir un impact direct sur la santé des élèves, et donc une production suffisante de plantes, plusieurs
options sont à envisager selon le contexte local :
Un champ communautaire est mis en place afin de produire les cultures nécessaires à cet effet. Il peut
s’agir d’un accord avec une coopérative de femmes, une prise en charge participative par le comité des
parents, etc…
Les jardins familiaux sont développés grâce aux enseignements acquis à travers le jardin scolaire
écologique. Le projet peut fournir aux élèves les plants et semis. Un prix du meilleur jardin familial issus
du projet peut être attribué par le club scolaire.

ETAPES DE MISE EN OEUVRE
Les projets de jardin scolaire écologique d’IDAY dans une région donnée suivent un processus plus ou
moins similaire, adapté selon les spécificités et le contexte. Ils sont inscrits dans un calendrier trisannuel
la plupart du temps pour permettre aux bénéficiaires d’être formés et d’acquérir pleinement les savoirs
nécessaires afin d’assurer la pérennité du jardin potager à la fin du projet. Cela permet également de
suivre et évaluer sur une période assez longue pour constater des changements et collecter suffisamment
de données pour nourrir le plaidoyer national.

 Étape                                       Description

 Identification, information et              Sélection des écoles selon des critères spécifiques (présence d’un
 implication des parties                     terrain pour le jardin, scolarisation et participation des filles, présence
 prenantes                                   d’une personne avec expérience agricole, volonté de l’administration
                                             de l’école, encadrement des autorités).
                                             Information des enseignants,                  des     élèves     et    des     parents
                                             d’élèves/communauté.
                                             Rencontres avec les représentants des instances légales et des
                                             autorités.
                                             Souvent, un Consortium/Comité de Pilotage est créé à ce moment
                                             pour le suivi du projet.

 Préparation du jardin scolaire              Préparation du terrain.
                                             Achat de matériel et semences de plantes à hautes valeurs nutritives
                                             et médicinales.

 Création de clubs de jeunes                 Pour s’occuper des jardins scolaires, il est d’usage de mettre en place
                                             des clubs de jeunes avec les élèves désireux de prendre une
                                             responsabilité particulière. Les jeunes seront aussi les vecteurs de
                                             dissémination des pratiques culturales et de l’utilisation des plantes
                                             médicinales auprès de leur famille et entourage. Le club assure la
                                             pérennisation des acquis au sein de l’école. Les jeunes participeront
                                             à des échanges d’élèves avec les autres écoles pour partager les
                                             bonnes pratiques. L’égalité des genres au sein de ces clubs est
                                             fortement encouragée.
 Création du champ                           Pour avoir un impact directe sur la santé des élèves, un champ
 communautaire (facultatif)                  communautaire peut être mis en place afin de produire les cultures
                                             nécessaires à cet effet et couvrant les besoins de l’école.

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 Création de bases de données                La base de données des indicateurs de résultats sera établie en début
 et indicateurs de résultats                 de projet, afin d’affiner les données disponibles à l’échelle nationale et
                                             obtenir des données spécifiques.
                                             Les résultats obtenus viendront alimenter le plaidoyer auprès des
                                             autorités locales pour une extension du projet dans les autres écoles.

 Mise en place des cantines                  Certaines écoles agrémentent leur projet de jardin scolaire avec la
 scolaires et installation des               création d’une cantine scolaire car la distribution de repas à l’école
 fours                                       augmente la fréquentation des élèves et influence donc positivement
                                             le niveau d’éducation.
                                             Les cantines sont équipées avec des fours construits avec des
                                             matériaux locaux et souvent à basse consommation d’énergie. Ces
                                             fours permettent de diminuer de près de 50% la quantité de bois
                                             nécessaire (impact direct sur la déforestation et les émissions de CO2),
                                             préservant la santé des cuisinières ainsi que le temps nécessaire à la
                                             préparation des repas (réduction du coût de préparation des repas de
                                             moitié selon les données collectées au Kenya).

