DÉLOCALISÉES À WALLIS ET FUTUNA - ETUDE SUR LE DÉVELOPPEMENT D'ACTIVITÉS TERTIAIRES

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DÉLOCALISÉES À WALLIS ET FUTUNA - ETUDE SUR LE DÉVELOPPEMENT D'ACTIVITÉS TERTIAIRES
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    ETUDE SUR LE DÉVELOPPEMENT D’ACTIVITÉS TERTIAIRES
            DÉLOCALISÉES À WALLIS ET FUTUNA

                                  M ISSION D ’ ASSISTANCE                TECHNIQUE

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RAPPORT FINAL
- 23 A VRIL 2018 -

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                                      !                 Consortium led by

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DÉLOCALISÉES À WALLIS ET FUTUNA - ETUDE SUR LE DÉVELOPPEMENT D'ACTIVITÉS TERTIAIRES
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SOMMAIRE

AVANT-PROPOS                                                                                                               P.02

SYNTHÈSE ET RECOMMANDATIONS                                                                                                P.03

LES ENJEUX REFORMULÉS DU TERRITOIRE                                                                                        P.04

LA SITUATION DE L’EMPLOI NUMÉRIQUE EN FRANCE ET EN EUROPE                                                                  P.05

         - LA SITUATION DE L’EMPLOI NUMÉRIQUE EN FRANCE                                                                    P.05

         - L’INITIATIVE EUROPÉENNE ET LA FRENCH DIGITAL SKILLS AND JOBS COALITION                                          P.07

LES CIBLES VISÉES PAR LE PLAN D’ACTIONS 2018-2021                                                                          P.10

         - LA DÉFINITION DES CIBLES PRIMAIRES ET SECONDAIRES                                                               P.11

         - LA BASE DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES ENTREPRISES DU CLUSTER DIGITAL GAIA                                             P.13

LES LEVIERS DÉTERMINANTS POUR INVESTIR À WALLIS ET FUTUNA                                                                  P.14

LE PLAN D’ACTIONS 2018-2021                                                                                                P.16

         - AXE 1 : PROSPECTER                                                                                              P.18

              ➡ FICHE 1 : «INVESTIR À WALLIS ET FUTUNA»
         - AXE 2 : EQUIPER                                                                                                 P.20

              ➡ FICHE 2 : DATA-CENTER - WALLIS ET FUTUNA
              ➡ FICHE 3 : TERRITOIRE 100% WIFI PUBLIC
              ➡ FICHE 4 : TOURISME ET CO-LIVING

         - AXE 3 : FORMER                                                                                                  P.24

              ➡ FICHE 5 : GRANDE ECOLE DU NUMÉRIQUE DU PACIFIQUE
              ➡ FICHE 6 : CYBER-BASE ET FABLABS

         - AXE 4 : ACCÉLÉRER                                                                                               P.27

              ➡ FICHE 7 : IMMATRICULATION EN LIGNE DES ENTREPRISES
              ➡ FICHE 8 : AIDE À LA CONNEXION DES ENTREPRISES
              ➡ FICHE 9 : CONCOURS D’INNOVATION WALLIS ET FUTUNA

LE CHRONOGRAMME SYNTHÉTIQUE DES 9 FICHES ACTION                                                                            P.31

LE POSITIONNEMENT MARKETING 2018-2021                                                                               P.32

              ➡   LA PLATEFORME DE MARQUE
              ➡   UNE COMMUNICATION DIGITALE POUR SE MONTRER
              ➡   L’ENCHAÎNEMENT DES ACTIONS
              ➡   LE KIT DE COMMUNICATION ET LE BUDGET ASSOCIÉ

LES ANNEXES                                                                                                                P.21

              ➡ ANNEXE 1 : LES ATOUTS ET FREINS DU TERRITOIRE DE WALLIS ET FUTUNA
              ➡ ANNEXE 2 : L’EXEMPLE ESTONIEN
              ➡ ANNEXE 3 : LES ESPACES DÉDIÉS AUX NOMADES DIGITAUX
              ➡ ANNEXE 4 : LES PRINCIPAUX ÉQUIPEMENTS D’UN LABORATOIRE DE FABRICATION NUMÉRIQUE (FAB-LAB)
              ➡ ANNEXE 5 : LES ACTEURS RENCONTRÉS LORS DES DEUX MISSIONS DE TERRAIN

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AVANT-PROPOS
Ce document est le projet de rapport final relatif à l’étude sur le développement d’activités tertiaires délocalisées
à Wallis et Futuna.

Il fait suite à une phase de définition (mission de terrain n°1) et de consolidation (mission de terrain n°2) d’un
plan d’actions 2018-2021 visant à accélérer l’intégration de Wallis-et-Futuna dans l’économie numérique mondiale
et à attirer des investisseurs intéressés par les moyens à Très Haut Débit et le cadre fiscal proposés sur le Territoire.

Il prend en compte les échanges et les commentaires exprimés au cours de la réunion de clôture de notre
mission de terrain n°2, qui s’est tenue le vendredi 2 mars 2018, en présence de M. Stéphane DONNOT, Secrétaire
Général de l’Administration Supérieure, de M. Robert LAUFOAULU, sénateur, de M. David VERGE, Président de
l’Assemblée territoriale, de MAHE, M. Apitone MUNIKHAAFATA, ministre coutumier représentant de la Grande
Chefferie d’Uvea, de M. Christian VAAMEI, Président du Conseil consultatif économique social et
environnemental (CESE), de Mme Marie FAUVEAU, Vice-présidente du CESE, de M. Denis EHRSAM, directeur
de la CCIMA, de M. Jacques PAMBRUN, directeur d’Orange WF, des chefs de services du Territoire (SCOPPD,
AED, SPT, STSEE), de Me. Eric VEVE, assistant technique (étude sur le cadre juridique des télécommunications), et
enfin en visioconférence de M. Tomas MATEO GOYET, Chef du bureau pour les PTOM du Pacifique et de Mme
Hélène MIGOT, gestionnaire de programmes européens de coopération.

Il propose un plan d’actions 2018-2021 qui est, par ailleurs, une déclinaison directe de la stratégie sectorielle de
développement numérique, adoptée le 12 février 2016 par la Commission permanente de l’Assemblée territoriale.
Il ne s’agit pas au travers de ce plan d’actions de s’en affranchir ni de s’y substituer mais de l’enrichir en priorisant
les actions susceptibles de consolider les atouts et de corriger certains freins mis en évidence au démarrage de la
mission (Cf. Annexe 1). L’objectif est d’accélérer le passage à une économie de l’innovation.

