Description des résidants dans les IHP et les MSP
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I RAPPORT NATIONAL RPM 1999 Description des résidants dans les IHP et les MSP Données d’admission D’après le tableau 1 A (p.1), au 30 juin 1999, les initiatives d’habitation protégée comptaient 2853 résidants et les maisons de soins psychiatriques 3088. La moitié (48,7 %) des résidants en IHP y séjournaient à cette date depuis plus de 2 ans. Dans les MSP, la durée du séjour de plus de ¾ (77,8%) des résidants dépassait 2 ans (cf. tableau 5 B, p. 10). Pour 88,5% des résidants en IHP, il s’agissait d’un premier séjour depuis le démarrage de l’enregistrement du RPM en 1998. Pour les résidants en MSP, cette proportion était de 96,8% (tableau 3, p.6). D’après les tableaux 2A (p. 4 ) et 2B (p. 5), l’adressage vers une initiative d’habitation protégée s’est fait après concertation entre le patient et son équipe de traitement dans l’hôpital psychiatrique. En effet, pour 70% des résidants, l’adressage avait eu lieu à leur demande (1036 fois en tant que dernier adresseur et 971 fois en tant qu’avant-dernier adresseur, pour un total de 2853 résidants en IHP) et pour 64% des cas il y avait également eu intervention de l’hôpital psychiatrique (1165 fois en tant que dernier adresseur et 658 fois en tant qu’avant-dernier adresseur, pour un total de 2853 résidants en IHP). Toujours d’après ces deux tableaux, cette concertation était absente lors de l’adressage vers une MSP. Pour seulement 8% des résidants, cet adressage avait eu lieu à leur demande (146 fois en tant que dernier intermédiaire et 100 fois en tant qu’avant-dernier intermédiaire, pour un total de 3088 résidants en MSP) et pour 85%, l’adressage avait été décidé par l’hôpital psychiatrique (2297 fois en tant que dernier adresseur et 333 fois en tant qu’avant-dernier adresseur, pour un total de 3088 résidants en MSP). Une admission en IHP ou en MSP est planifiée au moins 24 heures à l’avance (tableau 3, p. 6).
II Données socio-démographiques Sexe Les 5941 résidants séjournant en MSP ou IHP au 30 juin 1999 ne nécessitaient plus, selon les arrêtés royaux du 10 juillet 1990, de traitement hospitalier. Ce groupe comportait globalement plus d’hommes (tableau 4A : n = 3689, p. 7) que de femmes (tableau 4A : n = 2252, p. 7). F ig u re 3 : D is trib u tio n d es ré s id a n ts e n M S P e t IH P s e lo n le se x e a u 30 .0 6 .1 9 99 . fe m m e 38% hom m e 62% Dans les deux secteurs, les hommes étaient plus nombreux que les femmes. La différence entre le nombre d’hommes et de femmes était plus prononcée en IHP (34% de femmes contre 66% d’hommes sur 2853 résidants) qu’en MSP (42% de femmes contre 58% d’hommes sur 3088 résidants). Figure 4: distribution selon le sexe pour chaque type d’établissement au 30.6.99 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% IHP-homme IHP-femme MSP-homme 0% MSP-femme IHP-homme IHP-femme MSP-homme MSP-femme % par secteur 66% 34% 58% 42%
III Les 5941 résidants en MSP et IHP avaient été autrefois adressés à partir d’un hôpital psychiatrique vers l’un ou l’autre des 2 secteurs. Sur le total de la population masculine (n=3689), le nombre de résidants adressés vers l’un ou l’autre secteur était à peu près le même (51% vers une IHP et 49% vers une MSP). Sur le total de la population féminine (n=2252), 57% des résidantes avaient été adressées vers une MSP et 43% vers une IHP. Figure 5: Adressage des résidants masculins et féminins vers les IHP et MSP 2000 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 Homme Femme IIHP 1889 964 MSP 1800 1288 Age D’après le tableau 1A (p. 1), les deux secteurs présentent, à côté d’une différence liée au sexe, une différence liée à l’âge. En comparant la distribution de l’âge dans les deux secteurs, on constate que proportionnellement plus de personnes de moins de 55 ans résident en IHP et plus de personnes âgées de plus de 55 ans résident en MSP. L’âge médian au 30 juin 1999, calculé à partir de la distribution des classes d’âge du tableau 1A, était de 46,8 ans en IHP et de 64,5 ans en MSP.
