Cin-écrits 24 images - Érudit
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Document généré le 13 juil. 2022 10:59 24 images Cin-écrits Numéro 31-32, hiver 1987 URI : https://id.erudit.org/iderudit/22079ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) 24/30 I/S ISSN 0707-9389 (imprimé) 1923-5097 (numérique) Découvrir la revue Citer ce compte rendu (1987). Compte rendu de [Cin-écrits]. 24 images, (31-32), 6–82. Tous droits réservés © 24 images inc., 1986 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/
dience. Le résultat: 6500 spectateurs en prévu: la sélection des films était déjà auront remarqué quelques coquilles 13 représentations, soit une moyenne de faite, les ententes avec plusieurs cinéas- dans le dernier numéro. 500 personnes par séance. tes et producteurs étaient signées. Cer- Non seulement nous tenons à nous en Et pourquoi l'Amérique latine? «De tou- tains producteurs s'étaient même enga- gés à fournir des versions sous-titrées en excuser, mais encore, par un esprit d'hu- tes les cinematographies du tiers- milité qui ne nous caractérise pas d'habi- monde, nous dit Céline Pelletier, respon- français. Le refus catégorique dû, dit-on, à des coupures budgétaires et à un Festi- tude, à l'avouer. sable de l'événement, celle de l'Améri- que latine reste l'une des plus intéres- val jugé trop «ethnique» pousse le comité Dans l'article de Gaston Lillo, p. 46, 3 e santes. Les multiples mouvements so- organisateur à contester cette décision. colonne, 12 lignes avant la fin, il fallait ciaux et politiques qui ont déferlé au Efforts vains. lire: «une simplification réductionniste» cours des années dans cette partie du Pour cette année, on nous avait préparé (et non pas réceptionniste, ce qui aurait monde ont incité de nombreux cinéastes un programme de 25 primeurs provenant pu laisser croire que nous débordions à tourner des films, surtout des docu- de 15 pays. On devait même présenter d'affection). mentaires, relatant ce qui se passe dans une rétrospective des films de Fernando Dans l'article de Jean-Antonin Billard, p. leurs pays. En somme, l'idée était de Birri, pionnier du mouvement «documen- 11, 3 e colonne, 12 lignes avant la fin, il fal- montrer des films faisant connaître tou- taire» dans le cinéma latino-américain. lait lire: «divinisation de l'Auteur» (et non te la diversité que raconte l'histoire ac- Le besoin de subventions était de l'ordre pas divination, qui aurait pu laisser tuelle de ces pays. Ici, nous avons une de 35 000$ répartis sur 14 organismes au entendre que Renoir s'adonnait aux image étrangère des choses qui se pas- niveau fédéral, provincial et municipal. sciences occultes). sent dans ces régions. Nous voulions Une bagatelle. Les réponses ont été une vision plus réaliste.» formelles. Il y a pourtant des fonds pour Dans l'article de Danièle Trottier, p. 55,2 e d'autres festivals. Images de l'Autre Amé- colonne, 8 e ligne à partir du haut, il fallait Pendant neuf longs mois, les quelque rique ... un dossier à suivre. — ÉC. lire: «avachie» (et non pas anachie, ce qui vingt bénévoles oeuvrant pour Carrefour ne veut strictement rien dire et pourrait International se sont impliqués à la manifester une peur atavique des rumi- réalisation d'une deuxième tenue du nants). — B.P. Festival. En janvier, tous les dossiers de ERRATA demandes de subventions étaient sou- Nos amis lecteurs, qui comme chacun le mis aux divers organismes. On avait tout sait, ont l'œil rapide et l'esprit alerte, Cin-écrits. Benoît Patar, Norbert Spehner, Danièle Trottier, Jean-Antonin Billard, Claude Racine, Lise Oligny, François Lebeau. Des étoi/es sont nées (Les nouveaux PANORAMA BIBLIOGRAPHIQUE DES ÉCRITS SUR LE CINÉMA PARUS AUX U.S.A. acteurs du cinéma français, 60 portraits- DU 1er JANVIER AU 1er JUILLET 1986 entretiens), par Isabelle Danel, Paris, Lherminier, Bibliothèque du spectacle, par Norbert Spehner 1986, 252 pages. 1- RÉFÉRENCES ET OUVRAGES PRATIQUES FINANCING YOUR FILM (A Guide to Indépendant Filmmakers and Producers), par Darrieux, Morgan, Gabin, Signoret, Blier, Trisha Curran, New York, Praeger Publishers, 1986,176 pages. ISBN: 0-03-001002-0. Philippe, Raimu, Bardot, Delon, Schneider, Belmondo, Deneuve... sont MAKING MONEY IN FILM AND VIDEO (A Handbook For Freelancers and Indépen- quelques unes des plus grandes étoiles dants), par Ron Da Silva, New York, Prentice Hall Press, 1986: ISBN: 0-671-61411-8. au firmament du cinéma français. THE HOLLYWOOD STUDIO SYSTEM, par Douglas Gomery, New York, St Martin's Press, 1985. Illustré. ISBN: 0-312-38845-4. Déjà, la génération précédente, celle HOW TO BE A WORKING ACTOR (An Insider's Guide to Finding Jobs in Theater, Film «des cafés théâtres» par sa passion ef- and Television), par Marylin Henry & Lynne Rogers. New York, Evans, 1986. ISBN: frénée du jeu, avait quelque peu boule- 0-87131-482-7. versé les règles du sacro-saint star- THE ILLUSTRATED WHO'S WHO OF THE CINEMA, par Ann Lloyd et Graham Fuller, système dans les années 75-80. Les New York, MacMillan, 1986, 480 pages. Avec 1500 photographies. ISBN: 0-92345-6. Depardieu, Dewaere et Adjani faisaient à leur tour monter les enchères et joi- THE INTERNATIONAL DICTIONNARY OF FILMS AND FILMMAKERS (Volume 2: gnaient le club sélect des locomotives. Directors and Filmmakers), par Christopher Lyon, New York, G.P. Putnam's Sons, 1986. ISBN: 0-399-51229-2. Depuis quatre ou cinq ans, émerge une THE ILLUSTRATED ENCYCLOPEDIA OF MOVIE CHARACTERS AND ACTORS, pat génération vraiment exceptionnelle de David Quinlan, New York, Harmony Books (Crown Publishers), 1986. jeunes comédiens, ayant en commun THE AMERICAN CINEMA: DIRECTORS AND DIRECTIONS 1929-1968,par Andrew Sar- passion et amour du jeu et désirant avoir ris, Chicago, University of Chicago Press, 1986. comme métier celui de «comédien de
