Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services de l'automobile - RAPPORT D'ETUDE
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Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services de l’automobile RAPPORT D’ETUDE
REMERCIEMENTS L’Institut Supérieur des Métiers remercie l’ensemble des organisations associées au comité de pilotage de cette étude pour leur contribution : - L’Agence pour la création d’entreprises ; - L’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat ; - La Confédération nationale de l’artisanat des métiers et des services ; - Le Conseil national des professions de l’automobile ; - La Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services ; - La Fédération française de la carrosserie ; - La Fédération nationale de l’artisanat automobile. Copyright : L’ISM souhaite que la diffusion des résultats de cette étude soit la plus large possible. Les citations doivent cependant systématiquement mentionner la source. Les demandes de citations d’extraits doivent être adressées au préalable à : dir@infometiers.org Edition : avril 2011, ©ISM
Sommaire Introduction 1. Les métiers de la distribution et des services de l’automobile : une variété d’activités artisanales, commerciales et de services 5 2. Des nouveaux entrepreneurs soumis à de fortes mutations sectorielles 6 Caractéristiques des créateurs d’entreprises 9 3. Etat-civil 9 4. Parcours professionnel et de formation 10 5. Expérience dans la fonction de dirigeant 13 6. Profils types et modes d’entrée dans les métiers 14 Le parcours d’installation 15 7. Motivations des dirigeants 15 8. Coût et financement de l’installation 16 9. Relations avec les banques 17 10. Aides publiques mobilisées 18 Le cas des créations par reprises d’entreprises 21 11. 36% des installations se font par reprise 21 12. Dans deux tiers des cas, ces reprises sont externes à l’entreprise 22 Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles 13. Profils des repreneurs 23 14. Coût et financement des reprises 24 15. Appuis mobilisés 25 16. Structure et fonctionnement des entreprises 26 17. Bilan de la reprise 27 Modalités d’organisation et de gestion des entreprises 29 18. Forme juridique des entreprises 29 19. Localisation de l’entreprise 30 20. Qualité des équipements 34 21. Indicateurs de gestion 35 22. Prévention des risques 36 3
Activités et marchés des entreprises 39 23. Nature des prestations proposées 39 24. Clientèle, tarifs des prestations et carnet de commandes 40 25. Contrats et accords commerciaux 42 26. Activité de sous-traitance 43 27. Action commerciale 44 Le chef d’entreprise, ses associés et salariés 47 28. Diriger seul ou à deux 47 29. Emplois salariés 47 30. Connaissance de la convention collective 49 31. La formation des jeunes 49 32. Temps de travail 50 Relations avec les réseaux économiques 53 33. Mobilisation des réseaux d’appuis à la création d’entreprise 53 34. Relations avec les chambres consulaires 54 35. Relations avec les syndicats professionnels 56 Bilan, perspectives de développement et besoins d’accompagnement des entreprises 36. Insertion dans l’artisanat 57 37. Perspectives d’évolution du secteur d’activité 58 38. Bilan de l’installation 59 39. Revenus du dirigeant 60 40. Objectifs de développement des entreprises 61 41. Evolution des entreprises durant les trois premières années 64 42. Besoins d’accompagnement 65 Synthèse 69 Annexes - Structure de l’échantillon 75 - Questionnaire d’enquête 77 - Références bibliographiques 85
INTRODUCTION : CHAMP, OBJECTIFS ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE 1. Les métiers de la distribution et des services de l’automobile : une variété d’activités artisanales, commerciales et de services Les métiers de la distribution et des services de l’automobile en France regroupent une variété d’activités, liées : - à l’entretien et la réparation automobile (dépanneurs-remorqueurs, mécaniciens, carrossiers), - au négoce de véhicules, de pièces détachées (agents de marque, concessionnaires, commerces de pièces détachées…), de vente de carburant (détaillants), - au contrôle technique, - à des activités de service (parcs de stationnement, assistance-remorquage, formation des conducteurs, lavage et lustrage…), - et enfin à des activités de collecte, de démolition ou de recyclage de produits et véhicules usagés (collecteurs de pneumatiques ou d’huiles usagés, activités de recyclage…). En raison de ce spectre large, les entreprises actives dans ces métiers sont répertoriées dans différentes divisions et classes de la nomenclature d’activités (14 au total dans la nomenclature révisée en 2008). Activité Activité prise en compte Activités artisanale Remarque dans le champ de l’étude 4511 Commerce de voitures et de véhicules En partie : entreprises ayant une Une partie de ces entreprises ont une automobiles légers activité secondaire de activité secondaire de réparation. Division 45 : Commerce et réparation réparation d'automobiles et de motocycles En partie : entreprises ayant une 4519 Commerce d’autres véhicules Idem activité secondaire de automobiles réparation Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles 4520A Réparation automobile de véhicules X X automobiles légers 4520B Réparation automobile d’autres véhicules X X automobiles 4531 Commerce de gros d’équipements automobiles 4532 Commerce de détail d’équipements automobiles 4540 Commerce et réparation de motocycles En partie X 4677Z Commerce de gros de déchets et débris 4730 Commerce de détail de carburants en X magasin spécialisé 5221.2 Services auxiliaires des transports Ce code inclut également les services des X terrestres / dont parcs de stationnement En partie gares routières de voyageurs et les / assistance et remorquage de véhicules péages autoroutiers. 71.20 Contrôle technique automobile X X 7711 Location et location-bail de voitures et de véhicules légers 7712 Location et location-bail de camions 8553 Enseignement de la conduite 5