Pour réussir ce changement de paradigme, les îles de Wallis et Futuna ont besoin de gagner en lisibilité et
visibilité. Il s’agit, à cet effet, de mener une stratégie de marketing territorial forte qui permettra de révéler les
atouts de ce territoire. A cet effet, les échanges conduits lors de la mission de terrain n°2 ont permis de poser les
bases d’un positionnement marketing afin que le Territoire des îles de Wallis-et-Futuna puisse s’engager dans une
démarche globale d’attractivité. Il est évident que le développement de l'attractivité du Territoire dans le champ de
l’économie numérique est étroitement lié à l’évolution du cadre réglementaire du secteur des télécommunications
à Wallis et Futuna. Ce point est traité par Maître Eric VEVE, dans le cadre d’une autre étude, également financée
dans le cadre du 10ème FED Territorial (étude du cadre juridique et règlementaire du secteur des postes et des
télécommunications à Wallis-et-Futuna). Les échanges conduits entre les deux experts, tout au long de cette
mission de terrain (19 février au 2 mars 2018), ont permis de faire converger les actions dans une logique de
cohérence : service universel, articulation des relations SPT - Orange WF, Datacenter, etc.

Enfin, pour le bon déroulement de sa mission notre expert a pu compter une nouvelle fois sur la pleine
collaboration des services de l'Administration Supérieure et du Territoire de Wallis-et-Futuna, avec une mention
particulière pour le Service de la Coordination des Politiques Publiques et du Développement (SCOPPD), que
nous tenons à remercier à nouveau pour sa grande disponibilité et son aide précieuse tout au long des deux
missions sur le Territoire de Wallis et Futuna.
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SYNTHÈSE ET RECOMMANDATIONS

      ➡ SYNTHÈSE
Ce rapport final synthétise et enrichit le rapport préliminaire (15 septembre 2017) et le rapport intermédiaire
approuvé le 16 janvier 2018. Il est le résultat des échanges conduits avec les autorités de Wallis et Futuna lors de la
mission de terrain n°2 qui s’est déroulée du 19 février au 2 mars 2018.

Il se concentre principalement sur le Plan d’actions 2018-2021 pour accompagner le développement de l’économie
numérique sur Wallis et Futuna. Comme nous avons pu le souligner à notre sens, la taille du Territoire et son
organisation administrative peuvent devenir un atout puissant pour réussir cette transformation en devenant dans
le Pacifique Sud un puissant laboratoire numérique de la France Océanique.

Dans ce cadre, il s’agit de passer d’une stratégie de développement à une dynamique territoriale pour assurer de
la création de valeur partagée entre des acteurs économiques et sociaux qui ont en commun la même volonté
d’assurer le développement des îles par l’activité et l’emploi. Par ailleurs, si les îles de Wallis et Futuna disposent
d’un cadre fiscal avantageux, elles ne sont en rien un paradis fiscal ! Il s’agira alors d'imaginer comment renforcer
ces dispositifs spécifiques fiscaux et financiers pour accompagner l’émergence d’un écosystème numérique
attractif supporté par un marketing territorial structuré autour d‘une marque et d’un slogan fort (Cf. p 39).

Ce rapport est organisé en neuf sections : la synthèse et les recommandations (i), les enjeux reformulés du
territoire (ii), la situation de l’emploi numérique en France et en Europe (iii), les cibles visées (iv), les leviers
déterminants pour investir à Wallis et Futuna (v), le Plan d’action 2018-2021 (vi), le chronogramme des neuf
actions (vii), le positionnement marketing (viii) et enfin les annexes (ix).

      ➡ RECOMMANDATIONS

L’atelier de clôture qui s’est tenu le vendredi 2 mars 2018 a permis de dégager avec les représentants élus ou
administratifs du Territoire quelques priorités d’action que nous reprenons ici sous la forme de recommandations :

    • Priorité / Recommandation #1 : engager le travail de prospection sur les salons spécialisés;
    •Priorité / Recommandation #2 : couvrir les îles de Wallis et Futuna d’un réseau Wi-Fi public gratuit;
    •Priorité / Recommandation #3 : ouvrir la Grande Ecole du Numérique du Pacifique;
    •Priorité / Recommandation #4 : aménager un DataCenter adapté au contexte de Wallis et Futuna;
A ces quatre priorités d’action qui ont fait consensus lors de cette réunion nous souhaitons apporter quatre autres
recommandations qui permettront au Territoire de Wallis et Futuna d’atteindre ses objectifs en matière numérique :

    • Recommandation #5 : accélérer l’immatriculation en ligne des entreprises prospectées sur le portail de la CCIMA;
    •Recommandation #6 : démarrer rapidement le travail de marketing territorial;
    • Recommandation #7 : enclencher le recrutement du chargé de la politique de communication et d’attractivité (Cf. p 51)
    • Recommandation #8 : adapter le Code Territorial d’Investissement pour en faire un levier d’une politique d’offshoring.
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LES ENJEUX REFORMULÉS DU TERRITOIRE

Le Territoire de Wallis-et-Futuna a fait le choix d’affirmer son ambition numérique au travers d’une stratégie sectorielle
ambitieuse (29M€) sans oublier la dimension sociale et humaine car l’égalité face au numérique est affirmée ici comme
une condition incontournable de la réussite de la stratégie de développement durable 2017-2030.

Toutefois, d’un point de vue économique, Wallis-et-Futuna relève de ce que l’on appelle des micro-économies où
la notion de contraintes structurelles s’exprime à plusieurs niveaux : éloignement des centres économiques
principaux, taille du marché qui limite le nombre d’acteurs pouvant s’y installer, coûts des services supports
essentiels (énergie, télécommunications, stockage, transports...), etc. Des éléments qui vont peser sur la décision
d’acteurs de l’économie numérique au moment de délocaliser une partie de leurs activités d’autant que les
avantages offerts par le Territoire ne sont pas encore lisibles et visibles.

Pour autant nous restons persuadés que le statut juridique singulier du Territoire de Wallis-et-Futuna et son
adossement à la République française sont des moyens puissants pour devenir un hub numérique original dans
le Pacifique Sud dont l’expérience pourrait servir à d’autres collectivités et territoires dans le futur.