FILM DIRECTORS (A Complete Guide. Fourth International Edition), par Michael Sin- cinéma». Perfectionner leur art est pour ger, Emeryville, (California), Lone Eagle Publishing (Publishers Group West), 1986,475 eux une préoccupation constante, la pages. ISBN: 0-943728-16-9. plupart fréquentant l'un ou l'autre des ateliers de jeu entre deux tournages: que THE MOVIE BUSINESS BOOK, par Jason E. Squire, New York, Simon & Schuster, ce soit chez Chéreau, Huster, Mesguich, 1986. (Touchstone Books). ISBN: 0-671-62240-4. Vitez, ou chez Lee Strasberg, Téchiné et AMERICAN SCREENWRITERS (Dictionnary of Literary Biography), vol. 44, Detroit, autres. Ils ont déjà, pour la plupart d'en- Gale Research, 1986, 320 pages. tre eux, pris leur place dans le circuit de ceux et celles à qui pense un réalisateur lorsqu'il prépare son c a s t i n g . Les 2- ÉTUDES GÉNÉRALES: Histoire du cinéma — Théorie — Divers Binoche, Karyo, Bonnaire, Renucci, HOW TO WRITE A FILM, par Geoff Evans, New York, Scocken Books, 1986. ISBN: Kaprisky, Malavoy, Stanczak, Detmers, 0-8052-8253-X. Perrier, Wilson, Bonnaffé, Ecoffey ne sont que quelques noms parmi les plus LIGHTS, CAMERA, ACTION! (Behind The Scenes, Making Movies), par Louis Gold- talentueuses des vedettes de leur man. Introduction par Gregory Peck. New York, Abrams, 1986, 216 pages. Avec 190 génération. Isabelle Danel a très ar- photos noir et blanc. ISBN: 0-8109-1324-0. bitrairement répertorié une soixantaine d'entre eux. Après les avoir rencontrés STARTRUCK (The Wonderful World of Movie Memorabilia), par Robert Heide et John les unes après les uns, elle enjolive leurs Gilman, New York, Doubleday, 1986. ISBN: 0-385-19795-0. commentaires pour ensuite les livrer en HOLLYWOOD: THE YEARS OF INNOCENCE, par John Kobal, New York, Abbeville pâture au lecteur qui en prime aura droit Press, 1986,192 pages. Avec 226 illustrations. ISBN: 0-89659-578-1. à une courte filmographie de chacun(es). MO VIE POSTERS: THE PAINTINGS OF BA TISTE MADALENA, introduction par Judith Katten, avec un commentaire de Anthony Stide. New York, Abrams, 1986,64 pages. Le titre nous apparaît particulièrement Avec 24 planches en couleurs. ISBN: 0-8109-1842-0. racoleur, puisque l'une des caractéristi- ques de cette nouvelle génération d'ex- FILM LIGHTING (Hollywoods Leading Cinematographers Talk about Their Work), par cellents comédiens est de n'avoir pas Kris Malkiewicz, New York, Prentice Hall Press, 1986. ISBN: 0-671-62271-4. produit (pas encore du moins!) de THE IMAGINARY SIGNIFIER (Psychoanalysis and The Cinema), par Christian Metz, «stars». Le sous-titre, «Les nouveaux Bloomington, Indiana University Press, 1986. ISBN: 0-253-20380-5. acteurs du cinéma français», aurait été plus juste. Un tel répertoire pouvant à A MILLION AND ONE NIGHTS (A History of The Motion Pictures Through 1925), par juste titre paraître superflu aux yeux de Terry Ramsaye, New York, Simon & Schuster, 1986. (Touchstone Books). ISBN: 0-671- la majorité, il saura tout de même susci- 62404-0. ter la convoitise de quelques cinéphiles MIDNIGHT MATINEES (Movies and Their Makers 1978-1985), par Jay Scott, New York, désirant suivre la carrière de ces jeunes Ungar/Continuum, 1986, 272 pages. ISBN: 0-0804468-486. vedettes. Mais à ceux d'entre vous qui passeront par Paris dans les prochains THE STORY OF THE CINEMA, pat David Shipman, New York, St Martin's Press, 1985. mois, je suggère fortement l'excellent HOLLYWOOD: LEGEND AND REALITY, par Michael Webb (éd.), Boston, Little Brown dossier «Dictionnaire des acteurs fran- and Co., 1986. çais depuis 15 ans» préparé sous la di- rection du critique Hubert Niogret et NARRATION IN LIGHT (Studies in Cinematic Point of View), par George M. Wilson, paru dans le n° 300 de la revue Positif Baltimore, The John Hopkins University Press, 1986. (février 86). Ce dossier allie rigueur dans LANDMARK FILMS (The Cinema of Our Century), par William Wolf & Lillian Kramer, le choix des comédiens répertoriés et New York, Evregreen Books, 1986. ISBN: 0-394-62183-2. pertinence du commentaire critique sur chacun(es) sans oublier la courte filmographie. Chacun des 82 acteurs 3- ÉTUDES THÉMATIQUES retenus doivent avoir tenu au moins un rôle de premier plan dans un film et avoir WATCHING DALLAS (Soap Opera and The Melodramatic Imagination), par len Ang, tourné dans au moins quatre films au New York, Methuen, 1986, 224 pages. ISBN: 0-416-41640-3. total. — C.R. THE WORLD WAR II COMBAT FILM (Anatomy of a Genre), par Jeannine Basinger, New York, Columbia University Press, 1986, 352 pages. Avec photos. ISBN: 0-231- 05952-3. Le Cinéma en Côte d'Ivoire, par Victor THECUBAN IMAGE (Cinema and Cultural Politics in Cuba), par Michael Chanan, Bloo- Bachy, Bruxelles, Éditions OCIC (Rue de mington, Indiana University Press, 1986. ISBN: 0-253-31587-5. l'Orme 8, B-1040 Bruxelles, Belgique), 1983, 88 pages, 21 illustrations noir et FROM HESTER STREET TO HOLLYWOOD (The Jewish American Stage and Screen), blanc. ISBN: 2-85-802276-3. Distribution par Sarah Blacher Cohen (éd.), Bloomington, Indiana University Press, 1986. au Québec: aucune. FASCISM IN FILM (The Italian Commercial Cinema, 1931-1943), par Marcia Landy, Princeton University Press, 1986, 400 pages. ISBN: 0-691-05471-1. Cette monographie, qui fait partie d'une PSYCHOS (Eighty Years of Mad Movies, Maniacs and Murderous Deeds), par John remarquable petite collection consacrée McCarthy, New York, St Martin's Press, 1986. ISBN: 0-312-65341-7. au cinéma africain, retrace avec beau- coup d'exactitude, de nuances et d'es- HORRORSHOWS, par Gene Wright, New York, Facts on File, 1986, 256 pages. Avec prit critique les principales étapes qu'a 125 illustrations. connues depuis 40 ans le cinéma de la Côte d'Ivoire. Il y est question de la distribution, des conditions de produc- 4- A PROPOS D'UN FILM... tion, de la situation économique et des THE BAND WAGON, (scénario Illustré), par Betty Comden et Adolph Green, New York, principales réalisations des metteurs en Ungar/Continuum Publishing Co., 1986,90 pages. ISBN: 0-804461-104-X. scène ivoiriens. Les étudiants en cinéma, et par conséquent les profes- SINGIN' IN THE RAIN, (scénario illustré), par Betty Comden & Adolph Green, New seurs et les bibliothèques, devraient se York, Ungar/Continuum Publishing Co., 1986, 85 pages. ISBN: 0-80446-350-6. procurer cette plaquette bien écrite. Une SUNDAY BLOODY SUNDAY, (scénario), par Penelope Gilliatt, New York, Dodd Mead, bibliographie très soignée complète ce 1986. ISBN: 0-396-08669-1. travail de professionnel. — B.P.