Plusieurs activités relèvent du secteur de l’artisanat : - principalement l’activité de réparation, qu’elle concerne l’entretien courant, la mécanique, ou qu’elle soit spécialisée en carrosserie, en diésel ou en électronique ; - le contrôle technique. L’activité artisanale de réparation est également souvent présente, à titre secondaire, dans les entreprises immatriculées sous un code « commerce » (une part estimée, par le biais de notre enquête, à environ 29% des entreprises de vente automobile [code 4511] et 11% des entreprises de commerce d’autres véhicules *code 4519+). S’il s’avère difficile de chiffrer précisément cet ensemble économique, la plus grande partie d’entreprises relève de la division « Commerce et réparation d’automobiles et de motocycles »1 qui représentait en 2008, selon l’INSEE, un tissu de près de 80.000 entreprises et près de 7 000 nouvelles immatriculations. En 2009, le nombre de créations d’entreprises a fortement augmenté, dépassant 12 000 nouvelles entités (une augmentation due en partie à la mise en œuvre du régime d’auto- entrepreneur)2. Environ la moitié de ces nouvelles immatriculations ont une activité principale relevant de l’artisanat. 3 Entreprises du commerce et Stock Créations réparation automobile 2000 2008 2009 2000 2008 2009 (Source : INSEE – base de donnée détail) Total 80 171 79 331 77031 4 985 6 873 12 189 2. De nouveaux entrepreneurs soumis à de fortes mutations sectorielles L’étude se propose précisément d’analyser le processus de création de ces nouvelles entreprises. En effet, les métiers de la distribution et des services de l’automobile se distinguent par leur évolution constante : l’activité de réparation s’est ainsi profondément transformée sous l’impact à la fois des nouvelles technologies de la construction automobile et de la réglementation. En conséquence, les Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles professionnels de ce secteur ont parfois un métier bien différent de celui pratiqué par la génération précédente d’entrepreneurs. Au regard des autres secteurs de l’artisanat, l’installation dans les métiers de l’automobile est aussi parmi les plus capitalistiques et nécessite souvent des moyens financiers relativement élevés (les équipements à acquérir sont lourds et les reprises d’entreprises sont fréquentes). 1 La division « 45 » comprend toutes les activités (sauf la fabrication, les activités de location, le commerce de détail de carburants) en rapport avec les véhicules automobiles et les motocycles, y compris les camions, telles que le commerce de gros et de détail de véhicules neufs et usagés, la réparation et l'entretien des véhicules (dont les activités de lavage et lustrage) et le commerce de gros et de détail de pièces et d'accessoires de véhicules automobiles et de motocycles. Les activités des intermédiaires du commerce de gros et de détail de véhicules, ainsi que les activités des maisons de vente aux enchères en gros et de la vente en gros par Internet sont également comprises. 2 Les professionnels sont surpris de ce phénomène, les auto-entrepreneurs étant a priori peu attendus dans ces activités. Selon le bilan 2009 du régime de l’auto-entrepreneur (source : Ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi), 2527 comptes d’auto-entrepreneurs ont été ouverts en 2009 dans l’activité d’entretien et réparation de véhicules automobiles légers, 1650 dans le commerce de voitures et de véhicules automobiles légers. Un tiers environ ont déclaré un chiffre d’affaires. 3 Depuis le 1er janvier 2007, par rapport aux immatriculations dans Sirene, on retient comme création : les créations d'entreprise correspondant à la création de nouveaux moyens de production (il y a nouvelle immatriculation dans Sirene) ; les cas où l'entrepreneur reprend une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation dans Sirene mais reprise de l'ancien numéro Siren) ; les reprises par une entreprise nouvelle de tout ou partie des activités et moyens de production d'une autre entreprise (il y a nouvelle immatriculation dans Sirene) lorsqu'il n'y a pas continuité de l'entreprise reprise. Depuis les données relatives à janvier 2009, les statistiques de créations d'entreprises incluent également les demandes de créations en auto-entrepreneur enregistrées dans Sirene. 6
Dans un marché de plus en plus concurrentiel, les risques d’installation peuvent donc paraître accrus pour les entrepreneurs qui s’installent actuellement : la concurrence est rude entre les différentes formes d’exercice professionnel (sous enseigne ou indépendant) ; dans certains segments d’activité, comme le commerce de détail de carburant, la concurrence des grandes surfaces commerciales conduit même à une disparition progressive du tissu d’entreprises4. L’étude cible spécifiquement sept groupes d’activités (soit un sous-ensemble de 7000 créations d’entreprises annuelles environ) : 1) la carrosserie automobile, qui implique des compétences et équipements bien spécifiques (ont été regroupées ici les entreprises du code 4520A ayant déclaré avoir une activité majoritaire de carrosserie). 