Contrat d'objectifs et de performance 2019-2020 - Oncfs
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Sommaire L’Office national de la chasse et de la faune sauvage : son identité et ses activités . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Bilan du contrat d’objectifs 2012-2016 .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Contexte et défis à relever .................................................................................. 11 Les grands enjeux environnementaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 La montée en puissance des enjeux économiques liés à la faune sauvage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Un contexte institutionnel modifié et des moyens contraints . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Organisation du contrat d’objectifs 2019-2020 ......................................................... 14 Axe 1 – Mettre en œuvre pour le compte de l’État des actions stratégiques en faveur de la biodiversité ... 16 Objectif 1.1. – Contribuer à la mise en place de la gestion adaptative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Objectif 1.2. – Appuyer les pouvoirs publics dans la gestion des grands prédateurs et d’espèces à enjeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Objectif 1.3. – Coordonner la surveillance sanitaire de la faune sauvage et participer à la gestion des crises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Objectif 1.4. – Appuyer la mise en œuvre de la stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Objectif 1.5. – Conseiller les services centraux et déconcentrés de l’État sur les problématiques touchant la faune sauvage et ses habitats .. . . . . . 20 Objectif 1.6. – Contribuer à la préservation de la biodiversité au niveau international .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Axe 2 – Mettre en œuvre une police de l’environnement et sanitaire au cœur des espaces ruraux ......... 21 Objectif 2.1. – Lutter contre les atteintes aux milieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Objectif 2.2. – Lutter contre les atteintes aux espèces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Objectif 2.3. – Réduire les conflits d’usage en milieux rural et péri-urbain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Objectif 2.4. – Veiller au respect des réglementations sanitaires applicables à la faune sauvage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Objectif 2.5. – Organiser l’examen et délivrer le permis de chasser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Objectif 2.6. – Développer une communication ciblée en matière de police . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Axe 3 – Apporter une expertise de la faune sauvage et de ses habitats pour une gestion durable de la nature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Objectif 3.1. – Identifier et diffuser les pratiques de gestion des milieux agricoles et montagnards favorables à la petite faune et à la biodiversité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Objectif 3.2. – Réduire l’impact des ongulés sauvages sur les milieux agricoles et forestiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Objectif 3.3. – Développer la connaissance des espèces en Outre-mer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Objectif 3.4. – Animer un réseau de réserves et de territoires pilotes conciliant faune sauvage et activités humaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Objectif 3.5. – Consolider la démarche de structuration, de diffusion et de valorisation des données d’observation de la faune sauvage et de ses habitats collectées par l’établissement .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Objectif 3.6. – Développer une politique de communication adaptée pour mieux sensibiliser les différents publics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Axe 4 – Bâtir le service public de l’environnement de demain et préparer la création du nouvel établissement public dédié à la nature ........................... 29 Objectif 4.1. – Engager la dynamique de rapprochement des établissements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Objectif 4.2. – Adapter l’organisation de l’établissement pour mieux faire face aux enjeux et poursuivre une gestion des ressources humaines valorisant les compétences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Objectif 4.3. – Poursuivre la rationalisation et la sécurisation des dépenses de fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Objectif 4.4. – Assurer la transformation numérique de l’établissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Objectif 4.5. – Renforcer la communication interne .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Modalités de suivi et d’évaluation ......................................................................... 32 Indicateurs relatifs à l’axe 1 . ............................. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Indicateurs relatifs à l’axe 2 . ............................. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Indicateurs relatifs à l’axe 3 . ............................. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Indicateurs relatifs à l’axe 4 . ............................. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Glossaire ....................................................................................................... 34
Contrat d’objectifs et de performance 2019-2020 État/Office national de la chasse et de la faune sauvage