 Irrigation                                  Le cas échéant mise en place du système d’irrigation (facultatif selon
                                             la région et le pays). L’Artemisia annua a besoin de beaucoup d’eau :
                                             si l’école n’est pas équipée, le projet prévoit l’installation d’un moyen
                                             d’irrigation adapté au contexte (réservoirs de collecte d’eau de pluie,
                                             irrigation goutte-à-goute, ….)
 Clôture
                                             Nécessaire pour protéger des animaux domestiques et sauvages qui
                                             raffolent de la plante pour ses vertus vermifuges.

 Suivi, sensibilisation et                   Les écoliers, élèves et enseignants sont appuyés dans la planification
 renforcement des capacités                  des actions qu’ils développeront.
                                             Les communautés sont sensibilisées sur les questions liées à
                                             l’éducation, à la santé et à l’environnement.
                                             Des formations sont dispensées par IDAY et ses partenaires.

 Mesure de la composition des                Une différence dans la composition des feuilles peut être observée
 feuilles et tiges d’Artemisia               d’une région à l’autre et d’un pays à l’autre. IDAY souhaite démontrer
 annua                                       que malgré cette différence, prise en totum, l’Artemisia annua garde
                                             son efficacité contre les maladies tropicales.

 Mesures d’impact selon les
 indicateurs établis                         3 types d’indicateurs sont collectés : indicateurs d’activités, de
                                             résultats et d’impact (voir description ci-dessous).

 Plaidoyer
                                             Des campagnes de plaidoyer auprès des gouvernements sont
                                             menées pour promouvoir les jardins scolaires écologiques et les
                                             plantes médicinales afin d’étendre le programme dans d’autres écoles
                                             du pays (voir annexe 2).

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PARTIES PRENANTES ET PUBLIC CIBLE
Parties prenantes :
        •    Personnel de l’école : directeur, encadrants pédagogiques ;
        •    Autorités locales, services d’éducation et services de santé ;
        •    Élèves et parents d’élèves, communauté (quartier, village, …) ;
        •    Membres experts du réseau IDAY et ses partenaires (Enseignants sans frontière, …).
Public cible :
        •    Élèves et personnel pédagogique de l’école ;
        •    Parents d’élève et communauté ;
        •    Les ministères responsables (santé, éducation, …) nationaux et régionaux ;
        •    La représentation sur place de l’OMS, la FAO, le PAM, CARITAS, et autres instances qui
             organisent des jardins scolaires.

4. OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS
Objectifs et impact à 3 et 5 ans
Objectif global : Contribuer à la réduction de l’absentéisme scolaire et à l’amélioration des résultats
scolaires par le jardinage scolaire écologique en Afrique subsaharienne.
Objectifs spécifiques :
        •    Améliorer la santé des écoliers et professeurs des écoles ciblées.
        •    Améliorer la qualité de l’enseignement dans les écoles ciblées.
        •    Améliorer la connaissance sur les questions environnementales des écoles ciblées.
Résultats attendus dans chaque école
        •    La situation nutritive et sanitaire des enfants est améliorée
        •    Les enseignants dispensent un enseignement plus actif
        •    Les parents encouragent la scolarisation de leurs enfants
        •    Les autorités soutiennent et diffusent les jardins scolaires écologiques.
Indicateurs
Certains indicateurs sont disponibles facilement (indicateurs d’activités et indicateurs de résultats) alors
que d’autres impliquent une étude plus poussée (indicateurs d’impact) à l’image de celle menée au Kenya
et au Burkina-Faso car les résultats obtenus sont multifactoriels et il serait difficile d’apporter la preuve
que seul le jardin scolaire écologique peut expliquer les résultats observés sans mener une enquête
approfondie et sans faire des tests médicaux.
Indicateurs d’activités :
        •    nombre de séances de sensibilisation sur les bienfaits du jardin scolaire auprès de la
             communauté, des responsables pédagogiques, des autorités locales, régionales et
             nationales ;
        •    nombre de réunions avec les autorités compétentes ;
Indicateurs de résultats :
        •    nombre de jardins scolaires implantés ;
        •    superficie du jardin scolaire
        •    nombre de clubs scolaires formés ;

