Ce que les courbes de taux nous disent sur le risque de récession
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Destiné exclusivement aux clients professionnels Octobre 2018 Research & Strategy Insights Ce que les courbes de taux nous disent sur le risque de récession Stratégie d’investissement mensuelle Bien que les taux à 10 ans du Trésor américain aient récemment Points clés franchi un plus haut depuis sept ans, le débat sur l’inversion de la courbe des taux va resurgir • Croissance forte et inflation à la cible aux Etats-Unis : rien ou L’économie américaine croît à plein régime (les enquêtes de conjonctures atteignent presque n’empêche la Fed de des plus hauts cycliques, dans le secteur manufacturier d’abord, plus récemment aussi resserrer sa politique monétaire dans les services) bien qu’étant au plein emploi. L’inflation est déjà à la cible de la • La zone euro affiche enfin des banque centrale américaine, la Fed, avec des signaux convaincants d’une accélération signe de stabilisation de la des salaires nominaux. Nous voyons donc peu d’obstacles à la poursuite du croissance… resserrement monétaire de la Fed. Comme nous l’avions anticipé et à l’image de • … mais le contexte politique reste l’année dernière, la Fed est aux commandes (contrairement à 2015 et 2016) : les un risque, sinon un frein, comme projections de taux de la Fed sont restées constantes et ce sont les anticipations des en Italie et au Royaume-Uni marchés qui se sont ajustées. Avec une hausse supplémentaire en décembre et trois • La récente correction des en 2019, les taux de la Fed vont atteindre et même excéder le taux neutre l’année marchés actions, essentiellement prochaine. due à des facteurs techniques, n’altère pas notre surpondération Cette réévaluation des anticipations de la politique monétaire de la Fed, ainsi que la des actions, essentiellement aux demande des fonds de pensions américains pour les actifs liquides sûrs de maturité Etats Unis longue, expliquent le faible écart entre les taux obligataires américains deux ans et dix • Nous ramenons à neutre les ans, la mesure principale de la pente de la courbe des taux, qui s’est réduit le 24 août à actions émergentes, en l’absence 19pdb, son niveau le plus faible depuis juillet 2007. Bien que les taux obligataires de catalyseur de surperformance américains dix ans aient atteint depuis un plus haut depuis sept ans, nous pensons à court terme que le débat sur la signification et les implications de l’inversion de la courbe des • Les obligations du Trésor taux va dominer 2019. Le fascinant pouvoir prédictif de la pente de la courbe des américain sont désormais taux, auquel nous dédions notre thème du mois, montre qu’une inversion de la attractives, à la fois comme courbe a systématiquement précédé les huit dernières récessions américaines. source de portage et de protection en cas de nouvelle Bien sûr, l’assouplissement monétaire quantitatif mondial (le QE) a compressé baisse des marchés significativement les primes de terme des taux (le rendement supplémentaire offert aux investisseurs en compensation de la détention d’actifs à maturité longue) en territoire négatif, ce qui pourrait modifier l’interprétation de la courbe des taux. Pourtant, nous montrons que la relation entre pente de la courbe des taux et récession n’est pas aléatoire mais causale, via le resserrement des conditions de prêts bancaires (volumes) et des spreads de crédit (prix). Alors que nous restons confiants dans les perspectives pour l’économie américaine, avec une croissance à 2,9% en 2018 et 2,3% en 2019, ce vent contraire du resserrement des conditions financières et de crédit, ainsi que la disparition progressive des effets positifs du stimulus budgétaire, laissera sans doute l’économie américaine vulnérable à un ralentissement significatif en 2020. 1