© N. Van Ingen © N. Van Ingen L’Office national de la chasse et de la faune sauvage : son identité et ses activités C réé en 1972, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage En 2018, l’établissement rassemble environ 1 430 agents permanents (ONCFS) est un établissement public administratif sous double répartis sur l’ensemble du territoire au service de la protection de la tutelle du ministère chargé de l’Environnement et du ministère biodiversité et de la gestion durable de la faune sauvage et de ses chargé de l’Agriculture. Par ses compétences et son réseau territorial, il habitats : est aujourd’hui au cœur du service public de la nature en France. • des agents techniques et des techniciens de l’environnement, inspecteurs de l’environnement, commissionnés par le ministre L’établissement met en œuvre trois principales missions définies par le chargé de l’Environnement et assermentés auprès des tribunaux, Code de l’environnement et par le Code rural et de la pêche maritime : affectés dans les services départementaux métropolitains et • exercer la police de l’environnement, y compris dans le domaine d’outre-mer ainsi que dans les brigades mobiles d’intervention ; sanitaire en matière de faune sauvage ; • des ingénieurs et des techniciens affectés dans les cellules techniques • constituer une expertise scientifique et technique assise sur des des délégations interrégionales et dans les directions ; recherches et des expérimentations concernant la conservation, la • des personnels administratifs ; restauration et la gestion de la faune sauvage et de ses habitats ; • des ouvriers. • organiser l’examen et délivrer le titre du permis de chasser. À ces agents s’ajoutent environ 80 emplois non permanents (personnels La mise en œuvre de ces missions est encadrée par le présent document, occasionnels, contrats aidés, vacataires horaires, apprentis, thésards, quatrième contrat d’objectifs, et désormais de performance, signé entre post-doctorants, volontaires en service civique, etc.) ou emplois à temps l’établissement et ses ministères de tutelle. incomplets (agents d’entretien). L’établissement est organisé : • en 7 directions nationales : direction générale, direction de la police, direction de la recherche et de l’expertise, direction des ressources humaines, direction des affaires financières, direction des systèmes d’information et direction de la communication ; auxquelles s’ajoutent l’inspection générale des services et l’agence comptable ; • en 10 délégations régionales ou interrégionales ; • en 93 services départementaux, interdépartementaux, territoriaux, mixtes de police de l’environnement (rassemblant des inspecteurs de l’environnement de l’ONCFS et de l’Agence française pour la biodiversité – AFB) ou Brigade nature (à la Réunion, rassemblant des inspecteurs de l’environnement de l’ONCFS, de l’AFB et du Parc national). 4 Contrat d'objectifs et de performance 2019-2020
© Ph. Massit/ONCFS Il est administré par un conseil d’administration comprenant Le sous-directeur chargé de la chasse représentant le ministre chargé de 26 membres : la Chasse, ou son représentant, ainsi qu’un représentant d’organisations • 4 représentants de l’État : de propriétaires ruraux désigné par arrêté conjoint des ministres chargés – le directeur général de l’Agence française pour la biodiversité, ou de la Chasse et de l’Agriculture, participent également aux séances du son représentant ; conseil d’administration, à titre consultatif. – le directeur chargé de la forêt représentant le ministre chargé de l’Agriculture et de la Forêt, ou son représentant ; Il dispose également d’un conseil scientifique, garant de la qualité et – le directeur du budget représentant le ministre chargé du Budget, de l’impartialité des travaux de recherche et d’expertise, comprenant : ou son représentant ; • 10 personnalités issues du monde de la recherche et de l’enseignement – le directeur général de l’Office national des forêts, membre de droit, supérieur compétentes en matière de protection de la nature et de ou son représentant ; préservation de la faune sauvage, nommées par le ministre chargé • représentants issus du monde cynégétique (Fédérations 10 de l’Environnement ; départementales des chasseurs, associations spécialisées) ; • 2 spécialistes issus de l’établissement. • 3 personnalités qualifiées dans le domaine de la chasse et de la faune sauvage ; • 3 représentants des collectivités territoriales ; • 2 représentants des organisations socio-professionnelles agricoles et forestières ; • 2 représentants d’organismes de protection de la nature ; • 2 représentants du personnel. © Ph. Massit/ONCFS Contrat d’objectifs et de performance 2019-2020 5
L’Office national de la chasse et de la faune sauvage, Établissement public expert de référence en matière de gestion durable de la faune sauvage et de ses habitats. Le contrat d’objectifs 2019-2020 de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage a été signé à Paris le 1er juin 2019 par : Pour le Ministre de la Transition écologique Pour le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation et solidaire et par délégation, et par délégation, Le Directeur de l’eau et de la biodiversité La directrice générale de la performance économique et environnementale des entreprises Thierry VATIN Valérie METRICH-HECQUET Le Président du conseil d’administration Le Directeur général de l’Office national de la chasse de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage et de la faune sauvage Hubert-Louis VUITTON Olivier THIBAULT