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        •    nombre d'enseignants formés à l'utilisation du jardin scolaire dans leurs cours ;
        •    rapports des inspecteurs pédagogiques ;
        •    nombre de fours à économie d’énergie installés ;
        •    nombre de systèmes d’irrigation et de collecte d’eau installés ;
        •    quantité de fruits, légumes et herbes récoltés dans le jardin scolaire ;
        •    évolution des résultats scolaires des élèves ;
        •    taux d’abandon scolaire ;
        •    taux d’absentéisme scolaire ;
        •    évolution des dépenses sanitaires dans les écoles ;
        •    résultat de l’analyse de la composition des feuilles.
Indicateurs d’impact :
        •    situation sanitaire des enfants ;
        •    taux de réussite aux examens nationaux ;
        •    nombre de familles d’élèves qui adoptent les plantes recommandées ;
        •    nombre de projets identiques lancés ou soutenus par les autorités.

La mise en œuvre d’un projet de jardin scolaire potager est planifiée sur une période de 3 ans (voir ci-
dessus Étapes de mises en œuvre). Ainsi, la stratégie globale du réseau vise sur une planification à 5 ans
de développer des jardins scolaires sur l’ensemble des pays participants.
L’objectif à 3 ans est de continuer à mettre en œuvre des jardins scolaires potagers dans minimum 10
pays sur les 14 et que les coalitions IDAY concernées aient commencé des activités de plaidoyer avec
leurs autorités pour la diffusion de la méthode à plus large échelle.
L’objectif à 5 ans est que l’ensemble des 14 pays qui s’inscrivent dans la stratégie Santé et Éducation
aient développé des jardins scolaires potagers pérennes et leurs autorités reconnaissent les bienfaits de
la méthode en soutenant et diffusant l’initiative : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte-d’Ivoire,
Ghana, Guinée-Conakry, Kenya, Niger, Ouganda, RDC, Sénégal, Tanzanie et Togo.

Bénéficiaires
Sur les 14 pays, les coalitions ciblent 224 écoles et près de 168.000 élèves.
Directement, ce sont 5.000 professeurs qui seront intégrés dans le programme.
Indirectement, près de 80.000 familles bénéficieront des apprentissages de leurs enfants à travers le jardin
potager.
Changement social visé
La stratégie participe à différents changements sociaux :
        •    L’accomplissement des droits sociaux humains fondamentaux :
Le cœur de la stratégie est de garantir une éducation de qualité pour tous (ODD 4), de lutter contre la
malnutrition et la sous-nutrition (ODD 2) et d’améliorer la santé et le bien-être des élèves et de la
communauté alentour (ODD 3).
De manière indirecte, elle contribue à atteindre les ODD suivants : 1 (pas de pauvreté), 5 (égalité des
sexes), 7 (énergie propre) et 15 (préserver les écosystèmes terrestres).
        •    L’expansion de la démocratie :
Les populations locales sont amenées à discuter avec les autorités dans une volonté de construire un
projet commun pour le bien de tous.
Les différentes franges de la population sont représentées et participent ensemble à la réussite d’un projet
d’intérêt public.

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         •     Le respect de l’environnement :
Les jardins scolaires écologiques mis en place par IDAY suivent des processus respectueux de
l’environnement (gestion de l’eau, pas d’intrants de synthèse, …). Les bénéficiaires sont sensibilisés à la
préservation de la nature et de leur environnement.
         •     L’égalité des sexes et la lutte contre les inégalités :
Les clubs de jeunes contribuent à l’égalité des sexes, la lutte contre les inégalités et la promotion de
processus démocratiques, chaque jeune ayant les mêmes responsabilités et la même voix peu importe
leur âge, leur sexe ou leur appartenance culturelle.
     •       Valorisation des plantes médicinales indigènes et confiance en la médecine communautaire

