Citations sur l'actualité économique

 
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Citations sur l’actualité économique

CRISE FINANCIÈRE________________________________________________
Lors des crises financières passées - l’effondrement de la bourse en 1987, les conséquences du
défaut de paiement de la Russie en 1998 - la Fed a pu utiliser sa baguette magique et disperser les
nuages sur les marchés. Mais cette fois-ci, la magie ne fonctionne pas. Pourquoi ? Parce que le
problème des marchés n’est pas seulement celui d’un manque de liquidité. Il y a également un
problème fondamental de solvabilité.
  KRUGMAN (Paul), Professeur à l’Université de Princeton, "After the money’s gone", New York Times, 14 décembre
                                                                                                           2007.

La crise actuelle marque la fin d’une période d’expansion du crédit basée sur un dollar jouant le rôle
de monnaie de réserve internationale. Les crises périodiques précédentes résultaient de processus
d’emballement puis d’éclatement (boom et bust). Celle-ci marque la fin d’un super-boom
économique qui a duré 60 ans.
   SOROS (George), Président de Soros Fund Management, "The worst market crisis in 60 years", Financial Times, 22
                                                                                                    janvier 2008.

La crise des subprimes est une crise de la dérégulation des marchés financiers, lesquels ne
rencontrent aucun obstacle (et pour cause, ils ont été progressivement démantelés) entravant leur
expansion, et cela au détriment de l’économie réelle. Le krach ne résulte nullement d’un déficit
d’éthique ou de vertu, ou de l’irresponsabilité de quelque trader indélicat. Contre tous les dogmes
actuels, l’interventionnisme de la puissance publique est une évidence.
SANSONNENS (Julien), Informaticien et politicien suisse, "Finance, des mesures contre la démesure !", Le Tribune, 14
                                                                                                       février 2008.

Le FMI peut se transformer en un système d’alerte contre les crises.
                    BROWN (Gordon), Premier Ministre du Royaume-Uni, cité in L’Expansion, n°730, mai 2008, p 14.

Les crises qui jalonnent l'histoire de la finance ont toutes en commun d'avoir été initiées par des
mystificateurs habiles. Avec le « subprime », les mathématiques du risque de crédit ont participé à la
mystification puisque l'écran de fumée des CDO* a permis de diffuser des « créances douteuses »
sur l'ensemble du système financier mondial. Cette situation met en cause les régulateurs de tous les
pays qui ont tacitement accepté que des professionnels du risque se débarrassent de « mauvaises
créances » sur des catégories économiques mal informées.
  PELLIEUX (Gérard), Gérant associé du cabinet FT4U, "Représentation du hasard et crises financières", Les Echos, 4
                  juin 2008, [URL : http://www.lesechos.fr/info/analyses/4735741.htm, consulté le 4 juillet 2008].
                                                                         * CDO : Collateralized Debt Obligation.

La crise financière, dite des « subprimes », qui est en train de se transformer en une crise
économique mondiale comparable à celle de 1929, a été provoquée par les « pauvres ». Les ménages
américains « pauvres » qui croyaient, à tort, que l'on pouvait emprunter 400.000 dollars avec un
revenu annuel de 20.000. Mais aussi les banques les plus « pauvres », pauvres en fonds propres
comme Bear Stearns aux Etats-Unis, pauvres en dépôts comme Northern Rock en Angleterre ou
pauvres en profits comme IKB en Allemagne, qui toutes ont dû spéculer sur le marché de la
titrisation.
    PASTRÉ (Olivier), Professeur des Universités en Sciences Economiques à l’Université Paris 8, "La crise financière :
« la faute aux pauvres »", Les Echos, 2 juillet 2008, [URL : http://www.lesechos.fr/info/analyses/4747759.htm, consulté
                                                                                                      le 4 juillet 2008].

 corrélats : BANQUE CENTRALE, BOURSE, CRÉDIT, IMMOBILIER, KRACH, SUBPRIMES.