IV Figure 6: distribution selon l’âge des résidants en IHP et MSP au 30.6.1999 Proportion de chaque groupe d’âge dans chaque secteur 0.18 0.16 0.14 0.12 0.1 0.08 0.06 0.04 0.02 0 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75-79 80-84 85+ ihp 0.0014 0.0326 0.06519 0.09394 0.12688 0.13109 0.13354 0.13565 0.09779 0.08412 0.05853 0.02734 0.00841 0.0014 0.0014 MSP 0.00032 0.00065 0.00551 0.00712 0.01587 0.034 0.07027 0.12273 0.11528 0.14152 0.15447 0.14767 0.10363 0.04275 0.03756 Classes d’âge A mesure que vieillissent les patients en psychiatrie qui ne requièrent plus de traitement dans un hôpital, la probabilité qu’ils soient adressés vers une MSP s’accroît. La figure 7 représente l’âge à l’admission (Partie II: Population admise : statistiques pluriannuelles : tableau 29A / 29B pp. 59 / 60). Figure 7 : adressage des différentes classes d’âge vers les MSP et IHP 1.00 Distribvution des adressages par classe c’âge 0.90 0.80 0.70 0.60 0.50 0.40 0.30 0.20 0.10 0.00 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75-79 80-84 85+ IHP 0.86 0.93 0.93 0.90 0.84 0.73 0.64 0.56 0.48 0.31 0.21 0.12 0.06 0.02 0.04 msp 0.14 0.07 0.07 0.10 0.16 0.27 0.36 0.44 0.52 0.69 0.79 0.88 0.94 0.98 0.96 Classes d’âge
V Données sociales Etant donné que les MSP abritent une population plus âgée, il n’est pas étonnant que le niveau d’études soit plus bas que dans les IHP. De tous les résidants qui avaient terminé l’enseignement maternel ou primaire (tableau 4A: n=2186, p. 7), 63,4% se retrouvaient en MSP alors que 69,9% de tous les résidants ayant suivi un enseignement secondaire (inférieur ou supérieur)(tableau 4A : n=2309) résidaient en IHP. Ving-huit pour cent (28%) des résidants en IHP n’avaient jamais exercé de profession (tableau 4A : n=795 des 2853 résidants en IHP), ce qui représente 33% de tous les résidants en IHP et MSP combinées n’ayant jamais exercé de profession (tableau 4A : n=1626 sur les 3088 résidants en MSP), soit 67% de l’ensemble des résidants n’ayant jamais exercé de profession. Quarante-trois pour cent (43%) des résidants en IHP (tableau 4A: n=1221) étaient, lors de leur admission, inaptes au travail depuis plus d’un an sans interruption et bénéficiaient d’une allocation d’invalidité) contre 15% des résidants en MSP (tableau 4A : n=458). Quarante-trois pour cent (43%) des résidants en MSP étaient des personnes handicapées bénéficiant d’un revenu garanti (soit 70% des 1900 résidants en IHP et MSP combinées avec le statut d’handicapé) contre 20% des résidants en IHP (tableau 4A: n=567). Sur les 222 personnes bénéficiant d’un soutien financier (p. ex. CPAS), 80,6% résidaient en IHP, alors que sur les 1163 pensionnés, 80% résidaient en MSP. En résumé, on peu conclure qu’en ce qui concerne les données socio-démographiques, il existe de nettes différences entre les résidants des deux secteurs : − le résidant type d’une MSP est un patient du troisième âge (homme ou femme) avec un niveau d’études peu élevé et qui n’a pas exercé d’activité professionnelle. Il/elle est soit pensionné(e), soit bénéficiaire d’un revenu garanti en tant que personne handicapée; − le résidant type d’une IHP est un homme d’âge moyen, ayant suivi un enseignement secondaire inférieur ou supérieur et inapte au travail en raison de sa maladie. Données cliniques Groupes de diagnostic principal psychiatrique Au 30 juin 1999, pour 44% de tous les résidants en IHP, un diagnostic psychiatrique principal de schizophrénie ou autre affection psychotique avant été établi (tableau 8 : n=1253, p. 17). Dans les MSP, 40% des résidants avaient ce diagnostic principal (n=1209), mais il y avait également 37% de résidants handicapés mentaux (n=1141). Seulement 6% des résidants en IHP souffraient d’un handicap mental (n=178).