5. SUIVI ET EVALUATION DES ACTIONS
Chaque projet mené par IDAY est suivi et évalué par une équipe locale, avec l’appui du Secrétariat
international du réseau qui visite régulièrement les projets.
Au démarrage des projets, un planning d’activités détaillé pour chaque école est élaboré.
Le suivi se fait alors à trois 3 niveaux :
         •     La coordination générale du programme par le bureau central de la coalition nationale IDAY ;
         •     Le Consortium/Comité de Pilotage, qui se réunit en principe chaque mois ;
         •     Les clubs des jeunes au niveau de chaque école pour le suivi du jardin scolaire.
A cette fin, un outil d’évaluation d’impact est utilisé.
L’évaluation vient nourrir le plaidoyer des coalitions IDAY qui indépendamment des projets de jardins
scolaires interpellent leurs gouvernements pour s’inspirer des résultats obtenus et multiplier l’approche à
grande échelle afin d’avoir un impact sur la qualité de l’éducation au niveau national.

Viabilité et durabilité
La durabilité nécessite d’engager plusieurs niveaux de bénéficiaires/acteurs : le fait d’impliquer les enfants
en lien avec leurs familles et communautés est essentiel pour la réussite à long terme du projet ; les
parents, notamment par le biais des associations de parents d’élèves, doivent être parties prenantes et
adhérer à la démarche. Plus largement, la communauté dans son ensemble est visée. Pour cela, les
groupements de femmes peuvent être impliqués dans la gestion et la mise en œuvre de la cantine scolaire,
ainsi que dans l’entretien des jardins scolaires et/ou de champ communautaire. Les femmes des
communautés sont les meilleurs vecteurs pour intégrer à long terme les plantes à haute valeur nutritive et
médicinales dans l’usage quotidien.
L’expérience montre aussi que les résultats significatifs obtenus avec les jardins scolaires écologiques
fédèrent les communautés autour du projet, augmentent l’acceptabilité de la scolarité des enfants et
rayonnent dans les autres communautés environnantes. Les populations visées ont un engouement vers
l’usage des plantes endogènes et les infusions médicinales parce que disposant de peu de moyens pour
les produits vendus en pharmacies.
Pour pérenniser l’approche, il est proposé que 10% des semences sont conservées par les clubs de
jeunes pour être transmis aux autres écoles de leur région, tout en diffusant les bonnes pratiques.
La durabilité du projet est aussi envisagée par l’implication et le plaidoyer des autorités, pour que des
mesures soient prises à l’échelle des départements ou même à l’échelle nationale afin de diffuser la
méthode du jardin scolaire écologique à travers tout le pays. Les coalitions cherchent à convaincre les
autorités en se basant sur l’impact en termes de rendement scolaire et la santé des populations ciblées.

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6. CARTE DES PROJETS DE JARDINS SCOLAIRES