               E. Delattre  De Boeck Université / Petit dictionnaire des citations économiques / Citations sur l’actualité  1
DÉFICIT DE LA SÉCURITE SOCIALE
La Sécurité sociale n’existe pas comme entité comptable. Ce que les médias présentent comme son
déficit correspond, en réalité, au besoin de financement du régime général, une grandeur dont la
signification n’a rien d’évident et qui n’est pas, en tout cas, facilement comparable au « trou » que
pourrait présenter le budget d’un ménage.
   DUVAL (Julien), Sociologue, Chargé de recherches au CNRS, "Une réforme symbolique de la Sécurité sociale. Les
              médias et le « trou de la Sécu »", Actes de la recherche en sciences sociales, n°143, vol 3, 2002, p 56.

 « Solidarité » est le mot magique qui permet de justifier l’Etat providence quand ses assises
viennent à manquer.
    BLAIS (Marie-Claire), Maître de Conférences en Sciences de l’Education à l’Université de Rouen, "Sans projet de
                  société, la solidarité n’est plus que charité", Entretien in L’Expansion, n°726, janvier 2008, p 108.

 corrélats : COTISATIONS SOCIALES, ÉTAT PROVIDENCE, PROTECTION SOCIALE, RÉFORME,
SOLIDARITÉ.

DIVERSITÉ DANS LES ENTREPRISES / DISCRIMINATION POSITIVE
Qu’on le veuille ou non, le débat sur la discrimination positive -terme générique imprécis par lequel
on désigne le plus souvent les politiques visant à donner plus de moyens de réussir à ceux qui en ont
le moins- s’est imposé en France. Ce terme de « discrimination positive » est en soi problématique,
car il tend à orienter le débat français vers des solutions américaines, qui ne sont pas les seules.
   PIKETTY (Thomas), Directeur d’études à l’EHESS, "Quelle discrimination positive à la française ?", Le Monde, 21
                                                                                                       février 2006.

En conclusion, la diversité relève d’une logique morale, éthique, mais aussi d’une logique tout à fait
économique. Je crois profondément, en tant que chef d’entreprise, que plus la diversité est présente,
plus la richesse, plus l’invention se déploient et se développent.
   PARISOT (Laurence), Présidente du MEDEF, "Les entreprises et la diversité", Colloque du Club du XXIe siècle, 16
         mars 2006, [En ligne]. URL : http://www.medef.fr/site/core.php?pag_id=48663. [Consulté le 5 juillet 2008].

S’ouvrir à la diversité, aux idées nouvelles, est aussi fondamental pour assurer la pérennité d’une
entreprise. C’est ainsi qu’en vue de diversifier leur recrutement, les grands groupes américains
arpentent désormais les campus des écoles d’enseignement artistique, comme celui de la
prestigieuse School of the Art Institute of Chicago.
      CHOLLE (Francis), Consultant en management de la création, "Les managers qui réussissent savent se fier à leur
                                                    intuition", Entretien in Management, n°143, juin 2007, p 100.

Le thème de la diversité réussit l'exploit d'être tout à la fois rebattu et en permanence d'actualité. Le
temps aidant, les propos à son sujet rompent peu à peu avec l'angélisme des débuts puisque, de plus
en plus, il s'établit dans les esprits que l'efficacité d'un management de la diversité - dans son
acception la plus large (origines ethniques, sexe, handicap, âge, orientation sexuelle) - répond bien
davantage à un impératif économique qu'à de simples et bons sentiments.
     JASOR (Muriel), Journaliste économique, "Mieux gérer la diversité dans l'entreprise", Les Echos, 22 février 2008,
                          [URL : http://www.lesechos.fr/management/actu/4690509.htm, consulté le 4 juillet 2008].

 corrélats : DISCRIMINATION POSITIVE, DIVERSITÉ, ÉTHIQUE, QUOTAS, RECRUTEMENT,
RESSOURCES HUMAINES.

