Critères RSE et rémunération - Guide sur l'intégration de critères RSE dans la rémunération variable des dirigeants et managers - Orse
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Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Critères RSE et rémunération Guide sur l’intégration de critères RSE dans la rémunération variable des dirigeants et managers Juin 2017
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Remerciements Le projet a été dirigé par Mélanie Czepik et Sandrine Cadic, chargées de mission à l’Orse et Nicolas Brement, Manager au sein du département Développement Durable de PwC. Ils ont été secondés par Aurélie Laigné et Jean-Noël Guilloton de l’Orse et par Marie Dudt et Julien Gautier de PwC. Ces travaux ont été menés sous la direction de Géraldine Fort, Déléguée générale de l’Orse et de Sylvain Lambert, Associé en charge du département Développement Durable de PwC. La conception graphique du document a été réalisée par le studio graphique de PwC. L’Orse et PwC remercient les membres de l’Orse pour leur implication et en particulier les entreprises qui ont accepté de participer à l’élaboration de ce guide et de partager leurs retours d’expérience sur le sujet : Axa, Crédit Agricole, Danone, BNP Paribas, La Poste, Schneider Electric, Solvay, Thales et Vivendi. Enfin, que soient remerciées les parties prenantes ayant accepté de collaborer à cette étude en donnant leur point de vue sur la prise en compte de critères RSE dans la poli- tique de rémunération des entreprises : l’Institut Français des Administrateurs (IFA), le Medef, l’Afic, la CFDT, la CFE-CGC.
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Éditoriaux Méthodologie État des lieux Édito de Daniel Lebègue Président de l’Orse L ’Orse publie, avec son partenaire PwC, la nouvelle édition de l’étude sur l’intégration de critères RSE dans la rémunération variable des dirigeants et managers. Un premier état des lieux de ces dispositifs avait été dressé en 2012. Quelques entreprises pionnières avaient alors accepté de témoigner et de partager leur démarche. Ce qui apparaissait encore comme une pratique isolée, parfois au stade d’expérimentation, s’inscrit aujourd’hui de manière durable dans le paysage français. En 10 ans, le pourcentage d’entreprises engagées sur ce sujet est passé de 10 à 70%. Cette progression illustre bien la nécessité de répondre aux attentes des différentes parties prenantes et en particulier des actionnaires et des salariés à propos de la rémunération des dirigeants. La loi Sapin 2 avec la mise en place d’un « Say On Pay » contraignant donnant un droit de regard aux actionnaires sur la rémunération des diri- geants exécutifs, ainsi que l’évolution du code Afep-Medef, reflètent ces nouvelles exigences. Dans ce contexte, la présence de critères RSE dans la rémunération variable des dirigeants est devenue un sujet d’attention croissant des actionnaires, traduisant la nécessité de privilégier de plus en plus la création de valeur sur le long terme. Cette évolution s’inscrit par ailleurs de manière plus globale dans la néces- sité qu’a l’entreprise de répondre aux intérêts de la collectivité et de respec- ter un certain nombre de valeurs dont l’éthique des affaires et la durabilité de son développement. Le besoin d’exemplarité, de transparence et de responsabilité n’a jamais été aussi grand. Intégrer des critères extra-finan- ciers dans la politique de rémunération des dirigeants et managers illustre une vraie implication au plus haut niveau dans la stratégie RSE des entre- prises, permettant à cette dernière de s’inscrire dans la gouvernance et la stratégie de ces entreprises. Ce mouvement valorise en outre l’exemplarité de la part des dirigeants, condition première de l’engagement et de la mobilisation de l’ensemble des collaborateurs et permettant ainsi le développement d’une stratégie RSE pérenne et sincère. À travers les témoignages d’entreprises membres de l’Orse et d’acteurs clés du secteur, cette étude a vocation à être source d’inspiration. Elle vise à répondre aux questionnements que peuvent se poser les entreprises quels que soient leur secteur, leur taille et leur maturité en matière de RSE. Gageons que d’autres organisations et acteurs s’empareront de ce guide et mettront en place des dispositifs toujours plus innovants et fédérateurs. Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 1
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Éditoriaux Méthodologie État des lieux Édito de Sylvain Lambert Associé du département Développement Durable de PwC L ’intégration de la RSE au plus haut niveau de la pensée stratégique des entreprises se mesure avec quelques « traceurs » essentiels : engagement personnel et visible du dirigeant, affichage d’un position- nement ambitieux, clair et opérationnel par l’entreprise, transparence sur la performance, identification de thématiques matérielles réellement en lien avec les enjeux stratégiques… Au-delà de ces éléments, l’existence d’objectifs formels et clairs traduit la réalité du déploiement d’une approche et non son côté uniquement théo- rique et communiquant. Comme pour tous les sujets majeurs, les objectifs constituent un élément capital du pilotage de la performance, et si l’on parle d’une dimension réellement stratégique pour une entreprise, il devient clair que l’atteinte ou non de ces objectifs doit avoir une conséquence sur la rémunération variable des responsables. L’étude réalisée par l’Orse et PwC démontre sans équivoque la montée en puissance du critère RSE dans la rémunération variable des dirigeants, elle est ainsi en ligne avec les tendances fortes qui traduisent aujourd’hui un traitement réellement plus stratégique des questions de RSE par les entre- prises de toutes tailles et les investisseurs. La COP21 l’a illustré avec une mobilisation sans égale du monde économique privé. L’intérêt très fort pour les Objectifs du Développement Durable est aussi un révélateur d’une véritable montée en puissance de la RSE, à hauteur de la proximité d’enjeux majeurs dans notre horizon 2030, qui n’est plus le futur lointain, mais presque demain. Cette étude, bien au-delà de ce qu’elle rapporte au plan opérationnel sur les mécanismes de rémunération, est un élément de plus nous démontrant que nous entrons dans une ère nouvelle où les questions de RSE ne sont plus un sujet annexe, mais bien une réalité concrète, stratégique et créatrice de valeur pour l’entreprise, l’homme et la société. Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 2