  Jardins scolaires - Réseau IDAY - 2021                                                Ouganda: 5 écoles + 24 écoles
                                                                                        Tests médicaux, programme d'échange
                                                                                                                                 Kenya: 46 écoles + 6 écoles (Massaï)
                                                                                                                                 Irrigation, cantine, programme d'échange
                                                                                                                                 Grand total: 22.000€ + 56.095€
                                                                                        Grand total: 71.905€
                  Projets précédents depuis 2010:                                                                                Financement extérieur: 22.000€ + 52.381€
                                                                                        Financement extérieur: 53.900€
                                                                                                                                 Déjà financé: 22.000€
  360.000€ financement extérieur - 157 écoles + 1 centre pilote                         Déjà financé: 6.430€
                                                                                                                                 Balance: 52.381€
                                                                                        Balance: 47.470€
                       Nouveaux projets 2021:                                                                                                Tanzanie Zanzibar: 4 écoles +1
                                                                           RDC Kivu: 2 écoles               Burundi: 5 écoles
                                                                                                                                             école
              813.000€ - 224 écoles + 1 centre pilote                      Cantine, programme d'échange     Irrigation, cantine
                                                                                                                                             Irrigation
                                                                           Grand total: 13.198€             Grand total: 11.516€
                                                                                                                                             Grand total: 31.358€
                                                                           Financement extérieur: 10.330€   Financement extérieur: 11.516€
 Sénégal: + 4 écoles + 1 centre                                                                                                              Financement extérieur: 25.046€
                                                                           Déjà financé: 6.384€             Déjà financé: 11.516€
 pilote                                                                                                                                      Déjà financé: 3325€
                                                                           Balance: 3.946€                  Balance: 0€
 Irrigation                                                                                                                                  Balance: 21.546€
 Grand total: 63.547€
                                        Guinée : 4 +14 écoles                                                                    Tanzanie Massaï: + 4 écoles
 Financement extérieur: 39.402€
                                        Irrigation, cantine                                                                      Irrigation, cantine, programme d'échange
 Déjà financé: 0€
                                        Grand total: 162.664€                                                                    Grand total: 65.893€
 Balance: 39.402€
                                        Financement extérieur: 129.249€                                                          Financement extérieur: 21.529€
                                        Déjà financé: 9000€                                                                      Déjà financé: 0€
 Côte d’Ivoire : +10 écoles             Balance: 120.249€                                                                        Balance: 21.529€
 Irrigation, cantine
 Grand total: 71.523€                   Burkina Faso: 17 écoles +15 écoles                                              Tanzanie Nyaruguzu (camp de refugiés ): 4 écoles +
 Financement extérieur: 39.539€         Irrigation, cantine                                                             16 écoles
 Déjà financé: 0€                       Grand total: 81.690€ + 148.776€                                                 Cantine, programme d'échange
 Balance: 39.539€                       Financement extérieur: 66.457€ +                                                Grand total: 59.766€
                                        102.872€                                                                        Financement extérieur: 55.848€
 Bénin: 15 écoles +1 centre pilote      Déjà financé: 66.457€                                                           Déjà financé: 5.594€
 Irrigation                             Balance: 102.872€                                                               Balance: 50.254€
 Grand total: 113.734€
                                         Togo: 2 écoles + 84 écoles
 Financement extérieur: 92.433€
                                         Irrigation                               RDC Bas-Congo: 1 école et 1 ferme         Tanzanie Kigoma: + 9 écoles
 Déjà financé: 92.433€
                                         Grand total: 191.004€                    Grand total: 61.500€                      Programme d’échange
 Balance: 0€
                                         Financement extérieur: 131.381€          Financement extérieur: 44.872€            Grand total: 31.994€
                                         Déjà financé: 2.407€                     Déjà financé: 44.872€                     Financement extérieur: 27.798€
 Ghana: +10 écoles                       Balance: 128.974€                                                                  Déjà financé: 0€
                                                                                  Balance: 0€
 Irrigation, cantine                                                                                                        Balance: 27.798€
 Grand total: 58.985€                   Cameroun: 48 écoles
 Financement extérieur: 39.143€                                            RDC Kinshasa: 4 écoles + 15 écoles
                                        Irrigation                                                                    Niger: +12 écoles
 Déjà financé: 0€                                                          Programme d'échange
                                        Grand total: 155.059€                                                         Irrigation, programme d'échange
 Balance: 39.143€                                                          Grand total: 34.178€
                                        Financement extérieur: 82.004€                                                Grand total: 158.720€
                                                                           Financement extérieur: 28.733€
                                        Déjà financé: 82.004€                                                         Financement extérieur: 100.832€
 Légende:                                                                  Déjà financé: 8.000€
                                        Balance: 0€                                                                   Déjà financé: 0€
 Projets existants mis en place                                            Balance: 20.733€
 + nouveaux projets en attente de financement                                                                         Balance: 100.832 €

                                     IDAY-International aisbl - Rue des Jambes 19 - 1420 Braine-l’Alleud - Belgium - T. +32 (0)2 385 44 13 - F. +32 (0)2 385 44 12

                                                info@iday.org - IBAN - BE 93 5230 8026 6767 - BIC - TRIOBEBB (TRIODOS) - 0895.443.325 - www.iday.org
Raising voices for African education
                                                  Porte-voix pour l’éducation en Afrique

