Des valeurs communes et des occasions partagées : L'aviation d'affaires au service du Canada - Canadian ...
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Des valeurs communes et des occasions partagées : L’aviation d’affaires au service du Canada Proposition prébudgétaire au ministère des Finances Février 2020
Table des matières Résumé et recommandations ................................................................................ 3 Introduction ........................................................................................................... 5 Le rôle de l’aviation d’affaires au Canada .............................................................. 7 Des solutions aux changements climatiques qui donnent des résultats concrets .. 9 Des politiques fiscales claires, équitables et raisonnables.................................... 13 Comment la modernisation des règlements régissant l’aviation donnera-t-elle de meilleurs résultats?.............................................................................................. 14 L’imputabilité des aéroports : pourquoi la voix de l’aviation d’affaires doit-elle se faire entendre ...................................................................................................... 17 ANNEXE : VINS Plastics......................................................................................... 18 ANNEXE : KPLC Dirt Movers ................................................................................. 19 2
Résumé et recommandations L’Association canadienne de l’aviation d’affaires (ACAA) est la voix du secteur canadien de l’aviation d’affaires, dont le chiffre d’affaires s’élève à 12,1 milliards de dollars. Son unique objectif : promouvoir et simplifier l’aviation d’affaires. Si le Canada entend faire de l’aviation d’affaires un instrument de création de perspectives sociales progressistes et économiques, le gouvernement doit d’abord reconnaître qu’il s’agit d’un mode de transport distinct, dont les caractéristiques, les besoins et les résultats diffèrent de ceux des transporteurs aériens réguliers. Le budget fédéral 2020 peut servir de point de départ d’une nouvelle orientation et d’une vision claire pour le Canada. Le présent document décrit les actions que l’on peut entreprendre pour mettre le secteur de l’aviation d’affaires en adéquation avec les objectifs du gouvernement afin d’améliorer la prospérité des Canadiens, quel que soit leur lieu de résidence, tout en améliorant l’accès pour tous, en redorant notre bilan carbone et en renforçant la sécurité grâce à des règlements modernes et réalistes. Des solutions aux changements climatiques qui ont des résultats concrets Recommandation no1 Inclure le carburant aviation durable dans les programmes gouvernementaux qui prévoient une réduction du taux de la taxe sur le carburant applicable et qui accordent d’autres mesures incitatives aux producteurs de combustibles renouvelables. Recommandation no 2 Favoriser la modernisation de l’équipement avionique au moyen d’une réduction pour amortissement accéléré, d’une détente fiscale, d’un crédit d’impôt ou d’un programme de remboursement. Recommandation no 3 Encourager l’adoption rapide de la Surveillance dépendante automatique en mode diffusion (ADS-B) pour favoriser les itinéraires qui consomment moins de carburant. Recommandation no 4 Encourager la modification des appareils ou l’achat d’appareils performants et à la fine pointe de la technologie qui réduisent l’empreinte écologique par le biais d’une réduction pour amortissement accéléré, d’une détente fiscale, d’un crédit d’impôt ou d’un programme de remboursement. Des politiques fiscales claires, équitables et raisonnables Recommandation Que le gouvernement du Canada exclue tous les appareils utilisés à des fins d’affaires de sa nouvelle taxe « de luxe » de 10 %. 3
Comment la modernisation des règlements régissant l’aviation donnera-t-elle de meilleurs résultats Recommandation no 1 Travailler en collaboration avec le secteur à la modernisation du Règlement de l’aviation canadien (RAC) pour l’aviation d’affaires, c’est-à-dire le rendre plus flexible et mieux adapté aux activités de l’aviation d’affaires, principalement celles des petits exploitants. Recommandation no 2 En collaboration avec les spécialistes en la matière du secteur et de l’association, rehausser l’efficacité et la sécurité en optimisant le système de gestion de la sécurité (SGS) de l’aviation d’affaires et son processus fiable d’atténuation des risques pour provoquer le changement et encourager l’utilisation des délégations et exemptions appropriées. Imputabilité des aéroports : pourquoi l’aviation d’affaires doit-elle se faire entendre Recommandation Que le gouvernement du Canada se concerte avec les acteurs de l’aviation d’affaires par l’entremise de l’ACAA pour discuter des mesures visant à accroître la transparence, l’imputabilité et l’efficience des aéroports canadiens. 4
