"Des thèmes intéressants, de bonnes intervenantes"
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N° 137 / HI V ER 2017 CONG R ÈS A N N U EL POU R MDS [3] ^ «Des thèmes intéressants, Avec quelque 250 participant-e-s, la salle était remplie jusqu’à de bonnes intervenantes»1 a dernière place. Le 7 novembre, quelque 250 participant-e-s se sont retrouvés pour la 6ème fois au Congrès suisse des monitrices dentaires scolaires. Des exposés passionnants et amusants ainsi que l’échange entre collègues ont assuré une bonne ambiance dans le public. Compte rendu. Rahel Brönnimann et Bettina Richle «Dans le système de santé, beaucoup sur le terrain et apportez une contribu- de retards, Juliane Erb annonce à ses de choses ne vont pas comme elles tion précieuse à ce système éprouvé.» petits patients: «J’ai tout mon temps devraient.» C’est par ces mots que le pour toi». Erb agit en fonction de l’âge Président du Conseil de fondation, le et du développement cognitif de l’en- D r méd. dent Christoph Senn, ouvre le Dernières nouvelles de la pédodontie fant. Elle veut d’abord apprendre à congrès annuel des MDS. «Les coûts La première intervenante, la D r méd. connaître son petit patient. «Mais c’est augmentent, les dépenses de santé dent Juliane Erb, médecin-chef de souvent difficile car les parents sou- atteindront bientôt 10 000 francs par an pédodontie au Centre de médecine haitent que le traitement soit effectué et par tête en Suisse.» Chacun croit dentaire de l’Université de Zurich, parle le plus vite possible. J’essaye de leur savoir où sont les problèmes, mais per- de son quotidien de médecin-dentiste faire comprendre que nous devons sonne ne propose de solutions. Si l’on pédiatrique. Les enfants sont des pa- nous adapter à la vitesse de l’enfant». considère par contre la santé bucco- tients particuliers. Il faut créer une rela- Les parents doivent être présents à la dentaire, force est de reconnaître: «Dans tion et établir la confiance avec chaque consultation et soutenir l’enfant, mais ce secteur, les coûts sont stables – petit patient – c’est à ce prix qu’un ils doivent respecter certaines règles grâce à la prévention et à la responsa- traitement efficace est possible. Cela qui leur sont communiquées aupara- bilité individuelle.» Senn remercie les demande surtout du temps. Même si MDS pour le travail accompli: «Vous êtes elle n’en dispose pas toujours à cause 1 Citation de la MDS Béatrice Wild, à gauche sur la page de titre.
[4] CONG R ÈS A N N U EL POU R MDS N° 137 / HI V ER 2017 ^ Les intervenantes: vant. Par exemple, les parents devraient des antibiotiques en cas de tuméfac- D r méd. dent Juliane Erb éviter les formules telles que «ça ne fait et Isabel Uehlinger... tion et de douleurs dentaires aiguës. pas mal» ou «il ne faut pas avoir peur» Juliane Erb utilise souvent aussi du et ne pas faire miroiter une récompense protoxyde d’azote lors de ses traite- disproportionnée. «Le comportement ments: ce gaz détend, a un léger effet des parents a une grande influence sur une petite récompense après le traite- analgésique et influe sur la notion du les enfants. Si l’enfant voit que sa ma- ment. Elle invente une histoire autour temps – cela permet de faire paraître le man est nerveuse, il a peur que quelque du traitement et exploite l’imagination traitement plus court. chose de grave va se passer,» explique des enfants. Tous les appareils sont Juliane Erb. décrits avec des mots compréhen- Nouvelles possibilités de traitement sibles par l’enfant; ainsi, un tuyau de- et de soin La visite chez le dentiste doit vient un serpent, une fraise une brosse Une innovation que Juliane Erb appré- devenir une habitude de nettoyage. Certains accessoires cie beaucoup est le système d’aspira- La première visite chez le dentiste de- techniques offrent des services utiles, tion Isovac: il permet d’isoler le champ vrait avoir lieu le plus tôt possible, idéa- par exemple un téléviseur au plafond de travail pour le maintenir au sec – lement une fois par an à partir de l’âge détourne l’attention des patients. Ju- une alternative agréable