GONE WITH THE WIND, (scénario illustré), par Howard Sidney, New York, Ungar/Con- Le Cinéma au Zaïre, au Rwanda et au tinuum Publishing Co., 1986, 416 pages. ISBN: 0-804462-286-0. Burundi, par Rik Otten (et Victor Bachy), THE COMPLETE NIGHT OF THE LIVING DEAD FILMBOOK, par John Russo, New Bruxelles, Éditions OCIC (cf. adresse ci- dessus), 1984,128 pages, 22 illustrations York, Harmony Books, 1986. Préface de George Romero. Plus de 100 photos. noir et blanc. ISBN: 2-85802-315-8. Distri- SATURDAY NIGHT (k Backstage History of Saturday Night Live), par Douglas Hill et bution au Québec: aucune. Jeff Weingrad, New York, Beech Tree/Morrow, 1986. ISBN: 0-688-05099-9. Le Zaïre est un des pays les plus impor- tants d'Afrique. Le cinéma y fut dès les 5- ACTEURS ET RÉALISATEURS premiers temps (projections des films de A MAN WITH A CAMERA, par Nestor Almedros, New York, Farrar, Strauss & Giroux, Méliès, au début du sièce). Cet essai 1986. Autobiographie. tente d'établir un certain nombre de points de repère pour la connaissance et BURTON, pat Hollis Alpert, New York, Putnam, 1986. Biographie. ISBN: 0-399-13093-4. l'écriture d'une véritable histoire du MONTAGE EISENSTEIN, par Jacques Aumont, Bloomington, Indiana University cinéma zaïrois. Il se lit avec beaucoup Press. ISBN: 0-253-33874-3. d'intérêt, d'autant plus que de toute évidence l'auteur possède son sujet. Un JEAN RENOIR, par Jean Bazin. Avec une introduction de François Truffaut. New York, glossaire des noms de réalisateurs et Simon & Schuster, 1986 (Touchstone Books). ISBN: 0-671-62247-1. une bibliographie donne un aperçu BERGMAN ON BERGMAN (12 entrevues avec Bergman), par Stig Bjorkman, Torsten détaillé de l'ensemble. Le livre se ter- Manns & Jonas Sima, New York, Simon and Schuster, 1986. (Touchstone Books). mine par un coup d'œil (texte rédigé in- telligemment par Victor Bachy) sur la AUDREY (The Life of Audrey Hepburn), New York/Toronto, Paperjacks, 1986. Avec pho- situation des deux petites (mais non les tos. Par Charles Higham. moindres) républiques centrafricaines EVERYBODY'S MAN (A Biography of Jimmy Stewart), par JhanRobbins, New York/To- que sont le Rwanda et le Burundi. Le tout est passionnant. — B.P. ronto, Paperjacks, 1986. MARY TYLER MOORE: A BIOGRAPHY, par Jason Bonderoff, New York, St Martin's Copie Zéro, n" 28, intitulé «Annuaire Press, 1986. ISBN: 0-312-51887-0. 1985, long métrage québécois, bibliogra- KIM NOVAK: RELUCTANT GODDESS, par Peter Harry Brown, New York, St Martin's phie», Montréal, Éditions de la Cinéma- Press, 1986. ISBN: 0-312-45392-2. thèque québécoise/Musée du Cinéma, 1986, 28 pages, 22 illustrations noir et FRANCIS FORD COPPOLA, par Jean-Paul Chaillet et Elisabeth Vincent, New York, St blanc, ISSN: 0709-0471. Diffusion au Martin's Press, 1986. ISBN: 0-312-30317-3. Québec: Diffusion parallèle. JOHN FORD: THE MAN AND HIS WORK, par Tag Gallagher, Berkley, University of Comme chaque année, voici la liste com- California Press, 1986, 600 pages et 316 illustrations. ISBN: 0-520-05097-5. mentée des longs métrages du cinéma MY SIDE (The Autobiography of Ruth Gordon), par Ruth Gordon, New York, Donald I. québécois, ainsi qu'une recension ex- Fine Inc., 1986. Illustré. ISBN: 0-917657-81-0. haustive des articles publiés ici sur le cinéma d'ici. Un index général et un in- GRETA GAflBO: PORTRAITS 1920-1951, New York, Rizzoli Books, 1986, 240 pages. dex des sujets parachèvent ce travail Album de 144 photos, avec une introduction de Klaus-Jùrgen Sembach. bien fait qui mérite tous les éloges. CONFESSIONS OF A HOOKER, par Bob Hope, New York, Isis Large Print Books, 1986, — B.P. 206 pages. ISBN: 1-85089-091. Jacques Tourneur, collectif, Paris, FRANK SINATRA, par John Howlett, Philadelphie, Courage Books, 1986 (Running Caméro/Stylo (18 rue des Fossés-Saint- Press). Jacques, 75005, Paris), 1986, 144 pages, ROCK HUDSON: HIS OWN STORY, pat Rock Hudson, en collaboration avec Sara 27 photos noir et blanc. ISSN: 0248-8868. Davidson, New York, William Morrow, 1986. ISBN: 0-688-06472-8. Malgré ses nombreuses imperfections, THE NINE LIVES OF MICKEY ROONEY, par Arthur Marx, New York, Stein and Day, ce numéro a l'avantage d'exister, car il 1986. ISBN: 0-8128-3056-3. n'arrive pas si souvent que la critique PAULETTE (The Adventurous Life of Paulette Goddard), par Joe Morella & Edward Z. s'arrête à un cinéaste qui s'est adonné Epstein, New York, St Martin's Press, 1986. Illustré. tout entier au film d'aventures ou de mystère. On retiendra surtout l'inter- DISNEY'S WORLD, par Leonard Mosley, New York, Stein and Day, 1986. ISBN: 0-8128- viewe du réalisateur de Way of a Gaucho, 3073-3. ainsi que deux textes originaux que NATALIE WOOD (A Biography in Photographs), New York, Doubleday, 1986, (Dolphin celui-ci nous confie, si on peut dire, en voix-off. Chose très significative, tous Books). Avec 225 photos. les articles des analystes patentés sont JANE WYMAN (The Actress & The Woman), par Lawrence Quirk, New York, Dembner consacrés aux films «noirs» que sont / Books, 1986. Avec 150 illustrations. Walked with a Zombie, Cat People, The Leopard Man, Out of the Past, Night of the JOANCRA WFORD: LEGENDS, par Anna Raeburn, Boston, Little Brown and Co., 1986. Démon. Pas un mot de La Flèche et le STALLONE! A HERO'S STORY, par Jeff Rovin, New York, Pocket Books, 1986. Illustré. Flambeau (chef-d'œuvre absolu, con- ISBN: 0-671-61872-5. firmé par un récent visionnement). La MARILYN IN ART, par Roger Taylor, Salem House, 1986. (186 œuvres d'art représen- Prisonnière des Antilles (Ann of the In- dies), Canyon Passage, Wichita (pour ne tant Marilyn Monroe). prendre que les plus remarquables). Il y a MY HUSBAND, MY FRIEND (Biographie de Steve McQueen), par Neil McQueen Toffel, quelque chose de consternant à voir cer- New York, Atheneum Publishers, 1986. ISBN: 0-689-11637-3. tains pontifes de l'Hexagone gaspiller leur salive et révéler leur ignorance: BETTE DAVIS: A CELEBRATION, par Alexander Walker, Boston Little Brown and Co., veuille le ciel nous délivrer des Peter Kral 1986. et autres Raymond Bellour! Pour ceux STANWYCK, pat Jane Ellen Wayne, New York, Arbor House, 1986. ISBN: 0-87795- qui ne possèdent pas l'indispensable n° 750-9. 22-23 de Présence du cinéma, ce numéro-ci servira de point de référence FINALLY TRUFFAUT (A Film-by-Film Guide to The Master Filmmaker's Legacy), par en raison de sa filmographie. — B.P. Don Allen, New York, Kampmann Co., 1986. ISBN: 0-8253-0336-2.