De l’Italie au Brexit, la politique continue d’assombrir le ciel européen Après un premier semestre fortement décevant et un climat des affaires en constant recul, la zone euro montre enfin des signes confirmant notre scénario d’une stabilisation de la croissance autour de 1,5% en rythme annualisé. Les enquêtes auprès des entreprises, tant celles de la Commission européenne (CE) que des indices auprès des directeurs d’achats (PMI), indiquent un renforcement de la construction et une stabilisation des services, contrebalançant la faiblesse du secteur manufacturier. En outre, la production industrielle a surpris à la hausse en août, et a fortement rebondi (sauf en Allemagne où l’industrie automobile pâtit du nouveau système de certification des émissions de CO2 de l’Union européenne) après deux baisses successives marquées. Certes, l’inflation sous-jacente a déçu récemment mais nous prévoyons un (modeste) rebond à court terme et les salaires affichent des signes encourageant d’amélioration. Dans ce contexte plutôt rassurant (verre à moitié plein) mais avec de nombreuses fragilités résiduelles (verre à moitié vide), les pays membres de la zone euro auraient bien fait d’accumuler des réserves budgétaires avant le ralentissement cyclique, d’autant que la marge de manœuvre monétaire devrait alors être limitée (voire inexistante). Comme nous l’avons détaillé 1 dernièrement , l’Italie a opté à l’inverse pour une politique budgétaire expansionniste – avec un déficit autour de 3% du PIB à partir de 2019 – et pour un ratio dette publique sur PIB à peine stable. Le 18 octobre, la Commission européenne a, comme attendu, envoyé une lettre au ministre italien des finances, exigeant une justification d’une part des prévisions exagérément optimistes de croissance, d’autre part du choix d’une relance budgétaire. Ceci pourrait conduire la Commission à un rejet du budget italien, rejet qui ne serait cependant pas contraignant. Nous estimons donc que la discipline de marché est nécessaire pour que le gouvernement italien revoie sa copie. L’agenda politique européen est aussi alourdi par les négociations sur le Brexit du dernier trimestre, lesquelles restent dans une impasse quant à la question de la frontière entre les deux Irlande, un problème insurmontable à moins, comme nous le 2 croyons , de rester très flou dans le texte de l’accord. Ce scénario optimiste reste notre scénario de base : nous voyons un accord, mais pas avant 2019, soit plus tard que généralement envisagé. Allocation d’actifs : nous maintenons la surpondération actions La récente baisse des marchés d’actions mondiaux n’a pas entamé notre conviction qu’une surpondération modérée sur les actions reste adaptée dans l’environnement actuel. La correction semble liée à des facteurs techniques : la période de réserve avant la saison des résultats empêchait les rachats d’actions par les entreprises, et un positionnement spéculatif très long sur certains segments de marché avait aussi ouvert une vulnérabilité aux prises de profit et à des couvertures. De fait, les fondamentaux restent favorables, avec en particulier les données économiques américaines et les premiers résultats d’entreprises qui suggèrent que les profits restent bien orientés. Nous restons donc surpondérés en actions par rapport aux obligations, surtout au travers du marché américain. Nous avons cependant réduit notre pondération aux actions émergentes à neutre. En dépit de notre opinion positive sur les fondamentaux (qui restent bons malgré un ralentissement) et de valorisations relativement attractives, il manque un catalyseur clair pour une surperformance à court terme. De