COMMERCE SECTEUR ET PERSPECTIVES - ACTIRIS
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VEILLE & Anticipation Emploi, Formation et intermédiation sur le marché du travail à Bruxelles SECTEUR commerce Actualité et perspectives Avec le soutien du Fonds social européen
Veille & anticipation EMPLOI, FORMATION ET INTERMÉDIATION SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL À BRUXELLES Secteur commerce : Actualité et perspectives Juillet 2014
Créé en 1995, l’Observatoire bruxellois de l’Emploi, un service d’Actiris, est cofinancé par le Fonds social européen. Actuellement, l’Observatoire s’inscrit comme mesure du programme opérationnel 2007-2013 Objectif « Compétitivité régionale et emploi » de la Région de Bruxelles-Capitale. Il a pour mission de suivre les évolutions de l’emploi et du chômage en Région de Bruxelles-Capitale. Il traite au travers d’analyses thématiques de questions relatives aux mutations et transformations que sont susceptibles de connaître les emplois, les métiers et les qualifications. Directrice – chef de service : Monica DE JONGE (nl) 02/505.77.42 mdejonge@actiris.be Responsable : Stéphane THYS (fr) 02/505.14.54 sthys@actiris.be Collaborateurs : Amandine BERTRAND (fr) 02/505.78.76 abertrand@actiris.be Véronique CLETTE (fr) 02/505.77.15 vclette@actiris.be Mourad DE VILLERS (fr) 02/505.14.14 mdevillers@actiris.be Jérome FRANCOIS (fr) 02/505.77.21 jfrancois@actiris.be Sharon GECZYNSKI (fr) 02/800.42.66 sgeczynski@actiris.be Inge GOOSSENAERTS (nl) 02/505.79.38 igoossenaerts@actiris.be Guillaume JACOMET (fr) 02/505.16.07 gjacomet@actiris.be The Man LAÏ (fr) 02/505.14.12 tlai@actiris.be Emmanuelle POTTIER (fr) 02/800.42.62 epottier@actiris.be Khadija SENHADJI (fr) 02/505.77.17 ksenhadji@actiris.be Bénédicte VAN EGEREN (fr) 02/505.15.35 bvanegeren@actiris.be Dries VANGENECHTEN (nl) 02/800.42.63 dvangenechten@actiris.be Sandy VAN RECHEM (nl) 02/505.14.56 svanrechem@actiris.be Secrétariat : Xavier BERCKMANS (fr) 02/505.11.49 xberckmans@actiris.be Griet HANSSENS (nl) 02/505.14.53 ghanssens@actiris.be Place de Brouckère, 12 - 1000 Bruxelles ( etudes@actiris.be – site Observatoire www.actiris.be) Editeur responsable : Grégor CHAPELLE, Directeur général d’Actiris, Office régional bruxellois de l’Emploi
Personne de contact Amandine Bertrand 02/505.78.76 abertrand@actiris.be Rédaction finale Décembre 2013 Remerciements Nous remercions chaleureusement les organismes suivants : le pôle « Commerce de détail, Horeca, tourisme, MICE » de la Direction Employeurs d’Actiris, Atrium, le service études de BRUXELLES FORMATION, « Bureau et Services » de BRUXELLES FORMATION, la FEBISP, le FOREM, le VDAB, la CCFEE, le BNCTO, le Service de Formation des Petites et Moyennes Entreprises (SFPME), les CEFA de Bruxelles-Ville et de Saint-Gilles, l’IPIEQ, Comeos, la SETCA, l’UCM, l’Unizo et M. B. Wayens (Université Saint-Louis Bruxelles/Université libre de Bruxelles).
TABLE DES MATIÈRES AVANT-PROPOS ____________________________________________________________________ 8 VOLET 1 : DESCRIPTION DU SECTEUR ___________________________________________________ 10 VOLET 2 : LES ENTREPRISES ET L’EMPLOI _______________________________________________ 11 1. Les créations et les disparitions d'entreprise ____________________________________ 11 1.1 Le commerce de détail est animé par un dynamisme entrepreneurial relativement important… 11 1.1.1 …de manière un peu moins prononcée que l'ensemble des secteurs d'activité ____________ 11 1.1.2 …de manière plus marquée à Bruxelles que dans le reste du pays _____________________ 12 1.2. Le commerce de détail est un secteur sensible _____________________________________ 12 1.2.1 Il est confronté de manière structurelle à de nombreuses disparitions d'entreprise, compensées par des créations d'entreprise, du moins à Bruxelles ________________________________ 12 1.2.2 Il fait face à de nombreuses faillites, de manière plus prononcée à Bruxelles _____________ 13 2. Le commerce offre de nombreuses perspectives d'emploi... _______________________ 14 2.1 ... à Bruxelles _______________________________________________________________ 14 2.2 …comme en périphérie _______________________________________________________ 14 3. Le commerce de détail, un secteur à multiples facettes ___________________________ 15 3.1 Des magasins généralistes ou spécialisés dans des segments d'activité divers ___________ 15 3.2 Les établissements employant des salariés sont de taille variable ______________________ 18 3.3 Différentes commissions paritaires représentent le secteur ___________________________ 19 3.4 La distribution intégrée côtoie les commerces indépendants associés ou isolés ___________ 19 3.5 Le critère de la proximité, une réalité dont l'ampleur est difficile à estimer ________________ 20 4. Le commerce de détail présente un profil d'emploi spécifique _____________________ 21 4.1 Le portrait nuancé du salarié ___________________________________________________ 21 4.2 L'emploi indépendant et ses particularités _________________________________________ 26 4.3 Les autres voies pour accéder à l'emploi dans le secteur _____________________________ 27 5. Le commerce de détail résiste relativement bien à la crise_________________________ 28 5.1 Bruxelles enregistre de moins bons résultats ______________________________________ 28 5.2 Les évolutions sont contrastées _________________________________________________ 28 6. Les offres d'emploi dans le commerce reçues par les services publics d'emploi ______ 31 6.1 De nombreuses offres d'emploi _________________________________________________ 32 6.2 Les professions recherchées ___________________________________________________ 32 6.3 Le profil des offres d'emploi, toutes professions confondues __________________________ 33 VOLET 3 : LES ÉVOLUTIONS EN COURS ET À VENIR _________________________________________ 34 1. Les évolutions sociodémographiques __________________________________________ 34 1.1 L'essor démographique _______________________________________________________ 34 1.2 Le profil démographique à Bruxelles et la segmentation ______________________________ 35 1.3 La réduction de la taille des ménages et les familles monoparentales ___________________ 35 1.4 Importance de la clientèle non résidente __________________________________________ 36 2. Les évolutions socioéconomiques ____________________________________________ 36 2.1 Le contexte conjoncturel et les tensions sur le pouvoir d'achat _________________________ 36 2.2 Les nouveaux arbitrages budgétaires et l'évolution du profil des dépenses _______________ 36 2.3 La bipolarisation des revenus __________________________________________________ 38