              E. Delattre  De Boeck Université / Petit dictionnaire des citations économiques / Citations sur l’actualité  2
ÉCONOMIE ASIATIQUE____________________________________________
L’Asie a aujourd’hui plus d’idées que l’Occident.
   STARCK (Philippe), Designer, "Un beau produit de qualité ne coûte pas forcément cher", Entretien in Management,
                                                                                           n°130, avril 2006, p 102.

La soutenabilité de la croissance chinoise passe par la crédibilité du gouvernement et de sa politique.
Cela ne demeure possible que si le mécontentement social lié à la montée des inégalités ne prend pas
une trop grande ampleur, ce qui entraînerait sans doute un durcissement politique.
    RENARD (Mary-Françoise), Professeur à l’Université d’Auvergne, "Editorial", Tendances de l’économie chinoise,
                                                                                                  n°28, 2006, p 2.

Il n’est pas juste de considérer l’économie comme un jeu à somme nulle, ni de penser que la réussite
de la Chine se fait au détriment du reste du monde. Certes, la croissance rapide de ce pays pose
problème aux Occidentaux. La concurrence forcera certains à travailler plus dur, à devenir plus
efficaces et à accepter des profits plus faibles. Mais l’économie est en réalité un jeu à somme
positive. La Chine de plus en plus prospère n’a pas seulement développé ses importations vers
d’autres pays, elle a aussi proposé des biens qui ont maintenu des prix plus bas en Occident, malgré
un cours du pétrole nettement plus élevé ces dernières années. La baisse des prix a permis aux
banques centrales occidentales d’adopter des politiques monétaires expansionnistes, à la base d’une
croissance et d’un marché de l’emploi plus forts.
  STIGLITZ (Joseph), Professeur à l’Université de Columbia, prix Nobel 2001, "Le nouveau modèle économique de la
 Chine", [En ligne], avril 2007. URL : http://www.project-syndicate.org/commentary/stiglitz86/French. [Consulté le 30
                                                                                                         juin 2008].

Il y a dix ans tout le monde parlait de la crise asiatique et des dérèglements qu’elle pouvait entraîner.
Aujourd’hui plus personne ou presque n’en parle tant la capacité de ce continent à s’organiser pour
surmonter ses difficultés s’est révélée payante. […] L’Asie avait besoin d’une ancre nominale. Elle
en a construit une en combinant un ciblage d’inflation crédible, un système de change robuste et un
puissant réseau d’arrangements régionaux. C’est positif et pour la région et pour le monde, car cela
permet de rééquilibrer graduellement la croissance globale.
        UBIDE (Angel), Economiste, Tudor Investment Corporation, "Merci l’Asie", [En ligne], 12 juillet 2007. URL :
                                         http://www.telos-eu.com/fr/article/merci_lasie. [Consulté le 30 juin 2008].

 corrélats : COMMERCE INTERNATIONAL, CRISE FINANCIÈRE, CROISSANCE, ÉCHANGES,
POLITIQUE MONÉTAIRE, TAUX DE CHANGE.

FINANCEMENT DES RETRAITES_____________________________________
Deux aspects du régime par capitalisation me semblent condamnables. D’un côté, il fait vivre un tas
d’intermédiaires, banquiers et gestionnaires d’actifs qui, sans prendre de risques, prélèvent leur
obole sur les comptes gérés. De l’autre, il génère une pression à la hausse sur les rendements
attendus. Une trop forte exigence de la part des retraités sur les travailleurs pourrait se révéler
contre-productive. En fait, choisir ce système revient, dans une économie globalisée, à faire le pari
d’être les rentiers du monde en tant que propriétaires avec les travailleurs des pays émergents
comme locataires.
MARIS (Bernard), Professeur des Universités en Sciences Economiques à l’Université Paris 8, "Le régime de répartition
                                                     est moins fragile", Entretien in La Tribune, 5 janvier 2007, p 26.

