Daniel Cohn-Bendit - visionnaire du monde franco-allemand ? 1968 2018

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Daniel Cohn-Bendit - visionnaire du monde franco-allemand ? 1968 2018
1968

Daniel Cohn-Bendit – visionnaire
du monde franco-allemand ?

                             2018
L’année 2018 marque les 50 ans depuis 1968 – les émeutes étudiantes, les controverses, les
manifestations, l’idéalisme des jeunes, la réaction des élites conservatrices. Où peut-on
trouver la relation franco-allemande en 1968, une année, pleine d’évènements et de
conflits ? J’essaie de la chercher en analysant la personne de Daniel Cohn-Bendit, Dany le
Rouge comme les Français l’appelaient en 1968 et Dany le Vert, nom obtenu autour de la
fondation des verts allemands et français dans les années 1980 et des élections du
parlement européen où il participait pour ces deux partis. Qui d’autre a exprimé, incorporé
une vision tellement innovatrice des relations entre ces deux pays ayant été si longtemps
des ennemis, qui d’autre s’est montré aussi important pour l’évolution de l’aspect le plus
actuel et le plus important de l’amitié des deux pays, la création de la démocratie
européenne et, ce qui est également important pour cette rédaction, quelle autre personne
est aussi controverse que lui ?

Dans ce travail, je vais introduire la biographie de Daniel Cohn-Bendit, présenter le rôle qu’il
a joué pendant les révoltes étudiantes de 1968 et au parlement européen, montrer quelle
est son importance concernant le monde franco-allemand et finalement examiner dans
quelle mesure il a influencé les mouvements politiques des jeunes dans les deux pays.

Les parents de Daniel Cohn-Bendit sont Erich Cohn-Bendit et Herta David, un avocat et une
juge juifs allemands. Comme la famille est en danger à cause des activités communistes
d’Erich, ils quittent l’Allemagne en 1933 et s’installent en France. Ils font partie d’un cercle
de refugiées allemands comprenant Hannah Arendt, dont l’œuvre influencera Daniel. A
Paris, ils établissent une maison d’enfants pour les enfants dont les parents sont morts sous
la dictature nazi. Il naît en avril 1945 à Montauban en Occitanie, vers la fin de la seconde
guerre mondiale. Il ne reçoit des documents allemands qu’à l’âge de 14 ans, lorsqu’il doit
choisir entre la nationalité française et allemande. Plus tard, il dit qu’il s’est décidé pour la
nationalité allemande afin d’éviter le service militaire en France, se définissant de plus en
plus comme citoyen européen. Pourtant il grandit surtout en parlant le français ; ce n’est
que grâce à sa grand-mère parlant seulement l’allemand qu’il apprend la langue maternelle
de ses parents.

Les premières années de son enfance, il les passe en Bretagne et à Paris, avant que son père
ne s’installe à Francfort afin de pouvoir exercer sa profession, devienne malade et le fasse
venir en Allemagne en 1958. Arrivé en Allemagne il fréquente l’école alternative « Odenwald
» à la campagne en Hesse, qui est connu pour ses méthodes antiautoritaires et une
organisation antihiérarchique. Son père meurt avant que Daniel ne termine l’école, laissant
son associé, le communiste français Ernest Jouhy s’occuper d’une bonne partie de son
éducation. C’est l’influence de ces deux hommes aussi bien que celui de sa mère antifasciste,
que le directeur de l’école « Odenwald » remarque, décrivant Daniel comme un garçon

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« imaginatif, plein d’entrain et progressif au niveau politique »1. En 1965, Daniel termine
l’école comme orphelin, il n’a plus que son ancien professeur et son frère aîné au niveau
familial. Il est décidé de retourner en France pour ses études et s’inscrit à la faculté Paris-
Nanterre en sociologie. L’argent qu’il reçoit toujours comme orphelin de réfugiés du
troisième Reich, lui assure une stabilité financière et lui permet de se concentrer sur ses
études.