Introduction L’Association canadienne de l’aviation d’affaires (ACAA) est la voix du secteur canadien de l’aviation d’affaires, dont le chiffre d’affaires s’élève à 12,1 milliards de dollars. Son unique objectif : promouvoir et simplifier l’aviation d’affaires. Il s’agit de la première proposition de l’association avant le dépôt du budget fédéral. Par le passé, l’aviation d’affaires était perçue comme un minuscule créneau, dont les besoins et les objectifs relevaient du grand secteur de l’aviation. Or, ce ne fut jamais le cas, et ce l’est encore moins aujourd’hui. L’aviation d’affaires est un produit distinct, qui fonctionne très différemment des transporteurs aériens réguliers, et qui contribue à l’économie du Canada en favorisant les gains de productivité, les gains d’efficacité et le développement économique d’une manière que ne le permettent pas les transporteurs aériens. L’aviation d’affaires a tout ce qu’il faut pour provoquer des changements positifs. Grâce au renouvellement fréquent de sa flotte et de l’adoption de la technologie dernier cri, l’aviation d’affaires peut aider le Canada à réduire ses émissions de carbone pour atteindre ses objectifs climatiques. L’aviation d’affaires constitue une solution de transport stable et régulière qui permet de relier les petites collectivités aux grands pôles aéroportuaires, en plus de contribuer à la création de nouveaux emplois locaux qui favorisent la prospérité de la classe moyenne. Facilitant l’accès des entrepreneurs et des sociétés canadiennes aux marchés mondiaux, l’aviation d’affaires est indispensable à la concurrence et à la réussite du Canada sur le plan du commerce extérieur et des échanges internationaux. Par ailleurs, les avions d’affaires sont le choix idéal pour intervenir lors de catastrophes naturelles et d’autres crises puisqu’ils peuvent se poser à court préavis dans les aéroports éloignés qui sont souvent équipés de pistes courtes et non asphaltées, ou même sur des voies inaccessibles aux gros appareils et aux automobiles, ou se rendre dans les régions les plus reculées de la planète. Les entreprises utilisent les avions d’affaires pour transporter des employés, de la marchandise et de l’équipement vers des lieux de travail éloignés ou isolés, augmentent leur productivité grâce à la diminution de la durée du transport et utilisent les appareils comme bureau volant et comme un avantage concurrentiel pour faire affaire avec des clients dispersés sur tous les continents. Des études révèlent que les entreprises canadiennes du TSX 60 qui emploient les avions d’affaires surpassent les non-utilisateurs de 43 %. Les vols d’affaires non planifiés demeurent souvent la seule option réaliste pour assurer une liaison entre les petites localités reculées et les grands pôles. Grâce à leur capacité de desservir les coins les plus reculés du Canada, les avions d’affaires offrent une connectivité 5
sûre et respectueuse qui permet à tous les Canadiens de bénéficier du même accès aux services essentiels et aux ressources humaines, comme les professionnels de la santé et de l’enseignement, quel que soit leur lieu de résidence. Si le Canada entend faire de l’aviation d’affaires un instrument de création de perspectives sociales progressistes et économiques, le gouvernement doit d’abord le reconnaître comme un mode de transport distinct, dont les caractéristiques, les besoins et les résultats diffèrent de ceux des transporteurs réguliers. Le budget fédéral 2020 peut servir de point de départ d’une nouvelle orientation et d’une vision claire pour le Canada. Le présent document décrit ce que l’on peut faire pour mettre le secteur de l’aviation d’affaires en adéquation avec les objectifs du gouvernement afin d’améliorer la prospérité des Canadiens, quel que soit leur lieu de résidence, tout en améliorant l’accès pour tous, en redorant notre bilan carbone et en renforçant la sécurité grâce à des règlements modernes et réalistes. Retombées annuelles directes de l’aviation d’affaires au Canada Retombées annuelles totales de l’aviation du Canada (retombées directes, indirectes et induites) 6
