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Cet article concerne la capitale de la France. Pour les autres significations, voir Paris (homonymie). Paris De haut en bas et de gauche à droite : Vue sur la Seine et la Tour Eiffel, l'Île Saint-Louis avec au loin la Cathédrale Notre-Dame, l'Opéra Garnier, l'Arc de Triomphe et enfin le Palais du Louvre. Blason Logo Administration Pays France Région Île-de-France
(préfecture) Arrondissement Chef-lieu de 20 arrondissements Intercommunalité Métropole du Grand Paris (siège) Maire Mandat Anne Hidalgo (PS) 2020–2026 Code postal Selon l’arrondissement, de 75001 à 75020 et 75116 Code commune 75056 Codes des arrondissements : de 75101 à 75120 Démographie Gentilé Parisien Populationmunicipale
2 175 601 hab. (2018) Densité 20 641 hab./km2 Population agglomération 10 784 830 hab. (2017) Géographie Coordonnées 48° 51′ 24″ nord, 2° 21′ 07″ est Altitude 78 m Min. 28 m Max. 131 m Superficie 105,40 km2 Localisation Géolocalisation sur la carte : Île-de-France Paris Géolocalisation sur la carte : Paris Paris Géolocalisation sur la carte : France Paris
Géolocalisation sur la carte : France Paris Liens Site web www.paris.fr modifier Paris (/pa.ʁi/[a]Écouter) est la commune la plus peuplée et la capitale de la France. Elle se situe au cœur d'un vaste bassin sédimentaire aux sols fertiles et au climat tempéré, le bassin parisien, sur une boucle de la Seine, entre les confluents de celle-ci avec la Marne et l'Oise.
Paris est également le chef-lieu de la région Île-de-France et le centre de la métropole du Grand Paris, créée en 2016. Elle est divisée en arrondissements, comme les villes de Lyon et de Marseille, au nombre de vingt. Administrativement, la ville constitue depuis le 1er janvier 2019 une collectivité à statut particulier nommée « Ville de Paris » (auparavant, elle
était à la fois une commune et un département). L'État y dispose de prérogatives particulières exercées par le préfet de police de Paris. La ville a connu de profondes transformations sous le Second Empire dans les décennies 1850 et 1860 à travers d'importants travaux consistant notamment au percement de larges avenues, places et jardins et la construction
de nombreux édifices, dirigés par le baron Haussmann, donnant à l'ancien Paris médiéval le visage qu'on lui connait de nos jours. La ville de Paris comptait 2,187 millions d'habitants au 1er janvier 2020. Ses habitants sont appelés Parisiens. L'agglomération parisienne s’est largement développée au cours du XXe siècle, rassemblant 10,73 millions d'habitants
au 1er janvier 2020, quand son aire urbaine (l'agglomération et la couronne périurbaine) comptait 12,78 millions d'habitants. L'agglomération parisienne est ainsi la plus peuplée de France, elle est la troisième du continent européen et la 32e plus peuplée du monde au 1er janvier 2019. La position de Lutèce, sur l'île aujourd'hui nommée l'île de la Cité,
permettant le franchissement du grand fleuve navigable qu'est la Seine par une voie reliant le Nord et le Sud des Gaules, en fait dès l'Antiquité une cité importante, capitale des Parisii, puis lieu de séjour d'un empereur romain. Sa position au centre du territoire contrôlé par les rois francs la fait choisir comme capitale de la France à la place de Tournai. Située
au cœur d'un territoire agricole fertile avec un climat humide et doux, Paris devient une des principales villes de France au cours du Xe siècle, avec des palais royaux, de riches abbayes et une cathédrale. Au cours du XIIe siècle, avec l'université de Paris, la cité devient un des premiers foyers en Europe pour l’enseignement et les arts. Le pouvoir royal se fixant
dans cette ville, son importance économique et politique ne cesse de croître. Ainsi, au début du XIVe siècle, Paris est l'une des villes les plus importantes du monde chrétien. Au XVIIe siècle, elle est la capitale de la principale puissance politique européenne ; au XVIIIe siècle, l'un des plus grands centres culturels de l’Europe ; et au XIXe siècle, la capitale des
arts et des plaisirs. Du XVIe siècle au XXe siècle, Paris a été la capitale de l'Empire colonial français. De 1804 à 1814, elle fut la capitale de l'Empire napoléonien qui couvrait une grande partie de l'Europe. Paris joue donc un rôle de tout premier plan dans l'histoire de l'Europe et du monde depuis des siècles. Paris symbolise la culture française. Surnommée la
Ville Lumière, elle abrite des monuments mondialement connus comme la cathédrale Notre-Dame de Paris, la Tour Eiffel ou encore l'Arc de Triomphe en haut de l'avenue des Champs-Élysées, et elle est l'une des villes les plus visitées au monde. Son Musée du Louvre est le musée d'art le plus grand et le plus visité au monde. Paris est la capitale mondiale du
luxe. Les premier et troisième groupes mondiaux ont leur siège à Paris. Parmi les marques de luxe les plus valorisées au monde les marques françaises sont les plus nombreuses et les trois premières sont parisiennes. À Paris se déroule tous les ans la plus prestigieuse semaine internationale de la mode. C'est dans cette ville qu'ont exercé et qu'exercent des
couturiers de renommée mondiale et plusieurs marques françaises du luxe sont connues internationalement. En 2017 elle est classée comme étant la ville la plus élégante au monde et en 2018 celle qui compte le plus de palaces au monde. Dans le secteur de la haute gastronomie Paris est la ville qui compte le plus grand nombre de meilleures tables au monde.
La capitale française n'est jumelée qu'avec une seule autre ville, Rome, ce qui est aussi valable dans l'autre sens, avec ce slogan « Seul Paris est digne de Rome, seule Rome est digne de Paris ». La ville est, avec sa banlieue, la capitale économique de la France. Elle est la première place financière et boursière du pays. En 2017, le quartier d'affaires de La
Défense est le plus grand d'Europe et le quatrième dans le monde en termes d'attractivité. Toujours en 2017, la région parisienne accueille plus d'institutions internationales et de sièges sociaux de très grandes entreprises que New York et que Londres. En 2018, elle est le siège de deux des dix plus grandes banques mondiales. Elle est également le siège
d'organismes européens tels que l'Autorité européenne des marchés financiers, l'Autorité bancaire européenne ou l'Agence spatiale européenne et d'organismes internationaux tels que l'UNESCO, l'OCDE, l'ICC, le GAFI. La région parisienne est l'une des plus riches régions d'Europe. En 1989, elle a été désignée capitale européenne de la culture, et en 2017,
capitale européenne de l'innovation. Paris est l'une des villes les plus chères au monde. La densité de ses réseaux ferroviaires et autoroutiers et de ses structures aéroportuaires en font un point de convergence pour les transports nationaux et internationaux. Cette situation résulte d'une longue évolution, en particulier des conceptions centralisatrices des
monarchies et des républiques, qui donnent un rôle considérable à la capitale dans le pays et tendent à y concentrer les institutions. Depuis les années 1980, les politiques publiques favorisent cependant la décentralisation. La macrocéphalie dont est atteinte la ville se concrétise par la convergence de la plupart des réseaux routiers et ferroviaires du pays en
son centre et des écarts démographiques et économiques disproportionnés entre la capitale et la province : près de 19 % de la population française vit dans l'aire urbaine de Paris. Le club de football du Paris Saint-Germain et celui de rugby à XV du Stade français sont basés à Paris. Le Stade de France, enceinte de 80 000 places construite pour la Coupe du
monde de football 1998, est situé au nord de la capitale, dans la commune voisine de Saint-Denis. Paris, qui accueille chaque année le tournoi du Grand Chelem de tennis de Roland Garros, a organisé les Jeux olympiques en 1900 puis en 1924 et deviendra en 2024 la deuxième ville avec Londres à les avoir accueillis trois fois. C'est à Paris que se déroulent tous
les ans deux des plus prestigieuses courses hippiques au monde. La capitale accueille également de nombreuses compétitions internationales et — depuis 1975 — l'arrivée du Tour de France, troisième événement sportif le plus suivi au monde. Géographie Localisation Paris se situe au cœur d'un vaste bassin sédimentaire aux sols fertiles et au climat tempéré,
le bassin parisien, sur une boucle de la Seine, entre les confluents de celle-ci avec la Marne et l'Oise. Communes limitrophes de Paris Clichy,Levallois-Perret,Neuilly-sur-Seine Saint-Ouen-sur-Seine, Saint-Denis, Aubervilliers Pantin,Le Pré-Saint-Gervais,Les Lilas Puteaux,Suresnes,Saint-Cloud Bagnolet, Montreuil, Saint-Mandé, Vincennes, Fontenay-sous-Bois,
Nogent-sur-Marne Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Vanves Malakoff, Montrouge, Gentilly, Le Kremlin-Bicêtre Joinville-le-Pont, Saint-Maurice, Charenton-le-Pont, Ivry-sur-Seine Selon la géographie des régions naturelles de France, la ville de Paris se situe entre le Pays de France (rive droite) et le Hurepoix (rive gauche), la Seine correspondant à la
limite entre les deux régions. Topographie Point zéro des routes de France, devant la cathédrale Notre-Dame de Paris. Article détaillé : Plans de Paris. Au milieu du Bassin parisien, deux îles sur la Seine constituent le cœur historique de Paris : l'île Saint-Louis, la plus à l'est et l'île de la Cité, la plus à l'ouest. La ville s'étend de part et d'autre du fleuve, sur une