3. Les évolutions de société et de comportements _________________________________ 39 3.1 Un consommateur mieux informé et plus exigeant à fidéliser __________________________ 39 3.2 De nouvelles valeurs sous-tendant la consommation, à côté du prix ____________________ 39 3.3 Des modèles de consommation alternative stimulés par la crise et en accord avec les valeurs sous-tendant une consommation citoyenne________________________________________ 41 3.4 Les attentes de la clientèle bruxelloise ___________________________________________ 41 4. Les évolutions technologiques _______________________________________________ 42 4.1 L'émergence de nouveaux canaux de distribution ___________________________________ 42 4.2 Les achats en ligne se banalisent _______________________________________________ 42 4.3 La fin des magasins ou des opportunités à saisir ? __________________________________ 43 4.4 Des stratégies de canaux croisés à développer ____________________________________ 44 4.5 Achats online ou offline, des opportunités variables selon les produits ___________________ 44 4.6 Les commerçants ne sont pas tous logés à la même enseigne…_______________________ 45 4.7 Des parcours d’achat différents selon les produits… _________________________________ 46 4.8 Internet et autres impacts ______________________________________________________ 47 5. Les évolutions du paysage commercial ________________________________________ 47 6. Les évolutions de l’emploi : volume et profils ___________________________________ 50 6.1 Les prévisions sur le volume d’emploi ____________________________________________ 50 6.2 Les défis pour le personnel commercial___________________________________________ 50 6.3 Les défis pour le management __________________________________________________ 51 6.4 De nouveaux enjeux marketing _________________________________________________ 52 6.5 De nouveaux profils suite au développement de l’e-commerce ________________________ 52 VOLET 4 : LES MÉTIERS DU COMMERCE _________________________________________________ 54 1. Les métiers du commerce présentent de multiples facettes________________________ 54 2. Les demandeurs d'emploi bruxellois inscrits dans un métier du commerce __________ 55 2.1 Un groupe cible important _____________________________________________________ 55 2.2 Un profil qui n'est pas sans rappeler celui des travailleurs du secteur ___________________ 55 2.3 Un profil spécifique selon les métiers _____________________________________________ 55 2.4 Une croissance notable _______________________________________________________ 57 2.5 Des chances d’accéder à l’emploi similaires à celles de l’ensemble des demandeurs d’emploi 57 3. Les offres d’emploi pour un métier du commerce en Région bruxelloise _____________ 59 3.1 Les professions recherchées ___________________________________________________ 59 3.2 Après avoir progressé, ont diminué en 2012 _______________________________________ 60 3.3 Des exigences spécifiques au secteur ____________________________________________ 60 3.4 Des exigences variables selon les métiers ________________________________________ 61 4. Les difficultés de recrutement ________________________________________________ 62 4.1 S’expliquent par une inadéquation qualitative entre l’offre et la demande ________________ 62 4.2 S’expliquent par les conditions de travail __________________________________________ 63 4.3 Se trouvent renforcées par la difficulté à fidéliser le personnel _________________________ 64 4.4 Résultent en partie d'une perception négative du secteur _____________________________ 64 4.5 Peuvent parfois être exacerbées par des pratiques de recrutement à flux tendu ___________ 65 4.6 Peuvent parfois être renforcées par des pratiques discriminatoires _____________________ 65 4.7 S’expliquent-elles par un manque de candidats formés ? _____________________________ 65 CONCLUSION _____________________________________________________________________ 68 BIBLIOGRAPHIE ___________________________________________________________________ 71
AVANT-PROPOS Dans le cadre du New Deal bruxellois (Pacte de Croissance Urbaine Durable), les partenaires sociaux et le Gouvernement bruxellois ont confié à l'Observatoire bruxellois de l'Emploi, service d’Actiris, le pilotage de chantiers visant à constituer un outil de veille des métiers et d’anticipation des besoins en matière d'emploi, de formation et d'enseignement dans les secteurs considérés comme prioritaires en Région bruxelloise (mesure 3.5, condition de réussite 5, outil 2). Pour mener à bien ces missions, l’Observatoire bruxellois de l'Emploi a développé des partenariats durables avec les différents acteurs compétents en Région bruxelloise et sa zone métropolitaine : BRUXELLES FORMATION dans le cadre des Accords de Collaboration Actiris - BRUXELLES FORMATION, le VDAB et le FOREM pour la formation, la Commission Consultative Formation Emploi Enseignement (CCFEE) et le Brussels Nederlandstalig Comité voor Tewerkstelling en Opleiding (BNCTO) pour l'enseignement. Ces acteurs ont entre autres aidé à la