2) les autres activités d’entretien et de réparation de véhicules automobiles, conduites à titre principal (code 4520A) ou secondaire (code 4511) : la réparation des parties mécaniques ou électriques, l’entretien courant des véhicules : lavage, vidange… 3) l’entretien et réparation de véhicules lourds, conduites à titre principal (code 4520B) ou secondaire (code 4519) 4) le commerce et la réparation de motocycles (code 4540) 5) le contrôle technique (code 7120) 6) les activités d’assistance et remorquage (code 5221.2) 7) la vente de carburants (code 4730). Répartition sectorielle des créations 2009 et structure de l'échantillon Contrôle.technique Assist.remorquage 3% 2% Com.carburants 2% Répar.motocycles 10% Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles Répar.véhicules. lourds 5% Réparation auto 52% Carrosserie auto 26% Le premier objectif poursuivi était de caractériser le profil des entrepreneurs, cela à partir d’une enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 588 entreprises immatriculées entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 20095. 4 Le nombre d’entreprises de vente de carburant est en baisse constante depuis 30 ans : on comptait 16.554 entreprises en 1981, 10.070 en 1990, 4347 en 2009 (sources : DCASPL, analyses et recommandations pour assurer l’avenir des artisans de l’entretien et la réparation automobile, 1991 - INSEE). 5 La structure de l’échantillon est détaillée en annexe. 7
L’étude visait également à analyser leur parcours professionnel préalable, leur mode d’entrée dans l’artisanat, ainsi que les moyens, financements et appuis mobilisés au cours du processus d’installation. Un dernier axe de recherche était d’étudier les modalités d’organisation et de fonctionnement des entreprises durant les trois premières années consécutives à l’immatriculation, et de repérer les principaux problèmes rencontrés. CREATION ET REPRISE D’ENTREPRISE : DEFINITIONS ET LIMITES DU CHAMP DE L’ETUDE Le champ de l’étude porte sur les nouvelles immatriculations enregistrées au Répertoire national des entreprises et des établissements (SIRENE). Depuis la définition en vigueur depuis le 1er janvier 2007, sont concernées : - les créations d’entreprise correspondant à la création de nouveaux moyens de production (souvent désignées comme « créations pures » ou « créations ex nihilo »); - les reprises par une entreprise nouvelle de tout ou partie des activités et moyens de production d’une autre entreprise lorsqu’il n’y a pas continuité de l’entreprise reprise (on considère qu’il n’y a pas continuité de l’entreprise si parmi les trois éléments concernant le siège de l’entreprise, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l’unité légale contrôlant l’entreprise, l’activité économique et la localisation). En conséquence de cet échantillonnage, les cas de reprises d’entreprises n’ayant pas conduit à une nouvelle immatriculation au SIRENE (notamment en cas de rachat de parts sociales) ne sont pas pris en compte dans l’étude. Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles Or, ces cas de reprises sont significatifs, selon les professionnels, pour ce qui concerne les métiers de la distribution et des services automobiles, dans la mesure notamment où la grande majorité des entreprises y sont constituées sous forme de société commerciale. Ces cas de reprises, actuellement non chiffrables mais probablement de plus en plus nombreux,6 concernent principalement les plus « grosses » affaires. 6 Voir à ce sujet la note de l’APCE, « Le marché de la transmission : cédants, repreneurs et opérateurs, septembre 2003. 8
[Chapitre 1] Caractéristiques des nouveaux dirigeants 3. Etat civil Sexe du dirigeant Sexe du Dirigeant femme assistance.remorquage 84% 16% 9% contrôle.technique 86% 14% vente.carburant 76% 24% com.repar.motocycles 93% 8% homme repar.poids.lourds 95% 5% 91% carrosserieauto 88% 12% repar.auto 93% 7% Homme Femme Les métiers de la distribution et des services automobiles demeurent des bastions masculins : 9 entrepreneurs sur 10 sont des hommes (contre 8 sur 10 en moyenne dans l’artisanat), l’activité la plus propice aux femmes étant la vente de carburants où elles représentent un quart des dirigeants. Concernant les femmes dirigeantes, on constate qu’elles sont généralement à la tête d’entreprises familiales : 70% d’entre elles ont leur époux présent dans l’entreprise ; dans certains cas, à plus de 55 ans, elles prennent probablement la relève de ce dernier. L’âge moyen d’installation est de 38 ans, ce qui correspond à la moyenne observée sur le champ de l’artisanat. La pyramide des âges des créateurs d’entreprises est également conforme aux moyennes affichées dans l’artisanat7. Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles Age des dirigeants Age des dirigeants selon l'activité - ans sont la réparation de motocycles, de poids lourds et le contrôle technique (un cas sur 5). 25-30 ans Assist.remorquage 30% 45% 9% 11% 32% 10% Moins de 25 ans plus de 14% Contrôle.technique 6%10% 15% 21% 11% 15% 20% 50 ans 5% Vente.carburant 4%14% 12% 20% 11% 27% 12% 45-50 ans 12% 14% Répar.motocycles 4%15% 12% 26% 12%11% 21% 30-35 ans Répar.véhicules.lourds 2% 18% 12% 22% 13% 14% 17% 40-45 ans 19% Carrosserie.auto 4% 16% 16% 25% 15% 16% 8% 15% 35-40 ans Répar.auto 5% 14% 23% 19% 17% 12%10% Il s’agit donc de métiers 21% où l’on s’installe plutôt jeune (comparativement notamment aux activités de l’artisanat de production) : Moins de 25 ans 25-30 ans 30-35 ans 35-40 ans 40-45 ans 45-50 ans - la part des moins 30 ans est relativement élevée (deux entrepreneurs sur 10 en moyenne, près de un sur trois dans l’activité d’assistance-remorquage). 7 Selon l’enquête SINE-2006 de l’INSEE, la proportion de créateurs d’entreprises artisanales âgés de moins de 30 ans est de 23%, celle des dirigeants âgés de 50 ans et plus de 10% (SINE est un système permanent d’observation des jeunes entreprises qui a pour objectif de suivre une génération d’entreprises pendant 5 ans ; quatre générations ont été étudiées (1994, 1998, 2002 et 2006). Environ 30.000 à 50.000 entreprises sont interrogées par cohorte. Les entreprises artisanales sont repérées, mais le commerce et la réparation automobile ne font pas l’objet d’une strate spécifique. 9