               E. Delattre  De Boeck Université / Petit dictionnaire des citations économiques / Citations sur l’actualité  3
Le régime de retraite par répartition est l’exemple type d’une assurance sociale qui s’est transformée
en mécanique de redistribution non maîtrisée. Une réforme future gagnerait à mieux distinguer les
fonctions d’assurance et celles de redistribution.
    LAROQUE (Guy), Inspecteur général, CREST Insee, "Retraites : il faut distinguer assurance et redistribution", [En
     ligne], 2 février 2007. URL : http://www.telos-eu.com/fr/article/retraites_il_faut_distinguer_assurance_et_redist.
                                                                                             [Consulté le 30 juin 2008].

Les systèmes de pension font que le taux marginal implicite de travailler une année supplémentaire
au-delà de l'âge légal de retraite est souvent proche de 100%, ce qui n'incite évidemment pas à
continuer à travailler. Cela devrait être réformé au plus vite.
          WASMER (Etienne), Professeur des Universités en Sciences Economiques à Sciences Po, "Santé, longévité et
   croissance", [En ligne], 28 mai 2007. URL : http://ew-econ.typepad.fr/mon_weblog/conomie_de_la_sant/index.html.
                                                                                        [Consulté le 29 juin 2008].

On a en France une des plus fortes épargnes du monde, ce qui s'explique par le manque de lisibilité
du système de retraite à long terme. Le pire, c'est que cette épargne est souvent mal placée.
Il est urgent de refonder nos systèmes publics de retraite par répartition pour clarifier et sécuriser les
droits des jeunes générations.
           PIKETTY (Thomas), Directeur d’études à l’EHESS, Entretien in Le Monde.fr, [En ligne], 6 mai 2008. URL :
     http://www.lemonde.fr/web/chat/0,46-0@2-823448,55-1041664@51-1049831,0.html. [Consulté le 4 juillet 2008].

La répartition et la capitalisation sont donc complémentaires en termes d'effets bénéfiques sur
l'économie.
SAINT-ÉTIENNE (Christian), Professeur des Universités en Sciences Economiques à Sciences Po, " Quelle réforme des
retraites en 2008 ?", Les Echos, 27 juin 2008, [URL : http://www.lesechos.fr/info/analyses/4746229.htm, consulté le 30
                                                                                                          juin 2008].

 corrélats : CAPITALISATION, DÉMOGRAPHIE, ÉTAT, PROTECTION SOCIALE, RÉFORME,
RÉPARTITION, SOLIDARITÉ, TRAVAIL.

PIRATAGE
[…] des restrictions excessives dans l’utilisation de l’arsenal juridique visant à dissuader le piratage
peuvent se traduire par une incapacité à créer un marché viable pour les biens légaux.
  SUNDARARAJAN (Arun), Professeur à Stern School, New York University, "Managing Digital Piracy : Pricing and
                                           Protection", Information Systems Research, vol 15, n°3, 2004, p 303.

Il est vrai que le lien entre piratage, ventes de disques, revenus des producteurs et revenus des
artistes est plus compliqué qu'il n'y paraît. En effet, le piratage n'a pas que des inconvénients. Le
téléchargement gratuit permet de découvrir de nouveaux artistes ou les nouveaux disques d'artistes
reconnus : c'est l'effet d'échantillonnage (sampling). En définitive, le piratage pourrait concourir à
une croissance du marché des CD... à condition que la qualité de l'original soit suffisamment élevée
au regard de celle de la copie numérique, pour inciter une part importante des «pirates» à opter pour
le disque. Surtout, le piratage peut susciter une hausse de la consommation sur les marchés induits
de la musique.
CURIEN (Nicolas), Professeur des Universités en Sciences Economiques au CNAM et MOREAU (François), Maître de
 Conférences en Sciences Economiques au CNAM, "Le téléchargement illégal, alibi en or pour l'industrie du disque ?",
  [En ligne], 30 mars 2005. URL : http://www.lalibre.be/index.php?view=article&art_id=213005. [Consulté le 5 juillet
                                                                                                             2008].

