Conjoncture 2018 - L'année agricole 2018 Comité d'orientation Économie - Pyrénées ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Sommaire Interview p.3 Maïs grain p.4 Céréales et oléoprotéagineux p.6 Cultures sous contrat et kiwis p.8 Viticulture p.10 Bois et forêt p.12 Bovins viande p.14 Bovins lait p.18 Ovins p.20 Caprins p.23 Porcins p.24 Palmipèdes p.27 Volailles de chair p.28 Équins p.29 Apiculture p.30 Pisciculture p.32 Agriculture biologique p.34 Circuits courts et p.37 agrotourisme •2
CONJONCTURE 2018 Interview Guy Estrade, Président de la Chambre d’Agriculture Jean-Michel Patacq, Président du Comité d’orientation Économie de la Chambre d’Agriculture Quel bilan tirez-vous de cette année pour Quels dossiers auront retenu votre atten- l’agriculture départementale ? tion en 2018 ? On est sur une année très contrastée. Elle a très mal dé- J’en retiendrai trois, dans lesquels la chambre d’agriculture marré, mais finalement, la situation s’est améliorée pour a été très investie. Tout d’abord, le dossier de la réforme les cultures qui terminent moins mal que prévu. Malheu- des zones défavorisées simples. La mise en place du plan reusement, c’est encore l’élevage qui paie le plus lourd B est une véritable victoire. Notre travail, fait avec sérieux tribut. Durant six mois, les animaux ont souffert de l’excès et professionnalisme, aura permis de compenser la sortie d’humidité et ont piétiné les prairies. Des prairies qui, dans des ZDS avec la mise en place de MAEC qui seront un second temps, se sont retrouvées quasiment en situa- financées à hauteur de 8 millions d’euros pour une durée tion d’ultra-sécheresse. On aura certainement l’une des de 5 ans. années les plus compliquées à passer au niveau fourrager. Ensuite, le dossier des cours d’eau. C’est un enjeu majeur. Cette année, on a plus de 1 000 hectares de terres Justement, les aléas climatiques ont été arables qui ont disparu totalement ou partiellement le d’une violence exceptionnelle… long de l’ensemble des petits ruisseaux et gaves de notre département. C’est une situation qui doit cesser. Il faut Globalement, le cumul pluviométrique est dans la moyenne que l’homme puisse intervenir pour enlever les embâcles des autres années. Cependant, on a passé les six pre- et entretenir ces cours d’eau. Il faut revenir à plus de miers mois avec le cumul de quasi-totalité de l’eau… Et pragmatisme, sans pour autant imaginer faire n’importe aujourd’hui, le niveau d’étiage de nos ruisseaux est ex- quoi. Il en va aussi de la protection des populations et de trêmement bas. Cette situation nous conforte dans l’idée la préservation de l’outil économique. qu’avec le réchauffement climatique, on va assister à des phénomènes de plus en plus violents et contrastés. D’où Et enfin, je retiendrai, bien entendu, le dossier des intem- la nécessité d’avoir des schémas de stockage d’eau et péries. En partenariat avec les communes et les commu- de prévention des risques d’inondation. Il faut également nautés de communes, la chambre d’agriculture a immédia- amplifier notre travail et la recherche sur l’adaptation de tement réagi et œuvré à la reconnaissance en catastrophe la faune et de la flore à ces nouvelles conditions. Ce sera naturelle et calamité agricole. À chaque commission, nous notamment un travail sur le végétal autour de nos prairies, parvenons à faire reconnaître des communes supplémen- mais aussi un travail sur la problématique du parasitisme. taires. Ce travail, en lien aussi avec la direction générale des finances publiques, a permis la En effet, on a vu cette année la prolifération du Cirphis sur mise en place du dégrèvement total certaines zones. À ce sujet, je le rappelle, faute de déroga- de la TFNB pour les communes clas- tion nous n’aurons plus de moyens de lutte en 2019. Enfin, sées en catastrophe naturelle, ainsi on doit également conduire une réflexion sur l’assurance que pour les producteurs de piments revenu des exploitations. Tous ces éléments, dans une d’Espelette et de kiwi, et un dégrè- conjoncture agricole de plus en plus compliquée, forcent vement partiel pour les communes la nécessité de poser ces réflexions et de les mettre en limitrophes. Nous avons été les seuls œuvre rapidement. à l’avoir proposé et à l’avoir obtenu. 3•
MAÏS GRAIN Une année 2018 compliquée Édito L’année 2018 a été marquée, encore une fois, par le climat et les intempéries : hiver humide puis printemps pluvieux avec une apothéose en juin qui voit quelques records de pluviométrie tombés. Les grandes cultures, à l’instar d’autres productions, ont été pénalisées. Ceci a engendré une fin de cycle des cultures d’hiver très mauvaise (perte de rendement et de qualité) et aussi beaucoup de difficultés d’implantation des cultures de printemps, quand elles ont pu être semées. L’été est venu, pour certains, adoucir le résultat final et offrir au département un rendement du maïs tout à fait hono rable mais avec de grandes disparités selon les orages et les sols. Au-delà de l’année culturale, 2018 c’est aussi la disparition des néonicotinoïdes et la signature de la loi Egalim, symboles d’une évolution de notre agriculture vers moins de phytosanitaires et, espérons-le, une rémunération plus équilibrée pour nos productions. Lors de cette mandature, les grandes cultures ont été marquées par l’accentuation des contraintes réglementaires et environnementales. Je prendrai deux exemples parmi une longue liste : • La volonté de diminuer de 50 % l’utilisation des produits phytosanitaires, ce qui entraîne une transformation des pratiques agronomiques • L’obligation de n’avoir que 75 % de la culture principale. Ceci a pour effet de réduire la sole maïs au profit d’autres cultures comme le blé, l’orge, le colza, le soja et le tournesol principalement. L’engagement de la Chambre d’Agriculture a été important pour développer la compétitivité de ces « nouvelles » cultures, y compris celle des cultures contractuelles. Afin d’avoir une approche