CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 2018 - PALMARÈS ET TRAVAUX DE LAURÉATS

 
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CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 2018 - PALMARÈS ET TRAVAUX DE LAURÉATS
CONCOURS NATIONAL
   DE LA RÉSISTANCE
ET DE LA DÉPORTATION
         2018

  PALMARÈS ET TRAVAUX
      DE LAURÉATS
CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 2018 - PALMARÈS ET TRAVAUX DE LAURÉATS
CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 2018 - PALMARÈS ET TRAVAUX DE LAURÉATS
Discours de Monsieur le Préfet

Chaque année, la remise des prix aux lauréats du Concours national de la Résistance et de la déportation est
un moment particulier d’émotion.

Émotion, car il est très rassurant de constater que la jeunesse que vous représentez n’est pas indifférente aux
leçons du passé, ce qui nous autorise à pouvoir être confiants en l’avenir.
Émotion, car elle est naturelle lorsque nous avons la joie et l’honneur d’être en présence de grands témoins
de notre histoire.

Je suis heureux, pour notre République, pour la Mémoire de celles et ceux qui ont péri sous l’oppression et
la barbarie, mais aussi pour celles et ceux qui se sont battus pour y survivre, de vous voir aujourd’hui réunis.
J’éprouve également une grande satisfaction à observer la participation toujours importante des collégiens
et des lycéens à ce concours, qui participe au devoir de mémoire.

Créé officiellement en 1961 par Lucien Paye, ministre de l’Éducation Nationale, à l’initiative d’associations,
et particulièrement de la Confédération nationale des Combattants Volontaires de la Résistance, le Concours
National de la Résistance et de la Déportation est le premier concours scolaire organisé chaque année.
Il a pour objectif de transmettre aux jeunes générations la mémoire de la Résistance et de la Déportation et
les valeurs d’engagement, de liberté et de fraternité que porte cette histoire.
C’est un des concours scolaires les plus anciens et les plus fédérateurs.

Cette année, vous avez été invités à réfléchir et à travailler sur le thème « s’engager pour libérer la France ».

S’engager pour libérer la France, c’est d’abord refuser l’occupation de la France – par les Allemands au
Nord et les Italiens au SudEst – et la politique de collaboration de l’État français.
C’est considérer que la défaite n’est pas définitive.
C’est ne pas se résoudre au pessimisme quand les forces de l’Axe semblent aller de succès en succès. C’est
lutter contre toute forme de complicité entre les autorités allemandes et françaises.
C’est agir en France malgré une répression de plus en plus brutale.
C’est être prêt à prendre des risques de plus en plus grands, face à des adversaires de plus en plus résolus.
C’est combattre pour la vie mais c’est aussi être prêt au sacrifice ultime pour permettre à ceux qui survivront
de vivre dans un pays libre.

S’engager pour libérer la France, c’est aussi rejoindre la France libre qui poursuit le combat aux côtés des
Alliés.
C’est intégrer les unités des Forces françaises libres, sur tous les théâtres d’opération.
C’est, parallèlement, agir en France même, individuellement puis collectivement, de manière de plus en
plus structurée et organisée.
C’est répondre à l’occupant allemand et à l’État français sur tous les terrains, de la presse clandestine à la
lutte armée, en passant par le sauvetage ou le renseignement.
C’est, enfin, soutenir la France combattante qui rassemble par étapes l’ensemble des hommes et des femmes
qui luttent pour le retour de la liberté.

La libération de la Corse en 1943 ravive l’espoir de voir l’ensemble de la France libérée.
Les premiers mois de 1944 sont marqués par la montée en puissance de la Résistance, plus importante en
nombre et mieux armée, malgré les coups portés par ses adversaires.
L’espoir d’une libération prochaine favorise la mobilisation de la population et la préparation de l’insurrection
nationale. Les débarquements alliés en juin puis en août 1944 – dans lequel les forces françaises ont un
poids considérable – permettent, avec l’appui de la Résistance intérieure, de repousser l’occupant allemand,
de mettre un terme au régime de Vichy et de rétablir la République.

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CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 2018 - PALMARÈS ET TRAVAUX DE LAURÉATS
La libération du territoire national ne marque pas la fin de l’engagement et les soldats de l’armée française
continuent à se battre.
Il s’agit de réduire les dernières poches encore aux mains de l’ennemi en France et de vaincre de manière
définitive l’Allemagne nazie sur son propre sol.
Nombre de résistants de l’Intérieur décident alors de s’engager dans l’armée française afin de prolonger le
combat jusqu’à la victoire finale.

Je veux, aujourd’hui, rappeler les principes de dignité de l’homme en préambule de la constitution du 27
octobre 1946 :

« Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d’asservir et de
dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction
de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les
droits et libertés de l’homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes
fondamentaux reconnus par les lois de la République. »

La Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le
10 décembre 1948 reprend cette notion en ces termes :

« Article 1 : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison
et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

Article 2 : Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamées dans la présente
Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion,
d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de
toute autre situation. »

Néanmoins, c’est vous, jeunes gens, aujourd’hui, qui avez les honneurs de nous tous, de vos parents présents,
de vos enseignants et chefs d’établissements qui peuvent être fiers de vous.

Je tiens personnellement à vous féliciter sincèrement.

Pour conclure, et avant de procéder à la remise des prix décernés en reconnaissance de la qualité de votre
travail, je tiens également à remercier et à féliciter :

      •   tous les élèves qui ont participé et qui n’ont pas été récompensés,
      •   les fondations de la Résistance et de la Déportation, et toutes les associations et collectivités,
          qui fournissent soutien matériel, documentation et mécénat pour la bonne organisation de ce
          concours,
      •   les professeurs ainsi que les documentalistes qui ont accompagné et guidé les élèves dans leur
          travail,
      •   les membres du jury départemental, les services académiques de l’éducation nationale et de
          l’ONACVG de la Marne.

Enfin je renouvelle mes remerciements aux anciens résistants et déportés pour leur présence parmi nous.