- les « seniors-entrepreneurs » sont relativement peu nombreux dans la réparation et carrosserie automobile, où se situent les flux les plus importants d’immatriculations (ils représentent un cas d’installation sur dix). Les secteurs les plus attractifs pour les plus de 50 ans sont la réparation de motocycles, de poids lourds et le contrôle technique (un cas sur 5). A noter : cette structure d’âge des créateurs d’entreprises et la faible part de senior-entrepreneurs contraste avec l’âge moyen relativement élevé des dirigeants du secteur (45% d’entre eux ont plus de 50 ans8). 4. Parcours professionnel et de formation Les « nouveaux entrepreneurs » des métiers de la distribution et des services automobiles sont majoritairement des « gens de métiers », qualifiés et détenteurs de diplômes professionnels. Ainsi, près de la moitié ont comme niveau de diplôme le plus élevé un CAP, BEP –plus rarement un brevet de maîtrise ; 15% sont titulaires d’un BAC professionnel. Quel est votre niveau de diplôme le plus élevé ? 47% 10% 15% 10% 4% 6% 6% 1% Pas de diplôme CAP ou BEP Brevet de Bac général Bac Dipl.BAC + 2 Dipl.BAC + 3 ou Autres maîtrise, BTM professionnel plus Le profil de technicien reste donc prédominant parmi les créateurs d’entreprises du secteur, ce qui peut s’interpréter comme le maintien d’une certaine barrière technique –la maîtrise du métier- à l’entrée de la profession. Le profil de technicien est encore plus prégnant dans la carrosserie automobile où près de 54% des dirigeants sont titulaires d’un CAP-BEP et dans l’activité d’assistance- remorquage. Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles Niveau de diplômes des dirigeants par activités Pas de diplôme Assist.remorquage 4% 63% 8% 15% 9% 2% CAP ou BEP Contrôle.technique 10% 39% 11% 5% 17% 12% 15% Brevet de maîtrise, BTM Vente.carburant 14% 39% 3% 17% 14% 12% Bac général Répar.motocycles 9% 44% 3% 9% 16% 6% 13% Bac professionnel Répar.véhicules.lourds 8% 44% 32% 18% 14% 10% 1 Dipl.BAC + 2 Carrosserie.auto 11% 54% 3%6% 16% 4% 43% Dipl.BAC + 3 ou plus Répar.auto 10% 44% 5% 6% 14% 13% 6% 3% Autres La lecture de ces données prend cependant une toute autre perspective quand elle est examinée au regard de la taille de l’entreprise créée ou reprise. On constate ainsi que le niveau d’étude de 8 Voir à ce sujet les données du CEREQ relatives aux services de l’automobile (exploitation de l’enquête Emploi de l’Insee -base de données en ligne : http://mimosa.cereq.fr/psb). Attention toutefois : le Cereq inclut les écoles de conduite et la location de véhicules dans la population source. Le champ n’est donc pas similaire à celui de notre étude. 10
l’entrepreneur est étroitement corrélé à la taille de l’entreprise dirigée : 65% des entrepreneurs « solos » ont au plus un niveau de diplôme équivalent au CAP-BEP ; seuls 21% des dirigeants d’entreprises de plus de 5 salariés sont dans cette situation. Niveau d'étude des dirigeants (par tailles d'entreprises) 1% 5% 6% 13% 9% 13% 34% 20% 20% 8% Diplôme > Bac + 2 4% 4% Diplôme Bac +2 10% 14% 5% 4% Bac professionnel 4% 13% Bac général 57% 47% 31% Brevet de maîtrise, BM 9% CAP ou BEP 10% Pas de diplôme 17% 16% 8% 10% 4% Aucun salarié 1 à 2 salariés 3 à 5 salariés Plus de 5 salariés De façon générale, une élévation tendancielle du niveau de diplômes9 des dirigeants d’entreprises peut être observée. Cette augmentation des diplômés de niveau IV ou III - corollaire à celle des professionnels du secteur- devrait d’ailleurs se poursuivre dans les prochaines années. Concernant le parcours d’entrée des dirigeants dans le métier, la voie principale d’accès au métier Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles reste la formation initiale : plus d’un créateur d’entreprise sur deux déclare avoir appris le métier par le biais de la formation initiale. La filière scolaire et l’apprentissage font jeu égal (on note que les anciens apprentis s’installent plus jeunes, qu’ils sont moins mobiles géographiquement que les dirigeants formés dans la filière scolaire). Un autre tiers des entrepreneurs déclarent avoir acquis leurs compétences par le biais de l’expérience professionnelle (ceux-là sont souvent à la tête d’entreprises de plus de 3 salariés ; ils sont plus nombreux –un entrepreneur sur deux –dans l’agglomération parisienne). Les cas de reconversion professionnelle sont rares (2% seulement10). 9 L’exploitation de l’enquête Emploi/INSEE par le CEREQ montre une augmentation des niveaux de qualification des dirigeants d’entreprises entre 1996 et 2006 (montée des niveaux IV et III au détriment des niveaux VI et V). En 2006-2008, 26% des dirigeants ont un niveau VI, 47% un niveau V, 17% un niveau IV, 10% un diplôme de niveau III ou II. Attention toutefois : le Cereq inclut les écoles de conduite et la location de véhicules dans la population source. Le champ n’est donc pas similaire à celui de notre étude. 10 Les cas de reconversion sont plus fréquents dans les autres secteurs de l’artisanat étudiés (5 à 10%). 11
Enfin, la part de dirigeants sans compétence technique préalable est faible (9%) : il s’agit, en partie, de conjointes ayant succédé à leur époux et de dirigeants diplômés de filières générales (Bac général ou diplôme Bac +3). Comment vous êtes-vous formé au métier principal de votre entreprise ? 