© Ph. Massit/ONCFS Bilan du contrat d’objectifs 2012-2016 L e précédent contrat d’objectifs de l’établissement a été signé le Le COP 2012-2014 et son avenant de 2015 ont permis à l’établissement 13 février 2012 pour une durée de 3 ans. Organisé en 4 axes de poursuivre son action en faveur de la biodiversité en s’appuyant sur stratégiques, regroupant 14 enjeux et 43 objectifs opérationnels, ce ses trois missions principales : COP s’inscrivait dans la continuité du précédent (2009-2011), reprenant • police de l’environnement et police sanitaire ; largement son organisation et ses grandes lignes directrices. • connaissance et expertise de la faune sauvage et de ses habitats ; • examen et délivrance du permis de chasser. Au vu de la faible durée de validité de ce COP et du caractère permanent des missions mises en œuvre, les autorités de tutelle ont accepté qu’il Durant cette période, l’établissement a donc poursuivi son action de soit prolongé par voie d’avenant le 12 mars 2015 pour une durée sauvegarde de la biodiversité (axe 1 du COP) en mobilisant à la fois de 2 ans (2015-2016), en ajustant les objectifs aux moyens humains ses compétences techniques et ses compétences en matière de police et budgétaires disponibles dans un contexte général de réduction de la dans le suivi et la gestion d’espèces à enjeux. dépense publique. Dans les faits, certaines actions ont été maintenues en l’état (contenu et moyens dédiés), d’autres ont été supprimées L’établissement s’est notamment illustré dans la gestion des grands (actions terminées ou à très faibles enjeux) et la plupart ont fait l’objet prédateurs et en premier lieu du loup, espèce en croissance et en d’un ajustement proportionnel ou plus que proportionnel aux moyens expansion continues ces dernières années. Fort de son organisation et disponibles. de ses effectifs de terrain, l’ONCFS a ainsi apporté un appui déterminant à l’État dans la connaissance des populations, dans la réalisation des Compte tenu de la perspective de création de l’Agence française pour constats de dégâts mais également dans l’appui à la protection des la biodiversité au 1er janvier 2017, les tutelles n’ont pas souhaité que troupeaux grâce à la mise en place en 2015 d’une brigade dédiée au l’établissement engage la rédaction d’un nouveau COP pour la période loup. Compte tenu de son rôle majeur dans la gestion de cette espèce, 2017-2022 afin de pouvoir mettre en cohérence le premier COP de l’AFB l’ONCFS a naturellement été étroitement associé à la rédaction du plan (prévu initialement en 2018) et celui, à venir, de l’ONCFS. Si un nouvel national d’actions (PNA) 2018-2023 sur le loup et les activités d’élevage. avenant au COP 2012-2014 avait donc été préparé fin 2016 dans le À ce jour, l’établissement mobilise environ 50 ETPT chaque année pour même esprit que l’avenant de 2015 (ajustement des missions au regard le suivi et la gestion de cette espèce. des moyens), il n’a pas été validé mais sert, depuis lors, de feuille de route à l’établissement. L’action de l’établissement a en outre contribué à l’abandon, en 2017, des poursuites engagées en 2011 par la Commission européenne contre la France pour défaut de protection suffisante du grand hamster. Contrat d’objectifs et de performance 2019-2020 7
L’ONCFS a également participé à la définition des lignes directrices Si l’ONCFS s’est également impliqué dans la mise en œuvre de Natura de la doctrine « Éviter-Réduire-Compenser » (ERC) et apporte 2000, dans la définition des trames vertes et bleues et dans les réseaux désormais aux services déconcentrés de l’État son appui technique dans de gestionnaires d’espaces sous statuts de protection de 2012 à 2014, l’instruction des procédures d’autorisation d’aménagements, dès que de son action sur ces thématiques a progressivement été réduite avec le besoin et dans la limite de ses compétences. temps, faute d’effectifs suffisants et compte tenu de la mobilisation de nombreux autres acteurs (collectivités, associations…) tout aussi L’ordonnance d’harmonisation des polices de l’environnement du compétents sur ces sujets. 11 janvier 2012 a par ailleurs profondément modifié les prérogatives des 1 100 agents commissionnés et assermentés de l’ONCFS, devenus L’ONCFS a enfin maintenu son investissement en faveur de la inspecteurs de l’environnement. biodiversité dans les collectivités d’Outre-mer. En matière de police, le fonctionnement des services mixtes de police de l’environnement Grâce à un ambitieux plan de formation conduit entre 2012 et 2015, tous (SMPE), rassemblant des agents de l’établissement et des agents de ces agents ont été formés aux techniques d’enquêtes et de perquisitions l’ONEMA (puis de l’AFB) a permis d’offrir une réponse cohérente et amenant à un renforcement sans précédent des procédures judiciaires : efficace face à de nombreuses problématiques environnementales • 20 333 auditions conduites, dont 18 996 entre 2015 et 2017 ; ultra-marines en regroupant la compétence police de l’eau et la • 1 273 perquisitions opérées, dont 1 054 entre 2015 et 2017 ; compétence police de l’environnement et sanitaire au sein d’un • 2 498 réquisitions sur instruction de l’autorité judiciaire, dont 2 391 seul et même service, préfigurant ainsi le futur Office français de entre 2015 et 2017. la biodiversité qui verra le jour en 2020. En matière scientifique et technique, l’établissement a progressivement réduit son action en Ces nouvelles prérogatives ont conduit à un renforcement significatif faveur des espèces emblématiques (tortues marines, iguane des petites de la lutte contre le trafic d’espèces sauvages avec notamment Antilles…), sans toutefois l’abandonner complètement, et a développé plusieurs affaires d’ampleur démantelées (chardonnerets élégants, des missions de connaissance d’espèces chassables sensibles à la ivoire, tortues…). pression humaine, et pour lesquelles les services déconcentrés de l’État nécessitaient un appui technique (grive à pieds jaunes, pigeon à À ce jour, l’ONCFS reste le premier opérateur de police couronne blanche et limicoles aux Antilles, etc.). de l’environnement en France (hors