7. PLAIDOYER POUR LA RECONNAISSANCE DE L’ARTEMISIA
ANNUA
État des lieux
Après avoir réussi à réduire de plus de la moitié l’incidence du paludisme dans le monde, l’OMS reconnaît
dans son rapport 2018 une stagnation de la réduction des décès dûs à la malaria et dans son rapport
2019 une résurgence des cas enregistrés (+10%) dans certains pays importants tels que le Nigeria.
Sa stratégie actuelle basée sur le traitement curatif par les thérapies d’artemisinine combinées (ACT), les
moustiquaires imprégnées et le diagnostic précoce est extrêmement coûteuse et sa poursuite dépend
d’un accroissement massif des montants de l’aide étrangère loin au-delà de ce qui est disponible. L'OMS
estime que USD 6,6 milliards seraient nécessaires par an pour libérer le monde du paludisme alors que
seulement USD 2,7 milliards sont disponibles.
En outre, les cas de résistances aux insecticides et aux ACT s’étendent de l’Asie à l’Afrique.
Manifestement, la stratégie actuelle a atteint ses limites et de nombreuses autorités africaines
reconnaissent qu’à ce rythme, les objectifs des Nations Unies sur de développement durable de lutte
contre le paludisme (en particulier ODD N ° 3.1) ne seront pas atteints d'ici 2030.
Artemisia
L’Artemisia annua, également connue sous le nom de sweet wormwood ou sweet annie («huang hua
hao » en chinois) est une plante médicinale à large spectre issue de la pharmacopée chinoise et utilisée
depuis plus de 2000 ans en Asie pour soigner le paludisme ainsi que comme plante de bien-être.
En 2010, IDAY-Kenya a identifié dans les jardins de la Kenyatta University un cultivar adapté au climat
africain et non sensible au photopériodisme. Sa diffusion et son utilisation ont été grandement facilitées
suite notamment aux essais conduits par le Professeur Guy Mergeai de la Faculté agronomique de
l’Université de Liège entre autre au Sénégal.
L’Artemisia annua est à la base des médicaments actuels Artemsinin-based Combination Therapy (ACT) :
la molécule artemisinine, dont l’efficacité contre le paludisme a été prouvée, en est extraite.
Toutefois, la plante est une vraie polythérapie. En effet, la Professeur Pamela Weathers chercheuse auprès
de l'Institut polytechnique de Worcester (USA), cite environ 10 ingrédients de la plante qui seraient actifs
contre le paludisme. Pierre Lutgen, Docteur en Chimie au Luxembourg, estime qu’ils pourraient être
même plus nombreux, ce qui expliquerait le spectre étendu de maladies traitées par la plante. L’Artemisia
annua contient des antioxydants, des huiles essentielles, des flavonoïdes, du zinc, tous connus pour leur
efficacité contre les infections.
L’Artemisia annua appartient à la famille des Asteraceae qui contient plusieurs plantes médicinales.
L’Artemisia afra, espèce indigène à l’Afrique, se révèle également efficace contre le paludisme et ne
contient pas d’artemisinine - molécule à la base des ACT - ce qui confirme le caractère polythérapeutique
de l’Artemisia annua.
En plus de la formation des jeunes à la culture de la plante dans le cadre des jardins scolaires et des
échanges de bonnes pratiques entre eux, IDAY encourage de manière soutenue la collecte de données
médicales et la conduite de recherches cliniques. 3 actions en parallèle sont nécessaires.
Enquêtes sur l’utilisation et la culture de l’Artemisia annua
Une première évaluation indépendante de l’impact de l’usage préventif de l’Artemisia annua en milieu
scolaire fut réalisée en 2014 sur un échantillon de 12 écoles au Kenya. Cette enquête conclut à un impact
positif de la plante, tant sur le plan médical qu’éducatif mais les moyens limités n’ont pas permis d’assurer
un cadre scientifique complet avec examens médicaux et comparaison avec des écoles témoins. Les

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