Le rôle de l’aviation d’affaires au Canada L’aviation d’affaires est l’un des atouts économiques les plus importants du Canada, mais peut- être aussi le plus sous-estimé. Souvent vue comme un produit-créneau ayant peu d’incidence sur l’économie, la réalité est toute autre. Un atout essentiel qui ouvre des perspectives économiques L’aviation d’affaires permet aux entreprises canadiennes de jouer dans la cour des grands et de rivaliser avec des pays beaucoup plus peuplés qui ont accès à un plus grand nombre de compagnies aériennes régulières. Par ailleurs, l’aviation d’affaires facilite le transport du personnel de service, de professionnels et de cadres, ce qui les aide à poursuivre leurs projets d’affaires et leurs activités professionnelles. Elle aide également les entreprises à améliorer le rendement des employés, le service à la clientèle et la fidélisation des clients, en plus accroître le rendement de la chaîne d’approvisionnement dans chaque province et territoire. En outre, le Canada compte de nombreuses entreprises aéronautiques spécialisées dans la maintenance et la construction d’avions d’affaires qui sont utilisés au Canada et dans le monde entier. L’aviation d’affaires au Canada bénéficie grandement à l’économie du pays en augmentant la productivité et l’efficacité et en contribuant au développement des affaires. Opérationnellement parlant, l’aviation d’affaires : • Permet aux employés de se rendre à de multiples endroits et de rentrer au siège de l’entreprise ou à la maison la même journée. Cela représente une économie de temps et d’argent, en plus d’améliorer la qualité de vie des employés; • Accroît la productivité en permettant aux employés de travailler ensemble dans des espaces privés et sécurisés; et • Est parfois le seul moyen de transport qu’ont les employés pour rencontrer des clients à des endroits reculés, qui sont parfois uniquement accessibles par hydravion ou hélicoptère. 7
Un avantage commercial stratégique De nombreuses études, notamment une analyse du TSX 601, indiquent unanimement que les entreprises qui utilisent les avions d’affaires surclassent sans conteste celles qui ne le font pas. Au Canada, les entreprises du TSX 60 qui utilisent les avions d’affaires surpassent de 43 % les entreprises non-utilisatrices. Cet écart se traduit par de meilleurs résultats dans plusieurs sphères : investissement des actionnaires, création d’emplois et retombées économiques. Des emplois directs à valeur ajoutée partout au Canada Au total, 23 000 Canadiens œuvrent directement dans le secteur de l’exploitation et de la construction d’avions d’affaires. Ces Canadiens gagnent en moyenne un revenu annuel de 95 900 $, soit presque le double du revenu moyen national de 51 0002 $. Si l’on ajoute à ce chiffre les 24 000 emplois supplémentaires qui sont indirects ou générés par l’aviation d’affaires, on obtient un total de 47 000 emplois. L’aviation d’affaires emploie des pilotes et des membres d’équipage, de même que des ingénieurs, des concepteurs, des spécialistes en avionique et de nombreuses autres personnes qui exploitent, entretiennent ou conçoivent des avions d’affaires, des moteurs, des simulateurs et autres types d’équipement. 1 NEXA ADVISORS Business Aviation and Top Performing Companies 2017 : North American Edition S&P 500 & TSX Companies Using Business Aircraft to Create Enterprise Value 2 Workopolis https://careers.workopolis.com/advice/how-much-money-are-we-earning-the-average-canadian- wages-right-now/ 8
Des occasions d’affaires dans chaque province et chaque territoire L’aviation d’affaires, dont les activités se concentrent principalement à l’extérieur des grands aéroports du Canada et qui est au service des populations de toutes les régions, constitue un maillon de l’infrastructure de transport essentiel qui sert de complément au service des transporteurs réguliers en donnant un accès point à point efficace, et sécurisé, ce que ne peuvent faire les compagnies aériennes. En plus de jouer un rôle dans l’exploitation de l’aviation d’affaires, le Canada contribue fortement à la construction d’avions d’affaires utilisés dans le monde entier par les entreprises. De plus, c’est au Canada que l’on trouve Bombardier, fer de lance de la construction d’avions d’affaires, sans oublier les fleurons du secteur aéronautique comme Pratt & Whitney Engines, Bell Textron Helicopters, CAE et Viking Air ltd, pour ne nommer que quelques-uns des grands joueurs de la construction d’avions d’affaires au Canada. Crédit photo : P&WC Crédit photo : Bombardier Crédit photo : CAE 9