déchets) avec plus de 15 000 infractions relevées chaque année (dont 25 % de délits) et concernant majoritairement des atteintes aux espèces non chassables L’établissement a par ailleurs poursuivi son travail d’amélioration de la et à leurs habitats. connaissance en vue d’une meilleure expertise de la faune sauvage (axe 2 du COP). Portés par la Direction de la recherche et de l’expertise (DRE) avec l’appui des cellules techniques des délégations régionales ou interrégionales et des services départementaux ou interdépartementaux de l’établissement, de nombreux programmes de connaissance des espèces sédentaires et migratrices ont été conduits dans une logique « de mieux connaître pour mieux comprendre et ainsi mieux gérer ». L’ONCFS a ainsi mobilisé plus de 300 000 heures d’agents par an sur les missions techniques et scientifiques. L’établissement a ainsi contribué à faire évoluer l’approche de la dynamique des populations d’ongulés sauvages par la définition et la mise en œuvre d’indicateurs de changement écologique (ICE) permettant une meilleure anticipation des évolutions de populations. © Ph. Massit/ONCFS Cette approche novatrice, simple dans sa mise en œuvre et éprouvée scientifiquement, devrait se généraliser dans les prochaines années, permettant d’objectiver les débats sur le sujet sensible de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique. L’expertise de l’établissement a par ailleurs été déterminante dans le L’élargissement des prérogatives des inspecteurs de l’environnement cadre des rapports des Directives européennes Habitats et Oiseaux suite à l’ordonnance du 4 juin 2015 a par ailleurs permis le pilotés par le Muséum national d’histoire naturelle et publiés en 2015. développement d’une police sanitaire en lien avec la faune sauvage. L’ONCFS a apporté dans ce cadre les connaissances nécessaires pour 12 espèces de mammifères et 30 espèces d’oiseaux. L’établissement a par ailleurs développé son appui à la lutte contre les espèces exotiques envahissantes (EEE) en contribuant à la mise en De la même façon, l’établissement a apporté un appui significatif aux œuvre en France du nouveau règlement européen sur les EEE, notamment services du ministère chargé de l’Écologie pour l’élaboration d’une en participant à la surveillance, à la connaissance et à la régulation de nouvelle liste nationale des espèces nuisibles grâce au développement certaines espèces animales considérées comme prioritaires (ibis sacré d’une méthode d’analyse permettant la publication de cartes nationales et érismature rousse dans l’ouest de la France, grenouille taureau en d’abondance des petits mustélidés. Sologne, iguane commun aux Antilles, etc.). 8 Contrat d'objectifs et de performance 2019-2020
La poursuite des travaux de suivi d’espèces migratrices a par ailleurs Répondant à un nécessaire besoin de contrôle, sollicité par les usagers et permis l’acquisition de connaissances nouvelles sur leurs trajets soutenu par son conseil d’administration et ses tutelles, l’établissement migratoires (bécasses, tourterelles) et une meilleure estimation des a poursuivi une activité de police de la chasse soutenue et centrée populations hivernantes (programme RESSOURCE en partenariat avec sur la lutte contre le braconnage et le contrôle de la juste application la FAO, l’AEWA et le ministère chargé de l’Écologie). de la réglementation. Plus de 65 000 permis de chasser et plus de 400 piégeurs agréés ont ainsi été contrôlés chaque année. Pas moins Une vaste enquête nationale sur les tableaux de chasse, dont de 6 000 opérations de contre-braconnage ont par ailleurs été conduites les résultats ont été publiés en 2016, a également été conduite en en 7 ans, mobilisant plus de 50 000 nuits-agents. partenariat avec la FNC et le réseau des FDC. L’ONCFS a par ailleurs poursuivi sa politique de prévention des Enfin, face aux nombreuses problématiques sanitaires émergentes et accidents de chasse, en lien étroit avec le monde cynégétique, en aux risques induits, tant pour les activités agricoles que pour la faune réformant notamment en 2014 l’examen du permis de chasser (passage sauvage elle-même, l’établissement a renforcé le suivi sanitaire de à une épreuve unique et place plus importante donnée à la sécurité à la faune sauvage avec notamment la participation à la gestion de la chasse) et en développant les actions de communication sur le sujet, plusieurs crises sanitaires (influenza aviaire, brucellose, tuberculose). avec pour conséquence une baisse continue des accidents de chasse Cet investissement croissant et efficace des services de l’ONCFS sur qui ont atteint des niveaux historiquement bas ces dernières années. cette thématique fait désormais l’objet d’un partenariat sous forme de convention avec le ministère chargé de l’Agriculture. L’établissement s’est par ailleurs organisé pour gérer un nombre croissant de candidats à l’examen du permis de chasser (+ 33 % sur la durée du contrat d’objectifs) en mobilisant un nombre accru Service public de la chasse en France, l’ONCFS a également œuvré à la d’agents de l’établissement pour instruire les dossiers, organiser les reconnaissance de la chasse comme élément essentiel de la gestion examens et former de nouveaux formateurs au sein des Fédérations durable de la nature et des territoires (axe 3 du COP). départementales des chasseurs. Il a par ailleurs conduit la mise en place © Ph. Massit/ONCFS Contrat d’objectifs et de performance 2019-2020 9