pro-active de ces changements, l’Agro Réseau 64 favorise l’innovation agronomique au travers des échanges et des animations techniques. Jean-Michel Patacq, Président de la commission Grandes Cultures de la Chambre d’Agriculture Printemps noyé, été sec Marché mondial En Mt 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Écart % Le bilan Production 873 996 1023 973 1075 1044 1052 + 1% La production mondiale est bonne mais la consommation Consommation 868 955 988 968 1063 1066 1090 +2% reste supérieure ce qui entraîne, Echanges 95 131 142 120 164 151 153 -8 % de fait, une baisse des stocks. Ce balancier permet de dégager Stocks 133 174 210 214 227 204 154 -10 % un prix producteur plus intéres- Source : Franceagrimer sant qu’en 2017. Bilan national 2018 Écart 2014 2015 2016 2017 La baisse des surfaces se (estimation) % / 2017 conjugue avec une baisse des Surfaces rendements, suite à une très 1 764 1 559 1 368 1375 1357 - 1.3 % bonne année 2017, pour donner (1000 ha) un repli conséquent de la Rendements (q/ha) 102 84 76 103 90 -13 % production nationale de maïs. Production (1000 t) 17 957 13 059 10 435 14 260 12 200 -14% Source : Franceagrimer •4
MAÏS GRAIN Bilan de campagne en ex-Aquitaine et en Pyrénées-Atlantiques Maïs grain - Production 2018 (prévisionnel) En 2018, les surfaces de maïs restent stables mais bien Rdt inférieures à ce qu’il y avait en 2012. Les hectares perdus ont été Département Surface Récolte (T) reportés sur d’autres cultures d’été (tournesol, soja) ou vers des (q/ha) cultures d’hiver comme le colza. Ce phénomène est lié, d’une Dordogne 21350 85 182 100 part à la diversification des cultures imposées par la PAC et, d’autre part, à une certaine perte de compétitivité du maïs par Gironde 24 440 100 244 324 rapport à d’autres cultures, notamment sur les terres à plus faible potentiel. Landes 97 710 102 999 222 Globalement, les rendements moyens du maïs sur le Lot & Garonne 29 350 105 309 405 département s’améliorent, indépendamment de l’effet climat. Pyrénées-Atl. 78 000 94 729 400 Ceci est lié en partie à l’amélioration des pratiques et de la génétique mais aussi au facteur précédent, à savoir la Région 250 850 98 2 464 251 diversification des cultures qui engendre un transfert des parcelles moins productives en maïs vers d’autres cultures. Evolution / 2017 -0.5 % -1 % -2 % 2018 64 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 (prévi) Surfaces totales 82 500 84 500 86 500 84 500 84 500 84 500 84 500 77 700 78 000 MAÏS grain (ha) Rendement (q/ha) 83 106 88 72 102 92 92 114 94 Récolte (t) 684 750 895 700 797 245 676 000 887 250 752 050 752 050 749 700 729 400 5•
CÉRÉALES & OLÉOPROTÉAGINEUX Une année compliquée Après une belle année 2017, toutes productions confondues, la A - Estimation des rendements moyens situation française s’est dégradée en 2018, la faute à un hiver et un nationaux 2018 printemps plus qu’humides et à un été sec, trop sec le plus souvent. Évolution Pour les Pyrénées-Atlantiques q/ha moyenne/2016 Comme pour le reste de l’ancienne Aquitaine, les surfaces de blé Blé tendre 69.7 -5 % tendre sont reparties à la hausse mais l’année climatique n’a pas du tout été favorable aux céréales à paille. (Voir tableau A) Orge d'hiver 63.4 0% Colza 30.5 - 19 % L’augmentation des surfaces est légère mais la baisse des rendements est forte d’où une production de blé catastrophique, du niveau de Tournesol 22.5 - 18 % 2016. Dans le département, le blé a énormément souffert des pluies du printemps, notamment en mai et juin. (Voir tableau B) Soja 25.6 - 10 % Pois Surface et rendement en nette baisse pour l’orge, et cela pour deux 35.8 0% protéagineux ans de suite. (Voir tableau C) Source : FranceAgriMer B - Production 2018 du blé tendre C - Production 2018 de l'orge Blé tendre Production 2018 Toutes orges Production 2018 Département Surface Rdt (q/ha) Récolte (T) Département Surface Rdt (q/ha) Récolte (T) Dordogne 26 600 51 135 660 Dordogne 8 610 45 38 745 Gironde 6900 52 33 280 Gironde 1 110 45 4 995 Landes 3490 50 17450 Landes 820 45 3 690 Lot & Garonne 60100 56 336 560 Lot & Garonne 6 415 50 32 075 Pyrénées- Pyrénées- Atlantiques 5 350 45 24 075 Atlantiques 1 665 45 7 493 Région Région Ancienne 102 440 53 547 025 Ancienne 18 620 47 86 998 Aquitaine Aquitaine Evolution / 2017 +1% 13 % 12 % Evolution / 2017 - 13.7 % - 11 % 23.6 % D - Production 2018 du triticale Pour le triticale, comme pour les orges, surface et rendements en baisse : une production qui plonge. (Voir tableau D) Triticale Production 2018 Département Surface Rdt (q/ha) Récolte (T) Dordogne 7 540 37 27 890 Gironde 800 37 2 960 Landes 1 990 37 7 363 Lot & Garonne 2 430 40 9 720 Pyrénées- Atlantiques 2 620 37 9 690 Région Ancienne 15 380 37 53 620 Aquitaine Evolution / 2017 - 13 % - 16 % - 32 % •6
CÉRÉALES & OLÉOPROTÉAGINEUX Les oléo-protéagineux E - Production 2018 de Colza Après une belle année 2017, comme pour les céréales à paille, les oléo- Colza Production 2018 protéagineux marquent le pas en 2018 et seul le soja sort légèrement la Récolte tête de l’eau. Le tournesol, qui avait vu ses surfaces bien augmenter en Département Surface Rdt (q/ha) (T) 2017, revient à une surface plus « habituelle », remplacé par du colza, avec malheureusement une année très mauvaise. (Voir tableau E) Dordogne 5 890 25 14 725 Gironde 1 080 20 2 160 Grosse augmentation de surfaces mais rendements en berne. La pro- duction de l’ancienne région Aquitaine augmente mais pour des résul- Landes 3 000 20 6 000 tats techniques et économiques mauvais pour les agriculteurs. Lot & Garonne 8 255 25 20 640 Le soja est la seule culture qui tire son épingle du jeu, avec un bilan Pyrénées- globalement positif tant en surface qu’en rendement, ce qui tire la pro- 3 495 20 6 990 Atlantiques duction nettement vers le haut. (Voir tableau F) Région Dans le cadre des rotations, après une grande expansion des surfaces Ancienne 21 720 23 50 515 de tournesol en 2017, 2018 voit une baisse logique des