Le Cinéma français. Le Muet, collectif quis, 15 tableaux, 3 illustrations. ISBN: Quant à Christian Viviani, qui nous avait sous la direction de Philippe d'Hugues 2-03-512303-8. Distribution au Québec: habitué à beaucoup mieux, le moins et Michel Marmln, avec la collaboration Larousse. qu'on puisse dire c'est qu'il a bâclé à peu de Jean Mitry et Jacques Richard, Paris, près tout. Ses articles, sur les réalisa- Éditions Atlas, 1986. ISBN: 2-7312-0462-1 Cet ouvrage monumental est bien dans teurs de Série B en particulier, témoi- la ligne des publications Larousse: ex- gnent d'une indigence qui n'est pas sans Il n'existe guère d'ouvrage consacré au haustif, précis, abondant, diversifié. rappeler la littérature journalistique la cinéma muet français qui soit plus atti- Avec cela une écriture très soignée, une plus expéditive (Viviani était-il payé au rant, mieux illustré et plus diversifié que mise en page réussie et des illustrations nombre d'articles?). Ses commentaires celui-ci. On y parle d'à peu près tout avec percutantes. Il est difficile de faire mieux sur les œuvres de John Brahm, Joseph une intelligence et une concision qui dans le genre. Lewis, William Wellman, sur la carrière ravissent. Les jugements sont nuancés de Randolph Scott, sur le film fantasti- et versent rarement dans la dithyrambe Sur le plan du contenu, il faut avant toute que, manifestent un conformisme qui facile ou la démolition en règle. Qu'il chose signaler l'extraordinaire contribu- ressemble plus à du bavardage qu'à un s'agisse de L'Herbier, de Léonce Perret, tion de Jean-Pierre Frouard qui participe examen sérieux du sujet (ainsi affirmer d'André Antoine, ou de Jacques Feyder, à la rédaction de plus de 60 articles qu'Across the Wild Missouri «dédramati- Cari Dreyer, voire Alexandre Volkoff, on techniques, tous remarquablement se»: 'What's that?'). Heureusement, de-ci aborde le sujet d'une façon claire et écrits, ainsi que la présence à ses côtés de-là quelques analyses consacrées aux précise. Pour une fois, on sort de la de Jean-Marie Guinot et Michel Baptiste musiciens de film (Rôozsa, Newman, lecteur d'un livre portant sur le cinéma qui contribuent à la moitié de ces recen- Korngold) sauvent la mise. muet avec l'envie d'en voir et d'en savoir sions. Cependant, ces collaborations plus. — À recommander à tous ceux qui exemplaires ne suffisent pas à faire de Sur Peter Krâl, on n'épiloguera pas, tant aiment vraiment le cinéma. — B.P. ce gros volume une réussite en tous ce monsieur, qui n'a rien à dire, se prend points. En effet, le manque flagrant de au sérieux. Ses analyses sur le Burles- Souvenirs d'Hollywood, par Serge et connaissances de certains auteurs pro- que et sur les grands comiques améri- Florence Zreik, Paris, Éditions Alter- duit une impression de laissez-aller et de cains, imprégnées d'intellectualisme natives (6, rue Montmartre, 75001 Paris), superficialité que les qualités de cer- factice, ne présentent qu'un intérêt fort 1986, 142 pages, 165 illustrations en tains autres n'arrivent pas à dissiper. mitigé. couleurs, 11 illustrations en noir et Ainsi, des auteurs comme André Martin, Pour clore ce chapitre sur une note blanc. ISBN: 2-86227-048-3. Jean-Loup Bourget, Christian Viviani, humoristique, signalons au passage Peter Kràl, voire Marcel Martin ou A. Gar- Il s'agit essentiellement d'un livre d'im- quelques lapsus bien typés: Raymond sault, ont, à tout le moins la plume ages que l'on peut feuilleter dans tous Lefèvre continue toujours d'attribuer Le rapide, la réflexion courte et le regard les sens, en revenant sur ses pas. Le tex- Voleur de Bagdad à Michael Powell et hâtif. Par exemple, quand André Martin te, est à toutes fins pratiques, réduit à sa Alexandre (sic!) Korda, alors que cela fait nous parle de Delmer Daves, il réussit le portion congrue. Restent les affiches, belle lurette que les lecteurs de 24 Ima- tour de force de passer sous silence des s p l e n d i d e m e n t r e p r o d u i t e s , telles ges savent qu'il a été entièrement réalisé films aussi importants que 3 heures dix qu'elles furent exhibées sur les murs du par Zoltân Korda; Alain Garsault, dans un pour Yuma, Les Gladiateurs ou La Der- vieux continent: Rita Hayworth y cô- entrefilet consacré à Jacqueline Bisset, nière Caravane (tout en réduisant à la por- toyant Gary Cooper; Clara Bow, John omet de parler du Magnifique de Philippe tion congrue La Colline des potences et Wayne; Humphrey Bogarth, Lauren de Broca (une des deux ou trois meil- La Flèche brisée); ou s'il nous parle de Bacall. Pour un instant revit la nostalgie leurs films de la belle actrice anglaise); Walsh, d'oublier quelques chefs-d'œu- d'un temps qui s'abolit. — B.P. dans un article de presque 3 pages por- vre comme The Red Dance, Objective Bur- tant sur le cinéma britannique, Philippe ma, Background to Danger, Colorado Ter- Pilar, qui doit être un gâche-sauce de ritory, The World in His Arms ou Distant derrière les fagots, parvient à ne pas Drums (pour n'en citer que quelques- citer une seule fois Ken Annakin, Jack uns); ou s'il célèbre les vertus Lee, Zoltân Korda et Val Guest (excusez d'Hathaway, d'ignorer ces chefs-d'œu- du peu). vre que sont The Real Glory, China Glri, Sundown, The Black Rose, Diplomatie Heureusement, il y a quelques remar- Courier ou des films aussi importants quables exceptions. Tous les articles de que À vingt-trois pas du mystère et Le Der- Jean-Loup Passek (sur le Portugal, la nier Safari; ou encore s'il aborde la Suède, la Pologne, l'Inde, la Hongrie, comédie musicale, de ne pas dire un etc.) et de Jean A. Gili (sur le cinéma, les traître mot de Mark Sandrich! acteurs, les réalisateurs italiens) sont d'un sérieux, d'une probité, d'une exac- Quand il s'agit de Jean-Loup Bourget, la titude qui font honneur à leurs auteurs. À situation n'est guère meilleure: celui-ci, cela on peut ajouter quelques analyses de toute évidence, n'a pas vu le cin- de Max Tessier (sur le Japon), de J.