Pour réussir cette ambition, le Territoire de Wallis et Futuna s’est doté de stratégies sectorielles (Innovation,
Numérique, TPE-PME...) qui constituent les bras séculiers de la mise en oeuvre effective de la stratégie de
développement durable 2017-2030. Elles ont été le socle de base sur lequel nous nous sommes appuyés. En effet,
l’enjeu de notre mission n’était pas d’élaborer une nouvelle stratégie mais plutôt d’identifier les actions qui
pourraient jouer un véritable effet levier pour compléter et prolonger la stratégie déjà arrêtée par Territoire de
Wallis-et-Futuna.

C’est pourquoi, nous avons souhaité ré-interroger l’exercice au travers de la lecture modélisée des éléments clefs
constitutifs d’un écosystème propice au développement de l'entrepreneuriat numérique et de l’innovation.

La lecture croisée des éléments clefs qui fondent les écosystèmes territoriaux d'innovation attractifs pour des
capitaux, des entreprises et des talents et la réalité de la situation actuelle sur le Territoire de Wallis-et-Futuna,
nous a permis de dégager un Plan d’actions (Cf. Page 16) structuré en neuf fiches pour la période 2018-2021 afin de
favoriser l’émergence d’un écosystème numérique performant.

Au-delà, nous restons persuadés que les singularités historiques et institutionnelles, qui caractérisent le Territoire
de Wallis et Futuna, lui permettront de s’affranchir des lenteurs imposées par le «mille feuilles territorial» et le
«mille feuilles social» pour réussir le passage d’une économique de rattrapage à une économie de l’innovation.

Ce changement de paradigme demande également de définir l’ordre des priorités dans la perspective d’une
mise en communication de l’offre territoriale qui manque aujourd’hui de lisibilité et de visibilité.

C’est pourquoi, nous avons souhaité construire une proposition de positionnement marketing (Cf. Page 32) qui
permettra d’une part, de préfigurer l’élaboration d’une plate-forme de marque et d’autre part, de baliser les actions ,
à venir, de marketing territorial et de mise en récit du Territoire de Wallis-et-Futuna. L’objectif de ce positionnement
marketing 2018-2021 est d’accompagner la mise en oeuvre des neuf actions tout en développant la notoriété et
l’image de Wallis et Futuna autour d’une marque distinctive et d’un slogan qui viendront enrichir et compléter la
stratégie touristique portée par la CCIMA.
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LA SITUATION DE L’EMPLOI NUMÉRIQUE EN FRANCE ET EN EUROPE

De nombreuses études de prospective convergent en France et en Europe sur l’augmentation de l’emploi dans la
filière numérique et plus largement pour les professions du numérique, et ce, quelle que soit l’activité des
entreprises employeurs.

       1. LA SITUATION DE L’EMPLOI NUMÉRIQUE EN FRANCE
Plusieurs approches coexistent pour identifier les différentes activités économiques qui composent l’économie
française : l’approche par secteur, par branche d’activité, par métier, par conventions collectives, et celle par filière.
Au-delà des activités professionnelles liées strictement à l’informatique, c’est l’ensemble des grands domaines
économiques qui vivent la nécessité d’une transformation numérique : agroalimentaire, distribution, industrie,
construction, transports, industries créatrices et culturelles, services à la personne, santé, éducation, ville intelligente…

       ➡ L’ÉVOLUTION DES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE
En ce qui concerne l’évolution des métiers, France Stratégie souligne dans son rapport 2017 qu’une croissance
particulièrement significative est attendue pour le métier de développeur (ou concepteur-développeur).

Principale porte d’entrée dans l’emploi du numérique, ce métier, particulièrement stratégique, connaît d’ores et
déjà des tensions chroniques sur le recrutement. De la même manière, concernant les domaines d’activité, le
rapport souligne le secteur des éditeurs de logiciels et sociétés Vision
                                                                    internet           qui connaît
                                                                           prospective partagée
                                                                  la filière numérique
                                                                                                               une
                                                                                                des emplois et des     croissance
                                                                                                                   compétences :  conséquente de
ses effectifs, même en période de faible croissance économique.
                                                                                                                Tableau 2 – Répertoire des métiers « cœur du numérique »

    Dans le même esprit, les membres du groupe de travail                                                 Famille de métiers                           Intitulé des métiers
                                                                                                                                       Développeur
                                                                                                     Programmation et
    ont cherché à construire un diagnostic partagé de la                                             développements
                                                                                                                                       Ingénieur étude et développement
                                                                                                                                       Architecte logiciel
    situation actuelle et de l’évolution probable des métiers                                        Métiers de l’intelligence
                                                                                                                                       Administrateur de bases de données
                                                                                                                                       Data analyst
                                                                                                     artificielle et de la donnée
                                                                                                                                       Data scientist
    du numérique. Le partage de connaissances et de                                                                                    Technicien Cloud et réseaux
                                                                                                     Infrastructures, clouds,
                                                                                                                                       Ingénieur Cloud et réseaux
                                                                                                     réseaux et data centers
    perceptions en la matière a identifié trente-six métiers,                                                                          Architecte Cloud et réseaux / Urbaniste
                                                                                                     Maintenance, assistance           Technicien de maintenance, support et services
    structurés en neuf familles. Pour chacune de ces                                                 et support pour l’exploitation    aux utilisateurs en informatique
                                                                                                                                       Web designer
                                                                                                                                       Designer d’expérience et d’interface
    familles, une analyse a permis de présenter les                                                  Interfaces utilisateurs
                                                                                                                                       Ergonome
                                                                                                     et créations numériques
                                                                                                                                       Directeur artistique
    évolutions et les enjeux respectifs de chacun des métiers                                                                          Showrunner / Story architect / Transmedia producer
                                                                                                                                       Manager de projet
    qui la composent, en se fondant sur l’ossature des                                                                                 Manager d’équipe
                                                                                                                                       Responsable de la stratégie et de la prospective
                                                                                                     Direction, management             Chargé des relations avec l’écosystème
    compétences, tâches ou fonctions qui les caractérisent.                                          et stratégie                      Coach agile, product owner
                                                                                                                                       Business analyst
    Mais une évidence s’est imposée au groupe de travail                                                                               Directeur des systèmes d’information
                                                                                                                                       Responsable sécurité des systèmes d’information

    après l’achèvement de cette liste : « Ce type de travaux n’a                                                                       Community manager
                                                                                                                                       Social Media Manager
                                                                                                     Communication et marketing        Marketeur digital
    d’intérêt que si on peut l’actualiser de manière régulière ».                                                                      Chargé de référencement
                                                                                                                                       Analyste de trafic
    C’est pourquoi, si ce tableau peut servir de guide aux                                                                             Chargé de clientèle
                                                                                                                                       Ingénieur d’affaires / Chargé d’affaires
                                                                                                     Commerce
                                                                                                                                       Ingénieur commercial
    acteurs de la formation de Wallis et Futuna pour                                                                                   Ingénieur avant-vente
                                                                                                                                       Responsable cybersécurité
    structurer leur approche des métiers du numérique,                                                                                 Consultant / expert métier
                                                                                                     Expertise et conseil
                                                                                                                                       Expert en protection des données
    nous recommandons de le croiser avec l’observatoire                                                                                Expert en propriété intellectuelle

    des métiers du numérique promu par le SYNTEC.                                              !    Source : groupe de travail VPPEC Numérique, 2017

                                                                                           FRANCE STRATÉGIE                                     30                                     CEREQ
                                                                                           www.strategie.gouv.fr                                                                   www.cereq.fr

!