               E. Delattre  De Boeck Université / Petit dictionnaire des citations économiques / Citations sur l’actualité  4
La présence d’un effet de réseau positif induit que la valeur du bien pour un consommateur
augmente avec le nombre d’utilisateurs de ce bien, pirates compris. Le piratage est donc un moyen
d’augmenter le nombre de consommateurs. Il permet d’atteindre plus rapidement la masse critique
(nombre de clients cibles) qui rentabilise un investissement ou de diffuser plus rapidement le produit
pour préempter le marché. Ces modèles s’appliquent davantage aux logiciels qui présentent un effet
de réseau élevé (compatibilité nécessaire entre plusieurs utilisateurs qui collaborent) et dont la
concurrence porte sur une guerre des standards et un verrouillage technologique fort.
    DAVIDOVICI-NORA (Myriam), Maître de Conférences en Sciences Economiques à l’ENST (Telecom Paris), "Les
      analyses économiques du piratage des biens numériques", Revue française d’économie, vol 20, n°2, 2005, p 114.

Le taux de logiciels informatiques piratés a atteint 38% de tous les logiciels utilisés dans le monde
en 2007, contre 35% l'année précédente. Que penser de ce chiffre ? Qu’il est absolument... dérisoire !
[…] cela semble un goutte d’eau dans la production mondiale de services – ou de produits, quand on
sait que l’informatique est au cœur de la production de biens et services de toutes sortes.
On remarquera que le taux de piratage est plus fort pour les pays émergents. Imaginons que le
piratage cesse du jour au lendemain : il est probable que la production de ces pays émergents serait
considérablement affectée.
MARIS (Bernard), Professeur des Universités en Sciences Economiques à l’Université Paris 8, "Le tiers des logiciels est
                                                   piraté", Chronique France Inter du 16 mai 2008, [En ligne]. URL :
    http://www.radiofrance.fr/franceinter/chro/journaldeleconomie/index.php?id=67767. [Consulté le 5 juillet 2008].

Le piratage n’est certainement pas le seul responsable des problèmes de l’industrie [musicale].
Aujourd’hui, le modèle de vente numérique n’est pas attractif.
      MOREAU (François), Maître de Conférences en Sciences Economiques au CNAM, Entretien in Challenges.fr, [En
                                                                                       ligne], 12 juin 2008. URL :
http://www.challenges.fr/actualites/high_tech/20080610.CHA2723/le_modele_de_vente_de_musique_numerique_nest_
                                                                     pas_attrac.html. [Consulté le 5 juillet 2008].

 corrélats : BIENS NUMÉRIQUES, GRATUITÉ, INDUSTRIE MUSICALE, INNOVATION,
PRODUCTION, RÉSEAU, TÉLÉCHARGEMENT.

POUVOIR D’ACHAT
Conclusion : parlons du pouvoir d'achat, mais en n'omettant aucun des ingrédients : productivité,
temps de travail, prix relatifs. Cela veut dire : expliquer, expliciter et re-expliciter l'articulation entre
l'économique et le social.
MERLIN (Albert), Vice-président de l'institut Presaje, "Pouvoir d'achat : il n'y a pas de "truc"", Les Echos, 19 décembre
2006. [URL : http://elections.lesechos.fr/elections-presidentielles-2007/theme/achat/300128404.htm, consulté le 4 juillet
                                                                                                                    2008].

Pourtant, il n'y aura pas de pouvoir d'achat sans pouvoir de vendre. Pas de revenus supplémentaires
à partager sans des produits plus innovants et des coûts mieux maîtrisés. Pas de demande profitable
sans une offre adaptée. Aujourd'hui, quand les Français accroissent leurs achats, les fabricants
coréens et japonais d'écrans plats sont les premiers à s'en apercevoir ! Demain, peut-être, les
gouvernants de la France mèneront enfin une politique favorable au "vrai" pouvoir d'achat, et donc
au pouvoir de vendre.
     VITTORI (Jean-Marc), Editorialiste, "Pas de pouvoir d'achat sans pouvoir de vendre", Les Echos, 27 février 2007.
     [URL : http://elections.lesechos.fr/elections-presidentielles-2007/theme/achat/300147473.htm, consulté le 4 juillet
                                                                                                                2008].