superficie environ deux fois supérieure au nord, sur la rive droite, à celle au sud, sur la rive gauche. Paris intra-muros, délimité de fait en 1844 par l'enceinte de Thiers, puis administrativement en 1860 par l'annexion de communes ou de leurs quartiers, est aujourd'hui séparé de ses communes limitrophes par une frontière artificielle[1], le boulevard
périphérique, voie rapide urbaine de 35 km. Les accès routiers se font par les portes de Paris ou par les routes et autoroutes qui rejoignent cette rocade, dont la couverture progressive permet de mieux ouvrir Paris à son agglomération. Au-delà de l'enceinte de Thiers, deux grands espaces boisés ont été aménagés par le baron Haussmann, préfet de la Seine de
1853 à 1870, sur des communes voisines, avant d'être rattachés à Paris en 1929 : à l'ouest, le bois de Boulogne (846 hectares, 16e arrondissement) et à l'est, le bois de Vincennes (995 hectares, 12e arrondissement), ce qui porte le périmètre de la ville à 54,74 km. Paris s'étend également sur l'héliport (15e arrondissement). Plus anecdotique, depuis 1864, la
ville de Paris est propriétaire du domaine entourant les sources de la Seine[2], à 231 km de la ville. La superficie de la ville de Paris est de[b 1] 105,40 km2 (113e rang des communes de France métropolitaine). Le boulevard périphérique mesure 34,98 km, donnant ainsi une surface de 84,45 km2 à Paris intra-muros en excluant les bois de Boulogne et de
Vincennes[3]. Son unité urbaine s'étend sur 2 845 km2 et rassemble 10 659 489 habitants en 2014, répartis dans 412 communes d'Île-de-France[b 2]. Le point zéro des routes de France est matérialisé par une dalle située devant Notre-Dame de Paris. Vue sur Paris, au crépuscule, depuis la tour Montparnasse. Hydrographie Articles détaillés : Seine à Paris,
Débit de la Seine à Paris, Bièvre, Canal Saint-Martin et Liste des ponts de Paris. La Seine traverse la ville en formant un arc de cercle, y entrant par le sud-est pour en sortir au sud-ouest. Plus de trente ponts permettent de la franchir. Le pont des Arts et le pont Neuf, deux des plus célèbres ponts de Paris. La ville est également traversée par la Bièvre,
aujourd'hui entièrement souterraine, qui arrive du sud, et par le canal Saint-Martin (4,5 kilomètres), inauguré en 1825. Il constitue la partie terminale du canal de l'Ourcq (108 kilomètres) et du canal Saint-Denis (6,6 kilomètres), ouvert en 1821, qui permet de rejoindre la Seine en aval en évitant la traversée de la ville. Il alimente le bassin de la Villette, passe
en souterrain sous les boulevards Jules-Ferry et Richard-Lenoir et la place de la Bastille, traverse le port de l'Arsenal et rejoint la Seine en amont de l'île Saint-Louis[f 1]. Autrefois, la Seine recevait encore dans Paris un autre affluent : le ruisseau de Ménilmontant qui traversait les faubourgs Saint-Martin et Saint-Denis, passait derrière la Grange-Batelière,
continuait en traversant la Ville-l'Evêque et le Roule et se jetait dans la Seine au nord de la colline de Chaillot. À partir du XVIe siècle, il fut transformé en égout et devint le Grand Égout recouvert autour de 1760[4]. D'autres cours d'eau ont traversé Paris, dont le ru des Orgueilleux, la darse du fond de Rouvray, le ruisseau de Gravelle, le ruisseau de Montreuil
— également appelé ruisseau de la Pissotte —, ou le ruisseau de Saint-Germain[5]. La ville a été marquée par de nombreuses inondations, dont les plus importantes avant le XXe siècle sont celles de 583, 842, 1206, 1280, 1325, 1407, 1499, 1616, 1658, 1663, 1719, 1733, 1740, 1764, 1799, 1802, 1836, 1844 et 1876[6]. Pour la période récente, les plus
importantes sont la crue de la Seine de 1910, celles de 1924, 1955, 1982 et 2016[7]. Relief Relief de Paris. Le site de Paris s'étend autour d'une large vallée englobant le cours actuel de la Seine, la captation de la Bièvre à l'époque néolithique, et le cours de la Seine antérieur à cette captation qui formait un arc-de-cercle de Bercy au pont de l'Alma autour des
Grands Boulevards[8]. Cet ancien cours qui divaguait en bras multiples était un territoire marécageux drainé au Moyen Âge qui fut inondé en 1910. Cette plaine alluviale s’étend au nord jusqu’aux rues de Paradis, Bleue, Lamartine, Saint-Lazare, de la Pépinière, La Boétie dont le tracé correspond à un ancien fossé qui marquait au Moyen Âge la limite de la
censive (voir droit féodal à Paris) des Marais Sainte-Opportune. Au-delà le terrain s’élève vers le col de la Chapelle à l’est, la butte Montmartre au centre et, en pente douce, vers le large col d’une altitude de 40 mètres à 50 mètres entre cette butte et la colline de Chaillot. Passé ce col, la pente très faible en direction de la Seine à Levallois-Perret et à Clichy
correspond aux quartiers de la Plaine-de-Monceau et des Batignolles. Sur la rive gauche, la vallée s'étend à l'ouest sur les territoires du 7e arrondissement, et aux quartiers de Grenelle et de Javel, à l'est sur ceux des quartiers du Jardin-des-Plantes, de la Salpêtrière et de la Gare. L'altitude de ces territoires, de 31 mètres à 39 mètres, est de peu supérieure au
niveau moyen du fleuve de 26,72 mètres. L’érosion entre les deux cours du fleuve, actuel et ancien, avait laissé subsister sur la rive droite les modestes éminences insubmersibles de Saint-Germain-l’Auxerrois, de Saint-Jacques-la-Boucherie, de Saint-Merri, de Saint-Gervais, de la butte des Moulins et de la butte Saint-Roch en grande partie arasées lors de
travaux d’urbanisme. Le monceau Saint-Gervais est cependant encore perceptible autour de l’église éponyme. Les escaliers de la rue Saint-Bon et de la rue Cloche-Perce débouchant sur la rue de Rivoli et l'élévation sur un socle de la tour Saint-Jacques, vestige de l'ancienne église éponyme, témoignent également des opérations de nivellement du Second-
Empire. Cette vallée est entourée par des collines qui sont des buttes-témoins ; ce sont, sur la rive droite, Montmartre (131 m), Belleville (128,5 m), Ménilmontant (108 m), les Buttes-Chaumont (103 m), Passy (71 m) et Chaillot (67 m) ainsi que, sur la rive gauche, Montparnasse (66 m), la Butte-aux-Cailles (63 m) et la Montagne Sainte-Geneviève (61 m)[s 1]. Le
col de la Chapelle entre les hauteurs de Belleville et la butte Montmartre est le lieu de passage des voies de communication vers les régions du Nord et de l'Est, routières depuis l'Antiquité (rues du Faubourg-Saint-Denis, du Faubourg-Saint-Martin, du Faubourg-Poissonnière et leurs prolongements dans le 18e arrondissement), puis fluviales canal de l'Ourcq,
canal Saint-Martin et ferroviaires au départ des gares du Nord et de l'Est. Bien que remblayée de plusieurs mètres dans le 13e arrondissement, la vallée de la Bièvre souterraine est perceptible entre la montagne Sainte-Geneviève, Montparnasse et Montsouris à l'ouest, et la butte-aux-Cailles à l'est. Par ailleurs, les déblais du rempart de Charles V, augmentés
d’accumulations d’immondices, avaient formé une série de petites buttes utilisées comme éléments de fortification au début du XVIIe siècle, bastion de la porte Saint-Antoine à l’est de l’actuel boulevard Beaumarchais, bastion du Temple au nord de l’actuelle place de la République, bastion Saint-Martin, butte de Bonne-Nouvelle, butte des Moulins et butte
Saint-Roch. Ces buttes ont également été nivelées à l’exception de la butte Saint-Martin au sommet de la rue Meslay et de la butte de Bonne-Nouvelle qui domine à une altitude de 47 m les quartiers environnants. Dans d’autres quartiers, le relief a été modifié au cours des siècles par l’apport de déblais, l’accumulation de matériaux de démolition et de débris
qui ont élevé le niveau du sol dans le centre de Paris et dans l’île de la Cité ou par des actions volontaires d’abaissement de 5 m de la butte de l’Étoile, d’adoucissement de la pente de l’avenue des Champs-Élysées au XVIIIe siècle, d'arasement du sommet de la colline de Chaillot (actuelle place du Trocadéro-et-du-11-Novembre) dans les années 1860 et de
remblaiement de la vallée de la Bièvre au début du XXe siècle[9]. Géologie Articles connexes : Bassin parisien et Cycle sédimentaire. Paris est situé dans la partie centrale du bassin parisien. Cet ensemble géologique est une cuvette orientée Nord-Nord-Ouest/Sud-Sud-Est limitée par des massifs hercyniens (Ardenne, Hunsrück, Vosges, Morvan, Massif central
et Massif armoricain), sur laquelle sont accumulés des terrains sédimentaires. Le centre de cette cuvette est situé dans la Brie à Courgivaux au sud de Château-Thierry, 80 km à l’est de la capitale[10]. La géologie de Paris et de ses alentours représente une synthèse de cet ensemble. Les premiers sédiments (grès et schistes) ont été déposés sur le socle
cristallin par une mer peu profonde au cambrien, au silurien et au dévonien (de –540 à –358 millions d’années). Après une émersion au Carbonifère et au permien (de –358 à –252 millions d'années), les mers chaudes ont envahi le bassin déposant des micro-organismes formant des couches calcaires, se sont retirées puis sont revenues. Ces phases de
transgressions marines, d’émersion, entrecoupées d’épisodes lacustres ont formé sous le sol de Paris, au-dessus des plus anciennes strates profondément enfouies, des couches successives de calcaires, de sables, de gypse et de marnes d’une épaisseur totale d'environ 2 500 mètres en plusieurs cycles. Cycle dano-montien, il y a environ 60 millions d’années. La