Des solutions aux changements climatiques qui donnent des résultats concrets Les émissions de GES liées à l’aviation d’affaires représentent une infime fraction des émissions totales produites par l’aviation, soit moins de 1 %. Alors que l’on estime que les compagnies aériennes produisent 2 % des émissions mondiales de gaz à effets de serre, les émissions provenant des avions d’affaires sont si infimes, que cela reviendrait à dire qu’elles sont inexistantes. En dépit de notre contribution anodine aux émissions de carbone, nous croyons voir le devoir moral et l’obligation éthique de faire tout en notre pouvoir pour LES AVIONS D’AFFAIRES OUVRENT LA réduire encore plus nos émissions. VOIE : les ailettes de bout d’aile ont vu le jour Qui plus est, l’aviation d’affaires en 1977 sur le Learjet 28. C’est la première peut être une pionnière et donner fois que ce dispositif était installé sur un l’exemple en matière de réduction avion de série, civil ou militaire. des émissions de carbone pour tout le milieu de l’aviation. En tant que signataires de l’Engagement de l’aviation d’affaires en matière de lutte aux changements climatiques, les exploitants canadiens du secteur de l’aviation d’affaires prennent part à une initiative planétaire visant à réduire de moitié les émissions de CO2 d’ici 2050, par rapport aux niveaux de 2005. Cet objectif peut être atteint étant donné que les avions d’affaires sont généralement plus neufs que les avions commerciaux, et que l’industrie est plus rapide à concevoir et déployer des technologies de pointe. Par exemple, les ailettes de bout d’aile permettent de réduire la consommation de carburant de 4 à 7 %. En 1977, le Learjet 28 était le premier appareil à être doté d’ailettes de bout d’aile : c’est la première fois que ce dispositif était utilisé sur un avion de série, civil ou militaire. Aujourd’hui, on les installe fréquemment sur les appareils pour réduire la friction de l’air et faire des économies de carburant. En plus de cet engagement, l’aviation d’affaires canadienne est assujettie au Plan de compensation et de réduction des émissions de carbone pour l’aviation internationale (CORSIA), établi par l’OACI. Or, ce n’est que le début. Nous sommes convaincus qu’avec la collaboration du gouvernement du Canada, le secteur canadien de l’aviation d’affaires peut accomplir encore plus de choses, surtout si elle a recours aux stratégies solides et aux programmes visant à encourager l’utilisation d’appareils modernisés ou nouveaux, aux nouvelles techniques opérationnelles, aux technologies à bord des avions et au carburant d’aviation durable. Même si le carburant d’aviation durable est offert sur le marché, il est très difficile à obtenir. Le gouvernement pourrait aider à éliminer les obstacles pour rendre ces carburants plus accessibles. 10
1 APPRENEZ-EN DAVANTAGE SUR NOTRE ENGAGEMENT https://www.futureofsustainablefuel.com Recommandation no 1 Inclure le carburant d’aviation durable dans tous les programmes gouvernementaux qui prévoient une réduction du taux de la taxe sur le carburant applicable et qui accordent des mesures incitatives aux entreprises qui produisent des carburants renouvelables. Dans une lettre de mandat de 2019 envoyée au ministre des Finances, le premier ministre demandait au ministre de : Réduire de moitié les taux d’imposition des entreprises qui mettent au point et produisent des technologies zéro émission. Les activités admissibles comprendront entre autres : la fabrication liée à l’énergie renouvelable, la production de combustibles renouvelables, la construction de véhicules à zéro émission, les technologies de séquestration du carbone et de décarbonisation, les batteries destinées aux véhicules à zéro émission et le stockage distribué et les systèmes de chargement des véhicules électriques. Si cet objectif est fort louable, il écarte toute mesure visant à réduire les émissions dans le secteur de l’aviation. La mise au point, la fabrication et l’utilisation du carburant d’aviation durable au Canada devraient figurer explicitement au nombre des activités admissibles. L’adoption du carburant d’aviation durable est essentielle au respect de l’Engagement de l’aviation d’affaires en matière de lutte aux changements climatiques. Accélérer la disponibilité du carburant d’aviation durable compte de nombreux avantages : • Le carburant d’aviation durable est sans danger et est déjà offert sur le marché o Il a été éprouvé par les fabricants d’avions, de moteurs et de pièces d’aéronefs pour garantir leur fiabilité et leur sécurité, en vol et au sol. o Tout aussi important, on peut mélanger ce carburant avec d’autres carburants, ce qui signifie que les fabricants n’ont pas à reconcevoir les moteurs ou les appareils. On peut tout simplement ajouter le carburant lorsque c’est possible. o Il est conforme aux nouvelles normes internationales en matière d’émissions, y compris le Plan de compensation et de réduction de carbone pour l’aviation internationale (CORSIA), ainsi que le système européen d’échange des quotas de l’Union européenne(EU). 11