                                                            !                 Consortium led by

                                            !   P   O H L       C   O N S U L T IN G   &   A       S S O C IA T E S
DÉLOCALISÉES À WALLIS ET FUTUNA - ETUDE SUR LE DÉVELOPPEMENT D'ACTIVITÉS TERTIAIRES
!6

       ➡ L’OBSERVATOIRE DES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE : UN OUTIL DE PILOTAGE DES BESOINS PROMU PAR LE SYNTEC

En effet, pour permettre aux entreprises et à leurs collaborateurs de mieux appréhender le marché et les besoins en
compétences de la branche, un Observatoire des métiers du numérique a vu le jour en 2016, mettant en avant les
chiffres clefs du secteur mais surtout les métiers en tension et les métiers concurrentiels :

Promu par SYNTEC Numérique, le syndicat patronal membre de l’Observatoire paritaire des métiers de la branche
(OPIIEC), l’Observatoire des métiers du numérique agrège, d’une part, sur une plateforme web des données sur les
emplois numériques issus de différentes sources (Insee, FMI, OCDE, OPIIEC, etc.) et réalise, d’autre part, des
tendances du marché réalisées à partir « d’analyses statistiques et sémantiques de millions d’annonces d’emploi ».

Les indicateurs de Gestion prévisionnelle des emplois et compétences (GPEC) sont ainsi regroupés en quatre
thématiques (marché, recrutement, compétences, formation) et mis à jour chaque mois.

                              O B S E RVAT O I R E D E S M É T I E R S D U N U M É R I Q U E
                               H T T P : / / O B S E RVAT O I R E - M E T I E R S . O P I I E C . F R / N U M E R I Q U E

                         !

Un tableau de bord peut être personnalisé et les données exportées (format pdf ou png uniquement). La plateforme
est très simple d'utilisation et complémentaire des référentiels métiers de la branche en France.

Elle doit permettre aux acteurs de la formation (Vice-rectorat, DEC, GRETA,...) présents à Wallis et Futuna d’anticiper
les éventuels besoins et d’orienter efficacement de jeunes Wallisiens et Futuniens vers ces métiers d’avenir.

Le marché étant très mouvant par essence, la mise au point de fiches de présentation pour chaque activité tertiaire
susceptible de se développer à Wallis et Futuna resterait un exercice théorique. C’est pourquoi, à ce stade de la
mission, nous recommandons aux acteurs de la formation d’engager, à partir de cette plateforme web1 , une veille
régulière sur les métiers émergents ou encore sur l’évolution des compétences.

1
    http://observatoire-metiers.opiiec.fr/numerique
!

                                                           !                 Consortium led by

                                           !   P   O H L       C   O N S U L T IN G   &   A   S S O C IA T E S
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    ➡ LA GRANDE ECOLE DU NUMÉRIQUE : UNE INITIATIVE NATIONALE POUR PRÉPARER AUX MÉTIERS DE DEMAIN

Lancée en 2015 par le Président de la République, la Grande École du Numérique vise à structurer sur l’ensemble du
territoire national une offre de formations, « les fabriques du numérique », permettant la diversification des publics
concernés et renouvelant les approches pédagogiques pour préparer à partir d’approches innovantes aux différents
métiers du numérique : développement web/logiciel, web design, support réseau et câblage, community
management, webmarketing, e-commerce, cybersécurité, etc.

Elle a, par ailleurs, pour objectif la reconnaissance de ces formations par une certification ainsi que l’adaptation de ces
formations aux besoins d’un domaine d’activité en mutation permanente avec une double ambition : répondre d’une
part, aux besoins croissants du marché de l’emploi en compétences numériques et favoriser, d’autre part, l’insertion
socio-professionnelle des publics éloignés de l’emploi et de la formation.

Les formations labellisées s’adressent en priorité aux jeunes sans qualification ou diplôme et aux femmes, avec une
attention particulière portée aux publics issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville.

C’est pourquoi, dans la perspective du lancement rapide de l’espace de «e-formation» inscrit dans la stratégie
sectorielle de développement numérique (29M€), le Territoire de Wallis et Futuna aurait là un réseau puissant
d’opérateurs à mobiliser, pour lancer une Grande Ecole du Numérique du Pacifique également ouverte aux jeunes de
Polynésie et de Calédonie. Dans ce cadre les opérateurs labellisés Grande Ecole du Numérique trouveraient là une
infrastructure d’accueil très bien connectée pour démarrer, via une convention d’objectifs et de moyens, leur activité
dans le Pacifique.

A terme, le Territoire de Wallis et Futuna disposerait d’une base de données de talents pour offrir aux futurs
investisseurs la possibilité de diversifier et d’augmenter le volume de leurs recrutements, en ayant accès à un
gisement de candidats aux profils riches (entrepreneurs en herbe, professionnels en reconversion, jeunes et
notamment des femmes passionnés d’informatique,…).

C’est pourquoi, lors de l’atelier d'orientation (2 novembre 2017) et lors de la réunion de clôture de la première
mission de terrain (7 novembre 2017), nous avons souhaité insister sur la forte tension qui existe aujourd’hui sur
l’emploi numérique à la fois en France et en Europe pour mieux concentrer notre propos sur la proposition (CF.
FICHE 5) d’une Grande Ecole du Numérique pour le Pacifique.

La mission de terrain n°2 a été l’occasion de représenter à la fois lors de la réunion d’orientation avec les autorités
du Territoire (27 février 2018) et lors de la réunion de clôture (2 mars 2018) les objectifs et attendus de cette
proposition clef pour la trajectoire numérique des îles de Wallis et Futuna.

L’objectif est de permettre aux îles de Wallis et Futuna de se positionner par rapport aux offres de formation
supérieure dispensées en Polynésie Française et en Nouvelle-Calédonie.