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Sommaire Résumé exécutif 5 Étape 5 – Communiquer en externe Quelles sont les parties prenantes intéressées ? 40 1. Introduction Quelles informations communiquer ? 42 Méthodologie 9 Où et sous quelle forme communiquer ces informations ? 43 État des lieux 12 Comment renforcer la confiance des parties prenantes ? 46 2. Fiches pratiques Étape 6 – Mettre à jour le dispositif Étape 1 – Préparer le terrain Comment évaluer le dispositif ? 47 Qui porte la démarche ? 17 Quand mettre à jour le dispositif ? 47 Quels travaux préliminaires mener ? 17 Quelles évolutions apporter au dispositif ? 48 Quels objectifs viser ? 18 Quels acteurs impliquer ? 18 3. Fiches entreprises Étape 2 – Concevoir le dispositif 19 BNP Paribas 52 Crédit Agricole 54 Quels types de rémunération adresser ? 19 Danone 56 Quelles populations cibler ? 21 La Poste 58 Quelle quote-part attribuer à la RSE ? 22 Schneider Electric 60 Étape 3 – Définir les critères Solvay 62 Combien de critères prendre en compte ? 25 Thales 64 Quels types de critères utiliser ? 25 Vivendi 66 Comment sélectionner les enjeux à prendre en compte ? 29 4. Annexes Quels enjeux adresser ? 30 Note de positionnement Étape 4 – Mettre en œuvre le dispositif des organisations syndicales 69 Liste des acronymes 73 Qui se charge de la mise en œuvre ? 32 Lliste des sociétés du CAC 40 étudiées 74 Sur quel périmètre déployer le dispositif ? 33 Quels objectifs et quels indicateurs utiliser ? 34 Quelles modalités de calcul appliquer ? 37 Comment animer la démarche en interne ? 38 Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 3
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Guide Guide Orse Orse - PwC - PwC | Critères | Critères RSERSE et rémunération et rémunération variable variable | 4| 4
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Résumé exécutif L’intégration de critères RSE se généralise dans les politiques de rémunération du CAC 40 En moins de 10 ans, l’intégration de Part du CAC 40 Pour chacune de ces étapes, ce guide critères RSE dans les politiques de dresse un panorama des pratiques rémunération variable des entreprises des entreprises du CAC 40 illustré par s’est largement développée. Ainsi, le les retours d’expérience de 9 entre- nombre de sociétés du CAC 40 qui 73% prises françaises membres de l’Orse intègrent des critères RSE n’a cessé et par les pratiques de 9 entreprises d’augmenter passant de 10% en 2006 étrangères avancées sur ce sujet. à plus de 70% à fin 2015. Une propor- Cette nouvelle étude a également tion qui devrait encore s’accroître au intègrent des critères RSE dans leur politique de rémunération variable permis d’identifier trois enseigne- cours des prochaines années puisque ments majeurs : d’autres entreprises ont déjà fait part de leur volonté de mettre en place un 1. les entreprises ciblent en priorité le tel dispositif dès 2016. Au vu des développements récents et bonus annuel des dirigeants man- des exigences croissantes des parties dataires sociaux, Pour guider les entreprises dans leur démarche, l’Orse et PwC avaient prenantes sur ces sujets, nous avons 2. u n outil managérial qui nécessite publié dès 2012 une première étude souhaité proposer un nouvel éclairage d’être ajusté aux besoins de chaque visant à rendre compte des pratiques sous la forme d’un guide pratique entreprise, d’un échantillon d’entreprises en la articulé autour des 6 grandes étapes nécessaires à la mise en œuvre d’un 3. d es attentes des parties prenantes matière1. tel dispositif. de plus en plus importantes en matière de transparence. Les entreprises ciblent en priorité le bonus annuel des dirigeants mandataires sociaux L’intégration de critères extra-finan- de moyen à long terme pour les dirigeants mandataires sociaux (pour ciers, en complément des critères entreprises du CAC 40, celles-ci 83% des entreprises du CAC 40), la économiques déjà existants (résultat privilégient à ce jour l’intégration de démarche s’élargit de plus en plus au opérationnel, croissance du chiffre critères RSE dans la rémunération bonus annuel d’autres populations d’affaires, évolution de l’Ebitda…) vise variable court terme ou bonus annuel comme les cadres dirigeants (52%) et à mieux concilier les objectifs de (100% des entreprises ayant intégré les managers (41%). En ancrant performance opérationnelle de l’entre- des critères RSE) au détriment de la davantage la RSE dans les missions prise à court terme, ses objectifs de rémunération variable long terme et prises de décisions de chaque création de valeur durable à plus long (14%) ou encore des accords d’inté- personne concernée, l’intégration de terme et les intérêts de ses action- ressement (18%). critères RSE contribue ainsi au naires. Pour autant, bien que les déploiement de la stratégie RSE à En parallèle, bien qu’elle reste encore enjeux RSE représentent des enjeux tous les niveaux de l’entreprise. principalement focalisée sur les 1 Étude sur l’intégration de critères RSE dans la part variable des rémunérations des dirigeants et managers – Orse-PwC – Juin 2012 Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 5