                                                                              Denis CONUS
                                                                              Préfet de la Marne

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CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 2018 - PALMARÈS ET TRAVAUX DE LAURÉATS
Discours de Monsieur l’Inspecteur d’Académie

Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour la remise des prix du Concours national de la Résistance et de
la Déportation 2018, ayant cette année pour thème : « S’engager pour libérer la France ». À votre invitation
Monsieur le Préfet, se rassemblent en Préfecture les acteurs de ce Concours, soyez-en très sincèrement
remercié.

Ce temps fort vient conclure une année riche pour les élèves, ils ont œuvré dans la convergence de trois
démarches. Tout d’abord l’étude scientifique des faits historiques, puis une dimension didactique, adossée
aux programmes et au parcours citoyen. Enfin une démarche pédagogique, permettant de dégager des
approches nouvelles, de favoriser le travail d’équipe.

Depuis l’année dernière les élèves peuvent concourir dans quatre catégories :

Cette année 377 élèves, provenant de onze collèges et huit lycées ont participé.

Soyons fiers de cette session : en effet c’est cent candidats de plus qui ont concouru dans l’une des catégories,
essentiellement sur les travaux collectifs, qui trouvent naturellement leur place dans les enseignements
pratiques interdisciplinaires du collège.

Les travaux du concours seront notamment valorisés dans notre département par leur publication dans la
revue éditée par l’AFMD Marne.

Participer au Concours National de la Résistance et de la Déportation est une démarche d’engagement des
enseignants et des élèves. C’est le fruit d’un long travail commun mené avec les témoins, les résistants et les
déportés, malheureusement de moins en moins nombreux ; mais ils ont laissé, à travers leurs témoignages
écrits, enregistrés, filmés, la possibilité de travailler et de faire mémoire.

Le concours offre aux élèves l’opportunité d’approfondir leurs connaissances sur certains aspects
fondamentaux de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale, ainsi que de réfléchir à leur engagement civique
présent et futur.

Le réseau Canopé offre aux enseignants outils et ressources pour conforter leur projet. Cette année, une
formation a été organisée au Mémorial du général de Gaulle. Philippe Oulmont, auteur d’une biographie sur
Pierre Denis, « Français libre et citoyen du monde », publiée en 2012, a donné une conférence, complétée
par un travail en atelier et la découverte de l’exposition réalisée par les professeurs responsables du
service éducatif du Mémorial : « Pierre Denis, alias « Rauzan », des finances de la France Libre à l’aide au
développement ».

Revenons sur le sujet de cette année : « S’engager pour libérer la France ».

Les sujets concernant la Résistance alternent avec ceux consacrés à la Déportation. Depuis la création
du concours en 1961 de nombreux aspects de la Résistance ont été mis en lumière. Quelques exemples
permettent d’en saisir la diversité :

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CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 2018 - PALMARÈS ET TRAVAUX DE LAURÉATS
•   sur la variété des acteurs « Les femmes dans la Résistance », « les Jeunes dans la Résistance »,
              « Résistance et monde rural » … ;
          •   ou bien encore sur les formes de Résistance « L'aide aux personnes persécutées et pourchassées »,
              « Communiquer pour Résister », « Résister par l'art et la littérature » ;
          •   mais également les mouvements « Les Forces Françaises Libres », « Les maquis », « La Résistance
              intérieure » …

    Logiquement, la figure emblématique du général de Gaulle y occupe une place essentielle.

    Le sujet de ce jour est complexe, il nécessite de porter un regard sur tous les différents aspects de la
    Résistance. Il a amené les élèves avec leurs professeurs à s’interroger, à poser un questionnement historique :
    quel engagement ? sous quelles formes ? en suivant quels chemins ? quelle libération et de qui : des
    Allemands, de Vichy, des Français eux-mêmes ?

    Point de personnage connu, le thème mettait l’accent sur ces hommes et ces femmes qui ont fait la Résistance
    au quotidien, dans nos villes, dans nos campagnes, à l’usine ou dans l’administration, dans un mouvement.

    Ils ont rejoint la France Libre poursuivant ainsi le combat aux côtés des Alliés. Les actions sont multiples :
    fabrication de faux papiers, sabotage, harcèlement de l’occupant, sauvetage d’aviateurs alliés, protection
    d’enfants juifs, prise des armes pour combattre l’ennemi en France et en Afrique.

    À travers la variété des acteurs, des parcours et des actions de la Résistance, les élèves ont pu découvrir
    le temps de la décision, de l’action et du combat que Tristan Lecoq, inspecteur général de l’Éducation
    nationale, président du jury national des correcteurs du concours, a défini dans le dossier pédagogique
    distribué à tous les élèves.

    Le sujet « S’engager pour libérer la France » amène également les élèves à prendre conscience que s’engager
    possède une dimension de risque, celui de perdre notre bien le plus précieux, notre vie !

    Cette détermination résonne encore aujourd’hui, en témoigne le sacrifice, le 23 mars dernier, du colonel
    Arnaud Beltrame, qui, comme l’a rappelé le Président de la République, a donné sa vie, parce que « rien
    n’est plus important que la vie d’un concitoyen », a accepté de « mourir pour que vivent des innocents ».
    Les résistants et résistantes ont su prendre leur responsabilité pour défendre la seule Liberté, nous leur en
    sommes éternellement redevables. Souvenons-nous toujours de leur choix qui alla jusqu’au don de leur vie.

    S’engager pour libérer la France, c’est redonner à son pays, à ceux qui y vivent, un bien précieux : Liberté.
    La liberté, il a fallu la conquérir et il faut la défendre en permanence. Le concours dont le but est de
    perpétuer chez les jeunes générations la mémoire de la Résistance et de la Déportation pour s’en inspirer
    aujourd’hui, s’inscrit pleinement dans la démarche d’éducation à la citoyenneté.