    2. L’INITIATIVE EUROPÉENNE ET LA FRENCH DIGITAL SKILLS AND JOBS COALITION
L’Europe manque de travailleurs ayant les compétences numériques suffisantes pour occuper les emplois
vacants dans tous les secteurs, avec pour conséquence que près de 750 000 emplois qualifiés dans le domaine
des technologies de l’information et des communications (TIC) pourraient ne pas être pourvus d’ici à 2020 alors
que le chômage des jeunes est de 20% en moyenne dans l’Union Européenne.

!

                                                      !                 Consortium led by

                                      !   P   O H L       C   O N S U L T IN G   &   A   S S O C IA T E S
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Lancé en décembre 2016 par la Commission européenne en coopération avec les États membres, les entreprises, les
partenaires sociaux, les ONG et les acteurs de l’enseignement, le projet Digital Skills and Jobs Coalition a pour objectif
de contribuer à répondre à la forte demande de compétences numériques en Europe, qui sont devenues indispensables
sur le marché du travail et dans la société.

Pour aller plus loin, la Commission a invité d’autres parties prenantes à participer à cette coalition (plus de 200
membres à ce jour dont des entreprises, ONG etc.) et incite les Etats membres de l’Union à créer des coalitions
nationales2 regroupant tous les acteurs pertinents concernés.

A l'échelle de la France, on estime le besoin entre 170 000 à 212 000 emplois à pourvoir d’ici 2022 (sources DARES
ET   FRANCE STRATÉGIE).     Ainsi la «French Digital Skills & Jobs coalition», constituée le 26 septembre 2017, vise à
accélérer la transformation numérique de l’économie française, et plus largement de l’ensemble de la société.

Supervisée par le Medef, la «French Digital Skills & Jobs coalition» réunit des acteurs variés tels que Adecco,
l’AFPA, l’Agence du numérique, l’APEC, l’association Pasc@line, la CFDT, le Cigref, la Grande École du
Numérique, Groupe BPCE, le Groupe des fédérations industrielles, le ministère de l’Éducation nationale, la
Région Grand Est, Simplon, Sodexo, l’Union des industries chimiques (UIC), etc.

Cette coalition réalisera un état des lieux et un diagnostic des compétences existantes, identifiera et promouvra les
initiatives et les bonnes pratiques en France, en Europe et à l’international et mènera des actions concrètes sur
l’ensemble du territoire par le biais d’expérimentations pour répondre à la forte demande de compétences
numériques en France, qui sont devenues indispensables sur le marché du travail et dans la société.

Enfin, comme nous l’avions mis en évidence dans la première séquence de notre mission, le Territoire de Wallis et
Futuna a l’avantage par rapport à la Nouvelle-Calédonie et, dans une moindre mesure, à la Polynésie française,
d’enclencher une véritable politique régionale. Le raccordement au câble sous-marin Tui-Samoa, porté avec le
gouvernement samoan en est une illustration forte. Nous pensons qu’il s’agit d’un vrai levier pour démarquer très
vite le Territoire de Wallis et Futuna.

C’est pourquoi un positionnement de Wallis et Futuna sur le champ de la formation en ligne et en présentiel aux
métiers du numérique aurait l’avantage de démarquer très vite la destination au moment de construire un
marketing territorial de l’offre pour réussir la délocalisation d’activités tertiaires…

Il s’agit aussi d’une manière de faire gagner le territoire de Wallis et Futuna en visibilité et en lisibilité par rapport
à ses deux voisins que sont la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie Française qui disposent également de leviers
économiques intéressants mais surtout de très fortes images dans l’imaginaire français ou européen.

La mise en oeuvre du projet développement de la formation ouverte à distance inscrit dans la stratégie sectorielle
pour le numérique va nécessiter la constitution d’un groupe projet «e-formation» réunissant tous les acteurs clefs du
territoire : le Vice-rectorat, le GRETA, le Service de l’Inspection du Travail et des Affaires Sociales (SITAS), la CCIMA
et l’ADIE, etc.

2   À ce jour, 17 coalitions nationales ont été créées : https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/national-local-coalitions
!

                                                                  !                 Consortium led by

                                                  !   P   O H L       C   O N S U L T IN G   &   A   S S O C IA T E S
DÉLOCALISÉES À WALLIS ET FUTUNA - ETUDE SUR LE DÉVELOPPEMENT D'ACTIVITÉS TERTIAIRES
!9

C’est pourquoi, comme indiqué au cours de la réunion de clôture de la seconde mission de terrain (2 mars 2018) si la
proposition de constituer une Grande Ecole du Numérique du Pacifique (CF. FICHE 5), recueillait l’avis favorable
des élus de l’Assemblée Territoriale, il serait intéressant que les îles de Wallis et Futuna puissent confier le soin au
directeur du SITAS de piloter le projet et, plus particulièrement, de :

• suivre attentivement les travaux de la French Digital Skills & Jobs coalition3 ,

• poser les bases d’un partenariat avec les opérateurs4 de formation déjà labellisés «fabrique du numérique»,

• échanger avec les services du ministère de l’outre-mer sur les moyens de mettre en place un dispositif de
  formation professionnelle sur le territoire de Wallis et Futuna,

• rencontrer les clusters du numérique de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française pour préciser leurs
     besoins et attentes au moment d’enclencher les premières formations,

• engager une discussion avec l’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité (LADOM) et la Fédération des
     entreprises d’Outre-mer (FEDOM) pour étendre à Wallis et Futuna leur dispositif5 de formation aux métiers
     en tension du numérique et de placement en entreprises de jeunes des collectivités d’Outre-mer.

                                        MONTAGE DU PROJET DE GRANDE ECOLE DU NUMÉRIQUE DANS LE PACIFIQUE

3   Voir pour plus d’information le site : http://www.french-digital-coalition.fr/

4 A titre   d’exemples voir les formations dispensées en 6 mois par SIMPLON et celles proposées en 3 mois mais en mode intensif par WEBFORCE-3

5   http://www.fedom.org/wp-content/uploads/2016/06/Convention-partenariat-LADOM.FEDOM_.WEBFORCE3.METAMORPHOSE.pdf

!