surfaces. Le Aquitaine tournesol a aussi souffert des conditions de printemps avec une im- Evolution / plantation compliquée, mais l’été sec lui a été globalement profitable. + 42 % 23 % + 12 % 2017 (Voir tableau G) F - Production 2018 de Soja G - Production 2018 de Tournesol Soja Production 2018 Tournesol Production 2018 Département Surface Rdt (q/ha) Récolte (T) Département Surface Rdt (q/ha) Récolte (T) Dordogne 1 580 24 3 792 Dordogne 13 330 21 27 993 Gironde 1 700 27 4 580 Gironde 4 000 23 9 200 Landes 4 585 27 12 380 Landes 8 030 23 18 469 Lot & Garonne 16 645 27 44 942 Lot & Garonne 30 316 25 75 790 Pyrénées- Pyrénées- 4 940 24 11 856 5 820 29 16 878 Atlantiques Atlantiques Région Région Ancienne 30 330 27 82 572 Ancienne 60 616 24 143 308 Aquitaine Aquitaine Evolution / 2017 + 10 % +4% + 13% Evolution / 2017 - 16 % - 11 % - 28 % Évolution des surfaces de grandes cultures dans Évolution des surfaces de grandes les Pyrénées-Atlantiques de 2013 à 2018 (ha) cultures dans les Pyrénées-Atlantiques de 2013 à 2018 (ha) 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Maïs grain 84500 85200 81346 80031 77950 78000 120000 Blé tendre 4650 3850 4033 5885 5255 5355 d'hiver 100000 Orge d'hiver 850 1075 2480 2110 1562 1665 Triticale 230 2570 2575 3850 3120 2620 80000 Colza 1525 1915 1808 2955 3055 3211 Tournesol 1400 1850 5185 4970 7470 4940 60000 Soja 600 910 4037 4785 4930 5820 Féverole 100 200 231 465 510 500 40000 Total hors 9355 12370 20349 25020 25902 24111 maïs 20000 Total avec 93855 97570 101695 105051 103852 102111 maïs 0 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Prairie non permanente 321405 318150 317128 322000 321120 ■ Féverole ■ Soja ■ Tournesol ■ Colza ■ Triticale et STH ■ Orge d’hiver ■ Blé tendre d’hiver ■ Maïs grain 7•
CULTURES SOUS CONTRAT & KIWIS Le maïs semence : un (grand) bond des surfaces contrarié (fortement) par la météo Les plans de production ont continué leur atteints. Ils sont de 94 % si on considère Au final, sur les 5 dernières années, le hausse : au total, ce ne sont pas moins les surfaces récoltées mais de 88 % si bilan est positif pour les producteurs, le de 4 055 ha qui ont été implantés en on s’en réfère aux surfaces initialement maïs semence procurant une rentabilité maïs semence soit +33 % par rapport à semées. La moyenne des rendements certaine. Un travail reste à faire sur la ré- 2017. Toutefois les aléas climatiques du s’élève à 34,81 qtx/ha récoltés soit percussion des charges mais les résultats début d’été ont eu des conséquences fâ- -12,7 % par rapport à 2017. techniques restent au rendez-vous. Les cheuses puisque plus de 200 ha n’ont pu changements de pratique et d’itinéraire être récoltés. Les modalités de rétribution sont in- seront accentués (couverts végétaux, dexées sur le prix du maïs consommation semis haute densité, etc…). Après avoir En effet, les conditions très pluvieuses du (moyenne des années 2016 et 2017). Les connu leur apogée en 2014 (4 800 ha) et printemps (notamment celles du 20 juin) rémunérations 2018 devraient être au ni- un trou d’air en 2016 (3 645 ha), les sur- ont conduit les opérateurs soient à res- veau de 2017 avec un produit brut hec- faces se stabilisent en 2018 (4 055 ha). semer plus de 150 ha, soit purement et tare aux alentours de 2 700 €/ha pour les 2017 restera une année faste en termes simplement abandonner les surfaces stériles et de 3 500 €/ha pour les fertiles de rendement (presque 40 qtx/ha) et 2016 mentionnées plus haut. Les semis ont du (PB à l’objectif pour un maïs trié et stocké l’année la moins satisfaisante (35,7 qtx/ha) être groupés (fenêtres de semis peu nom- à la ferme, transport et semences de base breuses et courtes), et la mise en place gratuits, hors primes diverses). Il reste des décalages (mâle/femelle) a été com- une inconnue significative sur le montant pliquée et parfois incomplète. Toutefois, des indemnités d’assurance. la rigueur et la compétence du réseau de Les perspectives 2019 sont pour l’instant producteurs, la mise en place de nouveaux au beau fixe : maintien voire légère aug- protocoles (interplanting, semis à 60) ainsi mentation des surfaces, maintien des prix que des conditions climatiques estivales (voir légère augmentation et développe- optimales ont permis de limiter les dégâts ment des solutions permettant d’accroître d’une campagne bien mal engagée. productivité et revenus dans un cadre de Il n’en demeure pas moins que les ob- développement durable (développement jectifs de production n’ont pas pu être du bio, semis à haute densité…). Le maïs doux : la climatologie a eu des effets contrastés Le plan de production 2018 a vu une lé- Pour ce qui est des perspectives 2019 et gère augmentation des surfaces contrac- en l’absence de signaux clairs de la part tualisées. Ainsi, on dénombrait 1 947 ha des marchés, les plans de production cultivés soit une augmentation de 1,6 % devraient être stables ou sujet à une très des surfaces par rapport à 2017. légère hausse. Les rendements sont au niveau des ob- Si on regarde les cinq dernières années jectifs dans le département. Mais pour écoulées, l’année 2014 est l’année où le cette culture également, les aléas clima- plan de production était le plus étendu tiques ont pu grever les résultats tech- (2400 ha) et 2016 son opposé (1704 ha). niques notamment pour les secteurs se- 2018 fait figure d’année de stabilisation. més les plus précocement tel que le Gave 2015 fait figure d’année de référence en d’Oloron. termes de résultats techniques (20,9 t/ha). Les haricots verts : la première culture dévastée Les surfaces en haricots verts sont en ré- Les résultats techniques ne sont pas en- plan de production était le plus important gression : 327 ha ont été contractualisés core connus mais seront en toute logique (780 ha) et 2018 l’année la moins por- soit -24,3 % par rapport à 2017. fortement diminués par cet abandon de la teuse (327 ha). première culture. 2017 fait figure Les aléas climatiques ont eu un très fort d’année de impact sur la production puisqu’une très Le plan de production 2019 global est in- référence en forte proportion des premières cultures connu pour l’heure si ce n’est pour le seg- termes de résul- a dû être abandonnée en raison de l’ex- ment Bio qui sera amené à se développer. tats techniques cès d’humidité intervenu juste après les Si on regarde les cinq dernières années (11,42 t/ha x 2 semis. écoulées, l’année 2014 est l’année où le cultures). •8