               E. Delattre  De Boeck Université / Petit dictionnaire des citations économiques / Citations sur l’actualité  5
La France n'a pas un problème de pouvoir d'achat, elle a un problème de justice sociale. Les
prélèvements obligatoires sont trop mal répartis.
 ATTALI (Jacques), Président de PlaNet Finance, "Nous avons trop de pouvoir d'achat !", Le Point, 22 novembre 2007.
            [URL : http://www.lepoint.fr/actualites-economie/interview-jacques-attali-nous-avons-trop-de-pouvoir-d-
                                                                     achat/916/0/211197, consulté le 4 juillet 2008].

La baisse du chômage est une fin en soi, mais c’est aussi le principal moyen de faire évoluer le
pouvoir d’achat, à tous les niveaux de revenu. La vraie bataille pour le pouvoir d’achat passe
inévitablement par le retour au plein emploi. Travailler plus pour gagner plus c’est surtout plus de
travail pour plus de création de revenus.
     WYPLOSZ (Charles), Professeur à l’Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement (Genève), "Le
                                         pouvoir d’achat est au bout de l'emploi", [En ligne], 28 janvier 2008. URL :
          http://www.telos-eu.com/fr/article/comment_augmenter_le_pouvoir_d_achat. [Consulté le 30 juin 2008].

Ce que l’on peut reprocher au débat actuel sur le pouvoir d’achat, c’est d’être porteur de confusion.
Si la question est celle du pouvoir d’achat de l’ensemble de la population, alors elle doit être
considérée comme identique à la question de la croissance. Si la question est celle de la pauvreté ou
des inégalités, alors c’est bel et bien de pauvreté et d’inégalités qu’il faut parler, c’est à dire
s’intéresser aux catégories percevant les revenus les plus faibles. […]. En d’autres termes, parler de
pouvoir d’achat fausse le débat sur la croissance, et il fausse également le débat sur les inégalités.
    BOZIO (Antoine), Economiste à l'Institute for Fiscal Studies, "Le pouvoir d’achat n’existe pas", [En ligne], 1 avril
2008. URL : http://www.optimum-blog.net/post/2008/04/01/Le-pouvoir-dachat-nexiste-pas. [Consulté le 30 juin 2008].

 corrélats : CHÔMAGE, CROISSANCE, CONTRAINTE EXTÉRIEUR, INÉGALITÉS, PAUVRETÉ, PRIX,
PRODUCTIVITÉ, REVENUS, SALAIRES, TRAVAIL.

PRIX DU PÉTROLE_________________________________________________
John McCain propose de réduire les taxes sur l’essence pendant l'été. […] Réaction de Paul
Krugman à la proposition initiale de McCain : si l’offre d’un bien n’est pas sensible aux prix, le prix
au consommateur montera toujours jusqu’à ce que la quantité demandée atteigne la quantité offerte.
Diminuez les impôts, et tout ce qui se passera, c’est que les prix avant impôt augmenteront du même
montant. La proposition de McCain est donc un cadeau pour les compagnies pétrolières déguisé en
cadeau aux consommateurs.
  BOUBA-OLGA (Olivier), Maître de Conférences en Sciences Economiques à l’Université de Poitiers, "Faut-il baisser
les taxes sur l’essence ?", [En ligne], 30 avril 2008. URL : http://obouba.over-blog.com/archive-04-2008.html. [Consulté
                                                                                                        le 29 juin 2008].

Le prix élevé du pétrole suscite aujourd’hui nombre de commentaires angoissés à travers le monde.
Pourtant, si les hommes politiques souhaitent faire baisser le prix du pétrole, ils devraient
auparavant promouvoir des politiques visant à renforcer le dollar.
       ALHAJJI (Anas F.), Professeur à l’Ohio Northern University, "Comment le cours du dollar affecte-t-il le prix du
  pétrole ?", [En ligne], mai 2008. URL : http://www.project-syndicate.org/commentary/alhajji5/French. [Consulté le 1
                                                                                                        juillet 2008].