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Enfin, la quote-part accordée aux Part du CAC 40 intégrant des critères RSE critères RSE est le troisième para- mètre clé à prendre en compte lors de la conception du dispositif. Elle doit être suffisamment importante pour assurer la mobilisation des personnes 100% 83% 78% concernées et permettre à l’entreprise de progresser et d’atteindre ses objectifs. Quelle que soit la population adressée, le poids accordé aux cri- intègrent des critères indexent le variable des attribuent une quote- tères RSE par les entreprises du CAC RSE dans le variable dirigeants mandataires part comprise entre court terme sociaux sur des critères entre 10 et 30% 40 dans leurs dispositifs varie généra- RSE lement entre 10 et 30% (78% des entreprises). Un outil managérial qui nécessite d’être ajusté aux besoins de chaque entreprise Ce type de dispositif est par nature un qu’à l’éthique et à la conformité (32%). et de combiner ces différents outils complément à la définition d’une On observe également une progres- pour innover et mieux prendre en stratégie RSE cohérente avec les sion des enjeux liés à la « création de compte la RSE dans sa politique de enjeux matériels de l’entreprise. Les valeur durable » comme le développe- rémunération. critères RSE retenus doivent ainsi ment de produits « verts » (23%), les nécessairement découler de cette droits humains (23%) ou l’engagement Part du CAC 40 intégrant des critères RSE stratégie, être mesurables et suivis des collaborateurs (18%). dans le temps à l’aide d’outils fiables Au-delà du choix des enjeux, le pour faire du dispositif un véritable levier de mise en œuvre de la nombre de critères retenus et leur 55% type permet également de moduler stratégie. l’impact du dispositif. Ainsi, l’utilisation Les enjeux adressés par les entre- d’un critère « simple » permettra aux intègrent un critère santé-sécurité prises varient fortement d’une entre- personnes concernées de se focaliser dans le variable des dirigeants prise à l’autre. Ainsi, 21 enjeux sur un enjeu prioritaire tandis qu’un mandataires sociaux distincts ont été identifiés auprès des critère « composite » visera à les entreprises du CAC 40. Les enjeux les mobiliser sur l’ensemble de la straté- plus adressés dans la rémunération gie RSE de l’entreprise. Un critère des dirigeants mandataires sociaux « externe » pourra permettre d’objecti- 96% concernent l’atténuation des risques ver la démarche en s’appuyant sur liés à la santé-sécurité (55% des l’évaluation d’un organisme externe entreprises du CAC 40), au change- indépendant. Ainsi, chaque entre- ment climatique (41%), au manage- prise, en fonction de ses spécificités intègrent entre 1 et 2 critères dans le variable des dirigeants mandataires ment environnemental (32%) ainsi et de ses objectifs est libre de choisir sociaux Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 6
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Des attentes croissantes des parties prenantes en matière de transparence Face à la complexité des politiques de Part du CAC 40 intégrant des critères RSE rémunération, aux polémiques récur- rentes sur les rémunérations des dirigeants et à l’écart croissant et déconnecté entre les rémunérations 54% 13% 71% des dirigeants et des salariés, les parties prenantes (investisseurs et actionnaires, pouvoirs publics, société communiquent sur les communiquent sur le communiquent sur le civile…) attendent avant tout des indicateurs utilisés pour niveau de performance niveau de performance mesurer le niveau de attendu pour l’obtention atteint entreprises un niveau de détail et de performance atteint pour d’une part variable transparence suffisant pour leur chaque critère RSE permettre de mieux apprécier l’aligne- ment entre la rémunération variable attribuée, les performances des • le niveau de performance atteint et moins de précision selon les entre- dirigeants, et les progrès de l’entre- le montant de la part variable prises et les populations adressées. prise sur la période considérée. octroyée sur la base de ces critères. Néanmoins, il reste encore difficile Les informations recherchées par les d’apprécier la façon dont les critères En réaction à ces attentes, on parties prenantes portent en priorité sont appliqués par rapport à ce qui constate que des efforts importants sur : avait été prévu au cours de l’exercice. ont été réalisés par les entreprises. • le lien entre les critères RSE retenus En particulier, seules 54% des entre- Elles communiquent de manière plus et leur impact sur la stratégie éco- prises du CAC 40 communiquent sur transparente sur leurs enjeux maté- nomique de l’entreprise, la méthode et les indicateurs utilisés riels, sur les indicateurs de suivi • les règles d’attribution de la partie utilisés et sur leurs performances. En pour mesurer la performance et variable annuelle et notamment le particulier, l’ensemble des sociétés du seules 13% des entreprises commu- poids de chaque critère retenu, CAC 40 indexant la rémunération niquent le niveau de performance • le niveau de performance attendu variable court terme sur des critères attendu pour chaque critère. pour chaque critère et les moyens RSE communiquent sur les critères mis en œuvre pour en mesurer qu’elles utilisent avec toutefois plus ou l’évolution, Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 7