réalisation d’entretiens et transmis une partie des données nécessaires aux analyses. Les focus sectoriels réalisés par l’Observatoire bruxellois de l’Emploi sont un premier aboutissement de ces chantiers. Ils ont pour but d’interroger un ensemble de processus qui conduisent un secteur et ses métiers à se renouveler, à perdurer, à se transformer. Nos interrogations portent sur la qualification et ses négociations, la qualité des emplois proposée aux travailleurs, les pratiques des employeurs en matière d’organisation du travail et de renouvellement de la main-d’œuvre, les liens entre la formation des jeunes et le système productif… L’objectif est d’offrir des pistes de réflexion aux acteurs publics et privés pour que la formation professionnelle et l’activation des demandeurs d’emploi ne soient pas les seules réponses possibles à des pénuries de main-d’œuvre et à un taux de chômage élevé. Par là même, ils viennent compléter les analyses des fonctions critiques de l’Observatoire en nuançant les raisons des difficultés de recrutement identifiées. Grégor Chapelle Yves Bastaerts Directeur général Directeur général adjoint
VOLET 1 : DESCRIPTION DU SECTEUR Le secteur du commerce comprend deux principaux segments, le commerce de gros et le commerce de détail, qui se distinguent l'un de l'autre selon le consommateur auquel ils s'adressent. Ainsi, le commerce de gros est principalement de type « Business to Business » et englobe la vente de biens aux consommateurs intermédiaires tels que les détaillants, les industries ou les professionnels. Par contre, le commerce de détail est essentiellement de type « Business to Consumer » et concerne donc la vente de biens aux consommateurs finaux. Par le passé, ces deux segments se distinguaient généralement l'un de l'autre par la transformation ou non des biens commercialisés. Toutefois, depuis un certain nombre d'années, la chaîne de valeur traditionnelle dans le secteur du 1 commerce a connu des modifications , plusieurs grandes entreprises de détail ayant intégré la fonction de grossiste et négociant directement avec les producteurs (l'enjeu étant de maîtriser les filières d'approvisionnement). De même, en introduisant les marques de distributeurs, certains distributeurs ont intégré la fonction de producteur. En recherche d'économie d'échelle et afin d'améliorer sa rentabilité, le secteur a ainsi connu des modifications relativement considérables, en raison de cette intégration verticale. Enfin, dans le même temps que les distributeurs intégraient la fonction de grossiste, certains sous-traitaient la logistique à des firmes spécialisées ou des centres régionaux de distribution, de manière exclusive ou non. La nomenclature d'activité économique (NACE-BEL 2008) distingue, quant à elle, trois formes de distribution : le commerce automobile qu'il soit de gros ou de détail et qui inclut les activités d'entretien et de réparation de véhicules (appréhendé par le code 45), le commerce de gros (code 46) et le 2 commerce de détail (code 47) . Dans le cadre de ce focus, l'analyse se concentrera sur ce dernier, dont une partie peut être qualifiée de proximité. Sont par contre exclus de l’analyse les services et loisirs à caractère commercial tels que les agences bancaires, l'Horeca, les salons de coiffure, les centres de fitness ou le cinéma…. Malgré cette exclusion, le commerce de détail tel que traité ci-après est loin d'être une réalité homogène. Au contraire, il est un prisme aux multiples facettes si l'on considère les formats, les segments d'activité, la taille des établissements exprimée selon le nombre d'emplois salariés ou encore les commissions paritaires qui y sont représentées. 1 Voir e.a. : Commission européenne, DG Emploi, affaires sociales et égalité des chances, 2009 ; Conseil central de l'économie, Commission spéciale de la distribution, 2010 ; Dioux J. et al., 2009. 2 A Bruxelles, en 2011, ces trois formes de distribution totalisent 7.758 établissements qui emploient 64.428 emplois salariés et 18.803 emplois indépendants. Près de la moitié des emplois salariés (31.716 postes de travail) s'exercent dans un commerce de détail (4.588 établissements, près de 6 établissements sur 10) et aux alentours des deux tiers des indépendants. Sources : ONSS, Statistiques décentralisées, 31/12/2011 ; INASTI, 31/12/2011. VEILLE & ANTICIPATION 10
VOLET 2 : LES ENTREPRISES ET L’EMPLOI Différents documents programmatiques de la Région bruxelloise mettent en avant le secteur du commerce. En effet, à Bruxelles, le commerce de détail, dont l'activité a un ancrage local certain, est un acteur 3 socioéconomique important, en prenant à son compte 2,9% de la valeur ajoutée régionale . Plusieurs 4 études relèvent toutefois la croissance de productivité dans le commerce de détail qui est modérée et variable selon les segments, de sorte que toute hausse des coûts salariaux lui est particulièrement dommageable, entravant davantage la compétitivité du secteur et les marges bénéficiaires. Marqué par un dynamisme entrepreneurial important, il se caractérise également par une certaine fragilité structurelle et conjoncturelle, au vu des nombreuses cessations d’activité qui le caractérisent. Enfin, le commerce de détail est aussi un acteur régional important, en générant 44.000 emplois à Bruxelles. De plus, il offre des perspectives d'emploi à un public varié, et en particulier aux Bruxellois moins qualifiés. Il y a dès lors tout intérêt à le soutenir pour qu'il puisse développer tout son potentiel. 