d’un permis de chasser dans le département de Guyane telle que La politique de formation a été renforcée et professionnalisée prévue par la loi de programmation relative à l’égalité réelle outre-mer pour tenir compte des nouvelles prérogatives des inspecteurs de du 28 février 2017. l’environnement et des nouveaux modes de recrutement qui imposent des remises à niveau (contrat de détachement), pour mieux prévenir et En matière de gestion durable des espèces chassables dans les territoires détecter les discriminations et les risques psycho-sociaux dans le travail agricoles, l’ONCFS a poursuivi la mise en œuvre du programme et pour renforcer la sécurité lors des missions conduites par les agents. Agrifaune en partenariat avec la Fédération nationale des chasseurs, l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture et la Fédération La Direction des systèmes d’information a été développée et structurée, nationale des syndicats d’exploitants agricoles visant, entre autres, à permettant de moderniser et d’optimiser les moyens, les matériels et favoriser la prise en compte de la faune sauvage par une agriculture les réseaux informatiques. Un réseau de correspondants informatiques productive et économiquement performante et à contribuer au a ainsi été créé, l’ensemble du parc informatique a été renouvelé en 2014, développement durable des territoires ruraux. Fort de plus de 10 années une nouvelle phase de renouvellement des ordinateurs des personnels d’expérience, le réseau s’est progressivement structuré et se concentre de terrain a été conduite en 2018 (passage à des équipements portables) désormais sur une approche thématique (élevage, bords de champs, et plusieurs datacenters ont été mis en place permettant d’internaliser intercultures…), au plus près des enjeux, dans le cadre d’une nouvelle la gestion des applications et des données de l’établissement. convention signée en 2016. De nombreuses applications informatiques adaptées aux besoins des Pendant d’Agrifaune pour les territoires forestiers, l’ONCFS a développé personnels de l’établissement, de ses partenaires et des tutelles (permis la démarche Sylvafaune sur plusieurs territoires pilotes en rassemblant de chasser, gestion électronique multimédia, collecte de données dans l’ensemble des acteurs cynégétiques et forestiers locaux afin d’établir le cadre de réseaux scientifiques et techniques…) ont été développées. des modalités de gestion concertée dans un esprit de dialogue. Enfin, la communication a été renforcée en investissant progressivement L’ONCFS a enfin fortement mobilisé ses directions et ses services de les réseaux sociaux, en développant des participations à des salons soutien de l’établissement pour poursuivre la construction d’un grand public (Game Fair) comme à des salons professionnels (Salon service public de l’écologie et du développement durable moderne des maires ; Assises nationales de la biodiversité) tout en veillant à et efficace (axe 4 du COP). diversifier les supports (presse écrite, audiovisuelle et télévisuelle). Les services de la direction des ressources humaines ont été associés et ont mis en œuvre la réforme des corps des agents techniques et des techniciens de l’environnement (2017) et le quasi-statut des personnels sous contrat (2017), pilotés par le ministère chargé de l’Écologie et le ministère chargé de la Fonction publique. Au terme d’un dialogue social nourri et constructif, l’organisation territoriale des services départementaux a par ailleurs été réformée entre 2014 et 2016 pour permettre la bonne mise en œuvre des missions assignées à l’établissement dans un contexte de moyens contraints et en offrant aux agents de meilleures conditions d’installation et de travail. L’établissement a également réformé ses brigades mobiles d’intervention (2014), ses directions (2015) et ses délégations régionales et interrégionales (2016), pour gagner en cohérence, en lisibilité et en efficience. © J. Pernin/ONCFS L’ONCFS a poursuivi la mise en place du programme Agrifaune visant à favoriser la prise en compte de la faune sauvage – ici un Tarier des prés – dans les pratiques agricoles. 10 Contrat d'objectifs et de performance 2019-2020
© Ph. Massit/ONCFS Contexte et défis à relever L ’ONCFS, en tant qu’établissement implanté au cœur de la ruralité, Le maintien et le développement de populations d’espèces devenues est confronté aux grands enjeux du développement durable des sensibles constituent désormais un véritable défi qui passe presque territoires ruraux, qu’ils soient environnementaux, économiques toujours par la restauration des habitats qui leur sont favorables. La ou sociétaux. question de la concurrence avec des activités socio-économiques déjà établies sur les territoires se pose alors souvent et impose une approche Opérateur public intervenant pour le compte de l’État, l’ONCFS se doit pluridisciplinaire pour restaurer un équilibre entre les activités humaines d’y répondre sous son contrôle de manière objective et adaptée dans et l’environnement et tendre vers une gestion durable des milieux. le respect des engagements pris par la France au niveau international (Convention sur la diversité biologique, Convention de Washington, En permettant l’émergence et la mise en œuvre de mesures de gestion accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique- concertées avec l’ensemble des acteurs d’un même territoire, les plans Eurasie…) ou européen (Directives Oiseaux et Habitats…) et des plans nationaux d’actions (PNA) constituent à ce titre des outils privilégiés en nationaux en vigueur en matière de biodiversité (Plan biodiversité…). faveur des espèces les plus menacées (grand hamster, vison d’Europe, tortues marines…) ou des grands prédateurs. Les grands enjeux environnementaux D’autres approches et d’autres démarches, impliquant l’ensemble des acteurs du monde rural, méritent d’être soutenues et développées pour La gestion et la restauration de populations animales les espèces vulnérables (sensibilisation, stratégies locales…). et