o Leur utilisation permet aux exploitants et d’autres acteurs du secteur de l’aviation d’atteindre leurs objectifs de responsabilité sociale. o Les combustibles de remplacement peuvent améliorer l’efficacité, réduire les coûts d’exploitation et augmenter les distances de vol. Recommandation no 2 Encourager la mise à niveau de l’équipement avionique par le biais d’une mesure d’amortissement accéléré, d’une réduction fiscale et de crédits d’impôt ou d’un programme de remboursement. On peut moderniser les avions d’affaires pour y incorporer de nombreuses améliorations qui se traduiraient par des économies de carburant. La modernisation des systèmes avioniques de bord permettrait aux exploitants de sauver beaucoup de temps et de carburant lors de l’approche et de l’atterrissage appuyés par le système de navigation GPS perfectionné connu sous le nom de Qualité de navigation requise (RNP). Lancée en 2010, la Qualité de navigation requise a révolutionné la façon dont les approches aux instruments sont conçues et réalisées, en plus de réduire la consommation de carburant et d’améliorer la sécurité. Le principal obstacle est le coût. La mise à niveau avionique compte de nombreux aspects très coûteux, aussi essentiels soient-ils, notamment le matériel informatique, la documentation d’homologation, l’homologation et la formation. Le gouvernement du Canada mène déjà des efforts pour influencer positivement les habitudes des consommateurs par le biais de mesures incitatives et remises sur l’achat de produits générant des économies d’énergie. Sensiblement de la même façon, le gouvernement devrait encourager les exploitants d’avions d’affaires à moderniser leur équipement. Par conséquent, des avions plus sécuritaires et moins énergivores volent dans le ciel canadien. Recommandation no 3 Encourager l’adoption rapide de la Surveillance dépendante automatique en mode diffusion (ADS-B) pour favoriser les itinéraires qui consomment moins de carburant. L’ADS-B permet la surveillance de la circulation aérienne par satellite de toute la planète. Le service est assuré par une coentreprise appelée Aireon formée par NAV CANADA et Iridium Communications et des fournisseurs de services de la navigation aérienne du Royaume-Uni (NATS), de l’Irlande (IAA), de l’Italie (ENAV) et du Danemark (Naviair). Dans les mois à venir, le Canada réfléchira à la possibilité de mettre en œuvre et intégrer le système qui est déjà exigé depuis janvier 2020 pour les vols au-dessus des États-Unis. 12
L’expansion de la couverture ADS-B générera des économies de carburant estimées à 374 millions pour 2020 grâce aux itinéraires qui consomment moins de carburant, tout en réduisant les émissions de GES de 982 000 tonnes métriques. Alors que les transporteurs commerciaux ont déjà commencé à équiper leurs aéronefs d’ADS-B, l’aviation d’affaires n’a pas été aussi rapide à agir en raison des coûts de modernisation, précisément les exigences liées aux antennes. Les fabricants sont à mettre au point des versions de l’antenne ADS-B pour les appareils légers. Néanmoins, le coût demeure un frein. Une aide du gouvernement fédéral aiderait à accélérer le processus, et à faire en sorte que tous les aéronefs qui survolent le Canada bénéficient des économies de carburant et de la sécurité accrue offertes par l’ADS-B. Recommandation no 4 Encourager la modification des appareils ou l’achat d’appareils performants et à la fine pointe de la technologie qui réduisent l’empreinte écologique par le biais d’une réduction pour amortissement accéléré, d’une détente fiscale, d’un crédit d’impôt ou d’un programme de remboursement. Les avions d’affaires représentent un coût énorme, surtout pour les petites entreprises qui utilisent leurs appareils pour le transport de personnes et de marchandises. Pas étonnant qu’il existe un marché actif pour les aéronefs d’occasion. Même si ces appareils sont sécuritaires, ils ne sont pas toujours aussi perfectionnés