1. Les créations et les disparitions d'entreprise 5 A l'échelle belge , les entreprises dans la distribution sont relativement jeunes, comparées à celles de l'industrie, voire du commerce de gros et du commerce automobile, indiquant par là qu'il s'agit d'un secteur très concurrentiel. Ainsi, le commerce de détail se caractérise par de nombreuses jeunes entreprises ou entreprises entrantes, mais aussi par de nombreuses entreprises sortantes. Parmi les éléments d'explication avancés, on peut citer les coûts fixes liés à l'ouverture d'un commerce qui seraient inférieurs à ceux liés à l’ouverture d’une entreprise dans l’industrie. Ci-après, les statistiques du SPF Economie relatives aux assujettis à la TVA, aux assujettissements (aussi bien les primo-assujettissements que les ré-assujettissements) et aux radiations sont commentées, et ce, afin d'appréhender la démographie des entreprises de commerce. Les mouvements d'entreprise qui y sont recensés, bien que ne permettant pas de se prononcer sur l'âge des entreprises, reflètent l'ampleur des flux d'entrée et de sortie au sein du secteur ainsi que la turbulence qui l’affecte. 1.1 Le commerce de détail est animé par un dynamisme entrepreneurial relativement important… 1.1.1 …de manière un peu moins prononcée que l'ensemble des secteurs d'activité 6 Ainsi, tant à Bruxelles, que dans le reste du pays, le taux de création brut calculé pour le commerce de détail est systématiquement inférieur à celui calculé pour l'ensemble des secteurs d'activité. A Bruxelles en particulier, pour la période 2008-2012, on recense en moyenne 9,4 créations pour 100 entreprises de commerce de détail assujetties à la TVA, contre 10,8 à l'échelle régionale. 3 Source : Institut des Comptes nationaux, Belgostat. 4 Voir e.a. : Konings J. et al., 2013 ; SPF Economie, 2013. 5 Konings J. et al., 2013. 6 Soit le nombre de créations, ou d'assujettissements, rapporté à l'ensemble des assujettis à la TVA. 11 SECTEUR COMMERCE : ACTUALITÉ ET PERSPECTIVES
1.1.2 …de manière plus marquée à Bruxelles que dans le reste du pays Le taux de création brut dans le commerce de détail est en effet plus élevé à Bruxelles (9,4) par 7 rapport à la Région flamande (6,6), à la périphérie bruxelloise (6,7) et, dans une moindre mesure, à la Région wallonne (8,1). Taux de création brut (moyenne 2008-2012) Bruxelles 9,4 10,8 Périphérie 6,7 8,3 Zone 7,9 métropolitaine 9,4 Flandre 6,6 8,3 Wallonie 8,1 8,8 Belgique 7,8 8,8 0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 Commerce de détail Tous secteurs Source : SPF Economie, DGSIE, Calculs Observatoire 1.2. Le commerce de détail est un secteur sensible 1.2.1 Il est confronté de manière structurelle à de nombreuses disparitions d'entreprise, compensées par des créations d'entreprise, du moins à Bruxelles En comparaison à l'ensemble des secteurs d'activité, les cessations d'activité sont relativement plus nombreuses au sein du commerce de détail. Pour la période 2008-2012, on compte en moyenne 8,4 cessations d'activité pour 100 entreprises de commerce de détail assujetties à la TVA à Bruxelles, contre 7,9 à l'échelle régionale. Taux de disparition (moyenne 2008-2012) Bruxelles 8,4 7,9 Périphérie 7,2 6,4 Zone 7,7 métropolitaine 7,0 Flandre 7,3 6,3 Wallonie 8,5 7,6 Belgique 7,7 6,9 0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 Commerce de détail Tous secteurs Source : SPF Economie, DGSIE, Calculs Observatoire 7 Le taux de création brut dans le commerce de détail est de 6,3 en Brabant flamand et de 7,4 dans le Brabant wallon, contre une moyenne de respectivement 8,3 et 8,5. VEILLE & ANTICIPATION 12
Bien que les disparitions d'entreprise dans le secteur soient nombreuses, les créations d'entreprise y sont à Bruxelles plus importantes de sorte que celles-ci parviennent à les compenser, contrairement à ce qui s'observe dans les deux autres régions et en périphérie bruxelloise. En effet, à Bruxelles, pour le commerce de détail, le taux net de création d'activité, soit la différence entre le nombre de créations et le nombre de radiations rapportée au nombre total d'entreprises assujetties à la TVA, équivaut à 1,0 pour la période 2008-2012, alors qu'il est négatif en Flandre (-0,7), en Wallonie (-0,5) et en périphérie 8 bruxelloise (-0,5) . Taux de création net (moyenne 2008-2012) Bruxelles 1,0 2,7 -0,5 Périphérie 1,9 Zone 0,2 métropolitaine 2,3 -0,7 Flandre 1,9 -0,5 Wallonie 1,2 Belgique 0,1 1,8 -1,0 0,0 1,0 2,0 3,0 Commerce de détail Tous secteurs Source : SPF Economie, DGSIE, Calculs Observatoire 1.2.2 Il fait face à de nombreuses faillites, de manière plus prononcée à Bruxelles Le commerce de détail concentre une part importante des faillites enregistrées chaque année, et ce, tant à Bruxelles que dans le reste du pays. En particulier, pour Bruxelles, sur les 2.263 faillites 9 recensées en 2012, 352 d'entre elles (soit 15,6% de l'ensemble des faillites bruxelloises) sont le fait d'entreprises de commerce de détail qui, ensemble, ont généré la perte de 762 emplois salariés. Autrement dit, à Bruxelles, près d'une faillite par jour a été recensée en 2012 dans le secteur. Comparées aux entreprises des deux autres régions et de la périphérie bruxelloise, les entreprises bruxelloises présentent une plus grande fragilité structurelle. C’est le cas également pour le commerce de détail : pour la période 2008-2012, près d’un quart des faillites du secteur (22,8%) ont lieu en moyenne à Bruxelles, alors que seulement 10,9% des commerces assujettis à la TVA y sont implantés. Ainsi, pour 100 commerces de détail assujettis à la TVA, on recense en moyenne 3,1 faillites en Région bruxelloise, contre 1,1 en Flandre, 1,6 en Wallonie et 1,1 en périphérie bruxelloise. 8 Le taux de création net dans le commerce de détail est de -0,1 en Brabant wallon et de -0,7 en Brabant flamand, contre une moyenne de 1,9 dans les deux Brabant. Les moindres performances du commerce de détail en Brabant flamand sont exclusivement à attribuer à l’arrondissement d’Halle-Vilvorde (-1,5), l’arrondissement de Louvain affichant un taux de 0,1. 9 La part des faillites assumées par le commerce de détail est un peu moindre en Flandre (12,1% en Région flamande, 12,2% en Brabant flamand) et de niveau relativement semblable en Wallonie (16,4% en Région wallonne et 15,9% en Brabant wallon). 13 SECTEUR COMMERCE : ACTUALITÉ ET PERSPECTIVES