de leurs habitats Les espèces exotiques envahissantes, animales comme végétales, Endiguer l’érosion de la biodiversité constitue l’un des axes majeurs de la constituent la troisième cause de perte de biodiversité au niveau politique environnementale de l‘État. De nombreuses espèces jusqu’alors mondial. La surveillance et la gestion des invasions constituent donc « communes » ont en effet connu une chute drastique de leurs effectifs un enjeu majeur dans les prochaines années. durant les trente dernières années, suivant le sort d’espèces plus rares dont les populations poursuivent souvent leur déclin. Les territoires ultra-marins français doivent faire l’objet d’une attention soutenue au regard de leur grande richesse naturelle, souvent mal Le dérèglement climatique se conjugue par ailleurs aux pressions connue, et de leur grande fragilité (endémisme, surexploitation…). anthropiques et accentue l’érosion de la biodiversité. Comprendre, anticiper et adapter la gestion des espèces et des espaces devient donc déterminant pour assurer une résilience des écosystèmes et des activités humaines basées sur une exploitation judicieuse de ces milieux. Contrat d’objectifs et de performance 2019-2020 11
Le trafic d’espèces La montée en puissance des enjeux économiques liés à la faune sauvage Souvent organisé et revêtant un caractère international, le trafic d’espèces sauvages a connu un fort développement ces dernières Les enjeux économiques agricoles années, tant en milieu rural qu’en zones urbaines. Parfois aussi lucratif que d’autres activités criminelles (stupéfiants, recel…), le trafic L’intensification des pratiques agricoles observée depuis plus d’un demi- d’espèces reste toutefois moins sévèrement réprimé, même si le siècle reste une cause importante de perte de biodiversité en France, durcissement de certaines peines en matière d’infractions et d’atteintes notamment par l’immensité des surfaces concernées (plusieurs dizaines à l’environnement tend à se généraliser dans de nombreux pays. de millions d’hectares). Habitats de nombreuses espèces dépendantes des cultures et de leurs abords (lièvre, perdrix, oiseaux migrateurs Ce trafic concerne à la fois des espèces autochtones (chardonnerets terrestres tels que le busard cendré ou le râle des genêts, etc.), les milieux et autres passereaux, tortues terrestres, etc. en métropole ; lambis agricoles méritent une attention particulière. La création de méthodes aux Antilles, etc.), des espèces exotiques (perroquets, perruches, et d’outils pour appuyer le développement d’une agriculture favorisant reptiles, etc.) ou des parties d’espèces (ivoire, peaux diverses, bois la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité comme la précieux, etc.). restauration de certains habitats naturels disparus du fait de certaines pratiques agricoles restent des enjeux majeurs pour la France. La lutte contre ce trafic nécessite souvent des moyens de surveillance importants et impose une complémentarité et une coordination sans La faune sauvage peut constituer un réservoir de maladies transmissibles faille des différents services de police, les contrevenants pouvant être aux animaux d’élevage (tuberculose bovine, influenza aviaire, brucellose, concernés par des affaires dépassant le seul domaine environnemental. peste porcine africaine) et, à ce titre, peut avoir des impacts défavorables sur les activités agricoles et sur la biodiversité. L’internationalisation Les engagements internationaux de la France des échanges de denrées agricoles comme le développement des populations de gibier accroissent les risques d’épizooties et les risques Très actif en matière d’environnement au niveau international, l’État d’endémisation de certaines maladies compte tenu des difficultés de français a pris de nombreux engagements à la fois au niveau européen : leur éradication. La surveillance et la gestion du risque sanitaire méritent • Stratégie européenne sur la biodiversité ; d’être renforcées dans les prochaines années. • Directive Oiseaux ; • Directive Habitats ; Par ailleurs et compte tenu de la sensibilité de ces dossiers, la gestion • Directive cadre sur l’eau ; des dégâts occasionnés par la faune sauvage sur les cultures (sangliers et • Directive nitrates ; cervidés) ou sur les animaux d’élevage (loup, ours, lynx, petits carnivores) • Règlement CITES ; • Règlement relatif aux espèces exotiques envahissantes ; et au niveau mondial : • Convention sur la diversité biologique (CDB) ; • Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et des milieux naturels en Europe ; • Convention on migratory species (CMS ou Convention de Bonn) ; • Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique- Eurasie (AEWA) ; • Convention de Carthagène pour la Caraïbe ; • Commission sur les ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture de la FAO. Les engagements pris au niveau européen traduisent généralement les consensus scientifiques prévalant au moment de leur signature et définissent des principes d’action et des mesures de protection le plus souvent pertinents dans le temps. Ils peuvent en outre revêtir un caractère contraignant et il convient donc de veiller à leur juste respect sous peine de fortes amendes et de pénalités. Le rapport sur l’état de conservation des espèces comme la mise en œuvre des réglementations spécifiques les concernant revêtent donc un caractère sensible et nécessitent la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés. © Ph. Massit/ONCFS 12 Contrat d'objectifs et de performance 2019-2020