35% 27% 28% 9% 1% J’ai suivi une formation J'ai suivi une formation J'ai suivi une formation Je me suis formé Je n’ai pas suivi de dans le cadre de ma dans le cadre d’un cursus dans le cadre d’une uniquement à travers mon formation spécifique, ni formation initiale (en lycée, en apprentissage ; reconversion expérience professionnelle. acquis d’expérience écoles techniques, professionnelle (en préalable. université…) formation continue) En conséquence, la durée moyenne d’expérience professionnelle préalable à l’installation est importante (12 ans), même si cette dernière varie bien sûr en fonction l’âge des dirigeants. C’est dans la réparation de motocycles que l’on trouve le plus de jeunes entrepreneurs. Comment vous êtes-vous formé au métier principal de votre entreprise ? (par activité) Assist.remorquage 25% 27% 35% 13% J’ai suivi une formation dans le cadre de ma formation Contrôle.technique 42% 15% 9% 26% 10% initiale (en lycée, écoles techniques, université…) J'ai suivi une formation dans le cadre d’un cursus en Vente.carburant 15% 13% 9% 40% 23% apprentissage ; Répar.motocycles 27% 16% 47% 6% J'ai suivi une formation dans le cadre d’une reconversion professionnelle (en formation continue) Répar.vehicules.lourds 40% 31% 2% 21% 7% Je me suis formé uniquement à travers mon expérience Carrosserie.auto 29% 27% 1% 32% 10% professionnelle. Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles Je n’ai pas suivi de formation spécifique, ni acquis Répar.auto 25% 33% 35% 7% d’expérience préalable. Quelle était la durée de votre expérience professionnelle Durée de l’expérience. professionnelle préalable dans ce métier, au moment de votre installation ? préalable dans l’activité de l’entreprise Répar.auto 13 ans moins de Carrosserie 14 ans 21 ans &+ 2 ans 16% 15% 3 à 5 ans Répar.véhicules.lourds 14 ans 9% 16 à 20 ans Répar.motocycles 9 ans 17% 6 à 8 ans 12% Vente.carburant 10 ans 12 à 15 ans 9 à 11 ans 16% 15% Contrôle technique 10 ans Assistance.remorquage 12 ans 12
5. Expérience dans la fonction de dirigeant Les diplômes de type CAP/BEP formant principalement à l’exercice du métier, les entrepreneurs ont été, dans leur majorité, relativement peu préparés à la fonction de dirigeant. Deux créateurs d’entreprise sur 10 ont toutefois déjà eu une expérience préalable de l’entrepreneuriat et ont acquis une expérience dans ce domaine : - pour certains, cette nouvelle installation fait suite à la revente de l’affaire précédente (un phénomène de capitalisation courant dans l’artisanat) ; - dans un cas sur deux, il s’agit de « multi-entrepreneurs », à la tête de plusieurs entreprises (ces multi-entrepreneurs ont plus souvent créé ou repris une entreprise de plus de 3 salariés) ; - d’autres, enfin, ont eu une expérience ancienne de la création d’entreprise, suivie par un retour au salariat. Part des multi-entrepreneurs (par tailles d'entreprises) 23% 19% 4% 7% Aucun salarié 1 à 2 salariés 3 à 5 salariés Plus de 5 salariés Le profil d’« investisseur» est donc relativement important dans les métiers de la distribution et des services automobiles (il concerne une à deux créations d‘entreprise sur 10), avec un terrain géographique privilégié, celui des petites villes de 10.000 à 50. 000 habitants. Ces entrepreneurs aguerris sont plus souvent âgés entre 46 et 55 ans. Ils créent ou reprennent des entreprises de taille plus importante que la moyenne. Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles Aviez vous déjà créé ou repris une Etes-vous dirigeant d'une autre entreprise auparavant ? entreprise ? assistance.remorqu… 23% 76% assistance.remorquage 6% 94% contrôle.technique 23% 77% contrôle.technique 12% 88% vente.carburant 21% 79% vente.carburant 14% 86% com.repar.motocycl… 26% 74% com.repar.motocycles 13% 88% repar.poids.lourds 8% 92% repar.poids.lourds 29% 71% carrosserieauto 9% 91% carrosserieauto 24% 76% repar.auto 9% 91% repar.auto 15% 85% oui non oui non 13
6. Profils types et modes d’entrée dans les métiers En résumé, on constate trois profils d’entrepreneurs dans les activités de distribution et de services de l’automobile : Les « indépendants» : ces professionnels qui travaillent seuls représentent plus de 4 cas d’installation sur 10. Ils s’installent avec très peu de moyens, souvent à leur domicile (un quart d’entre eux) et à l’écart des réseaux institutionnels. Quoique nombreux, ils sont donc institutionnellement quasi-invisibles. Ces professionnels sont soit dans une démarche d’installation « contrainte » (7%11 des entrepreneurs déclarent s’être installés « parce qu’ils n’avaient pas d’autre solution d’emploi »), soit dans une logique d’auto-emploi. Leur nombre va probablement se développer sous l’effet du régime de l’auto-entrepreneur. Seuls 10% d’entre eux envisagent de créer des emplois (une même proportion accueille déjà un apprenti). Les « artisans traditionnels » : le parcours de ces artisans obéit encore principalement à une logique de progression et de carrière dans le métier : élève/apprenti, puis salarié, avant de s’installer « à son compte ». La création d’entreprise s’inscrit, dans leur cas, en point d’orgue d’une ascension professionnelle. Ces installations représentent environ 1/3 des nouvelles entreprises. Les « managers / investisseurs » : ceux-là sont à la tête d’entreprises de plus de 3 salariés. C’est parmi ces derniers que l’on trouve le plus de « nouveaux entrants » dans l’artisanat (on désigne sous ce terme les personnes n’ayant pas réalisé l’ensemble de leur parcours de formation et professionnel au sein de l’artisanat). Parmi ces derniers, les entrepreneurs diplômés de l’enseignement supérieur -16% des cas- présentent des caractéristiques singulières : - Ils privilégient les reprises d’entreprises et s’installent dans 88% des cas en société ; un quart d ‘entre eux sont à la tête de plusieurs entreprises ; Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles - dans 28% des cas, ils ont une faible expérience du secteur (moins de deux ans) ; les autres y ont réalisé une grande partie de leur carrière professionnelle ; - Ils sont à la tête de la moitié des installations ayant entraîné un coût plus de 200.000 euros ; la taille de leurs entreprises est deux fois plus élevée que la moyenne (3.5 salariés contre 1.6) ; - 94% d’entre eux ont conclu des contrats d’agents de marque ou accords commerciaux avec réseaux de franchise ou assurances/mutuelles ; de façon générale ils prennent beaucoup plus d’initiatives dans le domaine commercial ; - Enfin, ils adhérent plus volontiers aux syndicats professionnels (31%). Coût moyen de l’installation en fonction du niveau de diplôme des dirigeants Pas de diplôme CAP,BEP, BTM Bac Diplôme de l’Ens. Sup. + cert. d’études 68 K€ 79 K€ 160 K€ 192 K€ 11 Les cas d’ «installation contrainte » sont donc plus limités dans l’automobile que dans les autres secteurs de l’artisanat étudiés par l’ISM (dans ces derniers, la part était de 10% environ). 14