mer venue de l’ouest dépose des calcaires pisolithiques (calcaire en grains irréguliers en forme de pois) Cycle thanétien de –59 à –55 millions d’années. Le bassin parisien est un golfe ouvert au nord dans un climat tropical où se forme un banc calcaire qui absorbe les produits de l’érosion continentale. Cycle yprésien de –55 à –47 millions d'années. Le bassin
parisien est recouvert par une mer au nord et au nord-ouest. L’anticlinal de l’Artois se forme à cette époque séparant le bassin parisien de la Flandre. Une argile plastique provenant du Massif central par les cours d’eau débouchant dans des lagunes se dépose au sud de la vallée de la Seine et dans la Brie jusqu’à Provins. Cycle lutétien de –47 à –41 millions
d'années. Les dépôts marins atteignent Houdan et Melun. Un nouveau soulèvement de l’anticlinal de l’Artois sépare définitivement le bassin parisien de la Flandre. Cet épisode est celui de la formation de calcaires grossiers. Cycle ludien de –38 à –34 millions d'années. Après une immersion, la mer se retire laissant place à une dépression lagunaire où se jettent
des cours d’eau venant de l’est. Ce lac s’assèche ce qui entraine la formation de gypse apporté par les eaux douces ayant lessivé les terrains salifères de Lorraine. Cycle stampien de –34 à –28 millions d'années. Cette période est celle du dernier retour de la mer qui dépose les sables de Fontainebleau Cycle aquitanien de –23 à –20 millions d'années. Ce cycle est
le dernier épisode lacustre. Les lacs s’assèchent progressivement d’abord temporairement en été puis définitivement. Le calcaire de Beauce partiellement silicifié se forme à cette époque. Miocène de –20 à –5 millions d'années. Après l’assèchement du lac de Beauce, la région connaît un climat subtropical humide au cours duquel les roches superficielles
s’altèrent formant l’argile à silex et les meulières puis un refroidissement pendant lequel la surface se couvre d’un manteau de poudre apporté par le vent, le lœss, mélange de calcaire, d’argile et de grains de sable qui rend fertile les plateaux calcaires. Pliocène de –5 à –2,5 millions d'années (orogenèse). Le dernier plissement ayant affecté le sol de Paris à
l’époque de la formation du massif alpin, a déterminé sa structure actuelle formant deux bombements d’orientation nord-ouest-sud-est; au sud l’anticlinal de Meudon qui passe par Versailles, Meudon, Châtillon, Bagneux Saint-Maur en s’enfonçant vers l’ouest vers l’est; au nord un anticlinal par Ronquerolles et Louvres. Ces bombements encadrent un synclinal,
la fosse de Saint-Denis qui passe par Pontoise, Cormeilles-en-Parisis, Argenteuil, Villemomble, Rosny-sous-Bois. Cet ensemble est incliné en pente douce vers le nord. La ville de Paris est principalement située entre ces deux saillies sur le synclinal de Saint-Denis. Ce soulèvement du bassin et l’abaissement du niveau de la mer due aux glaciations ont eu pour
résultat l’enfoncement des vallées au quaternaire récent. La Seine dont le débit était beaucoup plus important à l’époque glaciaire a tracé de larges méandres. L’érosion du fleuve dans cette vallée a laissé émerger les buttes-témoins de Montmartre et des collines de Belleville-Ménilmontant[11],[12],[13]. Tectonique de Paris et de ses environs Coupe du sous-sol
de Paris Cliquez sur une vignette pour l’agrandir. Ces plissements et l’érosion font affleurer quatre couches sédimentaires correspondant aux quatre types structuraux géologiques du bassin parisien présents à Paris. Le calcaire grossier du lutécien sur une épaisseur pouvant atteindre 20 mètres s’étend rive gauche du Jardin des plantes à Vaugirard et colline
de Chaillot. Le calcaire de Saint-Ouen sous la plaine Monceau et la montagne Sainte-Geneviève. Le plateau de la Brie à Belleville et Ménilmontant avec des calcaires datant de 35 millions d’années d’une épaisseur de l’ordre de 12 mètres. Le plateau de la Beauce (stampien) au sommet des buttes témoins de Montmartre et de Belleville-Ménilmontant. D’autres
roches qui ont également été exploitées pour la construction sont présentes dans le sous-sol : les sables (alluvions) de la Seine, les argiles dans la vallée de la Bièvre et à Vaugirard, le gypse à Montmartre et à Belleville[14]. Ces matériaux ont été extraits sous forme de carrières de calcaire, gypse et pierre meulière principalement sur la rive gauche, de la place
d'Italie à Vaugirard pour le calcaire, à Montmartre, Belleville et Ménilmontant pour le gypse. Cette exploitation datant probablement de l'époque romaine et attestée par des documents de 1292, s'est poursuivie jusqu'au milieu du XIXe siècle, les dernières ayant été fermées en 1860 à l'emplacement de l'actuel parc des Buttes-Chaumont et du quartier de la
Mouzaïa. Cette extraction s'est aujourd'hui déplacée vers l'Oise, à Saint-Maximin par exemple[15], Certaines ont été utilisées comme catacombes et forment l'ossuaire municipal, dont une partie est ouverte au public. La superficie excavée représente plus de 850 hectares soit plus du dixième du territoire de Paris. Le sous-sol fragilisé est surveillé et consolidé
par l'Inspection générale des carrières fondée en 1777[16]. Carte des anciennes carrières de Paris Aperçu des carrières souterraines de Paris Cliquez sur une vignette pour l’agrandir. Les nappes d'eau du sous-sol parisien dans la nappe des sables albiens ont fourni de l'eau à la ville, par forage de puits artésiens[17]. Climat Article détaillé : Climat de Paris.
Article connexe : Réchauffement climatique en France. Station météorologique du parc Montsouris. Une station météorologique, ouverte le 17 juin 1872, est située dans le 14e arrondissement, dans la partie sud du parc Montsouris (coordonnées : 48,82167, 2,33778), à 75 mètres d'altitude[18]. Paris a un climat de type océanique dégradé : l'influence océanique
dépasse celle continentale et se traduit (1981 - 2010) par une température minimale moyenne de 15,1 °C de juin à août et de 3 °C de décembre à février et de 8,9 °C sur l'année, avec des pluies fréquentes en toutes saisons (111 jours) et un temps changeant mais avec des pluies plus faibles (637 millimètres) que sur les côtes, et quelques pointes de
températures (influence continentale) au cœur de l'hiver ou de l'été. Le développement de l'urbanisation provoque une augmentation de la température et une baisse du nombre de jours de brouillard[s 2],[19]. Au cours du XXe siècle, le climat de Paris est devenu plus doux et légèrement plus arrosé[20]. Les températures minimales ont augmenté de 1,4 °C
entre 1901 et 2000, avec une accélération notable à compter de la deuxième moitié du XXe siècle[20]. Lors de la canicule européenne de 2003, il a fait 39,4 °C le 6 août, 39,5 °C le 11 août et 39,4 °C le 12 août[21]. Le record de température minimale la plus chaude a eu lieu les 11 et 12 août 2003 avec 25,5 °C[21]. En raison de l'effet d'îlot de chaleur urbain, un
écart de 4 °C à 8 °C a été observé lors de cette canicule entre le centre de Paris et les zones moins urbanisées alentour[20]. En 2012, le maximum observé a été de 38,4 °C le 18 août et de 38,1 °C le 19 août[21]. Le 31 octobre 2014, le maximum était de 22 °C[22]. Le 1er novembre 2014, le maximum du mois de novembre est battu de 0,4 °C avec 21,4 °C[23]. Le
7 novembre 2015, la température culmine à 21,6 °C. Durant la période froide, la journée où il a gelé le plus tardivement était le 8 janvier 1935 avec −0,7 °C, puis le 18 janvier 2016 avec −1,2 °C. Aucun gel n'est survenu pendant 340 jours de suite en 2015-2016 (il avait gelé le 12 février 2015)[24]. En 2016, le 25 août, la température atteint 36,5 °C et à 22 h
29,2 °C (33,7 °C le 12 août 2003 à 22 h)[25]. Le 25 juillet 2019, est battu le record absolu de chaleur s'élevant à 42,6 °C mesuré depuis la station du parc Montsouris[26]. En raison du réchauffement climatique, le climat de Paris à la fin du XXIe siècle sera plus chaud[20]. On projette pour Paris, à la fin du siècle, un climat proche de celui existant au début du
siècle à Séville[27]. Le nombre de journées estivales par an (température maximale supérieure à 25° C) devrait augmenter de 10 à 60 jours (pour une moyenne annuelle de 49 jours aujourd’hui)[20]. Les canicules sont appelées à devenir plus fréquentes, plus intenses et plus longues, et les hivers plus doux et arrosés[20],[28]. Le nombre de jours très chauds
(température maximale supérieure à 30 °C) atteindrait 10 à 45 jours par an à la fin du siècle, contre 10 jours en moyenne au début du siècle[20]. Alors que la période de retour des canicules en région parisienne était d'environ 9 ans entre 1960 et 1989, une ou deux canicules sont à prévoir chaque année entre 2070 et 2099[28]. La durée des vagues de chaleur
augmentera également, passant de 5 à 8 jours (écart interquartile) en 1960-1989 à 6-12 jours à la fin du XXIe siècle[28]. Des vagues de chaleur avec des durées exceptionnelles (par exemple 5 semaines) sont attendues à la fin du XXIe siècle[28]. Un été comme celui de 2003, soit le plus chaud jamais observé à Paris avec une température moyenne de 22,6 °C,
deviendrait fréquent à la fin du siècle et pour les scénarios les plus pessimistes (sans politique climatique visant à faire baisser ou stabiliser les émissions de gaz à effet de serre)[20]. Statistiques 1981-2010 et records PARIS-MONTSOURIS (75) Indicatif : 75114001, alt : 75m, lat : 48°49'18"N, lon : 02°20'12"E Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct.