à la digue de deux ans. Et cela devrait être une liane Erb ne veut pas raconter des men- couramment utilisée, que Juliane Erb expérience positive pour l’enfant afin songes aux enfants. «Je ne promets considère cependant toujours comme qu’il ait envie de revenir. Pour atteindre jamais aux enfants que ça ne fait pas la «référence absolue». ce but, plusieurs facteurs sont impor- mal – s’ils éprouvent quand même des En pédodontie aussi, l’esthétique prend tants. Par exemple l’heure du rendez- douleurs, cela nuit à la relation de une importance croissante. Tandis que vous: il est absurde de traiter un enfant confiance.» les dents de lait à l’avant et sur les fatigué et affamé le soir après la crèche. côtés étaient jusqu’ici traitées surtout La disposition à coopérer est assuré- Comment éviter la douleur? avec des couronnes en acier ou des ment plus élevée le matin. Un environ- Pour que la visite chez le dentiste soit obturations en plastique, on peut main- nement accueillant pour l’enfant l’aide une expérience positive, il faut éviter la tenant soigner les malformations den- à se sentir à l’aise. «Cela ne consiste douleur dans la mesure du possible. La taires avec des couronnes en zircone pas à placer le plus grand nombre pos- sensation de douleur est subjective: un dans la teinte des dents. Ces couronnes sible d’animaux en peluche, mais à enfant ne sent rien lors d’un nettoyage, en céramique sont fonctionnelles et créer une atmosphère dans laquelle les l’autre souffre déjà. L’élimination locale esthétiques. enfants se sentent les bienvenus,» ex- de la douleur chez les enfants ne se fait plique Erb. Le plus important est la fa- pratiquement plus avec la traditionnelle MIH – Hypominéralisation çon dont le médecin-dentiste et le per- piqûre, mais par des procédés d’anes- molaires incisives sonnel du cabinet se comportent avec thésie locale assistés par ordinateur qui L’hypominéralisation d’origine systé- l’enfant. L’enfant est la personne prin- permettent une anesthésie sans dou- mique d’une ou plusieurs dents est une cipale, à laquelle il faut toujours s’adres- leur. Pour éviter la douleur lors de trai- anomalie du développement dentaire ser directement. «Je veux gagner la tements plus importants, on administre que l’on observe de plus en plus. Le confiance de l’enfant», déclare Erb. Pour préalablement, si nécessaire, des mé- nom de la maladie trahit le fait qu’elle cela, elle «corrompt» les enfants avec dicaments appropriés aux enfants, voire touche principalement les premières
N° 137 / HI V ER 2017 CONG R ÈS A N N U EL POU R MDS [5] ^ …Monique Brütsch molaires permanentes et les incisives D’une grande portée et efficaces et D r méd. dent Brigitte (dents de devant). Parfois aussi, d’autres Zimmerli. En 2016, 10 600 femmes ont participé à groupes de dents et des dents de lait 1 800 débats dans plus de 20 langues. sont touchés. Selon le lieu, le projet est proposé par Les causes ne sont toujours pas très différents organismes, par exemple par claires – il est probable que plusieurs encore comment ces bactéries utiles les directions cantonales de l’instruc- facteurs entrent en jeu. Le trouble res- pourront être utilisées à l’avenir dans tion publique ou par des organisations ponsable de la maladie doit apparaître la prophylaxie de la carie. Des études d’aide privées. entre les dernières semaines de gros- supplémentaires sont nécessaires pour Les réunions de Femmes-Tische ont de sesse et la troisième année environ. On le savoir. grands avantages par rapport aux ma- envisage comme facteurs endogènes nifestations d’information au sens tradi- de la maladie des problèmes dans les tionnel. La mobilisation s’effectue par derniers mois de grossesse ou à la Santé dentaire et migration – les pos- des pairs, c’est-à-dire des femmes du naissance, une malnutrition et une ca- sibilités à l’exemple de Femmes-Tische même milieu qui parlent la même rence en nutriments ou des infections Isabel Uehlinger présente le projet de langue. Les femmes invitées sont ainsi et maladies de la petite enfance. Mais promotion de l’intégration