Lorsque le boom économique mondial va se terminer, inévitablement, le prix des matières premières
va chuter - au moins de 25%, mais peut-être de 50% ou même davantage. Les dirigeants
occidentaux applaudiront et les prétendus experts diront leur soulagement de voir moins d'argent
tomber dans l'escarcelle de régimes non démocratiques du monde en développement. Mais la hausse

               E. Delattre  De Boeck Université / Petit dictionnaire des citations économiques / Citations sur l’actualité  6
du prix des matières premières n'est pas simplement un mauvais rêve que l'on oubliera. C'est un
message important sur leur raréfaction dans un monde qui se globalise. Ceux qui veulent l'ignorer,
notamment en bloquant les forces du marché, font une erreur tragique.
              ROGOFF (Kenneth), Professeur à l’Université d’Harvard, " La hausse des matières premières n'est qu'un
 avertissement", [En ligne], mai 2008. URL : http://www.project-syndicate.org/commentary/rogoff42/French. [Consulté
                                                                                                  le 4 juillet 2008].

Le grand événement de notre époque est ce processus d’industrialisation qui concerne des milliards
de personnes. La hausse des prix de la ressource est la réponse du marché face à cette
transformation. Le marché nous indique que nous devons utiliser de façon plus judicieuse les
ressources qui ont désormais plus de valeur. Le marché a raison.
  WOLF (Martin), Journaliste économique, " The market sets high oil prices to tell us what to do", Financial Times, 14
                                                                                                             mai 2008.

[…] les marchés des matières premières ont redécouvert l’incertitude de la production à venir, dans
un contexte où la lutte contre le réchauffement climatique fait peser une contrainte
environnementale plus forte. Il va falloir mettre en place de nouveaux équilibres, résoudre une
équation à trois inconnues : la rareté, le niveau des prix et l’environnement. A terme, étant donné les
besoins, cela va nécessiter d’opérer des arbitrages entre les différentes utilisations des matières
premières.
HACHE (Emmanuel), Economiste, Enseignant chercheur à l’Institut français du pétrole, Entretien in Fréquence Banque,
                                                                                            n°59, mai/juin 2008, p 3.

Pour l’heure on n’entend guère le discours officiel dans aucun pays dire suffisamment que la rareté
des produits énergétiques et des matières nécessaires à la société industrielle va durer (en dépit des
progrès techniques) et que cela entraînera des secousses aussi considérables qu’autrefois le passage
de la société rurale à celle de la machine à vapeur.
  DRANCOURT (Michel), "Pétrole à près de 140 dollars : vers l’économie de raretés", [En ligne], 10 juin 2008. URL :
  http://www.debateco.fr/41,850/20080610-drancourt-petrole-energie-penurie-prix-politique.html. [Consulté le 4 juillet
                                                                                                              2008].

Aussi, contre l’opinion apparemment unanime, est-il facile de faire ce pronostic provocateur : le prix
du pétrole va baisser. A très long terme, il sera élevé. Demain, il sera élevé. Entre les deux, il
pourrait baisser fortement et pour une période assez longue.
   PARIENTY (Arnaud), Enseignant de Sciences Economiques et Sociales à Courbevoie, "Scoop : le prix du pétrole va
baisser", [En ligne], 25 juin 2008. URL : http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2008/06/25/scoop-le-prix-du-
                                                                          petrole-va-baisser. [Consulté le 4 juillet 2008].

 corrélats : ABONDANCE, DÉVELOPPEMENT DURABLE, DOLLAR, ÉNERGIE, ENVIRONNEMENT,
MATIÈRES PREMIÈRES, PÉNURIE, PÉTROLE, PRIX, RARETÉ, TAXES.