VI Par ailleurs, les personnes affectées de troubles de la personnalité étaient adressées de préférence vers une IHP. Sur les 516 résidants ayant des troubles de la personnalité, 76% résidaient en IHP, dont ils représentaient 14% de la population. Un trouble lié aux substances concernait 13% des résidants en IHP, surtout des hommes, alors que les femmes séjournant en IHP souffraient davantage de troubles de l’humeur (11% des résidants en IHP). Dans la population des MSP, ces derniers groupes de diagnostic principal se présentent moins fréquemment. Sur les 501 résidants en IHP et MSP combinées dont le diagnostic principal était un trouble lié aux substances, 27% résidaient en MSP (et donc 73% en IHP), ainsi que 33% de l’ensemble des 470 résidants souffrant de troubles de l’humeur (67% en IHP). Figure 8: Groupes de diagnostic principal psychiatrique dans les initiatives d’habitation protégée Autres troubles 12% Troubles de la personnalité Schizophrénie 14% Schizophrénie 44% Retard mental Troubles substances Troubles de l’humeur Troubles de l’humeur 11% Troubles de la personnalité Troubles substances Retard mental Autres troubles 13% 6% Figure 9: Groupes de diagnostic principal psychiatrique dans les Maisons de Soins Psychiatriques Autres troubles 10% Troubles de la personnalité 4% Schizophrénie Troubles de l’humeur 5% Schizophrénie 40% Retard mental Troubles substances 4% Troubles substances Troubles de l’humeur Troubles de la personnalité Retard mental 37% Autres troubles
VII Problèmes à l’admission Les tableaux ci-dessous présentent un aperçu par rubrique des problèmes avec lesquels les résidants se présentent dans une IHP ou une MSP. La fréquence des problèmes est divisée arbitrairement en trois catégories : problèmes peu fréquents (*40%). Pour le calcul des pourcentages, on additionne, pour chacun des problèmes des tableaux 15A à 15J (pp. 27 à 36), le nombre de résidants pour lesquels le problème est “présent mais secondaire” au nombre de résidants pour lesquels le problème “a contribué à l’admission”, puis on divise la somme ainsi obtenue par le nombre total de résidants (N= 2583 en IHP et N= 3088 en MSP). SIGNES ET SYMPTOMES PSYCHIQUES : Tableaux 15A-15F INITITATIVES MAISONS D’HABITATIONS DE SOINS PROTEGEES PSYCHIATRIQUES Idées suicidaires 䞪 䞪 Menaces d’auto-agression 䞪 䞪 Auto-agressivité 䞪 䞪 Hostilité, tension, négativisme 䞪䞪 䞪䞪 Agressivité envers objets 䞪 䞪 Agressivité envers personnes 䞪 䞪䞪 Humeur dépressive, sentiment d’infériorité 䞪䞪䞪 䞪䞪 Ralentissement, diminution des affects 䞪䞪 䞪䞪 Affects inappropriés 䞪䞪 䞪䞪 Agitation, vocifération 䞪 䞪䞪 Anxiété, angoisse, phobies 䞪䞪 䞪䞪 Obsession, compulsions 䞪 䞪䞪 Retrait social 䞪䞪䞪 䞪䞪䞪 Euphorie 䞪 䞪 Hallucinations 䞪 䞪䞪 Délires 䞪䞪 䞪䞪 Méfiance, sentiment de persécution 䞪䞪 䞪䞪 Idée de grandeur (mégalomanie) 䞪 䞪 Dépendance excessive à autrui 䞪䞪 䞪䞪 Problèmes liés à l’alcool 䞪䞪 䞪 Problèmes liés aux médicaments 䞪 䞪 Problèmes liés aux drogues 䞪 䞪 Problèmes liés aux autres drogues 䞪 䞪 Attitude antisociale 䞪 䞪 Préoccupations somatiques 䞪 䞪 Désorientation 䞪 䞪 Problèmes liés à la mémoire 䞪 䞪䞪 Problèmes liés au langage 䞪 䞪䞪 Autre problème psychique 䞪 䞪 䞪䞪䞪: observé dans > 40% 䞪䞪 : observé dans 20