-P. quième des films de Cecil B. de Mille et il Jeancolas (sur le cinéma canadien — raconte n'importe quoi sur Allan Dwan Jeancolas aurait pu se dispenser de (dont il ne doit pas avoir visionné plus de répéter les sempiternels propos anticlé- 10 films); par ailleurs, quand il se met à ricaux de P. Véronneau!), de Benayoun dresser le tableau du cinéma américain, (sur W. Disney), de Claude Beylie (qui, il est complètement dans les tulipes: là hélas, dans son article sur le sériai, ne aussi, l'impression qui se dégage, c'est dit à peu près rien de la grande période qu'il ne connaît pas fort son sujet ou en 35-45). tout cas qu'il n'a rien compris. Par exem- En conclusion, on doit affirmer que dans ple, quand il évoque les années 40-50, il l'ensemble, mis à part le côté technique, oublie l'énorme production des films de cet ouvrage mériterait d'être substan- guerre de cette époque. Et finalement, il tiellement remanié. Le directeur aurait Dictionnaire du Cinéma, collectif sous la tombe complètement dans le ridicule intérêt à se montrer plus exigeant dans direction de Jean-Loup Passek, assisté (qui, comme chacun le sait, fait de moins le choix de ses collaborateurs (com- de Claude Miichel Cluny, Michel Ciment, en moins de victimes, hélas) en affirmant ment, par exemple, un spécialiste com- Jean-Pierre Frouard. Paris, Éditions que le cinéma américain a été largement me Jacques Goimard n'a-t-il pas été ap- Larousse, 1986, 890 pages, 158 photos influencé par... la culture anglaise et le pelé à rédiger l'article sur la S-F? ou un couleurs, 94 photos noir et blanc, 61 cro- cinéma anglais (ce qui est un comble!). érudit aussi reconnu que Jean Mitry à
écrire les articles sur Thomas Ince, tion identificatrice par le jeu des miroirs; essentiellement les scenarii et les textes Charlie Chaplin et Einsenstein?). De le problème de l'utilisation d'un matériau de Cari Th. Dreyer, jusqu'ici inédits, qui plus, il devrait avoir l'audace de con- brut dans les films de montage («la font l'intérêt majeur de ce livre. La beauté sacrer quelques colonnes à des sujets nature même du film de montage sup- poétique de ces manuscrits sublime oubliés, comme le film de cape et porte un locuteur dogmatique et un audi- magiquement l'immense somme de tra- d'épée, le film religieux, le film histori- teur complaisant»); etc. vail et de recherches que Dreyer avait que. Et surtout il ne devrait pas hésiter à investie dans ces projets pendant près de contraindre ses collaborateurs à plus de L'auteur ne touche que les œuvres vues, quarante ans. La grandeur tragique de sérieux et à moins de ronds de jambe c'est-à-dire ayant agi sur un public, dont ces textes parvient presque à nous con- (évidemment, c'est beaucoup demander il examinera «les constantes des thèmes et les dominantes cinématographiques soler de l'irréparable perte des chefs- à un critique français). Par ailleurs, il ne d'œuvres cinématographiques auxquels serait pas mauvais de dépenser un peu qui ont contribué à façonner les mythes de la guerre d'Espagne à partir d'un vécu elle allait assurément donner naissance. plus d'énergie à défendre le cinéma Nous consoler sans doute, le temps d'animation (les commentaires diapha- réel, mais d'ores et déjà modifié par sa projection dans la conscience condition- magique d'une lecture passionnée, mais nes sur Tex Avery, Trnka, Tom et Jerry qui, aussitôt cette lecture terminée, avive sont d'une rare insuffisance) et à réparer née des spectateurs». Magnifique livre et étude très documentée (repères chrono- en nous un feu de colère et de révolte con- l'oubli dans lequel ont été jetés des per- tre ces banquiers et ces marchands du sonnages aussi talentueux que Bernard logiques, diverses annexes, une filmo- graphie indicative, un index des lieux, temps de la pellicule que rien ne pourra Broderie, John Forsythe, Harmon Jones, ainsi qu'une bibliographie fournie), cet jamais éteindre. Jean-Marie Straub, ce Ernie Kovacs, Caroline Leaf, Mireille ouvrage, par sa qualité d'analyse et son cinéaste qui aujourd'hui encore, aux Dansereau, John English). Enfin, il serait souhaitable de parler un peu plus et un approche sensible, est fortement à con- côtés de sa femme et collaboratrice peu mieux de quelques grands cinéastes seiller au chercheur et à l'analyste du Danièle Huillet, poursuit une œuvre qui méconnus (R. Thorpe, J. Tourneur, phénomène cinématographique. — D.T. égale incontestablement celle des plus Stuart Heisler (pas un mot sur Blue Sky), grands martyres de l'industrie du cinéma Bruce Humberstone, Zoltân Korda, pour — celle des Stroheim, Murnau, Welles, n'en citer que 5 ou 6). — B.P. Grémillon, Vigo, Pasolini, Keaton et quel- Jésus de Nazareth — Médée — par Cari ques autres pour témoigner par son art Th. Dreyer dossier réuni par Maurice de l'immarcescible dignité humaine dans Drouzy, Paris, les Éditions du Cerf, col ce monde peut-être irréversiblement lection «7e Art», 1986, 275 pages. ISBN robotisé par les thuriféraires de l'argent La Guerre d'Espagne au cinéma — et du pouvoir — Jean-Marie Straub donc 2-204-02503-8. Distribution au Québec mythes et réalités, par Marcel Oms, concluait déjà en 1968, soit l'année où Saint-Loup. Paris, Les Éditions du Cerf, collection «7e Cari Th. Dreyer mourait, un hommage à Art», 1986, 392 pages, 40 photos noir et Me voici tout à coup paralysé devant la ce maître admiré, fait d'un choix de cita- blanc. ISBN: 2-204-02521-6. Distribution tâchequi m'incombed'avoiràdireen peu tions de celui-ci, choix admirable de com- au Québec: Saint-Loup. de mots ce que la lecture de ce livre aura plicité intelligente, par ces lignes «féro- été pour moi. Comment parvenir en effet «Véhicule et créateur de mythes, autant ces»: à feindre le simple bonheur d'avoir lu un que mystificateur par nature, le cinéma, «Que Dreyer n'ait finalement pu réaliser... excellent livre dans le seul but de con- plus que tout autre moyen de reproduc- son film sur le Christ (sublime révolte vaincre cinéphiles et autres lecteurs de tion du réel, transforme immédiatement, contre l'État et les origines de l'antisémi- l'ajouter à ceux qu'ils possèdent déjà sur par la projection réitérée, l'instant unique tisme) nous rappelle que nous vivons l'œuvre de Dreyer, et en particulier ce d'un événement contingent en une éter- dans une société qui ne vaut pas un pet monument d'érudition amoureuse que