plus, la remontée des taux d’intérêt américains et du dollar augmentent les risques baissiers si davantage de capitaux quittent les émergents pour les Etats-Unis. Un tel resserrement des conditions financières pour les pays émergents pourrait aussi affaiblir la dynamique économique à moyen terme. Concernant l’obligataire, les obligations d’Etat américaines nous semblent désormais attractives après le retour de leur rendement à 3,25%, leur niveau le plus élevé depuis 2011. Le mouvement de hausse depuis septembre est lié à la fois à une réévaluation de la politique monétaire à court terme, soutenue par les données de croissance et d’inflation, et par une hausse de la prime de terme reflétant la détérioration de l’équilibre offre-demande sur ce marché. Dès lors, une allocation aux obligations américaines prend du sens, à la fois comme source de rendement et comme protection à la baisse en cas de nouvelles perturbations sur le marché actions. Télécharger la présentation détaillée de notre Stratégie d’Investissement d’octobre (en anglais) 1 Menut, A. et Bonnin, C., “Italy : Trick or treat ?”, AXA IM Research & Strategy Insights, 15 octobre 2018 2 Page D., “The Brexit Ma(y)ze”, AXA IM Research & Strategy Insights, 18 septembre 2018 2
Allocation d’actifs recommandée Allocation d'actifs Principales classes d'actifs Actions Obligations Matières premières Liquidité Actions Marchés développés Zone euro Royaume-Uni Suisse Etats-Unis Japon Marchés émergents et diversification Marchés émergents ▼ Obligations Obligations d'Etat Cœur zone euro Périphérie zone euro Royaume-Uni Etats-Unis ▲ Inflation Etats-Unis Zone euro Crédit IG euro IG américain HY euro HY américains Dette émergente Courte duration Légendes Négatif Neutre Positif Dernier changement ▲ Hausse ▼ Baisse Source: Recherche AXA IM – Octobre 2018 3
Résumé des prévisions 2018* 2019* Croissance du PIB réel (%) 2016 2017 AXA IM Consensus AXA IM Consensus Monde 3.3 3.8 3.8 3.7 Economies avancées 1.7 2.4 2.3 2.0 Etats-Unis 1.6 2.3 2.9 2.9 2.3 2.6 Zone euro 1.8 2.5 2.0 2.1 1.8 1.8 Allemagne 2.2 2.5 1.9 1.9 1.8 1.7 France 1.1 2.3 1.6 1.7 1.6 1.7 Italie 0.9 1.5 1.1 1.2 1.0 1.1 Espagne 3.2 3.0 2.5 2.7 2.2 2.3 Japon 1.0 1.7 1.1 1.1 0.8 1.2 Royaume-Uni 1.8 1.7 1.4 1.3 1.6 1.5 Suisse 1.6 1.7 2.3 2.6 1.7 1.8 Economies émergentes 4.4 4.7 4.8 4.9 Asie 6.5 6.5 6.4 6.4 Chine 6.7 6.8 6.5 6.6 6.3 6.4 Reste de l'Asie émergente 6.1 6.1 6.4 6.5 LatAm -0.6 1.3 1.9 2.4 Brésil -3.5 1.0 2.0 1.4 2.0 2.5 Mexique 2.9 2.0 2.3 2.2 2.4 2.1 Europe émergente 1.7 3.9 2.8 2.1 Russie -0.2 1.5 1.9 1.8 1.8 1.6 Pologne 2.9 4.7 4.0 4.7 3.5 3.7 Turquie 3.2 7.4 3.6 3.4 0.8 1.1 Autre EMs 4.4 2.6 3.6 3.9 Source : Consensus Economics, FMI et Recherche AXA IM − Au 17 octobre 2018 2018* 2019* Inflation IPC (%) 2017 AXA IM Consensus AXA IM Consensus Economies avancées 1.6 2.0 1.9 Etats-Unis 2.1 2.5 2.5 2.5 2.3 Zone euro 1.5 1.7 1.7 1.6 1.6 Japon 0.5 1.2 0.9 1.0 1.1 Royaume-Uni 2.7 2.5 2.4 2.0 2.1 Suisse 0.2 0.6 1.0 0.6 1.1 Autres économies avancées 1.6 1.8 1.9 Source : Consensus Economics, FMI et Recherche AXA IM − Au 17 octobre 2018 Les performances passes ne préjugent pas des performances futures. 4
Résumé des prévisions Actuel oct.-18 nov.-18 déc.-18 janv.-19 fév.-19 mar.