Femmes- encouragées à venir. Les rencontres des substances comme la dioxine dans Tische qui existe depuis 20 ans. Ce ont lieu dans un cadre restreint, sou- les aliments et le lait maternel, des projet réunit des femmes issues de vent dans le voisinage immédiat, géné- antibiotiques, les PCB ou le bisphénol l’immigration pour parler de la vie de ralement avec six à huit personnes. A sont également évoqués comme tous les jours, d’éducation ou de santé. Cela encourage les femmes à partici- cause (facteurs exogènes). Important à Les discussions, dirigées par une ani- per à la discussion. Un autre aspect savoir: il n’est pas possible d’empêcher matrice, ont le plus souvent lieu dans important est l’accès par l’oral afin que les modifications de l’émail apparais- un cadre privé, chez une participante. les analphabètes puissent également sant lors du développement. Les en- 310 animatrices sont actives dans participer. Lors de ces rencontres, les fants concernés devraient consulter un 27 centres dans toute la Suisse. Elles femmes constatent qu’elles ne sont médecin-dentiste le plus tôt possible ne touchent pas de salaire, mais sont pas seules avec leurs soucis, qu’elles pour traiter les défauts déjà présents et dédommagées de leurs frais. Les ani- peuvent aussi trouver de l’aide. Chaque prendre des mesures préventives (scel- matrices ne sont pas des spécialistes rencontre dure environ 50 minutes et lement, recouvrement). mais sont préparées à leur mission par est suivie d’un moment convivial. un cours pratique et modulaire de De plus en plus souvent, les rencontres Juliane Erb conclut son exposé par les courte durée. Celui-ci consiste à orga- sont déjà organisées dans les centres trois piliers de la prophylaxie: alimenta- niser et diriger des groupes de discus- de transit. Les femmes participantes en tion, hygiène orale et fluorures. Elle pré- sion sur des thèmes sélectionnés. Elles sont reconnaissantes: elles sont nou- sente une nouvelle mesure de soutien: suivent des formations spécifiques sur velles en Suisse, ne savent pas encore les probiotiques. Ce sont des micro- les différents modules thématiques. La s’orienter et disposent de beaucoup de organismes vivants qui peuvent être discussion se fait dans la langue mater- temps. Grâce à Femmes-Tische, elles bénéfiques pour la santé de notre corps; nelle. Pour l’introduire, on utilise le plus nouent de nouveaux contacts et en mais ils ont aussi une influence positive souvent des photos et des images sur apprennent plus sur leur pays d’accueil. sur la flore orale. On ignore cependant des thèmes choisis. Elles obtiennent un accès qui leur serait
N° 137 / HI V ER 2017 CONG R ÈS A N N U EL POU R MDS [7] sinon refusé: souvent, elles ne com- prennent pas le matériel fourni, n’ob- tiennent pas l’information dont elles auraient besoin ou, pour des raisons culturelles, comprennent les choses différemment. Un potentiel de promotion de la santé Les personnes issues de l’immigration sont plus souvent que la moyenne dé- savantagées sur le plan social et celui de la santé. Elles bénéficient plus rare- ment d’examens de dépistage que le reste de la population et sont peu fami- liarisées avec le concept de prévention. Dans le cadre de Femmes-Tische, il est possible de discuter de questions de santé dans une atmosphère détendue et sans barrière linguistique. Les pos- sibilités et les raisons sont expliquées et les points de contact communiqués. Le kit d’animation Femmes-Tische «Être en bonne santé et le rester» aborde aussi le sujet de la santé den- taire. On y parle, par exemple, de la consommation de boissons sucrées ou du brossage régulier des dents. Dans ce cadre, on tente de résoudre les pro- blèmes et obstacles des participantes et de les aider. En construction: un forum des pères Dans certains centres de Femmes- Tische s’est fait sentir le besoin d’un ^ pendant pour les hommes. «Nos femmes La mère ne peut-elle pas contrôler le Le public profite de nous ont rapporté qu’elles ont reçu de brossage des dents parce qu’elle tra- l’occasion pour poser des nombreux conseils mais