nov. déc. année Température minimale moyenne (°C) 2,7 2,8 5,3 7,3 10,9 13,8 15,8 15,7 12,7 9,6 5,8 3,4 8,9 Température moyenne (°C) 4,9 5,6 8,8 11,5 15,2 18,3 20,5 20,3 16,9 13 8,3 5,5 12,4 Température maximale moyenne (°C) 7,2 8,3 12,2 15,6 19,6 22,7 25,2 25 21,1 16,3 10,8 7,5 16 Record de froid (°C)date du record −14,623/1940 −14,702/1956
−9,103/1890 −3,513/1879 −0,107/1874 3,110/1881 603/1907 6,329/1881 1,826/1889 −3,829/1877 −1428/1890 −23,910/1879 −23,91879 Record de chaleur (°C)date du record 16,105/1999 21,428/1960 2631/2021 30,218/1949 34,829/1944 37,626/1947 42,625/2019 39,511/2003 36,207/1895 28,901/2011 21,607/2015 17,116/1989 42,62019 Ensoleillement (h)
62,5 79,2 128,9 166 193,8 202,1 212,2 212,1 167,9 117,8 67,7 51,4 1 661,6 Précipitations (mm) 51 41,2 47,6 51,8 63,2 49,6 62,3 52,7 47,6 61,5 51,1 57,8 637,4 dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm 9,9 9 10,6 9,3 9,8 8,4 8,1 7,7 7,8 9,6 10 10,9 111,1 dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm 3,7 2,5 3,4 3,7 4,4 3,4 3,7 3 3,4 3,8 3,6 4,2 42,7
Nombre de jours avec neige 3 3,9 1,6 0,6 0 0 0 0 0 0 0,7 2,1 11,9 Nombre de jours avec grêle 0,2 0,1 0,4 0,6 0,2 0,2 0,1 0 0 0,1 0,1 0,2 2,2 Nombre de jours d'orage 0,3 0,2 0,6 1,4 2,8 3 3,4 2,9 1,2 0,6 0,2 0,1 16,8 Nombre de jours avec brouillard 1,4 1,4 0,3 0,2 0,1 0 0 0,1 0,4 1,1 1,7 1,3 7,9 Source : « Fiche 75114001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr,
edité le : 06/05/2021 dans l'état de la base Tous les trimestres, Météo-France et l'Agence parisienne du climat éditent un bulletin climatique[Passage à actualiser] qui revient en détail sur les saisons passées et les compare à celles des 30 dernières années[29]. Le 10 septembre 1896, une violente tornade frappe le cœur de Paris, peu avant 15 heures. Elle se
déplace de 6 km et fait cinq morts et une centaine de blessés[30]. Environnement Articles détaillés : Environnement à Paris et Liste des espaces verts de Paris. La pollution atmosphérique est un problème de santé publique à Paris, qui a motivé la création du réseau de surveillance Airparif en 1984[31] et, depuis 2001, des politiques de réduction de la présence
automobile, en particulier des véhicules les plus polluants[32]. Selon une étude publiée en 2021 dans la revue The Lancet Planetary Health, Paris est la 4e ville européenne où la mortalité due à l’exposition au dioxyde d’azote, émis majoritairement par le trafic routier et principalement par les motorisations diesels, est la plus importante[33]. La densité urbaine
de Paris, triple de celle de Londres, découle des immeubles plus hauts, du nombre réduit de maisons de ville et d'espaces verts[34] (2 300 hectares en incluant les bois[35]) avec une biodiversité assez limitée[36]. Hormis la création du parc de la Villette dans les années 1980[37], la reconquête d'espaces verts est récente[38]. En cas de rupture des transports,
Paris n'est que peu résiliente, avec à peine quelques jours d'autonomie alimentaire[39], notamment depuis la disparition d'une ceinture maraichère autour de Paris au XXe siècle[40]. L’Île-de-France n’est autonome qu’à hauteur de 10 % pour les légumes frais, de 1,5 % pour les fruits, de 12 % pour les œufs et de 1 % pour le lait, l’autonomie alimentaire n’étant
atteinte que pour le blé (159 %) et le sucre (117 %)[39]. Paris est un îlot de chaleur urbain avec un excédent moyen supérieur à 3 °C pour les valeurs nocturnes[41]. De ce fait, la canicule d’août 2003 a engendré une surmortalité constatée en Île-de-France supérieure à la moyenne nationale[42]. Aussi reconnue comme un élément de modération du climat,
l'agriculture urbaine a en 2016 une place très modeste comparée à d'autres métropoles comme Détroit, Montréal[39], Berlin ou Bruxelles, avec seulement 44 installations agricoles (1,6 hectare sur les toits et 1,3 hectare au sol). La Ville se donne un objectif de 33 hectares en 2020 en mobilisant de l'espace sur les toits de Paris[43]. Qualité de l'air 2019 Le
Commissariat général au développement durable rattaché au Ministère de la Transition écologique, a publié un bilan montrant une amélioration de la qualité de l’air extérieur en France. Les émissions liées à l’activité humaine ont baissé entre 2000 et 2018 pour la majorité des polluants étudiés : les émissions de dioxyde de soufre, provenant de l'industrie, ont
été divisées par cinq en raison du développement des énergies renouvelables et de réglementations plus contraignantes tandis que les émissions d’oxydes d’azote ont baissé de 54 %, principalement du fait du renouvellement du parc de véhicules. Néanmoins l'ozone et cinq autres polluants présentent des dépassements des normes réglementaires de la qualité
de l’air » ; et les grandes villes comme la capitale sont fréquemment touchées par ces pics de pollution[44]. Les niveaux moyens annuels d’ozone dans l’agglomération parisienne ont grimpé de 90 % entre 1995 et 2017[45]. La pollution atmosphérique provoque chaque année la mort de 6 600 parisiens selon l'Observatoire régional de santé[46]. Selon une
enquête du journal Le Parisien, les niveaux de pollution sont nettement plus élevés que les données officielles communiquées par les autorités sur la qualité de l'air en région Île-de-France. Pour le journaliste Jean-Christophe Brisard interrogé par le quotidien, les données seraient délibérément faussées « parce qu'au lieu d’avoir des pics de pollution quelques
jours par an, on serait presque toujours en pic »[47]. 2020 Le confinement pour limiter l'impact de la pandémie de Covid-19 permet d'atteindre, à Paris, le plus faible niveau de pollution enregistré par Airparif depuis 40 ans[48]. Cette baisse du niveau de pollution limite les risques d'asphyxie des personnes touchées par le syndrome de détresse respiratoire
aiguë. Cet épisode permet également de démontrer que les crises d'asthme et allergies printanières de saison ont pour cause la pollution atmosphérique et routière[49]. Transports Article détaillé : Transports à Paris. La ligne 3a du tramway. Édicule Guimard à la station de métro Palais-Royal - Musée du Louvre. Station Vélib' Métropole place de la Nation. Le
premier mode de déplacement est la marche, qui assure 40 % des trajets quotidiens, qu'ils soient internes à Paris ou entre Paris et sa banlieue. En surface, elle représente 75 % des déplacements[50]. Viennent ensuite les transports en commun, au premier rang desquels figure le métro, qui assure 20 % des déplacements parisiens[51]. Présent depuis 1900
(date d'ouverture du premier tronçon de la ligne 1), il compte en 2017 16 lignes, et est considéré comme l'un des symboles de la ville, notamment grâce à son style architectural Art nouveau. Les transports en commun ferrés sont complétés par les cinq lignes du RER, réseau ferroviaire suburbain qui facilite les relations à l'échelle de l'agglomération
parisienne ; par les six grandes gares ferroviaires (Paris-Austerlitz, Paris-Est, Paris-Gare-de-Lyon, Paris-Montparnasse, Paris-Nord, Paris-Saint-Lazare) qui relient Paris à sa périphérie grâce à une quinzaine de lignes de chemin de fer de banlieue (Transilien), ainsi qu'à toutes les villes de France et aux pays proches par le biais du TGV ou de trains classiques ; et
enfin, plus récemment, par un tramway quasi-circulaire (lignes T3a et T3b). Enfin, à côté des transports en commun ferroviaires existe un réseau dense d'une centaine de lignes de bus sur un plan initialement tracé pour l'essentiel en 1947[52] et restructuré depuis avril 2019[53]. Pour ce qui est des déplacements quotidiens, aussi bien dans Paris qu'entre Paris
et la banlieue, la voiture, dont l'usage est en baisse continue depuis les années 1990, ne joue plus qu'un rôle secondaire - elle ne représente plus aujourd'hui que 13 % des déplacements[54]. Le taux d'équipement automobile des ménages à Paris est de 36,8 % en 2014[55]. La circulation routière n'en reste pas moins dense et souvent difficile, et génère une
pollution très élevée (90 % des Parisiens sont exposés à des taux de pollution supérieurs aux normes sanitaires, et la qualité de l'air est mauvaise ou très mauvaise 40 % de l'année[56]). La circulation automobile bénéficie pourtant, pour s'effectuer, d'un important ensemble d'infrastructures successivement créées. Ce sont tout d'abord les larges avenues tracées
par Haussmann au XIXe siècle, qui facilitèrent alors grandement un trafic déjà important à cette époque. La ville a ensuite été entourée par le boulevard périphérique, terminé en 1973, qui est l'autoroute urbaine la plus empruntée d'Europe[s 3] avec 270 000 véhicules par jour[57]. Au même moment était mis en place un réseau d'autoroutes urbaines en toile
d'araignée reliant Paris aux banlieues périphériques et au reste du pays. En 2010, une étude place néanmoins l'agglomération parisienne championne d'Europe des embouteillages routiers sur 109 agglomérations étudiées. Les automobilistes passent en moyenne 78 heures par an dans le trafic routier, soit 11 minutes par jour[58]. Le stationnement à Paris est
payant dans la quasi-totalité des rues, mais il s'effectue essentiellement (à 80 %) en parkings souterrains[59]. En 2014, 17 636 taxis circulent à Paris[60]; ils assurent 0,5 % des déplacements[61]. La mairie a lancé le 2 octobre 2011[62] le système de location de voitures en libre-service de courte durée « Autolib' ». Confié par délégation de service public au
groupe Bolloré, ce service permettait de louer un véhicule conçu spécifiquement pour cet usage : la Bluecar, voiture totalement électrique à quatre places de 3,65 m de longueur, dotée d'un coffre de 350 dm3 et d'une autonomie variant de 150 à 250 km[63],[64]. Le service a été définitivement fermé le 31 juillet 2018[65]. En 2021, la Mairie de Paris a adopté
une nouvelle politique sur la taxation des stationnements y compris pour les deux roues. Les motos et scooters, à l'exception des véhicules électriques, sont concernés par ces nouvelles obligations[66]. Après avoir quasiment disparu dans les années 1980 (la circulation automobile était alors 85 fois supérieure à la circulation cycliste à Paris), le vélo n'a cessé