Taux de faillites (moyenne 2008-2012) Bruxelles 3,1 2,4 Périphérie 1,1 0,9 Zone 2,1 métropolitaine 1,6 Flandre 1,1 1,0 Wallonie 1,6 1,3 Belgique 1,5 1,2 0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 Commerce de détail Tous secteurs Source : SPF Economie, DGSIE, Calculs Observatoire Enfin, le commerce de détail est également sensible aux variations conjoncturelles, au vu des évolutions relatives au nombre de faillites enregistrées. 2. Le commerce offre de nombreuses perspectives d'emploi... 2.1 ... à Bruxelles Le secteur de la distribution pris dans son ensemble occupe une place essentielle dans l'économie bruxelloise, et en particulier le commerce de détail qui offre de nombreuses perspectives d'emploi, non seulement en tant que salarié, mais aussi en tant qu'indépendant. Ainsi, en 2011, le commerce de détail compte 4.600 établissements (ou 13,2% des établissements localisés en Région bruxelloise) qui, ensemble, occupent 32.000 salariés, soit un emploi salarié sur vingt à Bruxelles (5,0%). A ces emplois salariés, il faut ajouter les 12.000 indépendants exerçant une activité dans le commerce de détail en 2011 (soit 13,5% de l'ensemble des indépendants bruxellois). Ces dernières données sur le travail indépendant confirment bel et bien que celui-ci constitue une voie d'accès importante pour ce secteur. En effet, parmi les quelque 44.000 emplois recensés dans le secteur (32.000 salariés et 12.000 indépendants), plus d'un sur quatre est exercé en tant qu'indépendant (soit 27,6%, contre 12,4% à l'échelle régionale). Par ailleurs, avec 44.000 emplois, le commerce de détail représente aux alentours d'un emploi sur seize à l'échelle régionale (6,1%). 2.2 …comme en périphérie Dans la périphérie, et en particulier dans l'arrondissement d'Halle-Vilvorde où sont localisés de grands centres de distribution, le commerce de détail représente également un volume d'emploi important. Il est estimé à quelque 60.000 unités. D'une part, en 2011, l'ONSS recense 38.000 emplois salariés en périphérie, dont les ¾ dans le Brabant flamand (28.000 emplois) ou plus de la moitié dans l'arrondissement d'Halle-Vilvorde (52,2%, ou 20.000 emplois). VEILLE & ANTICIPATION 14
D'autre part, l'INASTI comptabilise, en 2011, 21.000 indépendants qui exercent leur activité au sein du commerce de détail en périphérie, dont les ¾ dans la province du Brabant flamand (42,2% dans l'arrondissement d'Halle-Vilvorde et 32,7% dans l'arrondissement de Louvain), et le ¼ restant dans l'arrondissement de Nivelles. Etablissements et emploi intérieur total à Bruxelles et dans le commerce de détail Commerce de détail (CD) Total - Bruxelles Halle- Zone Bruxelles Nivelles Louvain Périphérie Belgique Vilv. métrop. Etablissements avec salariés Etablissements 34.825 4.588 1.462 1.460 1.511 4.433 9.021 39.856 % éts CD / éts total 13,2 14,7 11,6 14,7 13,5 13,3 14,5 Emploi intérieur Salariés 632.739 31.716 9.442 19.741 8.637 37.820 69.546 252.985 Indépendants 89.366 12.103 5.387 9.066 7.032 21.485 33.588 151.793 Total 722.105 43.819 14.829 28.807 15.669 59.315 103.134 404.778 % emploi CD /emploi total 6,1 9,1 10,5 8,1 9,4 7,6 8,4 Source : ONSS, INASTI10, 31/12/2011, Calculs Observatoire 3. Le commerce de détail, un secteur à multiples facettes Le commerce de détail recouvre des réalités hétérogènes si l’on prend en considération les caractéristiques propres aux entreprises. Pour preuves, on relèvera la diversité des segments d'activité et le degré de spécialisation, la taille variable des établissements exprimée selon le nombre d'emplois salariés, les différentes commissions paritaires qui y sont représentées, les structures organisationnelles ou encore le critère de la proximité. 3.1 Des magasins généralistes ou spécialisés dans des segments d'activité divers En premier, le commerce de détail tel qu'appréhendé par la nomenclature NACE-BEL recouvre plusieurs sous-secteurs, eux-mêmes très diversifiés si l'on examine le type de produits, le degré de spécialisation et la forme de distribution. Cette ventilation sectorielle distingue les commerces selon qu’ils vendent ou non des produits alimentaires et selon qu’ils soient ou non spécialisés sur un type de produit. On y trouve ainsi les magasins non spécialisés en produits alimentaires (essentiellement les supermarchés, à côté des hypermarchés, supérettes et épiceries générales), les magasins spécialisés en alimentation (par exemple, les boucheries) ou en produits non alimentaires (par exemple, l'habillement, les articles TIC ou d’ameublement). A relever que cette nomenclature distingue également les autres formes de distribution réalisées hors magasin, et notamment le commerce ambulant, la vente par correspondance, le commerce électronique et les circuits courts tels que la vente au consommateur chez le producteur. Bien que le présent document traitera plus loin du commerce électronique, les statistiques élaborées à partir de la 11 nomenclature d'activité ne permettent pas d'appréhender l'importance de (prise par) celui-ci . En effet, cette nomenclature considère l'activité principale de l'établissement pour déterminer le secteur 12 d'activité et ne rend donc pas compte des entreprises commerciales de type « Brique et clic » qui réalisent également une partie de leur vente sur internet. 10 Dans les statistiques de l’INASTI, la répartition régionale des assujettis est effectuée d'après l'adresse officielle (domicile) ou indiquée, laquelle ne correspond pas nécessairement au lieu où l'activité professionnelle est exercée. 11 Le code NACE-BEL « 47.910 » couvre les commerces de détail dont l'activité principale consiste en la vente à distance, en y englobant, sans les distinguer, la vente par correspondance et la vente par Internet. 12 De plus, le commerce électronique, dans sa version plus large, concerne aussi la vente de services, certains d'entre eux étant particulièrement représentés, et notamment le tourisme. 15 SECTEUR COMMERCE : ACTUALITÉ ET PERSPECTIVES