[Chapitre II] – Le parcours d’installation 7. Motivations des dirigeants Interrogés sur leurs motivations, les entrepreneurs expriment des priorités qui sont de fait partagées de façon équivalente dans les autres secteurs de l’artisanat : - le désir d‘indépendance est la motivation principale (75%, contre 70% en moyenne dans les autres secteurs de l’artisanat) ; - la passion du métier, de la « mécanique », est le second moteur entrepreneurial ; elle est exprimée dans notre enquête par 34% des dirigeants (contre 46% dans l’artisanat de production, 30% dans l’artisanat alimentaire, 46% dans la coiffure) ; les plus passionnés sont les entrepreneurs de la réparation de motocycles (cette motivation est citée par la moitié d’entre eux) ; cette motivation décroît avec la taille des entreprises créées. - la prise d’opportunité (« l’occasion s’est présentée ») est citée par 19% des entrepreneurs (la part était de 18% dans l’artisanat de production, 20% dans le BTP, 25% dans la coiffure et 10% dans l’alimentaire) ; - la motivation pécuniaire (« gagner plus d’argent ») est faiblement incitative (elle est citée par 13% des entrepreneurs contre 20% en moyenne dans l’artisanat), sauf pour les créateurs-repreneurs d’entreprises de plus de 5 salariés. Ces derniers sont également mûs par un désir de promotion sociale, quasi- inexistant dans les entreprises de plus petite taille. - 7% des dirigeants expriment une installation contrainte (« pas d’autre solution d’emploi ») : un taux plus faible que celui des autres secteurs que l’on peut expliquer probablement par le coût d’installation moyen plus élevé. Ces cas d’installation contrainte sont constatés exclusivement dans les entreprises de moins de 3 salariés. Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles Quelle était votre motivation principale lors de l'installation ? Etre indépendant, être mon propre patron 57% 75% Vivre ma passion et réaliser mes rêves 16% 34% L’occasion s’est présentée 9% 19% Gagner plus d’argent 5% 13% Vous n’aviez pas d’autre solution d’emploi. 4% 7% Continuer l’entreprise familiale 4% 6% Me donner les moyens d’une promotion… 2% 3% Changer de métier 1% 2% Autres 1% 1% Motivation citée en 1er Total réponses 15
Enfin, on remarque que les successions familiales concernent plus les formats d’entreprises de 1 à 5 salariés. Les motivations de « reconversion professionnelle » sont plus présentes chez les dirigeants de plus de 5 salariés. Quelle était votre motivation principale lors de l'installation ? (par tailles d'entreprises) 100 6 5 5 Vous n’aviez pas d’autre solution 1 12 90 5 4 d’emploi. 1 1 10 8 2 8 80 11 2 Gagner plus d’argent 5 9 5 1 70 10 Changer de métier 2 60 L’occasion s’est présentée 50 55 56 40 64 Me donner les moyens d’une promotion sociale 58 30 Continuer l’entreprise familiale 20 Etre indépendant, être mon propre 10 19 17 patron 8 5 0 Vivre ma passion et réaliser mes rêves Aucun salarié 1 à 2 salariés 3 à 5 salariés Plus de 5 salariés 8. Coût et financement de l’installation Les métiers de la distribution et des services automobiles sont caractérisés par des coûts d’installation élevés, parmi les plus capitalistiques de l’artisanat. Ainsi, dans l’artisanat, seules 13% des installations entraînent un coût financier supérieur à 40.000 €12, là où se situe le « ticket d’entrée » moyen pour un entrepreneur sans salarié, selon notre étude13. Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles ISM, 2010 Budget d'installation moyen (en K€) 303 K€ 259 K€ 95 K€ 44 K€ Aucun salarié 1 à 2 salariés 3 à 5 salariés plus de 5 salariés Les coûts varient toutefois sur une échelle extrêmement large, pour différentes raisons : - 15% des installations entraînent un coût quasi-nul (il s’agit souvent de projets portés par des anciens étudiants/scolaires ou de cas de transmissions familiales) ; 12 Source : INSEE/SINE 2006. 13 Ces chiffres se basent sur 466 réponses exprimées, soit 80% de l’échantillon. 16
- Les montants d’investissement évoluent proportionnellement aux formats économiques des entreprises créées ou reprises : or, 42% des entrepreneurs s’installent sans salarié, 35% des entreprises ont 1 à 2 salariés, 23% plus de 3 salariés. On constate donc des problématiques de financement bien différenciées et, en réalité, trois formats de business-plan. Les « entrepreneurs solos » –apparemment de plus en plus nombreux et dont le budget médian se situe entre 16.000 et 40.000 euros – ont à l’évidence des besoins d’accompagnement bien différenciés de ceux des entreprises à structure salariale élevée, qui doivent réunir plusieurs centaines de milliers d’euros (des montants de 500.000 euros ou plus sont fréquents dans ce cas). Les coûts d’installation doivent enfin s’apprécier activité par activité, à l’aune des chiffres d’affaires moyens14 : (13) Activité Effectif moyen Chiffre d’affaires CA moyen par Résultat courant Barême de (13) (13) (13) reprise des fonds HT moyen personne moyen 15 Garage automobile 2.3 241.5 K€ 105 K€ 30 K€ 30% à 60% du CA (sans vente de véhicules, sans carburant) Carrosserie 2.9 232.4 K€ 80.6 k€ 28.7 K€ 30% à 50% du CA automobile Lavage automobile 1.5 100 K€ 65.7 K€ 17 K€ Commerce et 2.2 392.4 K€ 179 K€ 25.5 K€ réparation de motos Contrôle technique 2.3 162 K€ 71.6 K€ 46.5 K€ automobile Station service avec 1.8 148.7 K€ 80.4 K€ 28.4 K€ 25% à 65% du CA commission 9. Relations avec les banques 35% des installations sont autofinancées. Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles Les repreneurs d’entreprise conservent, dans 39% des cas, la même banque que leur prédécesseur (ce taux est de 50% dans la réparation de motocycles et 68% dans la réparation de poids lourds). En cas de reprise, avez-vous en cas de reprise, avez-vous conservé la même conservé la même banque que le banque que le cédant ? cédant ? assistance.remor… 36% 64% contrôle.technique 31% 69% oui vente.carburant 41% 57% 39% com.repar.motoc… 50% 44% non repar.poids.lourds 68% 32% 61% carrosserieauto 31% 69% repar.auto 38% 60% oui non 14 Source : Fédération des Centres de gestion agréés, données 2008. 15 Source : Mémento Fiscal Francis Lefebvre 17
Le bouclage du plan de financement et la négociation avec les banques se passent majoritairement sans difficulté majeure : seuls 27% des entrepreneurs interrogés déclarent avoir rencontré des problèmes avec les banques, principalement pour la négociation d’un prêt. Ceci témoigne d’une confiance des banques dans ce domaine d’activités perçu comme porteur et peu risqué. Selon les entretiens qualitatifs, 5 banques sont démarchées en moyenne par les entrepreneurs. Les refus portent généralement sur l’insuffisance d’apports personnels. Avez-vous eu des diffultés dans vos Pour quel type d'opération ? relations avec les banques? Avance trésorie oui 19% 27% Négociation d'une autorisation Négociation de d'un prêt non découvert 61% 20% 73% On remarque à ce sujet que les entrepreneurs des métiers de la réparation de véhicules lourds et de l’assistance remorquage rencontrent plus de difficultés dans leurs relations bancaires que les entrepreneurs des autres métiers. % d'entrepreneurs ayant rencontré des difficultés avec les banques Assist.remorquage 39% Contrôle.technique 22% Vente.carburant 23% Répar.motocycles 23% Répar.véhicules.lourds 41% Carrosserie.auto 30% Répar.auto 24% Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles 10. Aides publiques mobilisées Environ un entrepreneur sur deux (55%) mobilise une aide publique dans le cadre de la création d‘entreprise. Ce taux doit être toutefois relativisé dans la mesure où la majorité des entreprises aidées le sont à travers l’Aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d'entreprises (« ACCRE16 »), dont bénéficient 32% des créateurs-repreneurs d’entreprises (un taux qui nous indique la part probable de demandeurs d’emploi avant l’installation). En dehors de ce cas, la part d’entreprises bénéficiant d’aides pour le bouclage de leur plan de financement est finalement peu élevée : 7% le sont à travers des dispositifs régionaux (plus souvent des entreprises de plus de 5 salariés), 4% mobilisent des prêts d’honneur, 5% des Prêts à la Création 16 L’Aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d'entreprises (ACCRE) exonère ces derniers de certaines cotisations sociales pendant un an dans la limite d'un revenu correspondant à 120 % du SMIC et leur permet de continuer à percevoir leurs revenus sociaux, s'ils en bénéficient, pendant une durée minimal de 6 mois. 18
d’Entreprise (concernant le PCE, nous savons par expérience que ce taux est toutefois probablement sous-estimé, dans la mesure où les banques font appel directement de ce dispositif). Avez-vous bénéficié d'aides publiques à la création-reprise d'entreprises ? Aucune aide 45% ACCRE 32% Aides régionales ou départementales 7% Prêt à la Création d’Entreprise (PCE -OSEO) 5% Prêt d’honneur de plate-forme d’initiative… 4% EDEN/NACRE 1% Assédic 1% Appui des fournisseurs (avance de trésorerie) 1% Avez-vous bénéficié d'aides publiques ? (par tailles d'entreprises) 40 35 30 25 Accre 20 Eden/Nacre 15 Prêt d'honneur 10 PCE 5 Aide régionale 0 Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles Pas de salarié 1 à 2 salariés 3 à 5 salariés Plus de 5 salariés 19
Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles 20
(Chapitre III) Le cas des reprises d’entreprise 11. 36% des installations se font par reprise. Dans les métiers de la distribution et des services automobiles, la structure d’âge des dirigeants d’entreprises est relativement élevée (45% des dirigeants y ont plus de 50 ans, contre 40% tous secteurs confondus17). Les affaires à reprendre sont donc nombreuses dans ces activités et les organisations professionnelles du secteur sont fortement mobilisées pour accompagner les transmissions actuelles et à venir. Malgré cela, la création ex nihilo est le mode d’installation prédominant au sein des entreprises nouvellement immatriculées et concerne les deux tiers des installations. Cette prééminence s’explique par le fait que de nombreuses affaires à transmettre présentent des handicaps nombreux (caractère obsolescent des locaux et des équipements, mauvaise qualité de l’emplacement…) ; par ailleurs, ne perdons pas de vue qu’une partie des reprises d’entreprises se fait par rachat de parts sociales18 ; en conséquence, ces dernières ne sont pas répertoriées au SIRENE19 et n’entrent pas dans le champ de notre étude). La reprise d’entreprise concerne donc 36% des immatriculations (contre 13% en moyenne dans l’artisanat20) et atteint son plus haut score (54%) dans la vente de carburant. Ce taux paraît stable depuis 200421. Concernant votre installation, Modalité d'installation, par secteurs s'agissait-il? assistance.remorquage 76% 24% Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles contrôle.technique 65% 35% d'une vente.carburant 46% 54% reprise com.repar.motocycles 81% 19% 36% repar.poids.lourds 60% 40% d'une création carrosserieauto 57% 44% 64% repar.auto 65% 36% d'une création d'une reprise 17 Voir à ce sujet les données du CEREQ relatives aux services de l’automobile (exploitation de l’enquête Emploi de l’Insee -base de données en ligne : http://mimosa.cereq.fr/psb). Attention toutefois : le Cereq inclut les écoles de conduite et la location de véhicules dans la population source. Le champ n’est donc pas similaire à celui de notre étude. 