RELATIONS DOLLAR / EURO________________________________________
Aujourd’hui le dollar, le yen et l’euro ont créé trois îles de stabilité monétaire, ce qui constitue un
grand progrès par rapport aux années 1970 et 1980. Deux points restent cependant à régler. Le plus
important est la volatilité dysfonctionnelle des taux de change, ce qui pourrait empoisonner les
relations internationales en temps de crise. L’autre est l’absence d’une monnaie internationale.
    MUNDELL (Robert), "Le vingtième siècle", Discours de réception du prix Nobel, [10 décembre 1999], in Revue de
                                                                                  l’OFCE, n°74, juillet 2000, p 29.

               E. Delattre  De Boeck Université / Petit dictionnaire des citations économiques / Citations sur l’actualité  7
Les marchés anticipent que le dollar va se déprécier structurellement, et cette dépréciation
structurelle se double dans la période récente d'une dépréciation conjoncturelle liée à la politique
monétaire américaine.
     LAURENT (Eloi), Economiste senior, Département des études de l’OFCE, Entretien in Le Monde.fr, [En ligne], 8
novembre 2007. URL : http://www.lemonde.fr/web/chat/0,46-0@2-3234,55-975809,0.html. [Consulté le 4 juillet 2008].

Je pense que l'appréciation de l'euro est pour la zone euro un choc asymétrique. […]. L'euro fort est
un révélateur des faiblesses de la zone euro, et c'est un catalyseur de son hétérogénéité et de son
manque de cohésion.
     LAURENT (Eloi), Economiste senior, Département des études de l’OFCE, Entretien in Le Monde.fr, [En ligne], 8
novembre 2007. URL : http://www.lemonde.fr/web/chat/0,46-0@2-3234,55-975809,0.html. [Consulté le 4 juillet 2008].

Face au dollar, au yen ou au yuan, l’euro est la seule monnaie au monde qui ne soit pas prise en
charge par une autorité publique.
                        GALLOIS (Louis), Président exécutif d’EADS, cité in L’Expansion, n°726, janvier 2008, p 16.

 corrélats : BANQUE CENTRALE, DOLLAR, EURO, MONNAIE, SPÉCULATION, SYSTÈME
MONÉTAIRE, TAUX DE CHANGE, VALEUR, YEN.

REVENUS DES DIRIGEANTS_________________________________________
Il n’est pas équitable que le management touche plusieurs millions d’euros et refuse dans le même
temps des augmentations de salaire pendant plusieurs années.
BLIGNIÈRES (Gonzague de), Président de Barclays Private Equity France, "Le bon patron est celui qui donne envie de
                                                             le suivre", in Management, n°139, février 2007, p 86.

Quand l’échec des dirigeants des entreprises est récompensé par des primes fantaisistes, cela enterre
la confiance dans l’équilibre social de notre pays.
                     MERKEL (Angela), Chancelière de l’Allemagne, citée in L’Expansion, n°726, janvier 2008, p 16.

L'économie des stock-options s'inspire d'une idée de base : aligner les intérêts des actionnaires et
ceux des managers. Dans un raccourci plus polémique, on pourrait dire réconcilier le travail et le
capital. Excellente ambition. Le système a de multiples atouts. Il permet d'intéresser les managers
quelle que soit leur fortune personnelle : riches ou moins riches, tous sont à armes égales. Il
dynamise l'esprit d'équipe : on ne peut gagner qu'ensemble et il est impossible de s'enrichir au
détriment des collègues une fois fixées les règles. Il impose de raisonner à moyen terme : le jackpot,
s'il se produit, n'est pas pour aujourd'hui ni pour demain, mais pour après-demain (trois à cinq ans).
   PHILIPPOT (Gérard), Ancien président d’Unilog, " De l'utilité des stock-options ", Les Echos, 19 mai 2008, [URL :
                                     http://www.lesechos.fr/info/analyses/4727551.htm, consulté le 4 juillet 2008].

 corrélats : ACTIONNAIRES, DIRIGEANTS, REVENUS, SALAIRES, STOCK OPTIONS.

              E. Delattre  De Boeck Université / Petit dictionnaire des citations économiques / Citations sur l’actualité  8
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