On remarquera également que, si les données sur les établissements et l’emploi salarié de l’ONSS peuvent être produites au niveau le plus désagrégé de la nomenclature NACE-BEL et permettre ainsi de distinguer les différents commerces spécialisés entre eux, tel n’est pas le cas des données sur l’emploi indépendant de l’INASTI. Ainsi, considérant le caractère généraliste ou spécialisé des commerces à Bruxelles, un peu plus d'un tiers de l'emploi salarié (36,4% ou quelque 11.500) est affecté au sein des magasins non spécialisés, principalement des grandes surfaces, en particulier les supermarchés à prédominance alimentaire (près d'un quart de l'emploi, 23,3%). Le reste de l'emploi se retrouve, quant à lui, majoritairement au sein des magasins spécialisés (plus de six sur dix ou environ 19.800), principalement dans les segments du textile et du cuir (21,9%) ainsi que de l'ameublement et de l'aménagement intérieur (13,0%). Viennent ensuite l'alimentation spécialisée (5,7%), les pharmacies et commerces d'articles médicaux (5,0%), les commerces de détail en biens culturels et de loisirs (4,3%) ou en technologies de l'information et de la communication (3,2%), à côté d'autres segments encore. Emploi salarié dans le commerce de détail par type de spécialisation Région Zone Commerce de détail (CD) Nivelles Halle-Vilv. Louvain Périphérie Belgique bruxelloise métrop. Magasins non spécialisés 36,4 36,5 60,7 36,8 49,2 43,4 36,8 Alimentation générale 2,7 2,3 1,2 3,9 2,1 2,4 3,0 Supérettes 2,2 1,8 1,3 3,2 1,9 2,0 1,8 Supermarchés 23,3 22,9 47,7 21,9 35,6 30,0 23,5 Hypermarchés 5,4 7,3 3,4 5,6 4,9 5,1 4,7 Grandes surfaces sans prédominance alimentaire 2,7 2,2 7,0 2,2 4,7 3,8 3,8 Magasins spécialisés 62,6 62,3 38,2 62,1 49,7 55,6 61,7 Alimentation spécialisée 5,7 5,5 4,2 7,8 5,4 5,5 8,5 Vêtements et cuir 21,9 13,9 5,1 15,7 9,7 15,2 16,4 Meubles, équipement &t aménagement 13,0 14,1 14,7 14,9 14,6 13,9 14,5 Pharmacies et articles médicaux 5,0 8,4 4,9 7,4 6,4 5,7 7,4 Biens culturels et de loisirs 4,3 7,8 3,3 4,7 4,7 4,5 4,5 TIC 3,2 3,1 1,4 1,7 1,9 2,5 2,3 Autres commerces spécialisés13 9,6 9,5 4,6 9,9 7,0 7,4 8,1 Commerce hors magasin 1,0 1,2 1,1 1,1 1,1 1,1 1,5 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Total (valeurs absolues) 31.716 9.442 19.741 8.637 37.820 69.546 252.985 Source : ONSS, Statistiques décentralisées, 31/12/2011, Calculs Observatoire 13 A savoir les commerces de parfums et de produits de beauté, en horlogerie et bijouterie, en carburants automobiles, en matériel de photographie et d'optique, en fleurs et plantes ainsi que divers autres commerces spécialisés. VEILLE & ANTICIPATION 16
Par ailleurs, si l’on distingue le commerce alimentaire du commerce non alimentaire sur base de la nomenclature NACE-BEL, l'alimentation, qu’elle soit spécialisée ou non, représente quelque 12.500 emplois salariés à Bruxelles, soit aux alentours de quatre emplois salariés sur dix. Emploi salarié dans le commerce de détail alimentaire Région Zone Distribution alimentaire (DA) Nivelles Halle-Vilv. Louvain Périphérie Belgique bruxelloise métrop. Alimentation générale 6,9 5,8 2,1 9,3 4,2 5,3 7,2 Supérettes 5,7 4,6 2,3 7,5 3,8 4,5 4,4 Supermarchés 59,2 57,5 82,4 51,7 71,5 66,6 56,6 Hypermarchés 13,8 18,3 5,9 13,2 9,8 11,4 11,3 Alimentation spécialisée 14,4 13,8 7,3 18,4 10,8 12,2 20,4 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Total (valeurs absolues) 12.479 3.758 11.435 3.660 18.853 31.332 104.982 % emploi DA / emploi CD 39,3 39,8 57,9 42,4 49,8 45,1 41,5 Source : ONSS, Statistiques décentralisées, 31/12/2011, Calculs Observatoire Le profil sectoriel de l'emploi salarié à Bruxelles est relativement proche de ce que l'on observe au niveau de l'ensemble de la Belgique, si ce n'est la plus forte spécialisation de Bruxelles dans la vente de produits textile (21,9%, contre 16,4% en Belgique) et une moindre représentation des segments de l'alimentation spécialisée (5,7% et 8,5%). Il s'écarte par contre davantage du profil de l'emploi salarié de la distribution en périphérie bruxelloise où le poids des grandes surfaces non spécialisées avec ou sans prédominance alimentaire est beaucoup plus prononcé (respectivement 45,2%, contre 31,5% en Région bruxelloise), ceci exclusivement en raison de l'arrondissement de Halle-Vilvorde (58,1%) qui se démarque de ceux de Louvain (29,7%) et de Nivelles (32,3%). De plus, l’arrondissement d’Halle-Vilvorde, avec près de six emplois salariés sur dix dans la distribution alimentaire, se démarque également de Bruxelles et des deux autres arrondissements de la périphérie. A noter également que la distribution alimentaire à Halle-Vilvorde est principalement dans les mains des supermarchés et hypermarchés (88%, contre 73% à Bruxelles). Au vu des données de l’INASTI ventilées sur base de la nomenclature NACE-BEL à 3 positions, l’emploi indépendant se concentre majoritairement dans les commerces spécialisés. En particulier, à Bruxelles, parmi les segments les plus représentés : les autres commerces spécialisés (4 emplois indépendants sur 10) qu’il n’est toutefois pas possible de distinguer davantage alors qu’ils présentent une grande diversité (ils recouvrent notamment les pharmacies, l’habillement et les chaussures, les parfumeries, les fleuristes…), les biens culturels et de loisirs (23,0% ; librairies, marchands de journaux, papeterie, enregistrements musicaux et vidéo, articles de sport, jouets), le segment de l’ameublement et aménagement intérieur (21,8%) et enfin l’alimentation spécialisée (9,4%). Le profil sectoriel de l’emploi indépendant à Bruxelles est relativement similaire à celui des deux autres régions et de la périphérie, si ce n’est une part légèrement moins importante d’indépendants actifs au sein de l’alimentation spécialisée, à l’inverse des biens culturels et de loisirs un peu plus représentés à Bruxelles. 17 SECTEUR COMMERCE : ACTUALITÉ ET PERSPECTIVES