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes 1 Introduction Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 8
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Éditoriaux Méthodologie État des lieux Méthodologie Objectifs et contenu Qu’ils soient membres du comité RSE du Conseil d’administration, dirigeants, responsables des ressources humaines, responsables RSE, ou encore représen- tants du personnel et représentants syndicaux, ce guide doit leur permettre de En 2012, l’Orse et PwC publiaient une première s’approprier les enjeux liés à la prise en compte de critères RSE dans le calcul de étude sur l’intégration de critères RSE dans la part la part variable de la rémunération. variable des rémunérations des dirigeants et des managers. Alors qu’il s’agissait encore d’une pratique assez récente et confinée à un nombre limité d’entreprises, la prise en compte de critères extra-financiers dans les politiques de rémunéra- • Qui porte la démarche ? Étape 1 tion des entreprises s’est aujourd’hui largement • Quels travaux préliminaires mener ? Préparer le développée et étendue que ce soit à de nouvelles terrain • Quels objectifs viser ? entreprises, à d’autres populations ou encore à • Quels acteurs impliquer ? d’autres types de rémunérations variables. Pour rendre compte de ces évolutions, l’Orse et PwC ont souhaité mettre à jour cet ouvrage sous le Étape 2 • Quels types de rémunération cibler ? format d’un guide pratique et rebaptisé : « Critères Concevoir le • Quelles populations cibler ? RSE et rémunération variable ». Cette mise à jour dispositif • Quelle quote-part attribuer à la RSE ? dresse un panorama des pratiques des entreprises du CAC 40 illustré par les retours d’expérience d’entreprises membres de l’Orse et par l’avis de • Combien de critères prendre en compte ? quelques parties prenantes directement impliquées • Quels types de critères utiliser ? dans ce type de démarches. Une ouverture sur les Étape 3 • Comment sélectionner les enjeux à prendre en pratiques d’entreprises étrangères avancées sur ce Définir les compte ? sujet a également été intégrée cette année. critères • Quels enjeux adresser ? Ainsi cette nouvelle édition s’adresse aussi bien aux entreprises souhaitant mettre en place ce type de dispositif qu’à celles qui souhaitent étendre ou • Qui se charge de la mise en œuvre ? améliorer un dispositif déjà existant. Présenté sous • Sur quel périmètre déployer le dispositif ? Étape 4 la forme de fiches synthétiques, ce guide se veut • Quels objectifs et quels indicateurs utiliser ? Mettre en œuvre être un outil pédagogique apportant des réponses le dispositif • Quelles modalités de calcul appliquer ? pratiques aux entreprises à chacune des étapes • Comment animer la démarche en interne ? clés de leur démarche. Il se décompose en 3 parties distinctes : • un état des lieux du contexte et des pratiques • Quelles sont les parties prenantes intéressées ? des entreprises, Étape 5 • Quelles informations communiquer ? • 6 fiches « pratiques » qui explicitent les interroga- Communiquer • Où et sous quelle forme communiquer ces en externe informations ? tions et les pratiques des entreprises à chaque étape de la démarche, • Comment renforcer la confiance des parties prenantes ? • 8 fiches « entreprises » qui présentent la démarche et les choix réalisés par les entreprises membres de l’Orse ayant contribué à la réalisa- Étape 6 • Comment évaluer le dispositif ? tion de cette étude. Mettre à jour le dispositif • Quand mettre à jour le dispositif ? • Quelles évolutions apporter au dispositif ? Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 9
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Éditoriaux Méthodologie État des lieux Travaux réalisés Pour la réalisation de ce guide, l’Orse et • les témoignages de 3 parties prenantes En parallèle de ces travaux l’Orse et PwC PwC ont recueilli et analysé les informa- concernées par l’intégration de critères ont également organisé 2 évènements tions suivantes : RSE dans les politiques de rémunération dédiés qui ont permis aux membres de • les témoignages de 10 entreprises des entreprises : le Medef, l’IFA et l’Afic, l’Orse de partager leurs retour d’expérience adhérentes de l’Orse ayant accepté de • les informations publiques communi- et d’assister au témoignage de 3 entre- partager leurs retours d’expérience au quées par les entreprises du CAC 40 et prises (Crédit Agricole, Schneider Electric travers d’un questionnaire : AXA, BNP par une sélection de 9 entreprises étran- et Vivendi) et d’une organisation syndicale Paribas, Crédit Agricole, Danone, La gères dans leurs publications annuelles (CFDT). Poste, Schneider Electric, Société sur la prise en compte de critères RSE Pour faciliter la lecture et rendre compte de Générale, Solvay, Thales et Vivendi. 8 de dans leur politique de rémunération. manière objective des pratiques des ces 10 témoignages ont été synthétisés entreprises, chacune des sources d’infor- sous la forme de fiches « entreprises » mations utilisées sont identifiées dans la intégrées au guide, suite de ce guide de manière distincte conformément au code couleur indiqué dans le tableau ci-dessous : Repères Types d’informations Travaux menés et moyens mis en œuvre visuels Informations issues de l’analyse statistique réalisée par l’Orse et PwC à Tendances CAC 40 partir des informations communiquées dans les publications 2015 du CAC 40 sur la rémunération variable court terme uniquement. Extraits des témoignages et monographies des entreprises adhérentes Pratiques des entreprises françaises de l’Orse participantes recueillis sur la base d’un questionnaire d’une vingtaine de questions ayant trait à la mise en œuvre du dispositif. Informations communiquées par une sélection de neuf entreprises Pratiques des entreprises étrangères étrangères dans leurs publications annuelles (entreprises avancées dans leur démarche d’intégration de critères RSE). Témoignages des parties prenantes concernées par l’intégration de Avis des parties prenantes critères RSE dans les politiques de rémunération des entreprises recueillis au cours d’entretiens individuels. Bonnes pratiques identifiées par l’Orse et PwC sur la base des pra- Bonnes pratiques tiques des entreprises étudiées et de leurs retours d’expérience visant à aider les entreprises dans la réussite de leur projet. Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 10