    Dans de nombreuses copies les élèves ont souligné le sacrifice consenti par les résistants, la butte des
    Fusillés est là, comme un phare face au temps, pour nous le rappeler. Un élève note « ils sont de vrais
    exemples, ce sont des personnes qui ont donné leur vie pour les autres, qui n’ont rien abandonné et qui ont
    su faire preuve d’un courage sans faille ».

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CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 2018 - PALMARÈS ET TRAVAUX DE LAURÉATS
Par l’étude de cette période, le concours permet aux élèves de réfléchir sur les valeurs républicaines. Il
vient enrichir leur réflexion pour construire leur vie de futur citoyen, attaché au respect de soi et d’autrui,
en s’appuyant sur l’exemple des résistants engagés pour défendre les valeurs de notre société démocratique
et républicaine.
Comme le précise un autre élève : l’engagement permet de donner un sens à son action, « d’effacer les
divergences, de se concentrer sur un idéal à atteindre […] de vouer son existence à quelque chose auquel
on croit, s’engager c’est aussi espérer ».

Chers élèves en vous inscrivant au concours, plus encore en devenant lauréat, vous devenez encore plus un
défenseur de la justice, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Je vous demande, à chacun d’entre vous,
d’être toujours acteur des idéaux qui nous animent, de les porter haut en tout temps, en tous lieux, en vous
engageant !
Pour finir, je souhaite remercier encore Monsieur le Préfet et ses services, les enseignants, les chefs
d’établissements, les associations, les parents, Monsieur Rochedix et M. Druet, ainsi que les services de la
DSDEN, bref tous ceux qui ont permis à ce magnifique concours de se dérouler, comme toujours, dans une
grande qualité.
Merci à vous tous !

                       Jean-Paul Obellianne
                       Inspecteur d’académie Directeur académique des services de l’Éducation nationale

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CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 2018 - PALMARÈS ET TRAVAUX DE LAURÉATS
En éditant ce palmarès du Concours National de la Résistance et de la Déportation, l’Association des
        Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation entend promouvoir ce concours auquel elle est
        profondément attachée.

         Je veux d’abord remercier Monsieur l’Inspecteur d’Académie, Directeur Académique des Services de
        l’Éducation Nationale et les Inspecteurs pédagogiques régionaux d’histoire-géographie qui nous ont permis
        de réaliser cette édition.

         Vous trouverez dans ce livret les copies des lauréats marnais dont les travaux ont été retenus pour le jury
        académique. Il s’agit des devoirs individuels des collégiens et lycéens qui ont concouru sur le thème de
        l’année passée : « S’engager pour libérer la France ».

         Cette année, grâce à M. Druet, nous avons pu y joindre la reproduction photographique de quelques travaux
        réalisés en groupe : par la qualité de leur information et l’originalité de ces productions, ils témoignent de
        l’écho que ce thème a trouvé auprès des jeunes auxquels j’adresse mes plus vives félicitations. Guidés et
        conseillés par leurs professeurs dont on ne soulignera jamais assez la compétence et le dévouement, ils ont
        produit des travaux remarquables que la publication de cette brochure a voulu mettre en lumière.

        377 collégiens et lycées ont concouru en 2018, en sensible progression par rapport à 2017 ; 45 ont été
        récompensés lors de la cérémonie officielle en Préfecture de la Marne par des ouvrages traitant de la
        Résistance et de la Déportation. Ils ont en outre participé, à l’invitation de l’Office National des Anciens
        Combattants et Victimes de Guerre, à un voyage à Colombey les Deux Églises.

        Les témoins sont aujourd’hui très rares ; mais la mémoire de la Déportation doit perdurer, s’approfondir par
        l’enseignement de l’Histoire que vous dispensez. Notre association peut vous apporter tout le soutien que
        vous souhaiteriez.

                                                                             Hélène LEBREC
                                                                             Présidente de l’AFMD 51

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Liste des lauréats du CNRD 2018

Rédaction d'un devoir individuel lycée

  Etablissement         Ville              Eleve                   Professeur
  Lycée M. Chagall      REIMS              CAILLEZ Garence         M. F. FOY

  Lycée Jean XXIII      REIMS              BOUARFA Fairouz         Mme V. COLOMBO-GRAUX
                                                                   Mme A. LEGENVRE

  Lycée Jean Jaurès     REIMS              BERSILLON Anatole       M. C. BUTEAU
                                           GUYOT Charles
                                           HUMBERT Camille
                                           LANNEZ Grégory
                                           LE HINGRAT Mirabelle
                                           LOEFFLER Flavie
                                           MARCHAND Corentin
                                           MONNEY Léa

Rédaction d'un travail collectif lycée

  Etablissement         Ville              Eleve                    Professeur
  Lycée F. Ozanam       CHÂLONS en         MOUY Morgane             M. M. BERALDIN
                        CHAMPAGNE
                                           GLUSZKOWSKI Clara

Rédaction d'un devoir individuel collège

 Etablissement          Ville              Eleve                    Professeur
 Collège Y. Lundy       AŸ                 ANDRIEUX Lilou           Mme F. DHERSE
                                           DERVIN Solène
                                           EMPEREUR Candice
                                           HENNEQUIN Pierre-Hugo
                                           LANGLOIS Alice
                                           LELARGE M. Charlotte
                                           MARNIQUET Ambre

Collège J. Monnet       ÉPERNAY            ARULAMPALAM Kadesh       M. E. ODANT
                                           AUBRY Julie
                                           LAUNAY Thimothé
                                           RINVILLE Clara

Collège F. Legros       REIMS              HEBERT Chloé             Mme L. MANGEARD
                                           HUON ÉThan

                                                                                      9
CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION 2018 - PALMARÈS ET TRAVAUX DE LAURÉATS
Rédaction d'un travail collectif collège

  Etablissement           Ville                    Eleve                         Professeur
  Collège St-Étienne      CHÂLONS en               ANTUNES Emma                  Mme É. LÉCUYER
                          CHAMPAGNE
                                                   ARNOULT Sophie
                                                   BRET Mélissa
                                                   CELADINI Chiara
                                                   CHARABIE Auréline
                                                   COURROUX Léa
                                                   DUPONCHEL Axelle
                                                   FILALI Maxime
                                                   GÉRARD Léna
                                                   HEIOB Isaac
                                                   LANGE Antoine
                                                   MAURICE Maxance
                                                   NICAISE Zathis
                                                   PATIN-VALENTIN Chloé
                                                   PHILIPPE Léna
                                                   RAPIN Léa

 Collège Jean Moulin      SAINT-MEMMIE             DOMANGE Maélie                Mme I. SIMON
                                                   HANCE Hannah
                                                   PALUSSIERE Baptiste
                                                   THOMAS Justine

En gras le nom de l’élève dont le travail a été retenu pour le jury national.