Emploi indépendant dans le commerce de détail par secteur Région Zone Nivelles Halle-Vilv. Louvain Périphérie Belgique bruxelloise métrop. Magasins non spécialisés 1,0 1,0 1,0 1,4 1,1 1,1 1,5 Magasins spécialisés 97,0 97,0 95,7 95,0 95,8 96,2 96,7 Alimentation spécialisée 9,4 9,5 11,9 12,4 11,5 10,7 13,2 Meubles, équipement et aménagement 21,8 20,7 20,3 21,4 20,8 21,1 21,7 Biens culturels et de loisirs 23,0 21,2 21,0 19,1 20,4 21,4 20,3 TIC 0,1 0,2 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1 Carburants automobiles 2,7 2,8 3,0 2,5 2,8 2,8 2,9 Autres commerces spécialisés 39,9 42,6 39,5 39,5 40,3 40,1 38,6 Commerce hors magasin 2,1 2,0 3,3 3,6 3,1 2,7 1,8 Total 100 100 100 100 100 100 100 Total (valeurs absolues) 12.103 5.387 9.066 7.032 21.485 33.588 151.793 Source : INASTI, 31/12/2011, Calculs Observatoire 3.2 Les établissements employant des salariés sont de taille variable Une deuxième distinction peut être opérée en tenant compte de la taille des établissements relevant du secteur en termes de nombre de postes de travail salariés occupés en moyenne par établissement. En particulier, concernant la taille, tous segments confondus, les établissements de commerce avec personnel salarié occupent, à Bruxelles, en moyenne 7 travailleurs salariés, contre 18 à l'échelle régionale. Ce volume moyen d'emploi varie cependant selon les sous-secteurs. Sans surprise, il est le plus élevé au sein de la grande distribution (157 dans les hypermarchés bruxellois, 52 dans les supermarchés et 26 dans les grandes surfaces sans prédominance alimentaire). Il est également plus important dans l’arrondissement d’Halle-Vilvorde (14). On relèvera par ailleurs la forte concentration du secteur, du moins si l'on se base sur les emplois salariés, puisque 2,1% de l'ensemble des établissements, soit les établissements avec au moins 50 salariés, occupent ensemble 12.020 emplois, soit près de deux emplois sur cinq du secteur. A contrario, la quasi-totalité des établissements (98,1%) compte moins de 50 travailleurs, établissements dans lesquels on recense 62,1% des salariés du secteur. Ceux-ci sont dès lors généralement exempts de représentation syndicale au sein de l’entreprise, de sorte que les conditions de travail sont alors négociées au niveau du secteur, au sein des commissions paritaires. Emploi salarié moyen, d'une part, et établissements et emploi salarié par classe de taille, d'autre part Commerce de détail Total - Bruxelles Zone Bruxelles Nivelles Halle-Vilv. Louvain Périphérie Belgique métrop. Emploi moyen 18,2 6,9 6,5 13,5 5,7 8,5 7,7 6,3 Etablissement 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 1 à 19 travailleurs 87,1 94,5 95,0 92,5 95,4 94,3 94,4 95,1 20 à 49 travailleurs 7,7 3,4 3,4 3,6 3,4 3,5 3,4 3,5 50 à 99 travailleurs 2,5 1,6 1,0 1,8 0,7 1,2 1,4 1,0 100 travailleurs et plus 2,7 0,5 0,7 2,1 0,4 1,0 0,8 0,4 Emploi salarié 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 1 à 19 travailleurs 18,4 48,1 58,7 26,3 64,7 43,2 45,4 57,5 20 à 49 travailleurs 12,8 14,0 15,4 8,1 18,5 12,3 13,1 16,2 50 à 99 travailleurs 9,7 15,8 10,2 10,0 8,5 9,7 12,5 10,7 100 travailleurs et plus 59,0 22,1 15,6 55,6 8,4 34,8 29,0 15,6 Source : ONSS, Statistiques décentralisées, 31/12/2011, Calculs Observatoire VEILLE & ANTICIPATION 18
3.3 Différentes commissions paritaires représentent le secteur Le secteur du commerce se décline en quatre commissions paritaires principales et en une sous- 14 commission paritaire, à savoir : les commissions paritaires du commerce alimentaire (CP202 et 15 16 CP202.01 ), du commerce de détail indépendant (CP201 ), des grandes entreprises de vente au 17 18 détail (CP311 ) et des grands magasins (CP312 ). Par rapport à ces cinq commissions paritaires, on ajoutera la commission paritaire CP313 qui représente les pharmacies, un des segments particulier et important du commerce de détail. Par ailleurs, on relèvera la commission paritaire CP119 qui représente les ouvriers du commerce alimentaire non seulement de détail, mais également de gros. A 19 titre informatif, à Bruxelles, quelque 32.000 salariés relèvent de l’une de ces commissions paritaires . Chacune de ces commissions a son propre champ de compétences ainsi que des barèmes spécifiques et des conditions de travail plus ou moins favorables (par exemple, le travail du dimanche, le paiement de sursalaire...). On relèvera que le secteur du commerce de détail est caractérisé par un 20 21 taux de syndicalisation élevé , qui n’est toutefois pas uniforme selon les commissions paritaires . 3.4 La distribution intégrée côtoie les commerces indépendants associés ou isolés Indépendamment de la classification sectorielle rendue possible par la nomenclature d'activité NACE- BEL, et généralement utilisée par les économistes, le commerce de détail peut également être appréhendé à partir de la forme d'exploitation. Trois formes sont distinguées. Il s'agit du commerce 22 indépendant isolé, du commerce intégré et du commerce indépendant associé . Bien que répondant à des réalités différentes, ces formes ne permettent pas d'être approchées statistiquement. Tout au plus pourraient-elles l'être de manière imparfaite par le biais notamment des statistiques par commission paritaire. En effet, selon les organisations syndicales, les commissions paritaires CP202, CP311 et CP312 représentent les travailleurs occupés dans les importantes chaînes de magasins et 23 grands magasins, tandis que le personnel dans les petits magasins ou auprès des franchisés des grandes enseignes (et notamment Carrefour ou Delhaize) se retrouvent essentiellement dans les commissions paritaires CP201 et CP202.01 sans qu'il soit possible de distinguer le commerce indépendant isolé du commerce indépendant associé. A titre informatif, ces deux dernières commissions paritaires totalisent un peu plus de quatre salariés sur dix à Bruxelles, contre aux alentours de la moitié dans les deux autres régions du pays. Cette proportion s’écarte plus ou moins sensiblement de la moyenne selon les segments d’activité ; par exemple, elle est de 36,1% dans le commerce en aménagement intérieur, de 51,9% dans le commerce du prêt-à-porter ou de 61,5% dans la vente de biens culturels et de loisirs. Par ailleurs, à Bruxelles, l’évolution de l’emploi y a été plus favorable entre 2008 et 2011 puisque ces deux 14 Compétente pour les supermarchés d'alimentation (Delhaize, Aldi, Colruyt...) et les commerces spécialisés en alimentation (Renmans, par exemple). 