CULTURES SOUS CONTRAT & KIWIS Le Garden Peas : sur la pente descendante Les surfaces implantées en Garden Peas excellents résultats de 2017. Le plan de sont reparties à la baisse en cette année production 2019 global devrait être stable 2018. 84 ha ont ainsi été implantés soit si ce n’est pour le segment Bio qui va -24 % par rapport à 2017. continuer pour la deuxième année. Sur les 5 dernières années, les surfaces Même causes, mêmes effets, les aléas implantées ont connu un pic en 2017 jus- climatiques de cette année ont eu un effet tement (111 ha) suivi d’une année 2018 très préjudiciable sur les résultats tech- présentant le plan de production le plus niques du Garden Peas. faible. 2014 restera la meilleure année en Là aussi les résultats n’ont pas été com- termes de rendement (7,19 T/ha) et 2015 muniqués mais ils seront en deçà des la moins bonne (5,38 T/ha) Le tabac : la culture a pris l’eau Les surfaces dans le 64 continuent de ré- producteur devrait être meilleure qu’en européennes. Ainsi les surfaces sont pas- gresser, et 2018 voit une nouvelle diminu- 2017, qu’elle soit indexée sur le marché sées de 98 ha en 2014 à 28 ha en 2018, tion des surfaces en tabac qui atteignent standard ou la filiale Traditab (meilleure et le nombre de producteurs a été divisé 27 ha pour 12 producteurs (moins 13 ha rémunération) de Tabac Garonne Adour. par plus de deux. 2015 restera comme la par rapport à l’année dernière) réparties En contractant de nouveaux marchés meilleure année en termes de rendement, comme suit : Burley pour 13,5 ha et Virgi- pour le Virginie (shisha) et le Burley, la fi- tout l’inverse de 2018. nie pour 13,5 ha. lière diversifie ses horizons et se donne des perspectives. Des installations de Il faut dire que les conditions très plu- jeunes sont notamment envisagées ainsi vieuses de ce printemps ont entraîné la que le développement d’ateliers exis- destruction de quelques hectares. Les tants, ce qui n’était pas arrivé depuis rendements devraient donc être en baisse plusieurs années. Tabac Garonne Adour (2 303 kg/ha pour le Virginie soit -2,9 % / accompagne même les projets par diffé- 2017). rentes aides financières. À ce stade, les prix 2016 ne sont pas en- La filière locale sort d’une période de res- core définis. Toutefois, la rémunération au tructuration forte avec la perte des aides Le kiwi : la variété Gold n’en finit pas de briller (données Garlanpy) Hayward (23,3T/ha soit -16,2 % / 2016). En 2017, le manque de volume de la concurrence italienne, une conservation optimale et une politique commerciale de maximisation des prix ont permis de bien rémunérer les producteurs de Hayward. Il en est allé de même pour les producteurs de Gold grâce à un travail en verger pour obtenir le calibre souhaité. Une grande partie des vergers de SunGold n’est pas encore en production ou n’a pas atteint le rendement maximum. Si les surfaces 2018 en Hayward sont à Pau, sont les premières cultures qui ont En raison des dégâts subis par les ver- peu près stables par rapport à 2017 (66 ha subi les ravages des crues de juin. Les gers d’Hayward (inondations et grêles), la pour 32 producteurs), la variété Gold re- rendements ne sont pas encore connus campagne 2019 s’annonce difficile. Ces part à la hausse (39 ha soit + 18,6 % / mais ils seront forcément très impactés. mêmes conditions n’ont pas permis au 2017 pour 21 producteurs) C’est d’autant plus dommage que l’année SunGold d’exprimer son plein potentiel 2017 avait été une très bonne année pour alors que les perspectives de dévelop- Nombre de parcelles se trouvant en bord la variété Gold (20,01 T/ha soit +8,8 % pement commercial sont au beau fixe (la de rivière, notamment en bord de Gave de / 2016) mais beaucoup moins pour le demande est supérieure à l’offre). 9•
VITICULTURE Baisse des surfaces dans les vignobles Édito Le nombre de vignerons ayant déposé une déclaration de récolte dans les Pyrénées- Atlantiques a encore baissé de 8 % en 2017 (588 déclarations). En 6 ans, c’est plus d’un tiers des vignerons qui ont cessé leur activité. Toutefois, cette diminution reflète surtout la disparition des vignes de consommation familiale au profit d’une viticulture professionnelle. Les surfaces récoltées dépassent les 2 500 ha (+ 0,8 % par rapport à 2016), surfaces qui sont stables sur le département depuis 10 ans. Le vignoble AOC représente 94 % du vignoble total (en progression de 4,5 % depuis 2011), le vignoble IGP 2,5 %. Par rapport à 2016, les surfaces évoluent à la hausse dans presque tous les vignobles : Jurançon (20 ha), Madiran (14,5 ha), Béarn (+6,5 ha), Pacherenc du vic Bilh (+5,5 ha) Irouleguy (-2 ha). Sur les vignobles blancs, les surfaces destinées aux vins secs progressent (Jurançon +60 ha, Pacherenc +5,5 ha) alors que celles destinées aux vins doux restent stables ou diminuent (Jurançon -40 ha) Les volumes produits en 2017, compte tenu des aléas climatiques qui ont affecté la saison (gel, grêle, fortes pluies puis canicule), sont en baisse par rapport à 2016 sur le Béarn (8 532 hl, -18 %) et le Jurançon (48 722 hl, -15 %). Ils ont réussi à rester stables sur Madiran – Pacherenc du Vic-Bilh (29 923 hl, +0 % pour le département 64, 74 280 hl sur l’ensemble de l’AOC) et Irouleguy (7 811 hl, +2 %). En grande distribution (Source IRI), les volumes de vins AOC vendus en 2017 sont encore en baisse (-6,4 % vs moyenne 2012/16) : 2,6 M d’hl en rouge (-8,2 %), 1,1 M d’hl en rosé (-2,1 %), 0,8 M d’hl en blanc (-5,6 %). Malgré ces baisses de