d'augmenter très rapidement depuis les années 1990 - le nombre de déplacements effectués à vélo a été multiplié par 10 entre 1991 et 2010. Pour les Parisiens, la circulation cycliste représente désormais un tiers de la circulation automobile, et est supérieure de 45 % à la circulation en deux-roues motorisés. La prolongation de ces tendances laisse penser
qu'au cours des années 2020 la circulation cycliste deviendra supérieure à la circulation automobile[67]. Néanmoins, la part des vélos dans les déplacements n'était encore estimée qu'à 3 % en 2008[68], positionnant Paris dans le bas du classement des capitales européennes les plus cyclistes[69]. La ville développe depuis 1996 un réseau de pistes cyclables en
augmentation constante qui atteint en 2011 700 km incluant les bandes et pistes cyclables ainsi que les couloirs de bus élargis[70],[71]. À la suite de Rennes et Lyon, la mairie de Paris lance le 15 juillet 2007 un système de location de vélos en libre-service, baptisé Vélib', avec le réseau le plus dense d'Europe, 20 000 vélos fin 2007, 1 400 stations dans Paris,
une tous les 300 mètres en moyenne, et géré par JCDecaux[s 4] puis par Smovengo[72] depuis le 1er janvier 2018. Paris est la deuxième ville d'Europe en trafic aérien de passagers en 2015[73], et la cinquième au monde en 2015. Les deux aéroports qui accueillent l'essentiel du trafic — Orly et surtout Roissy-Charles-de-Gaulle — ont transporté 95,4 millions de
passagers et 2,2 millions de tonnes de fret en 2015[74]. Les aéroports franciliens sont gérés par le Groupe ADP. Afin de les relier à Paris, plusieurs moyens de transport routiers sont disponibles comme l'OrlyBus et le RoissyBus, ainsi que des navettes ferroviaires comme l'Orlyval, le tramway T7 (en correspondance à la gare de Rungis - La Fraternelle avec les
trains de la ligne C du RER) et la Ligne B du RER. Urbanisme Morphologie urbaine Articles détaillés : Histoire de l'urbanisme à Paris, Règlements d'urbanisme de Paris et Liste des plus hauts bâtiments d'Île-de-France. La plupart des souverains français depuis le Moyen Âge ont tenu à laisser leur marque sur une ville qui n'a jamais été détruite, contrairement à
Londres (grand incendie de 1666), Lisbonne (tremblement de terre de 1755) ou Berlin (combats de la Seconde Guerre mondiale). Tout en conservant l'empreinte du passé le plus ancien dans le tracé de certaines rues, Paris a élaboré au cours des siècles un style homogène et a su moderniser ses infrastructures. L’île de la Cité et l'île Saint-Louis. Jusqu'au
Moyen Âge, la ville était composée d'une dizaine d'îles ou bancs de sable dans la Seine ; il en subsiste trois : l'île Saint-Louis, l'île de la Cité et l'île aux Cygnes. Article détaillé : Liste des îles de Paris. L'organisation actuelle de la ville doit beaucoup aux travaux d'Haussmann, sous le Second Empire. Il a fait percer la plupart des voies les plus fréquentées
aujourd'hui (Boulevard Saint-Germain, Boulevard de Sébastopol…). On associe souvent Paris à l'alignement d'immeubles de hauteur égale le long d'avenues bordées d'arbres, aux façades rythmées par les ornements du deuxième étage et le balcon filant du cinquième étage. Le centre de Paris se distingue de celui de beaucoup d'autres grandes villes
occidentales par la densité de sa population[b]. Depuis l'édit du grand voyer de France de 1607 règlementant les saillies sur voie, il existe des règles strictes d'urbanisme à Paris, en particulier des limites de hauteur et de densité des immeubles. Aujourd'hui, les nouveaux bâtiments de plus de trente-sept mètres, hauteur maximale admise entre 1974 et 2010,
sont autorisés jusqu'à 50 m voire 180 m seulement dans quelques quartiers périphériques ; la limite de hauteur est encore moins élevée dans de nombreux quartiers centraux[s 5]. La tour Montparnasse (210 m) était depuis 1973 le plus haut immeuble de Paris et de France, jusqu'à l'exhaussement à 231 m de la tour First en 2011, dans le quartier de la Défense,
à Courbevoie. Les gratte-ciels se multiplient en proche banlieue, en particulier dans le quartier de La Défense et d'autres tours, d'une hauteur comprise entre 265 m et 323 m, y sont en projet. La Tour Trinity est en construction depuis 2016 et ouvrira courant 2019 tandis que les autres tours verront le jour en 2020[75],[76],[77]. La Seine, le pont Royal et le
musée du Louvre. Panorama à 360° de Paris, photographié depuis la Tour Eiffel. Voirie parisienne Articles détaillés : Réseau viaire de Paris, Liste des places de Paris, Liste des ponts de Paris, Portes de Paris, Liste des boulevards des Maréchaux et des portes de Paris et Éclairage des rues à Paris. Colonne Morris devant l'entrée de la station de métro Saint-
Jacques. La voirie parisienne consacre 60 % de son espace aux chaussées et 40 % aux trottoirs[78]. Paris comptait 6 088 voies publiques ou privées en 1997. La plus large (120 mètres) est l'avenue Foch (16e), la plus étroite (largeur minimale 1,80 m) la rue du Chat-qui-Pêche (5e)[c]. La plus longue (4 360 m) de Paris intra-muros est la rue de Vaugirard (6e et
15e)[d], la plus courte (5,75 m) la rue des Degrés (2e). L'avenue la plus courte (14 m) est l'avenue Georges-Risler (16e). La voie la plus pentue (17 %) est la rue Gasnier-Guy (20e)[s 6]. Mobilier urbain Il existe un mobilier urbain typiquement parisien, immédiatement associé à la ville, généralement de couleur vert bouteille, et qui participe à l'image et à l'âme de
Paris : les fontaines Wallace ; les entrées de certaines stations de métro dotées d'édicules Guimard ; les colonnes Morris ; les kiosques à journaux Davioud (1857), avec leur petit dôme et leur frise caractéristique ; les échoppes des bouquinistes ; mais aussi certains modèles de kiosques à musique, réverbères, bancs publics, etc. Exemples de divers types du
mobilier urbain Une fontaine Wallace. Entrée Guimard de la station de métro Porte Dauphine. Échoppes de bouquinistes. Kiosque à journaux modèle Davioud. Kiosque à musique. Paris et ses alentours Article détaillé : Unité urbaine de Paris. L'unité urbaine de Paris vue par satellite, en fausses couleurs (bleu en rouge, marron en vert). On distingue nettement
l'expansion de l'urbanisation le long des vallées et grandes voies de communication. Entre 1870 et 1940, la capitale de la France prend peu à peu un nouveau visage : Paris laisse place au « Grand Paris ». L'organisation administrative de Paris avait connu sous Napoléon III une adaptation à l'évolution démographique. Mais la ville est restée ensuite enfermée
dans l’enceinte de Thiers (sa limite en 1860), sans connaître de nouvelle évolution administrative. Paris, surpeuplée, ne pouvant loger l'importante immigration provinciale, les communes périphériques absorbent le trop-plein de l'expansion démographique liée à l'exode rural et à la croissance économique de la ville : la notion contemporaine de « banlieue » fait
son apparition[79],[80]. Désormais, on parle moins de Paris que de la région parisienne. Jusqu’alors largement négligés, de nouveaux problèmes, comme celui des transports, apparaissent. En 1961, à la demande du général de Gaulle, Paul Delouvrier planifie enfin l'évolution urbaine et élabore la construction de cinq villes nouvelles et du réseau de RER. Mais
cette mutation majeure ne s'accompagne pas de la création d'une autorité unique, voyant au contraire deux des trois départements de la région parisienne (la Seine et la Seine-et-Oise) en constituer sept qui, s'ils sont plus proches des habitants, dispersent également les ressources fiscales et les compétences politiques. Tandis que la population de la ville de
Paris diminue sensiblement de 1954 à 1982 (- 23,6 %), puis plus lentement à la fin du XXe siècle avant d'augmenter légèrement ces dernières années, celle de la banlieue s'accroît sans discontinuer depuis la fin du XIXe siècle, jusqu'à totaliser au XXIe siècle près de 80 % de la population du grand Paris. La géographie sociale de l’agglomération s'est calquée sur
les grandes tendances de la ville durant le XIXe siècle : les classes aisées se retrouvent dans l'Ouest et dans le Sud-Ouest et les plus populaires dans le Nord et dans l'Est. Les autres secteurs sont peuplés de classes moyennes, avec cependant des exceptions liées au site et à l'histoire des communes, comme Saint-Maur-des-Fossés à l'est et Enghien-les-Bains au
nord, qui accueillent une population fortunée. Les grands ensembles ont été édifiés durant les années 1960 et 1970 afin de loger rapidement et à bas coût une population en rapide expansion. Une certaine mixité sociale y existait à l'origine, mais l'accession à la propriété (ouverte aux classes moyennes à partir des années 1970), leur piètre qualité de
construction et leur mauvaise insertion dans le tissu urbain ont contribué à les faire déserter par ceux qui le pouvaient et à n'y attirer qu'une population sans grandes possibilités de choisir : la proportion d’immigrés pauvres y est très forte. On trouve des « quartiers sensibles » dans les arrondissements du Nord et de l'Est parisien[e], autour de la Goutte-d'Or et
de Belleville notamment. En banlieue nord de Paris, ces quartiers sont essentiellement concentrés dans une grande partie du département de la Seine-Saint-Denis et dans une moindre mesure à l'est du Val-d'Oise. D'autres, plus épars, se trouvent par exemple dans la vallée de la Seine, en amont à Évry et Corbeil-Essonnes (Essonne), en aval aux Mureaux et à
Mantes-la-Jolie (Yvelines) ou dans certains ensembles sociaux des villes nouvelles. Logement Données générales En 2015, le nombre total de logements à Paris était de 1 336 438, alors qu'il était de 1 353 036 en 2009[a 1],[81]. Parmi ces logements, toujours en 2015, 83,6 % étaient des résidences principales, 8,2 % des résidences secondaires et 8,1 % des