                                                                      !                 Consortium led by

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!10

LES CIBLES VISÉES PAR LE PLAN D’ACTIONS 2018-2021

Dans le prolongement de la stratégie de développement durable 2017-2030, le Territoire de Wallis -et-Futuna a
adopté une stratégie sectorielle de développement numérique ambitieuse (29M€) et une feuille de route

opérationnelle et réaliste pour sa stratégie territoriale pour l’innovation6 dont la mise en oeuvre s’appuiera
notamment sur des partenariats techniques avec les organisations régionales et internationales (recherche,
formation, etc.) auxquels le Territoire peut participer. Une stratégie qui trouvera des relais dans la volonté de
renforcer les coopérations avec les pays voisins.

Toutefois, d’un point de vue économique, Wallis-et-Futuna relève de ce qu’on appelle des micro-économies
où la notion de contraintes structurelles s’exprime à plusieurs niveaux : éloignement des centres économiques
principaux, taille du marché qui limite le nombre d’acteurs pouvant s’y installer, les coûts des services supports
essentiels (stockage, transports...), etc.

L’enquête TIC menée à Wallis et Futuna par le service territorial de la statistique et des études économiques
(STSEE) en 2017 avait pour objectif d’apporter un éclairage sur l’accès, l’équipement et l’utilisation des nouvelles
technologies de l’information et de la communication au niveau de la population, des ménages et des entreprises.

Au-delà des résultats de l’enquête « ménages », il convient de noter que la grande majorité des entreprises (89%)
ne disposent pas de site internet. Celles déclarant avoir un site internet sont celles des secteurs : Activités
financières et d’assurances (i), Arts, spectacles et loisirs (ii) et Transport et entreposage (iii).

Des éléments qui vont peser sur la décision d’acteurs de l’économie numérique au moment de délocaliser une
partie de leurs activités d’autant que les avantages offerts (fiscalité, financements, infrastructures THD, coût du
travail, etc.) ne sont pas encore lisibles et visibles.

C’est pourquoi, au démarrage de notre mission, nous avions souhaité signaler qu’avant d’essayer de «vendre» très
vite la destination de Wallis et Futuna à des acteurs établis de l’économie numérique (cible secondaire), il nous
semblait plus intéressant d’essayer d’attirer dans un premier temps, les travailleurs nomades de l’économie
numérique (cible primaire) afin de profiter de la dynamique touristique enclenchée par le Territoire.

L’objectif est ici de commencer, auprès des populations7 de Wallis et Futuna, un travail interne et externe de mise
en récit d’un avenir possible grâce au numérique. Ils seront ainsi les ambassadeurs du projet de développement
co-construit avec toutes les parties prenantes pour la période 2017-2030. Au-delà, il s’agit d’accélérer le passage de
la STRATEGIE à la DYNAMIQUE territoriale en valorisant sur Wallis et Futuna l’arrivée de ces jeunes talents
mobiles : Rédacteur web; Traducteur; Webdesigner; Développeur web et applications mobiles; Community manager;
Spécialiste webmarketing (SEO, Adwords, emailing ...); Codeurs; Conseil/Consulting; etc.

6   Déclinée en trois priorités : Innover pour améliorer et transférer les connaissances scientifiques et techniques (1) ; Innover pour développer des
activités économiques adaptées (2) ; Innover pour renforcer les capacités et les moyens (3).

7   On estime à 35 000 personnes la population de Wallis et Futuna installée en Nouvelle-Calédonie et à 15 000 personnes en métropole
!

                                                                !                 Consortium led by

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C’est pourquoi, nous avons concentré notre réflexion sur la définition des cibles (primaires et secondaires) et sur
les premières pistes d’action à lancer pour combler d’éventuels «trous de la raquette», afin que la stratégie de
développement durable 2017-2030 permette de :

        > Attirer des acteurs de l’économie numérique sur Wallis-et-Futuna,
        > Révéler les potentiels des populations locales,
        > Rendre possible le retour des jeunes partis pour les études ou pour le travail, notamment en Nouvelle-Calédonie,
        > Créer les conditions de rencontres entre des femmes, des hommes et des projets innovants.

     1. LA DÉFINITION DES CIBLES PRIMAIRES ET SECONDAIRE

                            CIBLE PRIMAIRE                                                                            CIBLE SECONDAIRE

                  LES TRAVAILLEURS NOMADES DIGITAUX                                                       LES ACTEURS DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE

    Voyageurs des temps modernes, les nomades numériques sont                              En ce qui concerne les acteurs de l’économie numérique, il
    avant tout des jeunes talents mobiles qui exercent leur activité                       convient de distinguer quatre catégories d’acteurs :

    partout dans le monde :                                                                    •         Les entreprises des secteurs producteurs des
                                                                                                         technologies de l’information et de la communication
       •       Rédacteur web; Tr a d u c t e u r ; W e b d e s i g n e r ;                               dont les activités relèvent de l’informatique, des
               Développeur web et applications mobiles;                                                  télécommunications et de l’électronique.

       •       Codeurs, Co m m u n i t y m a n a g e r ; S p é c i a l i s t e                 •         Les entreprises dont l’existence est liée à l’émergence
                                                                                                         des TIC (services en ligne, jeux vidéo, e-commerce,
               webmarketing (SEO, Adwords, emailing ...); Conseil/                                       médias et contenus en ligne…).
               Consulting; etc.
                                                                                               •         Les entreprises qui utilisent les TIC pour gagner en
    Leur travail est basé sur les TIC, sur l’accès à des réseaux informatiques                           productivité grâce à elles (banques, assurances,
    partagés mais sans référence à un lieu de travail fixe.                                              automobile, aéronautique, distribution, administration
                                                                                                         et tourisme…).
    Ils utilisent d’une part, constamment l’ordinateur, internet, le                           •         Les entreprises qui développent des applications que
    courriel et la téléphonie mobile ; d’autre part, ils travaillent                                     les particuliers utilisent dans leurs activités
                                                                                                         quotidiennes, pour les loisirs, la culture, la santé...
    pendant une part importante de leur temps hors des locaux de
    leur employeur, ou hors de leurs propres locaux...

                                  PRÉ-REQUIS                                                                              PRÉ-REQUIS

    Accompagner les projets touristiques du territoire, qui offriraient à                  Interroger les acteurs de l’économie digitale. Ce fut l'objectif de
    la fois un lieu d’hébergement (Co-living) et un lieu de travail (Co-                   l’enquête en ligne (10 questions) proposées auprès des 280
    working) partagés et hyper-connectés. Des lieux inspirants et en                       entreprises du cluster GAIA (5Md€ de CA / 2Md€ de CA à l’export /
    adéquation avec les attentes de ces jeunes entrepreneurs de la                         19 000 emploi) pour faire connaître Wallis et Futuna, mesurer
    génération Y (les personnes nées entre 1980 et 1999) qui portent                       leurs appétences et, le cas échéant, identifier les freins à l’heure
    aujourd’hui la dynamique d’innovation de ruptures propres à                            de construire la stratégie de marketing territorial lors de la
    l’économie collaborative.                                                              mission de terrain n°2.