nité possible.» C'est par ces mots que de grenouille» (Cahiers du cinéma, n° Maurice Drouzy avait consacré à la vie de Marcel Oms commence son étude sur les 207, spécial C. Th. Dreyer). ce cinéaste en 1982 (même maison d'édi- mythes et réalités de la guerre d'Espagne tion, même collection), n° 64: Cari Dreyer, P.S. Et puisque la lecture de ces admira- au cinéma. Marcel Oms, homme de né Nilsson, alors que cette lecture m'a bles scenarii de Dreyer m'a fait replonger cinéma, critique et historien, nous offre bouleversé au point d'en faire l'objet corps et âmes dans la méditation des ici cette étude minutieuse pour nous per- d'une méditation quotidienne pendant grandes œuvres qui, à l'instar de Paso- mettre de «mesurer l'abîme qui sépare un mois? La lecture de ce livre — ce dos- lini, défendent toutes «le sacré parce que l'événement lui-même de sa représenta- sier — qui rassemble deux scenarii de c'est la part de l'homme qui résiste le tion cinématographique». Pourquoi la C.T. Dreyer: «Jésus de Nazareth» et moins à la profanation du pouvoir, qui est guerre d'Espagne? Parce que même si on «Médée» et, en annexe du premier, trois la plus menacée par les institutions des connaît des scènes de guerre, «c'est avec admirables textes de Dreyer: «Quia cruci- Églises», je ne peux m'empêcher de con- la guerre d'Espagne que la vérité de la fié Jésus?», «Apprenez l'hébreu» et «Les seiller à ceux qui auront lu cet ouvrage la souffrance et de la mort guerrières va racines de l'antisémitisme» est sans lecture parallèle — rien de plus actuel et s'intégrer définitivement à la conscience doute magistralement éclairée par la pré- indispensable en ces temps infâmes de des hommes. L'essence même du conflit face de M. Drouzy dans laquelle tout libéralisme mercantile — des admirables n'y est pas étrangère. En effet toute nous est rigoureusement révélé de la lon- Entretiens de Jean Duflot avec Pasolini guerre civile désigne comme ennemi un gue et lente agonie de «ce projet de film (Pierre Belfond, édition augmentée) qui parent, un voisin, un semblable, un frère (Jésus de Nazareth) auquel (Dreyer) a justement... Évangile selon Matthieu et parfois et dans l'autre que chacun tue, consacré le plus de temps et de travail». Médée..A — J.-A. B. c'est la part haïe de lui-même qu'il La première ébauche de ce scénario date immole». en effet de 1931 ou 1932. De même, M. C'est donc dans ce contexte particulier Drouzy nous montre éloquemment com- que vont s'élaborer quelques-uns des ment Dreyer, pour mieux se préparer à la mythes inséparables de notre mémoire réalisation de son Jésus, avait tourné Alexandre Jodorowsky, cinéaste pani- cinématographique. Marcel Oms, dont déjà Jour de colère, Ordet ou Gertrud et que, par Michel Larouche, Paris- l'étude renvoie aux courants modernes rédigé trois versions successives de la Montréal, Presses de l'Université de Mon- d'analyse des discours et des systèmes Médée d'Euridipe, désirant tourner un tréal et Editions l'Albatros, Paris 1985, de représentation, démonte les mécanis- film sur la tragédie grecque afin de mieux 229 pages, 33 photos. ISBN: 2-7606- mes mystificateurs de la production cerner les traces de l'hellénisme dans la 0661-9. Distribution au Québec: P.U.M. cinématographique (de 1936 à 1985) tou- Judée du temps de Jésus auquel le roi Peut-être suis-je mal placé pour rendre chant la guerre de 36: le discours verbal Hérode l'avait ouverte. Mais aussi indis- compte de la lecture d'un livre sur Jodo- figé de l'exil; l'inversion de la chronologie pensables les études de M. Drouzy rowsky, cinéaste dont j'avais en effet dans le discours de propagande; la fic- soient-elles, ce sont évidemment et dénoncé l'imposture en 1974 à la sortie 10
tapageuse de ses f i Ims El topo et La Mon- Cet ouvrage réunit en un seul volume les écrit cette magistrale rêverie sur ce tagne sacrée. Je dois pourtant dire d'em- deux grandes monographies consacrées cinéaste, mon maître à rêver l'unité pro- blée que la brillante analyse de ces œu- par Georges Sadoul aux premiers des fonde de l'homme et de la femme dans vres que Michel Larouche nous propose cinéastes, soit le Méliès (1961, n° 1 de la l'amour à mort contre la mort d'Hiros- aujourd'hui me fait regretter de ne pou- collection «Cinéma d'aujourd'hui», diri- hima. voir immédiatement les revoir sous ce gée aux Éditions Seghers par Pierre nouvel éclairage et dans un contexte L'Herminier) et le Lumière (1964, n° 29 de idéologique plus serein. la même collection). Il en constitue l'édi- tion définitive, révisée par Bernard Ma vie en vrac, par Pierre Brasseur, Paris, L'entreprise de Michel Larouche de vou- Eisenschitz qui, tout en respectant les Éditions Ramsay, collection «Ramsay loir réhabiliter un cinéaste qui avait été textes originaux et la forme voulue par Poche Cinéma», 1986, 273 pages. ISBN: placé par beaucoup de cinéphiles l'auteur, l'a mise à jour selon les données 2-85956-500-0. Distribution au Québec: enthousiastes au rang même des Bunuel, les plus récentes de la recherche histori- DMR. Pasolini et autres Fellini, mais dont les que. films, comme le dit bien Gilles Marsolais Pierre Brasseur! 1943 — j'avais 13 ans. dans sa préface (prudente), ont été reçus La juxtaposition de ces deux textes Mon père, qui avait exactement le même par d'autres, nombreux aussi sinon majo- désormais classiques sur les pionniers âge que Brasseur, m'emmène voir ritaires, «comme des œuvres philosophi- du 7 e Art, ainsi que le précieux appareil Lumière d'été, de Jean Grémillon au ques et/ou mystiques, ou comme autant chronologique et filmographique et la cinéma Majestic, à Tours. C'est l'occupa- d'illustrations d'un mysticisme de paco- très belle iconographie qui l'accompa- tion. Ma mémoire de l'événement est tille et de pensées clinquantes adaptées gnent nous permet de vérifier avec bon- encore toute fraîche mais aussi de mon au goût du jour, voire comme de pures heur la justesse des propos de Jean-Luc désarroi devant ce film où je n'avais gratuités...», était donc une entreprise Godard concernant l'œuvre de ces deux absolument rien compris de ce qui se courageuse, à la fois difficile et néces- cinéastes, et que