logements vacants (en nette diminution par rapport à 1999 : 10,3 %)[a 2]. Les logements parisiens sont majoritairement collectifs (78,8 % des résidences), le logement individuel ne représentant que 21,2 % des logements en 2016[82]. La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 33,1 %, légèrement en hausse par rapport à
1999 (29,6 %)[a 3]. En 2009, 55,0 % des appartements de Paris ne possédaient qu'une ou deux pièces[a 4]. Front-de-Seine vu du pont Mirabeau. Logement social Le logement social représente un peu plus de 17 % du parc immobilier urbain, mais ce taux moyen cache de fortes disparités dans sa répartition spatiale : les dix premiers arrondissements du centre
historique ne totalisent que 6 % des logements sociaux de la ville, pour 23 % du parc total. Les 13e, 19e et 20e en comptaient 96 000 en 1999, soit 47 % du parc social parisien concentré dans seulement trois arrondissements. Si on ajoute les 12e, 14e, 15e et 18e arrondissements, on atteint un taux de 81 % concentrés dans un croissant périphérique du sud au
nord-est de la ville[83]. La proportion de logements sociaux comptabilisés selon la loi SRU en 2006 varie de 1,2 % dans le 7e arrondissement (357) à 34,1 % dans le 19e arrondissement (28 147). Entre 2001 et 2006, 23 851 logements ont été agréés dans la ville mais 88 131 Parisiens et 21 266 non-Parisiens étaient demandeurs d'un logement social en 2006. La
rotation des locataires est faible en raison du niveau élevé des prix de l'immobilier. Ce taux est de 10 % par an en France, 7,5 % en Île-de-France mais de seulement 5 % à Paris intra-muros[84]. De nombreuses associations œuvrent pour trouver des solutions au mal-logement et à la précarité de personnes sans logement (Emmaüs, Secours catholique, Croix-
Rouge française…) Mal-logement Paris est la ville française où le phénomène du mal-logement est le plus présent. Ce mal-logement connaît deux acceptations : d’une part, le statut juridique d’une personne qui ne maîtrise pas elle-même la durée de son hébergement ; d’autre part, les caractéristiques techniques du logement. Selon le 23e rapport sur l'état du
mal-logement, publié par la fondation Abbé-Pierre, le mal-logement n’est pas vécu de la même manière à Paris qu’ailleurs. De manière générale, les personnes « supportent » le surpeuplement pour pouvoir rester dans la capitale, car ils effectuent un arbitrage entre la localisation et le confort. Cette carte permet de visualiser que les arrêtés d'insalubrité pris en
2010 portent sur des immeubles se trouvant dans les anciens faubourgs parisiens, à l'Est de la ville de Paris[85]. Les difficultés de logement sont importantes à Paris, avec plus de 10 % des ménages de la capitale qui y sont confrontés en 2016, taux en hausse depuis 2015. Néanmoins, en tendance longue, ces difficultés décroissent, puisqu'en 2004, elles
touchaient 14 % des ménages[86]. Ces difficultés sont héritées d’enjeux de salubrité datant du XIXe siècle, à la suite d'une croissance soudaine et très importante de la population parisienne depuis 1840. Il est nécessaire d’adapter la ville à la demande exponentielle de logements, des politiques publiques sont menées notamment celle de Haussmann, afin
d’améliorer entre l’hygiène de la ville et réduire l’insalubrité. Cela a eu pour effet de repousser l’enjeu de l’insalubrité dans les anciens de faubourgs de Paris. Cela est encore visible aujourd’hui : ce sont dans les secteurs écartés par Haussmann que sont présents les arrêtés d’insalubrité datant de 2010, visibles sur la carte ci-contre. Cette photo illustre
l'évolution que l'îlot 1 a pu connaître, les travaux de destruction-reconstruction ayant eu lieu entre 1914 et 1939[87]. Plusieurs mesures sont prises afin de réduire l’habitat indigne. Notamment par la mise en place d’un Casier Sanitaire des maisons de Paris, qui a permis d’identifier 17 îlots insalubres à Paris en 1906. Paul Juillerat a participé à l’élaboration de
ce casier. Le but étant de détruire ces îlots pour reconstruire un habitat sain. Le plan de ces îlots insalubres a été repris par la suite, entre autres par Louis Sellier en 1937, et les îlots voient leur forme évoluer. Par exemple le centre Pompidou a donc été bâti en 1970 sur les décombres d’immeubles insalubres, détruits dans les années 1930[88]. Face à ce
musée, un exemple d’habitat insalubre détruit puis reconstruit entre 1915 et 1945, 42 rue de Beaubourg illustre cette politique menée. Cette rue appartient à l’îlot 1 tel que défini par dans la communication de M. le préfet de la Seine au conseil municipal et au conseil général sur le problème du logement en 1946[89]. Ensuite, une enquête économico-
immobilière est réalisée à la fin des années 1950 afin de déterminer des espaces à détruire afin de constituer de grands ensembles. L’insalubrité est alors marquée par un manque d’air et de lumière. L’une des causes principales de cette insalubrité est que les propriétaires ne tirent pas assez de revenus de leurs immeubles et ne cherchent plus à les entretenir
car un moratoire des loyers est mise en place après la guerre pour geler les loyers pour les familles des hommes partis à la guerre qui ont été blessés ou qui sont décédés. Depuis les années 2000, plusieurs sociétés ont reçu mission de résoudre l’insalubrité qui touche de nombreux logements parisiens. C’est le cas de la Siemp entre 2002 et 2008 qui s’est vue
confier la gestion de 1 030 immeubles dont les travaux sont aujourd’hui achevés, ou encore la Sorêqa depuis 2010. Des mesures sont en place pour lutter contre le mal-logement ; cela implique souvent un relogement temporaire ou définitif afin de réhabiliter ou détruire puis reconstruire le bâtiment touché. En 2018, l’habitat indigne a reculé à Paris ; il reste
seulement des pôles diffus souffrant de blocages en termes de gestion ou connaissant des problèmes de suroccupation. Prix des logements Paris est la neuvième ville la plus chère du monde[90] en ce qui concerne les prix de l'immobilier de luxe : 12 600 euros/m2 en 2007 (contre 36 800 pour Londres, la plus chère)[91],[92]. Selon une enquête réalisée pour le
journal La Tribune, au 1er septembre 2012, la rue la plus chère de Paris est le quai des Orfèvres (1er arr.), avec un prix médian de 20 665 euros/m2, contre 3 900 euros/m2 rue Pajol (18e)[93]. Paris devient en 2017 la ville la plus attractive d'Europe pour les investisseurs immobiliers, ce qui ne s'était pas produit depuis 2007[94]. Une étude de l'Institut
d'aménagement et d'urbanisme (IAU) publiée en 2019 souligne que les prix du logement poussent les personnes modestes à quitter Paris et à s'installer dans des départements limitrophes comme la Seine-Saint-Denis, ce qui tend à provoquer un « embourgeoisement » de la capitale et une paupérisation des proches départements[95]. Une étude publiée par le
site « Meilleurs Agents » en juin 2020, montre que 53 % des annonces à Paris ne respectent pas le plafonnement des loyers. Le dépassement est en moyenne de 130 euros par mois, soit 1 500 euros par an[96]. Personnes sans-abris Paris compte en 2019 un nombre de 346 000 logements vacants, soit 11,7 % des logements de la capitale. Des associations
entreprennent des actions pour tenter d'obtenir des réquisitions afin de loger les sans-abris[97]. En février 2019, des bénévoles et travailleurs sociaux ont recensé 3 641 sans-abri à Paris, soit 600 de plus que l'année précédente. Les deux-tiers disent ne jamais appeler le 115, parce qu'ils ne connaissent pas l'existence de ce dispositif, ou parce que les conditions
d'accueil ou de sécurité ne leur conviennent pas[98]. Le SAMU social alerte sur le manque de place en hébergement d'urgence ; chaque jour, 400 familles qui composent le 115 dans l'espoir de trouver un toit pour passer la nuit, restent sans réponse[99]. Sociologie urbaine Les ménages aisés vivent essentiellement dans l'Ouest et au Sud de la ville tandis que le
Nord-Est concentre les populations les plus pauvres et d'origine immigrée. La hausse continue des prix de l'immobilier explique le remplacement progressif des populations modestes ou intermédiaires par une nouvelle classe plus aisée. On constate ce processus de gentrification dans de nombreuses autres mégapoles comme Londres ou New York. À Paris,
cette évolution a vulgarisé le terme de bobos (pour bourgeois-bohème, terme flou mais très usité, sauf par les sociologues qui y font rarement référence) avant de provoquer une mutation sociale de quartiers encore récemment considérés comme populaires, tels le 10e arrondissement ou certaines communes de proche banlieue comme Montreuil en Seine-Saint-
Denis. Ainsi, la part des cadres et des professions intellectuelles est passée de 24,7 % de la population active en 1982 à 46.4 % en 2013[100]. Paris est la 12e ville de France de plus de 20 000 habitants pour la proportion d'assujettis à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), soit 34,5 foyers fiscaux pour 1 000 habitants. 73 362 foyers fiscaux déclaraient un
patrimoine moyen de 1 961 667 euros en 2006. Le 16e arrondissement arrive en tête pour le nombre de redevables avec 17 356 contribuables[101],[102]. Avec 27 400 euros de revenu moyen par unité de consommation en 2001, les ménages parisiens sont les plus aisés de France. Les quatre autres départements en tête du palmarès sont tous franciliens :
Hauts-de-Seine, Yvelines, Essonne et Val-de-Marne, ce qui reflète la concentration de professions très qualifiées à haut revenu dans la région Île-de-France. Mais si Paris a une image d'une « ville de riches » avec une proportion de classes sociales élevées plus importante qu'ailleurs, sa sociologie intra-muros reste en réalité très contrastée. Selon l'indice de
parité de pouvoir d'achat (PPA), les revenus réels des Parisiens sont très inférieurs à leurs revenus nominaux : le coût de la vie intra-muros (à commencer par celui du logement) est particulièrement élevé, et certains types de denrées coûtent plus cher à Paris que dans le reste de la France. De plus, au contraire du revenu médian, le revenu moyen cache les