volume, on observe une augmentation régulière en valeur : 1,7 milliard d’€ (+2,1 % vs moyenne 2012/16) pour les rouges, 0,6 milliard d’€ (+8 %) pour les rosés et 0,6 milliard d’€ pour les blancs (+4 %). Le rayon Aoc Sud-Ouest suit la tendance générale et enregistre des pertes en volume (-0,7 % vs 2016) et un léger gain en valeur (+0,2 %). Dans le rayon Sud-Ouest rouge, toutes les AOC n’ont pas adopté la même stratégie : Bergerac et Côtes-de-Duras ont fait pro- gresser de 10 à 15 % les volumes vendus et ont vu leur chiffre d’affaires augmenter après avoir concédé des baisses d’environ 5 % de leurs tarifs, alors que d’autres comme le Madiran ont préféré poursuivre leur montée en gamme et la hausse des tarifs, quitte à voir s’effriter les volumes (20 100 hl, -6 %) et le chiffre d’affaires (12,9 M d’€, -4,6 %). Le Madiran reste le vin le plus cher du rayon (6,43 €/l, +1,5 %). Éric Labat, Président de la Commission Viticulture de la Chambre d'Agriculture Après une récolte 2017 historiquement faible, la production mondiale vitivinicole devrait être en 2018 parmi les plus élevées (282 millions d’hectolitres). Rares sont les pays qui devraient connaître litres, en hausse de 1,8 M d’hl par rapport resse estivale a limité la croissance des des baisses de production cette année. La à 2016. Les États-Unis avec 32,6 millions baies… Malgré cela, tous les vignobles production sera supérieure à l’an passé et d’hectolitres sont désormais le premier devraient enregistrer une récolte supé- au-dessus de la moyenne quinquennale pays consommateur au monde, suivi de la rieure à celle de l’an passé qui était par- presque partout : Italie 48,5 Mhl (+14 %), France (27 M d’hl) et de l’Italie (22,6 M d’hl). tout très faible. Les conditions de récolte France 46,4 Mhl (+27 %), Espagne 40,9 ont partout été bonnes, à part en Corse Mhl (+26 %), États Unis 23,9 Mhl (+2 %), La France avec 8,989 milliards d’€ est qui s’attend à une récolte inférieure à la Argentine 14,5 Mhl (+23 %). le premier pays exportateur en valeur moyenne de 10 %. (+8,8 %), loin devant l’Italie (5,873milliard) Seuls le Portugal, à cause du mildiou et et l’Espagne, qui reste la première en vo- de l’oïdium, l’Afrique du Sud, à cause de lume (22,1 M d’hl). Sources : Éléments de conjoncture la sécheresse, et la Grèce, qui réduit son mondiale OIV avril et octobre 2018, Agreste Infos Rapides – Viticulture – novembre 2018 potentiel de production, connaissent des En France, les vignobles septentrionaux baisses de récolte significatives. s’attendent à des récoltes exception- nelles : +35 % en Champagne, +20 % en La surface en vigne dans le monde de- Bourgogne, +22 en Val de Loire, +66 % vrait rester stable autour de 7,6 M d’ha, dans le Jura… Des accidents climatiques 3,3 M d’ha en Europe (-5 600 ha depuis et sanitaires modérés, une sécheresse li- 2016), 787 000 ha en France (+0,9 %). mitée et des vendanges sous une météo Le vignoble chinois ralentit sa croissance idéale, ont favorisé une récolte importante (870 000 ha, +0,7 %), la Turquie poursuit et de qualité. Les situations sont plus mi- la réduction de ses surfaces (448 000 ha, tigées sur le pourtour méditerranéen, le -4,4 %). Sud-Ouest et la façade atlantique. Des pluies importantes au printemps ont fa- La consommation de vin au niveau mon- vorisé le développement du mildiou, des dial est estimée à 243 millions d’hecto- orages de grêle se sont abattus, la séche- • 10
VITICULTURE En blanc, les volumes commercialisés dans le rayon AOC Sud-Ouest ont Le nombre de vignerons ayant déposé progressé (+1,2 %) cette année encore. une déclaration de récolte dans les Les volumes de Jurançon moelleux Pyrénées-Atlantiques a encore baissé de (13 300 hl) augmentent de +1,7 %, ceux 8 % en 2017 (588 déclarations). En 6 ans, de Jurançon sec (6 500 hl) de 6%. Les c’est plus d’un tiers des vignerons qui prix unitaires sont toujours les plus élevés ont cessé leur activité. Toutefois, cette du rayon (9,99 €/l pour les moelleux diminution reflète surtout la disparition et 8,91 €/l pour les secs). Le chiffre des vignes de consommation familiale au d’affaires du Jurançon (13,3 M d’€, +3,7 Ces pluies incessantes vont compliquer profit d’une viticulture professionnelle. Les %) et Jurançon sec (5,8 M d’€, +7,4 %) les travaux viticoles, provoquer des surfaces récoltées dépassent les 2 500 ha représente 36 % des recettes du rayon, glissements de terrain dans certaines (+ 0,8 % par rapport à 2016), surfaces qui à peine un peu moins que le Monbazillac. vignes, des ravinements dans de sont stables sur le département depuis 10 nombreuses tournières de coteaux. ans. Avec 176 975 hl de vin en stock au Certaines parcelles fleurissant sous la 31 juillet 2018, les volumes disponibles en pluie vont être victimes d’une importante Les premières tries de blancs vont se début de campagne sont stables (+2 %) coulure, d’autres vont subir d’importantes dérouler dans de très bonnes conditions, sur le département. On notera cependant, attaques de mildiou. Sur ces parcelles avec un état sanitaire excellent. Les en lien avec les disparités de récolte de les pertes dépasseront parfois les 70- rendements sont au rendez vous. Les l’an passé, une augmentation des stocks 80 %. La grêle s’abat sur les communes petits manseng ont des gros grains. en Pacherenc sec (+27 %), en Irouléguy d’Irouleguy, de Lasseube, provocant des Les quelques jours de pluies d’octobre (+19 %) et une baisse des stocks de dégâts importants mais sur des secteurs vont quelque peu ralentir l’évolution Béarn (- 8 %). limités. Puis survient une période chaude des concentrations et les récoltes se et sèche. Il tombera moins de 45 mm du poursuivent toujours dans de bonnes Les sorties de chai sur Madiran sont en 1er août au 30 septembre sur Bellocq conditions avec des richesses en sucres baisse de 7,9 % sur la campagne 2017/18 et Madiran. Dans ces conditions, les moyennes. vs 2016/17 (51 412 hl) et en hausse de maturités vont évoluer favorablement et Les