               CIBLE PRIMAIRE : LES NOMADES NUMÉRIQUES

Les nomades numériques se caractérisent par deux pratiques de travail spécifiques : d’une part, ils utilisent
constamment l’ordinateur, internet, le courriel et la téléphonie mobile ; d’autre part, ils travaillent pendant une
part importante de leur temps hors des locaux de leur employeur, ou hors leurs propres locaux s’ils sont
indépendants. Leur travail est basé sur les TIC, sur l’accès à des réseaux informatiques partagés mais sans
référence à un lieu de travail fixe.

!

                                                                !                 Consortium led by

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S'il est indépendant ou entrepreneur, une connexion Internet haut débit et un ordinateur portable est tout ce dont
le travailleur «nomade numérique» a besoin. Voyageur des temps modernes, il est surtout à la recherche d’un
cadre de vie et de travail différent dans des destinations connues pour leur dépaysement et leur foisonnement
créatif dans le secteur du numérique.

C’est ce qui amène de jeunes entrepreneurs à vivre leur vie de nomade digital en se déplaçant au gré des visas
touristiques ou de travail de Bali au Maroc, de Barcelone à l’Australie et par exemple de Montréal à l’Amérique du
Sud. Ils sont l’illustration de ces nouvelles formes d’emploi et de travail dans l’économie digitale.

Ce phénomène bouleverse l’organisation traditionnelle du travail et conduit à concevoir de nouveaux espaces
de travail plus ouverts, plus conviviaux, favorisant l’échange et la coopération.

Signe des temps, de plus en plus d’infrastructures (cf.Annexe 2) se développent de par le monde pour accueillir cette
nouvelle population. A côté des espaces de co-working s’installent des maisons en co-living qui hébergent ces
entrepreneurs nouveaux globe-trotteurs.

C’est pourquoi, nous préconisons dans le plan d’actions de favoriser les initiatives privées visant à aménager un
lieu totem, véritable tiers-lieux           8       qui serait à la fois un espace de co-working et un espace de co-living, afin
d’attirer ces «nomades numériques» et donner envie «aux jeunes des îles de Wallis-et-Futuna» de croire en un
avenir possible grâce aux moyens apportés par le très haut débit. Un lieu de travail hyper-connecté, inspirant et en
adéquation avec les attentes de ces jeunes entrepreneurs de la génération Y (les personnes nées entre 1980 et 1999)
qui portent aujourd’hui la dynamique d’innovation de ruptures propres à l’économie collaborative.

        ➡ CIBLE SECONDAIRE : LES ACTEURS DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE
Dans un second temps et conformément aux attendus des termes de référence, il s’agira de définir les cibles et les
secteurs de l’économie numérique à explorer pour attirer des activités tertiaires délocalisées.

Mais au préalable nous souhaitons revenir sur la définition de l’économie numérique qui est une expression qui
couvre des réalités très différentes selon les auteurs, d’autant que cette dénomination a beaucoup évolué au cours
des années : nouvelles technologies, nouvelle économie, technologies de l’information et de la communication,
économie électronique…

Du point de vue de la statistique publique, l’économie numérique est assimilée aux technologies de l’information
et de la communication (TIC), et en particulier aux secteurs producteurs.

Selon l’OCDE et l’Insee, le secteur des TIC regroupe les entreprises qui produisent des biens et services supportant
le processus de numérisation de l’économie, c’est-à-dire la transformation des informations utilisées ou fournies
en informations numériques (informatique, télécommunications, électronique).

Toutefois, certains secteurs sont apparus avec le développement technologique et ne recouvrent pas simplement
des activités qui utilisent les nouvelles technologies dans le seul but d’accroître leur productivité : il en est ainsi du
commerce électronique, des services en ligne qui sont des acteurs centraux de l’économie numérique.

8   Pour plus d’information voir le lexique du vocabulaire digital : http://www.doyouspeakdigital.com/vocabulaire/

!

                                                                !                 Consortium led by

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En ce qui concerne les acteurs de l’économie numérique, il convient de distinguer quatre catégories d’acteurs :

    • Les entreprises des secteurs producteurs des technologies de l’information et de la communication (TIC) au sens de l’OCDE ou
      de l’Insee, dont les activités s’exercent dans les domaines de l’informatique, des télécommunications et de l’électronique.

    • Les entreprises dont l’existence est liée à l’émergence des TIC (services en ligne, jeux vidéo, e-commerce, médias et contenus
      en ligne…).

    • Les entreprises qui utilisent les TIC dans leur activité et gagnent en productivité grâce à elles (banques, assurances,
      automobile, aéronautique, distribution, administration et tourisme…).

    • Les particuliers et les ménages qui utilisent les TIC dans leurs activités quotidiennes, pour les loisirs, la culture, la santé,
      l’éducation, la banque, les réseaux sociaux.

     2. LA BASE DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES ENTREPRISES DU CLUSTER DIGITAL GAIA
Aussi, pour bien circonscrire les besoins et les attentes des cibles secondaires visées, nous avons proposé de
construire avec les services concernés une rapide présentation des avantages offerts par les îles de Wallis et Futuna
pour interroger de manière très rapide les membres de GAIA, le cluster digital basque espagnol avec lequel notre
expert est en relation étroite : 280 entreprises représentant 19 000 emplois, 5 milliards d’euros de Chiffres d’affaires
consolidés, dont 2 milliards à l’export, et 128 millions d’euros investis en R&D-I pour l’année 2017.

                                     LES ATOUTS ET LES FREINS POUR INVESTIR À WALLIS ET FUTUNA

Au niveau de la méthode, un questionnaire rapide (10 questions) a été traduit en espagnol et chargé sur la
plateforme d’enquête en ligne « SURVEY MONKEY ».Les résultats détaillés ci-après sont destinés à apporter au
territoire de Wallis et Futuna un minimum d’éclairage sur les éléments de réponse pertinente et pragmatique à
apporter à des entreprises souhaitant réussir leur projet d’internationalisation sur les marchés de l’Océanie.
!