disparités, quelques très hauts revenus pouvant éclipser de très bas revenus beaucoup plus nombreux. Dans le cas de Paris, le seuil des 10 % de revenus les plus hauts (9e décile) s'élève à 50 961 euros annuels[b 3], ce qui explique en partie le haut revenu moyen de la capitale et l'écart important entre le revenu moyen et le revenu médian[b 3]. Les différences
sociales sont traditionnellement marquées entre les habitants de l'Ouest de Paris (essentiellement aisés) et ceux de l'Est. Ainsi, le revenu moyen déclaré dans le 7e arrondissement, le plus élevé, était 31 521 euros par unité de consommation en 2001, soit plus du double de celui du 19e arrondissement qui n'était 13 759 euros, valeur proche de la médiane des
revenus de la Seine-Saint-Denis de 13 155 euros. Les 6e, 7e, 8e et 16e arrondissements sont classés au niveau des dix communes franciliennes au revenu moyen le plus élevé alors que les 10e, 18e, 19e et 20e arrondissements sont au niveau des communes les plus pauvres d'Île-de-France[b 4]. On note enfin de très fortes disparités de revenus au sein même de
tous les arrondissements : le rapport interdécile (le seuil des 10 % des revenus les plus élevés divisé par le seuil des 10 % des revenus les plus bas) le plus faible est 6,7 dans le 12e arrondissement, contre 13,0 pour le 2e arrondissement (qui présente la plus forte dispersion de revenus)[b 3]. Plus globalement, Paris se classe parmi les départements
métropolitains aux seuils de bas revenus les plus faibles (81e rang[b 3]), et présente un rapport interdécile de 10,5[b 3] qui en fait le département français où se concentrent les plus fortes disparités sociales. Carte de l'évolution de la part des ouvriers et des cadres par IRIS à Paris en 2006 et 2013. On y constate également des formes de ségrégation sociale
dans certains quartiers du nord-est parisien comme celui de Barbès - Rochechouart. En effet, la sociologie de certains arrondissements de l'Est de Paris (comme le 19e) ressemble à celle de quelques quartiers sensibles de banlieue ne constituant que l'extension extra-muros de la cartographie sociale de la ville : le 16e arrondissement se prolonge par des
communes de banlieue aisées, alors que le Nord-Est de la ville a pour appendice les communes de la Seine-Saint-Denis, réputées pauvres. Au début des années 2000, la population la plus démunie est concentrée dans les arrondissements du nord-est : 40 % des foyers concernés résident dans les 18e, 19e et 20e arrondissements, contre 2 % dans les 4e et
6e arrondissements. 32,6 % des familles parisiennes d'origine étrangère hors Union européenne vivent sous le seuil de pauvreté ; ce n'est le cas que pour 9,7 % des Français dont la personne de référence est française[103]. Aujourd'hui, on constate une arrivée de plus en plus importante de cadres[104], aux dépens de la classe ouvrière[105] historiquement
installée dans ces quartiers. Cela induit un phénomène de gentrification[106] qui se traduit par une augmentation du prix du foncier[107] et des mutations du paysage urbain. Au quartier de la Goutte-d'Or, l'apparition de la brasserie Barbès caractérisée par une carte chère et une architecture classieuse est représentative de l'embourgeoisement des quartiers
du nord-est parisien. Certains quartiers se caractérisent par des regroupements communautaires : le quartier du Marais a la particularité d'attirer une importante communauté homosexuelle à proximité de la communauté juive ashkénaze dont l'implantation autour de la rue des Rosiers remonte au XIIIe siècle. Le 13e arrondissement regroupe quant à lui une
importante communauté asiatique dans le quartier des Olympiades. La sociologie d'un quartier peut varier selon les heures. Celui de la place de la Bastille, par exemple, avec ses nombreux bars et lieux de vie nocturne, est animé le soir par beaucoup de jeunes tandis que, dans la journée, il jouit d'une relative tranquillité. Les catégories socioprofessionnelles les
plus favorisées représentent en 2018 86 % des transactions de logements contre 69 % en 1998. Inversement, la part des employés et ouvriers achetant un logement n’a cessé de fondre en 20 ans. Leur proportion a été divisée par trois, passant de 15 % à 5 %[108]. Toponymie Article détaillé : Noms, abréviations des noms et surnoms de la ville de Paris. Le nom
de la cité est attesté pour la première fois par Jules César, au milieu du Ier siècle av. J.-C., dans La Guerre des Gaules, sous la forme Lutecia ou Lutetia (selon les manuscrits)[109]. On trouve ensuite Lutetia apud Parisios au IVe siècle[110] (Parisios étant à l'accusatif pluriel) ; puis Parisios [usque] en 400 - 410[111], et enfin Paris, attestée dès 887[109]. Le mot
Paris est issu du nom du peuple gaulois des Parisii (au datif locatif pluriel : Parisiis), dont Paris était la capitale à l'époque gallo-romaine. La première désignation Lutetia (Lutèce) a été remplacée au IVe siècle, suivant un processus général observé dans la Gaule du Bas-Empire pour les capitales de civitas (cités gallo-romaines) : celles-ci furent d'abord appelées
de leur nom originel complété du nom du peuple dont elles étaient la capitale, comme Lutecia des Parisii en l'occurrence. Puis le nom du peuple au datif locatif est seul resté, le nom signifiant alors chez les Parisii (voir entre autres Angers capitale des Andécaves, Tours des Turones, Évreux des Éburovices, Saintes des Santons, Poitiers des Pictons, Amiens des
Ambiens, etc., qui sont toutes dans le même cas). Selon Pierre-Henry Billy, Lutetia pourrait être issu du gaulois *luta, boue, avec le suffixe -etia[109], ce qui correspond très bien à la nature du terrain décrit par César dans la Guerre des Gaules (existence d'un marais permanent qui déversait ses eaux dans la Seine). Quant à l'étymologie de l'ethnonyme Parisii,
elle n'est pas connue avec certitude. Il pourrait provenir du gaulois *pario, chaudron (cf. le provencal pairol de même sens), signifiant alors « Ceux du chaudron »[112], avec une référence mythique et sacrée (thème celtique du chaudron d'abondance représentant la survie dans l'Au-delà et les richesses de l'Autre Monde)[113]. Les Parisii ont donné leur nom à
Paris, ainsi qu'au pays du Parisis (maintenant « pays de France »), qui subsiste dans Villeparisis, Cormeilles-en-Parisis, Fontenay-en-Parisis. On trouvait également des gaulois de la même tribu des Parisii en Angleterre, dans l'actuel Yorkshire de l'Est. Histoire Articles détaillés : Histoire de Paris et Chronologie de l'histoire de Paris. Préhistoire et Antiquité
Caldarium des Thermes de Cluny. Un habitat permanent est attesté dans les limites du Paris actuel à partir de la période chasséenne (entre 4 000 et 3 800 avant notre ère) au village de Bercy ; les restes de trois pirogues néolithiques aujourd'hui visibles au musée Carnavalet ont ainsi été retrouvés[114],[115] sur la rive gauche d'un ancien bras de la Seine dans
le 12e arrondissement, où la présence humaine semble avoir été continue durant le Néolithique[f 2]. De façon générale, l'histoire du site parisien est toutefois mal connue jusqu'à la période gallo-romaine. Seule certitude, les Parisii, l'un des 98 peuples gaulois, vivent dans cette région en 52 avant notre ère, au moment d'être soumis à Rome. Ainsi, on ne connaît
pas précisément l'emplacement de la cité gauloise mentionnée dans les sources latines : il pourrait s'agir de l'île de la Cité (aucun vestige archéologique antérieur à Auguste n'y a toutefois été retrouvé), de l'île Saint-Louis, d'une autre île aujourd'hui rattachée à la rive gauche, voire du site de Nanterre, où a été découverte en 2003 une importante agglomération
ordonnée[f],[116],[117]. Dans tous les cas, la cité romaine s'étend sur la rive gauche et sur l’île de la Cité ; elle prend le nom de Lutetia (Lutèce). À l'époque gallo-romaine, Lutèce n'est qu'une cité relativement modeste du monde romain avec une population de l'ordre de dix mille habitants à son apogée[c 1],[g] ; en comparaison, Lugdunum (Lyon), capitale des
trois Gaules (dont la lyonnaise qui englobe la région de Lutèce), aurait compté au IIe siècle de 50 000 à 80 000 habitants[118]. Elle connait toutefois une certaine prospérité grâce au trafic fluvial[c 1]. Suivant la tradition, la cité aurait été christianisée par saint Denis, martyrisé vers 250[c 2]. La position stratégique de Lutèce face aux grandes invasions[c 3] en
fait un lieu de séjour pour l'empereur Julien entre 357 et 360, puis Valentinien Ier en 365-366. La cité prend le nom de Paris à cette époque[119]. Si ses faubourgs subsistent encore au IVe siècle[c 4], la population se replie au Ve siècle dans l'île de la Cité, fortifiée par la récupération de pierres prises aux grands édifices ruinés. En 451, sainte Geneviève, future
patronne de la ville, serait parvenue à convaincre les habitants de ne pas fuir devant les Huns d'Attila, qui s'en détournent effectivement sans combat[f 3]. Moyen Âge En 508, après avoir conquis la majeure partie de la Gaule, Clovis fait de Paris sa capitale[c 5]. Il y établit sa résidence principale (Palais des Thermes), et y fait construire plusieurs édifices
religieux, dont la basilique des Saints-Apôtres, où il est enterré ; le rôle de la cité doit cependant être relativisé, dans la mesure où il n’existe pas alors d’administration royale. Tout au long des VIe et VIIe siècles, Paris garde une importance particulière[c 6], même si les divisions du royaume de Clovis entre ses héritiers limitent son rayonnement. Childebert Ier
y fait ainsi construire la plus grande cathédrale de la Gaule (la cathédrale Saint-Étienne), tandis que Childéric II fait rénover les arènes gallo-romaines. Durant cette période, revitalisée par les fondations monastiques[120] et sa fonction de capitale[121], la ville commence probablement à s’étendre sur la rive droite[f 4], alors que la rive gauche est réoccupée.