qu’elles ne vaille? Ou est-ce un manque de connais- questions aux experts. pouvaient pas prendre de décisions sances? «Ce n’est qu’en sachant quel ^ sans leurs maris», explique Uehlinger. est le problème que vous pouvez le ré- Bavarder, se restaurer, visiter Les hommes aussi devraient être inci- soudre et opérer un changement.» les sponsors: les pauses tés et soutenus à s’instruire en matière sont tout aussi appréciées que les exposés. d’éducation et de santé. Là où des ren- contres pour hommes sont organisées, La consommation d’alcool et de can- elles suscitent un grand intérêt. nabis chez les adolescents Monique Brütsch, psychologue et direc- Isabel Uehlinger plaide pour qu’on ne trice de projet des centres de prévention s’arrête pas aux idées toutes faites: «Si des addictions de la ville de Zurich, vous voulez savoir pourquoi une per- anime son public avec un quiz sur l’es- sonne issue de l’immigration attache timation de la consommation de subs- moins d’importance à la santé dentaire tances chez les adolescents. de ses enfants que d’autres, posez-lui la question. Au lieu d’imaginer des rai- sons possibles, demandez!» Est-ce par Vidéos: manque de temps ou d’énergie? Y a-t-il Impressions du projet Femmes-Tische: https://www.youtube.com/watch?v=udjnuoDQG1E autre chose d’important? N’y a-t-il pas Vidéo de brossage des dents SRK: www.sso.ch/fr/patients/prophylaxie.html assez d’argent pour une brosse à dents?
[8] CONG R ÈS A N N U EL POU R MDS N° 137 / HI V ER 2017 ^ ^ ^ Susanne Châtelain: Caterina Costantini: Béatrice Locher: «J’aime les échanges que «Je viens chaque année «Aux congrès, je profite permettent ces congrès.» car je veux être au courant aussi de l’occasion des nouveautés et d’échanger avec les obtenir des informations représentants du secteur pour le front.» dentaire qui exposent ici leurs produits.» Elle présente ensuite les chiffres réels «À la prévention des addictions, nous Quelle attitude adopter face à la qui ont été recueillis en 2014 dans voyons la consommation de substan- consommation de substances? le cadre de l’étude HBSC. Ceux-ci ces à cet âge comme une tâche de Monique Brütsch recommande de ren- montrent qu’à l’âge de 15 ans, la plupart développement: un rapport raison- forcer les enfants et adolescents (pro- des adolescents (70 %) ont déjà bu une nable aux stupéfiants doit aussi s’ap- motion de la résilience). Les personnes fois de l’alcool, seul un petit groupe en prendre,» explique Brütsch. de référence doivent toujours maintenir consomme régulièrement. 57 % n’ont La plupart des adolescents ont une le dialogue et montrer: «Je m’intéresse pas bu d’alcool au cours du mois pré- consommation à faible risque. L’impor- à ce que tu fais et à comment tu vas.» cédant l’enquête, 73 % n’ont jamais tant est de repérer les jeunes mena- Elles doivent informer objectivement, encore été vraiment ivres. 75 % des cés de dépendance et d’agir en consé- ne pas dramatiser ni minimiser. Par adolescents interrogés n’ont encore quence. Monique Brütsch demande à exemple, elles doivent les informer sur jamais consommé de cannabis, 3 % en ce qu’on juge un adolescent dans sa les risques de l’abus d’alcool: les ado- fument régulièrement – 10 fois ou plus globalité: comment va-t-il? A-t-il des lescents doivent réaliser que sous par mois. «Ce dernier groupe est petit, amis ou se met-il en retrait? Une l’effet de l’alcool, il sont plus exposés à mais doit être pris au sérieux», souligne consommation occasionnelle avec des un risque d’intoxication alcoolique, Brütsch. «Ceux qui consomment régu- amis et plutôt vers la fin de l’adoles- d’accident ou de rapport sexuel non lièrement du cannabis le font souvent cence est le plus souvent une consom- protégé. On peut également observer pour surmonter quelque chose – par- mation d’expérimentation – une décou- un potentiel de violence plus élevé. Il fois le stress scolaire.» verte de «l’état d’ivresse». Par contre, existe en outre un risque de perturbation si on observe chez des adolescents une du développement du cerveau, qui n’est Pourquoi consomme-t-on consommation