En italique, les noms des élèves dont les travaux sont reproduits dans cette brochure.

10
Thème de la session 2018 :
                      « S’engager pour libérer la France »

SUJETS DU DEVOIR INDIVIDUEL, CLASSES DE TROISIÈME

Première partie : rédiger
En vous appuyant sur des exemples précis, montrez quelles ont été les raisons et les formes de l’engagement
d’hommes et de femmes dans leur lutte pour libérer la France (1940-1945).

Deuxième partie questions sur un document

       « Vive le 11 novembre 1941 »
       Collection Musée de la Résistance nationale / Champigny
       Tract du Comité du Front national de la jeunesse française diffusé en novembre 1941

Notes :
• Le Front national est un mouvement de la résistance sans lien avec le parti politique actuel
• « L’Étoile » : fait référence à la place de l’Étoile à Paris avec en son centre l’Arc de Triomphe

Questions :
1. Donnez la nature de ce document, sa date et ses destinataires
2. Relevez les symboles utilisés et expliquez leur sens
3. Citez des éléments écrits du document incitant à un engagement total de la jeunesse. Justifiez vos choix.
4. Montrez en quoi ce document est également porteur d’un message d’espoir.

Troisième partie : production personnelle
Expliquez en quoi l’exemple d’engagement d’hommes et de femmes entre 1940 et 1945 pour libérer la
France peut vous donner l’envie de vous engager concrètement aujourd’hui.

                                                                                                               11
COPIES PRIMÉES

     Partie 1
     Après l’armistice et le début de la collaboration du régime de Vichy et de l’Allemagne en 1940, de
     nombreux individus se sont impliqués, engagés puis rebellé contre cette décision. Les raisons et les formes
     d’engagement sont-elles identiques ?

     Beaucoup de résistants se sont engagés contre la collaboration de l’État français, et sa traîtrise. En effet,
     certains sont attachés aux valeurs républicaines françaises ainsi qu’à ses libertés ; et ils sont prêts à combattre
     comme leurs parents pour les récupérer. Ils n’acceptent pas cette défaite qui les prive de leurs droits ainsi
     que d’une justice et d’une égalité pour chacun d’eux. Lucie Aubrac, un professeur d’histoire- géographie, a
     décidé de résister pour l’anéantissement des idéologies racistes de l’État français dont son entourage a été
     touché (par exemple la directrice de son école qui a été révoquée parce qu’elle était juive). Lucie Aubrac
     a été élevée dans un environnement qui ne voulait plus de guerre et de combat, elle opte donc pour des
     idées pacifistes et humanistes. Certains luttent aussi pour des raisons personnelles, le refus de travailler
     obligatoirement en Allemagne (STO) en fait partie. Ou encore les réfugiés exilés qui continuent de lutter.
     Mais cette grande partie de résistants se serait-elle révoltée si elle n’avait pas été contrainte au travail forcé ?
     Demeurait-il en eux une part de patriotisme ou était-ce seulement pour des raisons personnelles ?

     D’autres sont aussi devenus résistants en refusant des annexions de territoires (comme l’Alsace) ou encore
     pris d’une haine flagrante pour les Allemands. En dernier exemple, je prendrai Jean Moulin, résistant
     symbolique de la seconde guerre mondiale. Après avoir été congédié de l’administration pour un refus
     d’accuser des Sénégalais de crimes imaginaires inventés par les Allemands, il est sur le point de se suicider
     quand il décide finalement de rejoindre le général De Gaulle à Londres en 1941. Il s’est donc inséré dans la
     Résistance par pur patriotisme et pour la défense de ses administrés restés en France.

     Deux moyens et organisations de Résistance sont mis en place à la suite de l’appel du général De Gaulle qui
     incite les Français à se battre et à refuser cet armistice. Les FFL (Forces Françaises Libres) sont installées
     à Londres ; les Alliés et les colonies françaises visent à intervenir pour libérer la France. Des scientifiques
     et des ouvriers se rendent à Londres à la demande du général De Gaulle pendant que les FFI (Forces
     Françaises de l’Intérieur) se soulèvent sous différentes formes, à différentes échelles et intensités. Certains
     s’informent par la BBC ou par des journaux clandestins comme Combat ou Libération-Sud de Raymond et
     Lucie Aubrac. En effet ce dernier s’organise pour le diffuser clandestinement dans toute la France, après son
     évasion à l’aide de sa femme. A la suite de cela, de nombreuses évasions sont réalisées lors des transferts
     en attaquant les camions. D’autres attaques au cocktail Molotov sur les blindés seront pratiquées par les
     militants politiques qui refusent la rupture du pacte germano-soviétique par Hitler. Des sabotages, des
     attentats sont produits par des réfugiés dirigés par Manouchian, mais ils sont dénoncés et affichés comme
     « l’armée du crime ». Jean Moulin quant à lui a déjà agi lors de l’aide aux républicains espagnols, il rejoint
     donc le général De Gaulle à Londres qui lui demande de regrouper tous les maquis et tous les réseaux
     dans le CNR (Conseil National de la Résistance). Après un parachutage à Lyon, il réussira sa mission
     avec honneur puisqu’il sera arrêté, torturé puis tué sans avoir rien dénoncé. Les jeunes refusant le STO
     seront eux regroupés dans les maquis où ils manieront les armes. Ils agissent sous la forme de guérilla et
     d’attentats : ils deviennent quelque part des assassins, le « Chant des partisans » le démontre bien en citant
     de nombreuses armes. Enfin des actes de rébellion moins conséquents : chanter a Marseillaise, symbole de
     la république française, en pleine rue ; manifester les jours de fête nationale ... Tous ces actes sont pratiqués
     dans la clandestinité la plus totale, d’où l’attribution de pseudonyme à chaque membre. La propagande a
     aussi joué un rôle ainsi que les tickets.