VIII PROBLEMES RELATIONNELS : Tableaux 15E-15H INITIATIVES MAISONS D’HABITATIONS DE SOINS PROTEGEES PSYCHIATRIQUES Problèmes relationnels avec les enfants 䞪 䞪 Problèmes relationnels avec le partenaire 䞪 䞪 Problèmes relationnels avec les parents 䞪䞪 䞪 Problèmes relationnels avec les frères/soeurs 䞪䞪 䞪 Autres problèmes relationnels 䞪 䞪䞪 䞪䞪䞪: observé dans > 40% 䞪䞪 observé dans 20 40% 䞪䞪 observé dans 20 40% 䞪䞪 : observé dans 20
IX 䞪䞪䞪: observé dans > 40% 䞪䞪 : observé dans 20
X Statut fonctionnel Score GAF Le score GAF (DSM-IV AS V : Global Assessment of Functioning) correspond à une évaluation globale du fonctionnement psychique, social et professionnel selon un continuum hypothétique de santé mentale (scores de 1 à 100). Contrairement aux MSP, on attend des IHP qu’elles visent à une réinsertion sociale des résidants. Pour autant qu’il y ait une relation entre une évaluation globale du fonctionnement psychosocial et professionnel et le potentiel de réintégration, on s’attend à des scores plus élevés pour les résidants en IHP que pour ceux en MSP. La figure ci- dessous montre en effet que les scores GAF sont plus élevés en IHP, tandis que des niveaux fonctionnels nettement inférieurs sont observés en MSP (tableau 9, P. 18). Figure 10: Distribution des scores GAF en IHP et MSP 0.35 0.30 Proportion de chaque catégorie GAF par secteur 0.25 0.20 0.15 0.10 0.05 0.00 1 - 10 11 - 20 21 - 30 31 - 40 41 - 50 51 - 60 61 - 70 71 - 80 81 - 90 91 - 100 IHP 0.00 0.01 0.07 0.16 0.29 0.28 0.13 0.03 0.02 0.00 MSP 0.13 0.21 0.29 0.21 0.10 0.04 0.01 0.00 0.00 0.00 Catégories GAF
XI Autonomie sociale Alors que le score GAF offre une évaluation globale du fonctionnement psychique, social et professionnel, l’enregistrement discontinu présente des informations concrètes sur divers aspects de l’autonomie sociale (tableaux 84A à 84G : pp. 224 à 230). Dans quelle mesure les patients psychiatriques qui réintègrent la vie sociale sont-ils capables d’utiliser les transports en commun, de faire seul des courses, de dépenser de l’argent de façon responsable et de faire seul des démarches administratives ? Dans quelle mesure diffèrent-ils sur ces points des patients psychiatriques qui sont adressés vers une MSP ? Dans la figure ci-dessous, on a divisé, pour chacun des deux secteurs, le nombre de résidants qui ont obtenu le score “pas de limitations” pour l’item en question par le nombre total de résidants du secteur (n = 2750 en IHP et N = 3052 en MSP). Figure 11: Autonomie sociale des résidants en IHP et MSP 1.00 0.90 0.80 0.70 0.60 0.50 0.40 0.30 0.20 0.10 0.00 Transport public Courses Gestion des dépenses Administration IHP 0.50 0.56 0.36 0.20 BW MSP 0.05 0.09 0.06 0.01 La moitié environ des résidants en IHP utilisent de façon autonome les transports en commun, et font seul leur courses. Un tiers seulement est capable de gérer ses dépenses d’argent et les quatre cinquièmes ont besoin d’une aide ou d’une supervision dans leurs démarches administratives. Les résidants en MSP sont incapables, sauf exception, d’exercer de telles activités sans aide ou supervision.