18 Le CNPA estime que 25% environ des reprises d’entreprises du secteur se font par le biais d’un rachat de parts sociales, ces modes de reprises concernant généralement les plus grosses affaires. 19 Les cas de reprises d’entreprises n’ayant pas conduit à une nouvelle immatriculation au SIRENE (notamment en cas de rachat de parts sociales) ne sont pas pris en compte dans l’étude. Voir à ce sujet la définition de la création d’entreprise page 6. 20 Source : SINE 2006, exploitation ISM 21 Source : APCE, fiche professionnelle «Entretien et réparation de véhicules automobiles ». 21
En toute logique, ce taux de reprise s’accroît avec la taille de l’entreprise. Les entreprises sans salarié sont à 83% des créations pures, contre 38% dans le cas d’entreprises de plus de 5 salariés. Modes d'installation (selon la taille des entreprises) Plus de 5 salariés 38% 62% 3 à 5 salariés 49% 51% 1 à 2 salariés 52% 48% Aucun salarié 83% 17% Création pure Reprise 12. Dans 2/3 des cas, ces reprises sont externes à l’entreprise. Les reprises sont réalisées, dans deux tiers des cas, par des personnes externes à l’entreprise . Les cas de transmissions internes se partagent entre les transmissions à un ancien salarié de l’entreprise (20%, ces dernières intervenant principalement dans les entreprises de 1 à 5 salariés)22 et les transmissions familiales (12%, ce chiffre intégrant de nombreuses transmissions à conjoint). L’étude confirme donc la régression de la dimension familiale soulignée par les réseaux professionnels ces dernières années. Dans quel cadre s'est opéré cette Dans quel cadre s'est opéré cette reprise? reprise? assistance.remorq… 28% 20% 53% vous étiez auparavant contrôle.technique 14% 17% 70% salarié de vente.carburant 27% 10% 63% Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles l'entreprise 20% com.repar.motocy… 32% 16% 53% le cédant repar.poids.lourds 6% 16% 78% était un membre de carrosserieauto 25% 10% 64% Autre votre famille 68% 12% repar.auto 17% 12% 69% vous étiez auparavant salarié de l'entreprise le cédant était un membre de votre famille Autre La recherche d’une « entreprise à reprendre » se fait principalement à travers les réseaux personnels (41%) ou une prospection individuelle (38%). Les repreneurs d’affaires sans salarié privilégient les petites annonces. 22 Dans les autres secteurs de l’artisanat, les scores de transmission interne sont les suivants : - Bâtiment : 39% de reprises familiales, 28% de reprises salariales - Artisanat de production : 21% de reprises familiales, 34% de reprises salariales - Coiffure : 2% de reprises familiales, 36% de reprises salariales - Artisanat alimentaire : 7% de reprises familiales, 12% de reprises salariales. 22
Très peu de candidats à la reprise recourent aux réseaux spécialisés : chambres consulaires : 5% ; sociétés spécialisées : 2%. Mais ce phénomène a également été constaté dans les autres secteurs de l’artisanat. Comment avez-vous trouvé votre affaire ? Par mes connaissances 41% Prospection personnelle – bouche à oreille 38% Déjà salarié de l'entreprise 8% Par des petites annonces dans la presse et sur… 7% Par les chambres consulaires (Chambres de… 5% Entreprise familiale 3% Par des fournisseurs ou clients 3% Par une société spécialisée 2% Autre 1% La recherche dure en moyenne 4 mois, et dans 57% des cas, elle n’excède pas un mois. Cette recherche ne semble donc pas présenter d’obstacle particulier (elle est un peu plus difficile dans les cas de la carrosserie automobile et la réparation de motocycles). Combien de mois a duré votre recherche ? Total Répar. Carrosserie. Répar. Répar. Vente. Contrôle. Assist. auto auto vihiculeslourds motocycles carburant technique remorquage 4 mois 4 mois 6 mois 2 mois 4 mois 2 mois 5 mois 1 mois 13. Profils des repreneurs Les nouveaux entrepreneurs des métiers de la distribution et des services automobiles Les études réalisées précédemment par l’ISM sur le champ de la création-reprise d’entreprises montrent que les profils de créateurs ou de repreneurs ne sont pas très différenciés. Dans les métiers de la distribution et des services automobiles, le constat est identique, même si l’on constate au sein des créateurs une proportion un peu plus élevée de titulaires de bacs généraux et de professionnels ayant acquis leurs compétences professionnelles uniquement par la voie de l’expérience. La part de demandeurs d’emplois est aussi significativement plus élevée chez les « créateurs purs », de même que la proportion d ‘installations contraintes (personnes déclarant avoir créé une entreprise, parce qu’ils n’avaient pas d’autre solution d’emploi). Interrogés sur les motivations qui les ont conduits à privilégier la reprise plutôt que la création pure, les entrepreneurs déclarent que c’est avant tout l’opportunité d’une affaire qui a constitué l’élément déclencheur (sauf dans le commerce et vente de motocycles, cela étant probablement dû à un plus faible nombre d’affaires à céder dans ce secteur d’activité). La reprise d’une clientèle – un choix sécurisant - vient en second. Vient ensuite la possibilité de reprendre un bon emplacement, primordial dans la réussite de telles entreprises (il est en effet parfois difficile de trouver des superficies adaptées bien desservies et à proximité de la clientèle). La possibilité de bénéficier d’un appui du cédant est plus souvent citée par les repreneurs d’entreprises de plus de 5 salariés. 23
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