Cependant, il s’engage de plus en plus dans des groupes politiques de la gauche radicale. Au
début membre d’organisations anarchistes, il devient un partisan d’un anticommunisme de
gauche, un socialisme libertaire qui se définit par la renonciation du communisme dans
l’URSS et en Chine. En 1967, l’atmosphère politique, surtout aux facultés, devient
successivement plus dense et agitée, et c’est Daniel Cohn-Bendit, bientôt appelé « Dany le
Rouge » en France, qui prédit après la mort de l’étudiant Benno Ohnesorg à Berlin, que
d’évènements similaires se constitueront aussi bien dans d’autres pays. Toutefois, il ne se
révolte que dans le milieu universitaire en 1967, par exemple contre la séparation d’hommes
et femmes aux résidences étudiantes.

Mais finalement, ce n’est qu’au printemps 1968, que Dany le Rouge devient vraiment le
symbole de la jeunesse révoltée et libre, qu’il obtient son nom toujours connu en France
aujourd’hui. En février il participe au congrès international de Vietnam, où il établit des
contacts avec les étudiants de gauche allemands, dont Rudi Dutschke, leader des étudiants
et le président du SDS (Union des étudiants socialistes) Karl Dietrich Wolff, qui viendra à
Paris après l’attentat de Dutschke. L’importance de Cohn-Bendit pour 1968 se révèle déjà
avant les évènements du mois de mai, et sa célébrité en France, il la montre et mérite
comme lien irremplaçable entre les étudiants d’Allemagne et de France. Il est citoyen
européen loin avant le parlement européen ou l’euro. Il est européen dans la mesure, où il
peut établir et maintenir des contacts précieux, participer et s’engager aux deux côtés du
Rhin, devenir un symbole, peut-être le seul symbole supranational d’un mouvement, qui est
effectivement supranational.

C’est le fait qu’il est actif et connu dans les deux pays, et qu’il se bat pour l’unification
européenne, qui le rend un symbole de l’amitié, de l’unité indispensable franco-allemande
aussi bien que le traité d’Elysée ou la rencontre symbolique de Kohl et Mitterrand à Verdun.
Il n’est pas un politicien à cette étape de sa vie, mais il devient le porte-parole d’une
génération, de la première génération qui a cette vision : La vision, le désir absolu de vivre
en Europe – non pas dans un pays coexistant avec les autres, mais dans une Europe unifié -,
de mettre une fin au nationalisme, au fascisme, au conservatisme des années 50 meurtrier
pour les jeunes, afin de créer quelque chose de nouveau. Une union qui n’existe pas pour le

1
    Sabine Stamer, Cohn-Bendit: Die Biographie, 2001
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bénéfice national, mais qui est internationale dans le sens original, et au niveau des citoyens,
ce n’est pas ce que les jeunes exigent, mais c’est la conséquence de leurs actions et leurs
idées. Et la fin de la présidence du Général de Gaulle a effectivement permis à la
communauté européenne de continuer le projet intégratif, auparavant bloqué par son
nationalisme. C’est une vision actuelle, que les révoltes du mai 1968 initient : Le projet de
l’Europe sociale, internationale, démocratique, paisible et écologique – un projet qui n’est
pas terminé.

Ce mouvement commence à gagner de force en mai 1968, lorsqu’il représente les étudiants
devant le public, expliquant les thèses et les exigences de la révolte à Paris. Il marche en tête
des manifestations, donne des interviews pour la télévision, parle dans les universités et
organise des meetings ; tout cela en créant et montrant une nouvelle gauche, qui se
distingue fondamentalement du stalinisme, qui est toujours important au sein des partis
communistes et socialistes en Europe. Cette nouvelle forme devient attrayante au mois de
mai 1968, et elle montre sa force quand on voit les grèves générales dominer et influencer la
vie publique en France pendant des semaines. Et, à nouveau ce qui distingue « Dany le
Rouge » des autres leaders étudiants : Il ne s’arrête pas en France, il fréquente et soutient
les mouvements allemands régulièrement, essaie d’agir en Belgique, quand ceci est rendu
impossible par le gouvernement belge, il part à Amsterdam.

Son domaine d’action, c’est presque toute l’Union européenne originale, en plus, il proclame
son soutien des mouvements dans la République Populaire Tchèque et en Italie. Il comprend
déjà, ce qui va être l’idée principale de l’UE – que les problèmes du monde moderne, en
1968 comme en 2018, ne peuvent pas être résolus au niveau des états nations, mais au sein
d’entités plus grandes, même si tout développement pareil doit commencer au niveau
national, dans la population nationale. Ce qu’il comprend et montre aussi par ses actions,
c’est que l’unité européenne commence, doit commencer par l’amitié franco-allemande, par
le travail, l’agitation et les buts communs aux deux nations et aux deux peuples. Il n’y a
personne qui représente ce fait mieux que Daniel Cohn-Bendit.