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La résistance a beaucoup œuvré durant la seconde guerre mondiale et a fortement influencé la délivrance de
la France, plus particulièrement de la capitale française. À la capitulation allemande, le retour des valeurs
républicaines s’est fait ressentir par l’arrivée provisoire de De Gaulle au pouvoir.

Partie 2
1/ Ce document est un tract du Comité du Front National, diffusé en novembre 1941 et destiné à tous les
jeunes Français et jeunes françaises, résidant à Paris, les étudiants, les lycéens ...

2/ Sur le tract, différents symboles sont utilisés :
     • Le drapeau français bleu, blanc et rouge qui représente bien évidemment la République française.
     • L’Arc de triomphe abritant la flamme du soldat inconnu représentant tous les enfants morts pour la
     France et jamais retrouvés ni identifiés.
     • La croix gammée qui est fracturée à cause du poids de l’homme qui s’y appuie. Cela signifie qu’ils
     sont plus forts que les Allemands et qu’il faut se rebeller pour les anéantir, c’est l’engagement
     contre le nazisme.
     • Le 11 novembre 1941, jour de l’armistice de la première guerre mondiale ; il est sous-entendu qu’il
     faut réitérer cette victoire, symbole d’espoir.
     • La carte de la France représentant le territoire français qui leur appartient et qu’il ne faut pas céder
     aux Allemands
     • L’homme qui brandit le drapeau représente aussi le tableau de Delacroix la liberté guidant le peuple
     qui lui représente une femme guidant le peuple.

3/ Je choisis :
      • « Venger nos morts » car la jeunesse se rappelle ce qui s’est passé en 14-18, et remercie ses ancêtres.
      • « Le serment », ils promettent de rester jusqu’au bout pour défendre la France et lutter contre
      l’envahisseur.
      • « Jurons », ils sont totalement impliqués et engagés pour défendre la Patrue.

4 / Ce document incite les jeunes à se rebeller et leur promet que tout n’est pas perdu, que l’Allemagne est
plus faible que les valeurs de la République. Ils ont l’occasion de faire des actes décisifs et concrets.

Partie 3
Les résistants, durant la seconde guerre mondiale, sont pour moi un modèle : ils ont jusqu’au bout défendu
des valeurs telles que l’égalité, la fraternité et la liberté que nous, en France, possédons et exploitons. Ils
ont su faire preuve de courage afin de défendre les valeurs de la déclaration des droits de l’Homme et du
Citoyen.
Depuis cela, tout le monde connaît d’autres figures de paix et d’égalité qui ont également changé diverses
choses : le mahatma Gandhi, Nelson Mandela ou encore Martin Luther King. Même après l’implication de
ces personnes dans l’évolution de l’égalité et de la paix dans le monde, de nombreuses inégalités persistent
encore, des minorités sont expulsées ou encore exterminées par la guerre ou victimes de calomnies qui
opposent les peuples. C’est pour cela que je désire intégrer une ONG comme le UNHCR pour m’occuper
des migrants victimes de toutes les horreurs planétaires et qui, chaque jour, n’ont pas de toit ni de nourriture.
Même si, seule, je ne changerai pas énormément la situation, c’est en s’y mettant tous que l’on fera avancer
le monde et que l’on favorisera un monde meilleur, tout en se remémorant les actions de nos congénères
qui se sont battus pour obtenir les valeurs qui font ce que la France est aujourd’hui, un pays sécurisé, de
droits, de valeurs, de paix et il serait important, dans le monde dans lequel on vit, de transmettre ces valeurs
à chaque pays de la planète.

Clara RINVILLE
Collège Jean Monnet d’Épernay

                                                                                                                    13
Voici par ailleurs les troisièmes parties de copies primées

 Ces hommes et ces femmes se battaient contre la dictature et la cruauté allemande pour promouvoir la
 liberté et la tolérance. Ils ont déjoué les interdits et affronté la mort pour offrir un avenir meilleur à leur pays
 et défendre leurs convictions. Malgré leurs différences d’opinions politiques, religieuses, et quels que soient
 leur âge, leur sexe et le coin de France d’où ils venaient, ils ont réussi à s’unir et à sauver la République,
 malgré la peur de la mort et la tristesse due à la perte des proches, emportés par la cruauté des Allemands.
 Pour moi, tout cela prouve que la paix est possible. Nous sommes dans une période de méfiance, de peur.
 Au lieu de détester, on devrait s’unir et arrêter de rejeter la faute sur nos confrères. Face à ceux qui veulent
 nous faire courber l’échine, il faut se battre. Le combat sera dur, on y laissera des plumes, mais c’est
 nécessaire. Combien de personnes n’osent pas s’engager pour des causes aussi importantes que l’écologie,
 le droit des femmes, la protection animale, à cause du jugement des autres, de ceux qui ne comprennent pas
 que le monde a changé et qu’il faut savoir vivre avec son temps. Combien d’autres n’osent pas être eux-
 mêmes à cause de la peur du rejet ? Qui peut se permettre de juger quelqu’un sur ses origines, ses goûts
 vestimentaires ou simplement son attitude ? Personne n’en a le droit. On doit apprendre à vivre ensemble.
 S’il faut crier plus fort pour se faire écouter, je le ferai. S’il faut se dresser face au reste du monde pour faire
 bouger les choses, je le ferai aussi. Tout est possible, il faut juste y croire. Oui, je rêve d’un monde pacifié,
 où on peut être soi-même sans être traité comme un pestiféré. Mais ce n’est pas toute seule que j’y arriverai.
 Je dois continuer à écrire, continuer à convaincre les gens, continuer d’y croire. Cat si en 1940 il y avait
 des gens qui croyaient en la libération, pourquoi, en 2018, n’y aurait-il personne pour croire à la paix et à
 la tolérance ?
 Et même si je suis seule à y croire, ce n’est pas grave. Et même si à la fin de ma vie j’ai échoué, j’aurai au
 moins essayé. Peut-être même que mes enfants et petits-enfants seront inspirés et continueront mon action.
 Mais pour l’instant, j’ai encore le temps d’agir. Agissons avant que notre monde s’écroule ou que l’humanité
 se détruise. Les résistants ont écrit un morceau de l’Histoire, mais c’est à nous de rédiger la suite.