XII En résumé, on peut conclure qu’en ce qui concerne les données socio- démographiques, les données cliniques et les données sur le statut fonctionnel, il existe de nettes différences entre les résidants des deux secteurs : − le résidant type d’une MSP est un patient psychiatrique du troisième âge (homme ou femme) avec un niveau d’études peu élevé, et qui n’a pas exercé d’activité professionnelle. Il/elle est soit pensionné(e), soit bénéficiaire d’un revenu garanti en tant que personne handicapée. Il s’agit surtout de patients psychiatriques souffrant de schizophrénie ou d’un handicap mental et qui présentent souvent des troubles manifestes du comportement (agressivité, agitation, comportement obsessionnel...). On constate chez bon nombre de résidants un déclin de l’état physique inquiétant d’un point de vue médical. Des troubles liés au langage limitent souvent la communication avec ces résidants. Sur base du score GAF, on peut affirmer que le potentiel de réintégration sociale de ces personnes est généralement peu élevé. − le résidant type d’une IHP est un homme d’âge moyen, ayant suivi un enseignement secondaire inférieur ou supérieur et inapte au travail en raison de sa maladie. Il s’agit surtout de patients psychiatriques souffrant de schizophrénie sans troubles manifestes du comportement. L’adressage vers une IHP se fait plutôt pour des patients souffrant de troubles de la personnalité, de troubles liés aux substances et de troubles de l’humeur que pour des handicapés mentaux. Leur humeur est troublée (humeur dépressive surtout) et ils connaissent des problèmes d’alcoolisme et dans le réseau primaire (parents, frères/soeurs). D’après le score GAF, le potentiel de réintégration sociale de ces personnes est moyen. La majorité est incapable d’exercer seul leurs aptitudes sociales, et nécessite une aide et/ou une supervision dans l’utilisation de services administratifs ordinaires (banque, poste, maison communale, mutualité) pour la gestion des dépenses, les courses, l’utilisation des transports en commun). L’organisation du ménage et des loisirs leur pose également des problèmes (p. XV).
XIII Description de l’accompagnement en MSP et IHP Objectifs thérapeutiques Il ressort des objectifs thérapeutiques à l’admission que les IHP visent davantage à favoriser une optimisation ultérieure du fonctionnement de leurs résidants que les MSP (tableaux 16A et 16B : pp. 37-38). Ainsi, en IHP, on essaie de contrôler le comportement symptomatique (diminution ou disparition des symptômes) pour 41% des résidants, alors qu’en MSP, cela ne concerne que 19% des résidants. Les IHP visent à une amélioration ou une restauration du fonctionnement psychosocial de 52% de leurs résidants, alors que cet objectif ne concerne que 17% des résidants en MSP. En raison de ces objectifs et de la description des caractéristiques des résidants, on s’attend à ce que l’accompagnement soit différent pour les deux types d’équipements. Selon l'AR du 10 juillet 1990, cet accompagnement est le suivant : - en MSP : soins et assistance dans les actes de la vie journalière - en IHP : aide à l’acquisition d’aptitudes sociales. Soins et assistance dans les AVJ Les tableaux 17A et 17B (p. 39-40) présentent divers soins de base pour les deux secteurs Les chiffres donnent le nombre de résidants qui, depuis leur admission, ont été soit encouragés verbalement dans les activités AVJ, soit ont nécessité une aide effective dans ces activités (le score pour l’item RPM est supérieur à 1 pour une ou plusieurs périodes de traitement). Dans la colonne du total, on trouve le nombre de résidants (séjours) auxquels on a donné une incitation ou une aide. Dans la ligne N, on trouve, pour chaque classe d’âge, le nombre total de résidants (séjours) qui étaient accompagnés au 30 juin 1999. Quand on divise “Total” par N, on obtient la proportion de séjours (le pourcentage si on multiplie le quotient par cent) pour lesquels on a donné une incitation ou une aide. Les figures ci-dessous ne prennent pas comme point de départ les classes d’âge, mais la population totale par secteur (n= 3088 en MSP et n=2853 en IHP). Au 30 juin 1999, 2374 résidants en MSP sur un total de 3088 avaient été encouragés verbalement pour leur hygiène (le souci de soi, y compris l’habillement), soit, si on arrondit, 77% des résidants en MSP (cf. tableau 17 B, p. 40).