Par la suite, il est expulsé de la France par le ministre de l’intérieur, action possible, puisqu’il
n’a pas la nationalité française. En Allemagne, il établit son existence à Francfort, ville de
choix de son père, de Hannah Arendt, et de la « Frankfurter Schule », mouvement
philosophique et sociologique étant proche aux idées gauchistes alternatives des révoltes
étudiants. Là, il établit ce qu’il appellera plus tard sa « troisième identité », après les années
de son enfance et sa jeunesse et la période de 1968 : Il devient un des protagonistes les plus
importants du mouvement « Sponti ». Il ne fait plus partie des idéologues, des
révolutionnaires, d’un certain parti, mais il cherche à changer les circonstances de vie et de
la politique concrètement, là, où il est possible. Cette cause est soutenue par le magazine

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« Pflasterstrand », dont il devient l’éditeur principal. Ce nom vient d’un aphorisme de 1968 :
« Sous les pavés, la plage ! » Dany ne cache jamais ses origines politiques. En outre, il
travaille dans une librairie gauchiste, la « Karl Marx », et dans un « Kinderladen » de
l’université.

De ce temps viennent les accusations qui n’arrêteront jamais de le chasser et le discréditer.
Les passages de son livre de 1975 « Le Grand Bazar » qui traitent de la sexualité des enfants,
des passages concrets qu’il appelle des passages purement fictifs, dont le seul sens est la
provocation, l’agitation contre la morale sexuelle s’étant conservée depuis le troisième
Reich. Ce sont des accusations qui ne cesseront même pas, lorsqu’il reçoit le prix « Theodor
Heuss » pour son engagement politique et sociale. Ce sujet reste controverse. Bien que les
parents des enfants du Kinderladen universitaire et Cohn-Bendit lui-même aient assuré
clairement et à plusieurs reprises qu’il n’y ait jamais eu des interactions sexuelles entre lui et
les enfants et qu’alors les passages du livre ne correspondent en rien à la réalité, il n’y a pas
de « preuve » de son innocence, et ses adversaires politiques continuent à le dénoncer et
discréditer ainsi.

C’est pendant cette époque aussi, que se développe son amitié avec Joschka Fischer. Les
deux hommes se décideront d’aspirer au changement par la voie parlementaire et
deviennent membres du parti « Die Grünen » (les Verts), où ils contribuent à mener le conflit
du côté réaliste du parti contre les idéalistes, afin de participer au gouvernement et
effectuer un changement réel de la société, but qui est atteint d’abord en 1985, quand
Joschka Fischer devient ministre de l’environnement en Hesse et finalement en 1998,
lorsqu’il devient Ministre des Affaires Étrangères et vice-chancelier sous Gerhard Schröder.
Cette évolution, vu dans une perspective historique, a eu sans doute une importance
énorme pour le parti lui-même autant que pour la politique allemande en général.

Pourtant, contrairement à Fischer, Cohn-Bendit se décide contre la carrière au sein du parti
et de la politique allemande, mais pour la politique européenne – naturellement, on pourrait
dire prenant en compte ses origines et sa vie. D’abord, il entre dans la politique communale
de Francfort en devenant le premier « Dezernent » pour les affaires multiculturelles – une
institution qui a beaucoup contribué au multiculturalisme paisible et riche d’aujourd’hui. Dès
le début il a soutenu les migrants à Francfort, par exemple en leur assurant une
représentation au sein de l’administration ou par les trialogues des religions monothéistes
qui sont également toujours actifs.

En 1994, il est élu au parlement européen par la liste du parti vert allemand. Son
engagement ne se limite pas á la représentation d’un seul pays au niveau européen, il
implique également de réfléchir et agir selon ce qui est le meilleur pour l’Europe intégrale.
C’est par là ainsi que par ses origines et sa vie binationale qu’on comprend pourquoi il
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participe aux élections du parlement européen en alternance en tant que représentatif des
verts allemands et français, le seul député à mener ce sort de carrière dans deux pays. Les
Verts français remportent les meilleurs résultats de leur histoire quand il est en tête de leur
liste, signe de sa popularité énorme en France.