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Éditoriaux Méthodologie État des lieux Répartition sectorielle des entreprises du CAC 40 Concernant les entreprises du CAC 40, l’échantillon au 31/12/2015 retenu pour l’élaboration de l’étude est constitué des (en nombre d'entreprises) 40 sociétés cotées composant l’indice CAC 40 au 5% 5% 7% 31 décembre 2015. Les tendances et statistiques Pétrole et gaz 15% présentées dans ce guide ont été élaborées à partir Matériaux de base des informations publiques contenues dans les Industries documents de référence, rapports annuels, rapports Biens de consommation 5% 20% ad hoc sur le développement durable, ou encore Santé 3% rapports intégrés publiés par ces entreprises pour Services aux consommateurs l’année 2015. Une grille d’analyse basée sur 6 critères Télécommunications et 32 sous-critères a été établie afin de recenser les Services aux collectivités 15% pratiques de chaque entreprise et d’établir ces Sociétés financières tendances. La répartition sectorielle des entreprises Technologie 20% 5% présentée ci-contre est basée sur la nomenclature ICB2. Clés de lecture Pour la bonne compréhension de conséquent, nos analyses portent critère était présenté comme étant l’étude, voici quelques prérequis dont principalement sur les dispositifs de un critère RSE par au moins une nous souhaitons faire part au lecteur : rémunération variable court terme, entreprise, celui-ci a été considéré • les populations que nous avons comme étant un critère RSE pour • l’intégration de critères RSE au sein considérées dans le cadre de notre l’ensemble des autres entreprises de la rémunération variable est un analyse ont été regroupées en trois qui présentaient ce critère (le critère sujet sensible qui peut faire l’objet de catégories : les dirigeants manda- « satisfaction client » a ainsi été nombreux débats. Dans le cadre de taires sociaux, les cadres dirigeants considéré comme étant un critère cette étude, nous avons pris le parti et les managers. Encore une fois, au RSE pour l’ensemble des entre- qu’il n’existe pas une solution unique vu de la disponibilité des informa- prises). En revanche, dans le cadre mais bien des solutions qui tions concernant chacune de ces des retours d’expérience présentés, répondent chacune à un contexte trois populations, un focus plus la définition de l’appellation « critères particulier, à une organisation spéci- important a été réalisé sur l’analyse RSE » peut varier d’une entreprise à fique ou encore à des objectifs des pratiques liées aux dirigeants l’autre, différents. Notre propos n’a donc pas été de privilégier un dispositif mandataires sociaux, • enfin, au travers de cette mise à jour, plutôt qu’un autre mais bel et bien • l’appellation « critères RSE » intègre nous avons souhaité apporter un d’illustrer la diversité des dispositifs de nombreux enjeux dont le péri- éclairage sur les pratiques mises en mis en œuvre par les entreprises, mètre varie en fonction des orga- œuvre par une sélection d’entre- nismes et des entreprises malgré prises étrangères. Bien que ces • nous avons souhaité dans ce guide l’existence de référentiels tels que la exemples permettent de compléter adresser les trois principaux disposi- Global Reporting Initiative (GRI), le notre analyse des pratiques des tifs de rémunération variable mis en Pacte Mondial, les principes de entreprises françaises, les conclu- œuvre par les entreprises, à savoir : l’OCDE, la norme ISO 26 000… Ainsi, sions de notre étude se concentrent la rémunération variable court terme, en fonction des entreprises, certains principalement sur l’expérience des la rémunération variable long terme critères comme la « satisfaction entreprises françaises. Par ailleurs, le et l’intéressement. Cependant, parmi client » peuvent être ou non considé- contexte réglementaire et normatif les entreprises étudiées, peu rés comme un critère RSE. Par des entreprises étrangères n’a pas intègrent des critères RSE dans la conséquent, dans le but d’homogé- fait l’objet d’une analyse spécifique rémunération variable long terme, et néiser l’analyse des pratiques des de notre part. encore moins communiquent sur leur dispositif d’intéressement. Par entreprises du CAC 40, lorsqu’un 2 Nomenclature ICB « Industry Classification Benchmark » : nomenclature internationale proposée par FTSE Group et Dow Jones Indexes et utilisée par Euronext Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 11