sur le plan technologique ou aussi efficaces que les appareils neufs. Le gouvernement du Canada peut contribuer en offrant un crédit d’impôt, une réduction pour amortissement accéléré ou une remise sur l’achat d’un nouvel aéronef qui est plus efficace et qui a une empreinte écologique réduite comparativement à l’équipement qu’il remplace, c’est-à-dire qu’il réduit à la fois les émissions de carbone et les niveaux de bruit. Des politiques fiscales claires, équitables et raisonnables L’intention du gouvernement d’appliquer une taxe de « luxe » de 10 % sur l’achat d’un « aéronef personnel » préoccupe le secteur de l’aviation d’affaires. La TPS et la TVP applicable sont déjà perçues sur l’achat d’aéronefs utilisés à des fins personnelles. Alors que la formulation de la lettre de mandat remise au ministre des Finances laissait entendre que seulement 13
les personnes qui achètent et utilisent des avions pour le plaisir seraient touchées, le manque de clarté suppose que les personnes qui utilisent les petits avions à des fins professionnelles seraient incluses dans le lot. En vertu de la Loi de l’impôt sur le revenu, un aéronef utilisé à des fins professionnelles et qui est détenu ou loué par une entreprise, un partenariat ou un unique propriétaire peut être considéré comme une dépense engagée pour gagner un revenu qui est reconnu par l’Agence du revenu du Canada.3 La Loi ne précise pas et ne limite pas le type d’aéronef : tout avion, peu importe sa grosseur, peut être utilisé à des fins professionnelles. Par ailleurs, l’utilisation personnelle d’un aéronef est déjà reconnue comme une dépense non déductible. On le répète, la grosseur ou le type d’aéronef sont sans importance. Recommandation Que le gouvernement du Canada exclue tous les appareils utilisés à des fins d’affaires de sa nouvelle taxe « de luxe » de 10 %. Comment la modernisation des règlements régissant l’aviation donnera- t-elle de meilleurs résultats? L’ACAA a eu l’occasion de travailler avec Transports Canada à la modernisation du Règlement de l’aviation canadien (RAC), à commencer par sa présentation au Conseil du Trésor en septembre 2018. Aujourd’hui, cette collaboration devenue étroite et respectueuse a pour mission d’accroître la flexibilité et la clarté du RAC et d’éliminer tout règlement qui s’applique à tous et tout règlement normatif. Nous étions ravis de constater que dans la lettre adressée au ministre des Transports, le premier ministre demandait au ministre Garneau de « continuer d’améliorer la sécurité du secteur des transports au Canada au moyen d’une analyse et de la modernisation des lois et des règlements applicables ». Le RAC n’a pas fait peau neuve depuis 1996. Transports Canada nous dit même qu’en raison de cette situation, les règlements sont désuets, rigides et ne sont pas axés sur les risques ou harmonisés avec les normes internationales. Dans le cadre d’une initiative pangouvernementale, l’ACAA a imaginé une façon légitime de procéder pour mettre en 3 « ...certains coûts qui sont raisonnables selon le genre d’entreprise et qui sont engagés afin de gagner un revenu. Les dépenses d’entreprise peuvent être déduites aux fins de l’impôt ». Agence du revenu du Canada. Définitions pour la lettre D (Dépenses d’entreprise) 14
place un processus qui vise à remplacer les règlements qui sont trop contraignants, qui OUVRIR DE NOUVELLES PERSPECTIVES POUR ne sont pas adaptés à l’aviation d’affaires et LES CANADIENS : L’AVIATION D’AFFAIRES EN qui sont mal rédigés. ACTION Le processus de Transports Canada et de l’ACAA étant maintenant bien engagé, il importe de focaliser sur les actions et les approches qui préparent le Canada pour l’avenir : actualiser le RAC pour rejoindre les normes et les approches de l’OACI et anticiper les besoins et les changements Exploitant l’une des plus grandes entreprises de futurs, notamment l’évolution des rôles de terrassement de la Saskatchewan, la famille l’autorité nationale de réglementation, de Panteluk utilise les aéronefs d’affaires pour aller l’OACI et des systèmes d’aéronef autopilotés facilement d’un endroit à l’autre et exécuter ses (RPAS), entre autres. activités professionnelles, comme le transport d’équipement, et même la remise des chèques de Parallèlement, nous pouvons renforcer la paye au personnel. sécurité et réduire les coûts liés à l’exploitation des avions d’affaires par l’adoption accrue de délégations et d’exemptions en augmentant le rendement au sein de Transports Canada et en tirant parti des capacités éprouvées des