Mais son internationalisme ne s’arrête pas à ce point-là. Il devient un des initiateurs et
porte-parole du parti vert européen rassemblant les verts nationaux dans une fraction au
parlement afin de mieux formuler et représenter leurs intérêts. Dans cette fonction, tout
comme quand il était simplement député, il se bat pour l’européanisation de l’UE – sa vision,
c’est une fédération européenne, projet qui échoue, lorsque les Français et les Néerlandais,
dans un referendum, n’acceptent pas le traité pour une constitution européenne étant
approuvé par le parlement et signé par les chefs d’états de l’UE.

L’unification et la démocratisation progressives de l’Europe paraissent avoir échouées pour
le moment. Le traité n’a pas été signé lors de l’occasion et les crises financières, euro et
migrante rendent plus ou moins impossible la continuation de ce projet par les
bouleversements au niveau international et dans la politique nationale. Des exemples pour
cela sont la force des mouvements d’extrême droite ou les gouvernements nationalistes de
Pologne et de Hongrie et en général le manque d’enthousiasme pour l’Europe dans des
grandes parties de la population.

Quant à Daniel Cohn-Bendit, il ne cesse pas de reposer la question du futur européen, ce qui
se révèle par le livre « Debout l’Europe ! », écrit en collaboration avec Guy Verhofstadt en
2012, dans des débats comme ceux avec le Président de la France Emmanuel Macron, dans
des discours comme celui de sa dernière journée au parlement européen en 2014, quand il
défend de manière énergique le projet de l’unification européenne, dans des conférences,
comme celle à l’université de Mayence en novembre 2018, où il est invité par le FIFF et le
DFDK.2 Et même ayant déjà quitté le parlement et la politique active, il demeure un facteur
important, par exemple en soutenant Emmanuel Macron, le seul candidat vraiment
proeuropéen, lors des élections présidentielles de 2017 en France. Celui-ci offre le poste de
ministre de l’environnement dans son cabinet, vacant depuis la démission de Nicolas Hulot à
Daniel Cohn-Bendit, qui le refuse en disant : « Je ne suis pas fait pour être ministre. J’attache
une grande importance à ma propre liberté. »3

Donc, quelle est l’importance de Daniel Cohn-Bendit, le rouge et le vert, le français et
l’allemand, l’européen en fin de compte ? Ce n’est pas seulement ce qu’il a atteint
directement par son engagement politique, soit au niveau communal, par des actions
immédiates en 1968 et dans les années 70 ou au sein du parlement européen. Ce n’est pas

2
    Forum interkulturelle Frankreichforschung, deutsch-französisches Doktorandenkolleg
3
    www.euronews.de
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seulement par ce que les Verts ont atteint, après avoir décidé de suivre la voie
parlementaire, évolution à laquelle il a beaucoup contribué. C’est aussi par ce qu’il est et ce
que sa personne signifie, pour la jeunesse politique autant que pour l’Europe entière. C’est
un homme qui n’est pas limité par les frontières ou les identités nationales. Il est européen,
c’est ce qu’il dit et on lui croit quand il le dit. Il a vécu en France et en Allemagne, a travaillé à
Bruxelles et à Strasbourg. Il a établi la reconnaissance politique du multiculturalisme à
Francfort et déclenché une évolution qui a rendu Francfort une des villes les plus
internationales de L’Europe et un exemple pour beaucoup d’autres villes.