précoce, s’ils boivent ou pas encore achevé à l’adolescence. des substances? fument régulièrement, même seuls ou Pour le cannabis, les adolescents Mais le plus souvent, les adolescents pour résoudre un problème, ils sont en devraient être informés de l’effet de consomment pour des motifs sociaux danger. S’il y a des conséquences né- la substance psychoactive THC qu’il («...pour mieux profiter d’une fête») ou gatives, par exemple si l’enfant finit aux contient: le cannabis détend, désinhibe de renforcement («...parce que j’aime la urgences pour cause d’ivresse ou si et entraîne des sensations plus fortes sensation») – à l’image des adultes. La ses résultats scolaires pâtissent de la et une perception modifiée du temps. plupart des adolescents consomment consommation de cannabis, il faut agir. Mais il peut aussi provoquer des expé- pour s’amuser, moins pour résoudre un riences de trip négatives, parfois même problème. Les ados sont fondamenta- déclencher ou aggraver des psychoses. lement curieux et friands d’expériences. Le cannabis peut rendre dépendant et
N° 137 / HI V ER 2017 CONG R ÈS A N N U EL POU R MDS [9] ^ ^ ^ Anna Röschl: Marisa Meier: Beatrice Wild: «J’aime retrouver des «C’est la première fois «Des thèmes intéressants, visages connus aux congrès que je viens au congrès et de bonnes intervenantes.» et m’entretenir avec des j’en profite beaucoup. pairs. Et je veux être à jour Pas seulement comme MDS, pour ne pas raconter mais aussi comme AD et des «bobards» aux élèves. comme mère.» altérer l’attention, la concentration et la On trouve le désir de s’embellir au ni- de fixer des pierres précieuses sur des mémoire; la consommation de canna- veau de la bouche très tôt dans l’his- couronnes ou des obturations. «En bis augmente aussi le risque d’acci- toire de l’humanité. Par exemple, les réalité, les véritables pierres précieuses dents. Si le cannabis est fumé, il affecte Incas décoraient leurs dents avec des n’ont rien à faire dans la bouche. Une les poumons et les voies respiratoires cristaux de lapis-lazuli – comparables fois intégrées, faute de lumière, elles comme les cigarettes. aux skyces actuels. On peut considérer n’ont pas d’éclat et ont presque l’air de Les personnes de référence doivent le perçage de la lèvre inférieure dans caries», affirme Zimmerli. Les skyces avoir une attitude claire et surtout être les tribus primitives en Amérique du (cristaux), dazzlers et twinkles (pla- un exemple: lorsque des adolescents Sud ou le plateau porté dans la lèvre quettes d’or) se prêtent davantage à la voient leurs parents boire quand des en Afrique comme les précurseurs des décoration des dents. Les brillants problèmes surgissent, ils risquent de piercings modernes. dentaires et les motifs découpés dans les imiter. Aujourd’hui, les porteurs de bijoux oraux une feuille d’or sont fixés sur les dents Conclusion: la plupart des adolescents et dentaires veulent surtout mettre en par collage et relativement faciles à entre 13 et 15 ans ne consomment pas avant leur beauté ou produire un effet enlever. Les risques d’ingestion ou de ou seulement rarement des substances provocateur sur les autres. Les adoles- dyscoloration sont faibles. Les coiffes psychoactives et, lorsque c’est le cas, cents cherchent ainsi à se démarquer de dent dorées (caps) et grilles déco- le plus souvent pour s’amuser, pas pour de leurs parents. Chez les adolescents rées de cristaux de strass (grillz) se résoudre des problèmes. En moyenne, mineurs, la pose d’un bijou de bouche rencontrent surtout dans le milieu du les garçons consomment un peu plus devrait toujours se faire avec l’autorisa- hip-hop. Ils s’enfilent sur les dents à que les filles, même si celles-ci se sont tion d’un titulaire de l’autorité parentale. la manière d’un protège-dents. La du- «émancipées» aussi dans ce domaine. Tout type de bijou de bouche est lié à rée de port de ces bijoux est claire- La consommation de substances psy- certains risques. ment limitée. S’ils sont relativement peu choactives a tendance à diminuer ces répandus en Europe, en Amérique la dernières