associations et de leurs spécialistes en la matière. Recommandation no 1 Travailler en collaboration avec le secteur à la modernisation du Règlement de l’aviation canadien (RAC) pour l’aviation d’affaires, c’est-à-dire le rendre plus flexible et mieux adapté aux activités de l’aviation d’affaires, principalement celles des petits exploitants. Le règlement de Transports Canada sur les SMS est symptomatique de la surcharge réglementaire de la sous-partie 604 du RAC (avion d’affaires) qui a été préparée et publiée sans être étayée par une analyse de risque. Puisque les petits exploitants ne peuvent pas se conformer à ces règlements, les résultats en matière de sécurité attendus de ces règlements ne sont pas atteints et les exploitants perdent du temps et de l’argent en tentant vainement de s’y conformer. Une autre conséquence non désirée de ces règlements est l’utilisation des « contournements » qui permettent aux exploitants de remplacer leur appareil par de plus petits aéronefs qui ne sont pas assujettis au RAC 604 ou d’enregistrer leurs aéronefs dans un pays avec « pavillon de complaisance ». Dans ces deux situations, l’exploitation de ces avions est assujettie à des normes moins élevées, ce qui fait courir un plus grand risque aux exploitants, mais également à leurs passagers. 15
Recommandation no 2 En collaboration avec les spécialistes en la matière du secteur et de l’association, accroître l’efficacité et la sécurité en optimisant le système de gestion de la sécurité (SGS) de l’aviation d’affaires et son processus fiable d’atténuation des risques pour provoquer le changement et encourager l’utilisation des délégations et exemptions appropriées. La Loi sur l’aéronautique prévoit la délégation ministérielle qui permet à une personne autorisée d’exercer des fonctions au nom du ministre. L’utilisation de délégations est courante et sûre étant donné que ces délégations « sont accordées à des personnes compétentes du secteur privé qui ont prouvé leur capacité à exercer ces fonctions de réglementation et qui ont une fine connaissance de leur domaine d’expertise associé à la délégation ». À titre d’exemple, une délégation a récemment été approuvée relativement à la Liste minimale d’équipement (LME) ainsi que pour le Pilote vérificateur agréé (PVA) qui peut réaliser des vérifications des compétences des pilotes ou une vérification de compétence en ligne des pilotes et Maintenance (RM-M) qui offre au secteur de l’aviation un mécanisme qui permet aux personnes compétentes, autres que les inspecteurs en sécurité de l’aviation civile, de remettre des certificats de navigabilité et des certificats spéciaux de navigabilité. Ces délégations et autres délégations utilisées dans l’aviation civile sont essentielles. Transports Canada n’a pas de ressources à la hauteur du savoir-faire et des connaissances offerts dans le secteur privé. Les exemptions constituent une acceptation de fait par les organismes de réglementation que des adaptations peuvent et devraient être faites pour garantir le plus haut niveau de conformité avec la réglementation tout en reconnaissant que le même règlement ne peut s’appliquer à tout le monde. L’ACAA continuera de travailler avec Transports Canada pour cerner et créer des exemptions lorsque c’est justifié, notamment dans les aspects de la réglementation liés aux heures de vol et au temps de service et les exigences associées à l’enregistrement des données de vol. 16
L’imputabilité des aéroports : pourquoi la voix de l’aviation d’affaires doit-elle se faire entendre Nous constatons que le mandat du ministre des Transports exige notamment des mesures pour renforcer la transparence, l’imputabilité et l’efficacité des aéroports canadiens. Ceci arrive à point pour l’aviation d’affaires pour qui il devient de plus en plus difficile d’accéder à certaines installations aéroportuaires, en particulier les pistes d’atterrissage. L’aviation d’affaires est un complément au service des transporteurs aériens réguliers à plusieurs égards, compte tenu de la superficie du Canada, de sa population et de l’importance d’un marché d’exportation international diversifié et dynamique. Elle assure une liaison point à point efficace et sûre qui n’est pas toujours offerte par les transporteurs réguliers. Il s’agit d’une option sécuritaire pour les cadres dirigeants et les employés pour qui la mobilité et la rapidité sont essentielles pour faire affaire avec des clients, des fournisseurs et des collectivités. En outre, l’aviation d’affaires est non subventionnée, et