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Éditoriaux Méthodologie État des lieux État des lieux Définition La mise en place d’un dispositif de Ce type de système est par nature un Elle indique les critères de perfor- rémunération variable vise à attirer, complément à la définition d’une mance financière et non financière, y retenir, fidéliser et surtout motiver les stratégie RSE cohérente avec les compris, le cas échéant, des critères collaborateurs en alignant leurs enjeux matériels de l’entreprise. Les relatifs à la responsabilité sociale des intérêts avec l’atteinte des objectifs critères RSE retenus doivent ainsi entreprises, et explique la manière fixés par l’entreprise. Ce dispositif se nécessairement découler de cette dont ces éléments contribuent aux compose d’un ensemble de règles et stratégie, être mesurables et suivis objectifs énoncés au premier alinéa, de critères, applicables de la même dans le temps à l’aide d’outils fiables et les méthodes à appliquer pour manière à un ensemble de collabora- pour faire du dispositif un véritable déterminer dans quelle mesure il a été teurs et qui permet de déterminer la levier de mise en œuvre de la satisfait aux critères de performance. partie variable de leur rémunération. stratégie. Elle fournit des informations sur les périodes de report éventuelles et sur L’intégration de critères extra-finan- ciers, en complément des critères Textes et la possibilité pour la société de demander la restitution d’une rémuné- économiques déjà existants (résultat opérationnel, croissance du chiffre référentiels en ration variable ». Au-delà des critères d’affaires, évolution de l’Ebitda…), vise vigueur RSE, ce texte généralise également le mécanisme du « Say on Pay », c’est- à compléter ce dispositif. Elle permet à-dire le vote de l’assemblée générale de mieux concilier les objectifs de Dès 2009 et sa recommandation sur sur la rémunération des dirigeants. À performance opérationnelle de l’entre- les rémunérations des administra- partir de la date d’entrée en vigueur prise à court terme, ses objectifs de teurs3, la Commission européenne de la directive, tous les États création de valeur durable à plus long mettait en avant le fait que : « les membres devront prévoir un vote sur terme et les intérêts de ses critères de performance devraient la politique de rémunération de l’en- actionnaires. promouvoir la viabilité à long terme de treprise, qui pourra être soit la société et inclure des critères non Elle permet également d’ancrer « consultatif » soit « impératif ». Par financiers qui présentent de l’intérêt davantage la RSE dans les missions ailleurs, un vote sur les salaires effec- pour la création de valeur à long terme et prises de décision de chaque tivement versés au cours de l’année par la société, tels que le respect des personne concernée en donnant une écoulée devra également avoir lieu. règles et des procédures en vigueur ». meilleure visibilité aux objectifs de En France, la saison des assemblées développement durable fixés par Plus récemment, l’article 9 bis de la générales 2016 était déjà la troisième l’entreprise et en récompensant les future directive européenne sur les année de mise en œuvre du « Say on comportements en phase avec la droits des actionnaires4, qui prévoit de pay » consultatif sur la rémunération culture et les valeurs de l’entreprise. nouvelles obligations de transparence des dirigeants mandataires sociaux. Ainsi, il s’agit à la fois : sur la rémunération des dirigeants et Les polémiques nées de la volonté de • d’un moyen pour lier les enjeux RSE qui devrait entrer en vigueur courant deux sociétés du CAC 40 de passer à la stratégie globale de l’entreprise, 2017, dispose que « […] lorsque la outre le vote négatif des actionnaires société octroie une rémunération relatif à la rémunération de leurs • d’un outil de soutien au déploie- variable, la politique de rémunération dirigeants ont mis en évidence les ment de sa stratégie RSE. établit des critères clairs, détaillés et limites d’un vote consultatif et incité variés pour l’attribution de la rémuné- les pouvoirs publics à légiférer. ration variable. 3 Recommandation du 30 avril 2009 de la Commission européenne complétant les recommandations 2004/913/CE et 2005/162/CE en ce qui concerne le régime de rémunération des administrateurs des sociétés cotées 4 Directive sur les Droits des Actionnaires adoptée le 14 mars 2017 par le Parlement européen et qui doit encore être formellement approuvé par le Conseil des ministres de l’UE. Cette directive modifie la directive 2007/36/CE en vue de promouvoir l’engagement à long terme des actionnaires, et la directive 2013/34/ UE en ce qui concerne certains éléments de la déclaration sur la gouvernance d’entreprise Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 12
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Éditoriaux Méthodologie État des lieux Ainsi, la loi Sapin 2 et son décret De la même façon, la dernière mise à d’application5 imposent depuis 2017 un jour du code Middlenext8 qui s’adresse L’avis du Medef vote contraignant des actionnaires tant aux entreprises moyennes cotées sur le mode de calcul que sur le mon- recommande que « le Conseil d’admi- « L’Afep et le Medef encouragent la prise tant des rémunérations des dirigeants. nistration de chaque entreprise déter- en compte de la RSE par le Conseil Ce double vote s’applique à toutes les mine le niveau et les modalités de d’administration dans la détermination entreprises cotées sur Euronext. rémunération de ses dirigeants ainsi des orientations stratégiques et lors de la que l’information qui en est faite, mise en place de la rémunération des Ce durcissement des normes en conformément aux exigences légales dirigeants. Ainsi, le Code Afep-Medef de matière de transparence et de contrôle et réglementaires. L’appréciation de gouvernement d’entreprise des sociétés des rémunérations des entreprises l’atteinte de la performance prend en cotées révisé et publié en novembre 2016, cotées en bourse s’est également compte des critères quantitatifs – prévoit désormais que le Conseil d’admi- accompagné d’une mise à jour courant financiers et extra-financiers – et des nistration est informé des enjeux dans le 2016 des deux principaux codes de critères qualitatifs ». domaine de la responsabilité sociale et gouvernance utilisés par les entre- environnementale de la société. prises françaises, notamment en ce qui Au-delà des instructions des pouvoirs Par ailleurs, en matière de rémunération concerne la prise en compte de cri- publics et des recommandations des variable, le Code Afep-Medef recommande tères RSE dans la politique de associations professionnelles, un la mise en place de critères qualitatifs, les rémunération. certain nombre d’organisations ont entreprises y incluent de plus en plus souvent des critères RSE. également émis des positions en la Ainsi, la dernière mise à jour du code matière parmi lesquelles on peut citer : Enfin, le Code Afep-Medef prévoit égale- Afep-Medef6, auquel se réfèrent la ment des critères quantifiables et précise plupart des entreprises du CAC 40 et • les recommandations du Pacte qu’ils ne sont pas nécessairement finan- du SBF 120, recommande l’utilisation Mondial des Nations Unies et des ciers. L’ensemble de ces recommanda- de critères RSE en complément des PRI9 qui définissent des préconisa- tions est très bien suivi par les entreprises critères financiers déjà pris en compte tions pour l’intégration de critères comme le démontrent les études de place dans le calcul des rémunérations (cf. ESG dans la rémunération des sur le sujet. » l’avis du Medef ci-contre). Il s’agit ici dirigeants, Direction Droits de l’Entreprise du Medef d’un point important puisque selon le • les lignes directrices de la GRI, GRI panorama réalisé par l’AMF7 sur les Standards10, qui insistent notamment codes de dix pays européens en 2016, sur le lien entre les critères de perfor- seuls quatre codes dont le code Afep- mance de la politique de rémunération Medef, recommandent aux sociétés de et les objectifs économiques, environ- prendre en compte des critères de nementaux et sociaux de l’instance performance non financiers. supérieure de gouvernance et des cadres dirigeants (indicateurs 102-35, 102-36 et 102-37), • les questionnaires des agences de notation extra-financières comme 5 Décret n° 2017-340 du 16 mars 2017 relatif à la rémunération par exemple celui de RobecoSAM des dirigeants et des membres des conseils de surveillance des sociétés anonymes cotées qui évalue notamment la prise en compte de critères RSE dans la 6 Code Afep-Medef – Code de gouvernement d’entreprise des sociétés cotées – Afep-Medef– novembre 2016 rémunération des dirigeants et le lien 7 Étude comparée des codes de gouvernement d’entreprise entre les critères considérés et les de 10 pays européens – AMF – mars 2016 enjeux matériels de l’entreprise. 8 Code Middlenext – Code de gouvernement d’entreprise – Middlenext – septembre 2016 9 Integrating ESG issues into executive pay – Principles for Responsible Investment – juin 2012 10 GRI 102 : General Disclosures 2016 – 4. Gouvernance – Indicateurs 102-35, 102-36, 102-37 – GRI Standards Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 13
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Éditoriaux Méthodologie État des lieux Tendances et pratiques En France 30 grandes entreprises11 et 30 PME- rémunération ont intégré ces critères ETI) dans leur document de référence dans le mécanisme de rémunération Depuis 2006, le nombre d’entreprises de l’exercice 201512. Sur ces 60 entre- variable court terme ou bonus annuel. du CAC 40 intégrant des critères RSE prises, seules 22% des sociétés de L’analyse des pratiques du CAC 40 dans leur politique de rémunération l’échantillon (toutes des grandes montre que sur les 29 entreprises n’a cessé d’augmenter passant de entreprises) indiquent expressément ayant intégré des critères RSE, toutes 10% des entreprises en 2006 à plus avoir indexé au titre de l’exercice 2015 ont intégré ces critères dans la rému- de 70% à fin 2015. Deux entreprises une partie de la rémunération variable nération variable court terme. Ces supplémentaires prévoient de mettre des dirigeants mandataires sociaux entreprises ont en revanche moins en place un dispositif similaire dès sur des critères de performance recours à l’intégration de critères RSE extra-financiers (contre 14% en 2013). dans leurs dispositifs d’intéressement 2016. Une très large majorité des Ainsi, on constate que la proportion (sept entreprises) ou de rémunération entreprises du CAC 40 ont donc variable long terme ou pluriannuelle indexé la rémunération variable de d’entreprises qui ont recours à l’utili- (quatre entreprises). Ainsi, bien que leurs dirigeants sur des critères RSE. sation de critères RSE dans leur les enjeux RSE représentent des politique de rémunération est plus Ce constat est néanmoins à nuancer enjeux de moyen à long terme pour importante au sein des entreprises du lorsque l’on observe les entreprises les entreprises du CAC 40, celles-ci CAC 40 que pour les PME-ETI. françaises de plus petite taille. En privilégient à ce jour l’intégration de effet, l’AMF a analysé en 2016 les Par ailleurs, la plupart des entreprises critères RSE dans la rémunération informations publiées par un échantil- qui ont fait le choix d’intégrer des variable court terme au détriment de lon de 60 sociétés cotées (dont critères RSE dans leur politique de la rémunération variable long terme. Nombre d’entreprises du CAC 40 intégrant des critères RSE dans la rémunération variable13 29 26 23 23 21 17 12 4 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Types de rémunérations variables dans lesquelles les entreprises 11 L’échantillon « grandes entreprises » étudié par l’AMF du CAC 40 intègrent des critères RSE est constitué de sociétés appartenant au compartiment A d’Euronext Paris, c’est-à-dire ayant une capitalisation boursière supérieure à 1 milliard Variable court terme 29 73% d’euros, dont la moitié sont des entreprises du CAC 40 Intéressement 7 18% 12 Rapport sur la responsabilité sociale, sociétale et environnementale – AMF – Novembre 2016 Variable long terme 4 10% 13 Les chiffres présentés résultent de la compilation des résultats des études suivantes (aucun chiffre n’a été publié en 2007 et 2011) : • Baromètre 2015 sur la performance responsable au sein du CAC 40 – Capitalcom – 2015 • Les Groupes du CAC 40 sont-ils socialement responsables ? – SIA Partners – 2015 Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 14