j'aurais mis volontiers passait sur l'écran. J'ai évidemment revu saire (pour mieux mettre en valeur la en exergue à cet essentiel ouvrage de le film plusieurs fois depuis. Un des plus complexité et la richesse que recèlent Georges Sadoul: «Ainsi, on sépare d'ha- beaux que je connaisse du cinéma fran- ces films, et (...) faire échec aux juge- bitude Lumière de Méliès. On dit: çais. Et que Pierre Brasseur me ramène ments de valeur non fondés qui abondent Lumière, c'est le documentaire, et Méliès ainsi à toutes les pages de Ma vie en vrac au sein de la critique actuelle» (M. Larou- le fantastique. Or, aujourd'hui, quand à la mienne au point où je ne sache plus che). nous voyons leurs films, que voyons- très bien si sa mémoire est la mienne ou nous? Nous voyons Méliès filmer le roi de celle de mon père — où nos vies, nos Pourtant si, dans ce premier livre sur Yougoslavie reçu par le président de la émotions, nos amours, nos rêves, nos Jodorowsky, l'auteur réussit souvent à République, c'est-à-dire: les actualités. mensonges n'ont plus de chronologie — emporter l'adhésion du lecteur/specta- Et nous voyons pendant ce temps mais la vérité du cœur — toujours le teur récalcitrant par la richesse des infor- Lumière filmer chez les siens une partie même — sans âge —, cela bien sûr fait mations (excellente analyse du mouve- de belote avec le style de Bouvard et de ce livre l'un des plus importants que ment Panique dont Jodorowsky et Arra- Pécuchet, c'est-à-dire: la fiction. Disons, j'aie lu depuis bien longtemps. Ce n'est bal sont les fondateurs) et l'habile utilisa- avec plus de précision, que ce qui intéres- pas un livre d'acteur (un livre de cinéma), tion pragmatique de multiples méthodes sait Méliès, c'était l'ordinaire dans l'ex- c'est un livre de vie, me confirmant dans d'analyse théorico-critiques, le recours traordinaire, et Lumière l'extraordinaire cette idée — mais est-ce la mienne ou évidemment inévitable au jargon des dans l'ordinaire.» — J.-A. B. celle de Brasseur — que le cinéma, le sémiologues entre autres décourage souvent la meilleure volonté — la mienne théâtre, la musique sont ma vraie vie, la en tout cas! — J.-A. B. plus intense, la plus impérissable. Alain Resnais arpenteur de l'imaginaire, Peut-être ne vous ai-je pas dit grand- par Robert Benayoun. De Hiroshima à chose finalement de Pierre Brasseur? Mélo, nouvelle. Édition augmentée, Alors, lisez-le et vous saurez tout d'une Paris, 1980, Éditions Stock, Paris 1986. vie exemplaire, c'est-à-dire celle que l'on )% Collection «Ramsay Poche Cinéma», 314 choisit de vivre pour la rendre passion- nante. De ces récits d'enfance que les *A pages, 52 illustrations noir et blanc. ISBN: 2-85956-521-3. Distribution au Qué- blessures font rêveuse, émane cette fée- bec: DMR. (Voir au sujet de cette collec- rie féroce, ce cri vers la liberté qui nous tion in 24 images n° 28-38 note de B.P., p. plonge dans l'univers de Zéro de con- 9-) duite et qui explique que nous nous retrouvions bientôt et sans que cela Lorsqu'on ne vit que pour et de la poésie, étonne en compagnie de Artaud, Éluard, l'écriture, la peinture, la musique, le Breton, Cocteau, Kessel, Brel, Casarès, cinéma, et que l'on n'écrit pas, ne peint Vian, etc. Mais si je cite tous ces noms, pas, ne compose ni ne filme, rares sont ce n'est pas que Brasseur en ait dressé la les livres, les tableaux, les pièces ou les ^•fr liste pour épater ses lecteurs en publiant films qui nous rendent jaloux de leur son carnet mondain. Ces noms sont auteur. Jaloux et muets. L'amour est un ceux-là qui apparaissent dans l'épais- scandale, et malheur à celui par qui le seur d'un journal intime où sont esquis- LUMIÈRE ET MÉLIÈS scandale n'arrive pas. Merci à ceux par sés avec la précision d'un grand peintre qui le scandale m'arrive. Merci à Alain les portraits d'amis plus grands que ('•cornes Sadoul Resnais, ce merveilleux homme selon le nature qui font de la vraie vie une prodi- désir de mes délires — celui à qui — gieuse aventure. Pierre Brasseur — Robert Benayoun ne le dit pas mais il le Enfant du paradis. — J.-A. B. L-HKRMINIKK sait — j'offrais en 1961 La poétique de la rêverie de Gaston Bachelard. Merci à Robert Benayoun qui, outre d'être lui- Lumière et Méliès, par Georges Sadoul, même cinéaste de Paris n'existe pas, Paris, 1985, L'Herminier, collection «Le Sérieux comme le plaisir est l'auteur d'un Histoires de ma vie, par Jean Marais, cinéma et ses hommes», 279 pages, 133 des plus beaux livres sur le cinéma que je Paris, Éditions Ramsay, collection «Ram- illustrations noir et blanc. ISBN: 2- connaisse et qui me hante: Le regard de say Poche Cinéma», 1986 316 pages, 26 86244-048-5. Distribution au Québec: Pro- Buster Keaton (Hersher 1982). Merci à photos noir et blanc. ISBN: 2-85956-501-9. logue celui qui vient de me faire croire que j'ai Distribution au Québec: DMR. 11
Tout se brouille, tout se mêle, tout «Une cinémathèque ne doit pas être un qui s'enflamment facilement et dont les s'éclaire. Je viens de lire Brasseur et cimetière.» Tout l'homme est dans cette négatifs s'altèrent au fil des ans. L'enjeu viens de vous en parler. Je plonge dans phrase et toutes ses contradictions désormais clarifié, Langlois prendra Marais, et ne suis plus certain de ne pas aussi qui vont de l'épisode de la bai- dorénavant tous les moyens (et c'est ici me tromper de livre quand je quitte l'un gnoire aux difficultés nées de la gestion qu'il faut situer le célèbre épisode de la pour l'autre et que Jean Marais choisit de hasardeuse de la Cinémathèque et qui baignoire familiale où il entassait tant placer en exergue de ses Histoires de ma aboutiront à cette véritable crise en bien que mal des films voués à la destruc- vie le fameux aphorisme de Jean Coc- février-mars 1968 où Malraux, après lui tion, arrachés à des revendeurs et des teau: «Je suis un mensonge qui vit tou- avoir donné les moyens de son expan- brocanteurs de ferraille) pour mener à jours la vérité». Je retourne alors à Ma vie sion, avait décidé de le cantonner à un bien son projet: montrer que le cinéma en vrac pour vérifier si les premières rôle de figurant et d'accessoiriste de la est bien ce septième