                                                         !                 Consortium led by

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LES LEVIERS DÉTERMINANTS POUR INVESTIR SUR WALLIS ET FUTUNA
"

Conformément aux termes de références, il s’agissait avec l’enquête auprès des entreprises du cluster digital GAIA
d’objectiver les facteurs et leviers déterminants dans le choix pour un investisseur de s’implanter sur Wallis et
Futuna. L’enquête a été ouverte le lundi 22 janvier 2018 pour s’achever le lundi 26 février 2018 avec un taux de
réponse de 10,71%.

A la demande de M. Le Préfet, Administrateur supérieur de Wallis et Futuna, les résultats ont fait l’objet, le mardi
27 février 2018, d’une présentation détaillée devant les autorités du Territoire (Cf. Annexe 5) :

                                  LES ATOUTS ET LES FREINS POUR INVESTIR À WALLIS ET FUTUNA

Ces 30 entreprises déjà présentes sur les marchés internationaux que sont l’Union européenne (23/30), l’Amérique
du Sud (15/30), l’Afrique (10/30), l’Asie (4/10), l’Amérique du Nord (4/10), le Moyen-Orient (3/10) se déclarent
intéressées à 90% par le marché Océanien.

Dans le même temps à 70% elles ne connaissent pas les îles de Wallis et Futuna et à 90% n’avaient pas
connaissance du cadre fiscal proposé par ce Territoire de la République française.

Si le levier fiscal n’est pas déterminant, son existence au sein d’un territoire de la République française apparait
comme un gage de sérieux pour des entreprises largement positionnées sur des logiques d'internationalisation et
de marchés à l’export.

    !

                                                      !                 Consortium led by

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Le tableau repris ci-après a le mérite de souligner les leviers les plus déterminants par les entreprises interrogées
au moment où elles préparent leur projet d’internationalisation :

                                LES ATOUTS ET LES FREINS POUR INVESTIR À WALLIS ET FUTUNA

Si pour les entreprises interrogées le levier fiscal n’est pas considéré comme déterminant (50/50), cette possibilité
d’optimisation fiscale associée au cadre juridique stable d’un territoire de la République française peut devenir un
                                                                   élément de compétitivité pour des entreprises intéressées par
                                                                    de l’offshoring.

                                                                    Toutefois pour réussir ce positionnement, le Territoire devra
                                                                    mettre en valeur les ressources linguistique et techniques de
                                                                    son système éducatif et de formation professionnelle aux
                                                                    métiers du numérique indispensables à l’heure de lancer une
                                                                    politique de prospection exogène d’activités tertiaires en lien
                                                                    avec les métiers du numérique et de l’offshoring.

                                                                    Une offre indispensable pour accueillir demain des activités
                                                                   ITO         (Information           technology   outsourcing)   dans   le
développement des logiciels informatiques, la conception et le développement d’applications web, le test et la
validation de logiciels. Dans le même temps, l’enquête met en évidence la nécessité d’avoir une infrastructure
numérique performante : bureaux dotés de systèmes de communication haut de gamme, réseaux de fibre optique
adaptés aux besoins spécifiques des entreprises (FttO), Datacenter de haute disponibilité, etc.

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                                                    !                 Consortium led by

                                    !   P   O H L       C   O N S U L T IN G   &   A   S S O C IA T E S
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LE PLAN D’ACTIONS 2018-2021

La mise en service prévue en mai 2018 du câble sous-marin Tui-Samoa à Très Haut Débit permettra de raccorder
les îles de Wallis et Futuna au réseau Internet à large bande porté par les quelques 450 câbles déjà en service dans
les mers et océans du monde. Au-delà, elle permettra de donner une réalité à l’ambition des élus du Territoire qui
souhaitent pouvoir créer des emplois pour les jeunes wallisiens et futuniens en accueillant des entreprises
intéressées par le cadre fiscal attractif du territoire.

Véritables autoroutes de l’Internet mondial ces câbles sous-marin, considérés comme des actifs stratégiques pour
les Etats, ont rendu possible pour les GAFA9 , les géants de l’Internet mondial, «un nouveau modèle économique,
basé sur la sous-traitance et l’éclatement du processus de production»10 .

Ce nouveau modèle économique entraîne des débats très animés pour adapter les règles fiscales actuelles à
l’économie du numérique sachant que ces géants américains échappent en grande partie à toute imposition sur le
vieux continent, entraînant notamment une perte de compétitivité pour leurs compétiteurs européens.

Face à cette situation, la Commission européenne a mentionné, lors du sommet européen du numérique à Tallinn
le 29 septembre 2017, qu’elle réfléchissait à une taxe sur les transactions digitales, voire sur les revenus tirés de
l’exploitation des données des utilisateurs, tout en relançant le projet d’assiette commune et consolidée d’impôt
sur les sociétés en Europe (Accis).

Du côté de l’OCDE, on réfléchit à une taxation en fonction de la « présence économique significative». Cette
approche fiscale est aujourd’hui dépassée par l’organisation dématérialisée de l’économie des flux d’information
distribués en réseau, dont les GAFA sont l’émanation.

Dans ce contexte, le Territoire des îles de Wallis et Futuna peut constituer une véritable opportunité en Europe pour
des entreprises du numérique qui souhaitent regagner des marges de manœuvre et rayonner dans le Pacifique.

La réalisation d’un DATACENTER de proximité (CF. FICHE 2) en partenariat avec la société ORANGE, qui dispose
des compétences nécessaires, dans le cadre du contrat en cours de négociation entre le Territoire et le ministère des
Outre-mer est dès lors indispensable. En donnant ainsi la possibilité aux entreprises numériques d’héberger
localement leurs serveurs, le Territoire de Wallis et Futuna marquera la première étape à la création d’emplois.

L’image stable de ce Territoire de la République française associée aux moyens puissants du câble Tui-Samoa et
d’un équipement complémentaire de type DataCenter opéré par ORANGE serait un véritable levier marketing.

Enfin, comme nous avons déjà eu l’occasion de le souligner, le Territoire de Wallis et Futuna s’est dores et déjà doté,
en complément de sa stratégie de développement 2017-2030, d’une stratégie sectorielle de développement
numérique très ambitieuse, d’une stratégie territoriale pour l'innovation et d’un programme de soutien du tissu des
TPE-PME. Nous proposons de partir de cette base qui constituera le socle de base de notre Plan d’actions 2018-2021.

9   GAFA : Google - Apple - Facebook - Amazone

10   Camille MORIN, chercheur in La Tribune du jeudi 16 novembre 2017.

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                                                                                         !                 Consortium led by

                                                                         !   P   O H L       C   O N S U L T IN G   &   A   S S O C IA T E S
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