Résumé exécutif Introduction Fiches pratiques Fiches entreprises Annexes Éditoriaux Méthodologie État des lieux Enfin, la prise en compte de critères Nombre d’entreprises du CAC 40 intégrant des critères RSE RSE pour le calcul de la part variable de dans la rémunération variable par secteur d’activité14 la rémunération diffère selon le secteur d’activité de l’entreprise. Bien que la Pétrole et gaz 2 100% taille de l’échantillon des entreprises Télécommunications 1 100% étudiées dans le cadre de cette étude reste relativement limitée, notre analyse Services aux collectivités 2 100% a permis d’identifier 4 secteurs d’activité Technologie 2 100% pour lesquels 100% des entreprises du CAC 40 ont intégré des critères RSE : les Biens de consommation 6 75% secteurs « pétrole et gaz », « télécom- munications », « services aux collectivi- Matériaux de base 2 67% tés » et « technologie ». Pour autant, elle Services aux consommateurs 4 67% montre que d’autres secteurs comme la santé, l’industrie ou encore la finance, Sociétés financières 4 67% présentant pourtant des enjeux RSE importants, ont recours de manière Industries 5 63% moins systématique à ce type de Santé 1 50% dispositif. À l’international15 Une autre étude menée par Morgan Enfin, elle confirme une tendance déjà Stanley en 201617 met également en observée dans les entreprises fran- Outre les entreprises françaises, de évidence cet écart entre les pratiques çaises, à savoir que la proportion nombreuses entreprises étrangères des entreprises européennes et améri- d’entreprises intégrant des critères indexent également la rémunération de caines. En comparant les entreprises RSE est plus importante dans les leurs dirigeants sur des critères RSE. de l’indice MSCI Europe aux entre- entreprises ayant les plus grandes Une étude menée en 2015 par Vigeo16 prises de l’indice S&P 500, elle évalue capitalisations. montre ainsi que 299 entreprises sur à 25% la part des entreprises euro- Sur le plan sectoriel, comme pour le un panel de 2129 entreprises réparties péennes intégrant des critères RSE CAC 40, l’analyse des différentes dans 32 pays en Europe, en Amérique tandis que celle-ci n’est que de 18% études publiées au niveau international du Nord et en Asie Pacifique commu- aux États-Unis. Cet écart résulterait montre que les secteurs de l’énergie et niquent sur l’intégration de critères notamment des obligations de repor- des services aux collectivités font RSE dans leur politique de rémunéra- ting plus importantes auxquelles les partie des secteurs où cette pratique tion (soit 14% des entreprises entreprises européennes doivent est la plus répandue. Les risques étudiées). répondre sur les enjeux RSE. À ce titre, environnementaux, les problématiques Morgan Stanley s’interroge sur l’aug- Sur la base du panel sélectionné, l’étude de santé et de sécurité, les risques de mentation observée au cours des 5 montre que les pays où la proportion pénurie d’eau faisant partie des princi- dernières années du nombre d’entre- d’entreprises ayant intégré des critères paux risques à même d’impacter la prises qui mettent en place des cri- RSE est la plus importante sont l’Austra- valorisation de ces entreprises, on peut tères RSE dans les rémunérations et se lie (46%), les Pays-Bas (32%), le imaginer que l’intégration de ces demande si celle-ci correspond réelle- Royaume-Uni et le Canada (29%). La critères dans la rémunération des ment à une montée du nombre d’entre- France arrive en 7e position dans ce dirigeants contribue à minimiser ces prises qui s’engagent dans ce domaine classement avec 20% des entreprises risques. À l’inverse, des secteurs ou s’il s’agit plutôt d’une meilleure considérées ayant communiqué sur comme la santé, la finance et la tech- communication de leur part. l’intégration de critères RSE tandis que nologie semblent rencontrer plus de les États-Unis se classent seulement Au niveau européen, l’étude fait égale- difficultés pour intégrer ce type de 12e (14%). ment ressortir les Pays-Bas, le critères dans leur politique de Royaume-Uni et la France, comme les rémunération. trois pays où la part des entreprises 14 S ur la base de la nomenclature internationale ICB liant critères RSE et rémunération est « Industry Classification Benchmark » utilisée par Euronext la plus importante et insiste sur l’aug- 15 Les différences observées entre les résultats des différentes mentation significative de cette pro- études mentionnées dans ce paragraphe peuvent portion aux Pays-Bas et en France au s’expliquer par la nature du panel d’entreprises étudié, par l’évolution des indices boursiers d’une année à l’autre, ou cours des cinq dernières années. encore par la nature des enjeux extra-financiers considérés comme étant des critères RSE. Néanmoins, ces écarts ne remettent pas en cause les tendances observées. 16 Executive remuneration : does social responsibility really matter ? – Vigeo – décembre 2015 17 How can ESG be embedded into Executive Compensation – Morgan Stanley – mai 2016 Guide Orse - PwC | Critères RSE et rémunération variable | 15
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