premières dégustations dans les 5,3 % en Pacherenc du Vic-Bilh (8 911 hl). les vendanges vont se dérouler, un peu cuves laissent présager une bonne qualité Sur Irouleguy, une baisse des ventes a plus tôt que prévu, dans d'excellentes des vins, les fermentations se terminent été constatée en juillet-août (10-15 %) conditions. Les rendements en jus des bien dans l’ensemble tant sur les rouges qui pourrait être corrélée avec la baisse raisins sont plus faibles que d’habitude. que sur les blancs. de fréquentation touristique constatée On s’attend à une récolte dans la au Pays Basque cette année. Le marché moyenne en Béarn, en baisse de 10 % Sources : Ventes et achats de vins reste stable en Béarn et Jurançon. tranquilles en 2017, FranceAgriMer n°45, à 15 % à Madiran, de 30 % à Irouleguy. La météorologie ne sera pas des plus octobre 2018, Note de conjoncture, Ces moyennes masquent toutefois une FranceAgriMer, octobre 2018, favorables à la vigne en 2018. Les grande hétérogénéité de situations : selon enquêtes auprès des responsables pluviométries vont être exceptionnellement les terroirs, certaines propriétés déplorent des syndicats viticoles, élevées jusqu’en juillet où les moyennes des pertes dépassant les 50 %, voire bien données du service de la annuelles seront parfois déjà atteintes. plus. viticulture des douanes. Au cours des 6 dernières années le vignoble des Pyrénées-Atlantiques a poursuivi son extension et la spécialisation des exploitations. L’originalité de ses terroirs, de ses cépages lui a permis de résister sur un marché où la concurrence est rude. Pour conserver notre compétitivité il nous duction de plants a pu installer des vignes gramme d’expérimentation visant à préci- faut relever 3 défis mères avec les derniers clones agréés. ser l’efficacité et les conditions d’usages - maintenir un vignoble productif malgré Nous avons accompagné 430 vignerons de différents produits alternatifs aux pes- le développement des maladies de dé- pour l’instruction de leurs dossiers d’aide ticides, de l’enherbement sous le rang de périssement. à la restructuration du vignoble et facilité vigne, d’outils d’aide à la décision pour la - assurer la résilience des exploitations ainsi la replantation de plus de 420 ha de réduction de doses. face à des aléas climatiques fréquents vigne. - adapter les itinéraires de production en En 2017, a été constitué un groupe tenant compte des attentes environne- En 2012, l’Adelfa, association qui coor- « 30000 », groupe de vignerons engagés mentales de la société. donne un réseau de prévention des à réduire de 25 % l’usage des pesticides orages de grêle, a connu quelques diffi- dans les 3 ans à venir. Nous les accompa- Dans l’attente de solutions pour ralentir cultés financières qui ont mis en péril son gnons dans leur démarche. la mortalité des souches, il nous est paru activité. La Chambre d’Agriculture a initié essentiel de permettre à chacun de plan- la création d’un groupe de partenaires financiers (collectivités, assurances, syn- Le vignoble des Pyrénées-Atlantiques est ter dans les meilleures conditions. Nous avons réimplanté une parcelle de vigne dicats viticoles et fruits et légumes) qui un des plus riches de France en diversité mère de base qui nous garanti l’autono- ont permis à l’association de fonctionner variétale. De nombreux conservatoires mie sur la production de vignes mères de depuis. ont été implantés par la Chambre d’Agri- greffons pour l’ensemble des variétés de culture au début des années 2000 pour nos appellations. Ainsi, l’association Vi- Afin d’anticiper l’abandon du glyphosate la préserver. Certains sont aujourd’hui en gnadour qui met à disposition des pépi- et la réduction d’usage des produits phy- fin de vie et leur remplacement sera sans niéristes les greffons nécessaires à la pro- tosanitaires nous avons poursuivi un pro- aucun doute la priorité de demain. 11 •
BOIS & FORÊT Résister à un avenir incertain Édito C’est avec plaisir que je m’adresse à mes amis agriculteurs en qualité de forestier. Beaucoup d’entre vous sont aussi des forestiers. Depuis un an, nous faisons beaucoup de progrès relationnels avec les élus et services de la Chambre d'Agriculture et nous espérons une consolidation par des accords plus forts. L’actualité nous fait converger et nous apprend à travailler au plus près. L’avenir est nuageux et incertain pour nos productions mais il faudra tenir et résister aux sirènes d’un progressisme qui pense pouvoir se dispenser de notre savoir. Le GIEC s’aperçoit de l’utilité de la forêt dans la lutte contre le réchauffement climatique, la forêt étant un puits carbone naturel. Les mouvements à la mode jettent une ombre à vos métiers, quand s’apercevront-ils de l’immense travail que vous accomplissez au quotidien pour maintenir un paysage agréable aux touristes comme nourrir une population qui ne vous connaît plus car adepte du « tout fait » ! Le CNPF, avec sa délégation régionale, avec ses techniciens, travaille avec passion et discrétion au maintien d’une forêt privée gérée. Des efforts restent à faire par les propriétaires et nous nous engageons à les aider. Nous restons à leur disposition ! L’économie agricole a parfois conduit à l’abandon de surfaces cultivées qui deviennent des landes boisées. À ce sujet, puis-je vous recommander de veiller à la mise à jour de vos matrices cadastrales ? Les moyens mis à notre disposition sont modestes mais contribuent à pallier le morcellement forestier en facilitant les regroupements permettant d’envisager des travaux de structuration et/ou de coupes à une échelle raisonnable et à moindre coût. Nous nous tenons aussi à votre disposition si vous voulez conduire vos bois et forêts dans l’optique d’une gestion durable. Fasse cette alliance se renforcer, nous sommes nés de la même source et nous continuerons à participer au développement de l’économie rurale de notre département. Ensemble pour aller plus loin ! Jean-Jacques Chalmeau Conseiller élu du CRPF