années. Bijoux dentaires Société des dentistes a été amenée à Quels que soient les désirs des pa- interdire leur port lors d’activités spor- tients, Brigitte Zimmerli a un principe: tives, des repas et pendant le sommeil. Bijoux de bouche – un effet de mode ne pas abîmer une substance corpo- à risques? relle saine. Ainsi, elle ne fixe pas de Piercings La D r méd. dent. Brigitte Zimmerli en- véritables pierres précieuses sur une Les pierceurs sont soumis à des dispo- thousiasme le public avec un exposé dent saine, car il faudrait la préparer sitions légales plutôt vagues en Suisse. riche en illustrations et en anecdotes. pour cela. En revanche, il est possible Celui ou celle qui veut se faire poser un
N° 137 / HI V ER 2017 CONG R ÈS A N N U EL POU R MDS [ 11 ] piercing devrait veiller à ce que le pier- ceur appartienne à la Fédération Pier- cer Suisse. Les pierceurs ne sont pas autorisés à utiliser des anesthésiques locaux. Que ce soit sur le frein de la lèvre ou sur la langue – le piercing est réalisé sans anesthésie. Les piercings oraux sont souvent source de complications – locales ou systé- miques. Celles-ci peuvent être des in- fections, des cas d’abcès cérébraux ou de péricardite ont même été rapportés. Les porteurs de piercings de la langue jouent souvent avec leur bijou (tics), ce qui comporte un risque de fractures dentaires, en particulier dans la zone antérieure. Plus le piercing de la langue est implanté devant et plus la tige est longue, plus le risque de fractures den- taires est élevé. Les piercings de la lèvre ou de la gen- cive peuvent léser le tissu car ils portent sur les dents ou la gencive et bougent constamment. Au niveau de la gencive, des récessions locales irréversibles peuvent se produire. «Je recommande à tous les porteurs de piercings de pas- ser du métal au plastique. Le plastique cause moins de dommages aux dents et aux tissus», explique Zimmerli. Dans le cadre d’une étude, Brigitte Zim- merli a examiné des personnes avant et après la pose de piercings oraux: 100 % des personnes examinées pré- ^ sentaient des complications post-opé- directives légales, mais les contrôles Sur les stands des sponsors, ratoires. Outre celles déjà mentionnées montrent qu’elles ne sont souvent pas les participantes peuvent comme des infections, elle a enregistré respectées. De nombreuses encres de s’informer sur les nouveaux produits et faire le plein après le piercing de la langue une aug- tatouage utilisées sont défectueuses, d’échantillons. mentation du flux salivaire, des problèmes parfois même dangereuses pour la d’élocution et de déglutition – toutefois santé. Les colorants rouges, en particu- presque aucun fort saignement. lier, contiennent des substances no- Brigitte Zimmerli montre aussi dans son Le soin et l’hygiène sont primordiaux cives ou allergisantes comme le cinabre, exposé des «décorations de bouche» pour les piercings dans la région buc- le nickel ou le sulfure de mercure. plus exotiques, notamment des dents cale: il faut régulièrement retirer et net- Les tatouages peuvent rendre des ser- de Dracula, une langue bifide ou des toyer les piercings pour éviter les dépôts. vices utiles en tant que maquillage per- lèvres cousues. Elle recommande à tous manent. Par exemple, ils peuvent cor- les présents: «Surfez sur Internet – la Tatouages riger cosmétiquement des cicatrices diversité des bijoux de bouche que Les tatouages dans la région buccale dans la région des lèvres. vous y trouverez est incroyable.» sont plutôt rares en Europe, le plus fré- quent est une inscription du côté inté- rieur de la lèvre inférieure. Les risques Autre article sur le sujet: d’un tatouage sont une transmission de • Orale Modetrends und ihre Folgen: Eine multidisziplinäre Herausforderung, maladies infectieuses en cas d’hygiène Dental Tribune 12/2011 insuffisante et les dommages causés • Revue mensuelle suisse d’odontostomatologie n° 6/2009 par l’encre de tatouage. En Suisse, les Lien sur www.servicedentairescolaire.ch studios de tatouage sont soumis à des
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