XIV Figure 12: Proportion de l’encouragement verbal et de l’aide effective par rapport aux soins de base en IHP 1.00 0.90 0.80 Proportion Total / N 0.70 0.60 0.50 0.40 0.30 0.20 0.10 0.00 Hygiène Continence Mobilité Lever/coucher Alimentation Habillage/Déshab. Agir 0.17 0.01 0.10 0.05 0.07 0.03 Stimuler 0.54 0.03 0.32 0.26 0.36 0.12 Soins de base On peut déduire de la figure 12 que les résidants en IHP disposent des aptitudes à exercer des activités AVJ sans aucune aide, mais également qu’une proportion non négligeable de ces résidants nécessitent un encouragement verbal. Figure 13: Proportion de l’encouragement verbal et de l’aide effective par rapport aux soins de base en MSP 1.00 0.90 0.80 Proportion Total / N 0.70 0.60 0.50 0.40 0.30 0.20 0.10 0.00 Hygiène Continence Mobilité Lever/Coucher Alimentation Habillage/Déshab. Agir 0.87 0.36 0.44 0.40 0.56 0.59 Stimuler 0.77 0.33 0.53 0.67 0.63 0.60 Soins de base Presque la moitié des résidants en MSP ont reçu une aide effective pour tous les items à l’exception de la continence. Une aide physique et un encouragement verbal semblent
XV souvent liés d’après la figure 13 (p.ex. les actes d’hygiène pour 87% des séjours mais également incitation à l’hygiène pour 77%). Aide à l’acquisition d’aptitudes sociales Enregistrement continu Dans le bloc 6 (tableaux 21A et 21B : pp. 46-47) de l’enregistrement continu, on a choisi un certain nombre d’activités de soins visant à optimiser l’autonomie des résidants : Ergothérapie de type économiquement productive (item MT 16.07) : vise à une resocialisation socio-professionnelle (travail dans un cadre commercial ou semi- professionnel). Ergothérapie de type économiquement non productive (item MT.16.08) : vise à des activités et une resocialisation non professionnelle (activités artisanales, expressives, créatives ou musicales). Entraînement AVJ (item MT 16.09) : vise à un entraînement aux activités de la vie quotidienne (p. ex. hygiène, habillement, activités ménagères). Accompagnement des activités de loisirs et socioculturelles (item MT16-13) : vise à l’occupation des loisirs. Accompagnement social (item 16.13) :vise à l’entraînement d’aptitudes sociales (administration, transport en commun, gestion financière, courses). Figure 14: Accompagnement fonctionnel en IHP et MSP : enregistrement continu 1.00 0.90 0.80 0.70 Proportion Total / N 0.60 0.50 0.40 0.30 0.20 0.10 0.00 Ergo: économ. Ergo : non économ. AVJ-entraînement Loisirs accompagn. Accompagn. social IHP 0.17 0.28 0.57 0.77 0.86 MSP 0.19 0.67 0.62 0.93 0.53 Activités d’accompagnement A l’exception de l’entraînement aux aptitudes sociales, ces activités ont lieu aussi souvent, voire plus souvent, en MSP qu’en IHP.
XVI Enregistrement discontinu Dans le bloc 11 (tableaux 87 A à 87 F : pp. 245-246) de la semaine d’enregistrement discontinu, on a choisi les activités de soins visant à optimiser le fonctionnement des résidants qui ont eu lieu pendant la semaine du 22 au 28 avril inclus. Contrairement à l’enregistrement continu, seules les activités réalisées personnellement par les membres de l’équipe de soins ont été enregistrées. Activités de travail (item PA06) : activités prévues et structurées, destinées à la réalisation ou l’achèvement de produits ou de services, et se déroulant dans un milieu professionnel réel, ou dans le cadre d’un bénévolat, d’une ergothérapie ou dans un cadre ménager. Entraînement des aptitudes socio-économiques (item PA07) : on vise à l’apprentissage ou au maintien d’aptitudes sociales. Accompagnement des activités ménagères (PA08) : on vise à apprendre et à soutenir des activités ménagères (préparation des repas, nettoyer son environnement, faire la vaisselle, repasser, etc ...). Accompagnement des activités socio-culturelles, sociales et de loisirs (item PA 09) : Activités prévues et structurées qui visent à l’apprentissage d’activités de loisirs et à la structuration d’une journée. Accompagnement à la relation patient – milieu (item PA 11) : on vise à apporter une compréhension des aspects de l’interaction entre le résidant en IHP et son réseau social. Figure 15: Accompagnement fonctionnel en IHP et MSP : semaine d’enregistrement discontinu 1.00 0.90 0.80 0.70 Proportion Total / N 0.60 0.50 0.40 0.30 0.20 0.10 0.00 Activités de travail Socio-économique Activités ménagères Loisirs Patient-milieu IHP 0.49 0.31 0.63 0.45 0.70 MSP 0.28 0.10 0.40 0.55 0.23 Activités d’accompagnement Il est frappant qu’à l’exception des activités de loisirs, toutes ces activités de soins se déroulent plus souvent en IHP.