Nouvelle-Aquitaine Le CRPF accompagne les sylviculteurs dans la gestion de leur forêt. Chargé de l’instruction et du développement des documents de Gestion Durable, PSG et CBPS, il favorise la mise en gestion des peuplements forestiers au travers des actions d’animation territoriale, de regroupement et de for- mation des propriétaires et il est un acteur important du monde rural comme partenaire de la filière. Remise en gestion et mobilisation de la ressource de la forêt privée morcelée des propriétaires forestiers privés. L’In- cale, ADFL, conduite par trois chargés terprofession Forêt Bois IFB 64 créée en de mission CRPF dans le cadre de trois 2014 grâce au soutien de l’Europe, de la programmes LEADER (Grand Pau, Lacq- Région Aquitaine, du Département 64, et Orthez-Béarn-des-Gaves, Vallée Ossau- du CRPF participe également à un effort Haut Béarn) a été révisée en début d’an- global de relance de la filière. née en raison du retard d’instruction des trois dossiers LEADER. En accord avec En 2018 les actions d’animation en- les collectivités territoriales concernées treprises depuis plus de 10 ans ont été (Région, Département, Communauté de poursuivies par le CRPF (2 titulaires, 1 in- communes des Luys-en-Béarn, Commu- génieur et 1 technicien) avec l’appui de la nauté d’agglomération Pau-Béarn-Pyré- Chambre d’Agriculture et une importante nées, Communauté de communes Nord- Le massif Adour-Pyrénées est caracté- réflexion a été conduite dans le cadre des Est Béarn, Pays Lacq-Orthez-Béarn-des risé par une forêt très diversifiée à forte assises départementales de la forêt et du gaves, Communauté de communes potentialité où la forêt privée représente bois pour déboucher sur un plan d’action Vallée d'Ossau), les actions de regrou- les 2/3 de la surface forestière. Elle est global qui devra s’inscrire dans le Plan pement et d’accompagnement des ASL essentiellement située dans les plaines Régional de la Forêt et du Bois (déclinai- et ASA ont été accompagnées par seu- et plateaux avec une très grande majo- son régionale du Plan National de la Forêt lement deux chargés de mission à partir rité de peuplements feuillus vieillissants et du Bois). Le Plan régional dont la ré- du 2ème trimestre. Par ailleurs, l’action fi- largement sous-exploités. Très morce- daction a été finalisée dans le courant de nancée par le PPRDF (Plans Pluriannuel lée, cette forêt est peu ou pas gérée et l’été est actuellement en cours d’évalua- Régional de Développement Forestier) des efforts importants sont faits pour une tion environnementale. sur le Vic-Bilh et Pays de Nay n’a pas pu mise en gestion et une dynamisation de être reconduite faute de financement en la filière forêt-bois, notamment au travers Au sein de ces actions d’animation, l’Ac- 2018 mais, en accord avec la Chambre des actions d’animation et de formation tion de Développement de la Forêt Lo- d’Agriculture, cette action devrait pou- • 12
BOIS & FORÊT voir reprendre dans le cadre d’un appel en Pays Basque à deux ASL ne sont pas à projets "Mobilisation des bois" financé oubliées et font actuellement l’objet d’un par le fonds stratégique de la forêt et du dossier européen en cours d’instruction. bois, dossier UNIFORMOB 2018. De plus, dans le cadre d’un programme européen, Des aides à la sylviculture de la Région une action spécifique de mobilisation de et du Département adaptées au contexte bois en partenariat avec l’ONF a été étu- des Pyrénées-Atlantiques ont été recon- diée sur les territoires du Pays de Nay et duites pour dynamiser la gestion durable du Haut-Béarn avec un démarrage prévu des espaces forestiers et répondre aux début 2019. Enfin les actions de déve- problématiques des peuplements en im- loppement qui avaient donné naissance passe sylvicole. Poursuite de la formation des Assurer la protection des forêts contre propriétaires, communication les risques Les actions de formation des propriétaires ont été L’adaptation de la gestion forestière aux effets du changement climatique poursuivies : est prise en compte dans les actions de développement et de communi- cation, notamment au travers de mise en place (Programme CANOPEE) • lors des tournées proposées par les Associations et de suivi (Programme CLIMAQ en particulier) expérimentation et lors Syndicales et le CETEF des Pyrénées-Atlan- des tournées des différentes structures. tiques, animées par les chargés de mission et les Le rétablissement de l’équilibre sylvocynégétique est l’un des enjeux techniciens du CRPF majeurs pour la réussite des boisements et régénération de la forêt. Une • lors d’un cycle de formation FOGEFOR entamé sensibilisation à l’utilisation des outils mis en place au niveau de l’obser- en 2017. vatoire territoire-gibier a été réalisée auprès des acteurs. En ce qui concerne les risques sanitaires, un technicien du CRPF fait Au niveau de la communication, des actions ont été partie du réseau des 3 correspondants observateurs du DSF dans le conduites par le Syndicat FRANSYLVA, l’interpro- département. fession IFB 64, le CETEF des Pyrénées-Atlantiques Le plan départemental de protection contre les incendies se met en et pour la Chambre d’Agriculture en concertation place cette année avec un premier comité de pilotage en novembre. avec le CRPF en lien avec une enquête auprès des agriculteurs ayant bénéficié d’une aide au montage Roland de LARY, Jean-Raymond LIARCOU des dossiers PAC. CRPF Nouvelle-Aquitaine Contexte économique » La filière Bois Energie se structure Un contexte plutôt positif à la fois sur les marchés L’Unité de cogénération « BioLacq » du bois d’industrie et du bois d’œuvre et en par- est maintenant bien implantée. Son ticulier pour le chêne une activité soutenue avec approvisionnement est consolidé au des prix à la hausse et une légère tension sur la travers de partenariats avec de nom- ressource mais pour le Hêtre toujours très peu de breuses entreprises locales de la filière marchés. Par contre la période en début d’année