s’adapte naturellement aux différents besoins des localités urbaines, reculées et du Nord. Néanmoins, ces avantages existent tant que le service est organisé et offert promptement et efficacement. Sans la rapidité et l’accès, l’aviation d’affaires devient moins profitable, et son apport aux petites localités finit par en souffrir, tout comme l’activité économique des entreprises qui avoisinent l’aéroport. À l’heure actuelle, de petits aéroports sont mis hors service et des restrictions liées à l’atterrissage et des créneaux horaires sont appliqués ou envisagés dans les grands aéroports. Comme les aéroports sont des biens publics au service des populations, et que l’aviation d’affaires rapporte au gouvernement plus d’un milliard de dollars en taxes chaque année, on peut s’attendre raisonnablement à avoir un accès juste et équitable aux pistes d’atterrissage et aux services des aéroports canadiens. Recommandation Que le gouvernement du Canada se concerte avec les acteurs de l’aviation d’affaires par l’entremise de l’ACAA pour discuter des mesures visant à accroître la transparence, l’imputabilité et l’efficience des aéroports canadiens. 17
ANNEXE : VINS Plastics Entreprise manufacturière familiale qui emploie 75 personnes à Bradford en Ontario, Vins Plastics utilise les avions d’affaires pour faire concurrence à l’Asie, aux États-Unis et l’Europe. Afin de clore des contrats dans un marché de plus en plus concurrentiel, Jamie Vins et son équipe marketing parcourent la côte est et le centre des États-Unis en avion pour y vendre des produits de plastique faits sur mesure. « Les contrats ne se signent pas par vidéo-conférence ni par téléphone », a coutume de dire M. Vins, président et directeur général de Vins Plastics Limited. Basée à Bradford, au nord de Toronto en Ontario, cette entreprise familiale fait concurrence à des sociétés de l’Asie, des États-Unis et de l’Europe pour vendre ses matériaux d’emballage. L’entreprise emploie au-delà de 75 personnes, possède son propre laboratoire de recherches et développement et fabrique ses produits en Ontario. Plusieurs employés travaillent au sein de l’entreprise depuis plus de 15 ans. Pour Vins Plastics, vendre aux États- Unis est crucial pour conserver sa main-d’œuvre et maintenir ses coûts au plus bas. L’emballage médical représente le marché le plus compétitif pour Vins Plastics. Il s’agit d’emballages techniques pour des produits spécifiques. Selon Jamie Vins, « Le facteur temps est essentiel pour nos clients pharmaceutiques. Voyager avec notre propre avion nous permet de réagir rapidement ». L’équipe marketing effectue environ huit vols par mois, principalement pour rencontrer des clients au New Jersey, en Illinois et au Texas. L’Embraer Phenom 100 de la compagnie peut transporter deux ou trois employés de l’équipe commerciale et technique, ainsi que tous les échantillons et le matériel nécessaires pour conclure des transactions. La rapidité et la réactivité que permettent les déplacements par avion sont essentielles au succès de cette entreprise manufacturière canadienne, spécialement pour faire face à la concurrence asiatique. 18
ANNEXE : KPLC Dirt Movers Exploitant l’une des plus grandes entreprises de terrassement de la Saskatchewan, la famille Panteluk utilise les aéronefs d’affaires pour voyager facilement d’un endroit à l’autre et exécuter ses activités professionnelles, comme le transport d’équipement, et même la remise des chèques de paye au personnel. Kelly Panteluk représente la deuxième génération de propriétaires de l’entreprise. Basée en Saskatchewan, Kelly Panteluk Construction ltée. (KPCL) est l’une des plus importantes entreprises privées de terrassement et d’excavation de la province. La compagnie a été fondée en 1953 par son père qui a acquis son premier avion en 1966, un Cessna 206 pour faciliter les déplacements et les activités commerciales, comme le transport de l’équipement et la distribution des chèques de paye aux employés. Par ailleurs, l’aviation d’affaires a aidé M. Panteluk à accélérer son service et à faire des affaires loin du siège de l’entreprise. L’entreprise étant basée à Estevan, en Saskatchewan, il faudrait deux heures de route pour se rendre à l’aéroport commercial le plus près. Cependant, en tant que propriétaire d’entreprise et pilote possédant son propre avion, M. Panteluk peut se rendre sur ses chantiers plus rapidement, augmentant à la fois son efficacité et l’accessibilité de ses services. 19
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