 Lilou Andrieux
 Collège Yvette Lundy d'Aÿ

 L’engagement des hommes et des femmes entre 1940 et 1945 pour libérer la France me donne envie de
 m’engager concrètement aujourd’hui. En effet, de nos jours, il y a encore des guerres au Moyen-Orient
 (la Syrie et l’Irak) qui font des ravages avec plusieurs milliers de morts. Dans certains pays il y a encore
 des dictatures, comme par exemple la Russie de Poutine ou la Corée de Kim Jung Un, qui éliminent leurs
 opposants pour rester au pouvoir. Cela m’énerve plus que tout en pensant qu’il y a toujours des dictatures et
 des guerres encore aujourd’hui. Heureusement il y a des personnes qui luttent pour la paix et l’indépendance
 (par exemple Gandhi et Mandela). Grâce à des personnes comme eux, nous pouvons vivre dans un pays
 libre, avec beaucoup de liberté. Je les remercie.

 Kagesh Arulampalam
 Collège Jean Monnet d'Épernay

14
Les actions des Résistants furent un sacrifice pour notre liberté. Ces hommes et ces femmes ont risqué leur
vie pour garantir la nôtre. Leur engagement pour la libération me donne envie, à moi aussi, de risquer ma
vie pour délivrer les peuples de la dictature.
Je suis poussée par de nombreuses raisons à m’engager.
Étant fortement attachée aux valeurs républicaines, je ne peux tolérer à quel point les dictatures ne respectent
ni l’égalité, ni la liberté, ni la fraternité. Dans certains pays comme la Corée du nord, les libertés individuelles
et collectives sont inexistantes.
Je suis également totalement révulsée par les violations des droits de l’Homme. De nombreuses dictatures
pratiquent la torture ou laissent le peuple mourir de faim ou de soif. Au Venezuela, des milliers de personnes
décèdent à cause du manque d’eau et de nourriture.
Pour finir, je pense que le sacrifice de mes ancêtres doit être honoré, et que je dois donc persévérer dans les
efforts pour obtenir la paix et la liberté.
Pour contribuer à l’effort, j’utilise le journalisme. Les articles de mon blog informent mes condisciples de
la situation d’autres pays. Je prêche la liberté auprès de mes camarades.

Julie Aubry
Collège Jean Monnet d'Épernay

                                                                                                                       15
SUJETS DU DEVOIR INDIVIDUEL, CLASSES DE LYCÉE

     En vous appuyant sur les documents ci-dessous et sur vos connaissances personnelles, vous étudierez les
     diverses formes qu’a pu prendre l’engagement pour la libération de la France et les idéaux qu’il incarne. En
     quoi ces exemples vous aident-ils à définir ce que peut être l’engagement pour vous aujourd’hui ?

     Documents :
      Document 1      Enquête 1
                      Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous engager dans les FFL ?
                      % calculé pour 452 Français libres
                      Restaurer l’indépendance de la France                                        33,5%

                      Laver la défaite de 1940                                                     19%

                      Pour De Gaulle                                                               16%

                      Contre le nazisme                                                            10%

                      Contre l’Allemagne                                                           9,8%

                      Pour la République et la démocratie                                          6,1%

                      Contre Vichy                                                                 2,4%

                      Par contrainte                                                               0%

                    Source : Jean-François MURACCIOLE Les Français libres.
                    L’autre Résistance. Taillandier, 2009, p. 202.

      Document 2

                    Tract typographié au plomb. Env. 11 x 4,5 cm. (Rés. G. (V-23) fo 578).

     Forces unies de la jeunesse patriote. Comité F.U.J.P. (Jeunes des Mouvements Unis de la Résistance, Jeunes
     Communistes, Jeunes Chrétiens Résistants, Front Patriotique de la Jeunesse, Union des Étudiants Patriotes,
     Union des Jeunes Juifs). Lyon [postérieur à octobre 1943].

     Source : tracts et papillons clandestins de la Résistance, papiers de l’urgence.
     http://resistance.editionsartulis.fr/
     Avec le concours de la Direction de la Mémoire, du patrimoine et des Archives, une direction du secrétariat
     général pour l’administration de Ministère de la Défense.
16
COPIES PRIMÉES

Juin 1940 marque le début de l’humiliation pour la France et son peuple. C’est la débâcle de l’armée
française, renommée dans le monde entier, elle s’est fait écraser par les Allemands. S’ensuit un exode massif,
les familles cherchent à fuir l’armée allemande, ce climat de peur. S’ensuivent cinq années d’arrestations,
de tortures, et d’exécutions, jusqu’à la Libération.
L’offensive allemande a fait s’effondrer le gouvernement de la IIIe République, à ce moment-là présidé par
P. Reynaud. L’appel à « cesser les combats » du 17 juin 1940 par Pétain a des conséquences désastreuses :
1,8 million de soldats sont faits prisonniers. C’est alors que l’on voit apparaître des actes isolés contre
l’armée d’occupation et le gouvernement de Vichy. C’est le début de la Résistance.
« Mal nommer les choses, c’est apporter du malheur au monde ». Mais alors, qu’est-ce que l’engagement
et ses raisons ?
Il serait intéressant d’étudier la Résistance en elle-même, ainsi que les motivations de ces personnes. Pour
terminer, je donnerai ma propre définition de l’engagement.