doit être maintenue dans un cadre défini afin de limiter les conflits entre La prise en compte des questions environnementales chasseurs, associations de protection de la nature et agriculteurs. par les porteurs de projets Dans certaines zones, une diminution sensible des populations L’incertitude et le coût des études d’impact environnemental restent l’un d’ongulés sauvages et en premier lieu de sangliers doit être recherchée des principaux facteurs limitant les initiatives des porteurs de projets. pour prévenir l’apparition et le développement de certaines maladies (peste porcine africaine) ou pour contribuer à un meilleur équilibre La réduction des durées d’instruction, sans pour autant en altérer agro-cynégétique. la qualité, et donc, de réalisation des projets par une meilleure appropriation de la séquence « Éviter-Réduire-Compenser » demeure Enfin, l’étude des bénéfices aux activités agricoles offerts par une un enjeu fort pour l’État. biodiversité plus importante (pollinisation, maintien de la ressource en eau, préservation de la qualité des sols, etc.) mérite d’être poursuivie, a Le partage des usages dans les territoires fortiori dans le contexte actuel de dérèglement climatique. Dans une société de plus en plus urbaine, le « besoin de nature » Les enjeux économiques forestiers augmente, conduisant à un développement marqué des activités de plein air telles que la circulation d’engins motorisés (motos, quads, Le développement des populations d’ongulés sauvages peut avoir 4 x 4), la randonnée, l’équitation ou la pratique du VTT, particulièrement un impact sur le renouvellement et la productivité des peuplements en zones péri-urbaines. forestiers, créant parfois localement de vives tensions entre chasseurs et forestiers. La volonté de l’État de consolider et de développer sa filière Cet attrait pour les espaces naturels peut parfois avoir des conséquences bois de manière durable, en anticipant les impacts du changement pour l’environnement, et leur cohabitation avec des activités socio- climatique et en modifiant les orientations sylvicoles, notamment au économiques déjà établies sur les territoires (agriculture, sylviculture, travers des plans régionaux forêt bois (PRFB), offre l’opportunité de chasse…) peut localement s’avérer difficile et nécessite d’être encadrée. conduire, sur la base d’éléments objectifs et partagés, une réflexion commune entre chasseurs, sylviculteurs, propriétaires fonciers et Les attentes de l’État, des gestionnaires d’espaces protégés, des pouvoirs publics permettant de concilier production forestière et activité propriétaires fonciers (privés, Conservatoire du littoral, etc.), de l’Office cynégétique. Les acquis obtenus lors des programmes d’études conduits national des forêts, des préfets et des collectivités sont par ailleurs très par l’ONCFS (indicateurs de changements écologiques notamment) fortes en matière de cohabitation apaisée entre les différentes catégories peuvent dans ce cadre s’avérer déterminants. d’usagers et doivent faire l’objet d’une réponse adaptée. Un contexte institutionnel modifié et des moyens contraints Une sphère publique de l’environnement réformée et tournée vers la création d’un nouvel établissement public La sphère publique de l’environnement a été profondément modifiée le 1er janvier 2017 par la création de l’Agence française pour la biodiversité, issue du regroupement de l’Office national de l’eau et de milieux aquatiques (ONEMA), de l’Atelier technique des espaces naturels (ATEN) et de Parcs nationaux de France (PNF). La création d’un nouvel établissement public à l’horizon 2020, regroupant entre autres les missions actuellement dévolues à l’ONCFS et à l’AFB, viendra parachever la réforme des structures dédiées à la mise en œuvre des politiques publiques de gestion et de préservation de la nature et de la biodiversité. Une démarche de modernisation de la fonction publique engagée Le Gouvernement s’est engagé à moderniser et à rationaliser le fonctionnement de la fonction publique. Les conclusions du rapport dit « Action publique 2022 » doivent désormais être mises en œuvre par l’ensemble des services et opérateurs de l’État. Contrat d’objectifs et de performance 2019-2020 13
© Ph. Massit/ONCFS Organisation du contrat d’objectifs 2019-2020 D e par ses compétences scientifiques, techniques et juridiques en Le présent contrat d’objectifs découle de ce constat et s’organise autour matière de biodiversité, son implantation au cœur des territoires de 4 axes stratégiques, eux-mêmes déclinés en 23 objectifs. et des liens qu’il a su tisser tout au long de son histoire avec de nombreux acteurs de l’environnement et de la ruralité, l’ONCFS est un établissement public majeur de la sphère publique de l’environnement •l’établissement L’axe 1 détaille les actions stratégiques mises en œuvre par pour le compte et sous le contrôle de l’État dans le en France. domaine environnemental. Elles s’appuient pour la plupart sur la complémentarité entre missions de police et missions scientifiques Il est en mesure d’agir, dans le respect des missions qui lui sont dévolues, et techniques qui demeure une spécificité et un atout de l’ONCFS. à la fois : Elles traitent à la fois de la gestion adaptative, de l’animation et du • en appui à l’État dans l’élaboration et la mise en œuvre d’actions suivi de plans nationaux d’actions et de mesures de gestion d’espèces stratégiques liées aux politiques publiques en matière de préservation emblématiques, de la surveillance sanitaire de la faune sauvage, de de la nature et de la biodiversité ; la lutte contre les espèces exotiques envahissantes et de l’appui aux • en tant qu’opérateur de terrain pour veiller au respect des services de l’État dans l’élaboration de la norme. La valorisation du réglementations environnementales ; savoir-faire de l’établissement à l’international fait également partie • en tant qu’établissement reconnu pour la qualité de son expertise en intégrante de cet axe. Ces actions permettent de répondre pleinement matière de conservation, de restauration et de gestion de la faune aux orientations et aux priorités définies au niveau européen et au niveau sauvage et de ses habitats ; national en matière de biodiversité. • en tant qu’opérateur responsable, œuvrant avec un souci permanent de rationalisation de son fonctionnement pour répondre aux objectifs qui lui sont assignés avec des moyens humains et budgétaires toujours plus contraints. 14 Contrat d'objectifs et de performance 2019-2020