-19 Date -- 8 19 30 -- 20 Etats-Unis - Fed 1.75-2.00 Taux (pdb) -- inch +25pdb inch -- +25pdb Date 30Mds jusqu'en 25 -- 13 24 -- 7 Zone euro - BCE Taux (pdb) / QE sept. 2018 QE 15mds -- fin QE inch -- i nch Date 31 -- 20 22 -- 14 Japon - BoJ -0.1 / 80tn (JGBs) Taux (pdb) / QE inch -- inch inch -- i nch Date -- 8 20 -- 7 21 Royaume-Uni - BoE 0.50 Taux (pdb) -- inch inch -- inch i nch Source : Datastream et Recherche AXA IM - au 17 octobre 2018 Prévision Rendements Classes d'actifs Référence Actuel 3 mois 12 mois 3M (ann.) 12M Obligations d'Etats US Treasury 10 ans 3.18 3.30 3.50 Bund Allemand 10 ans 0.42 0.60 1.10 Gilt Britannique 10 ans 1.54 1.70 1.90 JGB Japonais 10 ans 0.15 0.10 0.20 Crédit USD Investment Grade BofA C0A0 117 115 120 3% 3% EUR Investment Grade BofA ER00 120 115 125 0% -1% USD High Yield BofA H0A0 351 340 355 8% 6% EUR High Yield BofA HE00 381 360 380 6% 3% Actions Etats-Unis MSCI US 2,634 2,713 2,900 3.0% 12.0% Zone Euro MSCI Euro 208 214 224 2.8% 11.4% Japon MSCI Japan 1,017 1,039 1,080 2.1% 8.4% Marchés émergents MSCI EM 971 1,009 1,090 3.9% 15.6% Devises EUR/USD 1.15 1.17 1.22 2% 7% USD/JPY 112 110 104 -2% -7% GBP/USD 1.30 1.34 1.40 3% 8% Source: Bloomberg, Recherche AXA IM - au 18 octobre 2018 Les performances passes ne préjugent pas des performances futures. 5
Destiné exclusivement aux clients professionnels Octobre 2018 Research & Strategy Insights Our Research is available on line: http://www.axa-im.com/en/insights AVERTISSEMENT Ce document est exclusivement conçu à des fins d’information. Il ne constitue ni un élément contractuel, ni un conseil en investissement. Il a été établi sur la base d'informations, projections, estimations, anticipations et hypothèses qui comportent une part de jugement subjectif. Ses analyses et ses conclusions sont l’expression d’une opinion indépendante, formée à partir des informations disponibles à une date donnée. Ainsi, compte tenu du caractère subjectif et indicatif de ces analyses, nous attirons votre attention sur le fait que l'évolution effective des variables économiques et des valorisations des marchés financiers pourrait s'écarter significativement des indications (projections, estimations, anticipations et hypothèses) qui vous sont communiquées dans ce document. En outre, du fait de leur simplification, les informations contenues dans ce document peuvent n’être que partielles. Elles sont susceptibles d'être modifiées sans préavis et AXA Investment Managers n’est pas tenu de les mettre à jour systématiquement. Toutes ces données ont été établies sur la base d’informations rendues publiques par les fournisseurs officiels de statistiques économiques, et de marché. La responsabilité d’AXA Investment Managers ne saurait être engagée du fait des informations contenues dans ce document et notamment par une prise de décision de quelque nature que ce soit sur la base de ces informations. L’ensemble des graphiques du présent document, sauf mention contraire, ont été établi à la date de publication de ce document. En outre, compte tenu du caractère subjectif des analyses et jugements précités, il convient de souligner que les informations, projections, estimations, anticipations, hypothèses et/ou opinions éventuelles ne sont pas nécessairement utilisées ou suivies par les équipes de gestion d'AXA IM ou de ses affiliés qui agissent en fonction de leurs propres convictions et dans le respect de l’indépendance des fonctions au sein de la Société. Les destinataires de ce document s’engagent à ce que l'utilisation des informations y figurant soit limitée à la seule évaluation de leur intérêt propre en considération des stratégies visées. Toute reproduction partielle ou totale des informations ou du document est soumise à une autorisation préalable expresse de la Société. Rédacteur : AXA Investment Managers – Tour Majunga, La Défense 9, 6 place de la Pyramide, 92800 Puteaux. Société anonyme immatriculée au registre du commerce et des sociétés de Nanterre sous le numéro 393 051 826. © AXA Investment Managers 2018 AXA Investment Managers SA Tour Majunga – La Défense 9 – 6 place de la Pyramide 92800 Puteaux – France Registred with the Nanterre Trade and Companies Register under number 393 051 826 www.axa-im.com
Vous pouvez aussi lire