15 Compétente pour les employés et leurs employeurs, dont l'activité d'entreprise est principalement le commerce de détail alimentaire général, et qui occupent au moins vingt travailleurs, à l'exception des entreprises ayant un siège social et au moins deux succursales. Par exemple, les AD Delhaize de plus de 20 travailleurs. 16 Par exemple, AD Delhaize de moins de 20 travailleurs, Carrefour Express. 17 Compétente pour les travailleurs en général et leurs employeurs, et ce, pour les entreprises qui exploitent habituellement moins de trois branches de commerce distinctes et où est occupé un personnel ouvrier et employé dont l'effectif comporte en permanence cinquante unités au moins. Par exemple, des entreprises telles que C&A, la FNAC, Ikea, Blokker, Brico ou H&M. 18 Compétente pour les travailleurs en général et leurs employeurs, et ce, pour les entreprises qui exploitent habituellement au moins trois branches de commerce distinctes (par exemple, un rayon alimentation, un rayon vêtements et un rayon multimédia) et où est occupé un personnel ouvrier et employé dont l'effectif comporte en permanence cinquante unités au moins. Par exemple, Cora, Carrefour ou Inno. 19 S'agissant de deux réalités différentes, la correspondance est imparfaite entre la classification NACE-BEL (31.176 salariés du commerce de détail, dont 90,6% relevant de l’une de ces commissions) et les commissions paritaires (32.373 salariés relevant de l’une de ces commissions, dont 88,8% occupé dans une entreprise avec le code NACE propre au commerce de détail). 20 Cornille D. et al., 2011, op. cit. 21 Coupain N., 2005. 22 Voir e.a. : Coupain N., 2005 ; Conseil central de l'économie, Commission spéciale de la distribution, 2010. 23 Selon la Fédération belge de la Franchise, la distribution alimentaire, le bricolage et le prêt-à-porter sont les secteurs les plus franchisés, l’équipement de la maison y recourant également de plus en plus. Voir le site de la Fédération. 19 SECTEUR COMMERCE : ACTUALITÉ ET PERSPECTIVES
commissions paritaires totalisent une croissance de +7,1%, tout comme dans une moindre mesure, l’évolution de l’emploi au sein de la CP311 (+4,6%), à l’inverse de la CP312 et de la CP202 qui ont vu leur volume d’emploi diminuer (respectivement -13,2% et -1,1%). Emploi salarié dans les principales commissions paritaires du commerce de détail par région Bruxelles Flandre Wallonie Belgique Répartition par commission paritaire (2011) CP 201 40,4 47,1 44,8 45,4 CP 202 22,0 22,4 22,4 22,4 CP 202.01 0,9 2,6 4,0 2,8 CP 311 27,5 24,0 20,8 23,5 CP 312 9,1 3,9 8,1 5,9 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 Total (valeurs absolues) 27.941 113.060 65.794 206.795 Evolution par commission paritaire (2008-11) CP 201 7,0 0,5 11,6 4,5 CP 202 -1,1 2,9 6,5 3,5 CP 202.01 10,5 12,2 9,2 10,8 CP 311 4,6 14,2 10,3 11,5 CP 312 -13,2 -12,4 -12,5 -12,6 Total 2,4 3,7 7,7 4,8 Total (toutes commissions) 1,5 0,8 2,5 1,3 Source : ONSS hors ONSSAPL, Statistiques décentralisées 31/12/2011, Calculs Observatoire 3.5 Le critère de la proximité, une réalité dont l'ampleur est difficile à estimer Le commerce joue un rôle important dans l'animation des villes, dont Bruxelles, et contribue au dynamisme et à la vitalité de ses quartiers. Le commerce de proximité peut être défini comme celui où l'on fait ses achats de manière quotidienne ou très fréquente et qui répond aux besoins courants. Composé de points de vente de taille généralement réduite localisés dans une zone d'habitation et dont la zone de chalandise est circonscrite dans l'espace, le commerce de proximité ne doit pas être confondu avec le commerce indépendant isolé, bien qu'il puisse s'y apparenter, puisqu'il peut appartenir au commerce indépendant qu'il soit isolé ou organisé ou au commerce intégré comme par exemple une supérette. En l'absence d'une définition officielle du commerce de proximité, celui-ci n'est pas une notion facile à percevoir. Ainsi, il n'existe pas de statistiques qui permettent de l'estimer correctement. Tout au plus peut-on en faire une approximation sur base d'une sélection de certains codes NACE qui permettent d'appréhender le commerce de quotidienneté, tels que les magasins en alimentation générale ou spécialisée (boulangeries, boucheries...), les supérettes, auxquels on peut ajouter les pharmacies, les 24 libraires, marchands de journaux et papeteries ainsi que les éventaires et marchés . Sur cette base, on recenserait à Bruxelles près de 1.700 commerces de proximité (soit plus d’un tiers des établissements de commerce avec personnel salarié) qui, ensemble, emploieraient quelque 5.800 salariés, soit 18,3% des salariés du secteur, une proportion légèrement inférieure à la moyenne nationale (20,4% de l’emploi salarié). Cette approximation est néanmoins restrictive puisqu’elle peut 24 D’autres segments sont parfois associés au commerce de proximité, et varient selon les sources. Il en va ainsi de la vente de services prestés par les salons de coiffure, les centres de soins de beauté, les blanchisseries ou encore les traiteurs. Voir e.a. : Solard G., 2010 ; Observatoire du commerce, 2007. VEILLE & ANTICIPATION 20
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