XVII L’accompagnement en IHP diffère considérablement de celui en MSP pour ce qui est de l’aide physique apportée lors d’activités AVJ. Ce type d’accompagnement se retrouve en MSP seulement. Pour ce qui est des activités de soins qui, selon leur définition dans le manuel RPM, visent à optimiser le fonctionnement des résidants, les deux secteurs ne présentent pas de différence marquée; les images fournies par les deux méthodes d’enregistrement (continu ou discontinu) diffèrent. En fonction des items de soins sélectionnés parmi ceux de l’enregistrement continu, les MSP comptent autant, sinon plus, de résidants concernés par ces activités que les IHP. Les données fournies par des items de soins comparables de l’enregistrement discontinu, donnent une information contraire : les activités de soins visant à optimiser le fonctionnement du résidant concernent davantage de résidants en IHP qu’en MSP. Etant donné que les deux secteurs n’ont pas les mêmes objectifs thérapeutiques, il est possible que des activités de même nature aient lieu dans les deux secteurs dans une optique différente (p. ex. structuration de la journée en MSP et entraînement en IHP) et soient enregistrées par l’enregistrement continu sans tenir compte de l’objectif, contrairement à l’enregistrement discontinu. Cela pourrait signifier que l’enregistrement continu se fait de façon assez souple, alors que pour l’enregistrement discontinu, moins routinier, les données sont plus précises. En ce qui concerne l’entraînement aux aptitudes sociales, les deux types d’enregistrement concordent : cet entraînement a lieu nettement plus souvent en IHP qu’en MSP. Les deux types d’enregistrement sont également cohérents en ce qui concerne les activités de loisirs : ces activités concernent davantage de résidants en MSP qu’en IHP; Le pourcentage de séjours pour lesquels s’appliquent les items de soins varie selon le type d’enregistrement. AInsi, d’après l’enregistrement continu, 93% des résidants en MSP (77% en IHP) présents au 30juin 1999 avaient connu une forme de loisirs accompagnés depuis leur admission, alors que durant la semaine d’enregistrement discontinu, 55% des résidants en MSP (45% en IHP) avaient bénéficié d’un accompagnement de leurs loisirs de la part de l’équipe de traitement. Un accompagnement social avait eu lieu, selon l’enregistrement continu, pour 86% des séjours en IHP (53% en MSP) et selon l’enregistrement discontinu, pour 31% des séjours en IHP pendant la semaine d’enregistrement discontinu (10% en MSP). Cette différence dans les pourcentages est due au fait que les périodes pendant lesquelles l’enregistrement a lieu diffèrent selon le type d’enregistrement, mais également au fait que les activités qui peuvent être enregistrées diffèrent pour les deux types d’enregistrement (selon que les activités exercées par des externes sont prises en compte ou non). Indépendamment d’une comparaison de l’accompagnement dans les deux types d’établissement, les pourcentages plus élevés correspondent à des activités de soins concernant la plupart des résidants. Pour les MSP, il s’agit, dans l’ordre, des activités de loisirs, de l’ergothérapie non productive, de l’accompagnement dans les activités ménagères et AVJ et de l’accompagnement social. Pour les IHP, il s’agit, dans l’ordre, de l’accompagnement social, de l’accompagnement à la relation patient-milieu, de l’accompagnement des activités ménagères et AVJ, des activités de loisirs et des activités de travail.