© Ph. Massit/ONCFS •police L’axe 2 détaille les missions de police de l’environnement et de sanitaire qui seront mises en œuvre par les agents commissionnés •et L’axe 3 est consacré aux missions d’expertise, de recherche d’expérimentation sur la faune sauvage et ses habitats. La et assermentés de l’établissement dans les territoires, seuls ou en définition de pratiques de gestion favorables à la petite faune de partenariat avec d’autres services chargés de missions de police. Ces plaine et de montagne, l’anticipation des dommages aux cultures et actions déclinent les priorités définies dans le plan national biodiversité. aux peuplements forestiers et la connaissance des espèces animales La lutte contre les atteintes aux habitats et aux espèces, la réduction présentes en Outre-mer sont considérées comme prioritaires et des conflits d’usage en milieu rural et l’application de la réglementation bénéficieront d’une approche pluridisciplinaire en lien avec d’autres sanitaire en matière de faune sauvage sont considérées comme des partenaires concernés. Une attention particulière sera portée à la prise priorités. Toutes ces missions tiennent naturellement compte des en compte des impacts du dérèglement climatique dans les programmes nouvelles prérogatives des inspecteurs de l’environnement définies par de recherche mis en œuvre. La diffusion des connaissances ainsi acquises l’ordonnance de 2012 ainsi que par la réforme du Code rural et de la sera réalisée par une démarche de « preuve par l’exemple » via un réseau pêche maritime en matière sanitaire en 2015. La préparation des plans de territoires pilotes gérés par l’établissement, par des publications de contrôles annuels tiendra compte des objectifs définis par le présent scientifiques mais également par des publications vulgarisées ainsi que axe du contrat d’objectifs. La délivrance et le suivi des porteurs d’un par une contribution de l’ONCFS au système d’information sur la nature permis de chasser font partie intégrante de cet axe. Un accent particulier et les paysages (SINP). sera enfin mis sur la communication autour des activités de police afin de renforcer la sensibilisation à la fois des usagers et des magistrats des parquets. Les contentieux européens feront désormais l’objet d’un suivi •orientées L’axe 4 est dédié aux missions de soutien qui seront prioritairement vers la préparation de la création d’un nouvel établissement particulier permettant de répondre aux attentes des tutelles. public dédié à l’environnement mais également vers la modernisation de l’établissement, dans la continuité des projets initiés lors du précédent contrat d’objectifs. Contrat d’objectifs et de performance 2019-2020 15
© Ph. Massit/ONCFS Axe 1 – Mettre en œuvre pour le compte de l’État des actions stratégiques en faveur de la biodiversité Disposant d’une expertise indépendante et objective et d’un important savoir-faire en matière de gestion de la faune sauvage, l’ONCFS interviendra pour le compte et sous le contrôle de l’État dans la mise en œuvre d’actions stratégiques en faveur de la biodiversité. Pour ce faire, l’établissement s’appuiera sur un réseau de partenaires, au niveau national comme au niveau local, constitué de représentants d’usagers et d’acteurs socio-économiques (chasseurs, forestiers, agriculteurs…) et d’acteurs œuvrant à la préservation de l’environnement (associations de protection de la nature…). Objectif 1.1. – Contribuer à la mise en place commune intervenant aux différentes étapes du processus de gestion de la gestion adaptative adaptative et en particulier : • par la compilation des données relatives à la démographie des La gestion adaptative des populations exploitées a été identifiée populations (suivis de populations hivernantes ou nicheuses comme une approche pragmatique permettant de maintenir sinon conduits par les réseaux de l’ONCFS en partenariat avec les instances de tendre vers un état de conservation favorable de ces populations alors que la connaissance de leur fonctionnement est imparfaite. Reposant sur une approche concertée basée sur le suivi des espèces et la fixation de quotas de prélèvements annuels établis grâce à des modèles scientifiques éprouvés et de plus en plus précis avec le temps, elle peut permettre une exploitation judicieuse des espèces chassables et répondre à des conflits socio-économiques existants ou potentiels. Déjà mise en œuvre avec succès dans de nombreux pays d’Europe du Nord ou en Amérique du Nord, la gestion adaptative se déploie en France et répond à un besoin et à un engagement pris par le président de la République. Sa mise en œuvre pour six espèces chassables sensibles (l’oie cendrée, le grand tétras, la barge à queue noire, le courlis cendré, la tourterelle des bois et le fuligule milouin) constitue une première étape avant une possible extension de cette © F. Latraube/ONCFS démarche pour d’autres espèces à enjeux. En partenariat avec le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et le ministère chargé de l’Écologie, l’ONCFS constituera une plate-forme Fuligule milouin. 16 Contrat d'objectifs et de performance 2019-2020
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