art qu'il appelle... de lignes que j'y avais lues n'étaient pas Cinémathèque. Or c'était oublier là qu'on tous ses vœux et surtout qu'il l'était bien celles-ci: «Prendre le mensonge comme ne met pas le «génie» en bouteille et ce avant l'époque du «parlant» et que c'est fil conducteur de ses mémoires, le plon- d'autant plus que tous, de Lang à Kuro- pour cette raison qu'on ne peut abandon- ger dans l'épaisseur de sa vie. Au bout, sawa, de Buster Keaton à William Wyler, ner à la casse pour de viles raisons com- l'œil cruel de l'hameçon charmera cette de Méliès à Becker, s'entendaient à merciales, les films qui ont permis au naïve bête de vérité qui viendra y mor- reconnaître que la Cinémathèque était cinéma proprement dit d'apparaître dre.» proprement l'œuvre de cette seule pas- comme un art et une industrie. On com- sion d'Henri Langlois: son amour déme- prendra dès lors pourquoi Buster Keaton Et là, je divague — une fois de plus — je suré du cinéma. tint à le rencontrer lors de son voyage à perds le fil de ma lecture pour le retrouver Paris en juillet 1960 et surtout l'hommage au hasard d'une autre page d'un autre C'est de cette façon qu'il faut lire cette que Langlois lui présente à lui «l'homme livre d'une autre vie, comme au cinéma. phrase citée plus haut qui invite à recon- qui ne rit jamais» à la Cinémathèque en Jean Marais, tout d'abord, m'intéresse naître que le rôle principal d'une cinéma- février 1962 alors que Keaton est prati- moins que Brasseur — «l'ombre d'un thèque ne consiste pas seulement à sau- quement oublié aux U.S.A. soleil» trop impersonnel, trop inexistant vegarder des films pour les entreposer —, et pourtant sans que je puisse exacte- dans des voûtes imprenables mais C'est ainsi qu'il organise, à ia suite de la ment savoir pourquoi, le courage de cette davantage à faire voir ces films, le plus de rencontre entre Franjù, Mitry et lui-même modestie parvient de page en page à me films possibles. On remerciera ici chaleu- (qu'il improvise en octobre 1935 au ciné- convaincre que Jean Marais a su faire du reusement le frère d'Henri Langlois, club de la Femme), la première séance du paraître peut-être le seul chemin vers Georges Langlois ainsi que Glenn Myrent Cercle de Cinéma qui deviendra le noyau l'être. Un artiste, créateur de vérité. Et si de nous avoir restitué les épisodes les fondateur de la future Cinémathèque, où quelquefois sa vie, son être et le portrait plus marquants de cette vie qui se lit il présente Le Cabinet du Dr. Caligari. La qu'il en trace manquent d'épaisseur, comme le roman le plus passionnant. Volonté du mort et La Chute de la Maison c'est qu'on oublie que le projet de ce livre Usher. Cette même année, décidément n'est pas un autoportrait, mais un hom- Bien sûr, la facture du livre est essentiel- fructueuse, il effectue l'achat des pre- mage à l'autre, à l'être aimé. À l'amour, lement narrative, en mêlant savoureuse- miers films muets en vue de leur conser- créateur de vérité. De soi. — J.-A. B. ment les anecdotes et les événements vation et restitution; c'est à cette époque décisifs, en replaçant la biographie dans aussi qu'il persuade le vieux Méliès, qui les limites d'une chronologie essentielle. habite, plus ou moins reclus, à la Maison Mais, par bien des côtés, cet ouvrage des Anciens du Cinéma au Château échappe aux défauts du genre en ne pré- d'Orly, d'accepter d'en être à la fois le tendant pas tout expliquer, mais au con- dépositaire et le gardien original. traire en voulant restituer la passion démesurée qui résume toute la vie et En fait, il est intéressant de rappeler ici l'homme Langlois. Aussi ceux qui vou- que l'état de la conservation des archives dront trouver ici une histoire plus explica- cinématographiques en France à cette tive de la naissance et du rôle précis de la époque était passablement confus et dis- Cinémathèque et des fonctions de con- persé: depuis 1914, le service cinémato- servation, d'archivage, de diffusion et de graphique des armées déposait ses films recherche de celle-ci risquent d'être auprès des Archives du Ministère des Armées lesquels comprenaient essen- déçus, puisqu'il ne s'agit pas de faire de tiellement des actualités militaires et des la «science» mais de «voir juste, comme documentaires d'opérations de guerre; la dit Godard, juste pour voir». Cinémathèque de la ville de Paris, créée Voir quoi alors? Comment cet enfant né en 1925, entreposait surtout des films à dans la légendaire cité de Smyrne caractère éducatif; et finalement la Ciné- (aujourd'hui Izmir) restera toute sa vie mathèque Nationale (sous la direction de envoûté par ces images que la mémoire Jean Mistier), faute de budget et de politi- et l'oubli se disputent, où le temps lui- que conséquents, ne pouvait aucune- même vient à ressembler à une nouvelle ment remplir son rôle et se contentait de dimension de l'espace. Sa rencontre recevoir certains dépôts (mais on n'y avec Georges Franjù, dans une imprime- trouvait pratiquement aucun long rie où son père l'a placé (faute d'avoir métrage). réussi son bac), l'amène définitivement à poursuivre cette seule vie «réelle» qui est C'est dans ce contexte que, stimulé par «ailleurs». Bientôt, rapidement, les évé- la rencontre d'Iris Barry en 1936 (qui nements se mettent à tourbillonner et ne deviendra la future directrice du Film cesseront plus de l'accaparer vers cette Library du Musée d'Art Moderne de New seule idée: sauver des films de la perdi- York, largement subventionné par les tion et de l'oubli. Rockefeller), qui entend développer un Henri Langlois premier citoyen du projet similaire pour l'Amérique, Lan- cinéma (préface de Akira Kurosawa), de La crise née avec l'apparition du «tal- glois s'engage alors dans ce qui devien- Georges P. Langlois et Glenn Myrent, king» mettra Langlois sur les dents. Com- dra une «aventure» propre des «Temps Paris, Denoël, 1986,444 p. avec iconogra- ment sauver, en effet, d'une inévitable phie et index. ISBN: 2-207-23276-X. Distri- dispersion et destruction irrémédiable (suite à la page 82) bution au Québec: DMR. ces kilomètres de pellicules de nitrate 12
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