Voilà pourquoi Daniel Cohn-Bendit est un symbole particulièrement important de
l’internationalisme, devenant encore plus important pour nous, si on tient compte du fait
que de plus en plus de mouvements nationalistes voient le jour en Europe, des mouvements
qui n’aspirent pas à moins qu’à détruire l’idée même de l’Union Européenne.
A part ça, il reste un symbole aussi de l’année 1968, de la révolte de la jeunesse, d’une
jeunesse qui était politisée comme jamais après. Aujourd’hui, que reste-t-il des idéaux et
surtout des formes d’organisation, qui se sont développés pendant ces mois et pendant les
années après ? Chaque grand parti a aujourd’hui une organisation de jeunesse. Celles-ci sont
plus ou moins indépendantes du parti et présentent, dans le cas idéal, une épine qui rappelle
au « grand » parti les idéaux qu’il faut suivre et respecter aussi quand le pouvoir tente. Ce
phénomène se trouve á la droite politique aussi bien qu’à la gauche. Evidemment, les causes
de cette évolution ne sont pas limitées aux mouvements de 1968 et surtout pas à l’agitation
de Daniel-Cohn-Bendit. Mais celui-ci a été important pour une génération de politiciens,
surtout de gauche, qui sont aujourd’hui la génération du pouvoir. C’est Martin Schulz,
président du parlement européen à cette époque, qui a dit, lors de l’adieu de Cohn-Bendit
du parlement, que lui, comme beaucoup d’autres jeunes de sa génération ont été
impressionnés et influencés par lui, peut-être même politisés en général. 4

Aujourd’hui, par contre, parmi les jeunes, il n’y a que peu qui le connaissent. Essayer de
comprendre pourquoi, ça dépasserait la taille de ce travail. Mais, parmi la population
entière, on peut conclure par citer un interview donné au « Deutschlandfunk » en 2017.
Daniel Cohn-Bendit dit : « En Allemagne, je suis connu ; en France, je suis une icône ». Ce
n’est pas arrogant de lui. Il dit qu’il avait des problèmes à s’habituer au fait qu’il était devenu
connu dans toute l’Europe pendant quelques mois en 1968. Il n’a plus ces problèmes
aujourd’hui. Il a simplement raison. Et cette phrase résume ce que j’essaie d’exprimer par ce
travail : Daniel Cohn-Bendit est sans doute une personne extraordinaire. Tout ce qu’il a
accompli, il l’accompli dans le cadre de l’internationalité. Et c’est là son importance, l’aspect
essentiel de sa vision pour le monde franco-allemand et pour toute l’Europe.

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    100 years on from the First World War: lessons to learn and future of Europe, parlement européen
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Sources :
https://www.francetvinfo.fr/politique/nicolas-hulot/succession-de-hulot-daniel-cohn-
bendit-justifie-sa-suggestion-de-nommer-pascal-canfin-ou-laurence-tubiana_2923089.html
https://www.elespanol.com/mundo/20180501/profesor-dani-rojo-mayo-hicimos-
historia/303970184_0.html
https://de.wikipedia.org/wiki/Daniel_Cohn-Bendit

http://www.spiegel.de/politik/ausland/frankreich-emmanuel-macron-und-daniel-cohn-
bendit-zur-europawahl-a-1226311.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Cohn-Bendit
https://de.wikipedia.org/wiki/Erich_Cohn-Bendit
http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/buchmesse/ehrengast-georgien/daniel-cohn-bendit-
im-interview-ueber-deutschland-und-frankreich-15235945.html
http://www.cohn-bendit.eu/de
http://www.fr.de/frankfurt/daniel-cohn-bendit-ich-wollte-provozieren-a-311152
https://www.deutschlandfunk.de/daniel-cohn-bendit-in-deutschland-bin-ich-bekannt-
in.1295.de.html?dram:article_id=379579
http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/daniel-cohn-bendit-der-mann-mit-drei-leben-
13521438.html
https://de.wikiquote.org/wiki/Daniel_Cohn-Bendit
http://www.taz.de/!5069298/
http://www.whoswho.de/bio/daniel-cohn-bendit.html
http://de.wikimannia.org/Daniel_Cohn-Bendit
https://www.welt.de/politik/gallery3919298/Daniel-Cohn-Bendit-Stationen.html
http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-46056027.html
http://anidom.blog.lemonde.fr/2009/06/10/dany-le-rouge/
https://cafebabel.com/de/article/adieu-dany-le-rouge-5ae00934f723b35a145e4b3f/
https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Daniel-Cohn-Bendit-alias-Dany-le-Rouge-
101630
https://www.liberation.fr/france/2015/05/24/quarante-sept-ans-apres-mai-68-dany-le-
rouge-devient-francais_1315970
https://www.courrierinternational.com/article/2008/04/24/ode-a-dany-le-rouge

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