XVIII Synthèse synthétique Le Résumé psychiatrique minimum permet de comprendre davantage les caractéristiques et le déroulement de l’accompagnement des résidants dans les initiatives d’habitation protégée et les maisons de soins psychiatriques. Bien que ces établissements hébergent des patients dont l’état s’est stabilisé, ces derniers n’en éprouvent pas moins des problèmes de tous ordres. La nature de ces problèmes est en corrélation avec le statut fonctionnel de résidants. Dans les MSP, le comportement perturbateur est plus marqué et le statut fonctionnel moins élevé. Un score GAF entre 21 et 30 signifie que le comportement du résidant en MSP ou IHP est affecté dans une large mesure par un sens des réalités perturbé (fantasmes, hallucinations), par des problèmes de communication ou par une perturbation du jugement conduisant à une incapacité de fonctionner en société. Les résidants en IHP présentent des symptômes psychiatriques s’échelonnant de légers à sévères, mais leur score GAF situé entre 41 et 60 n’indique pas tant un trouble du sens de la réalité, que des problèmes d’intégration dans la vie sociale. En ce qui concerne le diagnostic, on peut diviser les MSP en deux groupes : les résidants psychotiques et les handicapés mentaux. La population en IHP est plus hétérogène, les résidants souffrant d’une psychose étant les plus nombreux; mais on y trouve également des personnes souffrant de troubles de l’humeur (des femmes surtout), de troubles liés aux substances (surtout des hommes) et de troubles de la personnalité (autant d’hommes que de femmes). Le résidant en MSP est plus âgé que celui en IHP. Plus le patient entrant en ligne de compte pour un adressage vers une MSP ou une IHP est âgé, plus il a de chances d’être adressé vers une MSP. On remarque également qu’en IHP se trouvent nettement moins de femmes que d’hommes. Cette différence n’est pas aussi marquée en MSP. Les antécédents sociaux des résidants dans les deux types de structure diffèrent également. Les résidants en MSP sont souvent peu instruits et n’ont jamais exercé de profession. Ces résidants bénéficient souvent d’une pension ou d’un revenu garanti lié au statut d’handicapé, alors que les résidants en IHP bénéficient plus souvent d’une allocation d’invalidité suite à une maladie. Les résidants en MSP ne présentent pas seulement des troubles du comportement plus marqués, mais leur état physique est également inquiétant d’un point de vue médical. La plupart de ces résidants bénéficient d’une aide physique dans les actes de la vie journalière (AVJ), contrairement aux résidants en IHP. Pourtant, un accompagnement en MSP ne se limite pas à des activités de soins. Un grand nombre d’activités correspondent aux possibilités fonctionnelles toujours présentes chez ces personnes, mais se déroulent sans visées thérapeutiques, c’est-à-dire sans chercher à réduire les symptômes ou à optimiser l’adaptation sociale. Ces activités ont également lieu en IHP, mais souvent encore dans un but thérapeutique. Ainsi, on y pratique plus souvent un entraînement aux aptitudes sociales et l’interaction entre le résidant et son réseau social y fait l’objet d’une plus grande attention.
XIX La présente contribution est loin d’être exhaustive. On peut encore extraire du Rapport national 1999 quantité d’informations sur les résidants des deux types équipements et sur l’accompagnement dont ils bénéficient. Les tableaux permettent de spécifier les informations par classe d’âge. Les caractéristiques et l’accompagnement des résidants jeunes en IHP diffèrent-ils de ceux des résidants plus âgés ? Nous n’avons pas davantage abordé les statistiques pluriannuelles concernant les populations admises ou qui ont bénéficié d’une sortie. Dans quelle mesure est-il d’ores et déjà possible d’obtenir des informations sur d’éventuelles différences entre les caractéristiques des résidants admis récemment et celles des résidants admis avant 1998 ? Quelle est la destination des personnes que l’on fait sortir et cette sortie résulte-t-elle d’une aggravation du comportement symptomatique et/ou réalise-t-on également une meilleure intégration sociale ? * * *
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