Tout d’abord on peut couper la Résistance en deux parties : intérieure et extérieure.
La première se manifeste par de petits actes de rébellion, puis peu à peu les différents résistants vont
s’organiser entre eux afin de former des mouvements. Généralement les mouvements de la Résistance
s’organisent autour d’un organe de presse. Par exemple dans la zone sud on avait Franc-Tireur, Combat,
Libération-Sud. Même s’il leur était difficile de s’entendre, ils poursuivaient dans un même but : la libération
de la France. C’est pour elle que l’on va voir en zone sud la cohabitation de trois grands mouvements :
le M.U.R. (Mouvements unis de la Résistance). La résistance intérieure possédait un vaste réseau de
communication.
La résistance extérieure est née à l’initiative de Charles de Gaulle. Il était totalement contre l’armistice et
Pétain, pour lui la meilleure option était de continuer la guerre en Afrique en s’aidant de l’Empire. Mais son
principal appui, P. Reynaud, a démissionné et a laissé sa place à Pétain. Ce dernier signe le 22 juin 1940 un
armistice à Rethondes. C’est le début de la Collaboration avec les Allemands. C. de Gaulle décide de partir
en Angleterre afin de bénéficier de l’appui de Churchill (premier ministre de l’époque). Là-bas il va former
un gouvernement militaire de la France Libre. Événement historique : 18 juin 1940 De Gaulle appelle à la
résistance, demande aux ingénieurs de venir le rejoindre. Son appel eut peu d’écho, mais peu à peu les rangs
ont grossi. En même temps, Pétain change la constitution, acquiert les pleins pouvoirs.
Ces deux résistances ont besoin l’une de l’autre : la France libre manque de contacts et la résistance intérieure
manque d’armes et de moyens techniques. De Gaulle envoie Jean Moulin avec la mission de rassembler
les différents mouvements de résistance afin de n’en faire qu’un. Février 1943 marque la naissance du
C.N.R. (Conseil national de la Résistance) dont la première réunion a lieu le 27 mai 1943. L’année 1943
fut particulièrement difficile pour les résistants à cause de la répression par l’armée d’occupation et le
gouvernement de Vichy. Pétain en va même à les traquer.

Ensuite, il n’y a pas que les hommes qui se sont engagés ; il y avait aussi les femmes. Bien qu’en grande
minorité, elles ont joué un rôle essentiel dans la Résistance.
Par exemple Jeanne Bocquet, une chimiste, fut une des trois femmes parachutées pour des missions de
sabotage. Elle s’est spécialisée dans les explosifs.
Bien qu’il n’y ait eu que six cents femmes dans les F.F.L., on a reconnu leur droit de vote bien avant la
Libération (Alger 1943). Il y avait une majorité de jeunes personnes : elles voulaient s’opposer au Service
du Travail Obligatoire. Ces jeunes hommes occupaient déjà des places importantes dans la Résistance. Des
Polonais, Italiens, espagnols se sont engagés avec un « double objectif » : la libération de la France et de
leur Pays.

                                                                                                                    17
La Résistance française représente 1,5 % de la population. Aux États-Unis, Eugène Houdry a fondé France
     for ever, qui fait appel aux Français expatriés et tente de concurrencer les diplomates de Vichy.
     Les premiers à s’être engagés furent les communistes ; ils étaient des « cibles idéales » ; la rumeur disait
     qu’ils faisaient partie d’un complot judéo-bolchévique.
     L’engagement passait par plusieurs formes. Par exemple, des familles cachaient et hébergeaient des
     prisonniers qui s’étaient évadés, des aviateurs américains, des espions, des juifs, etc. Ils les nourrissaient.
     Condition importante : « l’acceptation » du village, une sorte d’accord mutuel entre eux.
     On faisait passer des renseignements à la France libre : figure majeure, les cheminots. Ils étaient indétectables,
     il était facile pour eux de faire passer des renseignements. Afin de ralentir la réponse allemande lors du
     débarquement de Normandie, on a organisé des missions de sabotage aux quatre coins de la France : Plan
     vert, violet, Tortue. La résistance a travaillé main dans la main avec les Alliés.
     On aidait également les gens à s’enfuir, à rejoindre Londres ; on avait besoin de coiffeurs (pour changer
     l’apparence), de photographes, et de passeurs expérimentés (les contrebandiers). Des artistes s’occupaient
     de fabriquer des faux papiers avec l’aide personnes travaillant dans l’administration.
     Mais l’engagement passe aussi par de petites choses du quotidien : par exemple, à Paris, les habitants
     s’amusaient à porter des vêtements, des accessoires avec les couleurs françaises, des chaussettes rouges, un
     béret bleu ou un pull blanc. Tout le monde se scrutait et cherchait des semblables.
     Il y avait aussi de petites blagues qui étaient lancées à droite et à gauche. L’exemple d’un Parisien qui
     s’amusait à dire aux officiers allemands : « Heil Staline ! ». Le comble de la joie c’était quand ceux-ci
     répondaient « Heil ! » par automatisme.
     On entendait par ci et par là des chansons communistes, surtout du côté des ouvriers. On peut associer les
     ouvriers aux communistes et pour paralyser le système allemand ils ont organisé de nombreuses grèves aux
     effets dévastateurs.