Représentation du palais de la Cité dans les Très Riches Heures du duc de Berry. L’extension vers l’est du royaume des Francs sous le règne de Charlemagne fait perdre à Paris sa position politique privilégiée[c 7]. À partir du milieu du IXe siècle, elle fait partie du territoire des Robertiens, qui prennent le titre de comte de Paris. Particulièrement exposée à
cause de sa situation sur la Seine, elle est en 845 dévastée par les raids des Vikings[122], qui la ravagèrent par la suite à plusieurs reprises[c 8], ce qui oblige la population à se replier à nouveau sur l’île de la Cité. En 885-886, assiégée par les Normands, la cité parvient à leur résister avec succès, tout en leur barrant l’accès au fleuve. Cet épisode procure un
grand prestige à Paris et à son comte Eudes, qui a aidé à sa défense ; il marque par contre une étape du déclin de l’empire carolingien, le comportement de Charles le Gros ayant été jugé indigne durant les événements. Recueil des ordonnances de la prévôté des marchands de Paris, contenant la transcription de l'ordonnance rendue en février 1416 par Charles
VI. Sous le règne des premiers Capétiens, Paris est une des principales villes du domaine royal, mais pas une capitale, n’étant pour eux qu’une résidence parmi d’autres. Elle gagne cependant en importance avec le temps : Robert le Pieux fait ainsi restaurer le Palais de la Cité[c 9] et plusieurs abbayes, tandis que Louis VI puis Louis VII y fixent leur cour et leur
chancellerie. Dans le même temps, la cité prospère, devenant une place importante du commerce du blé, du poisson et du drap, les marchands parisiens s’unissant au sein d'une « hanse des marchands de l’eau »[123] privilégiée par Louis VII en 1170-1171. Elle devient également un centre d’enseignement majeur, grâce aux écoles épiscopales dans un premier
temps[f 5], puis à partir du milieu du XIIe siècle, aux communautés religieuses qui s’établissent sur la rive gauche alors dépeuplée[c 10]. À l’image de l’ensemble de l’Occident chrétien, sa population augmente à cette époque de façon considérable : Paris s’étend d'abord sur la rive droite (début du XIe siècle)[c 11], qui devient son poumon économique[124], l’île
de la Cité abritant dès lors les grands édifices administratifs et religieux. C’est Philippe Auguste qui fait de Paris la capitale incontestée du royaume, sur lequel il est le premier des capétiens à exercer un fort contrôle ; cette position est encore renforcée sous les règnes de Louis IX et de Philippe le Bel. L’administration royale, qui se développe
considérablement, tient ainsi son siège dans la cité, où se situent la Chambre des comptes, le Trésor, et les Archives du royaume. Les bourgeois parisiens jouent un rôle majeur dans la gestion de l’État, faisant souvent partie du proche entourage du souverain. Les monarques veillent néanmoins à limiter l’autonomie de la ville, qui n’obtient pas le statut de
commune ; les corporations se voient seulement accorder divers privilèges politiques, ce qui aboutit en 1263 à l’apparition d’une municipalité composée d’un prévôt des marchands et quatre échevins. Dans le même temps, les écoles de la rive gauche s’unifient en une « universitas »[c 12], reconnue par le pape en 1209-1210, faisant de Paris le plus prestigieux
centre d’enseignement d’Europe occidentale pendant au moins un siècle. La cité devient également le symbole du pouvoir royal, qui cherche à lui donner des édifices dignes de son rang : la cathédrale Notre-Dame est achevée vers 1250, la Sainte-Chapelle abritant la couronne d'épine du Christ en 1248, le Palais de la Cité est rénové et étendu, et le marché
parisien est couvert et emmuré (Halles). Philippe Auguste entoure par ailleurs les deux rives de la cité de murailles de pierres, terminées en 1209-1212. Paris poursuit sa croissance, la rive gauche étant repeuplée au XIIIe siècle[c 13] ; au début du XIVe siècle, on estime sa population à environ 200 000 habitants[c 14], ce qui en fait la ville la plus peuplée
d'Europe[f 6]. En 1348, la cité est frappée pour la première fois par la peste, qui ravage l’Europe entre 1347 et 1351 ; ce mal l’atteint ensuite de façon cyclique pendant plusieurs siècles. Pendant la guerre de Cent Ans, elle est exposée aux attaques anglaises, ce qui amène Charles V à construire sur la rive droite un nouveau rempart englobant les faubourgs.
Dans le même temps, dans un contexte de dépression économique et de défaite militaire, l’autorité royale est remise en cause : le prévôt des marchands Étienne Marcel tente ainsi de s'emparer du pouvoir en 1357-1358, tandis que les émeutes populaires se multiplient, telle celle des Maillotins en 1382[c 15]. En réaction, Charles V puis Charles VI élisent
résidence dans l’est parisien, moins exposé aux troubles. Au début du XVe siècle, le conflit entre Armagnacs et Bourguignons occasionne également de nombreuses violences dans la capitale ; ces derniers s'imposent en 1418, et Paris tombe en conséquence aux mains du roi d’Angleterre deux ans plus tard. La cité est reconquise en 1436 par Charles VII, mais
celui-ci préfère résider près de la Loire, et il en est de même pour ses successeurs Louis XI, Charles VIII et Louis XII. À l’issue de la guerre, Paris s’est rétractée derrière ses murailles[125], et sa population est tombée à environ 100 000 habitants[c 14]. De la Renaissance au dix-huitième siècle L'hôtel de Sens, édifié entre 1475 et 1519, est l'un des plus anciens
hôtels particuliers de Paris. Topographia Galliae, Oder Beschreibung vnd Contrafaitung der vornehmbsten, vnd bekantisten Oerter, in dem mächtigen, vnd grossen Königreich Franckreich / Zeiller, Martin. La Renaissance, marquée par le roi et sa cour résidant dans le Val de Loire, ne bénéficie donc guère à Paris. Malgré son éloignement, la monarchie
s’inquiète de l'expansion désordonnée de la cité. Une première réglementation d’urbanisme est édictée en 1500 à propos du nouveau pont Notre-Dame, bordé de maisons uniformes de brique et de pierre de style Louis XII[c 16]. En 1528, François Ier fixe officiellement sa résidence à Paris. Le rayonnement intellectuel s'accroît : à l'enseignement de l'université
(théologie et arts libéraux) s'ajoute un enseignement moderne tourné vers l'humanisme et les sciences exactes voulu par le roi, au Collège de France. Sous son règne, Paris atteint 280 000 habitants et reste la plus grande ville du monde chrétien[s 7]. Le Massacre de la Saint-Barthélemy par François Dubois est déclenché à Paris avant d'être étendu à plus d'une
vingtaine de villes de province. Le 24 août 1572, sous Charles IX, est organisé le massacre de la Saint-Barthélemy. On compte entre deux mille et dix mille victimes[f 7]. La Ligue catholique, particulièrement puissante dans la capitale, se dresse contre Henri III durant la Journée des barricades en 1588. Ce dernier s'enfuit avant d'assiéger la ville[f 8]. Après son
assassinat, le siège est maintenu par Henri de Navarre, devenu Henri IV. La ville, pourtant ruinée et affamée, ne lui ouvre ses portes qu'en 1594 après sa conversion. La Journée des barricades (1648) marque le début de la Fronde qui provoque une importante crise économique et une nouvelle défiance du roi vis-à-vis de sa capitale[f 9]. Malgré une mortalité
supérieure aux naissances, la population atteint les 400 000 habitants grâce à l'immigration provinciale. Paris est une ville misérable où règne une forte insécurité, la légendaire cour des miracles est progressivement vidée à partir de 1656 par le lieutenant-général de police Gabriel Nicolas de La Reynie[126] qui fait établir 6 500 lanternes pour éclairer la ville
la nuit et rendre les rues plus sûres. Louis XIV choisit Versailles comme résidence en 1677, avant d'y déplacer le siège du gouvernement en 1682. Colbert prend en main la gestion parisienne et fait la navette entre Paris et Versailles. Durant son règne, le Roi Soleil ne vient que vingt-quatre fois à Paris, essentiellement pour des cérémonies officielles, marquant
ainsi envers la cité une hostilité que n'apprécient guère les Parisiens[f 10]. Au XVIIIe siècle, Versailles ne dépossède pas Paris de son rayonnement intellectuel ; au contraire même, elle en fait une puissante frondeuse ouverte aux idées des Lumières. C'est la période des salons littéraires, comme celui de madame Geoffrin. Le XVIIIe siècle est aussi celui d'une
forte expansion économique qui permet une importante croissance démographique, la ville atteint 640 000 habitants[127] à la veille de la Révolution française. En 1715, le régent Philippe d'Orléans quitte Versailles pour le Palais-Royal. Le jeune Louis XV est installé au palais des Tuileries pour un retour, éphémère, de la royauté dans Paris. Dès 1722, Louis XV
retourne au château de Versailles rompant la fragile réconciliation avec le peuple parisien[f 11]. La ville s'étend alors à peu près sur les six premiers arrondissements actuels, le jardin du Luxembourg marquant la frontière occidentale de la ville. Louis XV s'intéresse personnellement à la ville en 1749 lorsqu'il décide l'aménagement de la place Louis XV (actuelle
place de la Concorde), la création de l'école militaire en 1752[128], et surtout la construction d'une église dédiée à Sainte-Geneviève en 1754, plus connue sous le nom actuel de Panthéon[129]. La Révolution française et l'Empire Aquarelle de Jean-Pierre Houël représentant la Prise de la Bastille le 14 juillet 1789. La Révolution française débute à Versailles par
la convocation des États généraux puis le Serment du Jeu de paume. Mais les Parisiens, atteints par la crise économique (prix du pain), sensibilisés aux problèmes politiques par la philosophie des Lumières et mus par une rancœur à l'égard du pouvoir royal ayant abandonné la ville depuis plus d'un siècle, lui donnent une nouvelle orientation[f 12]. La prise de la
Bastille le 14 juillet 1789, liée au soulèvement des ébénistes du faubourg Saint-Antoine, en est une première étape. Le 15 juillet, l'astronome Jean Sylvain Bailly reçoit à l'hôtel de ville la charge de premier maire de Paris. Le 5 octobre, l’émeute, déclenchée par les femmes sur les marchés parisiens, atteint Versailles le soir. Le 6 au matin, le château est envahi et
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