bois, leur permettant d’investir et de a été très compliquée pour les exploitants à cause se professionnaliser dans cette filière des intempéries. énergie. Sofie Blanchart Chargée de développement Interpro En parallèle plusieurs réseaux de chaleur et chaudières bois se sont Forêt Bois 64 installés, notamment les réseaux de chaleur d’Arzacq depuis juin 2017 (consommation d’environ 150 tonnes/an) et de St Jean-Pied-de-Port de- puis juillet 2017 (consommation d’environ 800 t/an portés par le Syndicat d’Énergie des Pyrénées-Atlantiques (SDEPA)). Ces deux installations s’ali- mentent en bois déchiqueté, avec du bois issu d’un rayon de 30 km maxi- mum, grâce à l’engagement d’agriculteurs-sylviculteurs locaux regroupés en Association Syndicale pour Arzacq ou SCIC pour St Jean-Pied-de- Quelques chiffres : Port. La mise en place de ces filières locales permet une communication très efficace par bouche à oreille favorisant la remise en sylviculture de - 240 000 ha au ¾ forêt privée certaines parcelles forestières oubliées. Stratégies Locales de Développement Forestier : De plus, la proximité de la plateforme et l’utilisation de matériel de petite -5 PDM ; ADFL (2017-2019) ; PPRDF (2013- taille permet d’exploiter des parcelles difficiles, tout en rémunérant les 2017) propriétaires. La filière bois-énergie de notre département se structure, permettant à notre territoire de se développer en apportant des bénéfices -9 Associations Syndicales avec environ autant aux producteurs qu’aux consommateurs. 800 propriétaires pour 4500 ha IFB 64 en 2014 Antoine MIGNON LE VAILLANT Chargé de mission Bois-Energie COFOR 64 13 •
BOVINS VIANDE Valoriser la Blonde d’Aquitaine Édito Nos principaux engagements sont de développer l’efficacité économique des élevages et la technicité des éleveurs ainsi que de sensibiliser les éleveurs sur leurs marges de progrès. Ils portent aussi sur la valorisation de la Blonde d’Aquitaine, dans son berceau de race, la défense et la promotion de nos spécificités territoriales. Nos principales réalisations sont les suivantes : • Valorisation et promotion de la race Blonde d’Aquitaine et de son élevage dans le département : création d’une association Blonde Berceau de Race 64 et d’une marque territoriale « Blond’Aqui », fédérant l’ensemble des acteurs locaux • Lancement du projet « Maison de la Blonde » • Création de 3 groupes de travail spécifiques : promotion et développement du modèle pyrénéen Blond transhumant/ Veau sous la mère/ Production biologique • Proposer un conseil adapté aux besoins des éleveurs grâce aux préconisations de Bovins Croissance. Les enjeux à venir : • Garantir la viabilité de l’élevage par des initiatives collectives • Evaluer et réduire l’empreinte climatique de nos systèmes bovins pour préserver l’accès au marché • Renouveler les générations et renforcer les réseaux d’éleveurs pour rompre avec l’isolement social • Dynamiser la filière finition pour un retour de la valeur ajoutée sur le territoire • Conforter le modèle naisseur montagne pyrénéen • Profiter du nouveau Règlement Zootechnique Européen pour adapter le système d’indexation à nos spécificités locales : VSLM, transhumance • Bâtir un plan biosécurité adapté à nos pratiques Maryvonne LAGARONNE, Présidente de la Commission Bovins Viande à la Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Atlantiques Conjoncture Bovins viande 2018 : une année particulièrement difficile Laconjoncture2018estfortementmarquéeparuneannéeclimatiqueparticulièrementdéfavorable,laprogressionde lapressionsanitaire(tuberculose)etpardesdifficultésettensionssurdenombreuxmarchés,àl’exceptiondesveaux (broutards et veaux sous la mère). Les faits marquants de l’année 2018 Une année climatique mation des stocks fourragers sur 1,5 à 2 foyers et extension logique de la zone in- catastrophique, ayant fortement mois, des pertes de fonds (prairies « sa- fectée. Organisée autour d’un comité de mobilisé les stocks fourragers crifiées » à refaire en automne), de très pilotage spécifique, la profession met en mauvaises conditions de semis de la plu- place des groupes de travail ayant pour 2018 restera à n’en pas douter dans les part des maïs, une valeur alimentaire des objectif l’amélioration de la lutte contre la annales et pour de très mauvaises rai- fourrages 2018 dépréciée (les analyses tuberculose (dépistage, biosécurité, ges- sons : affichent notamment -6 % sur les valeurs tion des mouvements…). - un excédent pluviométrique inédit du- UF et de -13 % sur la valeur MAT par rap- port aux foins 2017), une hétérogénéité Forte hausse de certains postes rant tout le printemps n’ayant épargné de charges aucun territoire. Les écarts de cumul de accentuée des rendements en maïs se- pluie à la normale variant ainsi de +25 % lon les contextes pédoclimatiques et les périodes de semis (avec une perte esti- En hausse de près de 3 % sur les 12 der- (Vic-Bilh), +50 % (coteaux du Pays niers mois, l’indice IPAMPA des systèmes Basque) à 66 % (Piémont béarnais) mée de 50 % par rapport aux rendements 2017 sur la moitié de la sol). La complé- bovins viande résulte de la progression - un « coup de chaud » au milieu de l’été, mentation des animaux à l’étable sera in- très importante des coûts de l’énergie et avec un écart aux normales trentenaires dispensable, et conditionnera en grande de ses dérivés de 1,5 °C en juillet et 0,9 °C en août (sta- partie la fertilité et la productivité des (+ 18 % carbu- tion de Pau-Uzein) troupeaux sur la prochaine campagne. rants et + 9 % engrais) et plus Les incidences sur les systèmes allaitants Tuberculose : la pression sanitaire modérée du sont lourdes avec des effets déjà experti- s’accroît, la profession se mobilise prix des ali- sés par le réseau de références INOSYS ments achetés d’Aquitaine : des retards conséquents sur Avec le nouveau déploiement de la pro- et des services la mise à l’herbe, avec une surconsom- phylaxie, augmentation du nombre de (+5 %). • 14
Vous pouvez aussi lire