     Ensuite de nombreuses raisons se cachent derrière l’engagement d’une personne.
     Majoritairement, on s’engage par patriotisme. Par exemple H. Carminati aimait profondément son pays et
     ses valeurs ; voyant le programme de Pétain, il n’a pas hésité à s’engager. Il faisait partie de cette génération
     de jeunes qui ont été baignés dans les récits de la première guerre mondiale, l’héroïsme des soldats explique
     l’engagement des jeunes dans la Résistance. Dans le document 1, ils voulaient se détacher de l’humiliation
     de juin 1940.
     Ensuite on a également des raisons politiques : beaucoup d’ouvriers et de jeunes se sont engagés pour
     lutter contre le STO. Également les communistes, par différence profonde d’idéologie. Pétain était comme
     un traître (document 2), tout comme son gouvernement (Laval). C’est la naissance de l’anti-pétainisme.
     Ensuite l’idéologie étant abjecte, elle a suscité une vague d’antinazisme, des fervents opposants à Hitler et
     à ses idées.
     Les étrangers voulaient, par la libération de la France, libérer leur pays.
     Les Églises catholique et protestante ont toujours montré des réserves quant à Hitler et à son programme.
     Bien que ce dernier eût besoin de leur appui pour pouvoir embrigader un plus large public.
     Bien évidemment des juifs se sont engagés, tout comme des communistes ; ils subissaient au triple la
     répression : ils étaient la cible des attaques et des moqueries, des assassinats et des rafles.
     Ce qui est magnifique avec la Résistance, c’est que l’on acceptait sans distinction, socialiste ou communiste,
     homme ou femme. Ils vivaient unis dans cette « paradisiaque période d’enfer ».
     Certains s’engageaient par mépris pour l’Allemagne, une certaine forme de germanophobie.

     Comment définir l’engagement ?
     Pour moi, c’est faire preuve d’un courage incroyable. C’est une prise de conscience par rapport à soi-même
     et aux mondes, aux inégalités.
     Les Résistants étaient seuls, isolés, traqués. Ils étaient dans une sorte d’exil aussi bien intérieur qu’extérieur.
     Ils devaient absolument tout dissimuler, même leur propre identité ; certains coupaient tout lien avec leur
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famille, parce que s’engager c’est mettre son entourage en danger, ainsi que leur vie, mais aussi une déchirure
au niveau des idées politiques. Ils devaient sans cesse s’adapter aux changements, difficiles à supporter.
Mais c’est surtout le sacrifice ultime : en entrant dans la Résistance on sait qu’on a de fortes chances d’être
capturé, torturé, déporté ou fusillé. Mais non, ils ont tout de même voulu se battre pour défendre leurs
valeurs, leurs droits, leur idéologie. 40% des Résistants arrêtés sont décédés. La résistance est un synonyme
de fraternité ; le danger, les missions, les sauvetages rapprochent, tissent des liens. C’est un esprit d’entraide.
Honnêtement, je ne pense pas que j’aurais eu le courage de m’engager. J’entends beaucoup dire « si j’étais
né(e) à cette époque, je me serais sans doute engagé(e) ». Pas moi. L’engagement, c’est de lourds sacrifices,
c’est mettre en danger sa famille. Je n’aurais pas supporté d’être la cause de la mort de mes parents. Tuer
des gens m’aurait marqué à vie.
Alors oui, dire ceci est bien facile, maintenant il faut le faire aujourd’hui.
Les Résistants sont unis dans l’agonie (Louis Aragon). Par contre j’aurais aidé dans les petites choses du
quotidien, pris part à des manifestations (novembre 1940 à Paris).
S’engager, c’est risquer sa vie pour défendre la France et ses valeurs.
Pour conclure, la Résistance est un organisme intérieur et extérieur, qui lutte pour un même but : la libération
de la France, le retour des valeurs, le retour de la démocratie et de la République.
Les résistants étaient issus de tous les milieux, avaient différentes idéologies, différentes religions. Ils
étaient unis, comme une famille.
Grâce à la résistance, les femmes ont été mises en avant, et elles ont obtenu le droit de vote (avant la
Libération, à Alger).
On peut être Résistant et faire des missions de sabotage, des assassinats, ou être résistant et coiffeur.
L’engagement prend plusieurs formes, a plusieurs idéologies, formant une très vaste fresque.
Mais est-ce que les Résistants ont été récompensés à la hauteur de leur sacrifice ?
Non, peu d’entre eux ont été reconnus, beaucoup sont morts dans l’anonymat, peu ont reçu des distinctions,
peu d’argent leur a été donné. Mais ils ne se sont pas plaints, car ils ne se battaient ni pour l’argent, ni pour
la célébrité, mais pour la Liberté.

Fairouz BOUARFA
Lycée Jean XXIII de Reims

« L’information, c’est le début de la prise de conscience » disait Lucie Aubrac, ancienne résistante, lors
d’une interview. En effet, dans une période de doute comme celle que nous traversons aujourd’hui, à
l’ère d’Internet et de la désinformation, la jeune génération se doit de savoir cerner ce qu’est le véritable
engagement. Bien que différent de celui de la seconde guerre mondiale, il a tout autant d’importance et se
traduit notamment par l’engagement à la mémoire, afin d’éviter la répétition d’une histoire bien sombre
car comme le disait André Paté aux élèves devant lesquels elle venait témoigner : « Le ventre de la bête
immonde est encore fécond. Soyez vigilants à ce qu’il n’y ait plus jamais de Buchenwald, de Mauthausen
ou de Ravensbrück ». Le devoir de mémoire se fait aujourd’hui de plus en plus pressant car nous perdons
peu à peu nos témoins, enlevés par le temps. C’est donc le rôle des nouvelles générations de faire vivre
ces mémoires pour qu’elles ne disparaissent pas. Ainsi nous allons demander d’une part en quoi consistait
l’engagement et ce qu’ont fait les Français pour résister, pourquoi ceux-ci ont décidé de risquer leur vie dans
cette lutte, pour enfin arriver à notre génération et nous questionner sur ce qu’est l’engagement aujourd’hui.

L’Allemagne envahit la partie nord de la France à la suite de l’armistice que celle-ci signe avec Pétain.
Nous sommes alors en 1940 et les Français, bien qu’ils se sentent trahis, ne réagissent pour la plupart pas
directement. Paris se voit changée, complétement transformée par des panneaux en allemand. Le couvre-
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